Une heure peut tout changer. Assisse sur le sol de la chambre les bras croisé et le regard dans le vide la seule chose à laquelle je pensais c'était la douleur, le manque affreux de l'homme qui me rendait tellement bien et la peur au ventre de ne pas pouvoir me relever. La neige tombait et je la fixais avec une certaine admiration, sans problème, si douce, si légère. Je fini par me lever prenant mon téléphone et composant le numéro de Jéricho les mains tremblantes. Sa voix me crispa " C'est Ella " j'étais tellement nerveuse, Je posais mes mains sur mes jambes gardant le téléphone contre moi. J’étais encore amoureuse, folle amoureuse au point de ne pas pouvoir vivre pour autre chose à cet instant précis. « Je dois te parler … » je supposais qu’il l’avait compris au vu les messages que je lui avais envoyé un peu plus tôt. Je restais de longues secondes dans le silence la peur au ventre de ce qu’il dirait, de ce qui se passerait quand il saurait mais surtout de savoir si c’était la fin de ce qui était nous. Il se montra prêt à m’écouter sans se poser de question alors que j’avais envie de fuir encore plus loin « Je sais pas comment te dire ça … je voulais te le dire en face en fait mais je suis loin et je ne sais pas quand je vais rentrer » voilà je paniquais totalement et j’étais presque là à bafouillé totalement stressé « Je suis enceinte » soufflais-je. Je ne savais même pas comment cela était arrivé, j’ignorais ce qui allait se passer en réalité j’étais à cet instant précis une gamine un peu perdu dans son monde incapable de ne rien faire sans son avis, sans compagnie, sans qu’il me dise que tout ira bien. De longues secondes s’échappèrent avant d’entendre le bruit de la fin, il avait raccroche. J’étais surprise de voir le nombre de litre d’eau que pouvait contenir un corps, surtout vu le nombre de larme que j’avais versé ces derniers temps. Pour une raison encore inconnu je lui envoyé une photo des tests de grossesse posé sur la table à mes coté, tellement prise de peur j’avais décidé d’en faire plusieurs pour être sure. Mélange entre la peur, la haine, le bonheur j’attendais sa réaction. Je passais ma main dans mes cheveux « Je t’attends à l’aréoport » j’étais surprise mais après avoir fait le tri dans ma tête, m’être rendu présentable, je l’attendais à l’entrée de l’aéroport.

« Je suis enceinte » La réalité me dépassait. Trois mots qui avaient eu l’effet d’une bombe nucléaire. C’était impossible. Non. On avait pourtant prit nos dispositions pour que cela n’arrive pas. Je réfutais totalement ce qu’elle venait de me dire au téléphone. Je ne pouvais décemment pas y croire malgré la photo des tests envoyés. J’imaginais les pires scénarios, elle me manipulait pour que je quitte Julian. Voilà pourquoi elle inventait ces conneries. Pourtant, au fond je savais qu’Ella était incapable de faire une chose pareille. Mais cette fatalité je devais l’avoir sous les yeux pour que je puisse y croire réellement. Je ne me pose plus de question, je prends le premier vol pour Copenhague dès maintenant.

Mon cœur tambourine de plus en plus dans ma poitrine à mesure que j’approche de ma destination. Je ferme les yeux, je me cale un peu plus dans mon siège. J’ai encore l’espoir de me réveiller de ce cauchemar. Et si elle était vraiment enceinte ? A cette pensée, je prends mon visage entre mes mains. Putain de merde. Je déteste les imprévus, ils vous tombent dessus comme un coup de massue et vous voilà assommé. Incapable de réagir aux mouvements extérieurs. Ce n’était pas comme ça que je l’imaginais. Oui je voulais un enfant mais, c’était prévu avec Lumen, et pas maintenant. Ella avait tout juste dix-huit ans, étudiante, atteinte d’une leucémie.