j'trace un trait sur notre histoire.

Mettre un terme à toute ce brouhaha, à tout ce chaos, tirer un trait sur ses plus belles années et se concentrer sur celles à venir, arrêter de souffrir et se donner le droit d'être heureux. Heureux pour lui, heureux sans lui. Il était temps que je tourne cette fichue page, que j'avance, que je me reconstruise. Tout, tout ne m'avait jamais reconduit qu'au pied de cette fichue tour Effeil, tout y avait commencé, aujourd'hui, tout se terminait. Je n'étais plus le même, inconsciemment il m'avait changé, il m'avait ouvert les yeux. Ce matin, je suis passé à l'Administration des affaires publiques de la ville, j'y ai pris rendez-vous pour tirer un trait définitif sur ce que nous étions, aux yeux de la loi, aux yeux de mon cœur. Involontairement, en y ressortant, j'avais pleuré. Mon cœur saigne, mon cœur souffre. Je suis une épave, un déchet, rien de plus. Il m'a construit, il m'a détruit. Notre amour m'a affecté bien plus que je ne l'imaginais. T'es faible Julian, bordel ! Alors j'ai pris mon courage à deux mains. Ce matin, je suis passé à l'Administration des affaires publiques de Paris, j'y ai fait une demande de divorce et, trois heures plus tard, j'en suis ressortis avec des papiers… courage, tu peux l'affronter. Je suis plus fort que ça, plus fort que toi !

Aujourd'hui, je mets un point final à notre histoire, je tourne cette fichue page et je brûle les dernières images de lui, de moi, de nous. En marchant jusqu'à l'appartement de Jack, je sens mon sang ne faire qu'un tour. Je me souviens de cette nuit, de cette "fusillade" et de cette querelle. Albane, Ella… Je me souviens du mal, je me souviens de la douleur. T'es fou Julian, complètement fou. Et puis, je me souviens de Jack, de ses sarcasmes sur le réseau social, de ses critiques. écoute Julian ... même si t'en crois pas un mot, j'souffre aussi de ce qu'il s'est passé. Alors, viens pas retourner dans la plaie. C'est pas en parlant de lui qu'il reviendra. Ma poitrine se serre, je monte les marches. Un étage encore et j'reprime un haut-le-cœur. Bordel Julian, t'es plus fort que ça, bat toi. Cheshire, ne me concentrer que sur lui, son image, sa tendresse et son affection. Lui pour qui j'ai tout abandonné et devant qui j'ai fui. Lui que j'ai blessé, meurtri plus que n'importe qui, lui que j'aime depuis toujours et dont je me suis détourné, par peur de souffrir. Mais regarde toi Julian, tu souffres plus encore d'avoir cru être amoureux de la pire ordure du tout Paris. Je sonne à la porte… Et sa silhouette se dessine à nouveau devant moi. Mon poing se crispe, quant à mon autre main, elle lui tend violemment les papiers que je suis allé chercher ce matin. Mon visage est résigné, aucune douleur n'y transparaît, je suis indifférent, complètement. Mais au fond, putain j'en chie. Alors ma voix se casse, rauque, et je déglutis.

« Ce sont les papiers pour notre divorce. » mes yeux se plantent dans les siens. J'ravale ma fierté et j'respire un grand coup. Je te déteste Jéricho, je te déteste de m'avoir fait tant souffrir et de m'avoir saigné comme on saigne un porc. Je te hais ! « Je ne veux plus avoir un lien quelconque avec toi Jéricho, signe les, et c'est la dernière chose que tu m'entendras te dire. »