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 PINK ◊ « Faut pas pousser mémé dans les orties, surtout si elle est en short. »

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PINK ◊ « Faut pas pousser mémé dans les orties, surtout si elle est en short. » Empty
MessageSujet: PINK ◊ « Faut pas pousser mémé dans les orties, surtout si elle est en short. »   PINK ◊ « Faut pas pousser mémé dans les orties, surtout si elle est en short. » EmptyMer 28 Mar - 16:23


SCARLETT ROXANNE "PINK" MONROE

❝ Si t'as la dalle, t'as qu'à bouffer un morceau de ton pote. ❞




ye m'aime, pas toi?

J'suis né(e) à Amsterdam il y a 20 ans et on m'a appelé Scarlett Roxanne Monroe, bien que tout le monde m'ait toujours surnommée Pink. Je suis d'origine britannique. Dans la vie de tout les jours, je suis étudiante en licence de maths à Paris VII et serveuse au Hard Rock Café. En dehors de ça, faut pas chialer hein, mais j’suis bisexuelle, j'suis également célibataire et j’le vis bien. Je fais parti des un autre monde et j’en suis particulièrement fière. On m’dit que je ressemble souvent à Willa Holland et je remercie Riddle.
je veux en savoir un peu plus.

Pink aussi elle aime bien la musique, mais Bob Marley, son asticot de meilleur ami en a déjà suffisamment dans son iPod. Alors au programme, rien ne vaut du bon rock, des bons classiques, et de la bonne musique hippie. Ouais, la musique y a pas à dire, elle aime ça, elle s'est même acheté une guitare acoustique qu'elle a décorée avec des autocollants et sur laquelle elle a peint des fleurs de hippie partout. Ouais, elle s'aime beaucoup, à aimer les couleurs malgré ses fringues aux tons souvent noirs. Elle aime bien chanter, elle a pas une voix exceptionnelle mais on crache pas dessus non plus. Sinon, c'est une matheuse. Elle est même en licence de maths, vous vous rendez compte ? Tout le monde a toujours pensé - en la jugeant sur son physique - qu'elle avait horreur des maths et qu'elle était nulle. Nawak, elle a toujours bouffé tout le monde dans cette matière. Et aujourd'hui, comme elle sait pas quoi faire comme métier plus tard, elle se tape la licence. Parce que ça lui plaît, et que c'est important de faire ce qu'il vous plaît @w@. Papa et maman hurlent parce que y a aucun débouché vraiment classieux, à part intégrer des écoles d'ingénieur mais ça la votre pas - ou devenir prof mais ils trouvent pas ça classieux, malheureusement ; pis t'facon elle veut pas. Mais plus sérieusement, à part la musique et les maths, ce qu'elle aime ? Un petit truc qu'elle aime plus que la musique ET les maths réunis. Le patin à roulettes. Elle a des beaux patins rien qu'à elle, et accrochez-vous mais elle a même réussi à dégoter des antiquités qui s'accrochent juste aux chaussures pour les mettre sur roulettes. Comme ça, quand elle se déplace, et qu'elle a besoin de se mettre en chaussures normales par la suite, au lieu de carrément tout changer - parce qu'en plus d'être gros c'est lourd - et ben elle enlève la partie avec les roulettes et elle a juste à mettre ça dans son sac 8D. La grande classe, ouais ouais. Elle fait du roller de course depuis qu'elle est arrivée à Paris aussi. Donc ouais, la paire de rollers, la paire de patins. Et depuis quelques années, une équipe de roller derby s'est fondée à Paris. Inutile de vous dire qu'elle en est, et qu'elle se fait bien plaisir. Elle n'aime pas particulièrement frapper les autres, mais quand le besoin se fait sentir, elle n'a pas froid aux yeux. Autre chose sur elle ? Elle vit avec son meilleur ami, mais il a la fameuse tendance à laisser trainer ses affaires. Alors pour se venger des vols de sous-vêtements, il n'est pas rare qu'elle range l'appartement en jetant ce qui traîne par la fenêtre. De préférence les caleçons, c'est marrant quand il est obligé de descendre les chercher au milieu des passants. Pour son anniv, elle lui offrira une canne à pêche, parce qu'elle l'aime bien quand même. Et puis quand elle se promène avec lui ils se tiennent quasiment toujours par la main, comme deux gamins à la maternelle, vous voyez. Les gens croient qu'ils sont ensemble, du coup, mais en fait pas du tout, c'est juste une habitude, un p'tit contact familier. Le jour où il va la laisser derrière sur le trottoir et tenir exclusivement la main à quelqu'un d'autre elle va se vexer èwé. Heureusement, elle sait défendre son territoire. Pink c'est aussi une hyperactive, elle suit un traitement normalement mais elle zappe assez souvent, plus ou moins volontairement. Elle n'est pas méchante. Elle bouge juste énormément, d'où son besoin de se dépenser en faisant du sport. Et puis elle aime manger. Beaucoup manger. C'est une morfale, un glouton au rythme de vie tellement endiablé qu'elle ne prend pas un gramme, bien qu'elle soit toujours en train de manger, que ce soit un sandwitch des bonbons ou une sucette, ou encore des céréales quand elle est chez elle. Et puis Pink, elle aime les gens. Si si, malgré son sale caractère qu'on lui reproche, elle est à l'écoute, disponible, et même si elle a une répartie bien à elle et qu'elle peut être profondément désagréable avec ceux qu'elle déteste, elle ne laissera jamais tomber quelqu'un. Même si son pire ennemi a besoin de son aide, elle l'aidera. Bon elle lui fera signer un traité comme quoi il a une dette - on va pas se laisser marcher dessus non plus - mais elle l'aidera. C'est pas une question d'éducation - elle colle pas spécialement à l'éducation que lui ont donné ses parents - mais une question de principes, de respect. Elle n'aime pas la violence gratuite, aussi. Et gare à ses colères d'hyperactive. Pinky c'est aussi une fêtarde. Elle aime s'amuser, fumer des joints, se bourrer la gueule. Et quand on a les moyens comme elle, c'est du pur bonheur. Elle aime s'amuser, et les amourettes ça fait partie du jeu. Elle en compte un certain nombre à son actif, mais ça dure jamais longtemps, les gens ne la supportent pas longtemps. Que dire d'autre ? Awai, elle se moque éperdument de ce que pensent les gens d'elle. Et elle a assez d'autorité pour les persuader d'accepter son aide quand même, même quand ils n'en veulent pas. C'est aussi une petite maman des fois. Mais juste avec Einstein, parce que c'est vraiment un grand gamin et qu'il en a bien besoin e_e. Quand elle est malade, elle est purement et simplement chiante comme la mort. Awai, et elle rêve de se faire tatouer aussi. Sans oublier qu'elle est fan des Beatles à fond à fond, qu'elle fume, et qu'elle a des tendances végétariennes, ouais ouais. Elle déteste également qu'on l'appelle par son véritable prénom. Scarlett ? Connait pas, elle est capable de ne pas répondre. En gros Pink c'est un mélange un peu anarchique de plein de choses. Ça donne un petit être hyperactif et pas toujours facile à vivre. Mais au fond c'est quelqu'un de bien.
et toi, et toi, et toi ?

Votre pseudo sur le net ⇝ Paradox/Sushi. Où avez vous connu OLLP ⇝ Par Sucrette :3. Age ⇝ 17 piges. Présence sur le forum ⇝ 5/7. Votre avatar ⇝ Willa Holland.
Pour nous aider▬▬ Willa Holland ◈ Scarlett R. "Pink" Monroe



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PINK ◊ « Faut pas pousser mémé dans les orties, surtout si elle est en short. » Empty
MessageSujet: Re: PINK ◊ « Faut pas pousser mémé dans les orties, surtout si elle est en short. »   PINK ◊ « Faut pas pousser mémé dans les orties, surtout si elle est en short. » EmptyMer 28 Mar - 16:42



ohlala paris
❝ il était une fois ... ❞



« Le dernier arrivé là-bas a perdu, ça te va ? » Tout en se grattant pensivement le haut du crâne, la fillette tourna la tête dans la direction qu’indiquait son ami. Elle écarquilla les yeux, voyant très bien quel point il désignait. « Mais t’es pas un peu malade ? @@ » A son tour, le garçon se gratta le sommet du crâne, parfait reflet de sa copine d’enfance. « Bah c’pas si loin. Pis comme ça les vieux iront pas nous chercher jusque là. T’en fais pas, si tu tombes je t’attends (8. » « Parle pour toi, moucheron 8D. » A peine ses mots prononcés, la petite détala, prenant ses jambes à son cou, commençant la traversée de ce champ soi-disant infestés de rongeur et de serpents selon leurs parents. Parents qui étaient joyeusement en train de faire le barbecue dans le jardin juste derrière, et qui n’avaient pas remarqué l’absence de leurs garnements. Einstein et Scarlett – alias Pink – c’était un peu depuis toujours quoi. Et pour toujours. Les deux étaient voisins. Des enfants de bourges dans un quartier de bourge, où tout le monde aimait les fifils et les fifilles à papa. Ces deux-là s’étaient trouvés dès tous petits. Il avait suffi qu’à un thé organisé par la mère de Scarlett les deux petits se moquent de leurs camarades prout-prouts tout l’aprem, et voilà une superbe amitié qui démarrait. Ils avaient beau être élevés dans ce milieu chic et bourgeois, ce n’était pas leur tasse de thé. Ni à l’un ni à l’autre. Il avait suffi qu’ils se trouvent, et aujourd’hui même un produit ménager n’aurait pas pu les décoller. Pied de biche, on avait déjà essayé. Là, en l’occurrence, ils essayaient de fuir le dimanche-barbecue-entre-richou organisé par leurs parents comme touuuus les dimanches. L’avantage dans cette histoire c’était que les Bartholomew et les Monroe s’entendaient bien. Et que du coup, Einstein et Pink, c’était pire que copains comme cochons. « TU VAS PEEEEEEERDRE ! » « ATTENDS QUE JE RATTRAPE, TU RIGOLERAS MOINS è____é. »

◊◊◊

« T’es prête ? » « Ouais, on s’tire. » Pink attrapa son sac à dos rempli de vêtements et de gâteaux secs. Elle avait également piqué une des gourdes de son père, qu’il emmenait toujours quand il allait à la pêche. Il ne la reverrait plus jamais. Parce qu’elle ne voulait plus voir son père, et quoiqu’il se passe désormais. Comment ses parents pouvaient-ils leur faire un coup pareil ? Essayer de les séparer, alors qu’elle n’avait que lui dans sa vie, le seul sur qui elle pouvait compter. Déménager ? A la bonheur. Changer de pays ? Allez vous faire foutre. Ca faisait maintenant 9 ans qu’ils ne se séparaient pas, qu’ils ne se lâchaient pas d’une semelle, qu’ils pétaient des câbles les jours où ils ne se voyaient pas. Les Monroe avaient été tristes d’apprendre cette décision à leurs amis. Mais le pire, ç’avait été la manière dont Pink avait pris la chose. En l’annonçant à son meilleur ami, elle s’était effondrée en larmes dans ses bras, lui apprenant que ses parents voulaient partir pour Paris. Il l’avait rassurée, tout de même horrifié. Et sa première réaction avait été de lui prendre sa bouille pleine de larmes à deux mains. De la regarder droit dans les yeux. Et de lui dire qu’il fallait qu’ils s’en aillent. Tous les deux. Que personne n’arriverait à les séparer. Et que ce déménagement n’aurait pas lieu, parce que ce n’était tout simplement pas possible. Et les voilà, deux jours plus tard, leurs sacs faits, prêts à partir. Pour où ? Ils n’en savaient rien. Ils n’avaient que douze ans, ce n’était pas spécialement le genre de choses auxquelles ils réfléchissaient, à leur âge. Tout ce qu’ils cherchaient, c’était à ce que personne ne les sépare jamais. Et partir tous les deux était la seule solution qu’ils avaient trouvée. Einstein se leva, attrapant les couettes qu’ils avaient nouées, comme dans les films. Il accrocha leur corde de fortune au pied bien solide de la commode, qui ne risquait pas de bouger, et la lança par la fenêtre. Il était tellement aisé de sortir incognito par la chambre de Pink, qu’il ne leur avait pas fallu beaucoup d’efforts ni de réflexion pour trouver comment faire. La jeune fille souleva son sac, rendu plus lourd par ses patins à roulette. Elle avait tenu à les emmener, sacrifiant déjà ses rollers de course pour l’occasion. Elle avait même piqué de l’argent à ses parents, afin d’avoir de quoi survivre un peu quand même durant quelques temps s’ils n’arrivaient pas à se poser. A douze ans. Comme quoi, tout le monde peut rêver de grands projets, il n’y a pas d’âge.

◊◊◊

« Scarlett, écoute… » « Ta gueule. » La gifle partit, retentissante, sans que Mme Monroe n’ait pu retenir son mari. « Tu parles pas comme ça à ta mère, c’est clair ?! On t’a pas élevée comme ça, merde. » Les larmes aux yeux, l’adolescente se détourna de ses géniteurs. Sa mère était mal à l’aise. Ils avaient rattrapé Pink et Einstein même pas vingt-quatre heures après leur fuite. Et voilà, cinq jours plus tard, ils étaient dans le train. Et les deux jeunes gens n’avaient rien pu faire. Ils avaient eu beau supplier de toutes les manières possible, que Pink vive chez lui, qu’ils emmènent Einstein à Paris… Rien. Pas une once de compréhension dans le cœur de pierre des Monroe, comme dans celui des Bartholomew. Et là, ils étaient dans le train, en France, déjà. Elle faisait la tronche depuis le départ. Depuis l’annonce du déménagement, en réalité. Mais là c'était pire que jamais. C'était fini. Elle n'habitait plus Bristol, la maison d'à côté Einstein. Elle partait pour Paris 9. La France, un pays dont elle ignorait tout. Elle ne parlait quasiment pas la langue. Sous prétexte que le boulot de son père lui obligeait cette mutation, elle devait suivre. Elle n'avait peut-être que douze ans, mais là n'était pas sa place. Sa mère essayait de se rattraper, comme toujours. De lui faire plaisir. La seule chose qui lui aurait vraiment fait plaisir ? Annuler ce déménagement pourri et rentrer à Bristol retrouver une vie paisible. « Tu verras, la vie ne sera pas si affreuse à Paris, tu vas te faire de nouveaux amis... » Face au silence courroucé et mauvais de sa fille, Mme Monroe inspira doucement, essayant de se rattraper. « Et puis tu pourras aller le voir, si tu veux. Pendant les grandes vacances… » Cette fois, Pink daigna de tourner la tête vers elle. Intéressée. « ... C'est vrai ? » Sa mère acquiesça la tête. « Oui, bien sûr. » « Pendant les petites vacances aussi ? » Son père lui jeta un regard noir. Sa génitrice se contenta d'un petit soupir résigné. « Oui, ma chérie. Il pourra même venir si tu veux. » Pink lui jeta un regard droit. L'air de dire "T'as intérêt à pas me raconter de cracs". Ce qui n'échappa à la femme du monde, qui se leva légèrement pour aller lui déposer un baiser sur le front. L'adolescente se laissa faire, rigide comme le marbre. « Promis. » Ouais, bah y avait intérêt.

◊◊◊

« Non, tu n’iras pas. » « COMMENT ÇA J’Y VAIS PAS ?! » Si elle avait pu tout casser, elle l’aurait fait, y a pas à dire. Solidement campée sur ses positions, poings serrés, yeux grands écarquillés, regard noir, cheveux en bataille, la petite britannique se prenait pour la énième fois la tête avec ses parents. Elle avait 14 ans, et déjà un caractère bien à elle, qui lui donnait le don inné de se prendre le chou avec ses géniteurs pour un rien. Ils voulaient une enfant sage, bien adaptée à la vie du neuvième arrondissement de Paris, bonne élève, sérieuse, travailleuse, polie et agréable, sociable et ouverte, aimant la bonne musique de style classique et s’habillant à la mode comme une jolie poupée barbie. Au lieu de ça, ils avaient écopé d’une rebelle de premier ordre, petite métalleuse à ses heures perdues, véritable cancre dans toutes les matières sauf l’anglais et les mathématiques, polie et agréable seulement quand elle en avait envie, préférant de loin le rock au classique, et aux fréquentations peu mondaines. Dernièrement, elle avait fait le mur pour retrouver des amis que ses parents ne pouvaient pas encadrer. Ce n’était pas la première fois, malgré ce qu’ils pensaient. C’était juste la seule fois où ils avaient réussi à la surprendre. Un petit détail tout bête. Elle avait laissé ses chaussures sorties en rentrant, et sa mère était un véritable lieutenant de police. Elle avait aussi genre le même flair qu’un chien de flic, et elle n’avait eu aucun mal à sentir une odeur non désirable de cigarette sur la veste de sa fille en se levant le matin. Et paf, engueulade, et voilà que maintenant elle essayait de la priver de ses vacances annuelles à Bristol. Et ça, c’était pas tolérable. La goutte de trop. Pink était mal dans sa peau depuis son arrivée à Paris, soit deux ans. Elle avait été ridiculisée pendant toute une année de par son style décalé et son caractère un peu trop fort, et elle l’avait très mal vécu. Mise de côté par la plupart de ses camarades, elle s’était renfermée sur elle-même, avant de trouver une bande d’amis de la même trempe, qui très tôt l’avaient poussée sur des chemins peu convenables pour une petite puce de son âge. Toutes ses histoires d’amour tournèrent au fiasco total, à tel point qu’après avoir perdu sa virginité à 14 ans elle arrêta totalement de faire confiance aux hommes, prenant pour parti de se jouer d’eux autant qu’ils s’étaient moqués d’elle. Elle n’était pas bien dans sa vie, entravée par ses parents. Et Einstein lui manquait pire qu’atrocement. Et pour elle, il n’était pas une seule seconde envisageable de louper ses trois à quatre semaines de vacances chez lui cet été. « Tout ça, ça suffit ! Ton comportement détestable et tes conneries, y en a marre ! Tu n’iras pas, un point c’est tout, et que ça te serve de leçon. » Les larmes aux yeux, l’adolescente lui jeta un regard droit et fier, un air de défi au fond de ses prunelles. « Je te hais. » Sa mère tiqua légèrement, piquée au vif par ses paroles plutôt blessantes. Mais Pink était déjà partie dans l’autre sens, lui tournant le dos d’un air insolent, afin de lui cacher ses pleurs. Personne ne l’empêcherait d’aller à Bristol, elle trouverait l’argent pour le train toute seule si c’était comme ça. « SCARLETT ! Reviens ici tout de suite ! » Elle ne se retourna pas, continuant sa route. « Très bien, c’est définitif, je vais annuler les billets de train. » A son tour, Mme Monroe tourna les talons à sa fille, juste à temps pour ne pas la voir partir en courant et s’enfermer dans sa chambre. Une fois échouée sur son lit, désespérée, à bout, l’adolescente fondit en larmes. Elle ne releva la tête qu’une seule fois. Et ce fut pour contempler le cutter qui trônait sur son bureau.

◊◊◊

« Allez… Ouvre les yeux… Chérie… S’il te plait… » Pink ne sut jamais vraiment ce qui lui fit ouvrir les yeux ce jour-là. La seule chose qu’elle espérait, c’était que la voix larmoyante de sa mère n’y était pour rien. Néanmoins, elle entrouvrit doucement les paupières, étendue dans un lit d’hôpital, les bras posés sur la couverture, de chaque côté de son corps. Dans son bras gauche, une perfusion la maintenait alimentée, aussi bien en besoins nutritionnels qu’en médicaments. Sa mère serrait sa main droite, le visage couvert de larmes, les yeux rouges, les lèvres tremblantes. Derrière elle, Mr Monroe était assis dans un fauteuil, les yeux rivés vers sa fille, guettant le moindre signe de vie. Voilà maintenant deux jours qu’elle était assoupie, plongée dans ce semi-coma dont tous les êtres qui l’aimaient voulaient la voir sortir. Il n’avait été en aucun cas histoire d’un accident. Une simple tentative de suicide, en réalité. Après avoir parsemé ses poignets de coups de cutter, elle avait été chercher des médicaments. Ceux sur lesquels il était marqué « prendre à petite dose ». Et elle en avait pris à fortes doses. Tous ceux qu’elle avait pu trouver. Lorsque sa mère l’avait découverte étendue sur son lit avec des tâches de sang partout et des boîtes de médicaments gisant sur les draps, elle avait cru qu’elle allait mourir à son tour. Un cri strident avait immédiatement alerté son mari qui avait appelé les secours à la vitesse de l’éclair. Le SAMU était arrivé quelques minutes plus tard, tandis que Mr Monroe soutenait sa femme. Ils avaient emmené Pink. Et maintenant, elle était hors de danger. Des bandages entravaient certes de manière peu sympathique ses poignets, elle avait bien entendu une tête de zombie, mais c’était bien égal à ses parents. Sa vie n’était plus menacée, et c’était tout ce qui importait. Pink ouvrit doucement les yeux. La vision de sa mère en larmes la mit mal. Elle détourna le regard, tombant sur son père. Il lui en voulait. Ca se lisait au fond de ses yeux. Il la haïssait de leur avoir fait une frayeur pareille. Mais elle s'en moquait. À vrai dire elle aurait préféré y rester. Néanmoins, lorsqu'elle vit son paternel s'emparer de son téléphone portable et appeler, elle ressentit un léger malaise. Qui appelait-il comme ça, dès son réveil ? Au moment où elle l'entendit annoncer dans sa langue maternelle avec soulagement qu'elle allait bien, elle entendit de grands cris à l'autre bout du combiné. Un sentiment de culpabilité monta en elle. Einstein. Ils l'avaient prévenu. Pourquoi ? Ils avaient pas le droit de lui faire ça. Et si elle y était passé, hein ? ... Non. C'était elle qui était en tort. Elle lui avait fait ça à lui. Elle avait été cruelle et égocentrique. Stupide. Elle baissa ses yeux pleins de larmes vers ses poignets tandis que son père raccrochait précipitamment, éteignant son portable avant que le jeune britannique ne lui sature d'appels. « Il est ravi de savoir que tu vas bien. Il me charge de te dire de te rétablir vite pour qu'il puisse te faire la peau de lui avoir fait une frayeur pareille. » Quelques larmes tombèrent sur la joue de Pink, tandis qu'elle ne pouvait s'empêcher de les retenir. Chambre trop blanche, trop calme. Alors qu'elle avait frôlé la mort de près. Il manquait la vie. Son meilleur ami. Plus jamais elle ne recommencerait ça. C'était terminé. La vie n'a pas de prix. Il faut en profiter au maximum. Parce qu'elle ne s'imaginait pas vivre sans lui, et qu'il était peut-être temps de commencer à arrêter de ne penser qu'à elle. Parce que pour lui, c'était sûrement pareil.

◊◊◊

« Comment ça va aujourd'hui ? » La jeune fille baissa les yeux vers les bandages qui serraient ses poignets, cachant les vilaines cicatrices. Elle ne mit pas longtemps à répondre, sachant que ça ne ferait que l'inquiéter plus qu'autre chose. « Mieux. » « C'est vrai ce mensonge ? » « C'pas un mensongeuh. » « Mouais. » Pink poussa un long soupir. Il ne la croyait pas, pourtant c'était vrai. Ça allait un peu mieux, maintenant qu'il l'appelait tous les jours. À défaut de pouvoir la voir, ils se téléphonaient. Néanmoins, les négociations avançaient pour Pink. Elle espérait qu'avec ses airs de petite bête maltraitée et son mutisme permanent, ses parents cèderaient à ses petites vacances. C'était cruel d'agir ainsi, mais voir Einstein était juste la seule chose qu'elle désirait, et vis à vis de ses parents... Tous les coups étaient permis pour obtenir ce genre de choses. Pink ramena ses jambes contre elle. « Bon alors ! T'as prévu quoi ce week end ? » « Passer des heures à te raconter de la merde au bout du fil ? » « ÇA, c'est un programme qui me plaît 8D. » Elle eut un sourire jusqu'aux oreilles. Elle imaginait parfaitement sa bouille derrière le combiné, malgré les centaines de kilomètres qui les séparaient. « Je préférerais te voir quand même. J'm'emmerde vraiment à Paris. » « T'inquiète choupette. Dès que j'peux j'me tape l'incruste avec toi. » Pink laissa planer un léger silence, songeuse. « Dis. » « Oui ? » « Tu vivrais avec moi ? 'fin j'veux dire quand on aura enfin l'âge de se tirer de chez nous sans représailles et sans alerter tous les flics de la ville parce qu'on est mineurs. » « Bah carrément. J'viendrais même à Paris s'tu veux. » « Arrête, Paris c'pourri. » « Parce que tu te sens seule. Mais si j'étais là, ça le serait ? » « ... Nan tu as raison. Ça pourrait être cool. On est majeurs dans combien de temps ? » « Quatre ans. » « Merde. Ça fait genre super long. » « Ça va v'nir vite t'en fais pas ! Déjà je négocie avec mes parents pour te voir aux prochaines vacances, et pis arrange toi pour faire de même ee. » « Tu crois que je fais quoi? @w@ J'te dis que le chat potté ça doit pas être pour moi. » « Fais un effooooort quand même. » « J'y travaille éè. » « Pense à quand on vivra tous les deux. Ça va être trop fun, on sera enfin libre et puis tout 8D. » « J'ai hâte. » La porte de la chambre de la jeune fille s'ouvrit doucement, et sa mère y passa la tête, toussotant d'un air gêné. « Pink, tu as deux secondes ? » « Je suis au téléphone là. » « C'est à propos de tes billets de train. Tu veux partir quand exactement ? » Arrêt brutal sur image. La jeune fille écarquilla les yeux, téléphone toujours en main, plaqué contre son oreille. Bien évidemment, à l'autre bout du fil, son génie préféré avait tout entendu. « Pink ? » La jeune fille ne l'écoutait plus. Sa mère la regardait d'un air droit et sincère. Mais sur le coup, elle ne savait vraiment pas quoi lui répondre. « Je... Euh... » « Le plus tôt possible, c'est ça ? » Pink hocha frénétiquement la tête, tandis que sa mère lui répondait par un signe affirmatif, tournant les talons et refermant la porte. À l'autre bout du fil, Einstein ne tenait plus en place. « PUTAIN PINKY TU VIENS TU VIENS TU VIEEEEEENS ! » « MERDE À LA FIN ! Je t'ai déjà dit de pas me crier dans l'oreille @@ »

◊◊◊

« PARDOOOOOOOON. » Slalomant à toute allure entre les gens et les petits groupes qui attendaient au milieu de la gare, ses écouteurs dans les oreilles avec du Queen à fond - pour varier un peu des Beatles - Pink était... Pressée. Benwai. C'était aujourd'hui qu'Einstein arrivait à la gare avec tous ses pitis bagages pour emménager avec elle. Et omfg, comment qu'elle était pressée de le voir. Leur petit rêve avait tenu cinq ans, le jeune homme n'ayant pas pu la rejoindre à sa majorité. Mais ils ne s'étaient jamais perdus de vue, et elle était retournée tout aussi régulièrement à Bristol. Et aujourd'hui, il débarquait ENFIN à Paris. Elle y avait entrepris une licence de maths, histoire que ses parents la laissent un peu respirer, et elle avait tapé dans leurs sous pour s'offrir un bel appart dans Paris 7, à côté de sa fac. Appart qu'elle allait maintenant financer avec son fils de riches rebelle préféré, oh yeah 8D. Pour le moment, elle était sur ses patins à roulette, comme une folle de premier ordre, et elle patinait dans la gare direction le quai. Les gens grommelaient sur son passage, certains au plus fort tempérament allaient même jusqu'à l'insulter. Elle s'en fichait, elle continuait de zigzaguer avec sa classe naturelle. Elle savait quasiment mieux faire du patin que marcher, depuis le temps. En plus elle en avait trouvé des vieux super classes qui s'attachaient directement aux chaussures, si c'est pas génial. Et puis comme ça ça lui rajoutait quelques centimètres. Et elle allait bien plus vite. Et maintenant qu'elle avait intégré une équipe de roller derby, ça lui faisait de l'entraînement en saut d'obstacle et en slalom quand elle devait éviter les gens. D'où le fait d'être venue en patins à la gare aujourd'hui précisément, en plus de venir chercher son british de sa vie. « Ah ! Mais c'est pas possible, vous pouvez pas regarder où vous allez ?! » En réalité, Pink ne l'avait même pas touché. Esquive mes amis, esquive. Elle laissa les escalators la portée jusqu'au quai, sur lequel elle se mit par la suite à patiner, tout en sifflotant, s'approchant de la porte par laquelle devait sortir son meilleur ami. Et puis soudain, elle le vit. Un sourire lumineux s'empara de son visage, tandis qu'elle poussait un cri qui fit se retourner tous les gens à côté. Elle se jeta à son cou, propulsée par les patins. Et... « Putain, ça fait du bien de te voir. » « T'es foutue, maintenant j'te lâche plus. » Le sourire de Pink s'élargit encore un peu plus tandis qu'elle attrapait la main de son Einstein, comme à son habitude quand ils se baladaient tous les deux. C'était comme ça, leur petite familiarité sans pour autant être en couple. Elle lui prit une valise, tandis qu'il commençait à tirer l'autre. Soi-disant que ses parents amèneraient le reste quand ils viendraient voir comment ils étaient installés. Bah en attendant, ils comptaient bien commencer pleinement à profiter de leur jeunesse ces deux-là. C'pas qu'on leur en avait bouffé 7 ans, mais presque quand même. On avait même failli les empêcher de continuer à grandir. Mais plus question de suicide ni rien. Maintenant, fallait juste rattraper le temps perdu. « Tu m'montres le chemin ? 8D. » « Ça fait une heure que je t'attends (8. »



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