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| Sujet: « Do you know your enemy ? » feat JJ o/ Lun 5 Mar - 20:17 | |
| Il devait être un peu près 20h quand Jack était rentré couvert de sang de la tête aux pieds. Ma première réaction avait été de vérifier qu’il n’avait rien de grave, même s’il se tuait à me dire que tout allait pour le mieux. A croire que j’avais vraiment une tête de naïve. Après l’avoir brièvement inspecté, j’avais détecté une plaie pas mal profonde au niveau de la cuisse. A première vue, il s’agissait d’une blessure par balle. Et visiblement, ses agresseurs avaient pris soin d’en retirer la douille. Si je m’étais écoutée et s’il n’avait pas autant insisté pour que je lui foute la paix et que je le laisse pioncer sans lui poser de questions, j’aurais probablement sonné aux urgences. Etant donné qu’il n’avait pas spécialement l’air d’avoir besoin de soins toute urgence, j’avais cédé à sa requête. Un peu plus tôt dans la soirée, il m’avait dit qu’il avait à se rendre chez Jéricho. J’en déduisis donc que ce dernier était l’origine de tout ce carnage. Et étrangement, cela ne m’étonna même pas. A croire que sa réputation de fouteur de merde lui collait à la peau. Bref, c’est complétement hors de moi que j’enfilai ma veste avant de m’engouffrer à l’extérieur, laissant le squelette seul à l’appartement. J’avais quelques mots à dire à ce fameux JJ. Cela faisait trop longtemps à mon goût qu’il pourrissait la vie de Jack. Je me demandais pourquoi j’avais attendu aussi longtemps avant d’agir.
Plus la distance me séparant de l’avenue Matignon diminuait, plus je sentais la colère me gagner, s’insinuant petit à petit dans le moindre de mes vaisseaux sanguins. D’ailleurs, j’avais tellement les nerfs que j’étais insensible à la morsure du froid. La gueule que tiraient les piétons en me voyant passer à côté d’eux comme une folle furieuse valait son pesant d’or. J’devais sûrement donner l’impression d’être une maboule fraîchement échappée de son asile. C’était limite si on ne s’attendait pas à voir surgir une brigade de flics à mes trousses. Je filais comme une flèche, bousculant plusieurs passants sans même prendre la peine de m’arrêter pour m’excuser. Après tout, c’était de leur faute, ils n’avaient qu’à se trouver sur mon chemin, merde. Maintenant que j’étais lancée, plus personne ne m’arrêterait avait que j’aie atteint ma destination, c’est-à-dire, l’appartement de ce connard de Jéricho. Il s’avérait que j’avais quelques mots à lui dire. En effet, je mourais d’envie de lui balancer ce que je pensais de lui à la gueule, même si j’étais sûre que j’allais me faire rire au nez. Cela faisait trop longtemps que je me contenais. Trop longtemps que je prenais sur moi en refusant de dire ce que j’avais sur le cœur sous prétexte que je ne le connaissais pas. Cette blessure par balle avait été la goutte qui avait fait déborder le vase. Je ne savais pas à quoi m’attendre en allant frapper à la porte de Jéricho. Tout ce que je savais, c’est que j’y allais, fonçant tête baissée comme j’avais l’habitude de le faire. Je préparais déjà mentalement ce que j’allais lui dire, non pas que j’avais peur de tomber à court d’arguments une fois face à la bête, mais plutôt parce que je tenais à m’exprimer dans un français correct. Même si cela faisait un moment que j’avais emménagé à Paris, j’avais toujours du mal à me familiariser avec cette langue.
Après avoir traversé la moitié de la ville, me voilà enfin devant chez lui. Je serre une dernière fois les poings avant de toquer à la porte, seul obstacle qui me sépare encore de lui à présent. Lorsqu’il ouvre la porte, l’image de la plaie de Jack me vient immédiatement à l’esprit. C’est lui le seul et l’unique responsable du malheur du squelette. Il doit payer pour ce qu’il a fait. Suite à cette pensée, je décide alors de me laisser aller à la violence et de laisser mes mains parler à ma place. Sans prendre la peine de dire quoique ce soit, je lui assène une gifle digne de ce nom. Depuis le temps que je rêvais de faire ça, bordel de merde. Je me sens comme libérer d’un poids là. J’aurais jamais pensé que coller ma main dans la gueule à cet enfoiré serait aussi jouissif. Putain que ça fait du bien. |
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