Les yeux rivés sur l'horloge qui ne cesse d'avancer alors que le sommeil fuit. Trois heures du matin. Jack, entendu à mes côtés se fou à gesticuler une nouvelle fois et me repousse encore un peu plus vers le bord du lit. Lasse de lui mettre des coups de coude pour le faire reculer, je me lève juste à temps pour ne pas m'écraser sur le parquet. "Même quand tu dors t'arrives encore à me faire chier. Vraiment t'es fort Stride." Soupir. Je m'assois sur le bord du lit et l'observe un long moment. Je connais très certainement plus de chose à son sujet que n'importe qui et pourtant, il reste encore un mystère. Des questions sans réponse et lorsque j'en trouve enfin, elles ne font que soulever encore plus de questions. Il y a cette barrière entre nous, ces limites qu'on se pose. Il ne pose pas de question, j'en pose pas non plus. J'ai souvent l'impression de connaître ce type avec qui je partage une passion aussi attirante que dévorante. Imprévisible et instable. Deux adjectifs qui lui colle à la peau. Je déteste le premier, quant au deuxième, il est pas fait pour me rassurer. J'dois trouver des réponses. Je me relève lentement et à pas feutrer, j'enfile un jeans, un tee-shirt et une veste en cuir. La seule personne capable de me fournir des réponses, c'était son frangin dont j'avais appris depuis peu l’existence. Encore un détail que j'ai du apprendre par moi-même. Quelques minutes plus tard, j'étais dans la froideur de la nuit à traverser les rues de Paname. Je regarde une nouvelle fois l'adresse. ça devait être juste ici. Fine. Maintenant comment expliquer à un type qui me connais pas que j'me pointe à une heure aussi tardive chez lui. Un sourire amusé se dessine sur mon visage. Sadisme quand tu nous tiens. Ni une , ni deux, je choppe la gouttière et grimpe jusqu'à la première fenêtre. Encore une fois, je joue au con. Le bout de mes doigts se glissent dans l’entrebâillement de la fenêtre, mes muscles se tendent pour la soulever. Je pénètre directement dans la chambre que je balaye du regard. C'est sûrement lui allongé dans le pieu. Sourire. Again. J'allume une cigarette et je me laisse tomber dos sur le lit. "Stride second du nom. Wake up ! "

Une putain d'journée d'merde, en gros. J'arrive chez moi, je me laisse tomber sur le canapé et puis j'reste là une bonne demie-heure, trop crever, trop lâche pour aller jusqu'à mon lit. Pas un son, même pas la télé d'ouverte, rien. Tellement rien que ça me stresse. Je me décide à finalement me lever, j'traîne les pieds jusque dans ma chambre, j'retire lentement mes vêtements (genre, j'me fais un strip à moi-même, haha. non.) sauf mon boxer, puis je me loge sous mes couvertures. « Bonne nuit, Stride. » J'soupire. « Mais ta gueule! » Il y a des jours pires que d'autres, et ces temps-ci, j'avais eu quand même la paix concernant ces stupides voix. Cependant, ces derniers jours, depuis qu'j'avais vu mon frère .. C'était carrément l'délire dans ma tête. Au moins, j'me dis que ce n'est que des voix, que je n'imagine tout de même pas des personnes. Je ferme les yeux, puis je m'endors instantanément. Bon, peut-être pas instantanément, mais après quelques minutes, ahem. J'suis pas Chuck Norris non plus. Bref, je m'endors, bordel, c'est simple. T'sais, le genre de sommeil parfait après la genre de journée dégueulasse? Ouais, exactement ça. Eh puis .. Mon inconscient sent un truc à côté d'moi, un poids, une pression. Mon inconscient super intelligent qui est trop con pour se souvenir de ma super journée d'hier me dit que c'est simplement une fille que j'ai ramené pour un petit one night de rien du tout. Haha. Si seulement. « Stride second du nom. Wake up ! » L'inconscience laisse place à la conscience. Mes yeux s'ouvrent d'un coup, j'me lève violemment comme si ma vie en dépendait, j'ouvre rapidement la lumière, puis .. « BORDEL! DEPUIS QUAND T'ES RÉEL?! T'AS PAS L'DROIT PUTAIN! TU M'EMMERDES DÉJÀ ASSEZ AVEC TA VOIX, VIENS PAS M'FAIRE CHIER AVEC UN CORPS, EN PLUS! » Un putain d'beau corps, disons-le. Ça y est. J'suis .. Vraiment schizo, vraiment, c'est même plus des voix, c'est .. rendu vrai à ce point-là. Mais non Madd', voyons. Ce mec, il est réel. Alors, pourquoi, POURQUOI il sait mon nom alors que je ne l'ai jamais vu, pourquoi il est au milieu de ma chambre alors que ma porte est verrouillé, pourquoi il est si sexy?! « Là, franchement, t'exagères! DÉGAGE! » Je ferme la lumière, puis je l'ouvre de nouveau la seconde d'après, en me disant qu'il aura peut-être disparu. « J'ai dit .. Dégage ! » Je ferme encore la lumière, puis l'ouvre encore. Comme un imbécile en boxer qui improvise un rave party dans sa chambre en flashant les lumières le plus rapidement possible.

Je l'observe détaler comme un lapin jusqu'à l’interrupteur. La lumière aveuglante agresse mes yeux qui venaient de s'habituer à l'obscurité. Réflexe, je ferme un instant les yeux en râlant. Bordel, ce qu'il peut-être chiant lui aussi. « BORDEL! DEPUIS QUAND T'ES RÉEL?! T'AS PAS L'DROIT PUTAIN! TU M'EMMERDES DÉJÀ ASSEZ AVEC TA VOIX, VIENS PAS M'FAIRE CHIER AVEC UN CORPS, EN PLUS! » J'hausse les sourcils, surpris. Dire que je savais pas à quoi m'attendre en venant ici, prends soudainement tout son sens. Aussitôt je remets ce masque impassible qui me colle à la perfection. « Là, franchement, t'exagères! DÉGAGE! » J'me marre à l'intérieur. Si on m'avait dit que j'devais m'attendre à CA, je l'aurais pas cru une seule seconde. Et voilà qu'il s'amuse avec la lumière. "Bordel, arrête de jouer au sapin de noël, t'as passé l'âge non?" J'me relève sur mes deux jambes et je m'approche de lui, tel un prédateur filant doucement sur sa proie. « J'ai dit .. Dégage ! » J'avance encore un peu plus pour prendre sa main sur l’interrupteur et la dégager d'un coup sec. " T'es encore plus cinglé que Jack. C'est de famille on dirait. " J'esquisse d'un sourire carnassier. D'un geste vif, ferme sans pour autant être brute, je le repousse dans le lit et éteint cette fois-ci la lumière. " Maddox, sans aucun doute. On doit parler toi et moi. Tiens toi donc un peu tranquille" Je parle d'une voix douce, mais avec cette perpétuelle pointe d'arrogance et de mépris. J'ai aucune idée de la nature de ses relations avec Jack, et je tiens pas à ce que celui-ci sache que j'suis venu voir son frangin. Autant jouer les cartes qu'il me donne. " T'es pas content de foutre enfin un visage sur une voix mon beau ? Tu sais très bien que j'ai aucune envie de m'en aller. J'serais toujours là" Je pointe son crâne avec mon doigt et lâche un rire presque dément. La situation m'amuse, tellement que je ne regrette pas d'avoir fait cette petite escapade nocturne. J'me demande combien de temps ça va lui prendre avant de voir que j'suis pas le produit de son imagination. Vu comment il est atteint, certainement longtemps. J'me surprends à le dévisager de haut en bas. Sexy. Dans les gênes Stride aussi on dirait. " T'es cinglé depuis combien de temps Maddox ? " Éclaire de lucidité, il me semble avoir vu ce type sur la cassette de Jack. Il avait donc participer au massacre lui aussi ? Dans ce cas, jouons un peu. " Depuis le bain de sang avec ton frangin ? Aller, avoue le enfin, ça t'as excité. "

« Bordel, arrête de jouer au sapin de noël, t'as passé l'âge non? » J'me fige. J'sais pas comment réagir, je ne veux pas être ce type totalement cinglé qui imagine des gens dans son appartement. Ce genre de chose, ça n'arrive que dans les films. Comme les massacres. « T'es encore plus cinglé que Jack. C'est de famille on dirait. » Jack .. Jack .. Jack ?! Mon FRÈRE? « MOI, PLUS CINGLÉ QUE JACK?! Tu m'en as dit, des choses, mais celle-là, c'est la meilleure! » J'suis insulté, grave. Cette voix avait l'habitude de me faire chier, mais elle me faisait chier parce qu'elle existait, pas à cause de ce qu'elle disait. Maintenant, si elle commençait à m'gaver en me disant que j'étais pire que mon frère, .. J'sens sa main m'propulser sur mon lit. Un instant .. Un instant! Pourquoi .. Pourquoi l'fruit de mon imagination est capable de m'pousser sur un lit? J'suis quand même pas cinglé au point de me faire tomber moi-même sur mon lit .. C'est n'importe quoi .. Il fait noir, il a fermé la lumière .. J'déteste le noir .. Dans ce genre de situation. « Maddox, sans aucun doute. On doit parler toi et moi. Tiens toi donc un peu tranquille. » J'ai des gros points d'interrogations dans les yeux, j'ai jamais eu besoin de parler avec cette voix, car elle sait déjà tout, évidemment. « T'es pas content de foutre enfin un visage sur une voix mon beau ? Tu sais très bien que j'ai aucune envie de m'en aller. J'serais toujours là. » Il pointe mon cerveau, je .. « T'es cinglé depuis combien de temps Maddox ? » « Tu l'sais depuis combien d'temps j'suis cinglé, imbécile. J'voudrais bien que tu foutes le camp. » J'vais devoir aller consulter .. Vraiment. Pour de vrai. Officiellement. Va m'falloir une médication. Va falloir que je m'avoue vaincu, cinglé aux yeux d'la société. « Depuis le bain de sang avec ton frangin ? Aller, avoue le enfin, ça t'as excité. » Des images. J'revois toute la scène dans ma tête. J'ai envie d'gerber. Je met mes mains dans mon visage, j'respire rapidement, j'ai chaud. J'veux pas penser à ça .. Je .. « T'as pas l'droit .. Tu peux pas me parler de ça .. T'as pas l'droit .. Parle moi de la température toute la nuit pour me faire chier, pour pas que j'dorme, parle de tous les sujets du monde, mais parle JAMAIS DE ÇA! et NON ça ne m'a pas excité, tu l'sais, tu l'sais à quel point j'suis traumatisé.. » Je pose ma tête contre mon oreiller. Je le regarde, dans la noirceur. « Laisse-moi dormir, maintenant .. » Sang. Massacre. Sang.

Je réalise que le seul point comment que Jack à avec ce type, c'est qu'ils sont bandant tous les deux. Et là encore, de manière totalement différent. Bon y'a peut-être ce côté un peu malade mental, mais mise à part ça, ils avaient l'air d'avoir un caractère totalement opposé. Jack, l'impassible connard. Et Maddox le trouillard naïf. Et on me servait les deux sur un plateau d'argent. C'était bien trop tentant pour pouvoir y résister, puis l'adage disait bien ; Le seul moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder. Vraiment, le type qui a dit ça un jour avait comprit tout à la vie. « T'as pas l'droit .. Tu peux pas me parler de ça .. T'as pas l'droit .. Parle moi de la température toute la nuit pour me faire chier, pour pas que j'dorme, parle de tous les sujets du monde, mais parle JAMAIS DE ÇA! et NON ça ne m'a pas excité, tu l'sais, tu l'sais à quel point j'suis traumatisé.. » Touché en plein dans le mile. Un foutu sourire sadique se glisse sur mes lèvres. Le genre de sourire de psychopathe complètement taré. Au fond, j'devais pas être mieux qu'un question mental. Non j'avais pas de voix dans ma tête avec qui partager mes souffrances, mais ça m'faisais presque jouir de faire souffrir quelqu'un. Vous savez, quand on part à la chasse. La traque, on s'fait discret, et d'un coup on frappe au bon moment et on abat alors la bête. Bah c'est la même chose, ajoutons juste une mort lente et douloureuse qui vous fait finalement toucher le fond du fond. Voilà, vous l'avez mon orgasme. « Laisse-moi dormir, maintenant .. » Patience. J'viens seulement de commencer. Je tire sur ma cigarette une nouvelle fois, seule la braise qui la consume éclaire mon visage quelques secondes. Je le pousse une nouvelle fois, avec plus de violence, pour l'allonger sur le lit. Je me mets à califourchon sur lui. " Et si j'étais pas cette voix. Si t'étais simplement en train de rêver ? " Je glisse le bout de mes doigts le long de son torse, et de l'autre main, je tire une dernière taff. Un sourire se dessine de nouveau sur mes lèvres, et j'écrase ma clope sur son torse. " Hé bien non, tu rêves pas on dirait. Seconde hypothèse. " Je jette ma clope plus loin. " J'suis juste un putain de cambrioleur pas franchement discret. "Je balaye la pièce du regard avant de reposer mes yeux sur lui. "Non plus, y'a rien à voler ici et j'connais bien trop de choses sur toi." Je me penche lentement vers lui, jusqu'à pouvoir lui murmurer lentement. " Alors qui suis-je ? "

Il me pousse davantage violemment, et se met en califourchon sur moi. J'délire .. J'délire .. J'suis carrément fou .. J'suis vraiment cinglé .. « Et si j'étais pas cette voix. Si t'étais simplement en train de rêver ? » Il promène ses doigts sur mon torse, j'commence à délirer, en fait, j'délire déjà. Il écrase sa cigarette contre mon torse, j'reste figé, même si ça brûle, même si j'ai envie d'lui en coller une. « Puuuutainnn ! » Et là, j'imagine la scène, vu de l'extérieur. Si c'est vraiment l'fruit de mon imagination, .. J'suis entrain de m'écraser une clope dessus?! « Hé bien non, tu rêves pas on dirait. Seconde hypothèse. J'suis juste un putain de cambrioleur pas franchement discret. » C'mon frère. C'mon frère qui l'a envoyé pour me faire flipper. Je ne bouge pas, je fixe le moindre de ses mouvements, j'reste silencieux. C'quoi, il a un flingue, un couteau, il va m'saigner? « Non plus, y'a rien à voler ici et j'connais bien trop de choses sur toi. » Des choses sur moi? « Qu'est-c'que tu sais, vas-y, dis-moi. » Il s'penche vers moi. J'sens son souffle contre mon visage. « Alors qui suis-je ? » Un mec vachement sexy qui s'amuse à m'faire flipper. Un mec qui vient de ma tête? Une vraie personne?! La réalité, l'imagination? J'le pousse violemment pour le dégager de là. J'passe à deux doigts de lui en coller une, mais j'arrête avant, je stoppe mon poing dans les airs, simplement parce que j'veux pas qu'il saigne, parce que j'ai horreur du sang. J'me sens extrêmement mauviette. Nul. Faible. Je redescend mon poing nerveusement, j'regarde ailleurs, j'me sens comme un putain d'faible, un trouillard, mais c'est c'que je suis. Je fini par le regarder dans les yeux avec rage. « Dis-moi qui t'es. Maintenant. J'en ai marre de jouer. » J'panique, putain. Et pis .. Et pis merde. J'sais pas quoi faire. J'regarde encore ailleurs, parce que j'supporte pas son regard. J'supporte pas de ne pas savoir si c'est moi qui délire ou non. Et j'sens mes yeux devenir humide. Non.. Non. Putain, non. Pas ça. Pas maintenant.

La réalité. Le fantasme. Les rêves. L'imagination. Peu importe. D'une manière ou d'une autre ils sont tous liés. J'le regarde dans les yeux. Il est perdu. J'me demande à quoi il pense à ce moment là. Il a la trouille. ça j'peux pas un douter une seule seconde quand j'regarde ses traits figés par la peur. Voilà pourquoi il ne faut jamais montrer ses sentiments. Surtout lorsqu'on a en face de nous un type qui va pas hésiter à profiter de cette situation. Et bordel, ce que ce monde était pleins de types dans ce genre là. « Qu'est-c'que tu sais, vas-y, dis-moi. » Je lui souris pour simple réponse. Comme si j'allais lui laisser entendre ce qu'il demande. Enfin il réagit. J'me retrouve un peu plus loin sur le lit. Allongé. J'vois son poing arriver vers moi mais j'esquisse pas du moindre geste. Aller, Stride, frappe. Montre moi de quoi tu es capable. « Dis-moi qui t'es. Maintenant. J'en ai marre de jouer. » Décevant. Pitoyable. Franchement, c'est limite si j'ai un doute sur son patrimoine génétique. J'prends son poing fermement et serre ma main dessus en le baissant. "Du calme Stride." Ma voix n'est plus qu'un murmure délicat. Totalement contradictoire avec mes gestes. J'me redresse, relâche la pression sur sa main et j'me remets à califourchon sur lui. " T'sais, c'est encore pire si tu luttes. J'veux pas te faire de mal, après tout j'le peux pas. J'suis qu'une voix dans ta putain de tête." Je me penche pour l'embrasser, j'effleure ses lèvres légèrement et me redresse. "Rien n'est réel. T'es en train de délirer vieux. J'ai juste quelques questions à te poser et après j'vais disparaître. C'est pas compliqué ce que j'demande. Tu te tiens tranquille, tu réponds et j'me casse sans dégât." Je l'observe un instant avant de reculer et de m'asseoir sur le lit. "Bien. Ton frère a tiré une balle sur d'une blonde, le jour du massacre. C'était qui ?" Jalousie d'abord. J'enchaîne sur une question. " C'est quoi tes relations avec lui ? T'as pas l'air de le porter dans ton coeur. "

« Du calme Stride. » Il reprend sa position sur moi. J'me sens dominé, parfois, j'me demande si j'ai des couilles. Pitoyable. J'suis tellement pitoyable. « T'sais, c'est encore pire si tu luttes. J'veux pas te faire de mal, après tout j'le peux pas. J'suis qu'une voix dans ta putain de tête .» Alors, c'est vraiment elle .. C'est vraiment la voix. C'est vraiment un mec qui est dans ma tête. Il se penche, et se rapproche plus que la dernière fois. J'sens ses lèvres sur les miennes, mais à peine. Sans plus. Pourquoi il fait ça? C'quoi, j'suis rendu tellement désespéré concernant l'amour que j'suis entrain d'm'inventer un mec qui m'séduit? Pourtant j'suis pas désespéré. Cinglé, certes, mais pas désespéré. « Rien n'est réel. T'es en train de délirer vieux. J'ai juste quelques questions à te poser et après j'vais disparaître. C'est pas compliqué ce que j'demande. Tu te tiens tranquille, tu réponds et j'me casse sans dégât. » Pourquoi il fait exprès pour faire ramener les souvenirs à la surface, hein? J'en reviens toujours pas. J'y crois pas. J'délire. J'le repousse tranquillement, parce que j'ai pas envie d'me battre avec lui. De toute, il me l'a dit, il ne peut pas m'faire de mal. Je me lève, alors qu'il est assis sur le lit. « Bien. Ton frère a tiré une balle sur d'une blonde, le jour du massacre. C'était qui ? » Les images reviennent encore dans mon cerveau. J'ferme les yeux. J'ouvre la lumière, j'ouvre aussi la porte. « Sa pote. Sa meilleure pote. » C'est entre autre pour cette raison que j'avais autant peur de mon frère. Il était capable de tirer sur sa meilleure pote. Il devait certainement être capable de faire saigner bien comme il faut le frère qu'il déteste. J'attrape une serviette sur mon bureau, j'enlève mon boxer. « C'est quoi tes relations avec lui ? T'as pas l'air de le porter dans ton coeur. » Scène sanglante. Une douche froide. Maintenant. « J'le déteste. » Je me dirige vers la salle de bain. « C'est l'pire connard qui puisse exister. Ça répond à ta question? » J'entre dans la salle de bain puis j'ouvre la douche.

« Sa pote. Sa meilleure pote. » Trop vague. Sa meilleure pote, pourtant tout ce qu'elle a trouvé à faire avant de crever, c'est de lui cracher à la gueule qu'elle l'aimait. Et lui ? Est-ce qu'il serait aussi capable de me buter comme Skeleton a pu dire ? C'était une chose que j'devais vérifier, par tous les moyens. Jusqu'où il est capable d'aller par la colère ? Et voilà qu'une nouvelle réponse en soulève un tas d'autre. Je m'occuperais de Jack plus tard. « J'le déteste. » Je l'imagine bien sur les lieux du massacre. Déjà si j'lui faisait peur simplement en m'amusant un peu à torturer son esprit, j'imagine ce que ça a dû être pour lui. Bordel, qu'est-ce qui a pu passer par la tête de Jack pour ramener son petit frère avec lui. « C'est l'pire connard qui puisse exister. Ça répond à ta question? » Ouais j'suis au courant, ton frère est un gros connard, ça j'avais remarqué depuis un bail. Et non, ça répond pas à ma question une nouvelle fo... Je relève le visage pour le voir nu. Mauvais signe. Très mauvais signe. Non j'peux pas. Tu peux pas putain ! J'me lève et je le suis jusque dans la salle de bain. " Pourquoi il t'a emmené là bas avec lui ? " On repart sur le sujet de base. Au moins un truc qui peu m'faire penser à autre chose que son corps nu sous la douche. Bordel, ce que l'interdis peut être foutrement tentant. C'est pas une nouveauté, sur ce plan là j'suis qu'un faible. J'craque trop souvent. C'est peut-être pour ça que j'ai jamais été fidèle. Sauf à Jack. Putain si il savait, il allait me buter. Oh gosh... A coup sûr, il allait se foutre dans une putain de rage. Ou alors il allait jouer le connard dénué de sentiment. Une aubaine. Une putain de perche que j'peux décemment pas laisser filer. Je me dézappe et entre sous la douche. "J'crois que t'aurais jamais du faire ça." Mes mains se glissent sur sa taille et je l'attire contre moi pour violer ses lèvres. Son cou. Son torse. Je le plaque contre la paroi de la douche. Jéricho, tu fous quoi merde ? Et Jack ? Tu vas lui faire le plaisir de tout foutre en l'air pour une partie de baise avec son frangin ? Je l'embrasse encore, ma langue vient caresser la sienne. Fiévreuse. Avide de sensation. Fais chier, repousse moi connard.

J'aurais pas de réponse de sa part non plus. Il me restait l'option de demander à Jack. C'était simple. Il me donnerait peut-être ce que j'veux. Mais c'était inconcevable que j'lui pose ce genre de question. J'sais même pas pourquoi. C'est con pourtant. Peut-être parce que j'devrais aussi répondre aux siennes et que j'en ai pas la moindre envie. Hé dude, ce soir on passe la soirée à s'expliquer pourquoi on est aussi cinglé ? Et tout ça devant un bon thé bien chaud. Funny.

Sauf que là, j'vais juste baiser son frangin parce que j'peux pas me reculer de lui. Parce que j'ai encore une fois envie de tout détruire. Tu le savais Stride. Tu savais comment j'étais, merde. C'est comme toi, j'savais à quoi m'attendre. Enfaîte je m'attendais à rien avec toi. Tu peux pas m'en vouloir ? Si ? Oh fuck. Voilà que l'autre se fou à me caresser, et m'embrasser. J'aurais tout le loisir de regretter après. Pour l'moment j'ai juste envie de le baiser. Je lui mordille légèrement la lèvre, mes mains se font plus audacieuses et baladeuses. Je découvre son corps avec un plaisir non dissimulé. « J'peux pas baiser dans l'vide, c'est n'importe quoi .. » La chaleur de son corps disparaît. Douche froide dans tout les sens du termine. Putain mais JE FOU QUOI ?! Je me recule aussi de lui, le plus loin possible jusqu'à me coller sur la paroi opposées. « J'voue un culte à mon cerveau d'avoir créé un truc aussi chaud qu'toi . » Hahahahaha. Très drôle Maddox. T'as même pas idée qu'on vient de signer notre arrêt de mort à tout les deux. J'sors de la douche sans un mot, et j'mets mes vêtements à la hâte. J'prends même pas le temps de me sécher. " Putain de merde. Tu gardes ça pour toi. De toute façon j'te vois pas le répéter à quelqu'un que t'as... Baiser avec toi même." Je lui jette un regard froid. " Oh, encore une chose. Y'a rien de mal à se masturber pour un gamin de ton âge." Sourire moqueur. Puis je disparais de chez lui. En passant par la porte cette fois.