► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 DULCE&ENYA - « jaded »

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MessageSujet: DULCE&ENYA - « jaded »   DULCE&ENYA - « jaded » EmptySam 16 Juin - 18:20

DULCE&ENYA - « jaded » Tumblr_m5ppqx6mg31rp7et2

DULCE & ENYA

« there's a time and place, for everything.
there's a reason why, certain people meet.
there's a destination, for everyone.

all the summer nights spent wondering;
so many questions asked, but no one's answering. »


Mes paumes à plat sur du gazon humide et frais, je fronce les sourcils devant les pièces qui s’alignent devant moi. Je comprends rien, nada. J’expire bruyamment, me redresse légèrement en chassant mes cheveux derrières mes oreilles. J’ai envie de hurler, de m’époumoner pour taire la rage qui fulmine en moi. Une tente, un bout de tissu sur une structure de bâtons flexibles. Le pire casse-tête de ma vie. Je redresse les yeux vers Dulce, debout à mes côtés. Elle sourit – probablement de mon incapacité et de mon acharnement démesuré - et j’ai soudainement envie de rire, mais l’orgueil domine tout le reste. Je pose mes mains contre mes hanches, agrippe le feuillet d’une main souillée et plisse le front sur l’ensemble des écritures.

J’attends que ma vue s’habitue à la pénombre qui nous berce avec innocence. Mais tout est illisible, et même les schémas sont durs à cerner dans la noirceur. Quelle idée de merde, ce petit « road trip » improvisé. Comme si nous étions véritablement douées pour l’organisation, les insectes et la nature. J’avais anticipé une soirée sans prise de tête, une échappatoire à la vie monotone de la ville. Un feu chaleureux, des discussions sur tout et sur rien, un verre à la main. Sans oublier les guimauves au goût brûlé caoutchouteux. Pourtant, le temps file, dans notre silence pitoyable où je crois encore au miracle. À cette illumination qui n’arrivera jamais. Ma voix résonne dans le champs qui nous sert de terrain. Une intonation mêlée de désespoir et de frustration incontrôlée.

    ENYA – « J’comprends rien pi j’arrive même pas à voir les instructions. T’as une lampe de poche? »


Sur mes deux jambes, je fixe la tentative échouée qui balance avec faiblesse dans le vent frais. Je serre les dents et botte brusquement le vide, le sol dur sous mes orteils crispés. Une poussière de terre se soulève lentement, nous colle à la peau et m’enrage un peu plus. Soirée de merde, définitivement. Je n’ai pas entendu de réponse, que l’ombre d’un hochement de tête négatif qui ne m’étonne guère. Je lève les yeux au ciel, sur une toile noire sans nuage. Des étoiles qu’on ne voit normalement pas de la ville, surpopulation de lanternes minuscules qui n’éclaire rien du tout. Je me retourne vers la rue, à quelques mètres de nous, recoin perdu d’une banlieue méconnue. Je crois qu’on l’a vu en même temps, toujours sur la même longueur d’ondes, Dulce et moi. Une enseigne lumineuse, comme un phare dans la tempête qui gronde. Un mot, cinq lettres en néon qui grince de vibration dans le calme troublant des lieux. « Motel ». Je regarde Dulce qui m’observe sans rien dire. Pourtant, son être entier me parle. Je devine sa proposition et avant même que ses lèvres ne s’entrouvrent, je me défends.

    ENYA – « Non… C’était supposé être une fin de semaine de camping, pas de motel pouilleux… »


Je croise mes bras contre ma poitrine, réalisant la fraîcheur qui nous gagnait avec la disparition du soleil. Et malgré mes « non » non-verbaux qui balancent mon crâne latéralement, je liste dans ma tête toutes les options que nous fournirait cette option. Un lit chaud, une douche méritée, un levé relaxant, sans l’éblouissement de l’aube, les insectes dégoûtants et la rosée glaciale du petit matin. Je force ma petite voix dans ma tête à se taire, à changer de diapositives. Des regrets en quantité désastreuse se multiplient dans mon crâne; de ne pas avoir monté la tente plus tôt, de ne pas avoir prévu le matériel nécessaire, d’avoir cru en mes capacités inexistantes. Je m’acharne sur ma construction, qui s’effondre si facilement que j’en expire bruyamment de honte. La toile en boule entre mes bras épuisés, j’observe derrière moi une seconde, il ne reste rien, tout le reste de nos bagages patientant sagement dans le coffre de la voiture, à quelques mètres de nous. Je n’ai pas officiellement accepté, parce que ce serait trop difficile pour moi, de dire à voix haute notre choix final, notre seule option valable, mais ma phrase, ma remarque traduit trop bien le résultat.

    ENYA – « J’crois qu’il va me falloir de l’alcool. Beaucoup d’alcool. Pour oublier mon manque de talent total… »

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MessageSujet: Re: DULCE&ENYA - « jaded »   DULCE&ENYA - « jaded » EmptyDim 17 Juin - 0:59

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Dear beloved,
If this love only exists in my dreams,
Don’t wake me up

Bon d’accord, je l’admets. L’imprévu, c’est tout le contraire de moi. Et pis le camping, est-ce que je dois vraiment mentionner que je suis totalement l’inverse d’une femme à insectes. Juste l’idée de prendre une douche aux deux jours me fait changer de couleur, alors pas besoin d’vous faire un dessin, hein. La raison du pourquoi j’étais ici? Tout simplement parce que passer du temps avec Enya m’intéressait à tout moment. Ouais, je n’avais pas su dire à non à ce road trip improvisé de dernière seconde. Fallait dire que j’étais trop facile à manipuler entre ses mains. J’étais pratiquement un jouet et une chance qu’elle n’en abusait pas. J’sais pas ; une amitié particulièrement puissante, surement. D’un air béat, presque distant, je dus me résoudre au fait que non, malgré sa demande, je n’avais pas la moindre lumière à lui glisser et que bref, ce petit motel face à nous, me semblait la meilleure solution. J’assume ; j’étais partiellement satisfaite de voir qu’elle était là, impuissante face à cette tente probablement maudite, illuminée sous les lumières d’un motel quasiment certainement miteux, mais avec une douche et tout ce qui me faisait rêver. Le destin me récompensait pour avoir accepté de sortir de toutes mes habitudes et de lancer ma vie dans une nouvelle direction. L’écoutant attentivement et déclarant une moue rassurée à son annonce d’alcool, je pris enfin la parole, commençant à mourir de froid. « Oh, s’teplaît. Il commence à faire un froid d’canard et je ne peux pas m’empêcher d’penser à une douche SUPER chaude. Et pis à un lit genre trop douillet. » répliquai-je à son malheur. Quoi? Je ne demandais pas grand-chose. C’est simple ; si on n’arrivait pas à monter cette tente, on camperait vers un motel et pis on essayerait le lendemain. Voilà tout. Avec ces yeux, elles ne pourraient pas résister. Non, personne ne le pouvait. J’arrivais à faire tant pitié et à avoir tout ce que je voulais. Ce serait pareil avec elle, bon.

« Ah et pis t’as même pas le choix. J’ramasse tout ça et on s’en va là-dedans. » dis-je en pointant le bâtiment un peu plus loin. Je ramassais rapidement, presque comme un éclaire tout ce qui traînait sur le sol. Bordel que j’avais hâte de rentrer et de me réchauffer du moins, juste un peu. Et elle était mieux de ne pas réprimander la moindre petite chose. Je n’en avais rien à foutre de briser quoi que ce soit ; j’rembourserais s’il le fallait. J’étais pressée comme une folle et pourtant rien ne nous attendait. Je ne sais pas ; j’étais comme dans une transe de fatigue ou je ne sais trop. Je déposai tout dans la voiture et j’arborai un regard vers E’ qui semblait déçue de ne pas avoir accomplie sa mission de la soirée. Oh, la pauvre. C’était un peu honteux pour elle certes, mais ce n’était pas la fin du monde. C’était plutôt moi que je devais blâmer. Je n’avais même pas bougé le petit doigt pour l’aider. Bah quoi ; je l’avais informé quand même avant de partir que je m’y connaissais pas du tout en camping. Ne fallait pas se plaindre après, hein. « Écoutes, c’est pas grave. On fera ça demain à la lumière, avant qu’il fasse trop noir, okay? On demandera de l’aide au pire des cas. » dis-je en étouffant un petit rire, comme si je me foutais un peu de sa gueule. Bah quoi, elle était mignonne à essayer de faire quelque chose qui à l’avance, était déjà impossible de ses mains. Fallait même dire que ça lui donnait un charme de persister de la sorte. Cette manie de se forcer, à vouloir tant réussir et cette moue qui est sûr de réussir était envouteur. Non, mais qu’est-ce que je raconte. Fatigue, surement là. Lui tentant la main (allez savoir pourquoi j’ai fait ça, sachant qu’j’suis pas du genre câlin-câlin avec mes bonnes amies), j’attrapai sa main, l’obligeant à me suivre jusqu’à la voiture, avec un sourire des plus attrayant. Avant de démarrer le moteur, même si j’avais quelques centaines de mètres à faire avant d’être rendue, je repris la parole, afin d’être sure de ne pas faire face à une moue déçue et boudeuse tout la soirée. « PROMIS que demain, on va passer la journée avec la belle p’tite nature, okay? Là j’veux juste une bonne douche, un bon petit repas de motel miteux et dormir dans des draps espérons, propres. Et avec tout l’alcool que tu voudras. Donc arrêtes de faire cette tête, chérie. » dis-je, surnom que je lui donnais de temps en temps.

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MessageSujet: Re: DULCE&ENYA - « jaded »   DULCE&ENYA - « jaded » EmptyLun 18 Juin - 3:32

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DULCE & ENYA

« there's a time and place, for everything.
there's a reason why, certain people meet.
there's a destination, for everyone.

all the summer nights spent wondering;
so many questions asked, but no one's answering. »


    DULCE - « Oh, s’teplaît. Il commence à faire un froid d’canard et je ne peux pas m’empêcher d’penser à une douche SUPER chaude. Et pis à un lit genre trop douillet. Ah et pis t’as même pas le choix. J’ramasse tout ça et on s’en va là-dedans. »

J’obéis sans un son, puisque j’ai tord de m’acharner. Les épaules courbées par la déception, je la talonne, le duo de nos silhouettes dans la noirceur de la plaine. On atterrit dans la voiture, le standard du quotidien et je détourne le regard vers le champs, un brin nostalgique. C’est débile, je cligne des yeux et oublie tout ça. On n’y changera rien, de toute façon. La fin de semaine serait palpitante de toute manière. Pas le choix, c’est toujours un succès avec Dulce’.

    DULCE - « Écoutes, c’est pas grave. On fera ça demain à la lumière, avant qu’il fasse trop noir, okay? On demandera de l’aide au pire des cas. »
    ENYA – « Ouais… »

J’ai pas envie de demander de l’aide, l’orgueil comme seule arme, mais c’est suffisant. J’étire un sourire, à mi-chemin entre la sincérité et le rôle que j’affiche. Un bout de tissus sur des baguettes ne va pas gâcher ma soirée. Puis, je suppose que c’est l’opinion de Dulce, aussi. J’voudrais être comme elle, tellement détachée du monde, oubliant les emmerdes, parce que finalement, y’en aura toujours. Mais je réfléchis trop, je retâte le passé et les choix que je n’assume pas toujours. Des décisions qui gâchent une vie, ou détruisent celles des autres. Le mélodrame de mon esprit surchargé. Dulce parle, j’écoute.

    DULCE - « PROMIS que demain, on va passer la journée avec la belle p’tite nature, okay? Là j’veux juste une bonne douche, un bon petit repas de motel miteux et dormir dans des draps espérons, propres. Et avec tout l’alcool que tu voudras. Donc arrêtes de faire cette tête, chérie. »
    ENYA – « C’est ma tête de tous les jours, tu sais, chérie… Et je fais pas confiance aux draps, j’prends mon sac de couchage anyway. »

J’ai un ton enfantin, un « chérie » moqueur, mais sans reproche. C’était marrant, dans un sens. Je replie mes jambes contre ma poitrine, les chaussures souillées abandonnées sur le sol du véhicule, pour ne pas tâcher le banc. Et j’attends. J’attends qu’on arrive à ce motel, qu’on récupère une clé – comme si quelqu’un s’oserait à se rendre jusqu’à ce trou perdu pour voler un truc sans valeur – et que, les bagages en main à nos flans, on aboutisse à destination. Tout sauf une destination de rêve, un décor fade et terne. Mes sacs s’échouent contre le tapis sombre dans un bruit sourd et je lève les mains à mes côtés, une phrase qui m’échappe parmi les milliers de réflexions dans ma tête.

    ENYA - « Bienvenue dans le motel le plus miteux de votre existence… Tu peux prendre ta douche en premier, j’irai après. »

L’eau coule, flot constant qui rythme l’attente. Je fixe les quatre murs qui m’encadrent, comme une prison dégradante. J’crois que j’pense trop à la tente, à ce rêve de camping inaccessible. Le rationnel quitte mon crâne, et il ne reste que mes pensées immatures et mes jeux d’enfants. J’arrache les drapes, révélant un matelas peu rassurant, décoloré et délavé. J’y étale mon sac de couchage ouvert à sa pleine capacité. Mes neurones surchauffent et mon cœur palpite, l’adrénaline glissant dans mes veines. J’agrippe un drap blanc mat, et me soulève sur le lit. J’attache plus ou moins méthodiquement un coin contre le ventilateur qui prône le plafond et emprisonne l’autre extrémité contre la tête de lit. Ma construction prend un sens, petit à petit. Un chapiteau qui entoure le lit. J’installe la lampe de chevet contre le rebord de bois – probablement un panneau stratifié bon marché – de la tête de lit et l’allume. Je plonge le reste de la chambre dans le noir, debout devant ma tente improvisée. Et j’en suis fière. Probablement trop. Mon revers de main glisse contre mon front, pour chasser la sueur qui n’existe pas et j’entends la porte s’ouvrir derrière moi. Un nuage de buée suivant les pas de Dulce qui regarde la pièce avec perplexité. Ses yeux s’habituent probablement à l’obscurité et j’introduis mon chef-d’œuvre avec un sourire – immense – d’imprimé au visage.

    ENYA – « TADAM. Camping d’intérieur « Motel miteux », avec tous les avantages! »

Je ris, devant son silence de doute. J’agrippe son bras et l’entraîne malgré elle dans mon temple de draperie. Nos cheveux dessinent des formes hasardeuses contre le sac de couchage déployé, le regard perdu vers la jonction de tous ces draps, notre plafond fictif. J’admire sans un son, et j’émerge de ma bulle. De cette aventure qui n’a plus autant de sens, je tourne la tête vers Dulce, qui hésite encore sur quoi dire, ou quoi faire devant mon idée rocambolesque. J’entrouvre les lèvres, une seconde passe. Puis deux. Une question m’échappe, une interrogation pour elle, pour moi aussi.

    ENYA – « C’est moi où j’ai l’impression d’avoir douze ans de nouveau..? »
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MessageSujet: Re: DULCE&ENYA - « jaded »   DULCE&ENYA - « jaded » EmptyMar 19 Juin - 9:19

DULCE&ENYA - « jaded » Emiy-fields-emily-fields-24104439-500-226
Dear beloved,
If this love only exists in my dreams,
Don’t wake me up

Un sourire, un moment. Une question, aucune réponse. Était-ce préférable que j’éradique de force toutes ces questions qui se bousculaient dans ma pauvre tête de femme folle et perdue et de vivre le moment présent? Ouep, probablement. Je crois qu’en fait, il était préférable de vivre le moment et de laisser tous ces embêtements aller valser sur la planète la plus proche. Je m’en sortirais probablement mieux et avec une fierté incomparable et intouchable. Bordel, le tracas ce n’était pas pour moi. J’étais une femme de force, de caractère. Bref, je chassai toutes les moindres pensées qui m’occupaient, esquissant un sourire précieux à mon interlocutrice, à son chérie tout autant sarcastique que le mien, que j’avais précédemment employé. Cette femme, elle dégageait une énergie divine, quelque chose de différent. C’était ça qui rendait encore plus intéressant ce road trip de dernière minute. Et puis, partie vers le petit motel, j’esquivais un sourire parfait, comblé. Ouais, j’avais envie de dormir dans quelque chose de véritable. Ou je n’avais pas la moindre chance de me réveiller dévoré par une centaine d’insectes, les unes affamées plus que les autres. À l’intérieur, ma voix pris un ton différent, répliquant à son offre. « Parfait. J’y vais. Et j’fais vite, promis! » dis-je, comme une petite fille qui rêvait de ce moment depuis des lustres. Des décennies peut-être. Je couru alors vers la salle de bains, m’en prenant à cœur joie de voir le bordel et la malpropreté des lieux. Putain, fallait bien qu’on tombe sur un trou de la sorte. Tant pis, rien ne m’empêcherait de me faire une propreté. C’était l’essentiel du moment. Dévêtue et impatiente d’entré dans ce si –magnifique et adoré&chéri- endroit, ma douche fut pourtant rapide.

Enroulant une serviette que je m’étais permise de traîner, je sortis enfin de la salle de bain, me retrouvant dans la noirceur presque totale, admirant d’un sourire incertain Enya qui, sourire enfantin aux lèvres, semblait avoir improvisé sa tente maison. J’esquissais toujours le même sourire, celui d’une surprise totale probablement et je ne pus m’empêcher de la suivre alors qu’elle me tirait par le bras. C’était mignon, je ne pouvais le cacher. Mais bordel, je me demandais si sérieusement, elle avait bu une potion magique de jeunesse en mon absence.. ou si elle avait perdu la tête et s’était prêtée à ses plus grands désirs. J’avais été si lente? Il me semblait que non, pourtant. Et puis, elle parla, reflétant entièrement mes pensées. « C’est justement ce que je me disais. » dis-je en éclatant de rire, me retrouvant dans une situation que je n’aurais même pas eu peine à imaginer quelques secondes auparavant seulement. Fièrement allumées par la lampe, je la regarde de nouveau et prend la parole, toujours autant éblouie, les étoiles presque même dans les yeux. « Comme ça, t’es comblée et je le suis aussi. Y’a une douche et on va dormir dans cette magnifiqueeee tente maison. » dis-je, comblée de me sentir fraîche et à la fois, heureuse de voir Enya de la sorte. En fait, j’me sentais vraiment de nouveau jeune. C’était incroyable. Cette sensation de revivre.

« J’veux pas te décevoir, mais avec tes 12 ans, tu peux pas toucher à la moindre alcool. » dis-je, comme une remarque, alors que je quittais notre temple, me dirigeant vers le petit sac qui traînait sur un fauteuil à l’entrée de la chambre. J’agrippai une bière – lime, comme je les aimais – l’ouvrant d’une main experte ( ouais, je n’étais pas très débutante en matière d’alcool, bien au contraire ), en ingurgitant une magnifique gorgée, question de donner soif à ma compagne de road trip. « Ah, bordel. Que ça peut faire du bien. J’crois que j’ai attendu ça toute la soirée. Mmmmh. » renchérissant mes dernières paroles, sautant pratiquement sur le lit, avant de me rappeler que hum, j’étais toujours en serviette de bain. Pas grave, elle semblait bien tenace et je me sentais dans une chaleur si intense, prête à rendre fou même. Et si E’ avait un moindre problème avec ma semi-nudité, fallait me le dire. J’irais me rhabiller, voilà tout. Arborant un regard provocateur – sans arrière-pensée, enfin, j’crois- je repris la parole, encore. J’étais un vrai moulin. « Si tu veux à boire, y’a surement un coca ou quelque chose à boire plus approprié pour ton âge à quelque part dans l’un de ces sacs. dis-je toujours autant amusée, le regard posé sur le fauteuil. Et pis, si tu veux rendre l’environnement plus « camping », je te propose de ne pas prendre de douche. Ce serait d’la triche, sinon. » m’exclamai-je, me prêtant à son jeu. Elle rêvait de son camping? Alors qu’elle agisse comme si elle était potentiellement dans une « vraie » tente. Je ne sais pas ; j'étais bien, voilà tout. Je me sentais jeune, libre.


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