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Barbès karaoké party no1

« Où de multiples façon d’avoir l’air sexy un plat chinois dans une main, le micro dans l’autre main. » pv Enoc

Deux heures, oui deux longues heures de journalisme, deux heures avec un professeur vous rappelant sans cesse que la moitié des élèves partait avant la fin du premier semestre, et que si nous n’étions pas sûrs de notre choix, nous pouvions partir directement. L’homme était âgé et paraissait si méchant et fourbe simplement parce que lui n’avait jamais réussis à devenir un véritable journaliste et avait du devenir à la place professeur. Un professeur de jeunes talents sûrement l’un d’entre nous allait devenir le nouveau Pujadas, un célèbre ancien journaliste devenu présentateur télé. Personnellement j’étais entrée à l’école supérieure de journalisme de Paris simplement pour m’éloigner de mes parents, et par choix de mon père qui m’avait refusé la carrière d’athlète professionnel. Et à la place je me retrouvais donc dans des études de journaliste sportif. Un regard noir du professeur plus tard, je me remis à écrire au lieu de sombrer dans mes pensées, je ne voulais pas me faire remarquer, et un mot du vieil homme à mon égard et tous les regards des élèves de l’amphithéâtre ce serait tournés sur moi, et ça je ne le voulais pas.

Dix-huit heures, voilà la séance de torture était à présent terminé, et j’avais hâte de rentrer à mon nouvel appartement, que je partageais avec un colocataire, Enoc de son prénom, qui m’avait l’air bien sympathique, et qui lui aussi avait un accent anglais lorsqu’il parlait, un différent du miens, mais c’était déjà un point commun, puis il paraissait gentil ! Je passai ma veste sur mes épaules et en sortant du bâtiment je vis un groupe de filles qui me regardaient en rigolant et souriant en même temps, « wow, Paris c’est vraiment bizarre » pensais-je. Je n’aimais pas vraiment qu’on porte de l’attention sur moi, je souris timidement et baissa la tête, là où n’importe quel autre garçon aurait tenté une approche. A Santa Barbara d’où je venais tout le monde me connaissait et même si l’on me regardait, toutes savaient que jamais je ne m’approcherais ne serait-ce que pour discuter ! Me voir sociable et ouvert vers les gens ne se passait qu’en soirées, des soirées où il y avait bien sûr de l’alcool, car sans ça, je serais toujours renfermé sur moi-même.

Quelques arrêts de métro plus tard me voilà de retour dans le dix-huitième arrondissement plus précisément la rue Barbès, là où l’appartement se situait. Plutôt sur l’extérieure de Paris mais au moins le quartier n’était trop cher, et nous avions pu y trouver un appartement, et ouais pas tout le monde n’avait l’argent pour se payer une maison bourgeoise dans le huitième ou un appartement dans le premier ! Je montais rapidement les trois étages et poussais la porte de l’appartement. Ce soir nous avions décidé mon colocataire et moi une soirée karaoké, ouais c’est kitsh, mais c’est énorme, puis avec nos accents anglais, c’est sûr, la nouvelle star c’est pour nous ! Et puis Enoc avait promis de cuisiner. Cette soirée allait envoyer du lourd ! Et puis commençant doucement à le connaître je n’étais au moins plus vraiment timide, bon je n’allais pas non plus lui déballer ma vie mais bon, c’est déjà un premier pas. Ne savant pas si mon colocataire était rentré, je criai :

« - Enoc c’moi ! T’es lààààààààà ? »