C'est dingue mais cette chanson résume parfaitement mon état d'esprit actuel. Dire que je suis perdue serait un bel euphémisme. Mon petit monde s'est en grande partie écroulé le week-end dernier, quand Lumen a eu la gentillesse de m'avouer qu'elle et Cesar avaient couché ensemble. Enfin... J'ai deviné la plus grande partie de l'histoire. Cesar et Lumen. Faut croire que lui non plus n'arrive pas à se défaire de ses vieux démons. Et ensuite il vient me faire des reproches...
Ca m'a fait mal. Evidemment. J'ai eu l'impression qu'on m'arrachait le coeur pour l'écraser soigneusement et me le recoller tel quel dans la poitrine. J'ai encore mal aujourd'hui. J'ai souvent envie de pleurer, pour un oui, pour un non. En repensant à tout ça, surtout. J'ai dit que je lui pardonnais, mais en réalité je lui en veux toujours. Je suis surtout fatiguée. Toute la situation m'épuise. Aimer Cesar m'épuise parce que je ne sais jamais de quoi sera fait demain. Demain, il pourra aussi bien être complètement amoureux que péter un câble pour une raison obscure. Mais je l'aime.
Plus que tout et à jamais, bébé. Je l'aime. Et ça me fait peur. Parce que je l'aime beaucoup trop. A crever. Ce n'est pas normal. De toute façon, rien n'a jamais été normal dans ma vie amoureuse, je ne vois pas pourquoi ça changerait maintenant.
Dans ce genre de situations, mes parents me manquent. J'aimerais pouvoir m'effondrer sur l'épaule de ma mère et pleurer encore et encore, comme quand j'étais petite. Mais non. Je dois rester forte. Tenir droite. Pour que Cesar ne se pose pas de questions. Pour ne pas alarmer Aaron, Sephora, Winston et tous ces gens qui s'occupent de moi. Est-ce que je le mérite ? J'en doute. Je n'ai rien su faire d'autre que semer ma merde autour de moi. Faire connerie sur connerie et ensuite aller pleurer dans leurs bras parce que je n'en assumais pas les conséquences. Les laisser me rassurer et me bercer de douces illusions alors que je savais pertinemment que tout était de ma faute. Tout est encore de ma faute aujourd'hui. Il n'y a que moi, moi et ma putain de culpabilité.
Albane, tu n'es qu'une gamine.
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Elle est belle. C'est la plus belle de toutes, le plus magnifique bébé de cette fichue maternité. Cinq heures de travail, l'impression d'avoir les tripes arrachées, mais bon sang ce qu'elle est belle. Je l'aime. Je veux la protéger, sang de mon sang, chair de ma chair, c'est elle que j'ai portée pendant huit mois et demi, c'est elle que j'ai mise au monde. Je ne sais absolument pas comment définir ce que je ressens pour ma fille. C'est plus que de l'amour, c'est de l'adoration inconditionnelle. Je sais que je serai toujours là pour elle. Quoi qu'il arrive, quoi qui se passe, peu importe l'heure ou le lieu. Je serai là. Pour l'aider, la protéger. Lui donner tout ce dont elle a besoin. Bon sang. Ca me parait d'un naturel désarmant pourtant je me retrouve absolument incapable de décrire ce sentiment que j'ai quand je vois ma fille. Elle est belle. C'est ma petite merveille. Mon petit miracle. Je suis épuisée mais je n'arrive pas à la lâcher. Je l'ai installée sur ma poitrine. Elle dort et je l'observe depuis tout ce temps. C'est ma petite perle. Elle m'a complètement embobinée.