« avec le temps, tout va, tout s'en va. » (SEPHY&GAEL)
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Sujet: « avec le temps, tout va, tout s'en va. » (SEPHY&GAEL) Lun 9 Avr - 19:48
Passer le weekend à Madrid pour l’anniversaire de Gaël ? Elle doute que ce soit la meilleure idée qu’elle ait jamais eue, à croire qu’elle n’a pas été bien inspirée et entre nous c’est certainement le cas, ce dernier ayant mis la barre assez haut pour son propre anniversaire le mois dernier. Et dire qu’ils viennent de passer quelques jours à Baza il y a tout juste deux semaines. Non, c’est décidé ils s’y rendront, elle le veut encore pour elle toute seule. Tout juste la porte d’entrée de l’appartement franchie avec les billets en main, Sephora s’est jetée dans ses bras afin de lui annoncer la nouvelle, puis elle n’a pas cessé de dormir tout le long du trajet, la tête sur son épaule. Chute d’adrénaline ou quelque chose dans ce style.
Elle est là, toujours éveillée contre lui en plein milieu de la nuit, à se demander ce qu’ils ont fait pour en arriver là, à ce qu’il s’est réellement passé pour qu’elle ne soit toujours pas capable de fermer les yeux sans que son imagination débordante lui laisse entrevoir des images peu agréables. La brunette ressent encore le besoin de devoir partir loin de chez eux pour se retrouver en sécurité, comme si rien ne peut l’atteindre à ce moment là. Ce n’est pas un manque de confiance en lui, c’est une histoire de sentiments donc c’est tout de suite nettement plus compliqué. Cela fait seulement quelques mois qu’ils sortent ensemble et pourtant, elle a eu la sensation d’avoir perdu une part essentielle à sa vie en apprenant la nouvelle d’avoir été cocue. Trop romantique ? Trop fleur bleue ? Elle assume totalement tout en s’étonnant. La jeune femme ne se serait jamais imaginée jalouse à ce point. Le partager avec les jolies étudiantes des Beaux Arts est déjà énorme et suffisant pour elle. C’est toujours et encore aussi confus et particulier. « Je ne sais pas, il doit y avoir un truc qui ne tourne pas rond chez moi… La preuve, je parle à quelqu’un qui dort et qui n’entend certainement rien. » Elle soupire, désespérée par son manque de courage. « C’est juste qu’en y repensant… À notre relation à durée déterminée, aux quatre jours. » La jeune femme manque de rire en se remémorant la manière dont leur histoire a commencé alors que ses doigts glissent le long du bras de Gaël. « Et ça a beau être de temps en temps douloureux, c’est à tes côtés que je me sens bien, même si tes études et ton boulot te prennent du temps. » Elle lui a pardonné et pourtant elle lui en veut encore, dans le fond. Aimer une personne et la détester en même temps, c’est pas simple. Et dire que ça fait déjà quelques semaines que cette histoire date. Sephora déglutit. C’est pas très adulte de sa part de bloquer sur ça, mais que voulez vous faire contre une imagination qui se focalise uniquement sur cet événement ?
Après s’être torturée l’esprit pendant une bonne heure, son imagination se calme et elle s’endort enfin dans ses bras. Non vraiment, pour rien au monde elle voudrait rentrer à Paris, retrouver leur routine quotidienne « métro, boulot, dodo », ainsi que les petites prises de tête en raison de l’absence de l’autre. Dès leur retour, Sephora se fait la promesse de s’investir d’avantage dans leur relation, sans pour autant le « tenir en laisse » comme l’a si bien conseillée la fameuse Fien. Et ce n’est pas l’absence de Gaël dans le lit, pas même les rayons du soleil qui dansent sur sa peau, mais bien l’odeur du café déposé par le « room service » qui extirpera la jeune femme des bras de Morphée quelques heures plus tard. On ne la changera pas maintenant, après vingt quatre longues années d’existence.
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Sujet: Re: « avec le temps, tout va, tout s'en va. » (SEPHY&GAEL) Mar 10 Avr - 2:50
J'avais passé une nuit paisible, en effet. Cela faisait plusieurs heures que j'avais réfléchi à ce que j'allais faire, et surtout, au "pourquoi" de ce geste. Est-ce que j'aimais Sephora ? Oui. Enfin ... C'était ce que je me disais ; après, on ne pouvait jamais se fier à cent pour cent à tous nos gestes et actes. Mais pour le meilleur ou pour le pire, celui-ci ne semblait pas faire partie de ceux que j'allais regretter ... Contrairement à cette nuit passée dans les bras de Fien. J'avais vraiment dû être sous des drogues dûres pour ne pas m'en souvenir ! Et pourtant ... Des bribes de cette nuit fatidique me revenaient parfois en rêve, lorsque Sephora était dans mes bras et que je préfèrerais largement rêver d'elle. Non, en réalité, je faisais des cauchemars de Fien. Je repensais à la nuit où on avait été cons et où j'avais blessé Sephora ... Sephy ... Ainsi qu'au fait que c'était à moi de réparer les choses et de les remettre comme elles l'étaient avant, espérant de tout coeur que c'était possible.
Mais je savais que c'était faux. Je savais qu'afin de tout réparer, il fallait en faire plus qu'avant. Une promesse ? C'était la seule chose logique à faire. J'avais pris conscience des faits ... Je savais que le geste que j'avais à faire était le prochain sur ma liste et qu'il faisait partie des bons choix de ma vie. J'avais envie de le faire, aussi, quelque part, sans doute, anticipant déjà cette matinée comme si je l'avais déjà vécu cent fois auparavant alors qu'en réalité, ce n'était que la première fois que je me laissais faire un pas aussi grand que celui-ci. Que m'arrivait-il ? Je l'ignorais, et ça m'effrayait ... "Gaël, l'intrépide, l'attrayant, le mystérieux, l'irresistible" ... Cette époque semblait véritablement révolue, mon acte futur, celui capable de clouer le cercueuil sur mon ancien mode de vie une bonne fois pour toutes. Mais ça m'était égal : j'avais l'impression que Sephora était un besoin dans ma vie duquel je ne pouvais pas me passer et sans lequel je ne pouvais vivre.
Je me réveillais alors doucement, le soleil se levant à peine, visible à travers les légers rideaux translucides. Sa tête était là, posée sur mon torse, sa main plaquée contre ma poitrine, comme si je lui apportais sécurité, bonheur, et toutes les autres choses dont une véritable femme rêvait. Contemplant le plafond pendant cinq bonnes minutes, je me levai alors doucement, prenant soin de ne pas la réveiller et tâchant de la laisser dans une position tout aussi confortable afin qu'elle ne se fasse pas mal à cou à cause de moi. Après avoir effleuré les rideaux et souri au soleil, comme pour lui confirmer que j'étais sain d'esprit et non fou, heureux et non stupide, je pris une douche afin de me détendre, l'eau chaude me confortant à l'idée que c'était mes dernières heures de "liberté", en quelque sorte, malgré le fait que je la lui donnais volontairement.
Une fois ceci fait, je décrochai le combiné afin de contacter le service de chambre ... J'avais envie que l'occasion soit spéciale, parfaite, planifiée ... Et quoi de mieux qu'un petit déjeuner dans l'intimité et le confort d'une chambre d'hôtel, face au soleil levant ? C'est ce que je pensais. Je commandais donc des petits déjeuners à l'anglaise et du café, sachant pertinamment qu'ils étaient copieux mais délicieux ... Et j'en profitais pour demander à ce qu'on apporte une rose, si possible. Heureusement pour ma part, c'était faisable, malgré une légère extension à la facture. Que tout aille comme prévu ... N'étais-ce pas là un signe du destin ? Voir les choses ainsi me consolait, en tous les cas.
Un des garçons de l'hôtel arriva alors, vingt minutes après que j'aie passé mon appel. Je lui ouvris, je le laissais entrer et, pendant qu'il préparait la table, j'allais m'asseoir sur le lit, à côté de Sephora, avant de lui caresser le creux de la main et de lui dire :
- Bien dormi ?
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Sujet: Re: « avec le temps, tout va, tout s'en va. » (SEPHY&GAEL) Mer 11 Avr - 1:23
Non, pour une fois, ce n’est pas un habituel grognement qu’elle lâche lorsqu’il vient la réveiller. Enfin réveillée est un bien grand mot. La jeune femme profite surtout de n’avoir rien à faire pour flemmarder sous la couette. Pas de chiot à sortir, pas de petit déjeuner à préparer puis rater, pas de cousine avec les hormones en ébullition à consoler, pas d’examen à réviser, pas de courses ni même de tâches ménagères à faire. Non, pour une fois, elle peut faire une exception au traditionnel café sucré pour laisser un sourire se dessiner sur ses lèvres. « Bien dormi ? » Elle est mauvaise menteuse, il le sait, tout le monde le sait d’ailleurs, pourtant elle n’a pas envie de le faire culpabiliser d’avantage. Cela se verra comme le nez en plein milieu d’un visage. « Nettement mieux. » Mais en contre parti, cela finira certainement par lui passer une fois l’esprit occupé par son train-train quotidien. De toute façon, Sephora eu les « preuves » nécessaires en ce qui concerne ses sentiments, son attachement. Elle le revoit encore à la porte de l’appartement la suppliant de lui laisser quelques minutes pour s’expliquer. Sephora n’oubliera pas que c’est lui qui a fait un premier pas et c’est surement pour cela qu’elle se sent capable de l’excuser. Personne ne l’a poussée à prendre une telle décision. La jeune femme a pris note des conseils de certains de ses proches. Albane, Aaron – et pourtant ils ne se sont jamais vraiment appréciés –, Alee et même Melrose. « Ils avaient trop bu, ils étaient défoncés. » Elle qui a balancé un message bien sympathique sur internet après un ou deux verres de trop il y a de cela quelques semaines, elle est bien placée pour comprendre cette situation. Il paraît que cela peut arriver à n’importe qui. Après tout, elle ne s’appelle pas Nancy, il n’est pas Sid et elle ne lui a passé une chaine fermée par un cadenas. Et pour on ne sait quelle raison, elle est persuadée que cette histoire en vaut le coup. Il a comme changé, peut être plus posé que lors de leur rencontre. La brunette se redresse, l’embrasse dans le cou et pose sa tête sur l’épaule de Gaël, puis elle glisse sa main dans le creux de ses reins. « Tu as prévu de faire quelque chose de particulier aujourd’hui ? » Non aucun sixième sens à l’horizon, elle n’est simplement pas en état aujourd’hui pour jouer les touristes dans les rues de la capitale parmi la foule. En cette première journée loin de leurs tracas parisiens, Sephora aspire juste à un moment de calme en sa compagnie. Comme ça, en toute simplicité. « Mh, au fait j’ai rêvé ou ça sent le café dans le coin ? » Oui parce qu’elle a du mettre du temps pour émerger, le garçon d’étage semble déjà parti.
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Sujet: Re: « avec le temps, tout va, tout s'en va. » (SEPHY&GAEL) Mar 1 Mai - 7:02
- Nettement mieux.
Ma gorge se nouait alors, tandis qu'en mon coeur, une étrange sensation des plus désagréables naissait, prenant de plus en plus de terrain ; quelque chose d'à la fois indescriptible mais de compréhensible. Sephora ... Elle était vraiment extraordinaire. Je connais peu de gens qui, lorsque confrontés à ce que j'ai fait, choisiraient au final de rester, plutôt que de partir. Elle aurait pu m'abandonner et me laisser seul, à pourrir dans mes erreurs ... Mais elle est restée. Je l'ai trompée, je l'ai "humiliée" et je l'ai mise dans une situation difficile dans laquelle je n'aurais jamais sû me débrouiller. Elle, comme d'habitude, avait réussi ... Phénoménale. Elle était phénoménale. Moi ? J'étais heureux. Je pense qu'elle y est pour quelque chose : je pense qu'elle est celle qui m'apporte du bonheur. Sans elle, je serais sans nul doute perdu ... Sans elle, je ne sais pas où je vais. Une lumière me guide.
Elle m'embrassait. Sa tête posée sur l'épaule, je sentis les muscles de mon corps se détendre. Mon dos, pourtant courbaturé, fut comme anesthésie par son toûcher. En silence, nous demeurâmes là, à se regarder dans les yeux, son regard me réchauffant le coeur et me faisant sourire. Nous étions heureux. Nous étions apaisés. Elle me calmait moi, avec sa présence, son odeur, son sourire ... Je savais que chaque instant passé avec elle était un instant où le doute naissant depuis quelques jours en moi se dissipait de plus en plus. Il l'aimait. Il croyait pouvoir le dire ainsi ... Il croyait pouvoir assumer et avouer que c'était ce visage qu'il avait envie de voir tous les jours en se réveillant.
- Tu as prévu de faire quelque chose de particulier aujourd’hui ?
- Pas vraiment, mentis-je alors en souriant. Par "prévu quelque chose", je savais qu'elle ne parlait que tourisme et visites ; hors, il était vrai que rien de tout cela n'était prévu en ce jour heureux. Ce que j'avais prévu était beaucoup moins turbulent et devrait la faire sourire davantage qu'une promenade le long des boutiques.
- Même si j'aurais besoin de ton ... avis, sur un certain sujet.
L'aidant alors à se lever, après avoir ajouté : "Non, tu ne rêves pas", je la dirigeais vers la table avant de tirer la chaise afin de la laisser s'asseoir, prenant bien attention à elle, ne cherchant pas à la brusquer. À mes yeux, elle était fragile ... Précieuse. Je savais que j'avais le pouvoir de la briser, et cela m'effrayait. Je me refusais de la blesser. Je me refusais de lui faire du mal.
Je ne voulais qu'elle, je l'avais finalement compris. Caressant sa main de la mienne, je lui souris avant de lui dire :
- Je suis heureux que tu sois ici, avec moi. Tu ne peux pas savoir à quel point.
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Sujet: Re: « avec le temps, tout va, tout s'en va. » (SEPHY&GAEL) Jeu 3 Mai - 19:50
« Pas vraiment. » Sephora tombe dans le panneau et ne voit que du feu dans ce mensonge. De toute façon, « ne rien faire » ne la dérange pas, après tout ils ont encore tout le temps de jouer les touristes avant leur retour. Ils peuvent tout aussi bien revenir s’exiler ici quand bon leur semblera. Elle ne dira pas non. « Même si j’aurais besoin de ton… avis, sur un certain sujet. » Elle hausse un sourcil, sans protester. La jeune femme prend sur elle, en se mordant la lèvre par exemple, afin d’attiser sa curiosité. Ne pas précipiter les choses, là encore ils ont le temps de parler, l’essentiel – permettant de se préserver des derniers évènements notamment – ayant été dit les jours précédents.
Elle le suit, elle laisse faire et prendre les choses en main. Ce n’est pas tous les jours qu’elle se fait traiter comme une princesse. « Non, tu ne rêves pas. » Non pas que Gaël soit une brute ou un misogyne parfait – au passage – mais avec son emploi du temps c’est tout sauf évident de passer le plus de temps possible avec lui. Quelque part, cette situation est d’autant douloureuse que d’être cocue. Sephora doit avoir des tendances masochistes. Ce qu’il fallait démontrer.
« Je suis heureux que tu sois ici, avec moi. Tu ne peux pas savoir à quel point. » Ses yeux s’écarquillent. Que, quoi, comment ? Keuwaaaah ? Ouais, la réaction dans sa tête est aussi caricaturale que celle d’un personnage de dessin animé. Sans rien n’avoir encore attrapé sur la table, la jeune femme manque de s’étouffer. Là, elle a du rêver. Un rire nerveux s’échappe. Elle se reprend avant qu’il n’aille se vexer, car oui c’est grande bestiole se vexe assez facilement, mine de rien. Ou l'art de mettre plus ou moins fin à un instant romantique. « Oh mon dieu, Gaël Belasko deviendrais-tu une… grosse guimauve ? » Sephora joue le ton de surprise jusqu’au bout : lèvres entrouvertes, main libre plaquée contre ces dernières, sourcil haussé… La totale. Malheureusement, ça doit donner un air qui est tout sauf naturel pour un sou, si bien qu’elle ne pourrait jamais devenir une grande actrice à défaut de trouver un job dans son domaine. En attendant, il y a de quoi étonner toute personne le connaissant un tant soit peu avec de telles paroles. Elle aurait aussi pu être surprise par ce côté gentleman, mais entre nous il s’est toujours montré sous ce jour avec elle, alors elle s’y fait doucement. La confiance étant quasiment revenue, après tout il s’agit de la base d’un couple, la jeune femme boit ses paroles sans se soucier de ce qu’il pourrait arriver plus tard, ou l’art de profiter sereinement de l’instant présent. En guise de réponse, un sourire se dessine sur ses lèvres et elle lui serre la main avec délicatesse. Elle lui dira plus tard que oui, elle aussi se sent heureuse d’être venue avec lui, mais là tout de suite, ça ferait trop cliché, digne d’un script d’une série lambda cul-cul la praline sur les bords.
La jeune femme attrape de quoi se réveiller, du café en l’occurrence, et s’en sert une grande tasse, puis se jette sur un croissant qu’elle commence à dépiauter, couche par couche, sans le quitter des yeux, au cas où on essaie de le lui voler. « Oh fait, tu voulais mon avis sur un certain sujet ? » Elle n’oublie pas d’insister sur le terme certain, ça ne semble pas être une question anodine et à force, Gaël doit bien savoir qu’elle est plus que curieuse, une véritable commère ou presque, au point où si monsieur pensait que sa requête passerait à la trappe, alors il a encore beaucoup à apprendre. Et puis, c’est la seconde fois que Gaël réveille son côté curieux. Certes, ce n’est peut être pas volontaire de sa part mais c’en est trop.
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Sujet: Re: « avec le temps, tout va, tout s'en va. » (SEPHY&GAEL) Sam 9 Juin - 13:41
J'avais aimé la manière dont j'avais géré les choses : d'un côté, j'avais réussi à ne pas lui mettre la mouche à l'oreille, tout en, de l'autre côté, lui piquant sa curiosité. Belasko, quand tu le veux, t'es un génie, pensais-je intérieurement. Néanmoins, il allait falloir faire attention : je voulais que tout soit parfait ; que chaque chose arrive au bon moment, et que Sephora ne puisse que me dire "Oui" à la question que j'aller lui poser. J'avais pris mes précautions : j'avais bien réfléchi à ce que je pourrais bien lui dire. J'avais l'impression de lui avoir manqué de respect, récemment. De l'avoir bafouée, humiliée, et, pire que tout, négligée. Certes, c'était mon genre : j'avais déçu pas mal de monde, dans ma vie. J'en avais blessé davantage. Mais pas elle. Je ne voulais pas la blesser elle. C'était un séraphin, à mes yeux ; un véritable ange. Elle se leva alors, ses cheveux en profitant pour me fouetter le visage.
- Tu sens bon. ajoutais-je, en souriant.
Ces vacances étaient une bonne idée. Je l'aimais, et pourtant, je ne la voyais jamais. Ce n'était pas facile, sans doute, pour elle, et ça ne l'était certainement pas pour moi. Je resterais d'ailleurs toujours émerveillé par ces gens capables de s'aimer à plusieurs milliers de kilomètres ... Bien que je n'y croyais pas. L'amour, c'est aussi platonique que physique. C'est à la fois douceur agréable et passion enflammée. Chaque mot, chaque caresse, compte. Chaque soupir et chaque baiser veut dire quelque chose.
Je venais de dire une phrase ... Phrase que j'avais immédiatement regrettée. À la vue de la réaction de Sephora, je me passai une main derrière la tête, comme gêné, par ce que je venais de dire : s'il le fallait, cette simple phrase pouvait gâcher mes plans, et c'était innaceptable.
- Bah quoi ? C'est pas comme si on pouvait trouver une fille baisable à chaque coin de rue ! je me rattrapais. Ou pas. En tous les cas, le moment était passé. Je répondis alors à sa question :
- Une guimauve ? Moi ? Jamais ! Sauf si t'aimes bien ça, les guimauves !
Je lui fis alors un sourire énigmatique ; vous savez, l'un de ces sourires qui veut à la fois tout dire et rien dire et qui laissent les gens perplexes.
Je la regardais manger, un sourire parcourant alors mes lèvres. Elle était vraiment belle. Quoi que les gens disent, elle était belle, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur. J'avais décidemment de la chance. Elle ne me quittait pas des yeux, et ça me faisait sourire : c'était comme si elle avait peur que je disparaisse, alors que je n'avais pas l'intention de la quitter ... Du moins, pas encore. J'avais fait en sorte de n'avoir rien à faire de la journée afin de pouvoir me consacrer à elle, et je me tiendrais à cette promesse intérieure. Lorsqu'elle m'interrogea, je ris légèrement : c'était bien elle, ça. Curieuse jusqu'au bout. Et en bon Belasko, j'aimais bien jouer sur cette curiosité en la faisant tourner en bourrique. Comment ça ? En ne pas lui disant ce qu'elle voulait savoir. Je la connaissais : elle ne pouvait pas se fâcher. Au pire, elle hausserait les sourcils et ferait la moue, avant de retenter le coup ou de changer de sujet pour ensuite retenter le coup. C'est ainsi que je dis :
- Oh, ça. C'est rien de bien spécial. Finis de manger, ça peut attendre.
Puis, je posais ma main sur son bras, caressant celui-ci de mes doigts.
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Sujet: Re: « avec le temps, tout va, tout s'en va. » (SEPHY&GAEL) Mer 13 Juin - 20:17
Elle ne s’attend absolument pas à ce qu’il relève sa réaction ou qu’il y fasse le moindre commentaire. Pourtant, une nouvelle fois, Gaël la surprend. « Bah quoi ? C’est pas comme si on pouvait trouver une fille baisable à chaque coin de rue ! » La jeune femme prend cela sur le ton de l’humour. Elle n’est même pas étonnée qu’il dise quelque chose dans ce style. Elle se serait bien jetée sur lui histoire de vaguement se venger et rire avec lui – c’est dingue ce que ces petits détails de leurs rares temps libres lui manquent –, mais entre nous elle préfère s’occuper de ce qu’il y a sur la table.
« Une guimauve ? Moi ? Jamais ! Sauf si t’aimes bien ça, les guimauves ! » Elle croise rapidement son sourire, mais baisse aussitôt la tête sans pouvoir y faire attention d’avantage, se mord timidement la lèvre et manque de rougir, comme une adolescente. « D’habitude, je préfère les manger les guimauves. » Ce n’est qu’un murmure, une remarque plus personnelle qu’autre chose. Sephora relève enfin son regard et fixe le jeune homme. « Mais je t’aime tel que tu es, tu sais ? » Ça redevient fleur bleue par là. C’est elle tout craché. La jeune femme sourit à l’idée d’être encore capable de lui confesser ses sentiments, elle en frissonne d’ailleurs. Des copains, elle en a eu. C’est un fait. De la même façon qu’il a eu des histoires dans sa vie. Mais jamais quelqu’un ne l’a retenue de cette façon, jamais elle n’a eu l’occasion de redonner une seconde chance à l’autre. Et rien que ce détail, elle croit dur comme fer qu’ils en valent le coup. Une romantique profonde qui s’assume. À se demander parfois ce qu’ils font ensemble ou ce qu’ils font toujours ensemble, après tout cela ne devait être qu’une aventure.
Sephora relève de temps en temps son regard tout en mangeant ce qui lui passe sous la main. Elle se sent épiée et n’a pas tort à ce sujet. Gaël ? Il n’avale rien. Cela la rend confuse, gênée à l’idée de passer pour une affamée. Ce n’est vraiment pas bon pour elle et pour son image de lui mettre autant de nourriture sous le nez. « Oh, ça. C’est rien de bien spécial. Finis de manger, ça peut attendre. » Elle l’écoute d’une oreille attentive et laisse un morceau de son deuxième croissant sur la table. Tient-il à la rendre insupportable ? Sephora frisonne de nouveau au contact de sa peau. Sa main est chaude et si cette décision ne tenait qu’à elle, elle irait bien retourner sous la couette se pelotonner contre lui. « Je t’en supplies Gaël. » Elle se lève, va s’asseoir sur ses genoux et se blottit contre son torse. « Je suis patiente, folle amoureuse de toi, oui oui folle, carrément, mais trop curieuse aussi et tu le sais. Tu me tortures babe ? Si c’est ça, moi je fais ceinture… » La jeune femme a déjà utilisé cette menace. Elle ne sait plus lequel des deux a craqué en premier, mais une chose est certaine ils n’ont pas tenu bien longtemps.
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Sujet: Re: « avec le temps, tout va, tout s'en va. » (SEPHY&GAEL)
« avec le temps, tout va, tout s'en va. » (SEPHY&GAEL)