Citation :

« Je l’ai regardé. Quelques secondes, peut-être voir même une minute. Et je me suis dit ; Dulce’, t’attends quoi pour l’aider? Et là, je me suis rendue compte que j’avais atteint le fond en même temps que Flavie. Je n’étais pas bien placée pour la sortir de cette merde, de tous ses problèmes de drogues, de cette lumière noire qui la suivait. Et je me suis levée, je me suis promis de changer. Pour elle. Parce que tu vois ; c’est ça, où je la perds .. et elle m’emporte avec elle. »

Notre relation remonte à quelques années seulement. Une amitié banale, sans réprimandes. Quelques sorties entre copines, de la consommation comme de vrais gamines. Tout ça, c’était le paradis, à vrai dire. Et puis, sa vie, elle a changé. Comme la mienne. Se perdre de vue, alors qu’elle était partie en Espagne. Une année de solitude. Abandonnée, j’avais survécu. Oui, d’accord ; ce n’était qu’une amie. Mais d’une valeur importante à mes yeux. Et sans nouvelles du jour au lendemain, j’étais restée seule à Paris. Même pas un mot, un message. Rien. En un an. Et elle avait décidé de faire son retour.
N’imaginez même pas à quel point j’lui aurais foutu une baffe, à cette conne. À son retour, quelques jours après seulement, elle est venue me voir. Pour s’excuser, bien entendu. J’l’aurais attaché à une chaise et lui aurait transmis la douleur que j’avais éprouvé. Mais ce regard, si vide et froid en même temps, m’avais conquis. Elle avait besoin de moi. Autant que moi d’elle. Vous savez, ces soirées qui nous rappellent le bon vieux temps. C’est ce qui s’est déroulé. Quelques larmes, quelques accolades, des sourires parmi des rires, cette si bonne et vieille complicité. Une coupe de vin, puis deux. Certains regards égarés. Une amitié qui avait tant manqué, au deux. Et putain, je ne comprends pas. Ce baiser. Cette chose que je tente d’effacer. Mais qui, sans mon autorisation, reste à la surface dès que je la croise. Je ne sais même pas si c’est moi .. ou elle. Et même si je voudrais blâmer le tout sur cet alcool de merde, j’en avais à peine consommé. Doux, désireux, demandant, c’était ce que ce baiser m’avait offert. J’ai beau être homosexuelle, je le rejetterai toujours autant. Mais pourtant, cette femme, au sourire si meurtri, semblait cacher multitude de choses au travers de toutes ces discussions, de tous ces rires si rapidement rendormis. De l’amour? Je ne sais pas. De l’envie? Un désir d’être bien auprès de quelqu’un qui vit la même chose? C’est peut-être ça après tout. Et puis quoi? Tout ce que je sais d’elle, c’est que les hommes font partis entières de sa vie. Non, je ne ni pas les faits ; un seul baiser peut souvent révéler le plus grand des secrets, mais au contraire, ce moment, nous l’avons enterré. Jamais parlé de celui-ci. C’est peut-être mieux ainsi, hein.

Et depuis, quelques mois sont passés et je la vois se détruite, un peu plus chaque jour. J’ai besoin de l’aider. Et d’elle. C’est une conne. Elle se fout d’à peu près tout de ce qui pourrait bien lui arriver. Mais j’tiens à elle, c’est simple, non? Fais pas de conneries Flavie, sinon je coule avec toi.

bloup.
il serait peut-être temps qu'on trouve notre lien maman gaby

Tu as besoin de quoi? Ö