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 Funeste bordel Ϟ jéricho

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MessageSujet: Funeste bordel Ϟ jéricho   Funeste bordel Ϟ jéricho EmptySam 9 Juin - 16:17

Fric, drogue, pute et arme. C'est ce à quoi se résume ma vie depuis des semaines maintenant. J'y trouve un danger palpable qui me donne l'impression d'aller mieux. Pendant que je tabasse un idiot pour ses dettes j'ai pas le temps de penser à la tombe de mon fils. A sa disparition récente et la souffrance qu'elle me procure. Je ne vois rien d'autre que cette poudre blanche et ces cuisses ouvertes qui m'attendent. Rien de charmant ou de respectable. Je vis dans une dimension déjà détruite et vouée à l'échec, je vis dans l'optique où je ne serais jamais déçu par cette nouvelle vie. Simplement parce que je n'attends rien d'elle. Même pas de la sécurité. Tout va bien, c'est merveilleux. Illusion. Le temps des promesses non tenues est révolu. Tant mieux. Une main glacée se pose sur mon torse nu. A ce contact mes yeux s'ouvrent alors que mes cinq sens s'éveillent. Je me relève pour attraper une clope et la caler entre mes lèvres. La seconde qui suit, des lèvres douces caressent mon cou. "Jack ..." J'ai pas envie d'l'entendre parler, mes lèvres se posent sur les siennes. Ferme la Heaven. Tais toi. J'laisse s'échouer ma cigarette au sol et me penche au dessus d'elle en laissant ma langue jouer avec la sienne. Chair contre chair. La chaleur de nos corps n'a même pas le temps de se mélanger une nouvelle fois qu'un type se relève difficilement du sol dégueulasse sur lequel il est allongé. J'me détache immédiatement de la jeune femme rousse (perv:) pour lancer un coussin dans la gueule de Jon'. Encore un de ces lendemains de soirée dont on ne se souvient même pas. A la vue du nombre de seringues et des bouteilles d'alcool j'comprend de suite d'où me vient ce putain de mal de crâne. Mes os craquent, ma colonne vertébrale me fait souffrir et mes muscles me brûlent mais j'me relève quand même en laissant une grimace s'afficher sur mon visage. J'enfile un boxer et manque de me casser la gueule sur une autre brochette de toxico. Un sifflement s'échappe de mes lèvres pour avertir Jigsaw de notre départ.

Un frisson traverse mon corps lorsque la piqûre d'un vent froid pénètre ma peau. J'prends soin à enfiler des lunettes de soleil alors que le ciel est gris. Juste pour cacher ce qui a tendance à toujours me trahir, mon regard. Les yeux, les fenêtres de l'âme et tout le bordel qui y ressemble. Toujours là pour faire péter un masque, pour laisser apparaître une faille, aussi minime soit-elle. Aujourd'hui, j'me rends chez Alecto, le simple fait de penser à la jeune femme me crève le coeur. J'veux pas lui montrer la tristesse que je peux ressentir, la sienne est déjà suffisante. J'ai donc décidé de faire comme d'habitude et de jouer au lâche en me cachant derrière cette simple paire de lunette. La vitrine d'un magasin laisse apparaître mon reflet, un faible sourire se dessine sur mes lèvres. J'ressemble à un bloc de pierre. Hermétique. Ce que je suis devenu avec le temps. Les heures qui se sont écoulées inlassablement ont chassé ces sentiments qui me rendaient si faible pour construire une nouvelle armure, bien plus forte. Je vis à présent dans les bras des ombres. Et les ombres n'aiment pas le bonheur parce que quoi qu'il arrive celui-ci est éphémère. Laissant ensuite place à la tristesse, celle qui déchire les yeux, crève le coeur. Dégueulasse. Les énormes nuages gris laissent enfin s'échapper des gouttes de pluie glaciales. On pourrait croire que le ciel est au courant de ma triste visite et tenterait lui aussi de me rappeler les sources de mon désespoir. Mais rien, ô non rien ne m'effleure. Ce n'est que lorsque les gouttes s'écrasent sur les carreaux de mon masque que j'me rends compte de la colère des nuages. Ma main brûlante se pose sur la poignée de la porte pour la laisser s'ouvrir dans un grincement infernal.

"J'suis là." J'sais pas si elle se souvient que j'devais venir mais c'est pas grave, j'avance d'un pas lent dans son merdier en continuant de parler dans le vide. "J'espère que t'as loué un bon DVD parce que c'est pas aujourd'hui qu'on va aller s'promener. J'ai aussi un truc qui va te faire plaisir." Comme quelques grammes de cocaïne dans les poches par exemple. "Ah et -" Ma voix se brise lorsque je me retrouve face à Jéricho. J'm'autorise à fermer les yeux un instant et à les réouvrir pour être sûr que j'rêve pas. Immédiatement, j'peux sentir mes muscles se contracter et un raclement de gorge s'échapper, signe de mal être. Ca fait combien que j'l'ai pas vu ? un mois ? La prison m'a pas autorisé à aller le revoir pour mon comportement. J'm'étais fait à l'idée de plus jamais le revoir et soudain ... merde. Heureusement, j'me reprends en main la seconde d'après et brise le silence d'une voix glaciale. "Tu fous quoi ici ?" J'ai même pas le temps de le dévisager de derrière mes lunettes que j'me baisse vivement pour choper Jig' par le collier et l'empêcher de s'approcher de JJ. Lui aussi est devenu un connard qui mord dès qu'il le peut. Tel maître, tel chien comme dirait l'autre. L'atmosphère devient soudainement assommante. C'est comme ça la vie, imprévisible et ça laisse parfois un goût amer dans la bouche, un peu comme maintenant.
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