Il fait beau et lorsqu'il fait soleil on dirait que tout le monde est heureux. Les oiseaux chantent, les gens se promènent avec un magnifique sourire aux lèvres, même les chiens semblent heureux de se promener avec leur maître et leur maîtresse. Moi, Corentin, je n'ai pas besoin du soleil pour être heureux, je n'ai pas besoin qu'il fasse chaud pour me sentir bien. Le simple fait de savoir que je suis en vie, le simple fait de faire un métier que j'aime me rend heureux et bien dans ma peau. J'ai perdu cinq mois de ma vie et maintenant je n'ai plus envie de perdre mon temps, je n'ai plus envie de faire des choses que je n'aime pas. Mon père m'a toujours dit de faire ce que j'aime parce que la vie est routine. Je suis heureux de me lever le matin et d'aller travailler, d'enseigner à des jeunes l'histoire de leur pays. Je crois qu'il est bien de savoir d'où nous venons, quelles sont nos origines et connaître ce par quoi sont passés nos ancêtres qui ont travaillé très dur, très fort pour nous construire un pays que malheureusement nous détruisons tranquillement.

Assis confortablement sur un banc de parc avec un livre que je lis. Malgré que je sois un grand fan de musique, je suis un très grand lecteur, j'aime lire, m'enfermer tout seul chez moi et lire pour m'évader, pour oublier qui je suis, oublier le monde dans lequel nous vivons. Je suis un grand solitaire, je n'ai pas énormément d'amis, mais ceux que j'ai sont très importants, je pourrais tout faire pour eux, tout leur donner puisque le bien-être de mes proches est beaucoup plus important que mon bien-être à moi.

Je me fais tirer de ma lecteur par cette voix qui ne m'est pas inconnu. Je relève doucement la tête pour regarder Ella. Mon coeur s'accélère au moment où elle me regarde. Elle a été quelques jours à me fuir, à changer de chemin lorsque nous nous croisions. J'aurais pu lui courir après, mais je ne suis pas ce genre d'homme, je l'ai laissée fuir et maintenant elle revient vers moi.

CORENTIN ▬ Bonjour

Je souris et je ferme mon livre pour finalement me lever de mon banc question de la suivre un peu.

CORENTIN ▬ Ça m'arrive parfois de venir ici, mais habituellement je lis chez moi, seul dans mon salon.

Je glisse mon livre de poche dans la poche arrière de mon pantalon et je marche aux côtés de cette femme.

CORENTIN ▬ Toi, ça va?

Je flippe à nouveau, cela commence a devenir une habitude en ce moment dans ma tête, mais je pense encore au gout de ces lèvres et à son baiser et mon corps frisonne. C’était pourtant tellement clair dans ma tête depuis le début mes promesses et mes dires sont devenu des mensonges que je me suis faite à moi-même. C’était pourtant simple de ne pas tomber amoureuse, ne pas fréquenter trop de garçon pour ne pas sentir le cœur vacillait et battre comme jamais en posant mes yeux sur un homme. J’voulais pas, je ne voulais pas avoir mal, je ne voulais pas pleurer, je ne voulais pas me sentir comme ça, je ne voulais pas haïr le monde pour ma peine, je ne voulais juste pas de ça, ce n’était pas prévu, pas dans mes plans et pourtant. J’ai craqué sans prendre une minute pour réfléchir à la seconde ou ces yeux se sont posé sur moi, j’ai fondu, je l’ai dévoré, j’ai crevé d’amour pour lui. C’était fort, dingue, impossible de résister, il a fait vibrer mon cœur sans que je puisse prendre une seconde pour moi et aujourd’hui j’me sens vide sans lui, tellement vide. Je ne sais même pas pourquoi il me manque à ce point, comment ces bras autour des miens me manquent, la sécurité, l’insécurité. Je le déteste, bon dieu comme je le déteste et rien n’y fais, rien du tout, l’amour que je ressens pour lui semble plus fort que tout, assez fort pour me détruire. Les autres ont sans doute raison de dire qu’il est fou et mal pour moi mais ils ont tords, ce n’est pas un monstre. Pourtant je dois arrêter, j’dois arrêter de l’aimer comme une folle parce que ça me rongera éternellement. Et quand mes yeux se posent sur Corentin c’est différent, ce n’est pas un coup de foudre mais c’est bon, ça fait du bien de le voir sourire, c’est différent mais ce n’est pas plus mal. Mes yeux se posent sur lui et je lui souris en douceur, je ne dis rien sur le fait de ne pas avoir été là, ce n’est pas au fond la question, j’ai sans doute eu tords mais j’en avais peut être besoin pour ne pas penser à ce baiser et à ne pas vouloir plus simplement « Et tu lis quoi ? » je suis curieuse peut être trop mais j’ai réellement envie de le connaitre et d’être son ami, peut-être plus un jour, j’ignore, je refuse d’y penser. Je baisse doucement les yeux avant de relever le visage plongeant mes yeux dans les siens réalisant que je porte un jogging un peu trop grand et un gros sweeet que j’ai piqué dans les affaires de Jéricho ne sachant pas quoi mettre et ne m’attendant pas à le croiser ici non plus, je souris doucement cependant tentant de cacher mon malaise « Je vais bien merci … j’avais besoin de me vider la tête et de courir » je passe ma main dans mes cheveux essuyant les quelques gouttes de sueurs alors que je marche doucement à côté de lui reprenant une respiration correct ; quelques secondes filèrent alors que je pris de nouveau la parole « J’ai été accepté dans mon BTS sciences de l’éduction » il était la première personne à qui j’en parlais parce que je ne savais pas vraiment si Jonah avait compris ce que je lui avais raconter, je ne savais pas tellement ce que cette informations pourrait lui faire mais il était le mieux placés pour me donner des conseils alors.

Bien des choses se sont passées rapidement entre Ella et moi. Ces choses sont parties aussi vite qu'elles sont arrivées et moi, je n'ai rien fait, je n'ai rien fait pour faire durer cette relation si spéciale. J'ai préféré laisser Ella fuir, m'ignore, prendre la poudre d'escampette et c'était probablement le mieux à faire. Je suis un enseignant, elle est une étudiante, je ne peux pas vivre ce genre de relation avec une étudiante, je ne peux pas m'amouracher d'une jeune femme, surtout pas d'une demoiselle qui vit des moments durs présentement dans sa vie. Elle est donc partie de elle-même et j'ai accepté son choix, j'ai accepté sa décision parce que tout ce que je veux c'est qu'elle soit heureuse. Je peux tout de même avouer que cela m'a fait du mal de la voir me repousser, mais que vouliez-vous que je fasse? Que je la retienne de force? Je pense qu'elle a assez de craintes dans la vie, il était donc inutile d'en rajouter une de plus.

CORENTIN ▬ Un nouveau livre que j'ai acheté sur Napoléon. Tu sais bien que l'histoire est mon centre d'intérêt premier.

Chacun ses goûts, chacun ses intérêts, il ne faut surtout pas juger les gens parce qu'ils n'aiment pas la même chose que nous. Mon livre dans la poche arrière de mon pantalon, je commence à marche aux côtés de Ella qui ne m'a pas encore parlé de cette "ignorance" des derniers jours. Je me permets de passer mon bras autour de ses épaules doucement pour qu'elle ne reprenne pas la course à pieds.

CORENTIN ▬ Nous avons tous besoin de se vider la tête un jour ou l'autre. Nous avons tous nos manières pour le faire. Toi, c'est en courant et moi c'est en me plongeant dans un livre qui me fait oublier ce que je peux vivre.

Ma main libre, je la glisse dans la poche de mon ma veste et je marche tout droit avec Ella. Elle a été acceptée en Science de l'éducation? Wow, mais quelle bonne nouvelle, je savais qu'elle serait acceptée.

CORENTIN ▬ Je suis vraiment très heureux pour toi ma futur collègue. Tu seras sans aucun doute la première de ta classe parce que je sais que tu es capable de faire bien des choses, tu es capable de tout. Tu as peur de rien, tu fonces sans regarder en l'arrière. Je crois en toi Ella, vraiment je suis très très fier de toi.

Je le regarde dans les yeux en souriant doucement passant ma main dans mes cheveux avec un petit sourire sur le visage. Je ne sais pas comment agir avec lui, je me sens stressé et nerveuse prise dans une sorte de tornade et je ne sais pas quoi lui dire ou comment le regarder, je m'interdis de ressentir ce genre de désir à son égard. J'ai envie de l'embrasser et de partir en courant le plus loin possible, c'est difficile à gérer et je me dis qu'une nouvelle relation sera un enfer. Je suis totalement paniqué et j'ai peur, peur d'aimer à nouveau, peur de ressentir une douleur si forte qu'elle me serre le cœur affreusement, j'suis une handicapé de l'amour, tout ce que j'ai toujours cru sur ce sentiment n'existe plus et je me retrouve plus seule que jamais dans un monde que je ne comprend pas. Et pourtant je ne reproche rien à Jéricho, mes mois dans ces bras sont plus que parfait, il m'a apporté plus de chose que personne d'autre et la façon si tendre qu'il me prendrait dans ces bras était magique mais pourtant j'ai peur de faire confiance à nouveau, j'ai tellement peur que les choses se bousculent dans ma tête mais pourtant je regarde Corentin avec en douceur et avec un peu d'amour " Oui je sais que tu adore ça " j'aime sa passion, j'aime sa façon de se plonger dans la vie et de me regarder surtout, ça fait longtemps que je n'ai pas senti ce genre de regard sur moi et c'est réellement agréable. Il voit la vie de la même façon que moi par moment et j'avoue que ceci est plus qu'agréable de se faire comprendre par quelqu'un mais pourtant je n'ose juste pas m'impliquer plus que ça " Merci c'est adorable de ta part mais tu as un peu de temps pour que je soit ta collègue ça fait du bien de se sentir soutenu, plus que ce que je pouvais penser et je me dis qu'un jour peut être nous aurions la chance de travailler ensemble et qu'il pourrait m'apprendre plusieurs de chose et de me donner des conseils quand j'en aurais besoin " Ca te tente de venir manger chez moi ce soir ? " je lui souris doucement.

Aider les autres est ma passion première. J'aide beaucoup les autres et parfois je fais passer le bien-être des autres avant même de faire passer mon bien-être à moi. Je veux que les autres autour de moi se sentent bien, se sentent heureux. J'ai toujours été ainsi et je ne pense pas que je vais changer un jour. Je n'ai jamais voulu déplaire à mon père parce que je me sens coupable, couple parce que ma mère est morte en me donnant la vie.

CORENTIN ▬ Tu verras, les études ça passent très vites et bientôt tu seras un professeur, une excellente enseignante, la plus populaire de toute l'école.

Je marche toujours aux côtés de mon amie avec mes mains dans les poches. Je sais qu'elle peut arriver à son but puisque je la connais comme étant forte et surtout persévérante. Je connais très peu de femmes qui ont ces qualités.

CORENTIN ▬ Si tu m'invites, ce sera un plaisir de venir manger chez toi. Je t'apporte quelque chose? Du gâteau peut-être?

Je ne peux pas arriver chez quelqu'un sans lui apporter un petit présent. Elle m'invite à manger, je veux y aller, mais je vais apporter quelque chose pour mon amie et ce même si elle me dit non. Mon père m'a toujours dit qu'il est impoli d'arriver chez les gens sans prévenir, de téléphoner quelqu'un sur les heures de repas et de ne pas apporter de présent lorsqu'on nous invite quelque part.

CORENTIN ▬ Ton petit bonhomme sera là? Je lui ai justement acheté un cadeau cette semaine et je voulais venir te le porter au courant de la semaine prochaine. Je l'apporterai ce soir alors.

Je continue à marcher aux côtés d'Ella et je souris en regardant tout autour de moi. Il y a quand même bien des gens et c'est tout comme ça lorsqu'il fait beau, les gens sortent de leur tanière.

CORENTIN ▬ Je viens chez toi pour quelle heure?