► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle)

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MessageSujet: ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle)   ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle) EmptyVen 2 Mar - 19:53

Sourires forcés, remarques hypocrites. Tu détestes ça. Et tu te dis que ta place n’est pas ici. Mais t’es là pour elle, juste pour elle. Parce que pendant des jours, des semaines entières, elle a supplié votre mère, votre grand-mère pour que tu sois là. Pour que vous ne soyez plus séparées. Et personne ne refuse rien à ta sœur, même toi. A cause de son fichu sourire, de ce sourire si innocent. Et tu te dis qu’elle a beau être ta moitié, l’autre partie de toi-même, cette innocence, toi tu l’a plus. Depuis trop longtemps et tu fais tout pour que elle, elle l’ai encore longtemps. Tu la regardes, tu la suis des yeux alors qu’elle évolue si naturellement dans ce milieu dont toi tu ne fais plus partie. Harry te glisse à l’oreille que quelque part, un peu plus tard, il a organisé un petit truc bien plus indécent que cette fête officielle. Et tu souris, ayant hâte de passer à quelque chose de bien plus sérieux. Le temps passe et tu t’ennuies. Il se fait tard, elle veut partir. Pas toi, pas maintenant. Alors qu’Harry te presse de les rejoindre. Vous vous disputez, elle part avec votre mère. Et de suite, les choses s’enchaînent. Bien vite, tu n’es plus maîtresse de tes actes. Trop d’alcool, trop de substances illicites. Et tu ris, toujours plus fort. Ton téléphone n’arrête pas de vibrer mais tu ne le sens pas. Tu es dans un autre monde, dans ton monde. Sans te douter, que dehors, les choses se passent autrement. Et que demain, demain quand tu auras les idées claires tu t’en voudras pour le reste de ta vie. Tu te fais sauter sans te douter que ton autre moitié, tu es en train de la perdre à tout jamais. Et que son prénom tu crieras à tout jamais. « - Pandore, Pandore, Pandore.. »

Dans un sursaut, je me réveille encore une fois. Toujours ce rêve, encore et toujours. Toujours cette putain de conscience qui vient me torturer jusque dans mon sommeil. Assise dans mon lit, je fonds en larmes. Parce que je n’ai plus que mes yeux pour pleurer. Et j’ai envie de hurler, de crier. Crier ce qu’elle est, ce qu’elle était. Parce que je l’ai perdue. Perdue à tout jamais. J’ai mal. Foutue douleur que j’arrive plus à faire taire. Rien n’y fait. J’ai mal et je veux crever. Les larmes coulent sur mes joues comme chaque matin où je me réveille après ce rêve. Je voudrai arrêter de rêver, au moins une nuit. Ne plus m’en rappeller. Ne plus rien avoir qui me fait me sentir aussi coupable. Mais coupable, je le suis. J’en suis persuadée, je le sais. Même si on n’a jamais cessé de me dire que non. Que non, je n’y étais pour rien. Que ce n’était pas moi qui conduisait cette foutue voiture qui me l’avait arraché. Ca aussi, je le sais. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que j’aurai du être avec elle. Que j’aurai du être là pour ses derniers instants. Au dut de n’être je ne sais où encore, à me faire sauter.

Deux mois pile. Deux mois où j’ai passé ma vie à n’être que l’ombre de moi-même. Où j’ai tout fais pour faire taire cette culpabilité, cette putain de douleur. Tout était bon pour que j’oublie : l’alcool, la drogue, le sexe. Mais rien ne marchait. J’arrivais même à avoir des hallucinations sur elle. A lui parler, la sentir. C’était éphémère, douloureux mais dans un sens.. tellement bon. Et j’allais finir par devenir folle si ça continuait ainsi. Folle de son souvenir. Et je m’amusais à espérer que cette folie me tuerait. Si le reste ne le faisait pas à sa place. J’essuie mes larmes et enfin, je me décide à sortir de sous mes draps. Il est presque treize heures trente. Et Twaggle ne devrait pas tarder. J’étais déjà dans un état pitoyable, je n’osais même pas imaginer comment je serai quand je le lui dirai enfin. Et je détestais ça, me sentir aussi faible. Je détestais cet état. Fallait que je sois forte mais je n’avais plus la force de l’être. Je traverse la chambre à moitié nue, direction la salle de bain. J’ai besoin d’une douche froide pour me remettre les idées en place.

Une fois ceci fait, j’enfile un t-shirt assez long pour recouvrir le dessus de mes cuisses et un shorty qui traîne par là. Je n’ai pas envie de faire des efforts, pas aujourd’hui. Je ne ressemble à rien comme ça, habillée avec les premiers trucs qui me sont passés sous la main, les cheveux encore mouillés. Mais ce n’est pas grave, il m’a déjà vu dans tout les états possibles et imaginables. Je sors de la chambre et rejoins le salon. J’ai besoin de me préparer à ça. De me préparer à tout lui dire. J’attrape un sachet en plastique d’où j’extirpe deux cachets bleus. Amphétamines, mon ami. Je les avale comme ça, sans eau. Et je me sens légèrement mieux. J’ai pas le courage de lui dire dans un état tout à fait normal. Tellement peu de personnes savent en plus. Juste Alicia, Jéricho et Cesar. La première parce qu’elle était tombée sur des photos, de Pandore et moi. Et qu’elle m’avait demandé des explications sur ça, sur le fait qu’elle ai trouvé des photos de moi et d’une fille, qui me ressemblait beaucoup trop. Le deuxième le savait, parce qu’il était venu me chercher dans tout Paris alors que j’avais encore fais une connerie. Et je lui avais tout déballé, sur cette marche face à la Seine. Le pourquoi de toute cette souffrance que je m’infligeais. Et le dernier, je ne savais plus trop pourquoi. Une autre tentative pour me trouver des prétextes au fait que j’aimais mal ou que je ne savais pas aimer, que je ne pouvais pas l’aimer. Et je m’en voulais de le lui avoir dit. Il avait osé s’en servir contre moi. Il savait que c’était mon talon d’Achille et il avait sali sa mémoire.. et je le détestais rien que pour ça. Pour l’avoir sali elle, qui n’était juste que mon reflet. Pas ma copie conforme.

Une sonnerie retentit jusqu’à mes oreilles. Celle de ma porte d’entrée. Il est là. Et j’ai peur. Peur de devoir l’affronter. J’en peux plus de devoir me prendre la tête avec lui. Je veux que ça cesse. Alors il faut que je lui dise, que je lui montre que ça n’a rien avoir avec tout ce qu’il a pu croire que je lui cachais. Je me traîne jusqu’à cette foutue porte et après avoir pris mon souffle, je lui ouvre. Et il apparaît juste devant moi. Twaggle. Je souris faiblement, si faiblement qu’on croirait que je me force. Peut-être bien, je ne sais plus. J’ouvre la bouche mais les mots ne sortent pas. Je ne sais pas quoi dire. Alors je me pousse de devant la porte et murmure un pauvre : « - ..Salut. » J’attends qu’il rentre, me préparant à devoir lui dire.


Dernière édition par C.-A. "Calie" Burgess-W. le Dim 4 Mar - 6:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle)   ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle) EmptySam 3 Mar - 23:00

La vie c'est comme une overdose. Tu prends tout tout de suite. Tu en crêves et vite. Et si tu prends pas, c'est la vie qui t'a.
T'as pas de soucis, t'es qu'un pauvre type. Un pauvre type, c'est ça. Les mains jointes, tu te bousilles la rétine en rapprochant ton visage de l'écran. T'observes l'heure, tu soupires. Le temps passe trop vite, où pas assez. Toi, assis devant ton écran. Tu observes finalement les lettres, les mots qui se forment lentement, tentant de décrypter leur sens. Toujours pareil, toujours la même chose. T'es qu'un pauvre con, seul. Depuis plusieurs années, tu t'es installé dans une putain de routine. Tes journées sont rythmées des mêmes choses, des mêmes personnes, des mêmes endroits, et pourtant tu fais tout pour que ça change. Tout ces gens te dégoutent, tout ceux que tu observes continuellement marteler le bitume. La vie, cette putain. Et toi, tu suis, t'essaies même plus de te battre, tu te laisses faire, tu laisses les choses s'enchaîner docilement. Au fond, tu ne vis plus. Tu survis. Ouais, tu survis. T’encaisse les claques dans ta gueule, tu te relèves toujours. Personne ne t'importe, tout du moins tu le pense. Les gens autours de toi sont tous les mêmes, ils te laissent. Tu les laisse, plutôt. Mais qu'importe, tu ne pense qu'à t'envoyer en l'air, à te détruire intérieurement. T'es jaloux, dès que quelqu'un s'approche des autres, dès qu'ils sont plus heureux que toi. Tu veux simplement qu'ils souffrent avec toi, tu les veux tous pour toi. Personne ne les mérite plus que toi, ils sont tiens. Ils doivent t'écouter, faire ce que tu leur ordonne. Tu veux ce foutu pouvoir, tu veux que les choses tournent dans ton sens. T'as pas de sentiments, tu veux simplement les voir souffrir comme toi, tu veux qu'ils viennent se réconforter avec toi, mais c'est jamais comme ça. C'est plus comme ça, ils t'échappent. Tous.

Calie, ce prénom te hante. Cette personne, cette fille. Pourtant, t'es qu'une pourriture avec elle, tu te rassure en te disant que tu la hais, qu'elle te hait. Mais non, ce serait trop simple, comme toujours, c'est toujours trop simple. Elle aussi tu la veux, tu veux qu'elle t'obéisse, qu'elle t'appartienne. Et pourtant, elle t'échappe toujours. Tu ne la comprends pas, tu ne cherche plus à la comprendre, tu agis bêtement, poussé par tes instincts. Tu veux plus penser à elle, tu veux l'oublier, l’épargner de ta putain de jalousie. Mais c'est trop tard, c'est comme toutes les autres, tu la veux simplement pour toi. Elle a pas l'droit de partir, elle peux pas te laisser. Tu l'empêches, tu essaies. Mais c'est dur, c'est trop dur. Alors tu continues d'agir comme ce putain de jaloux que t'es, de tenter de la garder pour toi. Soupirant, tu observes à nouveau l'écran, l'heure. Un soupir. Les mains croisés, tu reposes ta tête dessus en fermant lentement les yeux, attendant simplement que le temps défile, que tu puisses la voir. Essayer à nouveau de comprendre, pourquoi deux mois, pourquoi bientôt trois ? Au fond, tu ne connais pratiquement rien d'elle, tu connais l'ancienne Calie, mais plus celle-là. Elle est différente, tu ne la comprends plus. Tu ne sais plus tout, elle ne t'as pas tout dit. Pourtant, tu veux tout savoir, et tu le sauras. Rien que de savoir qu'elle s'est livrée à quelqu'un d'autre te mets hors de toi, tu devrais la savoir. Elle te le doit, après tout, non ? Mais tu ne la reconnais plus, elle n'est plus la même. Mais pourquoi donc, pourquoi est-elle partie ? Pourquoi t'as-elle abandonné, te laissant seul ? Trahi, tu te sens trahi. Elle se fiche de toi, tu ne représente plus rien pour elle, tu en es persuadé. La dernière fois que tu l'as vue, comme d'habitude. Comme chaque fois que tu l'observes, tu ressens ce putain de désir, et tu te hais pour ta propre stupidité. Tu veux pas de ce genre d'envie, tu veux plus d'elle. Et pourtant, à chaque fois, tu vas toujours vers elle, tu retournes toujours la voir. Elle t’attire, merde. Ça t'emmerde profondément, tu veux plus te sentir humain. Tu prends tout dans la gueule, t'es qu'un con. Tu le sais, mais tu luttes toujours, en vain. Les choses sont brouillées autour de toi, quelques sons viennent te déchirer le tympan, quelques sensations effleurent le bout de tes doigts, des odeurs. Ta vision est bien trop trouble pour que ce soit naturel. Les murs semblent tourner autour de toi, tu vois double. Quelle merde, tu te sens lourd, ta tête tombe contre le bureau et tu fermes les yeux.

Tu comptes les secondes. Un, deux, trois. Le bruit de l'aiguille de l'horloge qui avance te semble long, bien plus d'habitude. Quatre. T'as l'impression que t'attends depuis une heure, chaque cliquetis semble être de plus en plus distant. Cinq. Tu pourrais sortir, faire quelque chose d'intéressant, au lieu d'attendre que les secondes s'écoulent. Six. Tu dois aussi t'habiller, tout du moins enfiler quelque chose de passable, mais l'idée de rouvrir les yeux te dissuade. Sept, Huit. Combien de secondes, encore ? Combien de temps, avant d'aller la retrouver ? Tu ne sais pas, tu ne sais plus. Tu serres les yeux, écoutant simplement ton souffle. Ton souffle se mêler au sien, tes lèvres brûlantes contre les siennes. Tes mains parcourir sa peau, tu sens des légers tremblements agiter ton corps. Tu veux la voir, maintenant. Mais c'est trop tôt, et tu ne veux pas agir comme d'habitude, comme un putain d'animal. Et tu sais qu'elle ne veut même pas te voir, à contre cœur elle a accepté. Mais pourquoi, pourquoi t'infliger ça ? Tu sais que les choses auraient étés plus simples si elle avait refusé de te voir, de te parler. De t'expliquer. Pour l'un comme l'autre. L'oublier, ne plus la voir. Redevenir exactement comme avant, avant de la voir. Avant de succomber. Mais pas tout de suite, pas pour l'instant. Tu veux retrouver son regard, sa voix, son odeur. " - Putain. " Tu veux la revoir.

Le bruit de l'horloge te fait sursauter, t'agrippant à la réalité. Tu dois te bouger, te préparer. Partir. Quitter cette pièce, cette appartement. Soupirant, tu inspires l'air qui te brûle de l'intérieur. L'air est dégueulasse. Cet endroit est dégueulasse, il te donne envie de vomir. La température est humide, tu sens ton corps de plus en plus engourdi au fil des minutes. Il fait sombre, tu observes les ombres qui se dessinent sur les murs, les quelques rayons de soleil qui filtrent dans la pièce. Le monde semble être silencieux, aucun bruit ne vient briser ce silence oppressant. Mis à part un petit bruissement, probablement l'eau qui coule, un robinet mal fermé. Mais tu t'en tapes, rien ne t'importe. L'eau. Dans ta tête, les possibilités s'enchaînent toutes, une douche. Pourtant, là tout d'suite, tu veux juste une chose, tu veux t'endormir et plus te réveiller. Tu veux disparaître, ne jamais avoir existé. Une douche. Lentement, tu bouges les doigts, la main, le bras, la jambe. Tu te lèves, par je ne sais quel effort sur-humain. Tu te sens lourd, ton poids t'arrache les jambes, et une légère douleur à la tête te parvient. Finalement, tu jettes un regard évasif vers l'horloge accrochée au dessus du bureau, observant les chiffres sans arriver à comprendre leur signification. Ah, oui, l'heure. " - ..12h02, génial. " En soupirant, tu tournes lentement la tête, cherchant une armoire, quelque chose susceptible de contenir tes vêtements, quelque chose pour te couvrir. Tu ignores jusqu'à l’emplacement de la salle de bain, la tête dans l'cul. Le cul dans l'brouillard. Observant le sol, tes pupilles se bloquent sur un tas qui semble être des fringues, ça devrait probablement faire l'affaire, avec un peu de chance tu ressembleras à quelque chose. Attrapant le tas de vêtements, tu pénètres finalement dans la première pièce que tu trouves. Le reflet du carrelage blanc te confirme ton emplacement dès que tu appuies sur interrupteur. La lumière t'agresse, tu sens ta tête de plus en plus douloureuse à mesure que tu t'enfonces dans la pièce. Tu fermes les yeux, choisissant d'évoluer à tâtons. Finalement, ta main se heurte contre une paroi lisse, instable qui semble bouger, moins dure que les murs. Probablement la douche, ça ne fait aucuns doutes.

Finalement, tu ouvres doucement les yeux, découvrant sous tes yeux la douche, les quelques motifs ornant le mur. Doucement, tu te glisses sous la douche, ôtant avant les quelques vêtements qui recouvrent encore ton corps brûlant, enclenchant alors l'eau gelé qui t'arrache un rictus surpris. C'est froid, c'est putain de froid. Pourtant, tu te sens étrangement bien, serein, en sentant l'eau parcourir ton corps, glisser contre ta peau. Tu sens la crasse quitter ton corps, tu te sens plus léger. Ton esprit encore embrumé s'organise, les choses se remettent en place. La main plaquée contre la paroi, tu fermes les yeux à nouveau, concentré sur les sensations que tu ressens, tentant de ressentir chaque goutte parcourir ton corps. Tu frissonnes, tu te sens revivre. Un sourire étale tes lèvres. Les secondes, les minutes défilent, tu ne sais pas. Depuis combien de temps est-tu sous la douche ? Une minute, une heure ? Tu ne sais pas, tu t'en fiches. Brusquement, tu coupes l'eau, te sortant de cette sorte d'état léthargique. Tu t'arraches à l'eau gelée avec regret, enfilant rapidement les vêtements propres trouvés plus tôt. Flemme de te coiffer, de t'observer pendant une heure dans le miroir à tenter de supprimer chaque défaut. La flemme, tu te trouves parfait. De toutes manière, tu sais parfaitement qu'elle s'en fiche, trop préoccupée à te déballer ce qu'elle aura sur le coeur. Quittant la salle de bain, t'attrapes les clefs déposées sur la commode, ton téléphone et tu sors, tu t'extirpes de ce foutu endroit, de cette prison. Le palier, les escaliers. Tu ne sais même plus combien de temps tu prends, tu observes les marches défiler sous tes semelles, et ça te semble durer une éternité, une seconde. Elle n'habite probablement pas loin, mais tu n'as plus aucune mesure, tu sais simplement où c'est. Où est-ce que tu dois tourner, à gauche, à droite, tout droit. Tu connais ce trajet par cœur, tu connais même le nombre exact de pas que tu dois effectuer. Mais pas le temps que ça prendra, tu ne cherche pas à savoir, après tout. Tu te focalises juste sur tes pieds, tu sais que le premier pas à l'extérieur sera le plus douloureux, le plus pesant, puis tout s'enclenchera et tu marcheras.

Appréhendant, tu pousse la large porte d'entrée du bâtiment, et la lumière s'engouffre dans le grand couloir. Sous la surprise, tu fermes à demi les yeux, attendant que tu t'y habitues, attendant de pouvoir distinguer les choses à l'extérieur. Tu n'es pas habitué à sortir la journée, tu t'enfermes plus souvent dans ta chambre, avec tes meilleurs amis, la drogue, l'alcool, le sexe. Le soleil tape, tu tentes de diriger ton regard vers le bas tandis que tu places ton pied devant l'autre, grimaçant légèrement en bousculant quelqu'un. Trop de monde, trop de bruit, trop de présence. Putain, tu peux vraiment pas. Non, tu te sens oppressé. Observant le monde s'activer, tu sers les poings et tu commence à marcher, non, tu cours, tu bouscule les gens, tu les fais tomber. Tu entends à peine leurs plaintes dans ton dos, tu veux simplement fuir ce monde, fuir ce surplus de monde. Dans ta tête, tu n'entends que le vent taper contre tes oreilles, tu connais ta route, tu sais parfaitement où te rendre. Tes pas claquent contre le bitume, tu écoutes ce bruit sec, sans te soucier des personnes qui s'écartent pour ne pas être percutée. Tu cours, comme si ta vie en dépendait. Doucement, hors d'haleine, tu t'arrêtes en observant le bâtiment. Cet endroit... tu le connais parfaitement. Tu le connais, tu la connais. Enfin tu le pensais. Quelle heure est-il ? Tu ne sais pas, tu ne sais plus. Quelque chose te pousse, tu te retrouve brusquement posté devant sa porte, hésitant presque à sonner. Peut-être dort-elle encore ? Est-ce qu'elle t'as oublié ? Ton doigt va heurter la sonnette, et tu entends le bruit de ses pas se rapprocher, de toi. Le cliquetis métallique de la porte te parvient, et tu observe la porte s'ouvrir, la découvrant derrière. Calie. Bordel, t'es devant elle, juste comme d'habitude, pourtant t'ose pas l'approcher. Même pas la toucher. Tu l'observe simplement, elle semble... dévastée. T'es vraiment qu'un con, un gros con. Est-ce que c'est ta faute ? Pendant un instant tu hésites à entrer alors qu'elle te salue brièvement, se poussant pour te laisse entrer. Tu songes à partir, comme tu aurais dut le faire. Mais tu n'y arrives pas, tu l'observes.

Sans réfléchir, tu colles tes lèvres contre les siennes, avec douceur. Pas comme d'habitude, tu ne veux pas lui faire de mal, plus. Tu n'agis pas comme d'habitude, c'est étrange. Doucement, tu enroules sa taille de tes bras, l'attirant contre toi, ne souhaitant pas même la lâcher. Tu te raccroches, tu ne veux pas qu'elle parte. Tu veux qu'elle te pardonne, qu'elle t'excuse. Mais c'est bien trop simple, et tu en es bien conscient. Mais qu'importe.
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MessageSujet: Re: ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle)   ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle) EmptyLun 12 Mar - 10:23

Frêle, c’est tout ce que je suis. Je le sens, je le sais. Et ça me tue, putain. Je déteste me sentir comme ça. Je déteste me sentir aussi faible. Je ne devrai pas être comme ça. Je ne devrai pas être dans cet état. Et pourtant, malgré moi, je le suis. Je suis complétement foutue. Je l’étais déjà à la base, pourrie jusqu’à la moelle. C’est certain, ça. Mais aujourd’hui, j’ai complétement vrillé. J’ai carrément perdu le contrôle. Je ne maîtrise plus rien. Je contrôle plus mes crises de larmes, mes envies de hurler, de tout briser, de me briser. Je perds pied, complétement. Et j’essaye même plus de me raccrocher à quoi que ce soit. Je m’efface. Je me perds. Le regard que pose Twaggle sur moi me fait me sentir encore plus vulnérable. Je n’aime pas ça. Je n’aime pas du tout ça, même. Je voudrai essayer de reprendre contenance. Mais à quoi bon ? Je voudrai me dérober de ses yeux qui me scrutent. J’aimerai m’échapper, m’enfuir, le faire sortir, l’oublier, tirer un trait sur lui. Mais j’y arrive pas. Je ne bouge même pas. Plongeant à mon tour mes yeux dans les siens. Je pourrai m’y perdre. Ce n’est pas bon. Vraiment pas. Je ne comprends pas comment je peux penser à un truc pareil. Je ne comprends plus rien. J’ai du mal à comprendre ce qu’on est, ce que nous faisons, où nous allons. Nulle part, droit dans un mur. Le silence dans lequel nous sommes confortés est oppressant. Moi qui d’ordinaire me complais dans le silence, déteste celui-ci. Il me fait prendre conscience de beaucoup trop de choses. J’ai des failles, comme tout le monde. Je suis humaine et ça me fais chier.

Et sans que je m’y attende, ses lèvres se retrouvent contre les miennes. Et je sens tout de suite la nuance entre les baisers que nous échangeons habituellement et celui-ci. Il est plus.. doux. Automatiquement, mon corps suit le mouvement. Et je réponds à ce baiser. De la même manière que lui m’embrasse. Je sens ses mains venir frôler ma taille, puis ses bras m’entourer. Je ne peux pas m’empêcher de frissonner. Mon corps est attiré contre le sien. Et je voudrai rester là, comme ça, pendant des secondes, des minutes, des heures. D’un autre côté, ces gestes me donnent encore plus envie de fuir. Parce qu’ils provoquent des choses que je voudrai refouler, oublier. Je le déteste pour ce qu’il me fait ressentir. Je le déteste pour tout ce qu’on est. Mais si ce n’était que ça.. Non, ça serait bien trop simple. Et rien n’est jamais ensemble pour nous. Tout est toujours trop compliqué. On complique toujours tout. C’est une manière comme une autre de vivre.

Mes mains viennent s’échouer dans sa nuque. Je pourrai m’accrocher à lui, telle une désespérée. Ou suis-je déjà en train de le faire. Je n’en sais rien. J’arrête de penser alors que mes doigts frôlent sa peau. Je ferme les yeux. Instinctivement. Je n’étais pas sûre qu’il viendrait et il est juste là, pressé contre moi. La raison de sa venue me tord l’estomac. J’ai l’impression que quelqu’un s’amuse avec, c’est juste horrible. Cette douleur pourrait me foutre à genoux, littéralement. Et je tente tant bien que mal de la faire taire, dans le baiser que j’échange avec Twaggle. Revenir à la réalité, je n’en ai pas envie. Parler de Pandore, me fout en l’air. Penser à elle, me détruit. Chaque jour, un petit peu plus. Et me fais sentir encore plus coupable. De sa mort, de sa fin. De leur fin. De notre fin. Les deux cachets bleus que j’ai pris tout à l’heure n’ont pas l’air de faire leur effet. J’ai envie de m’extirper de ses bras. D’en prendre d’autres. De m’en gaver. Peut-être de revoir Pandore. De faire une overdose. De crever. Crever, ça serait juste trop beau. Mais même ça, j’ai pas la force de le faire. Ni même le courage.

Mes yeux s’ouvrent, mes lèvres quittent les siennes. Je ressens déjà le manque que cela m’apporte. J’aimerai une nouvelle fois, les laisser contre les siennes. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Je fuis son regard et m’extirpe de ses bras. Sans un mot, je referme la porte derrière nous. L’atmosphère me semble trop bizarre. Je ne sais pas quoi lui dire et je me sens stupide. Il me rend stupide. Je n’aime pas ça. Je laisse le silence tel qu’il est et quitte le devant de ma porte pour rejoindre le salon. Je sais qu’il suivra. Qu’il ne restera pas tout seul comme un con. Je ne me fais pas de soucis pour ça. Une fois arrivée dans la pièce, je m’échoue sur le canapé. Je colle mon dos contre le dossier du canapé. J’ai froid. Mes cheveux sont encore un peu mouillés. Et je sens quelques gouttes dégringoler dans mon dos. Je frisonne. Mes yeux se baissent sur mes cuisses nues. J’ai envie de grimacer. J’ai l’air maigre. Je suis maigre. Et ça rends mon apparence d’autant plus vulnérable.

Je le cherche du regard. Il est là, juste devant moi. Je ne sais toujours pas quoi dire. Je le fixe pendant quelques secondes, alors que mes lèvres laissent s’échapper un faible : « - Comment tu vas ? » Je me sens trop conne. Et ça m’énerve. Je crispe les poings face à la stupidité de la phrase que je viens de débiter. Et je me tais. Parce que décidément, j’ai l’impression que tout ce que je pourrais dire va être complétement con.
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MessageSujet: Re: ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle)   ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle) EmptyJeu 22 Mar - 8:56

La vie c'est comme une overdose. Tu prends tout tout de suite. Tu en crêves et vite. Et si tu prends pas, c'est la vie qui t'a.
Depuis le début, depuis que les regards se sont croisés. Depuis que les mains se sont serrés, que les langes se sont liées. Tu le savais, depuis le commencement. Alors même que le bruit de tes pas s'est superposé aux siens. Le début, le début de la fin. Tu aurais dut continuer, poursuivre ta route sans lui offrir un sourire, pas même un regard. Tu aurais dut t'écouter, suivre tes instincts. Cette voix dans ta tête. Bordel de merde, pourquoi ? Jouer au plus con, encore une fois. Tenter de changer les règles. Con, con, con. Foutu con. Mais tu refuses de t'en souvenir, tu te voiles la gueule. Tu ne veux pas accepter, l'accepter. Elle, faire partie de ta vie ? Tu ne le conçois pas, tu ne l'a jamais vraiment compris. Ce choix, tu avais foncé tête baissée, lui faisant confiance. Elle, elle et ses sourires. Elle et ces frissons qu'elle te filait à chaque fois que sa main effleurait ta peau. Pas de dégout, non. Tu disais toujours que ce genre d'attachement, c'était des conneries. Et tu avais crut t'être trompé, tu l'avais espéré. Mais tu le savais, mieux que quiconque. Tout ça ne mènerait jamais à rien, précipité dans un trou. Sans échappatoire. Depuis le début, tu avais espéré. Tu t'étais voilé la face. Quelle connerie. L'attachement ? L'une des seules choses que tu avais toujours dénigré, refusé de t'y adonner. Déçu, dégouté. Ces putains de sentiments ne t'avaient attiré que des emmerdes, à peine quelques bons souvenirs. Et pourtant. Oui, tu avais dis oui. Fais une croix sur toutes les merdes que tu avais put balancer à la gueule des moindres personnes que tu croisais main dans la main. Crachant sur leur niaiserie. Leur marchant à tous sur la gueule, te sentant supérieur, imperméable à cette faiblesse qu'on appelait l'amour. Est-ce que tu avais aimé ? Peut être, mais tu te refusais à y penser. Ne serais-ce qu'y songer. L'idée de toi, un sourire d'imbécile heureux déformant ton visage, te donnait une putain de nausée. Envie de lui dégueuler à la gueule. L'idée même de t'accrocher à une unique et même personne te semblait bien trop différente à tes convictions. Enchaîné, simplement attaché. Incapable de faire ce que bon te semble, avec qui tu le souhaites. Cette simple idée t'échappait un ricanement, amer, dénué de sentiments. Pas comme eux. Comme tout ces gens stupides qui pensaient pouvoir allier enchaînement et bonheur. Ces imbéciles qui n'avaient pas compris que l'un n'allait pas avec l'un, des contraires. Une pure hérésie.

Toi même, tu y avais partiellement cru. Mais comment, bordel ? Toi même, t'avais réussis à te voiler la gueule, avant de t'exploser contre la réalité. Faux, c'était faux. Une grosse connerie. La plus grosse que ces incapables d'humains aient put inviter. L'amour ? Une connerie. Le bonheur ? Une autre. Le mélange des deux ? Impossible. Inimaginable, inqualifiable de stupidité. Du pur foutage de gueule. Et, entres nous. Combien de chance de tomber amoureux d'une personne qui ressent les mêmes sentiments pour vous ? Sur 6 milliards, très peu. Quasiment improbable, et tout autant surprenant. Des conneries, encore et toujours. On t'aime pour ta gueule, pour ton fric. Pas pour ton mental, ni ta "béauté intérieure". Stoppons le massacre. Pourtant, tu y avais cru. Tu avais cru en elle. Encore une de tes nombreuses erreur. Peut être la plus grave. Peut être pas. Tu n'avais qu'une idée bien en tête. Tu ne devais te fier qu'à toi, toi et ton putain d'égoïsme, d'égocentrisme. La meilleure solution, tu le sais. Te replier sur toi. Fermer les yeux. Et ignorer, les autres. La tentation, eux. Elle. L'ignorer, l'oublier. Mais c'est dur, ça t'es presque impossible. Tu lutte, tu tente de la chasser de ton esprit. Mais toujours, elle revient. Foutu esprit. Foutue mémoire. Calie.

Pendu à ses lèvres, comme pour t'assurer qu'elle est bien là. Comme un damné. Pourtant, contrairement à d'habitude, seule ta raison t'as poussé à le faire. Presque comme une évidence. Tu te raccroches à elle. Les bras enserrés contre sa taille, en le collant presque contre toi. Non, tu l'effleure presque à peine. T'as l'impression de faire une connerie, encore. Tu ne devrais pas être là. Pas avec elle. Pas les lèvres liés aux siennes. Non. Plus maintenant. Mais dire que tu t'en tapes totalement serait un euphémisme. Au fond, tu ne pense qu'à une seule chose. Calie. Ses bras viennent s'échouer dans ta nuque, t'extirpant un frisson. Tu voudrais pouvoir t'échapper, stopper ton étreinte. Ne plus avoir d'emprise sur elle. Pourtant, tu la serre toujours contre toi. L'empêchant presque de partir. Le moindre contact de ses mains contre ta peau te fait frissonner, le moindre contact avec elle. Tu voudrais pouvoir rester contre elle longtemps. Apaisé. Tu es apaisé. Ton esprit encore embrumé ne se tourne que vers elle. Tes centres d'intérêt à cet instant même ne gravitent qu'autour d'elle. Bon nombre de fois, tu as simplement tenté de l'ignorer. L'extirper de ta vie. Mais sans succès. Et c'est toujours toi qui revenait la voir. Foutue attirance. Son souffle te manque. Ses lèvres, le ton de sa voix. Une putain de drogue, au fond. Complètement dépendant, accroc. Et bordel, tu dois arrêter. C'est déjà dur. Bien trop dur.

Brusquement, tu la sens s'éloigner. S'extirper de ton emprise. Et tu te mordille la lèvre, putain. C'est mauvais, il ne faut pas. Toi, toi quel faible. Même plus le courage de la repousser. Bien au contraire, tu tentes toujours de l'attirer vers toi, contre toi. Sans grand résultats, en général. Tu serres la mâchoire, sans prononcer le moindre mot. Cherchant probablement une contenance, tu glisses ta main dans ta nuque. Effleurant les parcelles de peau qu'elle touchait. Mais c'est pas pareil, c'est plus pareil. Cette putain de sensation te manque déjà. Accroc. Totalement. Quel con, bordel. Tes yeux se posent sur elle, tandis qu'elle ferme la porte. D'un air désabusé, tu tourne la tête en restant les yeux appuyés sur la porte. Abruti. La première idée qui t'as effleuré l'esprit en rentrant, pas même de fermer la porte. Venir contre elle, retrouver ses lèvres. Merde. Sans dire mot, tu la suis, dans le salon. Gardant un regard le plus neutre possible. Tu n'as pas besoin d'elle. Non. T'es simplement là parce que tu veux savoir. Trop curieux, peut être. Absolument pas pour elle. Non, tu te fiches d'elle. C'est ça. Le pincement que tu ressens en l'observant trembloter, aussi faible n'est pas dut à elle. Simplement parce que tu la trouve misérable. Aucune compassion, parfaitement. J'observe ses lèvres, bouger pour me demander comment je vais. Comment je vais ? Quelle question, stupide. Pas autant qu'elle. Pas autant que toi. Détournant le regard, tu tentes d'hausser les épaules, esquissant une grimace. " - Mieux que toi, j'suppose. " Une manière de détourner le sujet sur elle. La seule chose qui t'importe vraiment.

Tu restes pourtant figé. Les yeux détournés. L'observant du coin de l'oeil, tu inspires avec difficulté. Elle tremble. Mais au fond, tu sais que tu te sens mal. Sans trop réfléchir, tu lui jettes ta veste, avant de venir t'installer à ses côtés. " - T'es vraiment stupide. " Non, tu es vraiment stupide. Toi, de dire ça. De tenter de la blesser. Qu'elle se rende compte, du salopard que t'es. Pourquoi t'avoir demandé de venir ? Tu sais que ça se passerait comme ça. L'atmosphère, elle. Tu le savais. Tu te sens mal. Mais tu te contentes de déposer ta main sur son épaule, posant sur elle un regard que tu voulais neutre. Mais putain, tu peux pas l'observer sans rien ressentir. Tu serres la mâchoire, calme toi putain. L'air de rien, tu te rapproche légèrement d'elle, prenant sa main, la serrant entre tes doigts. Fort. Très fort. Mais qu'importe, tu la tiens. Elle ne peux pas partir, maintenant. Tu la tiens.
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MessageSujet: Re: ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle)   ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle) EmptyVen 6 Avr - 11:20

Usé par les hommes, par le bruit qui rend fou. Usé par la vie, par les hurlements. Usée, désabusée. J’étais devenue hermétique aux sentiments, fermée à toutes sensations. Pour m’éviter de souffrir. Encore plus. Sauf que non, c’était pire. Illusions et faux semblants. Je me cachais derrière un sourire, derrière tout ce que je pouvais attraper. Pourvu que la douleur se taise. Pourvu que ce cœur complétement bousillé, arrête de me faire mal. Encore un peu plus. Je me voilais la face, dans un sens je le savais. Que je ne pouvais certainement pas continuer comme ça. Qu’un jour ou l’autre, tout me reviendrait en pleine figure. C’était juste une question de temps. Avant que je lâche prise, avant que j’arrête de faire semblant. Parce que finalement, faire semblant revenait à me faire plus de mal que ce que je m’en faisais déjà. Que ce que j’en éprouvais déjà. Je ralentissais ce retour à la réalité. En m’enfermant dans un monde où je pensais que j’allais arrêter de souffrir. J’avais envie d’y croire. Mais je n’arrivais plus à croire en rien. J’attendais, juste. Je voulais juste arrêter d’arrêter d’avoir mal. De faire taire cette douleur. En quoi c’était trop demandé ? Mais d’un autre côté, la douleur était la seule chose qui me restait. Qui me raccrochait à elle. Qui me maintenait encore un petit peu vivante. Alors, je commençais petit à petit, à l’apprécier. Pour ce qu’elle était. C’était n’importe quoi. Usé par l'avenir, usé par un meilleur. Qui ressemble au pire. Et oui, ça fait mal au coeur !

Doucement, sûrement. J’étais devenue cette fille. Cette fille qui faisait semblant, cette fille qui ne voulait plus rien ressentir, qui s’interdisait de s’ouvrir aux sentiments autre que la colère, le dégoût et tout leurs autres compagnons. Cette fille que je ne reconnaissais plus dans le miroir. Cette fille qui je savais, lui faisait sûrement honte de là où elle se trouvait. Et moi aussi, j’en avais honte. Mais elle n’était plus là pour me remettre sur le droit chemin. Les autres ? Rien à foutre. Ils n’étaient pas elle. Rien ni personne ne pouvait m’arrêter comme elle, elle aurait pu le faire. Alors, oui. Doucement, sûrement, je sombrais. Encore plus bas, toujours plus bas. Seule spectatrice de ma chute. Au fond du trou, je crois que j’y étais déjà. Bel et bien profond. Mais il me fallait toujours plus. Beaucoup plus. Alors je creusais. Pour voir jusqu’où je pourrai aller. Illusions, faux semblants. Un quotidien presque banal, presque affligeant. Un sourire, forcé. Je vais bien ne t’en fais. C’est faux, ça ne va pas. En témoignent mes rêves la nuit, mes pleurs quand je sais que je suis seule, mes réveils dieu seul sait où. Et toute ces ordonnances et ces cachets, que je ne prends même plus la peine de prendre. Parce que ce n’est pas eux qui me sauveront.

Twaggle. Depuis combien de temps est-il là ? Près de moi, encore et toujours là. Malgré tout, malgré moi. Mes conneries. Je ne sais plus. Longtemps, trop longtemps. Et je comprends plus trop pourquoi. Ou plutôt j’essaye de ne pas comprendre, de ne pas trouver de réponses à des questions que j’aimerai bien arrêter de me poser. Il est là et c’est peut-être tout ce qui compte au final. Ce n’est pas elle, certes. Mais c’est déjà beaucoup. C’est lui. Lui qui finalement, arrive encore à me faire ressentir tout ce que j’essaye vainement de ne plus ressentir. Je le déteste pour ça. Pour le manque qu’il me procure quand il n’est pas là. Pour cette attirance, indéniable. Et ce besoin constant de l’avoir près de moi. Contre moi. Et contre lequel j’essaye de lutter, toujours aussi vainement. Je viens de quitter ses lèvres et ses bras. Qui me maintenait. Et pourtant, j’en voulais encore. Mais non, je ne pouvais pas. Il ne fallait pas. Le repousser, oui, c’était plus facile. Que de succomber à ce terrible besoin. Et c’est difficile, compliqué. Comme toujours.

Twaggle. Il est là, juste devant moi. Et j’aimerai qu’il parte. Qu’il me laisse. Ça serait peut-être plus facile comme ça. Mais non, il est encore là. Tout près de moi. Et j’aimerai qu’il ne me voit pas dans cet état. Aussi faible. Aussi pathétique. Je ne veux pas de pitié. Encore moins de la sienne. Ça me rendrait encore plus folle que ce que je n’étais déjà. « - Mieux que toi, j'suppose. » Toujours ce sur mon canapé, je ne prends même pas la peine d’y répondre. Pas besoin d’en rajouter plus. L’état dans lequel je suis en dis déjà trop sur comment je vais. Mes traits tirés, mes cernes, ma pâleur, ma maigreur. Tout ça le montre. Je l’observe encore un peu avant de détourner les yeux et de les fermer. Les images de mon rêve me reviennent tout de suite en tête. Comme à chaque fois que je ferme les yeux. Elles tournent en boucle, continuellement. Comme pour ne pas me faire oublier. Et comment pourrais-je oublier ? Que je l’ai presque tué. Mes poings se crispent légèrement, mes membres se tendent. Les images horribles sont vite remplacées par d’autres. Du temps où elle était encore vivante. Du temps où elle venait passer quelques jours ici. Dans cet appartement si vide maintenant.

Tu viens de refermer la porte d’entrée sur l’homme que tu venais de jeter. Tu pues encore le sexe, la baise. Mais t’es trop crevée pour aller prendre une douche. Tu te glisses dans la chambre de ta sœur. Tu sais qu’elle ne dort pas. Elle ne dort jamais quand tu n’es pas seule. Tu viens te mettre sous ses draps et tu cherches sa main. Tu la trouves rapidement et tu lies doucement ses doigts aux tiens. Son visage se tourne vers toi, elle te sourit. Comme d’habitude. Et tu lui réponds, plus faiblement. « - T’es pas avec Azazel ? » Tu secoues la tête même si tu sais que vous êtes plongées dans le noir et qu’elle ne peut pas te voir. « - Non.. il est pas là. Puis, j’voulais te voir toi de toute manière. » Elle ne répond pas. C’est tellement rare quand tu viens dormir avec elle maintenant. Ne supportant plus que la présence d’Azazel la nuit. Mais tu sais qu’au fond, ça lui fait plaisir que tu sois là. Au près d’elle. « - ..Calie, pourquoi tu fais ça ? » Tu ne comprends pas où elle veut en venir. Même si tu as quelques doutes. Parce que c’est toujours de la même chose dont il s’agit. Mais tu préfères espérer qu’elle te parle d’autre chose. « - De quoi est-ce que tu parles ? » Elle soupire. Prends le temps de te répondre. « - De ça.. De tout ça, de ce que tu fais, ce que tu te fais subir. Je ne te comprends pas parfois. Pourquoi tu.. » Et tu la coupes, tu ne veux pas qu’elle termine sa phrase. « - Parce que c’est plus facile comme ça, jolie Pandore.. » Fin de l’histoire, tu veux plus en entendre parler. Alors tu viens poser sa tête sur son épaule. T’es fatiguée, éreintée. T’as pas envie de penser. Tu veux juste oublier et dormir. Alors tu fermes les yeux, te laissant emporter doucement dans les bras de Morphée.

Et d’un coup, je reviens à la réalité. Comme toujours. J’ai tout le temps ces moments d’absence, où je ne cesse de me remémorer les images que j’ai d’elle, nos moments. Les bons comme les mauvais. Les mauvais, surtout. Parce que ouais, j’étais quand même horrible avec elle. Comme avec presque tout le monde. Il jette sa veste sur moi. Je tremble à ce point ? Fais chier. J’ai dis que je ne voulais pas de pitié. Mais tant pis, je prends sa veste et l’enfile par-dessus mes épaules. Alors qu’il s’installe auprès de moi. Je respire doucement son odeur. Et ça me donne envie de le sentir une nouvelle fois contre moi. Va falloir que je me contente de la veste, pour le moment. « - T'es vraiment stupide. » Ça fait mal, ça. Je sens ma mâchoire se resserrer. Mais je me contiens, comme je peux. Faut pas que je lui montre à quel point ses mots et même ses gestes me touchent. Et comme si il avait lu en moi, comme si tout mon corps criait l’envie qu’il avait de voir ses mains se poser sur lui, une de ses mains vient se loger sur mon épaule. Et je ne peux pas m’empêcher de frissonner. Comme à chaque fois qu’il me touche. « - Il paraît, oui. » Je sens son regard me scruter. Arrêtes de faire ça. C’est terrible, c’est une foutue torture. Puis sa main vient prendre la mienne. Ses doigts la serrent fort, si fort. Comme s’il ne voulait pas que je m’en aille. Non, je ne partirai pas. Même si l’envie ne me manque pas. Je ne partirai pas. Et je resterai là, aussi longtemps qu’il voudra de moi. Et finalement, je me retourne légèrement vers lui, pour croiser son regard du mien. Je pourrai tout oublier dans ses yeux. Mais non, il ne faut pas. « - Finissons-en. » Voilà. Je dois lui dire maintenant qu’il en est encore temps, avant d’en perdre le courage. Je cherche mes mots. Je ne sais même pas par quoi commencer. Lui dire quoi ? Que je n’étais pas fille unique comme il pensait le croire, que j’ai toujours eu une jumelle mais qu’elle est morte. Il y a deux mois. Que ce fameux « deux mois » correspond jour pour jour à la date de sa mort. Je prends mon temps. Essayant de ne pas craquer non plus. Une fois au réveil, ça suffit déjà. Et enfin, dans un murmure, je lâche un : « - ..Ça fait deux mois que Pandore, ma jumelle.. est morte. »
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MessageSujet: Re: ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle)   ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle) EmptyMar 10 Avr - 14:38

La vie c'est comme une overdose. Tu prends tout tout de suite. Tu en crêves et vite. Et si tu prends pas, c'est la vie qui t'a.
Remords, regrets. Souvenirs t'assaillent, te rongent, te font fléchir les genoux. Trop faible, trop usé, les articulations engourdies à force de subir. Subir sans répliquer, encaisser en somme. Tout prendre dans la gueule, sans rien dire. À force, quelques gémissements, quelques plaintes s'extirpent de tes lèvres, rien de plus. Des menaces, sans aucun ressort. Sans aucun impact, vides. Lourdes de sens, mais tu te défiles, tu fuis. Tu évites la confrontation, comme toujours. Éviter les problèmes, enjambes les quelques embûches. Fuir, une bonne grosse tapette. Qu'ils pensent ce que tu veux, tu as déjà donné. Beaucoup trop même, à ton goût. Tu n'es plus que l'ombre de toi même, trop éblouie par la lumière que te renvoie les autres, que toi tu n'as plus. Une lumière éteinte, sans plus aucun rayon. Sans plus aucunes saveur. Tu les envient, eux qui sont toujours pareil. Qui ne fléchissent pas les épaules, ils t'ont abandonné, derrière eux. Délaissé pour compte. Mais au fond, tu le mérites amplement, et tu le sais trop bien. Jonchant le sol, rajoutant une moisissure entre les dalles de Paris. Se mêlant à la crasse, l'eau dégueulasse, le sang, la pluie. Combien de fois, combien de putain de fois t'es-tu retrouvé allongé au sol, complètement défoncé ? Tu ne comptes plus. Au fond, quelle importance. C'est le seul moyen que tu ais trouvé pour te sentir mieux, pour oublier. Te sentir vivant ? Non, probablement pas. Cette sensation ne fait qu'empirer, tu ne fais plus rien pour y réchapper. Pourquoi t'en séparer ? Tu te sens mieux, tu trouves dans cet état quelque chose de réconfortant, probablement. La débauche est une illusion de ceux qui n'en ont plus.

Illusions, faux semblant. Images controversées, réalité déformée. Tu te complais dans ce mur de mensonges, dans cette vie sans aucun sens. Tellement plus simple de se voiler la face, tellement plus valorisant. Tenter de tirer ton épingle du jeu t'épuises, croire que tout est déjà fait et non pas à faire te rassures. Fatigué, excédé. Bien trop inutile, tu ne sers à rien. Strictement à rien, mis à part détruire ce que sont les autres. Ce qu'ils ont de plus que toi. Plaisir, tu ressens du plaisir à les voir rejoindre ton état. Pitoyable, certes. Mais tellement plus facile, plus valorisant. L'ombre de toi même, tu n'est qu'une ombre. Cette forme assez proche de toi même, mais déformée. Déformée, éloignée de la réalité. Empruntant un chemin bien trop différent de la raison. Muré dans le sombre, invisible dans un environnement proche de toi. Noir, tu es noir. Sombre, meurtri. Le cœur complètement piétiné, complétement défoncé. Tu ne cherches plus les quelques morceaux que tu pourrais recoller, tu les laisse s'éparpiller. Feindre que tu ne souffres pas, simuler que tu n'as pas de cœur. Encore une fois, tu mens. Tu veux simplement le moindre d'emmerdes non désirée. Pourtant, dans ce cas, t'aimes bien foutre la merde. Qu'ils crèvent tous, après tout. Tu n'as de cesse d'avancer que tu préfèrerais être seul, sans personne. Un humain, t'es qu'un putain d'humain, autant gerbant que les autres. Aussi stupide, bien moins conscient. Plus faible, trop exposé finalement. Tu penses tout savoir, tu ne sais rien. Tu n'es rien. Ton monde est bien trop pareil que les autres, mais tu le juges différent. Pourquoi ? Différent, pour te valoriser. Être plus fort dans ta différence, mais au fond, t'es bien plus faible. Irrité, irritant. Un foutu cercle vicieux, t'es totalement enfoncé dedans, sans t'en rendre compte. Victime de cette spirale psychédélique, inconscient.

Tu penses être imperméable ? Encore une fois, c'est faux. Au fond, tu sais. Tu le refuses, mais tu sais. T'es le plus exposé, le plus faible. Tu pensais te protéger, les choses n'ont fait qu'empirer. Ce masque du type imbuvable, t’arrive plus à l'enlever. Tu n'essaies même pas, il va finir par faire totalement partie de toi. Il te ronge de l'intérieur, tu espères simplement qu'il raccourcisse ton temps, qu'il rapproche ton heure. J'ai comme envie de sauter dans le vide, d'me passer la corde au cou. D'me noyer, d'mentailler les veines du coude au poignet. J'ai comme envie d'me mettre une balle dans le crâne, mais j'ai pas de flingue. Regarde moi dans les yeux et tu comprendra que j'suis qu'une baltringue. Pas le courage, trop faible pour oser. Fatigué, tu es fatigué. Usé par ta propre vie, ton propre reflet dans le miroir. Tu serres la main, inconsciemment. Tu n'agis jamais consciemment, ici. Avec elle, surtout. T'es qu'un putain d'égoïste, simplement. Tu veux crever, mais elle, non. Tu lui interdis, elle n'a pas le droit. Un putain égoïste, tout le monde le sais. Surtout toi, surtout elle. Pourquoi rester ? Tu l'ignores, même si tu connais la réponse. C'est stupide, totalement dénoué de sens. Insensé, simplement. Tu ne veux pas qu'elle parte, tu retiens sa main, fort. Qu'elle souffre, tu t'en tapes. T'es le seul à avoir le droit de la faire souffrir, tout du moins, tu le veux. Un putain d'égoïste, encore et toujours. Tu voudrais qu'elle t'appartienne, mais au fond tu sais parfaitement que c'est qu'une connerie, toute cette histoire.

« - Il paraît, oui. » Putain, t'es complètement con. Complètement stupide. Toujours ce putain de masque, de sans-coeur, peut-être. Tu ne cherches plus vraiment à te comprendre, bien trop compliqué, complexe. Sans grand sens, au fond. Pourquoi tu fais ça, bordel ? Aucune idée. Tu soupires, inutile de tenter d'te rattraper. De toutes manières, tu ne t'excuserais pas. Elle n'en voudrais même plus. Tu t'accroches, puissament. Reste-là, putain. Ses yeux te scrutent, et un foutu frisson te secoues. Pourquoi ? Tu ne sais plus. Pas même le courage de chercher pourquoi. Tu te raccroches à sa main, son épaule. Faute de mieux. Tu fixes ses lèvres d'une manière que tu souhaiterais discrète. Non, trop simple. « - Finissons-en. » Une coupure, simple, brève. Ton regard dévies, foutue envie. Au fond, c'est simplement une foutue torture. Surtout que t'es là pour elle, t'es qu'un con d'agir comme ça. Frustration, ton regard reste accroché au sien. Bordel, qu'est-ce qu'elle va te dire ? Tu déglutis, bruyamment. « - ..Ça fait deux mois que Pandore, ma jumelle.. est morte. » Deux mois, Pandore, jumelle. Morte. Morte, bordel de merde. Tu serres la mâchoire, automatiquement. Sa jumelle ? Putain, tu savais même pas qu'elle avait une jumelle. T’ose même pas l'ouvrir, probablement trop conscient, pour une fois. Quel con, quel con. T'observe brusquement le sol, ton genoux. N'importe quoi, mais pas elle. L'idée de l'observer en face te semble être un effort surhumain. Les lèvres scellées, tu lâches dans un murmure la première chose qui te passes par l'esprit. « - J'suis...désolé. » Pas simplement pour Pandore, pour tout. Absolument tout. Depuis le début. Tu te mures dans un silence, sans grande conviction de poursuivre. Pour dire quoi ? Rien, tu n'as absolument rien à dire. Tu ne savais même pas, qu'elle avait une jumelle.

Elle étais partie, tu l'avais haïe. Tu t'en étais voulu d'y avoir cru, tu l'avais détestée pour sa lâcheté. Tu t'étais détesté pour ta niaiserie, pour ta propre connerie. Elle était partie, parce qu'elle était morte ? Peut être. Tu n'avais pas voulu réfléchir, trop aveuglé par ta rancœur. Et pourtant, dans l'histoire, c'était toi le seul fautif. Elle avait ses raisons, et toi... Ta tête tourne, tu te relèves brusquement, la lâchant. Te défaisant de cette légère étreinte, ressentant déjà cette fichue sensation de manque. Tu déglutis, cherchant une constance. Debout, face à elle. Balbutiant légèrement, tu tournes la tête, cherchant une porte, n'importe quoi. « Tu veux que j'parte ? » Meilleure solution, peut être. Au fond, t'as absolument rien à voir avec toute cette histoire. Qu'est-ce que tu fous là, à attendre ? T'aurais pas dut lui demander, t'aurais pas dut venir. Jamais.

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MessageSujet: Re: ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle)   ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle) EmptyMer 11 Avr - 5:20

Juste quelques mots. Dix exactement. Dix petits mots que je voulais juste m’éviter d’avoir à prononcer. Encore. Une fois de plus. Cette phrase. Ces veux. Elle est morte. Et toujours cette même douleur que cela me provoquait. Plus jamais. C’était la dernière fois. Il serait le dernier. Je me le jurai, là, maintenant. Il serait le dernier, à savoir, à me l’entendre dire. A voix haute. Murmure. C’est si dur. Et ça fait si mal. Mon cœur déjà si foutu, si bousillé, si meurtri. Je le sens se briser. Encore un petit peu plus. C’est la seule chose qui me fait prendre conscience qu’il m’en reste encore un peu. De ce cœur. Juste quelques morceaux. Impossible à remettre comme il faut, dans le bon ordre. A recoller. Pour le sentir battre à nouveau. Je veux pas, de toute manière. A quoi il me servirait maintenant ? Alors qu’elle n’était plus là, qu’on me l’avait arraché. Pourquoi faire des efforts ? Si elle n’était même pas là pour les remarquer. A rien. Rien du tout. J’en étais persuadée. Pandore maintenant partie, ailleurs qu’à mes côtés. J’avais pas de raisons d’sentir à nouveau mon cœur battre. Cesar, Alicia, JJ et maintenant lui.. Twaggle. Trop de personnes, trop de gens au courant. Même Azazel n’était pas au courant. Et pourtant, il en avait été proche. Je n’avais pas eu la force non plus, de lui dire à lui. Et peut-être bien que si, qu’il savait. Il devait sûrement savoir. Mais attendait que je lui dise, que ça sorte de ma bouche. Que je revienne à nouveau vers lui et que je lui dise. Que je prononce encore ces mots. Une nouvelle fois, à voix haute.

La douleur de cet aveu m’empêche de ressentir celle provoquée par les doigts trop serrés de Twaggle autour de ma main. Et même alors, si j’aurai pu la sentir. Elle m’aurait sûrement fait du bien. M’aurait maintenu éveillée. M’empêchant de sombrer. Je tremble une nouvelle fois. Pas de froid non. Juste un début de sanglot que je peine à réprimer qui me secoue. Ne pas craquer. Ne pas se montrer encore plus faible que nécessaire. C’est putain du dur. Tellement difficile. Je vais craquer. Je le sens. C’est juste une question de secondes ou de minutes. Il ne faut pas. Je le sais. Je me le rabâche. Ne pleures pas, pas maintenant. Attends plus tard, quand tu sera seule. Ne faiblis pas, bordel. Je cherche ses pupilles des miennes. Histoire d’y puiser une quelconque force, histoire de m’accrocher à quelque chose pour ne pas craquer. Je ne trouve pas ses yeux. Son regard a fuit le mien pour aller s’échouer sur le sol, ses genoux. Peu importe. Il ne me regarde plus. Et ça aussi, ça fait mal. Sans que je ne sache trop pourquoi. Je l’observe, en silence. Je n’ai rien d’autre à rajouter à ça. Si j’ouvre la bouche, je sais que ça ne sera pas pour parler ou murmurer. Mais pour éclater en sanglots. Mais il ne faut pas. Tout, sauf ça.

« - J'suis...désolé. » qu’il me murmure. Ouais, moi aussi, j’le suis. Terriblement, à chaque secondes, à chaque minutes qui passent et qui s’écoulent. Qui se perdent dans ce qu’on appelle le temps. Désolée d’l’avoir laisser crever, seule. Désolée de n’avoir rien pu faire. Désolée d’être encore là. Au fond, désolée de tout et n’importe quoi à la fois. Tout simplement et irrémédiablement désolée. J’ai omis une partie de la vérité, en lui avouant la mort de Pandore. C’était déjà une immense perte. Perdre sa jumelle, c’est comme se perdre soi-même. Ouais, voilà, je me suis perdue en même temps que j’l’ai perdue. Mais il n’y avait pas qu’elle, cette nuit-là, que j’ai perdu. J’ai aussi perdu une mère. Mais c’était beaucoup trop pour cette après-midi-là. Beaucoup trop d’aveux balancés sur ce canapé.

Et le silence nous recouvre une nouvelle fois. C’est lourd. Mais qu’ajouter de plus ? J’ai pas envie d’ouvrir la bouche. Alors je le laisse, ce silence. S’installé, tranquillement. S’éternisait, aussi longtemps qu’il le voudra. Brusquement, il se lève. Ma main s’échappe de la sienne. Et je n’ai pas envie. Qu’il me lâche, comme ça. Je n’ai pas envie de lui échapper. Mais je le laisse faire, une nouvelle fois. Il est juste là. Debout, face à moi. Mes yeux se relèvent vers lui. Alors que je m’enfonce un peu plus dans le canapé. Me recroquevillant presque. A défaut de pouvoir pleurer. Mes pupilles s’accrochent aux siennes. Seul contact qu’il me reste. Rapidement, sa tête se tourne. Comme s’il cherchait une porte de sortie. Quelque chose pour fuir cet endroit. Me fuir. Je n’ai pas envie qu’il s’en aille. Et en même temps, si.. Au moins, je pourrai pleurer tranquillement. Me défoncer aussi. Pleurer encore. Et m’endormir. Espérant ne jamais me réveiller. « - Tu veux que j'parte ? » Non. Oui. Je n’en sais rien. Je ne sais plus. Restes ici, près de moi. Casses toi, loin de moi. Qu’est-ce que j’en ai à faire, après tout ? J’ouvre la bouche mais aucun son ne veut en sortir. J’sais pas quoi répondre. J’ai besoin de lui, là, maintenant. Et en même temps, je voudrai n’avoir besoin de lui pour rien au monde. Je voudrai me démerder seule et n’avoir jamais eu à lui dire. Une larme coule, doucement, sur ma joue. Fais chier. J’avais dis pas maintenant.

Doucement, je me lève. Poussée par je ne sais quoi. Une envie soudaine. Je tiens à peine sur mes jambes. C’est limite si je ne m’écroule pas, à genoux, devant lui. Je fais un effort, presque surhumain, pour franchir les quelques centimètres qui nous sépare. Je crois que je pleure. J’ai pas vraiment envie de savoir si j’ai été aussi faible que ça. Là, tout de suite, j’ai juste envie de le sentir contre moi. Lâcher prise et me laisser aller à ces envies, cette foutue attirance. Je m’accroche à lui comme je peux. Une de mes mains venant s’agripper à son t-shirt. Histoire de ne pas m’effondrer à ses pieds. Mon visage se rapproche dangereusement du sien. Alors que je sens à peine mes joues sillonnées par les larmes. « - Ne me laisses pas, s’il te plaît. » J’en viens même à le supplier, c’est pathétique. Je suis pathétique, bordel. Et je déteste ça. Je me déteste. D’être comme ça, de me laisser autant aller devant lui. D’être aussi faible. J’ai juste besoin de ses bras autant que j’ai envie de les éviter. C’est tellement paradoxal, comme tout le reste. Mais j’ai plus envie de comprendre. Et dans un énième murmure, je lâche un : « - ..J’ai besoin de toi, là. »
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MessageSujet: Re: ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle)   ✝ got a secret, can u keep it ? (twaggle) EmptyMer 11 Avr - 17:07

La vie c'est comme une overdose. Tu prends tout tout de suite. Tu en crêves et vite. Et si tu prends pas, c'est la vie qui t'a.
Doucement, tu perds pieds. Tu fermes les yeux, agrippe à ce sentiment qui te retiens, cette sensation qui t'apaise. Tu oublies légèrement toutes les merdes de ta foutue vie, tu oublies tout. Où tu es, pourquoi tu es là. Absolument tout, tu perds pieds. Tu te sens plus léger. Plus de ce foutu poids sur les épaules qui t'accable. Tu sens ses mains enserrés autour de toi, tu sens son odeur. Bien trop familière, c'est légèrement affolant. Elle t'enivre, totalement. Elle te manque dès que tu t'en sépares. D'habitude, tu t'en veux. Mais non, tu ne te sens pas la force, ni le courage de te focaliser là dessus. Ni l'envie. Tu bousillerais probablement le moment, tu fais assez de conneries comme ça. Toujours tout détruire, non. Tu ne te résous pas à bouger, tu reste immobile, bien trop concentré pour l'instant, les yeux toujours clos. Tu perds pied, tu t'envoles. Tu t'sentirais presque planer, sans rien avoir pris. Presque. Tu resserres ton emprise, comme pour t'assurer qu'elle est bien là, qu'il ne s'agit pas simplement encore de ta foutue imagination. Non, elle est là. Tu la sens contre toi, tu la serres encore plus. Bordel, elle va pas partir. Elle va plus partir. Pas encore, pas une nouvelle fois.

Bordel, ce jour. Ce foutu jour, tu t'en souviens parfaitement. Nettement, clairement. Tu comprenais même tout, ses raisons. Pour elle t'avais lâchement abandonné, sans rien dire. Partie, elle était partie. Tu t'étais trouvé con, carrément con. Complètement pathétique, même. Et niais au possible, même si tu faisais plus vraiment attention, à l'époque. Maintenant plus, quoiqu'au fond tu t'en fichais. Tu t'en fiches, même maintenant. T'es pas qu'un putain de niais, loin d'la même. T'es plutôt l'inverse, carrément. Un sans-coeur, enfin une connerie du genre. Toujours ce putain de masque, mais c'est faux. T'es pas qu'un putain d'insensible, simplement égoïste et l'dernier des connards. Non, pas seulement. C'est faux. Tu t'sentirais presque carrément normal, là. Comme tout ces abrutis, dans la rue, tout ces pauvres stupides bien trop heureux. Probablement sous substance, pour tirer une gueule pareille. Tu t'sentirais presque pareil, là. Trop bien pour qu'ce soit habituel. Pas assez pour qu'ce soit une hallucination. Vrai, c'est vrai. Putain. Tu t'sens bien, vachement bien même. T'oublierais presque, mais non. Tu sens ses joues contre les tiennes, mouillés. Pourquoi ? Tu ne cherches pas à comprendre, même si tu connais déjà la réponse. Pour une fois, tu sais qu'c'est pas ta faute, enfin pas entièrement. T'es qu'une baltringue au fond, tu savais qu'elle avait besoin de toi, et t'as directement pensé à te tirer. Une foutue baltringue, même pas capable de l'aider. T'aurais même pas eut l'courage de partir, de la laisser. Non, t'as toujours du mal à la laisser, partir sans elle. Surtout maintenant. Mal, tu t'sens mal, horriblement mal.

« - Ne me laisses pas, s’il te plaît. » Non, tu n'vas pas la laisser. Pas comme ça, pas d'cette manière. Pas maintenant. Tu refuses simplement d'te séparer d'elle sans rien dire. Au fond, ça t'aiderait peut-être, ça vous aiderait. Mais tu refuses. Impossible, t'en as même plus la force. Plus la force de lutter contre toi et de cette foutue envie de la voir, tout l'temps. De toujours l'avoir près de toi, la serrer dans tes bras. Reste, merde. Reste là, j'veux pas qu'tu partes, j'veux pas qu'tu t'en ailles. Reste avec moi. Rien que ses lèvres te manquent, alors qu'elle est pressée contre-toi, tu l'empêches de partir. Tu sens son corps collé contre le tien, il t'semble tellement inconnu. T'as pas l'habitude d'être comme ça, pas de cette manière. Pas pour les mêmes raisons. Mais qu'importe, t'es bien. Trop bien, tu voudrais rester comme ça l'plus longtemps possible, la garder avec toi pour toujours. Putain d'égoïste, comme toujours. À force, tu t'habitues, tu finis par trouver ça normal. Presque un comportement habituel, jaloux. T'es jaloux. Putain de jaloux, comme tout l'temps. Toujours, dès que quelqu'un a mieux que toi, où la même chose. Jaloux.

Tu gardes les lèvres closes, sans rien dire. Sans briser le moment, ce serait con, tout d'même. De toutes manières, tu sais qu'tu dirais une connerie, pour pas changer. Tu dis toujours des conneries, dans ce genre de moments. Tu veux simplement profiter, pas parler. Elle connait parfaitement ta réponse, tu peux pas la laisser bordel d'merde. Tu la serres un peu plus dans tes bras, enfouissant ton visage dans son cou. Respirant son odeur, apaisante. Tu te détends légèrement, encore plus que tu n'l'est déjà. « - ..J’ai besoin de toi, là. » Toi aussi, t'as besoin d'elle. Mais moins, beaucoup moins. Tu n'peux pas vraiment la comprendre, toi qui passes ton temps à dire que t'aimerais que ton frère crève. Même si tu sais qu'au fond, non, tu veux pas. T'imagines même pas c'que tu pourrais ressentir, si tu perdais ton jumeau. Ton double, en somme. Mais tu peux pas savoir, tu t'contentes d'imaginer. C'est pas précis, tu peux pas savoir. Tu sauras jamais. « - J'suis là, j'reste. Autant d'temps que tu voudras d'moi. » Tu voudrais dire pour toujours, mais tu sais pas. Combien d'temps il te faudra avant d'rejouer au con et d'la perdre ? Longtemps, t'espère. Le plus longtemps possible, mais c'est inévitable, pratiquement. C'est toujours la même chose, tu t'laisses toujours emporter, et tu les blessent. Tous, sans exception.

Tu te décolles légèrement d'elle, pas trop. Et tu te sens déjà moins bien, presque mal à l'aise. Tu l'observes, t'as un foutu pincement au coeur en la voyant comme ça. Arrête de pleurer, merde, ça m'fait du mal. La sentir aussi proche de toi t'manques déjà, c'est limite flippant. Non, c'est flippant. Mais tu t'en fiches, qu'importe. Tu rapproches doucement ton visage du sien, tu effleures ses lèvres, sans les toucher. Tu glisses ta main sur sa joue, tentant d'essuyer ses larmes. Arrête de pleurer putain, ça m'détruit. « J'suis là, ça va aller. »
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