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| Sujet: You liked to play with darkness. Ϟ maddox Jeu 17 Mai - 20:37 | |
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Six jours, ou peut-être moins. J'sais pas, j'sais plus, mais j'm'en balance. La douleur que je ressens n'a jamais été aussi forte. 70, 71, 72, 73 … j'compte chacun de mes pas pour tenter d'oublier la source du bordel qui m'habite. Mon corps est tremblant mais j'vais m'y tenir, j'vais pas lâcher prise. Non. C'est pas une putain de crise de manque qui va avoir raison de moi. Les gouttes de transpiration coulent sur ma peau, j'enlève mon t shirt pour tenter de respirer et trouver un peu d'air frais. La chaleur augmente encore. J'me précipité vers la fenêtre de la chambre que j'ouvre comme un malade. L'air frais de la nuit vient caresser mes poumons mais ne parvient pas à briser la bulle d'agonie dans laquelle je suis enfermé. Ca va aller, ça va aller … mon cul. Après avoir refroidit la moitié de l'appartement j'me dirige vers la salle de bains pour me mouiller le visage d'eau glacé. Lorsque je lève le regard, j'croise mon reflet dans le miroir. Merde, j'fais pitié. Le coup de poing s'abat sur la glace. J'en ai rien à battre des clichés et tous les trucs du genre. Le sang coule de ma main. J'grimace et parviens à oublier l'espace d'un instant les turbulences que subit mon être. J'me dis aussi à ce moment là que Jéricho va m'tuer. D'ailleurs, pourquoi il est pas là pour m'rassurer ? J'suis pire qu'un gosse perdu sans ma dose d'héro' dans l'sang. J'attrape alors mon téléphone pour composer fébrilement son numéro que j'parviens même pas à oublier malgré le manque et le désespoir. Messagerie. Foutue messagerie. J'renouvelle cette même action une dizaine de fois avant de laisser s'écraser l'appareil au sol. Le monde se referme encore un peu plus sur moi. Mais j'vais pas retomber dans ce monde artificiel. J'veux plus niquer ma santé. J'ai déjà assez détruis de choses comme ça. Marre de cette solution de facilité. J'inspire longuement pour tenter de ralentir les battements irréguliers de mon cœur. Mon chien me regarde désespérément lorsque je tombe dans le lit. Il m'rejoint même pour venir caresser mon visage de sa truffe. J'trouve juste à le rejeter d'un violent coup de main. Il couine et tombe au sol. Merde. J'voulais pas lui faire mal. Mais c'est toujours pareil avec moi, j'agis et j'regrette. Un marteau semble me taper inlassablement sur le crâne. J'ai mal, putain. J'me retiens de hurler lorsqu'une nouvelle douleur me prend aux côtes, me rappelant ainsi mon dernier accident de voiture. Et c'est à cette vision que j'me fous à paniquer, j'enfile mon t shirt pour dévaler les escaliers et quitter l'appartement. Le manque va m'tuer, j'en suis certain. J'tiens entre mes mains du fric volé à Jéricho. Il va m'tuer, again. Non, il comprendra, enfin, j'crois. C'est pour mon bien. Fin non, ma survie. Non j'vais me faire massacrer, point. Mais j'ai pas le temps d'y penser. Pour l'moment il faut que je trouve un dealeur, ensuite, on verra.
J'ai pas l'air fin avec mes habits froissés et puant de transpiration. Je marche fébrilement dans les rues de Paname tombées dans la nuit depuis peu. C'est à peine si je sais où je vais. Je cherche du regard une de ces rues où j'allais si souvent avant. Ça m'parait une éternité. Juste six foutus jours. Pitoyable. Impossible de la retrouver. Mon coeur se serre d'avantage. C'est là que j'me fous à courir vers un petit bar. J'entre sans saluer qui que ce soit. Je me dirige vers les chiottes, personne n'est là, heureusement. J'pousse la porte pour finir la tête dans la cuvette. Magnifique Jack. T'es en train de toucher l'fond mon vieux. Je n'cesse de trembler, pas capable de me relever, encore étourdit par un vertige. Connard d'esprit obnubilé par la drogue. Puis c'est là que je relève le regard lorsque j'me rends compte que je suis pas seul. Mes pupilles se dilatent, un frisson traverse mon être. Merde, merde, merde. Non, Maddox ! Mais … qu'est-ce qu'il fout là ? Non ça doit être une putain d'hallucination. Manque à la con. J'ferme les yeux pour que mon esprit quitte un instant cette pièce. Mais non, il est encore là. J'trouve même pas la force de lui lancer un regard sombre et une crasse à la gueule pour qu'il dégage. « … t'as pas une dose ? » Une seule, putain, vite. Le frère détesté devient soudainement celui en qui on pose tous ses espoirs. La fierté s'est dissoute, emportant avec elle toutes traces de haine quelconque. J'tente quand même de me relever pour prendre un peu de hauteur et de force mais mes jambes suivent plus, elles me lâchent. Bam, la tête contre le carrelage. La douleur m'irrite et mon regard sombre se pose sur lui. Grouille toi putain. J'sais même pas ce que j'attends en fait, comme s'il allait me passer ce dont j'ai besoin après c'que je lui ai fait endurer. C'est dans un soupir agacé que j'continue sans attendre sa réponse. « Non, laisse tomber. » et j'rampe difficilement pour me bouger de cette cabine à chiottes. Une fois au niveau de lavabos j'parviens à me relever, toujours aussi chancelant. Un pas et j'm'effondre. J'dissimule tant bien que mal cette faiblesse pour prendre le temps de le dévisager. La rage tente de prendre le dessus sur la douleur au moment où j'détaille les traits de son visage de mes yeux explosés. Au fond, j'l'emmerde, lui et sa perfection. Si j'en avais la force j'lui cracherais à la gueule qu'c'est un connard et que j'me complais dans ma merde. J'en ai rien à battre de c'qu'il peut penser de moi. P'tit frère … pourquoi t'es jamais là au bon moment ?
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