La dernière semaine avait été l’une des plus épuisantes de toute ma vie. Tout un tas de questions avait pris un malin plaisir à effleurer mon esprit presque toute la totalité de mon temps. Mes erreurs m’étouffaient, n’assumant certainement pas que je les méritais bel et bien cette fois. Et qu’est-ce qui me retenait à ce niveau si bas, n’ayant presque plus d’estime, de force même? Cette connerie de l’avoir laissé là, d’être partie sans laisser un mot, ou même un dernier baiser. Tout ce qui me reste de frais à l’esprit, n’est qu’un bref moment où mon regard s’était posé comme une arme sur elle, comprenant que je détruisais peut-être tout ce qui me restait de désir d’aimer. Et j’étais partie, n’acceptant pas de me retourner, alors que je l’avais quitté d’un pied léger, ne voulant pas la réveiller. Ne voulant tout simplement pas affronter toute cette connerie. Et merde, avant même de céder à toutes ces envies, je m’étais dit que je ne réussirais jamais à y faire face .. et voilà que je m’étais offerte l’intégralité de Flavie tout en la quittant par la suite. Quelle conne, ouais. Une vraie merde, une vraie connerie que je ne pouvais pas réparer. Après avoir tenté de nombreuses fois à composer son numéro, à laisser un bref message au pire des cas sur sa boîte, je m’étais résignée, raccrochant à chaque fois. Vous savez, parfois une seule expérience tant désirée peut vous changer en entier. Et dommage, mais j’crois que c’était moi qui y était passée, cette fois. À quoi bon s’inquiéter? À quoi bon ne pas vivre la vie au jour le jour? Bref, il était toujours le bon moment pour chasser ses idées infestes de ma mémoire, de me quitter moi-même.

Accrochée au rythme de la musique, je m’étais dirigée vers la douche, prête pour une soirée décadente. J’en perdrais probablement ma tête et mes vêtements, mais c’était justement ce qu’il me fallait comme bon remède. Vous voyez, ce genre de fête où on s’la saoule, ou on à peine à avancer et qu’on ne se souvient même pas pourquoi il nous manque la moitié de nos trucs, vêtements y compris. Et bien, c’était exactement ce que j’allais m’offrir. Même si je créerais surement une merde avec le plan que je m’étais dernièrement ancrée en tête. J’allais jouer avec le feu et peut-être que c’était de cette façon que la vérité éclaterait. Ou que la fin de toute en fait. C’était probablement plutôt ça. Quand il n’y a plus rien à perdre, on déconne. Mon tour était venu, voilà tout. Alors que je me rendais au Queen, l’alcool n’avait toujours pas agressé la moindre parcelle de mon sang, mais ce n’était pas pour autant que la révolte, la luxure et tout ce qui pouvait me nuire me collait au cul. Je n’étais pas moi-même, du moins, pas entièrement. Arrivée à destination, mes doigts glissèrent à ma poche, agrippant mon téléphone, j’envoyai un message claire et bref en même temps à Flafla. « Queen, dès que tu peux. Faut parler. Et tu sais très bien d’quoi je parle. Ça fait une semaine déjà, j’étouffe. » Voilà, c’était tout ce que j’avais à dire. Ouais, nous ne nous étions pas revues depuis, ne voulant rien savoir. Déjà une semaine de cette nuit. Putain, le temps passe vite, c’est fou. Ne me dirigeant même pas vers le bar à alcool, je m’étais dissipée au travers de cette foule de gens intense, m’agrippant à n’importe quel homme que je pouvais croiser. Ouais, un beau brun, d’une bonne grandeur, ça ferait l’affaire pour ce soir, quoi. Tout ce que je venais de faire n’était que d’empirer mon humeur maudite et comment ? Tout cela en lui envoyant un foutu texto, ce qui voulait dire, faiblir et admettre que j’avais besoin d’elle. Non, ce n’est pas le cas, hein? Si ? J’en sais plus rien, je dois l’admettre. Après quelques minutes de déhanchements, d’évacuation totale, mes lèvres se retrouvèrent violées par celles d’un jeune homme sortie de nulle part, entièrement saoul, mais parfait pour me dévergonder un peu Ainsi donc pour dire, que je ne le quittais aucunement, remplies d’envies à défouler. J’attendais encore un peu et sinon, si elle ne se pointait pas, j’irais la voir de force et défoncerait probablement tout.

Entièrement sous l’emprise de cet homme, je fis sortie de cette transe en moins de deux. Un bras m’avait agrippé, avait obligé l’homme à me relâcher, suivant donc Flavie qui s’était introduite sans problème,, arrêtant ce baiser langoureux. Arborant une moue choquée, comme si je lui en voulais, mon regard se déposa telle une ancre, dans le sien, attendant certaines explications de ce moment de folie. Je savais après une seconde même, que je n’aurais pas la chance de jouer l’idiote, de faire comme si je ne savais aucunement ce qu’il se passait présentement. J’étais sobre, ne sentait aucunement l’alcool, alors là, j’étais paumée. Esquissant un sourire de petite conne, je ne répondis pas automatiquement à toutes les réprimandes de la jeune demoiselle, mais j’assumais qu’une seule chose ; j’étais dégeulasse de faire ça. Franchement, je l’étais. Et j’aurais bien pu aimer retourner en arrière et changer l’arrivée qu’elle venait de se faire offrir, mais je n’en avais pas le pouvoir, la force. Mon regard se fonda alors dans la foule, tentant de l’éviter, comme j’en étais si bonne. « Oh, écoutes. On est copines, non? Alors pourquoi on se prend la tête pour une petite connerie d’ce genre? » lui dis-je alors, d’un ton complètement tarée, comme si je n’étais qu’une pauvre petite enfant qui n’étais pas dans son bon terrain de jeu. Pour tout dire oui, j’en avais marre de jouer à l’enfant, de ne pas avoir la force de mettre le tout sur la table, mais j’étais là, face à elle et je crois que c’était déjà beaucoup plus terrible que ce à quoi je m’attendais auparavant. Oh oui, je vous l’assure, au nombre de fois que je m’étais répétée la scène dans la tête, pour savoir tout ce que je pourrais bien lui sortir. Et bien en fait, je n’avais rien trouvé qui vaille la peine d’être dit. Seulement la vérité. Et elle avait préféré se nicher au creux de moi-même. Et de ne jamais en sortir. Disons simplement qu’elle était trop effrayante pour être vraie.

« Me dis pas que t’es venue ici en croyant que tu vivrais un de ces contes de fées, hein? T’as quand même pas l’intention d’me déclarer ton amour? » dis-je sous un air sévère, comme si c’était en fait, ce que je désirais le plus au monde. Putain, un jour je devrais assumer tout ça, non? Je devrais en trouver la force, c’était presque question de vie ou de mort. J’abusais de la situation. D’elle, comme je l’avais fait auparavant. Comme ce soir-là, où j’avais cru que me l’approprier n’était que chose normale. Boulette, en fait. Et pourtant, j’étais là, face à elle, l’ayant invité et la dévorant toujours autant du regard. Même si je venais d’embrasser un crétin de dernière génération, ce n’était que pour elle que j’avais d’yeux en ce moment ici présent. Et ça, j’m’en haïssais. Je n’ai aucune idée de ce qui m’arriverait si je lui admettais. Mais je n’en faisais qu’à ma tête, espérant m’en sortir. Et cette amitié, elle hein. Je voulais la sauver si le tout n’évoluait pas. Mais de la façon que je me permettais d’agir, c’était tout simplement une peine perdue, right? « Tu veux danser? » dis-je sur un coup de tête, avant de reprendre la parole comme si je venais de dire une connerie qui mettrait de nouveau mes émotions en réalité. « Ou boire un bon petit verre plutôt, hein. Et de discuter. De tout c’que tu veux. J’suis prête pour l’interview. répliquai-je, faisant allusion au fait que Flafla semblait armée d’une longue liste de questions pour comprendre aussi bien que moi tout ce qui s’était passé cette soirée-là et .. tout en fait.

Ah, d’accord. J’aurais pu l’écouter et ne pas dire le moindre mot, mais j’étouffai un léger rire, forcé. J’allais trop loin et puis quoi encore? C’était un problème? Pas pour moi, en tout cas. Son ta gueule avait été direct, mais pas suffisamment, alors que je répliquais déjà à ses paroles grossières, mais facile à renvoyer. « C’est ce que je faisais, jusqu’à ce que tu m’en empêches, t’as oublié? » dis-je en référence au mec avec lequel je dansais deux secondes auparavant. Après tout, l’objectif de cette soirée avait eu pour départ cela, non? Si Flavie était en ma présence, c’était tout simplement parce que la faiblesse m’avait possédé pendant quelques instants et que je ne pouvais pas la chasser. Je l’avais venir et probablement, elle ne serait pas d’humeur à partir sans la moindre explication. Seulement, je devais déposer une limite à toute cette exagération, au risque de me ramasser avec une haine intense venant de sa part. Et malgré cette envie quasi inexistante de parler de toute cette histoire, de sentiments ou de bref, à peu près n’importe quoi qui se reliait à cette nuit, je ne devais pas non plus mettre notre amitié en jeu, plus qu’elle ne l’était déjà. C’était déjà un beau pétrin tout ça, aussi bien tenter de dealer with all of this crap. Oh, la petite était prête pour une interview? D’accord. Mais ce n’était pas pour autant que la vérité serait de flot. Non, bien au contraire. Je me ferais un plaisir de répondre ce que j’avais envie, that’s all. Je répondis donc à sa première affirmation, sourire niais aux lèvres. « T’es plus intelligente que t’en as l’air, tu sais? T’as tout deviné. T’es inscrite au carnet des conquêtes, voilà tout. Comme j’y suis probablement sur le tien, aussi. » dis-je croyant affirmer un fait des plus concrets. Et pourtant, je sentais que j’avais tort. Que j’étais la seule salope dans ce coup. Que j’étais elle qui était en train de tout merder. Tant pis, hein. C’était déjà partie, autant mieux ne plus m’arrêter.

« Pourquoi t’es venue, hein? Pour baiser, pour te prendre la tête? J’sais pas, mais moi j’suis pas d’humeur à écouter tes conneries. Amuse-toi, ou dégage. » dis-je, comme si là, tout de suite, tout ce que je désirais n’étais rien d’autre que de m’amuser avec une copine. Comme je l’avais fait de nombreuses fois avec elle. Et dire que j’avais peur que tout change. Ce n’était pas quelque chose d’impossible, après tout. Nous avions joué avec le feu, restait à voir si nous avions la force et la ténacité de l’éteindre maintenant. J’avais beau ne pas broncher, mais je restais là, à désirer ses lèvres, encore une fois, mais de trop. C’est pourquoi j’avais envie de changer cette habitude. C’est simple ; ce soir je gagnais ou je perdais tout. Simple. Et prenant la situation en mains, je remarquai quand même que Flafla semblait très bien se préoccuper de la situation. Et pourquoi justement s’en préoccupait-elle autant? Amoureuse? Mais non. Je ne sais pas. Mais c’était un mystère que je me devais de résoudre. Enfin, que ma curiosité demandait de comprendre, voilà tout. « C’était une belle connerie. Mainenant, on doit passer à autre chose. » dis-je, le regard affaibli à ses lèvres. Merde, je ne voulais pas passer à autre chose. Qu’est-ce que je racontais.

Oui, je le savais. Je le savais même parfaitement bien que Flavie n’avait presque jamais partagée son lit. Et sincèrement, pendant longtemps, j’avais cru qu’elle me mentait. Je sais pas pourquoi, mais cette femme était sublime et facile d’approche. Et le fait de consommer autant de drogue la laissait encore plus à la porter des hommes. Et pourtant, ce ton de voix, me faisait comprendre que je venais totalement d’agir comme une conne. Le pire dans tout cela, c’est que je continuais. Je ne me souciais même pas de mes paroles, encore moins de mes actes. Et je la voyais exploser. Comme je l’étais déjà à l’intérieur. « Eh bien, sincèrement, j’crois qu’j’ai rien à t’dire. » dis-je sur un ton narcissique, continuant de faire pénétrer mes crocs. J’en étais rendue au point de me dégouter moi-même. Mais qu’est-ce que je foutais? Merde, Flavie était avant tout et pour toujours, cette meilleure copine. Ça je ne pourrais pas y mettre un trait. Même contre toute la misère du monde. Donc si elle ne m’aimait pas, sentimentalement parlant, je ne pourrais pas me permettre de vivre sans elle. C’était comme ça, que voulez-vous. Et alors que je reçu une bonne petite quantité de breuvage en plein visage, j’aurais bien pu répliquer ou encore la gifler, bref, mais elle s’exposa à mes lèvres, les embrassant tellement rapidement, mais d’une façon qui avait déjà su comment me manquer. Et à l’instant même où elle avait cessé l’étreinte, j’avais perdu parmi la foule son corps. Certes, je suivais sa petite tête au travers de tous ces gens aspirant le faux bonheur avant de la retrouver aux toilettes. Et je ne pris même pas le temps de la consoler ou quoi que ce soit, j’y allai directement. « C’était quoi ça, Flavie. » le ça égalait le baiser. Pourquoi s’était-elle de nouveau permis de m’embrasser. Pour quelle raison? Pour m’en donner envie? Pour y goûter une dernière fois? Par sentiments? Attirance. Parce que ça lui tentait tout simplement? De nombreuses questions se bousculaient les unes derrières les autres.

« On est plus des gamines, bordel. Si t’as quelque chose à me dire, fais-le. S’teplaît. » dis-je, alors que j’étais probablement celle qui niait le plus. C’était elle qui venait de m’embrasser et pourtant, je me sentais comme celle qui se devait de faire tous les aveux. Je jouais à la gamine et elle, montrait ce qu’elle désirait. Ouais, c’était ça la réalité que je ne remarquais pas. Tant pis, je ne dirais pas quoi que ce soit quand même, tant qu’elle ne se lance pas sur la raison de ce baiser. J’admettais à mon simple intérieur que l’envie avait été de nouveau partager, mais ma conscience n’était pas aussi simple à faire comprendre et à faire accepter. « Qu’est-ce que ça veut dire tout ça? dis-je, le regard perdu au sol. Y’a une semaine, avant cette nuit, on n’était que des bonnes copines, non? Et maintenant on baise. C’est quoi ce merdier. » dis-je, en train de faire presque une révélation. Un peu plus et je dénonçais mes sentiments ou je ne sais trop quoi qui me hantaient. « Dis-moi qu’t’es pas encore sous l’effet d’la cocaïne, au moins? » dis-je, adressant mon regard au sien. Ouais, c’était peut-être ça l’expliquation du baiser.

Je la croyais. Comme jamais auparavant. Elle n’en avait aucune idée. Comme nous avions également, pas la moindre idée de ce qui s’était passé l’autre soir. Cette histoire se voulait bien mystérieuse, malgré nos efforts flamboyants à tenter de comprendre. Et si cette incompréhension était un signe? Si tout ce que nous devions faire était d’abandonner. De se dire un au revoir et d’oublier cette nuit? Malgré que j’aurais adoré passer par la façon la plus simple, je ne savais toujours pas comment m’y résoudre. Ma curiosité m’habitait, me consumait. Tout comme cette femme face à moi. « T’as oublié? Tu m’as embrassé la première, cette nuit-là. Tu étais sur un nuage, tu n’étais même pas vraiment là, et j’ai profité. Et ne me demande pas pourquoi, je ne pourrais pas te répondre. Je ressentais ta douleur, j’voulais te venir en aide. Et puis tu m’as embrassé et j’ai succombé. Mais à quoi, c’est justement c’que je me demande. J’ai aucune réponse. Alors tu te dois de m’en donner une, de répondre à cette seule question. » dis-je, le regard persistant, profond. Comme si je tentais de la contrôler, que j’étais un vampire et qu’elle était empoissonnée par la verveine. Et alors que je faisais le silence planer, je posai enfin ma question, déterminée à obtenir une réponse de tous les moyens possibles. « Pourquoi as-tu osé m’embrasser? Sincèrement. Tu l’sais. J’suis aux femmes. Tu savais comment je réagirais. Bon, d’accord ; t’avais aucune idée de si j’t’aimais ou quoi que ce soit, mais tu savais qu’t’avais une bouille à charmer. T’as un physique de rêve et tout. Tu savais que ça virerait mal, tout ça. Alors pourquoi l’avoir fait? Pourquoi m’avoir embrassé ce soir-là, pourquoi m’avoir tendue la perche? » dis-je, sur le bord des larmes.

Dans cette histoire, ce qui me répugnait le plus, restait probablement l’abus que j’avais fait d’elle. Certes, elle ne semblait pas avoir passé un mauvais moment, mais elle était possédée par une bonne quantité de cocaïne et moi, je n’avais pas trouvé mieux que de lui faire l’amour. Notre amitié était-elle si faible, pour se retrouver prisonnière de questions et de haine? Non, je ne crois pas. Et pourtant c’est ce qui était partiellement en train d’arriver. Et je ne savais toujours pas comment contrer cette connerie de douleur qui m’envahissait. Je voulais des réponses. Je les désirais, les rêvais. Je me tenais face à ses lèvres. Et là, je me questionnais. En avais-je vraiment envie? Était-ce qu’une simple envie de partager quelque chose avec quelqu’un qui m’était extraordinairement cher? Ou était-ce une folie passagère? Quelque chose d’éphémère et qui pouvait me quitter à n’importe quel moment? « Dis-moi, sincèrement. T’avais envie d’moi ce soir-là? » dis-je, le regard, les mouvements qui semblaient de plus en plus provoquants dans cet espace si restreint. Pourquoi cette question? Je ne sais pas. J’avais peut-être tout simplement besoin d’me dire que je n’avais pas presque commis un viol. J’avais abusé. Ouais, c’est tout ce qui me venait en tête lorsque je me rappelais l’avoir dominé. Ouais, la soirée s’annonçait dure en révélations.

Ses paroles me transperçaient enfin comme une lame fraîchement aiguisée. Elle frappait, disait la vérité. Enfin. C’était presque irréel de l’écouter, mais en même temps, je savais que mes pensées se réalignaient parfaitement aux siennes. Le son de sa voix traversait nos peines, tentant de nous identifier à l’échange des mensonges contre la réalité. Elle avait mon cœur sur la main, pendant certains moments. Seulement, elle ne le savait pas. Et plus je l’écoutais et plus je me détestais. Et plus je la regardais et plus je faiblissais et laissait mes pensées à découvert. « Tu m’as embrassé pour avoir une réponse? Ah, t’as décidé qu’t’avais la permission d’tester sur moi? » dis-je, me sentant presque comme un cowboy, quelqu’un sur qui il était possible de tester ses sensations. Bon, j’admets que moi aussi, dans ce temps-là, j’étais férocement perdue et incomprise dans toute cette histoire, et que à maintes reprises, moi aussi j’avais eu presque totalement cette élan d’aller poser mes lèvres contre les siennes, mais je m’étais toujours résolue à conserver notre amitié avant mes sentiments, avant l’amour si aveuglant. Mais du moins, j’aimais toujours cette parfaite honnêteté qu’elle venait d’accepter de me démontrer. « Ta gueule. T’es magnifique. » dis-je, sur un élan de phrase de film cucul sortie de nulle part. Oui, cette femme était magnifique avec et sans ses défauts. Elle avait un charme à tuer quiconque voulait s’y frotter. Si elle voulait la lune, on se tuerait à lui offrir. Bref, assez parler de sa beauté, fallait revenir au sujet principal ; les explications.

Même si mes dernières paroles avaient été des plus crues, je les soutenais en plongeant mon regard dans le sien, en m’auto-envoûtant. J’étais parmi l’une des plus belles femmes et elle ne l’acceptait. Bordel que la vie était un merdier de temps en temps. Souvent même. « Je .. J’sais même pas quoi te dire. J’crois que y’a une raison à tous ces évènements, on ne veut juste pas les assumer, la regarder en pleine face. » répliquai-je, faisant juste confirmer le fait qu’elle devait déjà avoir compris. Là, tout de suite, je commençais à voir toute cette histoire prendre une forme de plus en plus inquiétante. Était-ce véritablement question de sentiments? Étions-nous en train de vivre un début d’histoire d’amour sans vraiment le constater? Non, je ne voulais pas d’une relation stable. Non, je ne voulais pas de ça. C’était impossible. C’était le monde à l’envers, une mauvais journée, voilà tout. C’était aussi simple que ça à résumer. Oui, hein? Non, peut-être que j’étais plutôt en train de me faire des accroires. Ouais, c’était ça. « Rassure-moi et dis-moi qu’on est pas du tout en train d’parler d’amour là, hein? » dis-je, démontrant ma faiblesse au plus haut niveau. J’en ressentais presque des étourdissements. Je ne me sentais pas bien. Et ses lèvres. Ce n’était que pour empirer la situation. Vraiment. « J’crois que je devrais y aller. Vraiment. C’est trop rendu l’bordel. J’comprends plus rien. Et j’vais pas bien. » C’est fou mais j’étais sur le précipice de la panique.

J’avais essayé. Tant essayé de me résonner et de me dire que cette situation, oui, j’en avais la force. Et pourtant, mes paroles disaient toujours autrement. Mes pensées en étaient différentes. Je ne savais pas pour autant comment expliquer tout cela. J’arrivais à peine à comprendre la situation alors tenté de me résonner, c’était quelque chose d’encore plus difficile. Elle semblait pourtant tellement fragile, tellement faible face à moi. Et tout ce que je trouvais à faire, c’était d’empirer la situation. Je n’étais pas mieux qu’elle, au niveau de la force. Tout ce que je cherchais à faire? Fuir. C’était minable et je ne l’assumais pas. Je mettais entièrement toute cette situation sur son dos et elle n’y était pas pour grand-chose. Ces baisers.. oui, ils voulaient dire quelque chose. En fait, ils étaient la totalité de la vérité. Et puis, alors que je l’écoutais attentivement depuis quelques minutes, mon visage se crispa. Elle avait raison. L’amour, ou du moins, certains sentiments s’étaient percutés à cette relation amicale que nous entretenions depuis maintenant un bon bout de temps. Et puis, elle me dit au revoir. Bonne nuit. C’était comme une claque en pleine gueule. Mais verbalement. « Bye. » lui répondis-je, presque sur le ton de la pitié. Mon cœur l’implorait à rester, mais mes jambes la regardait partir. Et je restais la figée.

Regardant mon téléphone, l’envie de lui envoyer un bref message me traversa. Mais je devais lui parler. Ainsi donc, je quittai la toilette, fracassant la foule afin de me retrouver à l’extérieur. Ne la voyant pas, je couru quelques secondes avant de voir sa petite silhouette toute fragile au travers d’une petite ruelle. Courant ( chose que je n’avais jamais fait, rattraper quelqu’un à la course sans même lui demander de se retourner ), arrivée à sa distance, ma main agrippa la sienne, mais férocement. Je la tournai brusquement contre moi, ancrant mon regard dans le sien, la plaquant tranquillement contre le bâtiment accessible à deux ou trois pas. En fait, je n’avais aucune idée si j’avais appuyé suffisamment mon corps contre le sien pour la pousser à ce point ou si, instinctivement, elle s’était reculée. Et ma voix, tremblante, je saisis la parole, coupant ce silence froid. Enfin, trop froid à mon goût. « Je n’ai aucune idée de ce que demain me .. nous réserve, mais je sais que là, maintenant, j’ai envie d’être avec toi. » dis-je, persistant peut-être peu trop sur le nous. Et mon front collé contre le sien ( chose qui était faite depuis quelques secondes, avant même que je prenne la parole ) je fixai son regard qui semblait perdu autant que le mien et repris la parole. Dans quoi je m’embarquais, vraiment. Je ne sais pas. Mais sa présence, je la désirais plus que tout. Ses mains, ses baisers, son parfum. Je la voulais en entier. Aspirant confiance, espérant ne pas avoir à la laisser partir. Voir sa main glisser entre les miennes ou quoi que ce soit, je pris de nouveau la parole, la larme presque à l’œil. Et cette envie de l’embrasser, me dévorant. « Reste. Reste avec moi. Ne fais pas la même erreur qu'j'ai commis. Je t’en pris. »

Spoiler:

Tout changeait. Moi en particulier. Cette façon si étrange de me jeter dans ses bras. De montrer cette souffrance qui m’habitait depuis quelques temps. De me mettre à nue, comme si peu de personnes avaient eu la chance de voir. Je ne sais pas. Je me sentais perdue, mais tellement bien à la fois. Je recherchais ce genre de passion partagée depuis tellement longtemps et là, on me l’offrait. C’était dur à croire. Presque impossible, même. C’était pourquoi la réalité était présentement en étreinte contre elle, à partager le même souffle. Ça devait être ça, une partie du paradis. L’bonheur quoi. Mon regard se plaçait profondément dans le sien, alors que mes larmes commençaient discrètement à se taire. Cette femme, elle était belle. Non, pas comme ces barbies en plastique, mais comme ces femmes qu’on trouve belles parce qu’on apprend à les aimer. L’amour se place, tout devient parfait. La fixant un peu plus au fond de ses prunelles, sa dernière phrase me fit esquisser un sourire qui était toute la sincérité regroupée en un seul endroit. « Et c’est juste là que tu m’le dis? J’le sais qu’j’suis mieux que cette merde. C’est pas nouveau. » dis-je sur une touche humoristique, tentant de donner à l’atmosphère, un espèce de ritalin tranquillisant. Mes pensées s’arrêtèrent alors qu’un grand frisson me parcouru en entier. J’avais froid, c’était clair. « J’veux pas abuser, mais on peut aller chez toi? J’commence à mourir de froid, là. » dis-je avec un sourire sincère, tentant de rester des cette atmosphère qui se voulait beaucoup plus rassurant. Et mes lèvres bougèrent de nouveau, affirmant un fait insolite, mais vrai. « À moins que tu préfères aller chez moi, mais ça, c’est si t’as envie d’croiser ma colocataire qui probablement, est en train d’baiser. C’est ton choix, après tout. » dis-je, en étouffant un rire nerveux, mais qui était tout à la fois mignon. Enfin, je crois. Hannah, c’était toute une autre histoire. C’est justement pourquoi il était mieux pour nous deux de se rendre chez elle. Et si elle n’en avait pas envie, on retournerait dans l’établissement qui n’était pas vraiment loin de nous. Bon, d’accord. Je dois l’avouer ; une tension sexuelle s’était installée entre nous depuis notre premier regard de la soirée, mais même si je désirais allez chez elle, ce n’était pas une raison pour la violer. Oui, tous humains à certaines envies, mais je crois qu’un certain malaise prendrait place. Ou je ne sais pas. Déjà les quelques baisers échangés étaient discret, mais désireux. Bon, la soirée commençait. Peut-être que de s’installer dans un lit douillet, tenter de prendre la soirée le plus facilement possible et écouter un film ou deux ferait l’affaire. J’n’en ai aucune idée. Alors que mes lèvres recherchaient les siennes, je repris la parole, provoquante. « Quoi que si tu préfères retourner là-bas, dans cette boîte merdeuse, te gêne pas. dis-je, fière de ma prestation animale. Mais t’auras pas l’droit à ça. » dis-je, scellant finalement langoureusement mes lèvres contre les siennes.

Sa réponse, je la trouvais plus que parfaite. Je n’aurais pas demander mieux qu’un petit rire aussi craquant et qu’un oui aussi solide, que je ne doutais même pas de ses intentions de passer la soirée en entier en ma compagnie. Alors que j’esquissais un léger sourire à chacun de ces baisers qui devenaient toujours un peu plus demandant, je la suivais, presqu’au pas de la course, tant elle semblait heureuse. Nous ressemblions à deux jeunes adolescentes qui venaient de découvrir l’amour. Le genre de deux petites qui n’ont peur de rien. Qui sont prêtes à vivre la vie à fond, même au travers de ce monde de merde cruel. C’était ça qui était bon, aussi. Cette bonté, cette joie de vivre si subite. C’était presque digne d’un film d’amour cette scène, ouais, cette scène de deux femmes en parfait amour. Mais ce n’était pas un film d’amour. C’était là, le début d’une histoire. Ou plutôt, celui de notre histoire. C’était rassurant, parfait. Et puis, en moins d’une seconde, enfin, c’est ce que me parut le temps dans cet élan, nous étions à son appartement. Je la regardais déverrouiller la porte alors qu’elle souriait comme un enfant. Je n’étais pas mieux qu’elle, hein. À l’intérieur, alors que je pris les clefs de sa main tout en les tirant sur la table, je refermai rapidement la porte derrière-moi, avant de me retourner vers Flafla. Elle était magnifique. Ce visage enfantin, ce bonheur lui allait à ravir. M’approchant tranquillement, prenant son visage entre mes mains, je pris la parole sur un ton léger, bien. « T’es magnifique. » dis-je, comme s’il n’y avait rien d’autre de plus normal. Oui, certains traits de sa peau étaient différents, surement atteint par la drogue, mais ça, si elle se calmait, ils disparaitraient peut-être. Et puis quoi, j’en avais rien à foutre de toute façon. Tentant de me calmer le mieux possible, mes lèvres s’approchèrent tranquillement des siennes, comme si je goutais pour la première fois de ma vie à ce fruit interdit. Les frôlant à peine, je restais ancrée dans son regard, avant de fermer tranquillement ceux-ci et de partager un baiser intense. Mes mains étaient maintenant entièrement consacrées à son dos, jusqu’à ce qu’une décide de s’ancrer entièrement à sa chevelure. L’autre, caressante, elle se dirigeait parfois au haut de ses pantalons, effleurant ses fesses plus d’une fois. Oui, je la désirais, mais je tentais de me contrôler. Peut-être parce que certains souvenirs négatif me revenaient, tel que moi, quittant discrètement au début du matin. Ne m’arrêtant pas, partie dans ma folie passagère, je m’assoyais délicatement sur le sofa, coupant l’étreinte pendant moins d’une seconde, avant de l’obliger en la tirant, à venir s’étendre sensuellement sur moi. Et mes lèvres, devenues totalement sauvages, dévorait son cou en entier. Une douleur atroce se fit sentir dans mon dos et j’aventurai ma main sur le fond du sofa où, j’en sortis un sac de cocaïne d’une quantité presque industrielle. Déçue ou je ne sais quoi, je me redressai, perdant presqu’en une seconde la totalité de ce que je faisais. « Aujourd’hui .. t’en as pris? » dis-je, comme si cette question était totalement normale. « Tu sais .. quand on l’a fait .. t’étais pas vraiment là. Tu t’souviens de tout ou ?! » question idiote qui allait briser le moment, mais je devais savoir. Et si je le demandais là, maintenant, c’est parce que je voulais la vérité. Et pas une montagne de mensonges. Je devais savoir si cette fois, où nous avions fait l'amour, elle se souvenait de tout ou si elle se rappelait seulement d'avoir couché avec moi et pas de rien de précis.

Le sac entre les mains, je le déposai un peu plus loin sur le sol, tentant de me concentrer sur les mots qui allaient bientôt sortir de sa bouche. Oui, je pouvais la croire. Cette façon de me regarder, comme si dès maintenant, nous n’aurions plus aucun secret. Comme si le monde nous appartiendrait pour le reste de nos jours. C’était magique, intense. Je restais tout de même déboussolée, me rappelant que oui, en ce moment, cette connerie n’était pas en train de parcourir ses veines, mais que, demain, c’était une autre journée. Une autre journée pour s’envoler dans un autre monde, quoi. « Je sais. Tu pourrais pas m’mentir, même si t’essayais à ton plus fort. » dis-je, accompagné d’un sourire tout simplement parfait et satisfait de sa réponse. Et la suite ne me choqua pas, ne me rassura pas non plus, mais me suffit. Au moins, ce moment resterait graver pour nous deux pour le reste des temps. Bon, elle avait oublié certaines parties, mais ce n’était pas la fin du monde. Mon regard toujours au fond du sien, je pris une mine réfléchis, comme je le faisais souvent, mais cette fois-ci, beaucoup plus forcée. J’étais drôle à voir, j’en suis moi-même sûre. « Tâchons que cette fois, tu t’en rappelles en entier, tu veux? » dis-je, presque émotive dans mes propos. Mes lèvres scellées aux siennes, je redécollais de la planète Terre, incapable de cerner toutes ces émotions qui m’habitaient. J’étais aux anges et je restais tout de même préoccupée par ce que pourrait être demain. Ouais bon, il serait peut-être mieux pour moi de rester positive et de me concentrer sur le moment présent et de vivre le parfait bonheur avec Flavie. Les yeux fermés, je sentais revivre le même moment que la dernière fois, mais avec quelqu’un qui était véritablement là. Toujours sur le divan, j’avais beau tenté de rester de marbre, de ne sentir aucune excitation au travers de ces baisers toujours un peu plus osé, langoureux, mais certains gémissements, même si léger étaient-ils, s’échappaient de ma bouche. Mes mains, beaucoup plus prêtes à l’aventure que quelques secondes auparavant, je les laissais glisser tout le long de son corps, à la recherche de ses courbes. Une de mes mains à son dos, je m’attaquai à l’agrafe de son soutien-gorge, le détachant d’une main experte. Divinement, je le retirai, le retenant dans mes mains. Poussant presque férocement Flavie, je partis à la course jusqu’à la cuisine, tenant mon trophée dans les mains. Le regardant d’un regard vainceur et attirant, je regardai Flavie qui devait me prendre pour une folle. « Mignon. Très mignon. » dis-je, le brandissant dans les airs, toute fière de moi. Dans une sacré passe où je désirais en entier son corps, je tentais enfin de me contrôler pour la faire « poiroter » . Je me dirigeai donc vers la section où, dans son petit salon, se trouvait une petite quantité de films en dvd et certains blu-ray. « Alors, t’as le choix entre Twilight – choix très original d’achat comme film, en passant, hein -, un nom de film chinois qui semble pas intéressant ou, un film qui n’est pas encore paru au cinéma ; toi&moi&un lit. Mais bon, j’te connais assez bien, tu vas opter pour twilight, hein? » dis-je, de dos à elle. Bon, le film « toi&moi&un lit,( dans le sens qu'elle avait le choix entre écouter twilight, un film chinois ou passer un bon moment avec dulce dans un lit ) »c’était facile à comprendre. C’était ce qui était sur le point de se passer avant que je décide de la quitter avec son soutien-gorge.

Bon dieu. Nous étions vraiment en train d’agir comme deux petites filles qui ne cherchent qu’à déclarer vainqueur. Faut dire que j’étais forte à ce jeu. Jusqu’à ce qu’elle vienne m’attraper par derrière, laissant ses mains me mener à de nombreux plaisirs. Sa main, rapidement accrochée à mon entre-jambe, même s’il était toujours recouvert de mes pantalons, un léger gémissement fit irruption. Elle était divine. Parfaite. Et puis, je compris en moins d’une, alors que je restais contre le comptoir, seule comme une femme fière de sa vengeance. Je la regardais, alors qu’elle me fixait. Et sa voix m’attira de nouveau, alors que je la voyais couchée sur le sofa. Elle semblait beaucoup plus espiègle que ses traits laissaient paraître. Pas grave, j’étais une dure à cuire à ce genre de jeu. Et je comptais bien m’en tirer gagnante. « Non, j’arrive. » lui dis-je, alors qu’elle venait de me demander si je comptais rester là-bas bien longtemps. Sans t-shirt, je me dirigeai vers elle, l’admirant dans toute cette splendeur que le bonheur lui donnait. Et en un instant, je me trouvais face à elle, et en moins d’une seconde, mon corps se retrouvait contre le sien. J’étais faible face à elle et bordel, j’avais beau vouloir être la gagnante, j’étais mal partie. Elle m’attirait telle un aimant. J’étais obnubilée par elle et je n’en avais guère honte. Mon corps contre le sien, je restais là, à la fixer, souriante. « Tu crois quand même pas pouvoir me battre à ce genre de jeu, dis-moi? Parce que t’as déjà perdue, je t’assure. » dis-je alors que ma main s’était attaquée à l’agrafe de mon soutien-gorge elle-même, la détachant, laissant dorénavant, une vue déjà plus intéressante pour Flavie. Non, il n’était pas enlevé, mais il restait tout de même que ma poitrine se retrouvait moins serrée, beaucoup plus libre. Feintant déposer un baiser, je descendis le long de son corps, m’appuyant plus férocement au niveau de son intimité, l’obligeant à me sentir en entier. Et je remontai automatiquement, déposant mon regard dans le sien, une nouvelle. Et pendant quelques secondes, je restais figée, comme presque incapable de bouger. De parler même. Je restais subjuguée par cette beauté dévorante, par ce sourire si soulageant. J’étais là et en même temps, je visitais le paradis, l’extase en elle-même. Un léger sourire se traça sur mon visage et devint rapidement sérieux. Comme si j’avais une annonce à dire, ou je ne sais quoi. « Je … » dis-je, comprenant que ces mots qui voulaient sortir étaient d’un sérieux peut-être trop élevé. Je ne sais pas. Je les pensais. Mais la force de les dire, je l’avais coupé. Oui, un je t’aime était sur le point de quitter mes lèvres. Sous le choc quelques secondes, trois tout au plus, je repris la parole, changeant de sujet entièrement. « J’abandonne. » dis-je, m’opposant à ma propre nature, mais laissant mes désirs prendre place sur la totalité de mes actes et de mes paroles. Déposant un tendre baiser contre ses lèvres, quelques-uns dans son cou et finalement, m’attaquant à son lobe d’oreille, je lui susurrai un dernier mot. « Pas. » dis-je, me redressant, alors que mon soutien-gorge, lui, resta sur Flavie, telle une épave. Poitrine nue, je faisais exprès. Comment serait décidée la perdante ou la gagnante? C’est simple ; la perdante serait celle qui se livrait à toute cette passion, celle qui dirait « fais moi l’amour » ou celle qui dirait un j’abandonne sincère. Celle qui n’aurait pas peur de faire comprendre qu’avec tout cet amour, il était impossible de résister bien longtemps.

Cette béatitude, je m’en serais liée à vie si j’en avais eu la permission. Cette sensation de n’être qu’à elle et ce, pour une éternité, se décidait à être quelque chose d’unique. Et me sentir désirée de la sorte, c’était le parfait bonheur. J’aurais beau avoir été exigeante, elle aurait tout de même su comment me combler, je n’en ai aucun doute. J’étais fière. Comblée de la voir enfin abandonner. Seulement, j’étais sur le point de lâcher prise ; une chance qu’elle l’avait fait avant. J’me sentais en parfaite harmonie avec cette victoire aussi simple. Plaçant mon regard au fond du sien, écoutant ses dernières paroles, je souris, reprenant. « C’est grâce à toi qu’j’suis comme ça. » dis-je, faisant allusion au fait que c’était elle qui me rendait si rayonnante, si bien. Alors que je sentais déjà une de ses mains au bouton de mes jeans, je frémissais. J’étais en entier contrôle de mon corps, comme la dernière fois, mais elle aussi. Je crois que c’était déjà une raison pour cette sensation que j’avais de presque déjà prendre mon pied. Mes lèvres contre les siennes, je tentais de prétendre que je n’étais pas amoureuse ou je ne sais quoi, mais je savais que chaque frison qui me parcourait lui faisait comprendre qu’à mes yeux, elle représentait énormément. Elle n’était pas qu’une vulgaire poupée avec qui l’envie de m’amuser venait de me prendre. Non, au contraire, je la désirais. Comme jamais je n’avais désirer un corps contre le mien. Je tentais aussi de me dire que jamais je ne serais attachée à elle à en crever, mais je me mentais. C’était ça l’amour. Ouais, j’crois que je commençais enfin à me rendre compte de la situation. De ce que c’était véritablement d’envisager une relation à long terme ou quoi que ce soit du genre. Bon, j’exagérais peut-être en m’emportant avec tout cet amour, mais j’étais positive. Et extraordinairement bien dans ces bras. Oui, on ne savait pas ce que demain pouvait nous réserver, mais je savais du moins qu’il ne serait pas sans elle et moi. Je vivais enfin ce moment de ma vie où tout était enfin réel, où la lumière m’attaquait en plein visage. Positif ou non? Je ne savais pas encore si c’était ce que je voudrais pour ma vie, d’être en amour, de souffrir des petites conneries de tous les jours, mais en ce moment, j’en rêvais. Je donnerais ma vie pour au moins vivre une autre journée comme celle-ci. J’me sentais presque comme dans une de ces comédies romantiques répétitives mais où tout se termine à la perfection.

« Viens. S’il te plaît. » dis-je sur un ton doux, la guidant vers sa chambre. Oui, je me ressouvenais en une fraction de seconde de la semaine dernière et tout, mais qu’est-ce que ça pouvait bien faire. Un lit. Ouais, certains diraient ; bordel, c’’est toujours la même chose, toujours de le faire dans un lit et blablabla. Mais bon.

Main dans la main, je l’avais dirigé vers cette chambre, fermant discrètement la porte. Ouais, nous étions toute seule, et puis quoi alors. Je ne sais pas. Un mouvement qui s’était fait instinctivement. La fixant avec un sourire de sérénité, mes lèvres s’étaient tranquillement approchées, ne pouvant plus supporter cette distance. Se fermant contre les siennes, je sentais son sourire et le mien alors que mes baisers devenaient sauvages comme si délicats en moins d’une seconde. Je la désirais et je voulais lui prouver. Lui faire comprendre que je l’aimais. Qu’elle était importante. Que même si je n’avais pas prononcé les deux mots, elle était vitale à mes yeux. Ma main légèrement déposé contre sa joue, je faisais preuve de délicatesse. Beaucoup plus que la dernière fois. Oui, cette faim d’être corps nu contre le sien m’était étouffant, mais je voulais que ce soit parfait. Que ce moment, soit gravé dans notre tête pour toujours. Pas comme la dernière fois où seulement moi me souvenait. M’assoyant sur le lit, l’obligeant à me suivre, mes lèvres devinrent plus imposantes, se dirigeant vers son cou. Je la dévorais autant du regard que par la bouche. Quittant son corps quelques instants, je me reculais, couchant ma tête contre l’oreiller du côté gauche. Et je l’attirail enfin, l’obligeant à se déposer sur moi. Avant de replonger mes lèvres dans son cou, je pris la parole, sans aucun sourire, parlant sérieusement. « Dis .. tu m’aimes? » dis-je, sur un coup de tête. Non, je ne lui demandais pas d’me dire les deux mots. Seulement un oui ou un non. Ou un baiser, si elle n’avait pas envie de répondre.

En demandais-je trop? Était-ce exagéré de ma part de chercher à connaître ces mots, à demander une réponse à cela? Je ne crois pas, non. Tout ce que je désirais, c'était de savoir si tout ce qui se passait en ce moment se reproduirait de nouveau ou si ce n'était qu'un moment causé par un coup de tête, par la solitude. Bon, au plus profond de moi, je savais bien que toutes ces idées négatives que je me faisais de la situation n’étaient que bêtises, mais je restais toujours sur la protection. Je n'étais pas parfaite, bien au contraire. Alors que l’une de ses larmes s’accrocha à mes lèvres, je compris que là, j’entrais dans le sérieux. Que chaque mot comptait. Et puis, alors que je cherchais à parler, à comprendre cette réaction, elle parla. Et ces mots, oh mon dieu ; ils me résonnèrent dans la tête. Comme une mélodie qu’on voudrait entendre pour le reste de nos jours. Ces mots si doux qui font vibrer, qui vendent du rêve. Je regardais certaines larmes coulées, et restait bouche bée. Bordel, mais qu’est-ce que je foutais. Je glissai l’une de ses mèches derrière son oreille, alors qu’elle était légèrement humide, tentant de maîtriser la situation. « Hé .. pleure pas. Je .. excuse-moi. Je n’aurais pas dû parler de ça. » dis-je, en la repoussant tranquillement sur le côté, la déposant tendrement contre le lit. Ouais, le côté sentimental, j’aurais pu attendre pour demain ou plus tard, voyant cette réaction entièrement inattendue de sa part. Posant mon corps sur le côté, je caressais d’une main fragile son visage entièrement perlé de larmes. Ah, si j’aurais eu ce don, de savoir comment réparer le cœur ou bien du moins, les pensées d’une personne, je l’aurais utilisé sur elle. Mais je ne savais pas comment m’y prendre. J’étais perdue et j’essayais de comprendre cette situation. Et pendant ce temps, pendant tout ce con de temps que je continuais de penser à comment l’aider, je ne répondais pas à ce je t’aime. Et je voyais d’une certaine façon la crainte sur son visage. Prenant mon courage à deux mains, alors que ces deux mots recherchaient n’importe quelle issue pour se dériver à l’extérieur, ma parole fut tout autre que mon but principal. « Je suis totalement amoureuse de toi, tu l’sais ça? » dis-je, accusant la nervosité de m’avoir empêché de dire ce « je t’aime » qui m’étouffait. Bordel, j’étais conne. Me sentait faible alors qu’elle, venait de faire le plus grand pas dans une relation en moins d’une soirée. C’était immense, magnifique. Et oui, ces mots me rendaient paisibles. Je flottais carrément sur un nuage.

Alors que mon regard persisitait à suivre le sien, presque remplit de détresse, je répliquai, sûre de moi, cette fois-ci. « Je t’aime aussi, Flavie. » dis-je, libérer d’avoir été capable de répondre. Ouais, c’était carrément tout drôle de dire ces mots. C’était étrange, mais me donnait cette impression de béatitude.

Ce petit visage enfantin qui l’habitait, je l’adorais. C’était surement de celui-là que j’étais tombée amoureuse. Certains diraient « non mais bordel, c’est quoi cette connerie de dire je t’aime au premier soir, de faire l’amour comme des gamins qui découvrent la chose et blablabla » .. eh bien, la différence ici, c’était probablement que ces sentiments, cette chose indescriptible existait depuis longtemps déjà. Et que, ce soir, le tout avait décidé d’éclater. « Écoutes, on est pas obligées de .. bref, tu sais quoi. Si tu préfères écouter la télévision et prendre la soirée relaxe et de te remettre de toutes ces émotions, j’vais comprendre. » dis-je, totalement honnête. Oui, je la désirais. Mais son bonheur passait avant tout, maintenant.

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