Ces soirées de merde. De boulot. De sourires à double sens. Et pourtant, où la réalité ne se joint pas aux paroles. Ouais, c’était ce qu’elle avait esquivé. À la dernière minute. Servir de nombreux verres? Non, pas ce soir. Écrire une histoire légitime de terminer entre une odeur nauséabonde et un sac de poubelles? Certes, c’était déjà beaucoup plus intéressant. Seulement, cette facette d’elle ; ce côté si méconnu de tous,, elle l’exploitait le plus souvent possible. Non, là n’était pas en elle l’âme d’une prochaine auteure des plus populaires, mais certes, une âme vagabonde à la recherche d’une issue. D’un changement d’univers. Assise à la table de son appartement, prenant robotiquement la dernière feuille, elle gribouilla quelques mots avant de la chiffonner et de la faire voler jusqu’à la poubelle, à quelques mètres d’elle. La soirée avait été des plus longues. Longues d’emmerdes velléitaires.

Quelques pas vers la chambre, une tenue légère, un dernier regard vide. Un repos à l’approche. Fatiguée d’ennuis, elle s’endormit en quelques minutes à peine. Ses pensées qui, normalement la tenait éveillée, lui avait donné droit à un léger congé. Parcourant ses rêves à une vitesse décadente, son sommeil fut perturbé. Un bruit. Rendormie sur le coup. Une deuxième fois, quelques minutes plus tard, une chute libre près d’elle. Et un touché. Sursautant, mais pas tout à fait là, un grognement se fit entendre. « Huuum.. » grogna-t-elle, alors que ses yeux à peine ouverts avaient déjà reconnu la silhouette de son amie. Malgré la noirceur, l’ancienneté de leur amitié lui permettait aisément de la reconnaître sous toutes luminosités ou accoutrements. « T’empestes, Woods. » affirma-t-elle, alors que l’odeur d’alcool était imminente.

Alors qu’elle portait sa main à sa chevelure foncée, elle se redressa tranquillement, poussant toutes les couvertures sur sa colocataire, n’étant pas sûre d’avoir véritablement vue sa silhouette vêtue, mais en doutes, dénudée. Question de ne pas mettre le regard où il ne fallait pas. Avec le peu d’équilibre, elle se leva, s’approchant de la lumière, l’allumant à un niveau léger. À peine pour pouvoir se retrouver dans ce bazar. Les réprimandes, les explications ; ouais, c’était au menu, au moment même. « Alors? T’attends que j’te demande tout en détails ou tu t’expliques rapidement, que j’retourne dormir en paix? » lui expliqua-t-elle, s’admettant qu’elle n’avait aucune envie d’entendre son histoire qui ressemblerait probablement à ; j’suis allez baiser, j’ai bu comme une conne et me voilà ; bonne nuit! Le cliché, quoi. Léger problème ; elle ne s’en sortait jamais, mais bien jamais, aussi facilement. Maintenant beaucoup plus réveillée, alors que sa colocataire nue *wanky* était dans son lit, sa bouche normalement sans mots d’intérêts repris de plus belle, munis d’une arme fatale ; le sarcasme. Quoi qu’un peu au mauvais moment. « T’as décidé que t’en avais marre. Que t’allais pas bien. Et que .. bah qu’encore une fois, fallait que tu t’éclates. C’est ça? Qu’une dizaine de bières, qu’un mec pour te satisfaire et miracle, la douleur, disparue? C’est pas aussi simple que ça, chérie. » dit-elle alors, d’un sourire qui se voulait regrettant de ce qu’elle venait de dire, mais d’une voix sincère, qui tentait de lui faire comprendre qu’elle n’était pas seule. Saoule, cette femme, c’était une merde à gérer.

Bouh. Le moment de faire pitié était arrivé. Bouille toute mignonne du je fais pitié. No way. It won’t work. Oui, c’était mignon tout ça, mais Dulcibella n’était pas du genre à céder à ce genre de contrôle mental. Il fallait beaucoup plus. Ou peut-être même, que rien marchait. Même pas les plus longues larmes chaudes possibles sur Terre. Elle était sans-cœur lorsqu’il était question de faire semblant afin de se sortir d’une situation déplaisante. Et bah allez savoir qu’Hannah n’en aurait pas que pour deux secondes en sa compagnie. Elle allait devoir expliquer ce qu’elle foutait encore saoule et bien entendu, où elle avait encore foutu sa tête. C’était saoulant de toujours revivre la même situation, de devoir la confronter à chaque fois. Bon d’accord ; Dulcibella agissait en mère poule parfois, you know, mais fallait pas déconner non plus. Elle tenait à Hannah d’une façon intense, qui parfois était de trop, mais au moins, elle était là pour toujours lui sauver la peau des fesses. C’est ça des copines, après tout, han. Son regard à la limite de poser doutes à l’esprit d’Hannah, elle se ressaisit, le déposant sur la robe qui trainait sur le sol. Prenant une respiration rapide, elle se permit de prendre la parole, exaspérée de cette situation si conne et pourtant, pouvant être classée dans les déjà vu les plus fréquents. Fallait garder la situation en mains et garder l’entier contrôle de soi-même. Ouais, c’est tout ce dont Dulce’ avait besoin. « T’fais pas chier à inventer n’importe quoi là. C’est d’toi qu’on parle. lui répliqua-t-elle, alors qu’elle lui avait fait une allusion absurde sur sa vie sexuelle. Écoutes, c’est pas parce que t’adores t’envoyer l’premier mec d’la soirée, que j’dois foutre la même chose pour m’coller un smile au visage. Et non, je t’assure que je t’emmerderais pas moins. dit-elle, pensant à terminer enfin son monologue de merde, qui tapait probablement intensément sur les nerfs de la belle brunette. Tout ça pour dire que bordel, j’te reconnais plus. J’te vois de temps en temps et quand c’est l’cas, t’es saoule. T’en as pas marre de faire la conne? Les mots étaient crus et cherchaient à frapper. Mais pourtant, Dulci’ était là, mais avec très peu de faits convaincants. Après tout, la vie d’Hannah n’était pas vraiment de ses affaires. Doesn’t matter. Elle aimait foutre son nez dans l’interdit, là où les problèmes naissaient en fait. Et bordel, il restait quand même que ces deux étaient d’anciennes amies & colocataires. Et que l’homosexualité de Dulcibella amplifiait légèrement la complexité de l’attache à son égard. C’était une vraie blague cette vie, en fait.

Arborant un léger sourire, Dulcibella tâtait à reculons l’idée de l’habiller. Oui, elle était légèrement déstabilisée d’être face à son amie qui avait peine à recouvrir l’entièreté de son corps avec le drap. Pas grave, au pire des cas, elle ferait passer le coup sur le fait qu’elle ne vénérait pas l’idée de la nudité entre copines. Vrai connerie, ouais. Elle était saoule de toute façon. Demain elle aurait oublié les quelques petits regards placés à la mauvaise place au mauvais moment. Prenant un t-shirt fraîchement plier sur l’un de ses meubles, elle le tira à Hannah. Le genre de t-shirt trop grand, dans lequel vous dormez depuis que vous êtes toute petite. « Enfiles ça, s’teplaît. lui obligea-t-elle, arborant une mine presque choquée d’être dans cette situation. Excuse-moi, j’suis pas fan d’exhibition. T’es pas ma nana, donc t’as pas à être nue dans MOOON lit, après tout. » dit-elle d’un sourire totalement moqueur, faisant référence aux dernières paroles de la jolie brune. C’était funny d’se foutre d’la gueule d’une saoule, mouais. Bon d’accord, elle venait d’lui foutre un gilet qui n’appartenait pas à Hannah, mais bien à elle-même, mais c’était quoi le problème? Elle n’avait pas d’poux ou quoi que ce soit qui pourrait la dégouter. Et pis elle n’avait qu’à le mettre le temps qu’elle regagne sa chambre, voilà tout. Enfin, y’aurait une petite discussion à engendrer avant ça, of course. Le gilet toujours pas mis, Dulci ouvrit de nouveau la bouche, pour émettre de nouveaux propos toujours aussi déplaisant. « Allez, plus sérieusement. T’étais où ce soir, han? À un party miteux, où tu t’es fais .. bref, on connait la suite. » renchérit-elle à la discussion, tentant de garder son sang-froid. Hannah agissait comme une fille qui avait TOUT perdu. Ouais, la vie mettait de belles merdes à affronter, mais parfois il fallait accepter et faire le deuil d’un départ important. Il le fallait, sinon on en étouffait pour le reste de nos jours. « Bordel, j’suis pas ton mec ou ta .. bref, on s’en fout. J’tiens juste à toi. dit-elle, commençant à regretter ses paroles. Tout c’que je veux dire, c’est qu’tu peux faire ce que tu veux de ta vie hein, mais j’te laisserai jamais tomber. dit-elle, après avoir tenté de changer la direction de la discussion, arborant un léger sourire qui tentait de se montrer rassurant et sincère. Ouais, j’serai toujours là pour t’faire chier, promis. » finissa-t-elle sur un rire étouffé, comme si être là pour la protéger n’était probablement pas suffisant de toute façon.

L’ambiance devenait de plus en plus morne, pénible. Il n’était même pas possible pour Dulcibella de s’imaginer s’en sortir avec une quelconque vérité. Tout serait de mensonge et de « je m’en foutisme » attitude. C’était toujours comme ça, avec elle. Pas possible d’avoir la discussion d’adultes. Vous savez, celle qui fini bien et qu’on prend une ou deux résolutions. Et cet enfantillage, menait toujours à une multitude de conneries qui finissaient par leur monter à la tête, qui ensuite se dirigeait à l’idée de ne pas se parler pendant quelques jours et où, enfin, Dulce’ acceptait de céder et de recommencer la discussion sur un sut des plus cons, à faire comme si tout allait bien. C’était le bordel, la merde, et pourtant, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour qu’elle ne lui glisse pas entre les mains. Et puis, après son léger discours, il était temps d’écouter. De faire semblant de s’intéresser à tous ces mensonges sans fin, sans même éprouver la moindre honte. Ouais, c’était facile de lire dans son regard, à cette Hannah quand elle jouait à l’enfant frustrée. « Tu m’fais confiance. C’en est presque débile, hein. » dit-elle, se rendant finalement compte de cette situation qui ne ferait que dégrader. Elles se connaissaient depuis tellement longtemps pourtant. Ouais, c’était cette impression de confiance à un côté seulement, qui la torturait un peu plus à chaque fois. Ce qui était sûre? Qu’elle ne gagnerait en aucun cas cette putain de bataille. Son frère. Cette histoire ne disparaîtrait probablement jamais du chemin. Même malgré les nombreuses tentatives de Dulci’, de lui faire comprendre que la vie était une merde et qu’on devait la vivre telle qu’elle était, même si la souffrance n’en valait que très rarement la peine. Arborant une mine hypocrite, Dulcibella reprit parole, totalement agacée par sa façon d’agir. « J’en ai marre. Marre de tout ça. De cette illusion qu’tout va bien quand c’est l’contraire en entier. Tu fais aucun effort. Tu vis ta vie comme t’en as envie, t’veux même pas penser aux conséquences. T’as vingt-six ans? Montre-le et arrête de te morfondre toujours un peu plus de jours en jours sur ton putain d’sort. » dit-elle, étouffée par les larmes qui montaient, chose qu’elle ne contrôlait pas mieux que cette Hannah qui avait préféré écraser son visage dans l’oreiller. « Tu jours l’rôle de l’enfant martyr, alors que si tu l’voudrais, t’aurais une vie d’rêve. Une putain de vie parfaite. » dit-elle alors qu’elle remarquait elle-même, que jouer avec le feu, elle le faisait depuis quelques minutes déjà. Ses paroles étaient difficiles à cerner, ses explications du moins et pour tout dire, elle ne se trouvait pas être très discrète. Oui, pour vrai, ce n’était pas voulu. Elle commençait simplement à perdre patience, à désirer abandonner. À vouloir lui foutre la paix pour l’avoir elle aussi.

Elle ne savait plus où mettre la tête dans cette histoire. C’était bien toujours ça le problème. Elle cherchait à aider, mais en fin de ligne, ne savait pas comment s’y prendre. Elle perdait toujours la bataille, qu’elle soit mondiale ou provenant d’un monde alcoolique où tout était permis. Ses émotions étaient faciles à deviner, comme il était facile de voir au travers de la glace. Elle se mettait à « nue » devant elle, exprimait presque toutes les émotions possibles et pourtant, ce soir elle n’avait pas la moindre limite à son contrôle. La vérité s’extirpait de son être, pouvant bientôt la mettre dans un pétrin qu’elle préférerait ne jamais connaître. « Et bien sûr, ce mec te voulait, hein. Ouais, sexuellement personne ne te dirait non. Personne, je t’assure. » se répéta-t-elle à elle-même la dernière phrase, remarquant qu’elle n’avait pas seulement été pensée, mais qu’elle s’était permise de fixer le regard de Woods, et de pénétrer la croyance de ses mots. Elle savait comment se foutre dans une merde impossible à résoudre. Oh oui. Pour ça, elle s’y prenait comme une sacrée déesse. Pour s’en sortir, il suffisait de changer le sujet, non? Eh bien, à vrai dire, il était difficile de changer le tout lorsque l’interlocutrice présente n’était nulle autre qu’Hannah. Elle était rusée, écoutait presque toujours les moindre paroles jusqu’aux sons le plus innocent, et s’en servait pour découvrir le moindre indice. Pour être la seule à connaître l’entière vérité, well. And why the fuck does she care, huh? Elle n’avait aucun compte à lui rendre. Bon, d’accord, H’ non plus, tout comme en ce moment, mais c’était différent, hein? « J’y peux rien si t’y prends un intense plaisir à foutre ta vie en l’air. Mais j’serai toujours là à t’ramasser. Que tu le veuilles ou non, chérie » se permit-elle de dire, sur un ton nerveux, causé par le fait qu’elle se devait de dire n’importe quoi afin de calmer les nombreuses larmes qui l’empêchaient de voir claire dans tout ça. En fin de compte, changer de sujet était ce qui l’important le plus, ouais. Et puis, une larme coula le long de sa joue, celle qui n’accepta pas de se rendre et de reprendre place au fond de son âme. Elle n’avait pas envie d’être faible, de se rendre compte que, cette femme qu’elle appréciait peut-être un peu trop, gâchait sa vie un peu plus chaque jour. Et que justement, elle, Dulci, ne pouvait pratiquement rien faire pour lui venir en aide. C’était une cause perdue. Là où toutes les souffrances se trouvaient. Là où toutes les deux risquaient de ne pas vraiment s’en sortir indemne. Se dirigeant vers l’une de ses deux commodes, elle en extirpa un t-shirt et une paire de jogging, se dirigeant vers la sortie de la chambre, se retournant une dernière fois vers la belle brunette qui hantait dorénavant presque l’entièreté du lit. Ce qui la frappa au moment même? Tout ce qu’Hannah venait d’admettre sans le vouloir. Qu’en fait, son frère n’était pas la totalité de sa misère. Qu’elle n’allait pas bien oui, en commençant par sa faute, mais que bien entendu, certains s’étaient permis de rajouter bon nombre de problèmes. S’en préoccupant, elle fit mine de préférer partir. Elle voulait l’aider, la rassurer. De n’importe qu’elle façon possible. Peut-être même par certaines façons qu’il ne se devait pas être pensées. Bref, Dulcibella commençait à perdre la tête comme jamais, mélangeant mélancolie avec attirance. « J’ai besoin d’sortir. Ça ne t’embêtera probablement pas, parce que c’est justement c’que tu fous de ta vie, tous les jours, toutes les heures. J’crois qu’j’ai besoin d’penser. Ne m’attends pas. Cette nuit, j’parle. J’trouverai où dormir. J’utiliserai un d’tes bons trucs. Baiser pour trouver du réconfort et pis j’partirai le matin. J’vais te foutre la paix. C’est tout c’que tu veux, j’le sais. J’t’en veux pas. C’est ça le problème. » dit-elle finalement. Oui, elle était sérieuse. Partir et baiser. Quoi, ça ne lui ferait probablement pas d’torts. Et peut-être que cette sensation d’entrer en contact avec un autre corps bannirait certaines pensées déplacées en vigueur d’Hannah. Une deuxième larme. L’épuisement, voilà tout. Bah enfin, surement ça.

Spoiler:

Normalement, la colère n’avait pas le moindre effet sur elle. Et pourtant, ce soir, elle pleurait, parlait presqu’à cœur ouvert. Et elle détestait ça. Parce que bordel, c’était pas elle, ce genre de drama au style d’un roman d’amour complètement boring. Non, c’était toujours la femme forte que personne ne cernait, mais appréciait pour son caractère à tout casser. Ce soir, c’était l’inverse. Elle donnait la leçon à Hannah, comme à son habitude, mais pourtant elle était faible. À découvert. Elle perdait le contrôle. Et dans ces moments, elle devenait émotive. Il était facile de la perdre et très difficile de la retenir. Sur le point de partir, de tout laisser tomber ; autant sa promesse de ne jamais l’abandonner que de laisser tomber ce sourire si rare à ses lèvres, elle sentit la main d’Hannah s’accrocher à son poignet. Un soupire s’échappa de ses lèvres, signe qu’elle tentait de rattraper ses larmes, sans bon résultat. Plus elle l’écoutait, plus les larmes montaient. Elle était dans cette situation où seulement la honte l’habitait. Elle détestait se montrer, mais il était déjà bien trop tard. Ne pleure pas, j’suis désolée. Le genre de chose qui passait vaguement entre ses deux oreilles. C’était probablement des paroles en l’air, juste pour qu’elle ne se ramasse pas seule. C’était toujours la même histoire avec Hannah. « J’ai pas besoin de ta pitié, okay? » dit-elle, sur un ton neutre et sans émotion. Elle était mal et surtout, ne cherchait pas à s’attirer la pitié de la jolie brune. C’était déjà assez difficile d’être si près d’elle. Et ça, ça restait le genre de mystère qui probablement, n’aurait jamais de réponse. Le front de Dulce était pourtant resté contre le sien, malgré cette réplique qu’elle venait de lui lancer. Ce contact, c’était déjà cette sensation de se sentir importante. Mais pourtant, après quelques secondes silencieuses, Dulci’ répliqua, décollant rapidement leur légère étreinte, « Excuse-moi. J’suis fatiguée, j’crois bien. marmonna-t-elle, prête à reprendre ses esprits et surtout, du poil de la bête. Et j’me dis … à quoi ça sert de pas faire de conneries, hein? T’en fais et tu sembles au moins cent fois plus heureuse que moi. » affirma-t-elle sur un ton impossible à tromper. C’était vrai, non? Tout ce que Hannah avait à faire était de s’amuser, de s’envoyer en l’air avec qui bon lui plaissait et ce genre de situation se répétait dès que l’envie lui prenait. C’était la vie de rêve quand on y pensait plus profondément. Tandis que elle, tout ce qu’elle faisait était de se prendre la tête, de s’empêcher manifestement d’être heureuse et surtout de se priver de sa propre jeunesse. Ce ne serait plus le temps lorsqu’elle aurait atteint la quarantaine. Dulcibella sortit telle une balle de la chambre, se dirigeant vers le réfrigérateur. Une bière et un décapsuleur, ça ferait l’affaire. Et en moins d’une seconde, le goulot trainait à sa bouche. Dulce faisait pitié, trop même. À peine avait-elle laissé le temps à Hannah de bouger, qu’elle était de retour dans la chambre. Son regard ancré au fond du sien, elle avait pris sa décision. Banale qu’elle était, elle ne plairait peut-être pas au deux. « Dors, c’est de ça que t’as besoin. Promis, j’vais pas partir. J’serai encore là demain matin. » marqua-t-elle d’un sourire gracieux et hypocrite. Mais elle disait pourtant la vérité. Seulement, les paroles qui venaient expliqueraient son plan problématique. « Seulement, dans quel état j’vais être, j’sais pas trop. » dit-elle en éclatant de rire. Ouais, la fatigue faisait effet, mais elle passait plus pour une folle hystérique que d’autre chose. Ses paroles furent appuyées par une énorme gorgée d’alcool qui lui monterait probablement un peu trop vite à la tête. Ses paroles recouvraient à la perfection les mensonges précédents. Elle devenait provocante, surement parce que les blessures ne faisaient que s’étirer. Elle n’était pas elle-même. Et pourtant, cette attirance qui avec les années, s’était montrée beaucoup plus intense envers son amie, elle n’avait jamais cédé. Cette histoire non réciproque, c’était bon à mettre aux poubelles. Ce soir, elle était prête à tout pour vaincre le ridicule en lui-même. Son regard dériva sur le sol et sa bouche excréta quelques mots vaguent et sans importances. « La douche. Ouais, j’crois que j’vais aller dans la douche. J’ai besoin de me changer les idées. » affirma-t-elle, comme si la douche était la clef de son bonheur. En un mouvement de bras, son t-shirt était retiré, laissant à vue son ventre nu et le reste couvert de son soutien-gorge. Elle était dans un état où elle savait à peine ce qu’elle faisait. Et pendant quelques instants, elle était de dos à Hannah, alors que les larmes étaient de retour et ce, en force. Alors que les larmes coulaient intensément, elle se retourna, montrant sa faiblesse au monde entier. « T’as besoin de la salle de bains, où j’peux y aller? » dit-elle, envahie par la douleur, les larmes qui ne se taisaient pas.

Spoiler: