Sujet: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 18:35
ENYA SELWYN-FORD
❝ now all those feelings, those yesterdays feelings will all be lost in time. but today i've wasted away for today is on my mind... ❞
ye m'aime, pas toi?
J'suis née à angers il y a vingt-six ans et on m'a appelé Enya Selwyn-Ford. Je suis d'origine philippine. Dans la vie de tout les jours, je suis puéricultrice. En dehors de ça, faut pas chialer hein, mais j’suis bisexuelle, j'suis également célibataire et j’le vis bien. Je fais parti de « la javanaise » et j’en suis particulièrement fier. On m’dit que je ressemble souvent à shay mitchell et je remercie tumblr.
je veux en savoir un peu plus.
⇝ « cœur d’enfant »
C’est un travail, des sous dans un compte bancaire. Mais ça ne s’arrête pas à ça. Ils sont si petits, purs et innocents. Ils entrent dans la vie, avec plus ou moins de difficulté. Et les voir se battre, s’acharner, survivre, c’est un bonheur. Je glisse ma main dans leurs incubateurs, leurs doigts fébriles agrippant mon index. Et c’est une force inimaginable. C’est leur être entier qui se bat pour rester ici, pour rester avec nous. L’enfance, c’est une époque précieuse, parce qu’on ne réalise pas les merdes de ce monde. Un Dieu qui met au monde un enfant malade ou un enfant en santé, par la stupidité du hasard, avec trop d’injustice. On devrait tous avoir droit à la santé des premiers jours. Et un sourire niais se détaille sur mon visage à chaque naissance saine, un « merci » silencieux à quelqu’un là-haut, ou à personne.
⇝ « rancunière, trop fière »
Je déteste avoir tord, grugée par mes erreurs. Je ne l’admets pas, jamais. Trop pénible à mes oreilles, pour que ma voix s’ose à bafouiller ces mots. Je suis rancunière, envers tout le monde. Blessée jusqu’aux nerfs, déçue jusqu’à la moëlle épinière, je n’oublie jamais. Souvenirs vagues qui planent à mon esprit éternellement. Je ne suis pas naïve, au point de croire que les gens changent si aisément. Les secondes chances sont rares, la vie est trop brève, trop importante.
⇝ « artiste »
Faire sur des toiles, ce que je n’arrive pas à faire de ma vie; être sincère. Toutes ces couleurs qui s’étalent avec la logique d’un sentiment, d’une émotion. Je me vide le cœur, de la peinture figée au bout des doigts. Et je n’y connais pourtant rien à l’art, pas de connaissance ou d’étude. Je suis une artiste sans aspiration de reconnaissance - un passe-temps, qu’ils diraient. Pas l’amour de l’art vraiment, mes yeux se perdent dans des œuvres, sans théorie plus poussée. J’aime, ou je n’aime pas. Peu importe l’auteur ou sa renommée. Peu importe son époque, ses motifs. J’aime le résultat et l’intérêt mystérieux qui me creusent les tripes. Et je fais ce que je ressens, le mouvement de ma paume, sous mes respirations haletantes. Je le fais pour moi, après tout.
⇝ « amoureuse défectueuse »
Je ne comprends pas. J’aime avec irrégularité, sans conviction. Je n’ai pas le mode d’emploi, les réponses à mes questions muettes. Je voudrais hurler pour qu’on m’aide, qu’on m’explique. J’aime des gens, mais mon amour se fade et se dégrade. Probablement parce que je ne les aime pas assez. Toujours une impression vague au creux du ventre, d’être seule. Une solitude qui me ronge de l’intérieur, qui gâche mon bonheur relationnel. J’y crois un moment, puis je m’y perds. J’aimes les hommes, leurs avant-bras et leurs touchers rassurants. Mais il y a Dulce. Meilleures amies, c’est ce qu’on dit, partiellement ce que l’on ressent. Alors finalement, j’aime tout le monde, jusqu’à preuve du contraire. Un monde déjà trop borné, trop frigide pour se faire des limites à soi-même. Et j’ai beau penser ça, je ne l’admets pas ouvertement. Parce que la société déteste trop facilement, débordante de préjugés.
⇝ « famille incongrue »
J’aime ma famille d’un amour pur et je la déteste d’une haine sereine. Tout ça en même temps, avec illogique et instabilité. Je n’en parle pas, parce que. Simplement, parce que. Les émotions m’envahissent trop vite, les souvenirs se coincent à ma gorge et il ne reste que le silence. J’évite les questions et les conversations, pour mon bien-être et celui des autres. Pour garder les miettes de mon âme émotionnelle en un morceau. Puisque c'est un combat que j'ai déjà tenté de mener. Et désormais, abandonner me semble plus facile que perdre, simplement.
⇝ « crainte du monde »
J’ai peur de la pensée. De ces opinions que les gens vous offrent gratuitement. Lire le mépris dans des iris étrangers. Pire, dans des regards connus. J’ai la crainte constante de ne pas appartenir. Peut-être à cause de Benjamin, du tombeau que le monde a creusé pour lui, alors qu’il vivait encore. Différemment, peut-être, mais d’une vie tout aussi valable. Alors, fébrile de chuter, je marche en ligne droite. La mâchoire crispée, les genoux tremblants – une version différée de mon « moi intérieur ». Je joue un rôle, je porte un masque, mais je le fais si bien - avec habitude. J’entre dans le moule préconçu, l’apparence formidable camouflant mes poings tremblants qui tambourinent contre les parois de mon cocon prisonnier. Et je fais partie de la norme, cette normalité qui gâche des vies.
⇝ « anglo-franco »
Peut-être parce que je n’aime pas, ne pas être comprise. Parce que parler sans être entendu est pire que de se taire. J’ai appris l’anglais par moi-même. Comme ça, puisque c’était si facile et si « utile ». Une petite note « bilingue » sur un curriculum vitae, mais une porte gigantesque d’ouverte sur le monde. Cette terre qui a tant à offrir, mais que je m’offre si peu. Je rêve souvent, à des paysages différents, à des cultures variées, à des aventures disparates. Mais je reste à Paris depuis que j’ai quatre ans. Je connais le pays, mais ça s’arrête là. Ça n’est pas encore un remord, mais c’est un regret. Un jour, oh oui, un jour, je partirai.
⇝ « confidente muette »
Ma mère, c’est une psychologue. Née pour écouter et analyser. Un crayon adroit entre les doigts et les oreilles grandes ouvertes. Mais moi, je ne suis pas faite pour parler. Tout reste en dedans. Ça se raccroche peut-être à la timidité. Ou bien à mon absence de confiance. Rage, tristesse ou joie, tout reste en moi et s’estompe par soi-même. J’arrive pas à mettre des mots sur mes émotions, à décrire ce qui fulmine en moi. Mon jardin secret est simplement plus grand que la moyenne des gens. Puis peut-être que mon corps lui, supporte mal cette charge. J’en sais rien. J’ai beau tout gérer intérieurement, physiquement, je m’effondre à un rien, m’emballe sur n’importe quoi. Trop émotive, carrément. Comme si mon âme et mon métabolisme se contrastaient dans leurs réactions. Mentalement, je supporte de suffoquer, aussi marginale que ça puisse sembler. Oui, je crois que c’est ça; le contrôle de l’esprit.
⇝ « relations »
J’ai mis du temps à m’intéresser aux garçons. J’avais déjà du mal avec ma vie solitaire, alors la vie de couple me terrorisait. L’adrénaline des premiers baisers en a valu la peine, et lentement, j’ai souris à des regards masculins. Quinze ans. Dix-huit ans. Et à vingt-trois ans, quelque chose de différent. D’un peu plus réel, mais de pas pleinement honnête. Je crois que j’occupais un vide. J’avais l’étrange sentiment d’être aimée plus que je ne l’aimais. Dégoûtée de moi-même, mal à l’aise à rester dans ses bras et d’être autant égoïste. C’était de l’amour, j’en étais sure. Mais apparemment ce n’était pas suffisant. Ou pas à ce stade-ci dans ma vie. Pas avec lui. Pas dans la situation. J’avais mis un point à l’épilogue alors que le prologue jouait encore.
⇝ « yoda »
J’ai jamais vraiment eu d’attraits envers les animaux. Je crois que j’avais suffisamment à gérer avec les humains et qu’une boule de poils dans le décor, ça n’était rien à mes yeux. J’ai trouvé un chien, aussi perdu que moi dans le monde de fou qui nous entoure. Hésitante, j’avais pris la décision de l’amener à un refuge, attendant son maître ou une future famille. Le chien dans mes bras, j’avais traversé la porte des lieux. Tout était tellement distant, froid. Une prison animale, littéralement. J’ai pressé son corps tremblant contre moi, un frisson parcourant mon échine. J’ai changé d’idée, comme ça. Ça fait trois mois déjà, que je me lève avec sa petite bouille à mes pieds. Les oreilles pendantes, j’ai sourit en l’appelant « yoda ». Il a l’air trop pensif, un peu craintif d’être délaissé de nouveau. C’est sûrement pour ça qu’il me suit partout. J’ai joué mon rôle un moment, à observer les petites annonces, espérer que quelqu’un le réclame. Des retrouvailles émouvantes. Puis plus le temps passait, plus j’espérais que personne ne se manifeste. Je m’attachais à un chiot plus qu’à la majorité de mes anciens petits amis. Il m’aimait pour moi, lui.
et toi, et toi, et toi ?
Votre pseudo sur le net ⇝ Chantouu. Où avez vous connu OLLP ⇝ de partenaire en partenaire. Age ⇝ vingt-deux ans. Présence sur le forum ⇝ environ trois-quatre jours/semaine. Votre avatar ⇝ shay mitchell. Pour nous aider ⇝
Dernière édition par Enya Selwyn-Ford le Dim 3 Juin - 2:47, édité 12 fois
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 18:35
ohlala paris
❝ il était une fois ... ❞
SEIZE.
Je suis assise, l’émotion au creux des tripes. Mes paumes à plat sur la table, je fixe les bougies qui dansent devant moi. Seize petites flammes. Mon regard se promène sur la salle, miniature et surpeuplée. Plusieurs visages, aux prunelles étincellantes qui attendent la suite avec impatience. Les poings frappant la table, l’écho de certaines voix, le tintement des ustensiles. Petite cacophonie joviale de laquelle s’échappe une phrase répétitive. « Fais un vœu. »
J’ai seize ans, aujourd’hui, et je veux tout. La crise d’adolescence qui m’engouffre dans sa vague passagère - l’influence des autres, les jugements gratuits et sans raisonnement. Bercée par ce rêve de « normalité », j’erre dans la vie. Je croise un regard particulier. Une personne particulière. Elle s’appelle Dulce’, je l’apprécie bien plus que j’ai pu la détester. L’haïr par principe. Un groupe contre un autre, une révolte qui ne sert à rien. Je suppose que c’est notre brin de maturité qui apparaît un peu, ou le destin qui fait son œuvre. Une amitié sort de l’histoire et le passé s’oublie. Parce qu’il n’était pas important. L'attirance de la différence, je dirais, c'est ça qui nous résume. Tout nouveau, tout beau. Toute belle, plutôt. Mais je rêve en silence, de l'espoir de quelque chose qui n'arrivera pas. Qui ne peut pas arriver. Cette réflexion s'imprègne en moi, et je m'en convaincs pleinement, pour l'instant. Je cligne des yeux et replonge dans le présent, étire un sourire en fixant le gâteau coloré qui repose devant moi. Aucun son ne sort de mes lèvres, parce qu'un voeu prononcé est perdu, qu'ils disent. Mais chaque syllabe détonne en moi, un frisson glissant dans mon dos crispé.
« Je veux que Dulce’ et moi, on reste amies pour toujours! »
Je le regretterai, je le sais. Parce qu’une part de moi, étouffée dans mes principes de « standards », se dit qu’être amies pour toujours, c’est probablement plus près du cauchemar que du rêve. Parce que cette fraction de moi espère plus. Cette voix se tait enfin dans mon crâne, et le corps presque troublé de cette réflexion passagère, je finis par souffler de toutes mes forces sur les bougies, expulsant ce sentiment étrange qui résonnait dans mon esprit quelques secondes plus tôt.
DIX-HUIT.
Dix-huit ans, c’est un monde à part. Rentrer dans l’âge adulte avec toutes les joies qui s’y relient. Mais ici, avec ma famille, c’était un salon mortuaire. Parce qu’on se rappelait tous des dix-huit ans de Benjamin, de deux ans mon aîné, et que simplement pour ça, la peur que l’histoire se répète grugeait sur le bonheur de mon propre anniversaire.
Benjamin, c’est une histoire qu’on ne comprend pas. Il avait toujours été à part, dans un univers alternatif. Mais c’était Benny, et il avait toujours été comme ça. Un visage angélique, un cœur d’or, mais un esprit associable. À l’aube de ses dix-huit ans, la réalité nous avait frappée de plein fouet et pourtant, la terre continuait de tourner sans nous. Il avait du lâcher l’école et son avenir trop brillant qui se dessinait devant lui. Mon esprit imaginatif avait toujours cru qu’il serait de ces noms imprimés au sein des livres de l’histoire. Pour avoir guérit le cancer, ou un truc du genre. Chimiste, c’était ce qu’il voulait faire. C’était ce qu’ils voulaient faire tous les deux, lui et la petite voix dans sa tête. Le génie frise la folie qu’ils disent. C’était troublant même, la manière dont la nature contrebalançait les choses. On avait vu des tas de médecins, pour aboutir à un pronostic qu’on ne voulait pas entendre. Schizophrénie. Ma mère, psychologue, pleurait sous l’ironie de la situation. Et moi j’étais là, mais je n’écoutais plus. Le docteur déblatérait sur les médicaments ou un truc du genre, qu’une voix floue qui parle au loin. Moi, j’étais restée figée sur une autre phrase. Quelque chose de plus fatidique, qui semblait tellement perdu dans l’irréel.
« On ne sait pas combien de temps les traitements prendront. Combien de temps avant que la normale revienne… Le stade d’une schizophrénie est dur à déterminer. L’hérédité est souvent pour beaucoup dans ce genre de cas, mais les études sur le sujet ne sont pas très… « fiables ». »
Mon âme décolle du plancher, s’embue dans des pensées négatives et sanctuaires. J’ai envie de revoir le Benny d’avant, mais je ne me souviens pas du jour où tout a basculer. Je ne sais pas, il ressemble à quoi, ce grand frère avant les voix. Avant la transformation et la réclusion. Je sens mes mains trembler sur mes genoux et serre les poings, pour me tenir en contrôle. Le dernier mot qui fait écho dans mon crâne, me transperce le cœur et mes épaules s’abandonnent vers l’avant. « Hérédité » Comme une promesse pour moi, un rendez-vous indésirable, indésiré.
Ça fait deux ans. Mais j’ai perdu le sens du temps après ça. Probablement parce que je voulais oublier le fait qu’après deux ans, on n’avait toujours pas retrouvé Benjamin au fond de lui-même. Qu’il ne venait jamais seul. On l’aimait quand même. Peut-être plus qu’avant. Mais on n’arrivait pas à accepter. Je lève les yeux et fixe mon frère de l’autre côté de la table. Il a des périodes lucides, un brin d’espoir qui finit par nous rire au visage quand sa tête n’est plus vide. Mes parents fixent la table en silence, les traits amorphes, mais Benny lui, soutient mon regard. Sa tête se penche vers le côté, la maladresse d’un sourire agrippe ses lèvres et je voudrais y répliquer par un sourire convaincu. Mais tout ce qui me reste, ce sont les larmes silencieuses qui glissent contre mes joues. D’un revers de main, je les essuie et inspire de l’air bruyamment. Ma tête tourne, de ces souvenirs que me collent à la peau. Ici, maintenant, partout, toujours.
« Je veux la santé. »
Et pour la première fois dans ma vie, je n’ai pas regretté l’égoïsme de mon souhait de fête, ou l’immaturité qui s’en dégageait. Pour une fois, je me suis sentie normale, parce que la maladie, elle, ne choisit pas.
VINGT.
Pour une des rares fois dans ma vie, j’avais l’impression de marcher sur la bonne route. D’être là où j’étais supposée être. Première semaine dans un programme scolaire. Encore aucune idée du vrai boulot, de la vie en tant que puéricultrice. Mais j’aime. Une intuition d’être née pour ça, tout simplement. Trois années, qui passeront comme du vent. Ce sera des soirées d’études et des stages épuisants. Mais ça en vaudra le coup. Je glisse mes doigts contre le rebord de ma coupe, un sourire franc au visage.
J’ai même remarqué les garçons du programme. Tellement à l’aise d’être ici, j’avais ouvertement été moi. Ils n’étaient pas nombreux, pas dans mes cours principaux, parce que sage-femme ou infirmière, c’est étonnement féminin. Préjugé, peut-être, mais réalité aussi, vue les statistiques actuelles. Mais au travers de la masse, il y avait bien deux ou trois regards qui promettaient. J’ai oublié Dulce’ et Benny, volontairement, durant ces années. Pour ne pas les gâcher, ou leurs enlever une certaine magie. C’était l’école, pas vraiment la vie réelle, mais un début de quelque chose qui s’en rapproche.
C’était mes vingt ans aujourd’hui, un soleil radieux et un avenir prometteur. J’avais fixé mon gâteau, mais pour une fois, le vœu ne serait pas si compliqué, pas désespéré. Puisque pour une fois, tout n’était pas complètement noir.
Pas de famille ici, à l'instant. J’ai parlé à mes parents au téléphone un peu plus tôt, échange cordiale que j’ai rapidement laissé derrière. Ce soir, je suis avec quelques amis. Des amitiés naissantes, encore insécures. Mais ils me fêtaient avec bonheur, prêts à partager les trois prochaines années avec les hauts et les bas. Alors je souffle avec force, un vœu bien précis en tête. Un souhait qui ne changera pas grand chose, parce que j’y crois dur comme fer. Que ça dépendera de moi, et uniquement de moi. Mais c’est tout ce que je veux, maintenant. Alors les bougies s’éteignent et mon désir plane dans l’air.
« J’veux mon diplôme. »
VINGT-QUATRE.
KEVIN – « Comment ça, tout est fini? » ENYA – « J’suis un peu perdue, okay. » KEVIN – « On s’était trouvé, t’étais pas perdue. » ENYA – « S’te-plaît, Kev’... »
J’avais vingt-quatre ans et je mettais le pied dans la vraie vie. Pour de bon. J’avais trouvé ma vocation, mais j’avais perdue tout le reste. Ce Kevin avait été le petit copain idéal. Trop beau, trop bien. Et j’y avais cru, de toute mon âme, jusqu’à ce que cette voix réapparaisse. Pas cette seconde personne en moi, pas comme mon frère. Une vraie voix, humaine. Dulce’ était revenue. J’ai envie de souffler un « enfin », mais j’y arrive pas. Parce que je repars à zéro, encore une fois. Je ne me souviens plus comment j’ai pu tirer un trait. Moi si rancunière, le passé comme une cicatrice méprisable à ma chair. Mais on avait relancé les dés, et étonnement, l’amitié recommençait. J’étais hantée par ce vœu d’anniversaire, la naïveté de mes seize ans qui me replongeait dans un enfer paradisiaque.
Elle avait tellement changé, et pas moi. Elle n’avait pas peur d’être elle-même, avec son amour partagé entre hommes et femmes. Elle jouait, alors que je restais vague spectatrice de sa vie et de la mienne, à retâter un passé qui n’apporterait rien de plus. Un an depuis qu’elle est revenue, réapparue, resurgie. Mais elle n’est pas seule dans son retour, une vague d’émotions durement effacé de ma tête reviennent. Puis, plus notre amitié se reconstruit, plus Kevin et moi, nous éloignons. Et je sais que c’est de ma faute, coupable encore une fois d’être si froide et distante. Je ne suis pas pleinement perdue. Je le sais très bien, quelque part au fond de moi. Mais c’est plus facile d’être « perdue » que d’être « trouillarde ». J’ai repensé à Kevin souvent. Petite preuve que je n’avais pas fait que jouer un rôle, durant nos mois de fréquentation. Que derrière la relation de façade se cachait bien quelque chose. Que j’avais réussi à aimer, un peu distraitement, mais quand même. Mais que cette amour avec Dulci’ – amical ou pas – rendait tout le reste moins vrai, inférieur.
Et je me retrouve, dans un restaurant bondé, alternance entre membres de la famille, collègues de travail et amis de longues dates. Je regarde Benny, qui est redevenu sain d’esprit. Quelques petites évasions dans son monde par moment, mais pas assez pour nous l’enlever longtemps. Je lui souris et son âme entière me répond. Papa et maman sont heureux, pleinement. Dulce’ s’amuse à allumer les chandelles, petit défi qui illumine son regard précieux. Et à voir la scène, assise au milieu de tout le monde, je réalise que tous mes anciens vœux se sont exhaussés, de l’amitié toujours présente avec Dulce’, à ma santé et à ce diplôme qui traîne dans un coin de ma chambre. Mais je ne souris plus, parce qu’au final, il manque quelque chose. Un truc inaccessible. Mes lèvres se crispent et une phrase prône dans ma tête.
« Je veux être heureuse. »
J’aurais du savoir que ça ne serait pas si facile. Que le bonheur, ça n’est pas constant. Qu’il faut des désastres pour apprécier les miracles. Mais depuis mes vingt-quatre ans, je souhaite le bonheur. Sans désespérer, sans baisser les bras. Je souffle mes chandelles, encore et encore et je me plonge dans le noir, les flammes s’éteignant devant moi.
Dernière édition par Enya Selwyn-Ford le Dim 3 Juin - 22:06, édité 7 fois
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 18:44
BIENVENUUUUUUUUE
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 18:47
Bienvenue parmis nous
Courage pour ta fiche
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 18:47
BIENVENUE!
Han SHAY quoi!
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 18:52
Merci vous trois,
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 19:01
Bienvenue. (Très bon choix d'avat' et surtout de scénario. )
Bon courage pour la rédaction de ta fichounette, en espérant que tu te plaira parmi nous et bonne chance pour le rôle. O/
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 19:14
Bienvenue parmi nous !
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 20:20
Bienvenue ! SHAY :**: !
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 21:02
Quel accueil, :heartt: Y'a trop de beau monde par ici, en plus... (a)
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 22:00
Biiienvenue. & ouais, je le redis hein ; merci mille fois d'l'avoir priiis. & avec l'aperçu de ta fiche, purée, j'adore ton style d'écriture.
Ella Maresquo membre
✧ ÂGE : vingt et quatre. ✧ JOB : assistante sociale dans une association ✧ COEUR : célibataire. ✧ MESSAGES : 11185 ✧ HERE SINCE : 07/05/2011
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 22:04
bienvenue sexy demoiselle garde moi un lien surtout (aa)
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 22:11
Bah merci à toi d'avoir mis au monde ce petit scéna' tellement simple, mais qui promet trop!
Et j'te garde une place au chaud dans mes liens Ella, (a)
Invité Invité
Sujet: Re: ENYA - « yesterday's feelings » Dim 27 Mai - 23:43
Félicitation, tu es désormais officiellement un Ooh la la Parisien. Nous t'invitons maintenant à faire grandir ton personnage parmi nous à travers les liens et les topics. Évidemment, la chatbox et le flood sont deux moyens très efficaces pour t'intégrer aux autres et nous vous encourageons à y participer pour connaître l'ambiance de fou qui règne ici. Si les moyens cités plus haut sont inefficaces, n'hésite surtout pas à demander à un administrateur ou à un habitué d'ollp de te parrainer. Nous te souhaitons de merveilleux moments parmi nous et nous espérons que tu pourras trouver ton bonheur ici.