► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.

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 (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.

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MessageSujet: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. EmptyJeu 31 Mai - 12:14




Il est près d’une heure du matin. Je devrais dormir, être au lit en sachant qu’une autre longue journée m’attend demain - comme toutes mes journées. Seulement, je n’y arrive pas. Je reste allongé sur le canapé de mon salon, devant la télévision allumée sur une émission que je ne regarde même pas. Ses mots tournent, encore et encore, dans ma tête. C’est juste insupportable ; c’est juste à me rendre fou. Je sais qu’au fond elle a raison, je sais que ses paroles sont pleines de bon sens et que je ne peux trouver aucun argument pour lui prouver qu’elle a tord. Parce qu’elle a raison. Et ça me tue, ça me rend furieux. Furieux contre ma putain de vie qui ne tourne plus rond depuis bien longtemps, contre ce mariage dont je ne veux plus, contre moi de ne pas trouver la force et le courage de faire éclater ma famille juste pour être réellement heureux avec une personne que j’aime jusque dans mes tripes. Cette double-vie m’épuise, me met à genoux. Je n’arrive plus à tenir la distance. Parce qu’elle en souffre, parce que je vois bien qu’elle ne supporte plus la situation. Mais elle reste là, à mes côté. Avec moi. Faut-il qu’elle m’aime autant pour endurer une situation qu’elle n’a jamais voulue, pour rester la tête haute. Pour rester droite. Je m’en veux tellement de lui faire subir ça ; je m’en veux tellement de l’avoir sûrement forcée à redevenir ma maîtresse. Je n’aurais peut-être jamais dû revenir la voir ce soir-là après mon retour sur Paris. Et si ça avait été une erreur ? Et si je n’avais fait que la détruire un peu plus depuis ?
Mon portable vibre sur la table du salon. J’ai mon cœur qui cogne un peu plus fort dans ma poitrine. Je sais que c’est elle. Elle. Ma maîtresse, la femme que j’aime. Il n’y a qu’elle pour m’envoyer un message aussi tard. Elle me reproche de ne pas avoir répondu à son précédent texto et un goût amer emplit ma bouche, se dépose sur ma langue. J’ai cette sensation de malaise qui me prend à la gorge, qui m’étouffe. Qu’aurais-je pu répondre ? Je ne voulais pas clairement dire que je lui donnais raison, que je savais qu’elle disait vrai. Ça ferait trop mal, ça signifierait bien trop. Et je n’étais pas prêt pour ça. Parce que j’avais l’impression que si je venais à l’avouer alors ce serait le début. Le début de la fin. Égoïstement, je ne voulais pas que ça se finisse, surtout pas de cette manière. Égoïstement, je voulais la garder avec moi, encore un peu. Elle était la seule à m’apaiser, à m’apporter un peu de fraîcheur. À calmer cette folie qui me guettait. J’avais besoin d’elle, sinon je m’effondrerais. Je le savais, je le sentais. Si jamais elle me quittait, me laissait, alors je ne tiendrais plus debout. Je ne pourrais plus faire face à mon travail, à cette vie qui me tuait à petit feu.
Je lui envoie un rapide ‘J’arrive’ avant d’enfiler mes chaussures et une veste en jean. Je prends le temps de vérifier qu’Andrea et les filles sont bien endormies et j’empoigne mes clefs de voiture. Je ne fais pas attention à mon portable qui vibre à nouveau dans ma poche. Pas besoin de regarder. Je sais que c’est elle, qu’elle doit me dire de rester chez moi, qu’il est trop tard. Peu importe. Je prends la route, quoiqu’elle en pense. Mes mains tremblent un peu sur le volant, j’ai le cœur qui cogne, remonte jusque dans ma gorge. C’est un peu comme avoir la nausée, comme avoir envie de vomir mes tripes et boyaux. Pendant tout le trajet qui me mène jusqu’à son appartement, j’ai l’estomac noué. J’ai peur. J’ai peur de ce qu’il va arriver cette nuit, j’ai peur de cette discussion qui va avoir lieu. Mais je suppose que je ne peux pas reculer, que je ne peux plus revenir en arrière. Elle a raison. On doit discuter, parler - entre adultes. Il est sûrement de mettre les choses à plat, de savoir ce qu’il adviendra - de moi, d’elle, de nous. Alors je frappe doucement à sa porte, toujours cette boule au ventre.

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MessageSujet: Re: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. EmptySam 2 Juin - 0:59

Suite aux derniers évènements survenus entre Aaron et moi, je réfléchis énormément quant à ma non-capacité de gérer mes situations compliquées. En réalité, ma vie ne tournait qu’autour de deux personnes : Aaron et Nolan. Autant dire que la réflexion sur le sujet fut assez rapide mais peu glorieuse. A vrai dire, je m’étais rendue compte que je n’étais qu’une pauvre pleurnicheuse, très pathétique. Au final, c’était sans doute mon comportement qui avait tout gâché entre Aaron et moi et je crois que le fait de ne plus être là pour lui pourrir la vie sera une excellente chose pour lui. Je ne valais plus grand-chose maintenant et je ne servais vraiment à rien. La solitude était tout ce que je méritais au fond. J’aimerais tant avoir la force d’en faire de même avec Nolan. Vraiment. Mais pour une raison que j’ignore, j’en étais incapable. C’était certainement parce que j’étais effrayée à l’idée d’être complètement livrée à moi-même alors je retarder l’échéance alors qu’elle était inévitable. Il avait une famille et je n’étais rien. Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’être doté d’une intelligence exceptionnelle pour comprendre que lui est moi c’était une chose impossible. L’idée faisait mal, tant au cœur qu’à l’égo. C’est assez difficile de se dire qu’on n’a pas ou trop peu d’importance aux yeux des gens qu’on aime. Voir qu’Aaron n’avait même pas daigné m’envoyer un simple « salope » par texto était difficile à avaler. Et je savais très bien que le jour où Nolan partirait, je n’aurais plus de ses nouvelles non plus. C’était tant mieux pour eux et tant pis pour moi. C’était apparemment tout ce que je méritais.

Je n’avais plus d’espoir mais c’était inutile de trop m’abattre sur mon sort. Après tout, ma relation avec Nolan n’était pas encore terminée alors autant profiter de ces derniers instants pour faire quelque chose de bien pour lui. J’aimerais que ses souvenirs de moi soient positifs. Ce sera déjà ça de pris. Mais pour arriver à faire tout ça, fallait mettre les choses au clair entre nous. Mais pas de la manière dont je l’avais fait ses derniers jours, c’est-à-dire de manière assez brutale. Fallait que je sois posée et à présent, je l’étais.

Donc, je lui ai envoyé un sms pour lui dire qu’on devait discuter. Etrangement, avant de faire ça, mon instinct m’avait poussé à faire un brin de ménage, à préparer le café, à m’arranger un minimum. A croire que l’impulsivité de Nolan était prévisible, même à une heure tardive. Mais je ne voulais pas vraiment qu’il vienne dans les minutes qui suivent mon message. Je voulais faire les choses correctement et là, on n’avait pas vraiment le temps de discuter puisqu’il fallait que Nolan dorme pour pouvoir tenir sa journée de travail le lendemain ainsi que sa vie de famille puisqu’il s’occupait de ses filles dès son retour chez lui. Je n’aimais pas cette sorte de « sacrifice » de sa part. J4avais assez de remords quant à la situation – faut pas croire que tomber amoureuse du mari d’une autre est la chose la plus merveilleuse et jouissive de toute une vie. J’avais juste l’impression de gâcher des vies et le fait que Nolan débarque chez moi à une heure du matin ne faisait qu’accentuer cette impression. Mais je ne pouvais rien dire, rien dire.

Lorsque j’entendis taper à la porte, j’eus cette nausée qui avait pour habitude de me prendre d’assaut dès que je savais que Nolan allait arriver. Mais d’habitude, c’était dû à l’angoisse de son départ. Ce soir, la raison était tout autre : je ne savais pas comment allait se terminer cette entrevue.
Après un rapide coup d’œil devant le miroir – m’indiquant que mes tentatives de ravalements de façades avaient été vaines – je pris une grande inspiration avant d’ouvrir la porte.

« Tu n’es vraiment pas raisonnable, Nolan… Dis-je avant de déposer un baiser sur sa joue »

Je lui pris la main afin de l’inciter à entrer, fermai la porte et je lui emboitai le pas jusqu’au salon. Je l’invitai à s’assoir sur le canapé tandis que je partis à la cuisine pour nous servir du café puisque la nuit risquait d’être longue. J’installai un de mes fauteuils de sorte à me retrouver en face de Nolan et une fois assise, je ne pus que constater qu’il n’allait pas bien. Il avait le teint blafard, des valises sous les yeux et le regard bien triste. Il était loin le temps où il était heureux et je me sentais responsable de ça… A croire que je n’étais vraiment bonne à pas grand-chose…

Je ne savais pas vraiment comment aborder le sujet, alors je retardais un peu cette discussion. C’était aussi une façon de le garder un peu plus à la maison d’ailleurs.

« Je veux pas être méchante mais t’as une sale gueule, Nolan. Il y eut un léger malaise qui fit place à court blanc que je m’empressai de combler. Je ne le montre certainement pas assez, ou de la mauvaise manière, mais tu m’inquiètes assez… »

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MessageSujet: Re: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. EmptySam 2 Juin - 15:08




J’attends devant sa porte, comme toutes ces fois où je suis venu la voir. Comme toutes ces fois où l’on avait un moment pour nous, enfin. Je suis nerveux. J’ai peur ; j’ai envie de vomir. J’aurais peut-être pu attendre demain pour venir la voir. J’aurais peut-être dû ne pas venir immédiatement. Mais à quoi bon repousser l’échéance d’une discussion qui arriverait tôt ou tard ? À quoi bon retarder ce moment qui, je le savais, arriverait forcément un jour ? Ce n’était qu’une question de temps, ce n’était qu’un putain de compte à rebours. C’est ça – notre histoire n’avait été qu’un foutu compte à rebours depuis le départ. J’avais refusé de le voir jusque là mais la vérité venait de m’éclater en plein figure. Elle et moi avions été condamnés dès le début. Sans possible changement. J’avale ma salive, mes doigts gigotent dans les poches de mon jean. Qu’est-ce que je fais ici ? Je n’aurais pas dû venir. Je ne veux pas la perdre, je ne peux pas la perdre. Je ne suis pas prêt à perdre ma seule bouffée d’oxygène. Je ne peux pas la perdre alors que j’ai tant besoin d’elle. Pour respirer, pour vivre. Qu’est-ce que je vais faire si on me retire la seule chose qui me tienne encore en vie ?
Sa porte s’ouvre et mon cœur bat plus fort. Une remarque claque, je me mords la lèvre inférieure sans répondre. Qu’aurais-je pu répondre ? Elle avait raison. Je ne suis pas raisonnable – je ne l’ai sans doute jamais été. Mais je ne pouvais pas recevoir un tel message de sa part et attendre le lendemain pour venir la retrouver. Malgré tout, je voulais la voir. J’en avais besoin. Malgré l’issue effrayante de cette entrevue, je désirais l’avoir à mes côtés. Au moins une dernière fois. Alors peu importe la fatigue qui me noue chaque muscle de mon corps, peu importe ma santé défaillante. Il faut que je passe ce moment avec elle. Elle comme moi en avons besoin. Son baiser léger sur ma joue m’apaise instantanément. Je me demande comme elle réussit à faire ça. Ce n’est qu’un effleurement, ce n’est qu’un attouchement et je suis tout de suite plus calme pourtant. J’aime ça. J’aime cette sensation d’être détendu pendant l’espace d’une seconde. C’est agréable.
Je me laisse guider à travers son appartement. Notre endroit. Rien ne m’appartient ici et pourtant j’ai la stupide impression d’y être un peu comme chez moi. J’aime cet endroit. Il y a son odeur partout ; chaque objet, chaque meuble est un peu elle. C’est là que nous nous retrouvons. C’est là que notre histoire se construit, petit à petit, malgré la situation difficile – malgré mon mariage et ma famille. C’est là que nous nous aimons. En secret. Notre cachette, dissimulant cette relation qui brave tous les interdits, qui va contre l’institution du mariage. Mais quand je suis avec elle, j’oublie tout ça. Il n’y a plus de mariage, plus d’enfants. Juste elle et moi. Juste nous. Est-il possible d’en oublier jusqu’à ses propres enfants parce que l’on est trop amoureux ? Je suis tenté de dire que oui puisqu’elle arrive à mettre mon cerveau sur pause le temps quelques heures volées au temps en sa compagnie. Ce n’est jamais bien longtemps mais c’est toujours suffisant pour que je ne pense plus à rien. Pour que je ne sois plus que Nolan. Son Nolan. « Alors c’est que tu n’as sûrement pas vu la tienne, Melissa, je réplique doucement dans un sourire rieur. »
Elle a ramené du café. Je n’ai même pas fait attention qu’elle était partie, trop dans mes pensées. Trop absent comme souvent ces derniers temps. Parfois, j’ai même l’impression de rater toute une conversation. Tout un moment de ma vie. Parce que je suis ailleurs, parce que je ne fais plus attention à rien. Parce que mes pensées m’accaparent tellement que je me coupe de la réalité. La réalité qui fait mal, la réalité qui fait peur. Ma réalité. « J’ai seulement beaucoup à faire ces derniers temps, je tente de la rassurer tout en sachant que ça n’aura aucun effet sur cette inquiétude qui assombrit son regard d’encre. C’est plutôt moi qui devrais me montrer inquiet pour toi. Et je le suis, assurément. Tu sembles être comme une véritable cocotte minute. Une bombe à retardement. »



Dernière édition par Nolan A. Cooper le Mer 6 Juin - 1:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. EmptySam 2 Juin - 22:27

J’étais bien décidée à suivre à la lettre le plan que j’avais élaboré. Je ne voulais plus passer mon temps à redouter ma rupture avec Nolan, même si ça m’était difficile parce que j’en crevais d’angoisse. Il n’était pas souvent là, ce n’était pas mon homme mais vivre ma vie sans lui était pas imaginable. Et pourtant, je devrais essayer de vivre sans lui, tôt ou tard et à ce moment, j’aurais tout le temps pour faire mon deuil et tout ça. Dans l’immédiat, je voulais juste profiter de sa présence et essayer de faire en sorte que ma relation avec lui serve à quelque chose. On ne pouvait rien construire ensemble, mais je voulais quand même lui être utile. Juste une fois. Alors j’avais décidé de mettre mes états d’âme de côté pour l’aider lui, lui qui était si mal en point pour diverses raisons. Par ma faute aussi. Je me sentais vraiment coupable de gâcher sa vie ; j’ai ruiné son mariage et j’étais en train de ruiner sa famille. De le ruiner lui. Et ce n’est pas ce que je voulais. Je refusais d’être un tel monstre d’égoïsme.

Je n’étais pas disposée ni à relever les remarques faites à mon propos – le but de la discussion était de parler de lui, et seulement de lui – ni même à gober ses justifications qui, justement, ne justifiaient rien du tout. Ce n’était pas la faute à pas de chance s’il était dans un tel état, et il fallait bien qu’il daigne l’accepter un jour. Et j’avais décidé que ce jour serait ce soir.

« Nolan… Commençai-je après un soupir un brin désespéré. Je t’annonce la couleur de suite ; je ne t’ai pas envoyé ce sms pour qu’on discute de moi. »

Je me levai et décaler doucement sa tasse de café afin de me laisser la place pour m’assoir sur la table basse, et donc, de m’approcher de lui.

« On sait très bien, toi et moi, que notre histoire est une impasse. Ce n’est pas nouveau mais je pense qu’il est temps qu’on agisse de la bonne manière. Je laissai un blanc durant lequel je lui pris les mains. Je t’aime, Nolan. Je t’aime vraiment et je n’aimerai certainement jamais personne de cette façon-là, mais c’est mal, immoral, et carrément ignoble. Je n’ai pas envie de détruire ta vie et ta famille. Ce n’est pas ce que je veux et je te jure que je n’ai jamais voulu ça… »

Ma gorge se resserra d’un coup, ma vue se brouilla et il me fallut inspirer un grand coup pour faire passer tout ça. Il fallait que je dise tout ce que j’avais à lui dire.

« Il faut arrêter d’espérer, de se faire du mal. Je ne veux pas que tu te fasses du mal pour moi. Je veux que tu investisses le temps que tu perds en venant me voir d’une meilleure façon. T’as des enfants, Nolan. T’as une vie. Et là, t’es au bout du rouleau… Une de mes mains vint, comme par réflexe effleurer sa joue. Prends du temps pour te reposer. Pour reprendre ton souffle. Pour voir tes enfants grandir. Avec moi tu n’as rien, et tu n’auras jamais rien alors arrêtons ces rendez-vous nocturnes. »

Je m’approchai alors de lui et déposai un baiser sur ces lèvres, que je ne pus m’empêcher d’approfondir. J’étais incapable de me contrôler, son contact m’était trop agréable. Le doux frisson qui parcourait ma colonne vertébrale lorsque je l’embrassai et tous les contacts physiques que je pouvais avoir avec lui me rendaient vivantes. Je passais mes journées à attendre ces petits moments-là.

Je ne sais ni comment, ni pourquoi, mais je m’étais trouvée à califourchon sur lui lorsque mes lèvres se séparèrent des siennes.

« Je veux revoir ton beau sourire et cette petite lueur dans tes yeux que j’aime tant avant que tu t’en ailles, Nolan… Chuchotai-je, mon regard plongé dans le sien, avant de m’accaparer ses lèvres à nouveau. »


Dernière édition par Melissa R. Prescott le Sam 9 Juin - 19:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. EmptyMer 6 Juin - 1:50




Ses mots m’atteignent mais c’est comme si je ne les entendais pas. Je les sens qui me pénètrent, me lacèrent le ventre, m’ouvrent la poitrine pour me déchirer le cœur. Je suis là, assis sur le canapé de son salon, mais c’est pareil à observer la scène de l’extérieur. Tous ces mots qui ne veulent dire qu’une chose ; toutes ces paroles qui ne trouvent qu’un seul sens pour moi. C’est fini. J’ai ce goût amer dans la gorge qui fait monter la nausée jusqu’à me faire déglutir avec peine. Non, ça ne peut pas être fini ; elle ne peut pas me quitter. Je me fiche du reste, je veux seulement qu’elle reste à mes côtés. J’aimerais lui dire de se taire mais je suis incapable de parler ; et elle continue. Elle continue de me dire la vérité, cette foutue vérité que je n’ai pas voulue voir avant. Cette foutue vérité qu’elle me forcera à admettre, quoiqu’il lui en coûte. Il faut qu’elle se taise ; elle doit se taire. C’est juste insupportable. Je me fous qu’elle détruise mon couple – il ne semble plus exister depuis longtemps. J’ai besoin d’elle, ne le voit-elle pas ? À ses yeux, il n’y a peut-être aucun espoir mais c’est cet espoir qui me fait tenir, moi. Sans ça, je n’ai plus rien. Qu’importe l’impasse, qu’importe le mur dans lequel je fonce tête baissée. Je préfère le percuter de plein fouet plutôt que de prendre des précautions. Je ne veux pas limiter les dégâts ; je me fiche des dégâts. Il faut juste que j’arrive à la garder encore un peu. Parce que l’avoir avec moi signifie respirer, signifie ne pas devenir entièrement fou. La garder avec moi signifie continuer de vivre malgré tout.
Et j’ai peur. J’ai peur qu’elle ne finisse par me dire qu’il faut qu’on arrête. J’ai peur qu’elle ne prononce la phrase de trop. J’ai peur. J’ai la sensation de suffoquer, d’étouffer. Il me faut de l’air. Elle ne peut pas me faire ça. On ne peut pas être là, dans cette putain de situation qui n’est tout bonnement pas acceptable pour moi. Elle me repousse, pourtant. Me renvoie à ma famille, à ma femme et mes filles. Je devrais lui en être reconnaissant, la trouver admirable et juste de faire un tel choix – je ne peux que lui en vouloir. Je sens la colère se tapir au fond de mon estomac, prête à exploser. Elle ne peut pas me dire ça. Pas elle. Elle devrait plutôt vouloir me garder jalousement avec elle, encore un peu plus longtemps. Je devrais être le plus raisonnable de nous deux et je ne suis bon qu’à perdre les pédales. Chaque minute qui passe me fait devenir un peu plus cinglé encore. Parce que je déteste mon travail, je déteste cette routine dans laquelle je m’enferme chaque jour un peu plus. Je me déteste. Pourquoi les choses doivent-elles être si compliquées ? Ou peut-être est-ce qui les rends difficiles ? Elle est une partie de ma vie, à quoi bon le nier. Une partie de ma vie que je dois cacher comme une honte, comme si j’en étais dégoûté. Alors que je voudrais pouvoir la montrer au monde entier, la sortir de l’ombre pour faire voir qu’elle est à moi, qu’elle m’appartient. Parfois, la jalousie me prend aux tripes, à la gorge. Si fort que j’étouffe, je tremble de rage – mais je me retiens. Je ne peux pas lui faire ce genre de scène, je n’en ai pas le droit. Parce que je suis un homme infidèle qui a rompu ses vœux de mariage. Un mari qui trompe son épouse. Un homme qui a épousé une femme dont il n’est plus amoureux.
Ses lèvres se posent sur les miennes et j’ai l’impression que la Terre s’arrête de tourner. Durant un instant, il n’y a que la sensation de cette chaleur tout contre moi qui réchauffe mon corps glacé. C’est bon, c’est doux. C’est tout ce dont j’ai besoin en cet instant. Sa chaleur, son être. Elle, tout simplement. Sa langue cherche la mienne, je m’offre sans retenue et mes bras enveloppent son corps pour le caler contre le mien dans une perfection trop éblouissante. Je m’accroche à sa nuque, à ses joues et sa peau me brûle sous mes mains. Mon cœur pulse, mon estomac se retourne. C’est comme un retour à la normale malgré ce goût amer dans ma gorge. Je crois que mon baiser a la saveur du désespoir, la sensation âcre de la fin. Mais je l’aime, bon sang. Je l’aime. Pourquoi ça ne suffit pas ? Pourquoi faut-il qu’elle en souffre autant ? Pourquoi suis-je si lâche ? « Alors reste avec moi. Reste près de moi, je la supplie, mon regard noyé dans ses yeux bleus. Reste avec moi… » C’est comme une supplique. C’est un souffle chaud qui se dépose sur sa bouche, cherchant à imprégner son corps. Je veux qu’elle reste. Je ne peux pas me résoudre à la voir partir.
« Je vais devenir dingue sinon… Complètement dingue… je continue, la voix basse, le ton voilé. Tu es la seule qui m’empêche de laisser la folie me gagner. Tu es mon garde-fou. Mon oxygène. Sans toi, je perds le sens de la réalité. Sans toi, je ne vais pas tenir Melissa… » Je presse les paupières, pose mon front contre la naissance de sa poitrine. J’ai la sensation d’être un enfant après un horrible cauchemar. Tout semble s’effondrer. Je ne sais plus à quoi me raccrocher. « Je n’en peux plus, Lily-Rose… Je n’en peux plus… » Je voudrais juste que tout ça puisse s’arrêter.

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MessageSujet: Re: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. EmptyMer 6 Juin - 23:53

Plus je parlais, plus Nolan devenait livide. Il devint de plus en plus pâle, me regardait avec ses yeux de merlan frit, il n’arrêtait pas de déglutir, encore et encore et je me sentais de plus en plus coupable. Pour tout. Je n’étais qu’une chatte en chaleur qui avait mis le grappin sur quelqu’un d’indisponible et j’avais osé signer pour un autre tour, en toute connaissance de cause. Je vivais avec le poids de la culpabilité au quotidien et en cet instant précis, en voyant Nolan se décomposer devant moi, ce poids vint à peser plus. Beaucoup plus. La situation était douloureuse ; je ne faisais pas grand-chose pour lui et, en plus de ça il souffrait – certainement bien plus que moi. Néanmoins, je ne comprenais pas trop : il avait une vie. Il ne trouvait pas une maison vide quand il rentrait chez lui, et surtout il avait des enfants, ces petits êtres qui sont si chers et qui aiment leurs parents de manière inconditionnelle. Je voulais bien concevoir que ça ne faisait pas tout – ça n’arrangeait pas ses soucis au travail ni même sa situation amoureuse – mais bon sang, il n’était pas seul. Alors, intérieurement, je le trouvais un peu égoïste de réagir de la sorte. A mon sens, il n’était pas en droit de broyer du noir au vue de son statut de père. Il n’était pas seul mais se comportait comme tel, comme s’il rejetait la réalité. Autant dire que ça ne me rassura en rien sur son état : j’étais bouffée par la tristesse mais lucide, tandis que lui perdait complètement pied, se noyant dans un je-ne-sais-quoi que je n’arrivais même pas à déterminer.

Sa réaction face à mon baiser fut désagréablement surprenante. Disons que ça ne faisait qu’accentuer ma culpabilité de suce bite sans cœur. La façon dont il s’accrocha à moi, dont il me caressa en disait trop long. Il était clairement au fond du sceau et il tentait clairement de s’accrocher à moi – je ne suis déterminer si c’était pour que je l’aide à refaire surface ou s’il avait en tête de me faire sombrer avec lui… Quoi que la tâche serait assez difficile car j’étais bien plus bas que le fond du trou. Ce stade-là ne porte pas de nom, mais la seule chose dont j’étais certaine est qu’il m’était clairement impossible d’entrevoir la surface et je m’enlisais encore et encore, et encore et encore. Pour toujours sans nul doute.

La situation venait de basculer. J’étais simplement partie pour lui dire que j’étais là, prête à tout pour le rendre heureux avec les moyens qui m’étaient donnés et à présent, Nolan me lança clairement un appel à l’aide, parce que cet idiot pensait que je pouvais le quitter une fois de plus. J’aurais voulu en être capable, mais d’une part, je venais de le faire avec Aaron et c’était encore trop frais pour que je puisse réitérer la chose, et d’autre part, il était la seule personne que j’avais à présent. Je n’avais plus la force de renoncer, de me sacrifier de cette manière-là, même si c’était indéniablement l’unique bonne manière de régler l’affaire. Mais par angoisse de le perdre, et de me perdre aussi, je préférais être sa femme de l’ombre, condamnée à le voir dans cet appartement, en cachette. J’étais condamnée à l’aimer à en mourir, parce que je n’étais pas sa vraie femme – donc je n’étais que la femme potiche, et sa pute – et puis cette histoire était arrivée à son maximum. Impossible de penser à un investissement plus poussé dans cette relation, impossible de faire des plans sur la comète comme habiter ensemble, se marier et avoir des enfants. Et ça c’était réellement inacceptable pour moi, même si bien évidemment, je ferai avec jusqu’à ce que le bébé Cooper, troisième du nom, naisse ; jusqu’à ce moment où Nolan n’aura définitivement plus de temps pour venir arroser sa petite potiche que j’étais. Et rien qu’en y pensant, je sentais ma poitrine se resserrer violemment, m’empêchant de respirer et faisant de mon cœur une vulgaire bouillie. Mais lorsque le regard de Nolan s’accrocha au mien, ce même cœur devint douloureux. Peu importait de ce qu’il adviendrait de moi quand Nolan me laissera – parce qu’il le fera bien un jour – car là, de suite, il fallait que je l’aide, d’une manière ou d’une autre. Ses mots me transpercèrent de part en part. C’était dur de rester forte, parce que la seule chose que je voulais faire était de fondre en larmes. Seulement je ne pouvais pas faire ça, je ne devais pas le faire. Parce qu’il avait besoin d’un soutient solide et qu’il me demandait clairement de tenir ce rôle. Il était en panique totale alors pour le moment, il me fallait le rassurer.

Lorsque je sentis sa tête posée sur moi, je le serrais fort contre moi, par instinct. Je le berçai légèrement et lui caressai les cheveux, le dos. Il fallait qu’il se calme, qu’il s’apaise – ce qui n’était pas gagné.

« Il faut vraiment que tu te calmes… Dis-je à voix basse, comme pour ne pas effrayer le petit être fragile qu’il était. Je l’incitai à relever la tête d’une douce caresse sur sa joue, et accrochai mon regard au sien. Rassure-toi, je ne compte pas partir, jamais, tu entends ? Jamais je ne te laisserai. Je voulais juste que tu saches qu’aussi désespérée soit notre situation, tu pourras toujours compter sur moi. Je tiens à t’aider, à te sortir de ta période noire, parce que je sens bien que tu vas plus que mal, tu sais…. Ce n’est pas parce que je reste silencieuse que je suis aveugle. L’une de mes mains se faufila dans ses cheveux, sous son t-shirt, se baladant sur son dos. Je veux seulement que tu gardes à l’esprit que tu dois te reposer car la fatigue est le pain béni des idées noires, que tu dois me parler, parce que je suis aussi ton amie avant d’être ta maîtresse, et que t’as réellement besoin de vider ton sac, très souvent. »

Je m’arrêtai un instant pour m’attarder sur son visage. Il était rongé par les soucis, les angoisses aussi certainement. Il avait des valises sous les yeux, son regard était éteint, presque mort. J’eus vraiment énormément de peine en voyant ça, parce que je l’aimais mais que ça ne changeait rien. Il sombrait un peu plus chaque jour, et il n’était qu’une question de temps avant qu’il ne replonge dans ses échappatoires qu’étaient l’alcool à outrance et la drogue. Et j’étais effrayée, frustrée et encore colère de voir une telle décadence et de n’être foutue d’empêcher ce gâchis. Nolan valait bien plus que ça. Autant dire qu’il était une perle rare que la vie se jouait à noircir.

« Et surtout, n’oublies jamais que je suis folle amoureuse de toi et que je ferai tout pour toi. Tout… »
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MessageSujet: Re: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. EmptyJeu 14 Juin - 15:45




J’ai peur ; j’ai envie de vomir. Je deviens fou. Je ne comprends rien – ou peut-être que je ne veux pas comprendre. J’ai envie de fuir, de m’enfermer quelque part. J’ai envie de partir, loin. Je ne veux plus vivre comme ça, je ne veux pas vivre sans elle. Je sens la douleur fondre sur moi, m’arracher les tripes comme si on cherchait à me tuer petit à petit. C’est juste insupportable. Je préfèrerais encore qu’on me tue directement, rapidement. Si je ne l’ai plus elle, comment serais-je capable de continuer ? Chaque instant loin d’elle me laisse comme la sensation de ne plus savoir comment respirer, comment être pleinement heureux. C’est égoïste, mais je suis incapable d’avancer sans elle. Je me suis rendu compte il y a bien longtemps qu’elle m’est indispensable malgré tout. C’est impossible autrement. C’est sûrement pathétique de ma part, c’est sûrement fou et insensé au vu de ma situation d’homme marié mais je n’ai rien pu faire contre ce besoin d’elle. Je ne veux pas vraiment faire quelque chose contre ça. Ma vie à New York m’a prouvé qu’elle m’était aussi indispensable que l’air que je respire. Elle est comme un second souffle, une nouvelle vie.
La vie est parfois mal foutue. Pourquoi n’était-ce pas elle que j’avais connue dès le collège ? Pourquoi n’était-ce pas elle que j’avais épousée ? J’ai cru qu’Andrea serait la seule et unique femme de ma vie, que notre union serait solide, traverserait les épreuves et le temps ; mon amour n’avait fait que s’épuiser au fil des années, se faner comme une fleur sans eau. J’avais pensé m’épanouir auprès d’elle, je n’avais fait que m’enliser dans le mensonge, l’art de prétendre et ne plus vivre mais survivre. Et il avait fallu qu’une petite étudiante débarque dans ma vie pour que je me sente renaître, revivre. Elle avait changé ma vie, sans le moindre doute. Et j’étais incapable de changer la sienne, de la bouleverser comme elle l’avait fait pour moi. Je suis idiot. Stupide. Je ne peux pas changer sa vie parce que je refuse de divorcer. Parce que je ne veux pas que ma famille éclate – parce que je suis lâche. Et tant que je serai un gros trouillard, je ne pourrai rien faire. La solution est pourtant simple, je l’ai sous les yeux. Mais, pas assez courageux, je presse les paupières pour ne pas la voir.
Comme toujours, elle arrive à m’apaiser, me calmer d’un simple geste, d’une seule parole. Ses mots doux se déposent sur mon cœur douloureux et pansent ses plaies, font taire mes angoisses et mes doutes. Elle ne veut pas me quitter, juste m’aider. Elle ne partira pas, elle restera. Juste pour moi. Parce qu’elle m’aime. C’est comme une vague de bonheur et de soulagement. Comme un tourbillon de chaleur dans lequel elle m’enveloppe en même temps que ses bras entourent mon corps encore tremblant. J’ai la sensation d’être à ma place, là, contre elle. C’est tout ce qu’il me faut en cet instant – sa tendresse, sa chaleur. Ses caresses sont douces, j’aime la sensation de sa paume sur ma joue. J’ai un peu l’impression d’être un enfant mais je n’en ai plus rien à faire. Je suis déjà fou, alors devenir puéril ne serait pas pire de toutes les façons. Je m’accroche à son regard comme un naufragé à sa bouée. Ses yeux d’encre sont tout ce à quoi je puisse me retenir. « Je t’aime. » C’est comme un dernier souffle, une énième supplique.
Une main sur sa nuque, j’abaisse doucement son visage vers le mien pour déposer lentement ma bouche sur la sienne. J’ai des crampes à l’estomac, mon cœur se décroche de ma poitrine, fond sous ce baiser lent. Je ne mérite pas tant de considération, pas tant d’amour de sa part. Je ne l’ai jamais méritée, elle. Elle ne devrait pas être avec moi ; elle ne devrait pas être là pour moi. « Je suis désolé, tellement désolé, je souffle contre ses lèvres. Je te fais tant de mal et toi, tu… tu es toujours là pour m’aider, me soutenir… Je ne mérite pas ça… Je ne te mérite pas… » C’est la triste vérité et elle me frappe en pleine cage thoracique, écrasant mes poumons, mon cœur. J’ai mal de m’en rendre compte. « Tu ne devrais pas tant m’aimer, je ne vaux pas la peine que tu te sacrifies pour ma personne… Je t’aime tant… Je ne sais pas ce que je ferais sans toi… » Je ne vaux rien sans elle, je ne suis rien sans elle. Et je ne suis qu’une épave. Comment peut-elle aimer ce que je suis devenu ? Il n’y a plus rien de bon en moi. Rien qui ne puisse être sauvé de cette noyade qui me menace depuis bien longtemps. Je creuse ma propre tombe, toujours plus profond et je l’ai menottée à moi. Attaché à elle, elle s’enfonce avec moi. Je la tue en même temps que je meurs à petit feu. « Je suis fatigué… si fatigué… »

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MessageSujet: Re: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. EmptyJeu 14 Juin - 23:30

Mon égoïsme me hurlait de garder Nolan près de moi, parce qu’il serait bien plus heureux avec moi qu’il ne l’était avec sa femme, parce que j’étais désespérée, affreusement seule et surtout, follement amoureuse de lui. Parce que j’aurais voulu réellement être en couple avec lui. Seulement je n’étais pas de ces maîtresses qui, sans remords, arrachent un père à sa famille pour son plaisir propre. Je ne connaissais que trop bien les dégâts d’un divorce qui tourne mal. Je haïssais mon père d’avoir larguée ma mère du jour au lendemain, d’être parti sans même nous adresser des adieux, des explications. Je savais très bien ce que ça faisait que de voir son père partir. C’est bien plus qu’une image qui s’efface ; c’est un pilier qui s’effondre, une déception profonde qui s’installe, un manque à combler. Et je me refusais d’affliger ça à d’autres enfants, à une autre famille. Il en était hors de question. J’avais déjà du mal à supporter mon amour pour un homme marié. Je me dégoutais assez sans ajouter la mention « destruction familiale » à mon CV de pétasse.
Puis de toute façon, je l’aimais beaucoup trop pour vouloir qu’il divorce. Je l’aimais beaucoup trop pour qu’il renonce à son bonheur pour finir avec moi, moi qui n’avait rien à lui offrir. L’amour était bien présent, mais ça ne suffisait pas, et ça ne lui suffirait certainement pas. Il avait bâti tout une vie avec sa femme, alors qui étais-je pour venir et tout détruire, l’air de rien ? Qui étais-je pour gâcher la vie d’Andrea, des enfants qu’elle avait avec Nolan ? Jamais je ne me permettrais une telle chose, parce que justement, je savais que ma place était moindre, voire inexistante dans cette histoire. J’avais atterri là-dedans sans vraiment savoir de quoi il en retournait, et mon amour pour Nolan était tout bonnement un malentendu. Un énorme malentendu. Mais rien n’était irréparable. Il suffisait qu’il retrouve ses sentiments perdus pour sa femme et tout rentrera dans l’ordre. Il sera heureux avec elle. Sans moi. Et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Je m’étais contentée de lui rappeler que je n’étais rien pour lui, que je ne devais rien être à ses yeux. Parce que ce n’était pas à moi qu’il était marié, ce n’était pas avec moi qu’il avait eu des enfants. Moi je n’étais qu’une erreur, une erreur à rapidement effacer avant qu’il ne soit trop tard. Alors oui, je l’aidais car j’avais des sentiments pour lui et si j’avais eu un peu de courage, je l’aurais rayé de ma vie puisqu’en réalité, c’était ça la chose à faire. Se séparer. Oublier cet écart de conduite et avancer, sans flancher, sans jamais se retourner. C’était ça la chose à faire. Et c’est ce que je comptais faire quand il est revenu chez moi, ce soir-là, comme si j’étais cette pauvre étudiante qui pensait être tombée sur le gros lot. J’aurais dû lui claquer la porte au nez au lieu de me laisser tenter par mon excès de zèle qui finit tout bonnement par me faire écarter les cuisses, chienne docile que je suis. Ouais, je regrette de n’avoir pas agi de la bonne façon au bon moment car à présent, je n’étais plus en mesure de le repousser, et il n’était pas décidé à le faire. Mais j’arrivais quand même à le pousser vers sa famille, dans l’espoir de ce jour où il me laissera, livrée à moi-même. Jour que j’appréhende et que j’attends avec impatience à la fois.

Je me laissai faire, comme à mon habitude, lorsque je sentis la main de Nolan se poser sur ma nuque, m’incitant à l’embrasser. Je me laissai faire parce que j’aimais ça ; son contact, sa présence. Lui. Alors dans un sens, je profitai égoïstement de ces courts instants où j’avais la fausse impression d’être la seule, l’unique femme de sa vie. Doux mensonge au goût âpre et à la force destructrice. Je me laissai faire, entendant ses mots, son « Je t’aime » qui me replongeait dans mon adolescence naïve et mon rêve d’un amour simple digne d’un conte de fée. J’écoutais et au fil du discours, la colère prit le pas sur tout le reste. J’en avais assez d’avoir affaire à un pleurnichard. Le Nolan que j’avais connu n’était pas comme ça. Je ne comprenais pas ce qui s’était passé dans sa tête, dans sa vie, pour qu’il en arrive là, mais cela n’avait plus d’importance. La situation, sa situation, était bien trop critique pour prendre le temps de comprendre. Il fallait agir et rapidement de préférence, afin qu’il puisse retrouver lui, et les siens, une vie plus heureuse, plus stable. Ses enfants avaient besoin de lui, et il était plus que temps qu’il change.

Je me décollai donc de lui et le giflai de toutes mes forces. Comme disait ma mère, « aux grands maux les grands remèdes ».

« Bon, ça suffit maintenant ! Tu vas arrêter de te lamenter sur ton sort parce que ça devient vraiment lassant à ce stade ! M’énervai-je. Que les choses soient bien claires une bonne fois pour toutes : si je souffre, ce n’est pas de ta faute mais de la mienne. Je suis stupidement tombée amoureuse d’un homme marié et je n’ai pas fait preuve d’intelligence en te montrant mon cul plutôt qu’en te montrant la porte quand t’es revenu. Donc si je dois en vouloir à quelqu’un, c’est à moi et à personne d’autre. Je laissai un blanc le temps que les informations montent bien jusqu’à son cerveau avant de reprendre de plus belle. Ensuite, il n’est pas question de moi. C’est toi qui ne vas pas bien, c’est toi qui as merdé avec tes enfants, Nolan. C’est vraiment plus possible ! Combien de temps comptes-tu encore te noyer dans tes merdes avant de comprendre que ton bonheur c’est ta famille et non moi ? Tu tiens vraiment à attendre que tes filles deviennent des femmes et ne daignent même plus regarder leur père indigne ? Je lui pris fermement le visage entre ses mains afin que son regard n’échappe pas au mien. Tu dois impérativement te ressaisir, Nolan. Tu le dois pour ton bonheur mais aussi et surtout celui de tes enfants. »
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MessageSujet: Re: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. EmptyVen 22 Juin - 13:45




Sa chaleur me transperce de part en part, c’est comme une vague brûlante qui se déposerait sur ma peau pour pénétrer mon corps et le réchauffer petit à petit. Ça fait du bien. Ça fait du bien de la savoir là, de la sentir contre moi comme toutes ces fois où je la retrouve pour partager un moment en sa compagnie. J’ai l’impression d’avoir un point d’ancrage alors que je tombe ; j’ai la sensation d’avoir une bouée de sauvetage tandis que je me noie. J’ai beau suffoquer, me débattre dans ce qui me semble être comme des sables mouvants, elle est là. Comme un phare en pleine tempête. Depuis que je la connais, elle a toujours été ce qui me ramenait à bon port, sain et sauf. Si je me perdais en chemin, je n’avais qu’à la trouver elle et je retrouvais ma route. À chaque fois. Et ce soir, comme toutes les autres fois, elle réussissait à me ramener là où je devais être. Je me retrouvais grâce à elle – toujours.
Mais je n’en reste pas moins fatigué, las. À bout de force et de nerfs. Je me sens lentement craquer, perdre pieds. Je n’arrive plus à tenir la distance et je me laisse aller dans cet état dépressif qui ne me ressemble pourtant pas. Mon père m’a élevé pour être un battant, je ne suis plus que le perdant le plus minable qu’on n’ait jamais vu. Et je me suis placé tout seul dans cette position de faible qui, pourtant, est loin de me convenir. C’est surtout contraire à tout ce que j’ai toujours voulu être. Avoir l’impression de tout rater, de passer à côté de choses importantes de ma vie, de gâcher un temps précieux à m’enfoncer – tout ça, ce n’est pas moi. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même, de ce que j’ai été à une époque et que je ne suis plus. Et elle le sait bien, elle. Je sais qu’elle comprend.
Alors quand je sens sa main s’abattre violemment sur ma joue, je ne peux qu’hausser les sourcils pourtant à peine surpris. Je crois que c’était ce que j’attendais. Qu’on me donne une bonne claque pour que je reparte du bon pied, pour que je me secoue un bon coup et que je me reprenne enfin une bonne fois pour toutes. Et c’est exactement ce qu’elle fait. Elle me secoue les puces, la voix forte et déterminée. Son regard est si intense. Ça fait bien longtemps que je ne l’ai pas vu aussi vivant, aussi puissant. Ce serait presque drôle si la situation ne me semblait pas si désespérée. Mais j’ai conscience qu’elle a raison, que tous ses propos sont emplis d’une vérité que je n’ai pas voulu voir jusqu’à présent. J’ai mes tords dans toute cette histoire, mais nous sommes également deux. Elle et moi. Et si j’acceptais alors de partager le poids de mon fardeau avec elle, si j’acceptais de voir qu’elle avait eu la possibilité de me claquer la porte au nez alors je vivrais mieux. Plus serein. La culpabilité resterait là, à me ronger petit à petit mais elle serait moins forte. Moins puissante. Parce que j’aurais quelqu’un pour m’aider – en quelque sorte.
Et je ne vais pas bien. Depuis un moment, je perds pieds. Il est temps que je le reconnaisse, que j’accepte l’aide qu’elle veut me donner. J’ai bien vu qu’elle avait cherché à m’aider plus d’une fois depuis longtemps mais, trop coupable, j’avais refusé, fait semblant de ne pas voir cette main qu’elle me tendait. Ça n’a jamais été une question de fierté mal placée, je ne m’étais juste pas senti le droit d’accepter qu’elle soit présente pour moi alors que, premièrement, elle ne me laisse pas être là pour elle, jamais, et ensuite parce que je ne pouvais pas être là pour la soutenir autant que je me voudrais. « Oui, je fais doucement. Oui, tu as raison. Je dois me ressaisir. On a besoin de moi. » Mais, je suppose qu’il est temps que les choses changent, que je change. Que je redevienne celui que j’ai été au début. Avant. Avant que mon travail ne me fasse péter les plombs, avant l’alcool et la drogue. Avant que je ne devienne un vrai déchet de l’humanité.
« Mes filles ont besoin de moi. Je les ai laissées tomber pendant trop longtemps, je reprends tout en me redressant lentement sur le canapé alors qu’elle était toujours à califourchon sur mes cuisses et mon visage encadré de ses mains. Je ne peux pas les abandonner plus longtemps. Elles ont besoin de leur père, surtout avec l’arrivée prochaine du bébé. Je ne peux pas me laisser noyer dans toute cette merde alors que j’ai des responsabilités, des devoirs envers elles. » Je marque une pause, fébrile. J’ai la sensation que me cœur va sortir de ma poitrine, que mon sang bouillonne dans mes veines. Parce que je sais que mon combat le plus ardu ne sera pas avec mes filles mais bien avec moi-même. « Mais et… Et si je n’y arrivais pas ? Si je n’arrivais pas à m’en sortir ? Je fais… quoi ? »

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MessageSujet: Re: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. EmptyJeu 28 Juin - 23:46

Je n’avais pas été tendre avec lui, mais vu son état, il n’y avait que ça qui pouvait éventuellement lui faire comprendre les choses. Parce que justement, il se refusait de les voir, car ce n’était pas glorieux, douloureux et que son égo allait être blessé au vif. Mais qu’importe. Il fallait qu’il passe par ce moment plus que désagréable pour faire face. La vie n’allait pas gentiment attendre que Monsieur daigne se bouger le cul. La vie trace sans même nous attendre. La vie ne s’adapte pas : elle nous force à nous adapter à elle. Et ce n’était pas toujours évident, parce que la moindre erreur se paye plus ou moins cher. Dans le cas de Nolan, plus il attendrait, plus la note devenait salée. Et quand bien même je n’étais rien dans sa vie, je ne pouvais me résoudre à fermer les yeux et à me contenter du rôle de potiche. Ce n’était pas dans ma nature de laisser les personnes qui m’étaient importantes dans leurs problèmes. Et comme il ne me restait à présent que Nolan, je me refusais qu’il passe à côté de son Bonheur ; de sa vie. Ce serait un échec de plus pour moi. L’Echec de trop.

Je tenais encore son visage entre mes mains, mon regard fixé au sien. Je sentais sa détresse. Je la sentais mais je ne pouvais pas l’aider – pas concrètement. Je ne pouvais pas agir, lui filer un coup de main comme on dit. Moi… Je ne pouvais que l’aiguiller et tenter d’apaiser ses tourments. Mais une fois de plus, j’avais échoué. On dit souvent que les yeux sont le miroir de l'âme et les prunelles bleues de Nolan laissaient transparaître un grand besoin d’aide, de sommeil et surtout, de la tristesse. Attention, je ne parle pas de ce petit coup de mou qu’on peut éprouver parfois quand les choses ne vont pas exactement dans le sens où l’on veut, non. Je vous parle de cette triste résignation qui vous bouffe au quotidien, lentement mais surement. Voir ça fut comme recevoir un puissant uppercut qui vous met direct au tapis. Ce fut un K.O pour moi. Je me sentais encore plus inutile que je ne l’étais. Et ça me fit très mal. Je l’aimais mais je n’étais même pas foutue de le soulager un peu. Je n’étais définitivement bonne à rien, ce qui explique que les gens ne veulent pas de moi.
Pas d’utilité, pas de proches.

Néanmoins, ce sentiment d’inutilité fut très légèrement – vraiment très légèrement – estompé lorsque j’entendis Nolan affirmer qu’il changerait. Certes, il ne s’agissait là que de mots, mais d’une part, Nolan restait quand même un homme de parole et d’autre part, ça me donnait un infime sentiment d’avoir pu l’aider. L’intention y était et c’était déjà énorme en soi. Bien évidemment, ce sera beaucoup mieux quand tout sera rentré dans l’ordre – ce qui n’allait pas être une mince à faire. Mais c’était déjà une petite victoire personnelle qu’il veuille changer. J’étais déjà fière de lui, mais son petit discours prit un petit tournant qui, au fond, était inévitable.

Nolan était inquiet. Inquiet d’échouer, de perdre définitivement sa famille. Et je ne pouvais que le comprendre. La famille est un pilier de la vie d’une personne, et la perdre, c’est perdre une partie de soi en quelque sorte. Enfin c’était comme ça que je voyais la chose en tout cas. Mais lui, n’avait pas à s’inquiéter de ça pour le moment. La situation n’était pas si catastrophique. Ce que j’entends par là c’est qu’il n’est pas complètement absent et que ses erreurs sont rattrapables. Sa situation n’était pas encore perdue.

« Hey, ça va aller… Commençai-je après avoir déposé un doux baiser sur ses lèvres Je comprends ton angoisse… Je n’ai pas d’enfants, ni même de mari, mais je sais ce que c’est que de perdre des êtres qui nous sont chers... »

Mes mains se décollèrent de son visage et mon regard s’assombrit. Ces blessures-là étaient encore très loin de la cicatrisation. C’était donc assez difficile pour moi d’en parler, et d’ailleurs, je ne comptais pas m’étendre sur le sujet. Ma famille me manquait énormément. Il n’y avait pas un jour où je ne pensais à ma mère, à mon frère ou même à Aaron. Je n’arrivais pas à faire mon deuil malgré le temps. Je n’arrivais pas à combler les manques, à vivre avec. Cela m’était tout bonnement impossible.

« … Alors je me dis que ça doit être encore plus difficile de perdre la famille que l’on a fondé, la chair de sa propre chair. Enchainai-je après un court blanc. Alors tu te dois de tout faire pour les garder, Nolan. Tout. Parce que sans eux, ta vie n’aura plus vraiment de sens. T’as plus le droit à l’erreur ! Et puis merde, tu n’as jamais été du genre à échouer ! Tu t’es toujours débrouillé pour obtenir ce que tu voulais. T’as toujours été cet homme fort, Nolan. Tu entends ? Alors d’accord, t’es dans une période noire et tout te parait insurmontable, mais c’est faux ! Rien n’est insurmontable pour Nolan Cooper. Rien du tout ! »
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MessageSujet: Re: (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth.   (melrose) ✝ ‘cause even the stars, they burn some even fall to the earth. Empty

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