aaronnah Ҩ every time i close my eyes it's like a dark paradise
Auteur
Message
Invité Invité
Sujet: aaronnah Ҩ every time i close my eyes it's like a dark paradise Mer 4 Juil - 21:47
every time i close my eyes it's like a dark paradise
(mi-juin) On était samedi. Ou peut-être vendredi. Voire jeudi. Ca n'avait plus d'importance, plus rien n'avait d'importance. Les soirées filaient en se ressemblant toutes, de toute façon. Le décor en changeait, de temps en temps. Comme ce soir. Hannah ignorait totalement comment et surtout, pourquoi elle avait atterrit ici. Le Café d'Oz. Le dernier bar de Paris où elle se sentait capable de faire la fête. Après ce qui s'était passé dans les toilettes des hommes, il était même étonnant qu'on l'ait laissée entrer. A moins qu'ils n'aient pas établi une liste de pauvres filles se laissant sauter sans ménagement dans une cabine de chiottes. Ils auraient dû, ça lui aurait évité de s'inquiéter stupidement en s'installant au bar et de scruter les environs avec appréhension. God, si jamais il était là aussi, elle allait mourir de honte. Il se moquerait et il y aurait de quoi. Venir ici était une idée stupide. Elle s'était laissée porter par ses pas et bien entendu, encore une fois, elle n'avait pas réellement réfléchi. Ça finirait par la perdre.
Une fois sûre que Gabriel n'était pas dans les parages, elle s'autorisa un soupir soulagé. Elle allait pouvoir passer une bonne soirée. Peut-être ne s'en rappellerait-elle pas le lendemain, peut-être n'en conserverait-elle qu'une sérieuse migraine et un sale goût dans la bouche, mais tant pis. Ce serait une nuit de plus derrière elle. Une nuit de plus depuis que son monde s'était effondré. Crétin de Léo. Tout était de sa faute, au fond. Sa carrière avait pris fin à cause de lui, son avenir s'était obscurci à cause de lui, l'avort─ non, ça, c'était la faute de Logan. Ou de Gabriel. En somme, de mecs qui avaient traversé sa vie, s'y étaient installés plus ou moins longtemps et, ne la jugeant sans doute pas assez digne d'intérêt, avaient fini par se tirer. Ils s'en allaient tous, absolument tous. « Laura ! » appela-t-elle sèchement. Il était hors de question que pareilles pensées ruinent sa soirée, oh non. Elle avait besoin de ne plus penser. « C'que tu as de plus fort » marmonna-t-elle, forçant sur sa voix pour se faire entendre dans le brouhaha du bar où régnait déjà un foutu bordel. La barmaid blonde hocha la tête. Le regard fixé sur ses mains, posées à plat sur le bar, Hannah ferma lentement les yeux, tentant de s'extraire au bazar sonore ambiant. Oublier Paris, oublier les autres, oublier son frère, oublier ses échecs, oublier tout, s'oublier. Elle en rêvait, parfois. Faire face aux problèmes que le destin mettait sur sa route se révélait être une expérience douloureuse et difficile. Jusque là, elle avait eu une vie facile, une vie dont beaucoup aurait rêvé. Elle avait réussi professionnellement, elle était reconnue par ses paires, elle était talentueuse, jolie, remarquée, admirée. Aujourd'hui, tout était parti en fumée.
Alors ce soir, elle laisserait tout ça derrière elle, ce soir, elle allait oublier.
Invité Invité
Sujet: Re: aaronnah Ҩ every time i close my eyes it's like a dark paradise Jeu 5 Juil - 3:36
so if by the time the bar closes and you feel like falling down, i’ll carry you home.
J’étouffais. Je suffoquais. J’avais l’impression de ne plus savoir comment respirer, comment arrêter de pleurer. Comment vivre à nouveau. Encore une soirée passée sans lui, celui qui était censé être mon petit-ami. Encore une soirée à me contenter de sms envoyés à la va-vite, de ce vide dans mon lit. De ce froid à l’intérieur de ma poitrine. La situation me pesait. J’avais beau comprendre les raisons d’un tel éloignement, j’avais beau faire preuve de toute la patience dont j’étais doté, la vérité était que je n’en pouvais tout simplement plus. Je souffrais. J’avais mal de ne plus voir Gray autant qu’avant, j’avais mal de ne plus sentir sa présence contre moi la nuit lorsque je me réveillais. Je m’enfonçais tête baissée dans mon travail, seul échappatoire à la douleur que toute cette absence provoquait. C’était fou, insensé, d’avoir autant besoin de lui alors que j’ai vécu des années sans connaître sa seule existence et je m’en voulais d’être si dépendant d’une seule personne, mais je ne semblais pas pouvoir faire autrement que vivre par lui. Vivre dans l’attente d’un signe de sa part, d’un mot – dans l’attente qu’il me dise que j’allais enfin le voir. C’était ça mon existence, désormais. Je m’enfermais chez moi une fois ma journée à l’hôpital et j’attendais. Encore et toujours. Je me fermais peu à peu à tout autre contact, comme si j’avais peur de rater un appel ou même un de ses messages sur mon portable si jamais je parlais à quelqu’un d’autre. Pathétique mais je n’étais capable de rien d’autre. Je soupirais, la tête relâchée sur le dossier de mon canapé. Je regrettais tellement cette soirée au cirque où tout avait basculé. J’aurais dû refuser de me montrer si familier en public, devant son fils. J’aurais dû résister même si Gray me le demandait. J’aurais dû me montrer raisonnable plutôt que de céder à la tentation de l’avoir contre moi. C’était si dur de l’avoir près de moi et de ne pouvoir rien faire alors je n’avais pas pu lui refuser ce qu’il demandait. Trop faible, j’avais cédé à la tentation de ses mots, de ses grands yeux bruns qui me faisaient toujours tout oublier. « Et maintenant, tu te retrouves seul comme un con, à attendre quelque chose qui n’arrivera pas, grognai-je faiblement pour moi-même. » Icare, mon perroquet, émit un son étrange, comme en réponse à mes lamentations. Comme s’il me comprenait. Je lui jetai un regard morne, souris vaguement. « J’ai l’air d’un couillon, hein ? J’ai l’air d’un couillon dépressif, ris-je faussement, intérieurement dépité. Ton maître est un idiot, tombé amoureux d’un putain de tatoué qui… qui… Qui ne voudra peut-être plus jamais le revoir… » Un nœud douloureux à la gorge, je me tus. Ma respiration se bloqua à la seule idée que Grayson ne veuille plus de moi à cause de son fils. Mes mains tremblèrent sur mon jean bleu clair. J’avais su bien avant de me mettre en couple avec lui que Gray avait un fils. Je l’avais appris alors que nous n’étions encore que des connaissances, presque des amis. Et je n’avais jamais pensé que ce serait un problème entre nous, en tant qu’amants. Je n’avais jamais imaginé que mon histoire avec lui serait remise en cause parce que son fils était là. Je le comprenais, pourtant – je n’arrivais même pas à faire semblant de ne pas comprendre ses motivations. Eliott n’avait déjà pas de mère, vivait dans un appartement avec le frère de son père et une amie commune aux Langlois. Et moi, je débarquais du jour au lendemain dans sa vie, il me voyait de plus en plus investir son territoire, m’accaparer son père – il était normal que tout ça soit un problème. J’étais le problème. Et parce que je me sentais fautif de la situation, j’acceptais absolument tout. La distance, les silences et l’absence. J’acceptais qu’il reprenne son rôle de père en mains, qu’il fasse attention à ne pas plus perturber son fils. J’acceptais que mon couple soit au bord de la rupture pour que son fils aille mieux. « Superman jusqu’au bout, pestai-je d’un air amer alors que mon portable vibrait à nouveau. Faudra penser à le faire graver sur ma tombe ! » Je tapai rapidement ma réponse à mon fantôme de petit-ami et fermai les yeux. J’avais pourtant tellement besoin de lui. À croire que j’étais perdu sans sa présence à mes côté, sans sa chaleur mélangée à la mienne. J’étais en train de perdre ma meilleure amie, je n’avais plus aucun signe de vie de la part de Wendy, je fuyais littéralement Cassandre alors qu’il avait besoin de moi, Peter était retourné en Allemagne voilà quelques mois et Albane était mère presque célibataire puisque Winslet avait disparu à sa sortie de la maternité. Petit à petit, mon monde s’écroulait. Je voyais les gens que j’aimais s’éloigner, partir, disparaître lentement jusqu’à n’être plus que des points obscurs dans l’horizon. Je perdais mes repères, ma stabilité. Ne restait que mon emploi de neurochirurgien à la Pitié qui m’offrait comme une délivrance. J’avais toujours aimé mon travail, ce que je faisais de mes mains en journée ; aujourd’hui, chaque matin était comme une bénédiction. Une planche de salut. J’avais au moins une chose à laquelle me raccrocher alors que tout partait en vrille. Comme un phare dans la tempête de mon existence, je travaillais d’arrache pieds, comme un fou, à m’en épuiser – comme avant. J’enchaînais les opérations et les heures supplémentaires malgré les réticences de mes collègues juste pour m’empêcher de penser, juste pour ne pas retrouver ce vide trop tôt le soir lorsque je rentrerais dans mon appartement. « Seulement la journée se termine bien à un moment donné, soupirai-je. » Je souris narquoisement à la lecture du dernier texto de Gray. Voir du monde, il voulait que je me force à voir du monde. Que je bouge, que je sorte de mon appartement. Que je ne reste pas seul. Alors qu’il était d’une jalousie et d’une possessivité presque maladives, il me poussait à m’entourer de gens. Une petite voix à l’intérieur de mon crâne me souffla que, de toute façon, il ne serait pas là alors je pouvais peut-être profiter de la soirée pour me changer les idées. Je savais que c’était ce que je devrais faire. Grayson ne serait pas là ce soir – comme tous les autres soirs depuis des semaines – et je serais encore une fois seul. Il fallait que je me sorte de ce cercle vicieux qui me tuait à petit feu. Que j’arrête d’attendre et d’espérer pour strictement rien. Il avait fait son choix et je devais m’y faire. Rangeant mon portable dans la poche de mon jean, je partis enfiler veste en cuir et chaussures, empoignai mes clefs de voiture et sortis de mon appartement en claquant la porte. Je roulai droit devant moi, sans vraiment chercher à savoir où je me rendais. Je n’avais pas envie de réfléchir. Je voulais juste oublier, m’oublier. Tout oublier. Parce que ça faisait trop mal d’être conscient que ma vie était en train de devenir un véritable chaos désastreux. Un gâchis monstre qui m’échappait complètement. Je m’arrêtai au premier bar que j’eus conscience de croiser en chemin et entrai, me dirigeant directement au bar pour commander à boire à la serveuse blonde. « Une bière. Brune, s’il vous plait. » J’allais tenter de me dénicher une place parmi les clients lorsqu’une brunette m’attira l’œil. Un peu comme si j’avais aperçu un vieux fantôme, je me mis à fixer la jeune femme à la tête à moitié baissée. Hannah. Hannah Woods. Ma petite Hannah que je n’avais pas vue depuis des mois. La dernière fois, on avait déjeuné ensemble – j’avais cuisiné pour elle – et elle m’avait paru bien plus heureuse qu’en cet instant. Je fronçai les sourcils, décidant finalement de slalomer entre les habitués du bar qui gesticulaient dans tous les sens pour la rejoindre plutôt que de me réfugier dans un coin pour disparaître aux yeux du monde. « Hannah, l’appelai-je assez fort, près de son oreille tout en posant une main sur son épaule. » Je notai le verre d’alcool posé devant elle, à moitié vide. J’avais l’affreuse impression qu’elle était venue là pour la même chose que moi. « Ça fait longtemps dis-moi, continuai-je sur le même ton, sourire aux lèvres – comme à mon habitude. Tu as une petite mine… » Je caressai doucement une de ses joues du dos de ma main et penchai la tête sur le côté. « On tente d’oublier les soucis avec une bonne dose d’alcool ? Bienvenue au club, fis-je ironiquement en levant mon verre. Tu permets qu’on fasse ça ensemble ? Tant qu’à se lamenter, autant le faire à deux, pas vrai. »
Invité Invité
Sujet: Re: aaronnah Ҩ every time i close my eyes it's like a dark paradise Dim 15 Juil - 20:43
every time i close my eyes it's like a dark paradise
Une main s'abattant sur son épaule lui tira un sursaut. L'espace d'une seconde, d'une toute, toute petite seconde, elle eut peur de trouver Logan à ses côtés, peur de recevoir un nouveau coup. Peur, juste peur. C'était stupide. « Hannah ! » Ce n'était pas la voix de Logan, ce n'était pas son accent, ce n'était pas sa rage. Elle leva les yeux, rassurée. Un vague sourire étira ses lèvres lorsqu'elle découvrit Aaron. « Ça fait longtemps dis-moi » Elle hocha la tête, détournant les yeux. Effectivement, oui. Il lui semblait que leur dernière rencontre remontait à des siècles. Il était venu, un dimanche midi, à l'appart, il avait cuisiné, il l'avait fait rire. Tout allait encore bien. Logan était doux et amoureux, Léo était encore là, Gabriel n'avait pas réapparu. Sa vie était facile, à ce moment-là, sa vie était belle. « Tu as une petite mine » fit-il remarquer tandis que de sa main, il lui caressait la joue. Hannah voulut sourire mais ne parvint qu'à lui adresser une grimace incertaine. Elle pouvait prétendre aller parfaitement bien. Elle n'arrivait plus à mentir, à feindre. Rire aux plaisanteries des uns et des autres, continuer à être enthousiaste, joyeuse, se laisser porter par l'existence, tout ça était devenu beaucoup trop difficile. « Je suis un peu.. fatiguée » éluda-t-elle, un peu lugubrement, peu désireuse d'expliquer en long, en large et en travers ses petites emmerdes. Ce n'était pas le moment, ce n'était pas ce qu'elle avait prévu. Elle était là pour boire, pour oublier, pas pour discuter avec un ami de ses déboires, aussi cher soit-il. « On tente d’oublier les soucis avec une bonne dose d’alcool ? » lança-t-il finalement. Agacée, Hannah se redressa, prête à lui balancer que, non merci, elle n'avait pas besoin qu'il vienne lui faire la morale. « Bienvenue au club, reprit-il, verre en main en un salut ironique. Tu permets qu’on fasse ça ensemble ? Tant qu’à se lamenter, autant le faire à deux, pas vrai ? » Surprise, elle cilla plusieurs fois avant de le dévisager. Il n’était pas dans un meilleur état qu’elle, malgré un effort apparent. L’ombre triste d’un sourire, pâle imitation de ceux d’autrefois, passa sur son visage. D’un signe de la main, elle désigna le tabouret à ses côtés. « Assieds-toi ! » s’exclama-t-elle presque joyeusement, pleine d’un entrain qui sonnait très, très faux. Auparavant, passer ne serait-ce que quelques instants avec Aaron, c’était rire aux éclats, c’était se faire plaisir, c’était faire enrager Léo, c’était vivre un bon moment. Oui mais Léo était parti et il avait emmené la joie avec lui, le gentil bonhomme . Se massant les tempes, Hannah soupira. Non, non, on ne devait pas penser à Léo, on ne devait pas se souvenir qu’il était parti, qu’il s’était tiré vivre sa vie de son côté avec son mec, on devait oublier.
Avec un bref soupir, elle releva la tête, fit craquer ses doigts avant de les secouer, sale manie qu’elle avait pris au cours de son adolescence pour agacer Lé- pour agacer ses frères. « Bon, alors.. ah, attends, il me faut un verre plein pour trinquer, ricana-t-elle avant de vider ce qui restait du sien, Lauraaaaa ! Sois gentille, ressers-moi s’il te plaît » Peu lui importait le regard désapprobateur de la barmaid. Personne n’était là pour boire de la menthe-à-l’eau. Du moins, plus à cette heure-là. « Je bois aux frères qui larguent leur frangine comme des merdes, lança-t-elle, élevant haut son verre, et à l’amour parce que ça aussi, c’est une belle connerie ! » Peut-être avait-elle l’air idiote, à sourire ainsi alors qu’elle mourrait d’envie de se rouler en boule pour chialer. Peut-être avait-elle l’air conne, à feindre la joie alors qu’elle s’en savait incapable. Peut-être, oui, mais elle n’était pas seule. « Et toi Aaron, à quoi bois-tu ? demanda doucement Hannah, assez fort, cependant, pour se faire entendre au milieu du Café d’Oz. La vie devrait sourire à une belle gueule comme la tienne soupira-t-elle comme une petite fille trouvant injuste que son bichon trépasse.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: aaronnah Ҩ every time i close my eyes it's like a dark paradise
aaronnah Ҩ every time i close my eyes it's like a dark paradise