▬ JOURNAL INTIME DE N. AARON PARKER ❝ les héros sont ceux qui magnifient une vie qu’ils ne peuvent plus supporter ❞ — jean giraudoux.
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Sujet: ▬ JOURNAL INTIME DE N. AARON PARKER ❝ les héros sont ceux qui magnifient une vie qu’ils ne peuvent plus supporter ❞ — jean giraudoux. Mer 9 Mai - 20:11
wednesday may 9th 2012
❝ is it over yet ? can i open my eyes ? is this as hard as it gets ? is this what it feels like to really cry ? ❞ — kelly clarkson, cry.
C’est incroyable tout ce que l’on peut retrouver dans des cartons laissés fermés au fond d’une armoire. Des cartons vieux de quelques années, des cartons qui ont pris la poussière depuis tout ce temps. Des cartons que l’on a fermés fut un temps en sachant que l’on devra forcément les rouvrir un jour. Il y a des photos, un peu cornées, un peu froissées ; il y a des lettres que l’on n’a jamais osé envoyer. Et il y a ce petit carnet à la couverture en cuir, ce petit carnet et ses pages griffonnées, raturées, des mots tracés à l’encre bleue, rouge, verte, noire. Ce petit carnet et tout un tas de souvenirs qui remontent à la surface alors que l’on ne s’y attend pas. Des images qui vous frappent, des sons qui vous écorchent les oreilles et le cœur, des odeurs qui emplissent vos narines. Old memories that you can’t erase. Je ne me rappelais pas de cette soif de vivre et de croquer la vie à pleine dents qui m’avait habité autrefois. Je ne me souvenais plus de ce désir urgent de vouloir tout, tout de suite. J’étais jeune. J’ai l’impression de relire les mots d’une toute autre personne que moi, comme si cet Aaron n’existait plus déjà. Comme s’il avait été remplacé par cet adulte bouffé par son besoin de se sentir aimé. J’ai déjà tué Noah lorsque j’ai foulé le sol français voilà douze ans de cela, devais-je aussi abandonner en chemin cet Aaron qui ne demandait qu’à s’épanouir et être heureux ? I feel like, somehow, I’ve lost my way. En parcourant ces pages gribouillées à la va vite, j’ai comme l’envie de revenir en arrière. De repartir à l’époque de mes vingt ans où plus rien n’avait d’importance. Où je me fichais de tout. Où je n’avais d’autre préoccupation que moi-même. J’ai changé, je suis devenu un autre. Je suppose que c’est l’âge ou les responsabilités qui veulent ça. Qui veulent que l’on change, quoiqu’on en dise.
I think I’m happy. Je n’en ai jamais été sûr en fait. Je ne suis même pas sûr de savoir ce qu’est le vrai bonheur. Est-ce que c’est sentir le soleil sur son visage alors qu’on sirote un verre de Coca assis à la terrasse d’un café ? Est-ce que c’est un texto qui vous dit qu’il vous aime ? Est-ce que c’est penser à sa meilleure amie qui pourtant vous manque terriblement ? Est-ce que c’est le sourire de cet enfant qui n’est pourtant pas le vôtre mais qui vous est tout de même cher ? Est-ce que c’est seulement la présence à vos côtés de cet être pour qui vous pourriez vous damner sans hésitation ? C’est peut-être tout ça à la fois. C’est peut-être un ensemble de petites choses, au quotidien, qui fait que je suis heureux en fin de compte. Qui fait que je sens mon cœur battre à nouveau, comme après des années de léthargie. Je me réveille comme après un long sommeil, je reprends doucement vie. Mon monde retrouve ses couleurs et je réapprends à apprivoiser les sentiments. La solitude et la douleur. L’amour. La jalousie et le besoin. Tout semble si exacerbé, si puissant. C’est comme un raz-de-marée qui me submerge, qui me noie. J’ai parfois même l’impression de ne plus pouvoir respirer. De ne plus en être capable tellement c’est fort. Parfois, j’ai mal de ressentir autant de choses en même temps. Parfois, j’ai peur d’en mourir.
J’aimerais redevenir un enfant. Insouciant, libre. Heureux de la plus simple des façons. J’aimerais redevenir un enfant et retrouver la chaleur d’un foyer. L’odeur des plats cuisinés, la douceur de mon lit de garçon. Retrouver mon Angleterre natale. Ma langue, mes racines. Je hais pourtant tellement ma famille que ça n’a pas de sens que je pense toujours à mon pays. Mais je me sens comme incomplet, comme si quelque chose m’avait toujours retenu là-bas. Comme si un lien invisible me ramenait à Londres, quoique je fasse. I don’t belong anywhere. Mon cœur appartient pourtant à Paris, à la France – je le sais, je le sens. La France est ancrée en moi comme une marque au fer rouge, je sais que je ne pourrais plus quitter ce pays sans m’en sentir déchiré. Parce que j’y ai ma vie désormais, je me suis reconstruit ici. Mais je dois bien avouer que c’est surtout quand je me retrouve contre lui, ses bras autour de moi, les miens l’enveloppant étroitement, que je me sens véritablement chez moi. Et je devrais me pendre directement pour de tels propos qui ne me ressemblent pas. Mais la vérité, c’est que je ne me suis jamais senti comme ça auparavant. Comme si je retrouvais un second souffle, une nouvelle vie. Comme si j’étais là où je devais être, où je devrais être depuis longtemps. Comme un homme perdu en pleine mer qui rejoint enfin le rivage, qui aperçoit à nouveau la lumière du phare. C’est pourtant si dur d’y croire et d’espérer que cela continue, mais il suffit qu’il soit là pour que tous mes doutes se taisent, un à un. Pour que toutes mes angoisses perdent de leur sens, deviennent inutiles et superflues. Je suis bien, je suis moi. Est-il fou ou insensé de ma part de vouloir que cette sensation apaisante de bien-être continue encore longtemps ? Suis-je égoïste d’espérer que cela dure, encore et encore, jusqu’à sûrement étouffer d’amour et de bonheur ? J’aimerais, j’aimerais vraiment. Et pourtant, il y a des jours où je n’arrive pas à y croire. Je n’y crois plus. Où j’ai la seule envie de m’enfouir sous ma couette et de dormir à nouveau. De mourir encore une fois. Pourquoi ? Parce que c’est trop dur pour moi de juste être heureux. D’être simplement heureux. Je ne sais pas faire ça, être simplement heureux. À croire que je ne suis pas fait pour ça. À croire que j’ai cette capacité inouïe de tout faire foirer dès que quelque chose marche, fonctionne réellement. Self-sabotage.
Dernière édition par N. Aaron Parker le Ven 11 Mai - 1:49, édité 1 fois
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Sujet: Re: ▬ JOURNAL INTIME DE N. AARON PARKER ❝ les héros sont ceux qui magnifient une vie qu’ils ne peuvent plus supporter ❞ — jean giraudoux. Ven 11 Mai - 1:49
friday may 11th 2012
❝ we only said goodbye with words, i died a hundred times ❞ — amy winehouse, back to black.
Je crois que j’ai toujours connu la douleur, celle la plus simple, la plus crue aussi. Ce déchirement dans mes entrailles, ce trou béant creusé dans ma poitrine. La sensation d’être écartelé vivant, comme au Moyen-âge. J’ai toujours vécu avec ce sentiment au fond, comme un bourdonnement entêtant auquel on finit par s’habituer parce qu’il est là, tout le temps et partout. Parfois il m’arrive même de l’oublier un peu, de ne plus y penser. De me dire, d’espérer qu’il est finalement parti, lassé de me pourrir la vie. Lassé de me détruire petit à petit. Mais il revient toujours, plus fort, plus intense. Il s’accroche à moi comme un homme en pleine mer se cramponne à une bouée de sauvetage. J’ai l’impression qu’il m’étouffe, qu’il compresse mon cœur et mes poumons jusqu’à ce que mon souffle se bloque dans ma gorge nouée. C’est une sensation horrible, angoissante. C’est comme se voir mourir lentement, doucement. Douloureusement. Tu la sens qui envahit ton corps petit à petit, qui glace tes membres un à un. Tu as envie que ça s’arrête, qu’elle en finisse rapidement avec toi parce que c’est insupportable. Mais, sadique, elle fait durer le plaisir. Elle y va lentement et toi, tu dégustes. Tu as mal. Tu veux crever mais tu es encore en vie, assez pour tout ressentir jusque dans tes tripes. Et tu espères, tu pries pour que ce ne soit plus très long. Tu hésites même à finir le travail de cette salope parce que tu n’en peux tout simplement plus de toute cette souffrance qui te submerge comme des vagues brûlantes, comme une coulée de lave qui te calcine. C’est douloureux, n’est-ce pas ? Tellement que tu te dis que tu préfères crever directement plutôt que d’endurer ça une seconde de plus ; tellement que tu n’attends plus que la délivrance. Mais elle ne vient pas, elle se fait désirer parce que tu ne mérites pas d’être enfin libre. Tu ne mérites pas ça. Non, tu dois continuer de porter ta croix comme chacun de ces putains d’humains qui peuplent cette Terre. Sans te plaindre, sans geindre. C’est comme ça. Pourtant tu t’essouffles, tu te fatigues. Tu te traînes comme un boiteux, comme un éclopé. Comme un amputé de cette vie qui ne semble plus vouloir de toi et pourtant s’acharne à te garder encore un peu plus longtemps sans que tu comprennes pourquoi. Pourquoi elle ne t’achève pas, tout simplement ; pourquoi elle n’en termine pas une bonne fois pour toutes alors que toi, tu n’attends que ça. Pourquoi elle ne te laisse pas tranquille, en paix, juste le temps de rendre ton dernier souffle, la gueule ouverte comme un chien galeux, sur le pavé. Elle te doit bien ça, non ? Elle qui t’a malmené pendant toutes ces années ; elle qui ne t’a jamais laissé respirer. Elle qui t’a tué à petit feu, avec délice et sadisme. Apparemment, elle ne s’est pas assez amusée avec toi, les fils de la marionnette que tu es n’ont pas encore été coupés. Dommage. Le calvaire ne semble pas être terminé, pas pour toi en tout cas. Tu ne demandes pourtant pas grand-chose, juste que tout s’arrête, juste un peu de paix. Juste le temps de reprendre ton souffle ou bien de mourir pour de bon. Et c’est si dur de continuer. C’est si dur d’avancer, de garder l’espoir qu’un jour tout prendra fin pour de bon. C’est si dur de ne pas flancher, de ne pas supplier. À quoi bon ? Personne ne t’entend ; personne ne te voit. Tu as beau hurler, appeler à l’aide – personne ne répond. Ça ne sert à rien de vouloir qu’on vienne à ton secours, tu devras te démerder tout seul. As usual. Tu en as l’habitude, ne fais pas comme si ça te semblait insurmontable. Et puis, quelle importance ? Quelle importance que l’on te sauve. Tu es condamné, de toutes les façons. Pas la peine d’espérer. Hopeless. T’es fini.
Je me sens tellement stupide. Tellement honteux aussi. Je me sens si stupide d’avoir espérer qu’il me dise de revenir chez lui. Si stupide d’avoir attendu un foutu texto qui me dirait de faire demi-tour ; si stupide d’être resté dans ma voiture, juste à quelques rues de chez lui. Parce que j’espérais. J’espérais qu’il voudrait que je revienne. Que je passe la nuit avec lui. Mais je me suis trompé. J’y ai cru et je me suis fourvoyé. Parce qu’il ne m’a rien demandé, il ne m’a rien dit. Juste un vulgaire « Bref. Bonne nuit. » et je me suis retrouvé congédié. Viré de chez lui, retour chez moi. « Casse-toi. ». Comme un pestiféré. Faut-il vraiment que je sois si naïf ? Sûrement. Certainement – sans aucun doute. Maintenant, je n’ai plus qu’à reprendre la route et rentrer chez moi. Traînant mes espoirs déçus, ma solitude. Mon cœur lourd comme du plomb. J’ai l’impression de revenir en arrière, juste avant Hawaii. Quand je n’étais plus qu’une épave, que tout prenait l’eau. Était-ce si idiot de ma part de vouloir qu’il me retienne ? Qu’il me demande de revenir ? À croire que oui. Ou bien c’est moi qui en demande encore trop. Je ne sais pas – peut-être. Je devrais sûrement me contente de ce que l’on veut bien me donner, me laisser. Attendre sagement que l’on pense à moi, que l’on me remarque. Ne rien attendre des autres, arrêter d’espérer. J’ai pourtant toujours fonctionné comme ça mais j’ai eu la prétention de croire que ça changerait maintenant que je suis avec lui. J’ai eu la prétention de croire que je pouvais en demander un peu plus, que je pouvais me manifester, dire : « Hey, je suis là. Tu veux bien… juste m’accorder un peu de temps ? » et obtenir quelque chose en retour. Je me sens tellement con. Je me sens comme un enfant. Comme ce gosse que j’étais ; comme ce gosse qui attendait que ses parents fassent attention à lui. Comme ce gosse qui demandait juste un peu d’amour, rien de plus. Une chanson d’Amy Winehouse passe à la radio. « Back to black ». Mourir une centaine de fois. C’était sûrement ça. Chaque fois que j’avais senti mes espoirs s’envoler, mes rêves se faner comme une fleur, mon bonheur fondre comme neige soleil, ça avait été comme un petite mort. Mais ce n’est pas grave dans le fond, parce que la vie continue. Parce que demain sera un nouveau jour. Parce que c’est de ma faute. Parce que je n’ai pas encore retenu que je devais simplement me contenter de ce que l’on voulait bien me donner. Une fois que cette leçon sera intégrée, alors ça ira mieux. Pour moi, pour les autres. Pour tout le monde. Et je suis fatigué, si fatigué. Sleep tight, my Love. I do love you, no matter what. Peut-être que demain, ça ira mieux.
Mais on est déjà demain.
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Sujet: Re: ▬ JOURNAL INTIME DE N. AARON PARKER ❝ les héros sont ceux qui magnifient une vie qu’ils ne peuvent plus supporter ❞ — jean giraudoux. Dim 13 Mai - 2:13
sunday may 13th 2012
❝ the heart asks pleasure first ❞ — michael nyman, the promise.
J’avais presque oublié. J’avais presque oublié ce que ça faisait, la sensation que cela procurait. J’avais presque oublié ce que c’était que de jouer du piano. De m’abandonner à la musique, entièrement. De sentir les notes me faire vibrer, remuer chaque parcelle de mon corps. J’avais presque oublié à quel point ça me rendait aussi fébrile, aussi fragile. Aussi heureux. Plus de douze ans, ça faisait plus de douze ans que je n’avais pas touché un piano. Plus de douze ans que je n’avais pas joué. Plus de douze ans que j’avais laissé la musique de côté. Et je me rends compte à quel point ça m’avait terriblement manqué. Comment ai-je pu vivre sans elle ? Comment ai-je pu attendre si longtemps avant de reprendre ? Pourquoi ai-je eu si peur de m’y remettre ? J’ai redouté la douleur, j’ai redouté l’oubli. J’ai redouté les souvenirs que le contact des touches blanches et noires amènerait à mon esprit. Et je vois bien désormais que c’était stupide. Parce qu’il n’y a rien eu de tout ça. Pas de douleur, pas d’oubli, pas de mauvais souvenir. Rien d’autre que ce frisson agréable le long de mes doigts virevoltant sur le clavier. Rien d’autre que les pulsations de mon cœur s’accordant avec la musique. Mon ventre s’est tordu de délice, mes oreilles ont bourdonné. Ma poitrine a éclaté. Et ça m’a fait du bien.
u.c
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Sujet: Re: ▬ JOURNAL INTIME DE N. AARON PARKER ❝ les héros sont ceux qui magnifient une vie qu’ils ne peuvent plus supporter ❞ — jean giraudoux. Jeu 17 Mai - 17:27
thursday may 17th 2012
❝ lights will guide you home & ignite your bones & i will try to fix you ❞ — coldplay, fix you.
La douleur. Celle qui te déchire le ventre, lentement, doucement. Celle qui t’ouvre le bide, te sort les tripes pour les réduire en bouillie là, par terre, sur le bitume. Celle qui fait décrocher ton cœur de ta poitrine pour le faire tomber à tes pieds. Un cœur bousillé, un cœur usé. Un cœur brisé. T’as bien tenté de le réparer, de recoller les morceaux éparpillés un peu partout sur le sol mais c’est peine perdue. Tu auras beau user de toute la glue, de toute la colle forte, de tout le scotch de cette foutue planète, il ne sera jamais entier à nouveau. Il restera des parties manquantes, des trous, des cicatrices. Il ne sera jamais complet. Sauf si quelqu’un veut bien te donner un petit bout du sien. Tu ne demandes pas beaucoup, juste un peu. Parce que tous ces petits trous sont douloureux, mine de rien. Tu tentes bien de vivre avec, de continuer ta route mais c’est difficile. Parce que tu n’as plus la force de prétendre, de paraître. De sourire alors qu’en réalité, t’as juste envie de pleurer jusqu’à te dessécher comme un vieux pruneau. T’enfouir sous tes couvertures pour que le bruit incessant, assourdissant du monde dehors s’arrête un instant. Tu as mal à la tête, mal au ventre, mal au cœur. Mal. Tu veux juste que ça se stoppe. Que tu puisses appuyer sur le bouton ‘Pause’ de la télécommande de la vie lorsque tu as un peu moins mal. Juste pour pouvoir savourer pleinement ce petit instant de répit, de tranquillité. Tu regardes autour de toi et tu reçois le bonheur des autres en pleine figure. Et tu as la nausée. Ça te prend aux tripes, à la gorge ; c’est là, ça t’étouffe. Tu ne respires même plus, t’oses à peine bouger tellement ça te fait mal de juste vivre. T’es juste fatigué en fait, t’es juste épuisé de tous ces combats à mener. Tu espères que ça passe, tu espères que ça se clame ; alors tu attends en silence que la tempête s’en aille. Tu courbes le dos, tu t’accroches de toutes tes forces. Peu importe si tu n’en as plus vraiment le courage, tu ne veux pas lâcher prise. Tu lui donnes encore une chance à cette garce de Vie. Tu te dis que, merde, ça en vaut la peine, que tu peux pas abandonner si facilement. Tant pis pour les blessures, tant pis si tu te casses la figure, tu tiens bon. Tu t’acharnes. Parce que t’es idiot, t’es masochiste et t’espères. T’es comme un gosse avec des rêves plein la tête, idéaliste, sans te rendre compte que la plupart de ces espoirs finiront à la poubelle. Espoirs déçus, rêves trop grands. Tu te retrouves cloué au sol, les ailes brûlées d’avoir désiré voler trop près du soleil. Tu es cet Icare qui a perdu la vie en se pensant plus malin que les autres. Tu es cet être humain stupide qui veut toujours tout, tout de suite et que tout soit comme quand tu étais petit. Seulement t’es plus un gosse putain, pense à grandir. Il serait peut-être temps de te rendre compte que tu ne fais rien que t’enfoncer dans cette misérable existence que tu t’es créée. T’es carrément pathétique, tu sais ? T’es pathétique de te voiler la face comme ça, de refuser de voir la vérité en face. Tu pourrais ouvrir les yeux sur la réalité mais non, tu refuses. Tu te mets des œillères, tu te dis que tout va bien dans le meilleur des mondes et tu souris. Again and again. Jusqu’à ce que tes joues te fassent mal, jusqu’à ce que tu n’en puisses plus. Plutôt t’épuiser, te crever que de faiblir. T’es pas Superman pour rien après tout. On va t’user jusqu’à la corde, on va t’utiliser jusqu’à ce que le jouet soit définitivement cassé. Et tu laisses faire, tu acquiesces. Tu dis oui. À quoi bon protester ? Pourquoi refuser ? Personne ne t’entend.
Prostitué, catin. Pute. Tant de mots pour finalement décrire la même chose, pour te décrire. Tu le sais, tout le monde le sait. Tu as beau enrager qu’on te le rappelle, la colère annihilant toutes tes pensées, tu sais que c’est vrai. C’est ce que tu es. T’as baisé pour de l’argent, pour payer ton loyer. T’as baisé pour te sortir du merdier. Fier de toi ? Pas du tout. T’as plutôt honte au contraire, tu la sens qui glisse sur toi comme un serpent visqueux s’enroulerait autour de ton corps. C’est comme si t’avais marqué en gros, en caractères lumineux ‘Pute’ sur ton front. T’as vendu ton corps, poupée de porcelaine chiffonnée. Tu te sens sale, et toutes les douches du monde ne pourront pas enlever leurs marques sur ta peau. Peut-être que Ses mains pourront effacer les traces, peut-être que Sa bouche te lavera de toute cette crasse. Peut-être que Son corps réchauffera le tien. Tu as un peu l’impression d’être une personne bien dans Ses yeux, de ne plus être cet Escort/gigolo d’il y a quelques mois. Et quand Il te regarde, t’as la sensation que tout ça, c’est vraiment du passé, derrière toi, oublié ; quand Il te regarde, t’as chaud partout, t’as des crampes au ventre, t’as le cœur qui palpite. Quand Il te regarde, tu te sens vivant. Et au fond, t’as besoin de rien d’autre. Juste de Son regard posé sur toi pour te dire que t’es bel et bien là, qu’Il te voit, que t’existes pour de bon. Pour quelqu’un. Et t’as tout de suite ce sourire idiot sur tes lèvres, les yeux qui brillent. T’as l’estomac en vrac, t’as les jambes molles. Mais tu te sens bien, juste parce que Ses bras sont autour de toi. C’est stupide, non ? Tu as un peu l’impression de ne pas être vraiment heureux quand Il n’est pas là. C’est fou, c’est risible. C’est gamin. Seulement tu ne peux pas t’en empêcher. T’es trop amoureux pour ça et quand Il est là, plus rien d’autre ne compte sinon ce Lui et toi. Ta relation avec Lui connait des hauts et des bas, tu en crèves parfois de douleur mais tu sais aussi qu’Il est le seul à te faire sentir aussi vivant, entièrement, pleinement, jusque là. Il est le seul à combler ce vide en toi. Et pour tout ce qu’Il te fait ressentir, ça vaut la peine que tu continues de survivre. De toute façon, Il te ramènera à la vie si tu viens à crever - à moins que ce ne soit Lui qui te tue. You can kill me if you want to, I don’t mind dying from your hands.
Merci de faire partie de ma vie.
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Sujet: Re: ▬ JOURNAL INTIME DE N. AARON PARKER ❝ les héros sont ceux qui magnifient une vie qu’ils ne peuvent plus supporter ❞ — jean giraudoux. Ven 15 Juin - 13:41
friday june 15th 2012
❝ what can you do when your good isn’t good enough & all that you touch tumbles doown ? ‘cause my best intentions keep making a mess of things, i just wanna fix it somehow. ❞ — glee cast, get it right.
Je suffoque ; je ne respire plus. Petit à petit, mon cœur s’arrête de battre. J’entends sont rythme qui ralentit, doucement. Lentement. C’est comme sentir la mort arriver pas à pas. La sentir prendre possession de mon corps. J’ai froid ; je suis glacé je crois. J’ai beau m’enfouir sous mes couvertures, rien ne semble parvenir à me réchauffer. Je reste gelé. Inerte. Je ne sais même plus si je suis capable de bouger - il le faut bien pourtant pour répondre à ses putains de messages de haine et de colère. Ma poitrine se déchire, elle s’écartèle sous le martellement de ses mots qui font mal. Et ils s’infiltrent en moi, petit à petit. Me pénètrent. Elle a sûrement raison. Je n’ai pas été à la hauteur, j’ai merdé. Je n’ai pas été un bon meilleur ami, je n’ai pas même été un ami tout court. Juste un lâche, un fuyard. Une perte de temps, comme elle dit. Et je comprends finalement qu’elle a raison. Je n’ai jamais été capable de lui montrer qui j’étais vraiment, je n’ai pas été là quand elle a eu le plus besoin de moi ; j’ai trompé, humilié Cassandre ; j’ai abandonné Albane, seule pour élever sa gamine depuis sa sortie de la maternité ; Wendy a disparu, je ne sais où, depuis je ne sais quand ; et je dois sûrement être nul dans le rôle du petit-ami puisque Grayson - après tout un discours sûrement fait pour me rassurer sur ma nullité et ma vanité - semble me fuir comme la peste. Le point commun à tous ces faits : moi. Moi et ma capacité à bousiller tout ce que je touche ; moi et ma faculté à foncer dans les emmerdes tête baissée. Moi et ma prétention de pouvoir aider le monde entier alors que je ne suis pas même capable de m’occuper de moi. C’est d’un pathétique… Pathétique parce que je suis comme un petit garçon, perdu. Apeuré. Je ne sais plus quoi faire ni où aller. Vers qui me tourner. J’ai la sensation étouffante d’être seul, tout seul. Abandonné. Et toute ces questions qui tournent et tournent dans ma tête, sans me laisser une seule minute de paix. Des pourquoi, des comment, des quand. Pourquoi est-ce qu’il ne répond pas ? Pourquoi suis-je incapable d’affronter mon ex ? Pourquoi ne puis-je pas récupérer la femme de ma vie ? Comment faire pour que tout s’arrange ? Comment agir pour faire les choses bien pour une fois ? Comment me débrouiller seul sans tout foutre en l’air à nouveau ? Quand est-ce que je le reverrai ? Quand est-ce qu’il me reviendra ? Quand est-ce que je serai enfin heureux ? J’y ai cru, putain. J’ai cru à toutes ces conneries. J’ai cru à notre histoire. Nos sentiments. J’ai cru en ses mots. Naïf, j’ai pensé que tout finirait comme dans un de ces contes de fées de merde qui vous bassinent de stupidités à longueur de temps. J’y ai cru. Parce que j’ai touché du bout du doigt le bonheur, le vrai. Malgré les épreuves, les difficultés, j’ai pas lâché prise. Je suis resté. J’ai tenu bon, la tête hors de l’eau et je me suis débattu contre les vents et marées. Mais voilà, tout ça n’est plus qu’un vaste désert désormais. Je ne suis plus qu’un champ de ruines. Again. Et le seul qui pourrait à nouveau me réparer est devenu silencieux après une superbe déclaration d’amour. Tissu de mensonges ou vérité ? Aujourd’hui je ne sais plus. J’ai besoin de lui et il n’est pas là. Il m’avait pourtant promis. Et je suis seul, comme un idiot, à espérer un signe de sa part. Un rien, un tout petit rien. Mais rien ne vient. Je tourne en rond comme un lion en cage, prie pour que le boulot afflue jusqu’à me faire tomber d’évanouissement. J’en ai assez. Assez de ne plus savoir comment respirer. Assez de n’avoir mal à en crever, tout le temps. J’ai beau me démener, me défoncer pour tout le monde, rien n’est jamais assez bien. Jamais. Et je n’arrive pas à comprendre où je me suis trompé. Je suis fatigué. Las. J’ai envie de disparaître. J’ai envie de tout planter pour m’enfouir sous mes couettes et chialer comme le gosse paumé que je suis. Vingt-huit ans et ma vie est un gros bordel. Vingt-huit ans et je ne vaux rien. Bordel, mon père avait finalement raison. Une erreur de la nature, un raté. Tout ce que j’ai jamais fait de bien dans la vie, c’est baiser. À mon âge, on est marié, on a peut-être même un enfant ou deux. Moi… Moi, je n’ai plus de famille et celle que j’avais cru avoir est partie en fumée pendant une putain de soirée au cirque. Aujourd’hui, il n’y a plus rien. Rien. Je suis complètement vide et je ne sens que ce gouffre béant à l’intérieur de ma poitrine. Je suis toujours aussi gelé. Et je me sens pitoyable d’avoir envie de chialer toutes les cinq secondes. Chialer à m’en dessécher. Chialer jusqu’à en crever.
It’s over… ?
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