Plus j’y passe de temps, plus la vision de Paris m’exècre. J’ai beau faire des efforts en me disant qu’après tout c’est une jolie ville où je peux rencontrer beaucoup de personne intéressante, je me rends vite compte que je me berce d’illusions parce que ce n’est pas le cas partout et qu’en plus les gens ici sont aussi triste et morne que leur bâtisse. Sérieusement, j’aimerais sourire mais je risque de faire tâche au milieu de ces tronches de six pieds de long et bon la dernière chose que je voudrais c’est de ne pas réussir à me fondre dans la masse hein’ Tout pour dire que cela fait bien une heure que je fais du tourisme dans le 12ème pour trouver la cinémathèque alors qu’il fait même pas deux degré et que moi le froid me met d’humeur exécrable ( enfin ça et bien d’autre chose ! ) comme le fait que je n’arrive pas à trouver un bâtiment qui doit être difficilement ratable. Sens de l’orientation aiguisé, bonsoir. Tout ce que je trouve, c’est ce vieux skate parc à côté duquel je n’arrête pas de passer et ces rues qui ont l’air de tourner en rond comme si à chaque fois qu’on en franchissait une, on était de retour au point de départ. Très amusant, c’est presque que comme se retrouver au pays des merveilles, sauf que j’ai rien d’une Alice et que je ne suis absolument pas crédule, juste perdue peut-être. Un bruit de roulette se fait entendre près de moi alors que j’me suis quand même déjà pas mal éloignée du skate parc, ce bruit est suivi d’un grand frottement signe de freinage, et par la suite je me retrouve les fesses sur le sol glacé avant même d’avoir eu le temps de comprendre ce qui s’est passé. Une douleur sur l’arrière-train, des mains griffées, les dégâts ne sont pas trop important. Sans même m’être relevé j’observe le garçon assis juste en face de moi dans la même position. Muette sur le coup, je me contente de le regarder tandis qu’il se relève alors que je ne bouge pas d’un petit doigt, disons que la scène se passe si vite. Quelques secondes et je comprends que ce type vient de me renverser avec son skate. Mon sang ne fait qu’un tour dans ma tête avant que je ne me mette à mon tour sur mes deux jambes. « Nan mais t’es complètement inconscient ou quoi ? Tu peux regarder où tu vas ? Je ne suis pas assez grosse peut-être’ » Ouais, autant que je l’interpelle avant que l’idée de partir ne commence à germer dans tête. Nan mais c’est quoi ça, on renverse les filles et pas un pardon ? C’est peut-être le premier truc qu’il aurait du faire. « Si t’as envie de te blesser sur ton engin de mort tu pourrais au moins avoir la grâce de penser que les piétons innocent ne veulent être embarqué dans tes tentatives de sabordage. » Et voilà, j’ai l’air d’une vieille qui gueule en pleine rue. J’avais tellement besoin de ça, surtout que je les vois les gens autour. A coup sûr que personnes a rien capté de ce que je raconte à cause de ce stupide accent, je frotte mes mains pour en retirer les saletés. J’attends au moins des excuses.