Je lui ai menti. Urgence familiale. Quel mensonge. d'un côté, cela en était une mais pas vraiment. Il n'y avait rien à faire avec ma famille en soit. Elle n'était pas mêlée à la raison de mon départ. Je me demandais même si elle savait que je venais. Surement. Dans notre monde, tout le monde savait directement quand il se passait quelque chose. Qui ne savait pas que nous allions partir à 4 ou 5 au fin fond de la Sibérie pour cette mission. Toutes les familles de la mafia russe devaient être au courant, et si elles ne l'étaient pas, c'est qu'elles ne devraient pas tarder à se faire lyncher. Les meurtres en Russie, c'est tellement courant que le gouvernement ne fait rien. Ils ne peuvent rien faire de toute façon. C'est nous qui faisont la loi ici. Entre la corruption et le règlement de compte, il doit y avoir un meurtre tout les jours ou quelque chose. En vérité, je ne me tiens pas plus au courant que ce qu'on me demande de faire. Ce qui n'est pas toujours gros. La plus part du temps, c'est juste de transmettre des informations. Cette fois-ci, cependant, on m'avait réquisitionné et je n'avais rien pu faire d'autre que d'accepter. Il faut toujours penser à l'honneur de la famille avant ses intérêts personnels. J'avais beau vouloir rester pour revoir Josh le plus vite possible, mais je devais penser à la réputation des Dezrodnov et à celle de mes grand-parents. Je ne voulais pas leur apporter des problèmes et c'était mission était un bon moyen pour moi de réfléchir, de m'évader, de penser à autres choses. J'avais vraiment besoin de temps pour moi, et c'était l'occasion parfaite pour partir loin, faire autre chose et ne pas penser aux soucis quotidiens et amoureux que j'avais en ce moment. Mon coeur ne savait plus quoi faire. Je voulais être avec Josh mais d'un côté, je n'étais plus sûr de vraiment l'aimer. L'amour ça disparait au fil du temps? Ou est-ce que c'est juste quand on aime quelqu'un il faut le laisser partir. Il faut que j'arrête d'y penser. C'est trop dure. La voiture s'arrête. Nous arrivons à destination. Il est l'heure. J'en file ma veste. Les températures sont aux alentours de zéro degré. C'est la normale à cette période de l'année. Encore, il fait nuit. Mais je ne m'inquiète pas. Tout semble normal. Rien ne devrait arriver. Je sors de la voiture. Un de mes coéquipiers gueulent quelque chose en russe. Une histoire de il faut se préparer, on va bientôt commencer l'attaque. Je ris intérieurement. Il ne pouvait pas être plus claire. On avait eu les instructions avant le départ. Nous entrons l'immeuble abandonné. Il fait froid et sombre. La vue y est difficile. J'essaie de faire mes repères. Il y a des bruits. Je m'arrête. A nouveau des bruits. Je resserre l'emprise sur mon fusil. Un coup de fusil. Je regarde en haut essayant de retrouver l'endroit dont le bruit provenait. Un autre coup de feu. Le néant. Headshot. I'm dead.