I wanna touch the light, the heat I see in your eyes FT Clem'

I wanna touch the light, the heat I see in your eyes

Clément & Nina

Nina était en train de lire paisiblement lorsque son portable retentit, lui annonçant la réception d’un SMS. Nina gardait toujours son portable près d’elle et avait du mal à l’éteindre. Elle était une de ces accros qui en avait soi-disant besoin pour vivre. Il fallait dire qu’il sonnait régulièrement et que c’était le moyen qu’elle utilisait pour garder contact avec ses relations américaines. Si elle ne recevait pas un seul SMS un jour, elle avait l’impression que c’était la fin du monde et qu’elle était malaimée… C’était pour dire… Quoi qu’il en soit, sa lecture fut perturbée par ce message et Nina n’attendit pas de finir sa page pour découvrir l’identité de l’envoyeur. Un sourire se dessina instantanément sur ses lèvres lorsqu’elle lut le nom de Clément… Décidément, dès qu’elle pensait à lui, son cœur ne pouvait s’empêcher de battre plus vite et ses lèvres se tendaient en un sourire tendre. Elle ne l’avait plus revu depuis leur dernière soirée, celle où ils avaient transgressé en quelques minutes toutes les règles qu’ils avaient établies. Depuis, Nina avait eu l’occasion de réfléchir et se rendait compte de plus en plus qu’elle ne regrettait rien, malgré Clay, et qu’il lui manquait. À peine était-il parti qu’elle désirait déjà le revoir. Elle ne pensait pas pouvoir encore ressentir ce genre de choses pour un homme, et pourtant cela paraissait être un bon début. Bien sûr, elle n’aimerait jamais Clément comme elle avait aimé Clay, mais elle se sentait prête à le laisser entrer dans sa vie et à tenter l’expérience avec lui, voir où cela les mèneraient, en espérant fortement qu’elle ne se retrouverait pas le cœur brisé. Elle le sentait bien cependant, et était presque sûre qu’il tenait aussi à elle. Elle ne pouvait pas l’affirmer bien sûr, elle n’était pas dans sa tête, mais son comportement lui laissait penser qu’elle n’était pas uniquement un coup d’un soir pour lui. Presque immédiatement, Nina répondit à Clément. La dernière fois qu’ils étaient censés se voir, un contretemps avait perturbé leur rendez-vous et il était tombé à l’eau. Clément n’avait pas un horaire de travail facile et enchaînait les heures à l’hôpital, ce qui faisait qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de se revoir depuis ce fameux soir et plus les jours passaient, plus l’envie de le revoir augmentait. Elle se demandait quand ils auraient enfin l’occasion de se revoir et espérait que cela serait bientôt, sinon elle allait finir par débarquer à son boulot et jouer le fameux coup de l’évanouissement donc elle lui avait parlé pour plaisanter. En attendant la réponse du beau brun, Nina replongea dans sa lecture de « How to kill a Mockingbird », bien qu’elle fut désormais beaucoup plus distraite, ses pensées étant dirigées vers Clément. Ils finirent par s’échanger plusieurs messages et Nina décida de poser son livre puisqu’elle n’arrêtait plus de lire la même phrase depuis trois minutes. À la place, elle décida de ranger les affaires qu’il restait de sa cousine dans le coin d’une pièce. Elle était repartie pour Londres pour un petit temps et Nina ne savait pas si elle allait revenir. Son appartement était à présent à nouveau vide et Nina avait de plus en plus l’impression d’étouffer. Elle n’avait jamais beaucoup aimé la solitude, même si elle s’était plongée dedans ces deux dernières années. À présent qu’elle tentait de reprendre sa vie à zéro, celle-ci commençait à lui peser. Jamais elle n’avait vécu seule. Avant d’emménager avec Clay, elle habitait avec ses parents avec son frère et son cousin, jusqu’à ce que ce dernier ne parte, et la maison était rarement vide, malgré les absences régulières de ses parents en raison de leur boulot. Ensuite, elle s’était retrouvée mariée à cet homme merveilleux et avait rapidement eu un enfant, ce qui avait pour conséquence que sa demeure était toujours restée occupée également. À présent, c’était différent. Tout avait changé, et même si elle avait cru être mieux seule, elle se rendait compte que cela ne l’aidait absolument pas. La présence de sa cousine lui avait fait un bien immense et elle espérait qu’elle ne resterait en Angleterre qu’en visite et non pas pour retourner y habiter.
Le dernier SMS fit arrêter Nina toute tâche qu’elle était en train d’entreprendre. Il avait envie de la voir… maintenant… Les battements de son cœur s’accélérèrent lorsqu’elle lui dit de la rejoindre. Ils allaient se revoir… enfin… L’excitation monta d’un coup en elle. Il arrivait bientôt… Il fallait absolument qu’elle se change ! Elle s’était habillée en survêtements pour être plus à l’aise, mais il était certain qu’elle n’allait pas l’accueillir de cette façon ! Il y avait plus sexy, c’était sûr. Rapidement, elle fonça vers son dressing et attrapa une robe bleue au vol. Dieu merci, elle s’était épilée. C’était dingue toutes les choses auxquelles devait penser une fille pour être parfaite pour un rendez-vous… Les hommes eux avaient beaucoup moins de soucis à se faire ! En s’attardant devant le miroir, Nina décida de ne pas se maquiller. Un coup de brosse dans ses cheveux qu’elle avait jusque alors tenus en chignon, et elle était enfin prête. Juste à temps, puisqu’elle entendit sa sonnette retentir à la seconde où elle posa son peigne.
Heureuse, pressée, elle alla ouvrir la porte à son cher Clément. Elle le revoyait enfin… Il était là, devant elle pour passer la soirée avec elle.

« Hey ! »

Lui lança-t-elle en plongeant son regard devant le sien. Elle n’avait qu’une envie : l’embrasser.

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Après une semaine plutôt fatigante durant laquelle j'avais eu mon lot d'urgence et de nuits imprévues à bosser. J'étais bien content d'avoir quatre jours de congé pour compenser les temps de repos que je n'avais pas pu prendre, de toute façon le chef m'avait presque viré de l'hôpital en me disant que j'étais bien trop fatigué et que je devais me reposer. Il est vrai que je ne compte pas mes heures et je devrais peut-être apprendre à me ménager, mes amis me l'ont déjà dit. J'étais rentré chez moi vers 13h, j'avais pris une douche et puis je m'étais endormi dans la vingtaine de minutes qui avait suivit. Je manquais de sommeil mon corps tout entier avait besoin de repos alors cette occasion avait été aussitôt saisie. Mes yeux s'ouvrèrent vers 20h30 non pas parce que j'avais assez dormi mais tout simplement parce que j'avais faim et que mon estomac réclamait à manger, il faut dire que je n'avais pas mangé des masses ces derniers jours.
Alors que l'eau pour mes pâtes chauffait je pensais à Nina, aucun rapport entre l'eau et elle mais mes pensées allaient vers elle pour la bonne raison que j'avais envie de la voir. La dernière fois que nous voulions nous voir j'avais dû annuler pour cause d'urgence et d'absence du chirurgien en charge du dossier, j'étais déçu de ne pas avoir pu la voir. Je repensais à cette nuit que nous avions passé mais je pensais aussi tout simplement aussi à elle, ce qu'elle était en train de faire si elle travaillait ou non. C'est vrai que nous échangions des sms assez fréquemment mais là ça n'était plus suffisant. Alors je pris mon portable et lui envoyait le premier message d'une petite série qui suivit, je disais avoir envie de la voir et cela dès ce soir si elle le voulait aussi. Réponse positive, elle m'attendait. Juste le temps de finir mon assiette de pâtes rapidement de me changer et j'attrapais mes clés de scooter ainsi que mon casque.

Il me fallait environs vingt minutes pour aller jusque chez la jolie brune et je mis à peu près ce temps là. J'étais impatient alors une fois l'antivol en place j'entrais dans l'immeuble et montais les escaliers à grandes enjambées jusqu'à l'étage de l'appartement de Nina. Je m'arrêtais devant la porte, et appuyais mon doigt sur la sonnette. Je ne sais pas combien de temps s'écoula entre le moment où je sonnais et celui où la porte s'ouvrit mais pas très longtemps, juste assez cependant pour que je me demande comment allait se passer ces petites retrouvailles. La porte s'ouvrit et instantanément je me mis à sourire un peu plus « Salut » je regardais ma montre brièvement « Je suis bien dans le timing on dirait. », elle me fixait et je restais un instant comme ça sur le pas de la porte simplement à la regarder mais son sourire à lui seul était une invitation pour moi et si avant que la porte ne s'ouvre j'hésitais sur la conduite à tenir, là je ne faisais plus appel qu'à ma spontanéité et mon envie. C'est bien pour cela que je faisais un pas vers l'avant pour parcourir la distance qui me séparait d'elle entrant dans un même temps dans son appartement et sans me poser de question approchait mes lèvres des siennes, cependant je ne l'embrassais pas et la regardais un instant « Je suis content de te voir. » cette fois je laissais nos lèvres se rencontrer alors que je posais une main sur sa hanche.

Ce baiser fût relativement court, je savais que si je commençais à me laisser emporter je n'allais plus vouloir quitter la douceur de ses lèvres, or j'avais autant envie de l'embrasser que j'avais besoin de pouvoir discuter tranquillement avec mon amie. Mon meilleur ami étant toujours en voyage en Chine j'avais directement pensé à Nina pour parler, il y avait bien Alexie aussi ou encore Maëlys mais s'était différent et puis c'est vrai que j'avais envie de passer du temps avec la jeune américaine.
Je reculais me demandant sur l'instant si ce n'était pas un peu trop direct... Mais cette pensée s’évanouit aussi vite qu'elle était venu, on avait prévu de laisser les choses se faire et que le temps serait notre guide. Lors de notre dernières soirée nous avions un peu dépasser nos propres règles mais finalement aucun de nous deux ne regrettait cela et je sais que si je revenais en arrière j'agirais exactement de la même manière. Je laissais la jeune femme fermer la porte et posais mon casque à l'entrée ainsi que mes clés avant de lui adresser à nouveau un large sourire « Comment tu vas ? ».

Rien qu'à le voir, Nina comprit immédiatement que Clément avait eu une semaine difficile. Il le lui avait dit par SMS, même s'il n'avait rien détaillé parce qu'il ne désirait pas l'embêter avec ça, mais Nina ne pouvait qu'encore mieux le constater en le regardant. Il avait l'air épuisé. C'était lié aux heures de boulot qu'il ne cessait d'enchaîner, elle en était certaine. Il ferait mieux d'arrêter de vivre à ce rythme-là, autrement il finirait par se tuer. D'accord, en décidant d'être chirurgien, Clément avait accepté l'idée des nuits blanches, mais il ne fallait pas non plus que cela le mette dans un état pareil. Elle lui tendit un sourire, heureuse qu'il soit vraiment venu, qu'il s'apprête à passer la soirée avec elle, qu'il ait eu envie de la voir elle encore une fois, et non pas quelqu'un d'autre. Il était dans le timing, en effet et tant mieux, car elle n'aurait pas été capable d'attendre plus longtemps sans l'embrasser... Lui non plus apparemment, puisqu'il ne lui fallut pas longtemps pour qu'il approche son visage du sien, ne lui avoue qu'il était content de la voir, et l'embrasse. Le contact de ses lèvres la fit frémir. Il valait mieux cependant ne pas trop faire durer le baiser, sinon elle allait perdre tous ces moyens et ils allaient directement finir dans sa chambre. Or, elle désirait passer un peu de temps à parler à son Clément, à savoir ce qu'il n'allait pas, à s'occuper de lui. Quand il éloigna ses lèvres des siennes, un sourire automatique se dessina sur son visage et elle lui répondit tout naturellement : "Moi aussi je suis contente de te voir". Et c'était encore loin d'être la vérité. Elle n'était pas contente, elle n'était pas heureuse, elle jubilait. Sa présence avait le don de lui ôter ses stress, ses soucis, une partie de sa tristesse, son coeur semblait moins souffrir. Pendant ces deux dernières années, les proches de Nina n'avaient cessé de lui répéter qu'elle devait réapprendre à vivre, qu'elle devait continuer sa vie, mais jusqu'alors elle ne savait même plus comment faire pour respirer. Avec Clément, tout ça lui semblait à présent possible. Elle paraissait enfin comprendre ce qu'on n'avait cessé de lui rabattre. Oui... peut-être arriverait-elle à nouveau à être heureuse, à sourire, et cette fois pour de vrai. Peut-être que cette épreuve n'était pas insurmontable, même si elle le paraissait. Certes, elle n'arriverait jamais à oublier ou à réellement tourner la page, mais toute lumière, tout espoir d'une amélioration s'éteint éteint en elle jusqu'alors. Jamais elle n'aurait pu penser être capable de rire encore, de ne pas penser à eux à chaque seconde qui passait. Et pourtant, quand elle était avec Clément, ses sourires n'étaient pas factices, ses rires pas forcés, ses baisers n'étaient pas sans émotion. Son coeur recommençait à battre.

"Ça va très bien."

Elle plongea son regard dans le sien, avant de continuer :

"Ma cousine est partie pour je ne sais combien de temps, alors je commençais à déprimer, je t'avoue. Je te sers quelque chose à boire ?"

Elle ne l'interrogea pas directement sur comment il allait, vu qu'elle connaissait déjà la réponse. Après leur avoir servi deux verres, Nina désigna le fauteuil à Clément et le rejoignit pour s'y asseoir.

"T'as l'air épuisé Clem'. Tu travailles trop."

Son regard de reproches se posa sur lui. Oui, Nina avait toujours été très protectrice envers les gens auxquels elle tenait, et n'était pas du genre à les lâcher dès qu'ils avaient un problème. Niveau amie fidèle et oreille attentive, elle était très forte. Elle avait le coeur sur la main et ne supportait pas voir les gens souffrir ou les blesser, autrement elle finissait par se sentir aussi mal qu'eux.

Je savais qu'en passant la soirée en compagnie de Nina le poids de la semaine qui venait de s'écouler serait moins lourd sur mes épaules, la fatigue bien que toujours présente serait moins intense parce qu'elle a cet effet bénéfique qu'a la présence des gens que l'on apprécie. Ce petit coup de boost, un petit regain d'énergie qu'elle m’insufflerait par sa compagnie et la façon si naturelle que nous avons de nous comporter l'un et l'autre quand nous sommes ensemble. Et puis je devais bien le reconnaître être avec elle, les petits gestes que nous avions en plus de temps en temps à l'égard de l'autre était un bonus réconfortant, agréable. Son sourire faisait systématiquement apparaître le mien et je me sentais apaisé lorsque nous passions un moment ensemble, il faut dire aussi qu'elle m'avait manqué je ne pouvais pas le nier et la voir ce soir mettait de la couleur à ces derniers jours qui avaient été plutôt gris pour moi. Le plaisir de se voir était partagé par la jeune femme qui m'offrit un magnifique sourire tout en m'affirmant qu'elle était également contente de me voir et j'étais ravi d'apprendre qu'elle allait bien. Je hochais la tête toujours souriant toujours « Tant mieux, c'est l'essentiel. » elle avait eu son lot de souffrance et portait encore le lourd fardeau de sa perte, elle pourrait bien faire semblant d'aller bien mais je savais qu'avec moi elle ne jouait pas, notre lien était particulier, notre complicité assez unique et j'y tenais énormément.
Petite ombre au tableau cependant, sa cousine avait déserté l'appartement pour une durée indéterminée et se retrouver seule lui donnait un peu le cafard, j'acceptais le verre qu'elle me proposait « Sers moi la même chose que toi, merci. » je n'avais pas vraiment envie de réfléchir à quoi je voulais boire, s'était plutôt le fait de partager un verre avec mon amie le véritable but de la manœuvre et le contenu de celui-ci m'importait peu surtout que je ne suis pas vraiment difficile.

Nina fit le service et je me m'installais sur le fauteuil qu'elle me désigna, j'appréciais son confort et ce verre allait sûrement me faire du bien, cela associé à tout le reste bien entendu. Je bu une gorgée et haussais les épaules à sa remarque sur le fait que je bossais trop, elle n'était pas dupe et il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir que j'avais une mine vraiment fatiguée. Mon visage trahissait mon manque de sommeil et une certaine lassitude, mon attitude n'était pas aussi enjouée qu'habituellement, il n'en fallait pas plus pour que les gens de mon entourage comprennent. « Je sais ouais... » le regard de la jolie brune était teinté de reproche, celui qui accompagne l'inquiétude et je levais les yeux en riant un peu « Me regarde pas comme ça, je vais bien. Je suis juste épuisé comme tu l'as deviné. ». Je me voulais rassurant, j'en avais vu des pires pendant mon internat et demain j'irais déjà bien mieux... Bon ok peut-être après demain mais ça revient plus ou moins au même non ? J'étais bien installé dans ce fauteuil et sirotais mon verre, Roxy le petit chien de Nina s'approcha prudemment de moi ou plutôt de mon pied et renifla le bas de mon jean avant de me regarder avec un air intrigué je me mis à rire « Je crois qu'elle par contre elle s'était bien fait à votre petite collocation et que ma présence la perturbe. » Je me penchais doucement et tendais la main vers la petite bête qui recula dans un premier temps avant de se laisser caresser le haut de la tête « Je préfère qu'on fasse connaissance, faudrait pas qu'elle m'attaque. » je disais ça pour plaisanter étant donner que vu sa taille, sa corpulence et surtout sa témérité je n'avais pas trop de soucis à me faire.

Je me redressais et posais à nouveau mon regard dans celui de la propriétaire des lieux « Alors quoi de neuf de ton côté ? » je souriais malicieusement « Hormis le fait que je t'ai atrocement manqué. » même fatigué je n'avais pas perdu ma taquinerie habituelle.

Suite à son regard rempli de reproches, Clément pouffa et leva les yeux au plafond, avant de rassurer Nina en lui rétorquant qu'il était juste épuisé et que c'était tout. Rien à craindre, juste un surplus de boulot pour ne pas changer. L'idée de kidnapper Clément et de l'envoyer sur une île déserte pendant une semaine pour qu'il arrive enfin à se détendre un peu traversa l'esprit de Nina, qui sourit en y pensant. C'était certes radical... mais il pourrait enfin se sortir la tête du boulot... Sauf si bien sûr il était coincé avec une bande de survivants d'un crash et qu'il devait se mettre à tous les soigner évidemment... Mon dieu, elle avait trop regardé Lost. Sortant de ses pensées, Nina porta une gorgée de rosé à ses lèvres avant de reporter son attention sur le beau chirurgien. Sa petite chienne s'approcha doucement et prudemment de Clément pour le renifler et Nina ne put s'empêcher de lâcher un rire à la remarque de Clément. Même si elle se mettait à l'attaquer, il n'avait pas grand-chose à craindre. Ses petites dents allaient tout au plus le pincer un peu et elle n'arrivait même pas à ses genoux. De plus, il suffirait à Clément de lui faire : Bouh, et la chienne foncerait immédiatement se réfugier sous la petite table. Nina avait chez elle le chien le plus peureux du monde, elle en était certaine.

"Oh oui, il vaut mieux. Elle est féroce."

Elle envoya un clin sourire moqueur à son ami avant de caresser à son tour la tête de Roxy qui se roula sur le dos pour en demander plus. Finalement, Nina la ramena à son panier, préférant se concentrer sur l'homme qui était dans son appartement plutôt que passer du temps à câliner cet animal, car quand Roxy s'y mettait, elle ne s'arrêtait plus. En retournant s'asseoir près de Clément, celui-ci lui demanda des nouvelles d'elle, tout en rajoutant un phrase typique de leurs taquineries mutuelles.

"Hum... Hormis le fait que tu m'as énormément manqué... Je ne sais pas...", lança-t-elle dans un sourire avant de reprendre son sérieux : "Sinon rien de spécial. Je suis retournée trois petits jours à Los Angeles pour voir ma mère qui paniquait pour ma santé mentale, mais je n'avais pas envie de rester longtemps... Juste le temps de la rassurer. Et sinon, bah mon bleu a disparu!"

Elle rit en mentionnant le sale coup qu'elle s'était fait en tombant de son lit un matin. Elle en avait parlé à Clément par SMS avant de partir faire du shopping avec son amie Eloïse.

"Et toi ? Hormis le fait que tu pensais à moi à chaque seconde bien sûr", l'interrogea-t-elle en imitant son cher Clément. "Tu m'as dit que tu avais passé une mauvaise semaine... Tout va bien ?"

Ses iris se posèrent dans ceux de Clément, inquiète de savoir s'il allait bien. Elle se rapprocha encore de lui, désireuse d'un contact physique. Il lui avait tellement manqué qu'elle se serait bien serrée dans ses bras musclés, accueillants, protecteurs toute la soirée. Elle voulait cependant s'assurer de prime abord que Clément allait bien et que ses uniques soucis provenaient des heures et des heures de surplus de boulot qu'il avait vécu ces derniers temps. Elle repoussa une mèche de cheveux qui retomba sur son visage, avant de boire une nouvelle gorgée du liquide qu'elle leur avait servi. Son regard indiquait clairement à Clément qu'il était hors de question qu'il lui sorte l'excuse de "je ne veux pas t'embêter avec ça", car il savait pertinemment bien que ce n'était pas le cas et qu'elle serait toujours à son écoute, quoi qu'il se passe. Avant d'aller plus loin, ils avaient été amis et se parlaient facilement de tout et de rien. Il était hors de question que cela change maintenant qu'ils s'étaient lancés dans un nouveau type de relation.

J'avais fait un peu plus connaissance avec la petite Roxy me préservant ainsi une éventuelle attaque, enfin je l'espérais. Non c'est une plaisanterie je n'ai pas peur d'elle et je crois qu'elle ne ferait pas de mal à une mouche. Nina la ramena dans son panier sa place attitrée puis se réinstalla à côté de moi, m'apprenant en même temps qu'elle était allée rendre visite à sa mère à Los Angeles et ceci me surpris. J'eus du mal à cacher mon étonnement et écarquilla les yeux « Trois jours ? Waw » oui pour nous français faire autant de kilomètres en si peu de temps c'est quelque chose qui nous paraît assez dingue. Mais je comprenais bien pourquoi elle n'avait pas voulu rester, s'était sans doute pour les même raison qui l'avait conduite à quitter son pays d'origine, les souvenirs peuvent être puissants et je suppose qu'elle ne voulait pas risquer de retomber dans une période sombre alors qu'elle sortait doucement la tête de l'eau. Information importante son bleu avait disparu et ça me fit rire qu'elle me dise cela « Tu n'es plus défigurée de la jambe alors ? » je haussais les épaules « Ton lit est féroce, bien plus que ton chien en fait ! ».

S'était prévisible elle me retournait la question et comme j'avais avoué avoir passé une mauvaise semaine par sms il n'était pas étonnant qu'elle veuille en savoir plus. Je savais que la jolie brune ne se contenterait pas d'une tentative d'esquiver la question. Je buvais une nouvelle gorgée de vin et posais ma main sur la sienne, elle s'était rapprochée de moi je n'allais pas m'en plaindre bien au contraire « Et bah on a eu un patient qui ne s'est pas réveillé, une urgence compliquée... Et puis le dernier truc j'ai diagnostiqué une malformation cardiaque importante sur un gamin, il risque de pas pouvoir vivre encore longtemps comme ça. J'ai beau m'être blindé avec la fatigue y'a des fois où l'enchaînement de tout ça c'est pesant. » je haussais les épaules en lui souriant « On reste humain avant tout. ». Je caressais sa main doucement « Mais heureusement j'ai une amie géniale avec un sourire à tomber qui remet un peu de soleil au milieu de la grisaille et ça c'est vraiment cool ! », j'étais content d'être là de pouvoir discuter avec elle de mes petits tracas en fait je n'avais pas franchement envie d'en parler avec quelqu'un d'autre en ce moment, je ne sais pas pourquoi mais s'était plus facile. Le boulot était difficile j'en était conscient et peut-être que je ferais un peu mieux de prendre du temps pour moi comme on me l'avait souvent conseillé, chose que j'avais faite il y a quelques mois jusqu'à ce que d'autres choses me tombent dessus et que pour éviter d'y faire face je m'étais remis à fond dans le travail ce qui n'était pas compliqué en étant chirurgien. Je lâchais un soupire « Et puis encore et toujours je m'inquiète pour Ella mais ça c'est pas nouveau. » je riais un peu nerveusement parce qu'en réalité la situation ne m'amusait pas du tout « Mon neveu est né, j'ai eu une photo avec un petit mot et puis voilà. Elle a le bac qui approche donc je ne veux pas l'embêter mais bon je lui ai proposé que l'on se voit et rien... » je basculais ma tête en arrière et regardait un instant le plafond avant de finir mon verre d'une traite et de regarder à nouveau Nina « Voilà tu sais tout, maintenant fini de parler de soucis. » je lui fis un beau sourire comme j'en ai le secret, jouant un peu de mon regard « Ce shopping l'autre fois, ça a été ? Tu as encore dévalisé les magasins ? » je sais qu'elle adore la mode, les fringues et tout ce qui s'en suit, elle ne bosse pas dans le milieu pour rien. Mais elle a les moyens de se faire plaisir et il serait ridicule de ne pas en profiter, je la taquinais alors gentiment « Bientôt tu n'auras plus de place dans tes placards ! ».

Quant au niveau des distances, les Américains et les Français avaient un tout autre niveau de vie. Les États-Unis formaient un pays bien plus ample que la France et il n'était pas rare pour ses habitants de devoir effectuer de longues distances régulièrement, voir tous les jours. Nina connaissait plusieurs personnes qui effectuaient quatre heures de route tous les matins, et quatre heures au retour, s'il n'y avait pas d'embouteillage bien sûr, en raison de leur boulot. Parfois, quand elle devait visiter certains amis, la demoiselle devait même prendre l'avion, car ils habitaient à l'autre bout du continent. Autant dire que la distance n'effrayait pas la brunette et que passer plus de dix heures dans un vol pour voir sa mère n'avait rien d'extraordinaire à ses yeux. Elle se demandait d'ailleurs combien d'heures ses compatriotes pouvaient passer sur les routes au total... Certainement plus que les Français et pourtant la France n'est pas un petit pays non plus... Quoi qu'il en soit, Clément fut assez surpris qu'elle n'ait passé que trois jours aux États-Unis étant donné la distance et probablement le prix des vols, mais Nina n'aurait de toute façon pas pu rester plus longtemps... sentimentalement... Rien qu'à la seconde où elle avait posé ses pieds à l'aéroport de Los Angeles, des tas de souvenirs avaient envahi son esprit. Elle et Clay qui partaient en lune de miel en Australie... Elle et lui qui en revenaient tous bronzés... Le premier vol de la petite princesse pour aller rendre visite à une partie de la famille de Clay au Texas... Et tout ça ne concernait que l'aéroport... Nina avait pris soin d'éviter de passer devant la main dans laquelle elle avait habité avec eux d'eux et avait foncé directement dans la demeure où elle avait passé son enfance. Après avoir rassuré sa maman, lui raconter sa nouvelle vie, lui avouer qu'elle commençait à aller mieux, elle était partie illico. Non, elle ne voulait pas s'attarder. Serait-elle prête un jour à retourner vivre là-bas ? Elle l'ignorait, et puis elle se plaisait bien à Paris. Pourquoi retourner dans la souffrance quand on pouvait l'éviter ?

"Ouais, trois jours. Et c'était bien suffisant."

Désireuse de changer de sujet de conversation le plus vite possible, Nina enchaîna directement sur la remarque de Clément par rapport à son bleu. Un rire cristallin s'échappa immédiatement de ses lèvres quant à son accusation de posséder un lit diabolique.

"Ouais, il est mal dressé. Il ne veut jamais se bouger quand il est dans le chemin ou s'agrandir quand il devient trop petit! Un sale paresseux, je te le dis!"

Finalement, Nina se décida à retourner la question à Clément, s'intéressant à ses soucis. Elle l'écouta lui répondre d'une oreille attentive. A l'entendre, Nina comprenait pourquoi il lui avait avoué ne pas avoir passé la meilleure semaine de sa vie. Les gens oubliaient souvent que derrière les habits du médecin, du chirurgien, il y avait un être humain avec un coeur qui battait comme tout le monde. On les considérait souvent comme des héros en blouse qui sauvaient des vies et on finissait par en oublier qu’eux aussi pouvaient être affectés par leur boulot. Parfois, ils perdaient des patients et Nina se doutait que cela devait leur être également douloureux... Annoncer la nouvelle aux proches, savoir qu'une vie leur avait échappé entre les mains... Concernant son cas, elle n'avait jamais eu affaire aux ambulanciers pour lui annoncer le décès de Clay et de Lilly, puisqu'il était déjà trop tard quand ils étaient arrivés et que c'était Jake qui lui avait appris la nouvelle. Les seules personnes vivantes qui avaient été emmenées à l'hôpital furent elle, son frère et le stupide chauffeur de l'autre voiture. Sur le moment, il n'avait pas traversé une seule seconde l'esprit de Nina que les personnes qui avaient emmené le corps de son mari et de sa fille ne l'avaient certainement pas fait à coeur joie et que cette image avait dû les déchirer eux aussi. Certes, pas autant qu'elle et ils s'en étaient sûrement déjà remis, mais ce n'était pas un moment très amusant à passer pour eux non plus. Entendre Clément lui évoquer ses cas du point de vue du médecin faisait apparaître une nouvelle réalité à la jeune femme. Son regard tendre se posa sur lui tandis qu'il lui caressait la main.

"Je comprends mieux maintenant. Je ne sais pas comment vous faites pour supporter tout ça dans votre métier. Émotionnellement, ça ne doit pas être facile tous les jours..."

Aussitôt, il enchaîna en lui déclarant qu'il l'avait au moins elle pour lui redonner le sourire, ce à quoi Nina répondit, taquine :

"Ha ouais ? Elle s'appelle comment ?"

Elle lui tira ensuite la langue avant d'écouter la suite de ce qu'il avait à dire. Ainsi Ella avait accouché... Même si elle ne la connaissait pas, Nina se sentit soulagée de savoir que tout c'était bien passé, ce qui aurait pu ne pas être le cas vu que la demi-soeur de Clément avait une grossesse à risque.

"Ooooh t'es tonton. Trop mignon", elle fixa Clément avant de poursuivre : "laisse-lui le temps de finir ses exams, et puis tu n'auras qu'à demander à la voir un jour pour que vous puissiez passer du temps à deux et discuter."

Elle glissa ses doigts entre ceux du brun. Elle n'avait pas insisté pour voir une photo du bébé, car elle avait envie de tout sauf de voir le visage d'un nouveau-né sous ses yeux en ce moment. Nina avait été assez anti bébés depuis que le sien était parti. C'est pourquoi elle s'exécutait sans ronchonner quand Clément décida de changer de sujet et lui demanda comment c'était passé sa journée de shopping, tout en se moquant de la quantité de vêtements qu'elle avait probablement amassés. Elle fit la moue avant de lui répondre :

"Mais... mais la moitié de ma garde-robe est restée en Californie... Il faut bien que je remplisse mon dressing non ?"

Elle prit un faux air attristé avant d'éclater de rire.

"Sinon tout s'est bien passé, mis à part que les essayages étaient douloureux avec mon bleu. Mais je ne me suis pas laissée abattre! J'ai enfin compris le dicton : Il faut souffrir pour être belle!"

Elle envoya un clin d'oeil à son ami avant de porter une gorgée de vin à ses lèvres.

La réponse de la jeune américaine ne fit que confirmer ce que je pensais. Sa volonté de pas rester trop longtemps à Los Angeles était tout à fait compréhensible, cette ville devait être remplie de souvenir de son passé et ça devait être déjà tellement dur en étant à des milliers de kilomètres alors tout prêt de son ancienne vie je n'osais même pas imaginer... En fait je crois que c'est impossible, une telle douleur ça ne s'imagine pas. Je n'avais pas l'intention de m'attarder sur le sujet, j'étais simplement surpris par la distance parcourue en peu de temps, rien de plus. J'estimais que ces choses là appartiennent à Nina, c'est son passé et je l'accepte je pense que mon rôle s'en tient là je suis une oreille attentive si elle en a besoin mais je ne me permettrais jamais de commenter ses choix vis à vis de cela.
Même si ce n'était pas très gai comme sujet, parler de cette mauvaise semaine me fit du bien. J'évacuais un peu de ce qui me pesait, je m'exprimais sans craindre de jugement parce que parfois les gens pensent que nous nous devons d'être froids et distants avec le boulot, mais on reste des humains et même en s'appliquant à prendre du recul, de la distance parfois avec la fatigue on se laisse un peu gagner par le négatif. Ça n'avait rien de grave et après ce repos bien mérité je savais que je repartirais de plus bel mais s'était un moment un peu chiant à passer. Le fait qu'à ce moment je ne veuille pas être ailleurs qu'en compagnie de Nina était assez significatif de l'importance qu'elle avait prise pour moi, j'étais content de savoir que je pouvais compter sur elle pour me changer les idées mais aussi que l'on puisse parler tranquillement comme ça avait toujours été le cas depuis notre rencontre. Son regard et son sourire me redonnaient déjà un peu d'énergie, je me sentais mieux et s'était plaisant comme sensation. Je fis mine de réfléchir quand elle demanda comment s'appelait cette amie dont je parlais « Hum... Ça fini en « a » ».

Ella était aussi un problème, enfin non elle n'en était pas un mais elle était la cause de certaines de mes inquiétudes et s'était bien légitime étant donné le contexte. J'écoutais la jolie brune me dire qu'il fallait que je la laisse passer ses examens et je savais bien qu'elle avait entièrement raison. Je hochais la tête « Oui... Tu as raison. » je lui souriais malicieusement « T'attends pas à entendre ça trop souvent hein... » je plaisantais bien entendu parce que je ne suis pas de mauvaise foi et sais admettre quand quelqu'un à raison. J'avais changé de sujet préférant laisser mes tracas de côtés ça n'était pas le bureau des plaintes et en plus je ne suis pas du genre à aimer parler de mes soucis pendant des heures. Il y avait beaucoup mieux à faire que de se plaindre et c'est bien pour cela que je redirigeais la conversation en taquinant un peu Nina sur le fait qu'elle soit une accro du shopping et de la mode. Déclarant tout à fait innocemment que la moitié de sa garde robe étant resté en Californie il fallait bien qu'elle règle ce problème, j'éclatais de rire à cet argument assez nul il faut le dire.
Je ne sais pas bien s'il était possible qu'une séance shopping puisse mal se passer mais j'étais content de savoir qu'elle avait passé un bon moment. Petite ombre au tableau cependant le bleu sur sa cuisse l'avait faite souffrir « Quel courage ! » je fis un petit sourire amusé « Tu devrais demander une médaille pour ça. » je me moquais gentiment. Je terminais mon verre de vin et posais le verre à côté de moi, profitant d'avoir ma deuxième main libre je la posais sur sa jambe que je caressais lentement. Ces petits gestes étaient totalement spontanés, j'avais simplement envie de ce calme que le moment permettais et d'un peu de tendresse à l'égard de la jolie brune. « Je crois pas que tu ai eu besoin de beaucoup souffrir. » sous entendus qu'elle était naturellement belle, un petit compliment dissimulé.

Ça faisait combien de temps... Une petite demi-heure que j'étais là ? Je ne sais pas exactement mais déjà je me sentais mieux, juste un petit verre de vin et un moment tranquille pour parler avec une amie c'est efficace. « Tu bosses les jours qui arrivent ? » étant donné que la dernière fois nous n'avions pas pu nous voir ce que j'avais prévu de faire était toujours d'actualité et je serais très heureux de pouvoir passer d'avantage de temps avec Nina. J'espérais vraiment que cette fois nos emplois du temps serait compatible, mais sinon je trouverais bien une alternative.

Face aux rires de Clément quant à l'argument de Nina pour justifier ses achats excessifs, la demoiselle lui tira la langue. On aurait pu croire que ce shopping excessif était un moyen pour le mannequin de noyer ses malheurs, après tout de nombreuses personnes en deuil exerçaient de nouvelles activités ou continuaient leurs anciennes, mais en s'y investissant beaucoup plus qu'avant pour que leurs idées soient concentrées sur autre chose, tout sauf leur peine, mais ce n'était pas le cas de Nina ou en tous qu'à pas concernant cette activité. Elle avait toujours été habitée par le démon de l'achat et ne supportait pas passer une semaine sans aller dans au moins un magasin, et non pas le supermarché pour y faire ses courses. Peut-être était-ce une maladie psychologique ? Heureusement pour elle, le portefeuille suivait sans problèmes, sinon elle se serait probablement vite retrouvée à la rue avec tous ses sacs de vêtements à la main. Au moins elle aurait eu de quoi se changer! Enfin bref. Après les rires moqueurs de Clément, Nina se plaignit du bleu douloureux qui l'avait fait souffrir lors de ses essayages. Ce fut à son tour de pouffer lorsque Clément lui déclara qu'on devrait lui décerner une médaille.

"Oh oui... une médaille! Pourquoi pas ? Vous faites quoi pour ça ? Vous écrivez une lettre à votre Président en expliquant votre situation et demandez la médaille de l'honneur ou du courage ?"

Son air malicieux était de retour sur son visage d'ange et Nina tendit un sourire avant de porter un verre de rosé à sa bouche. Clément avait déjà fini son verre, mais Nina ne lui proposa pas directement de le lui resservir, ça ou autre chose, car la main du chirurgien avait atterri sur sa cuisse, geste qui fit frissonner légèrement Nina. Elle n'était toujours pas habituée à ce genre de gestes, puisque c'était la première fois qu'elle revoyait un homme après avoir été plus loin dans un contexte autre qu'amical et en plus pour quelqu'un à qui elle tenait beaucoup, mais c'était agréable. Elle avait oublié ce genre de délicatesses, d'attentions. Elle le fixa quelques secondes, souriant à son compliment, avant de se pelotonner dans ses bras. Elle avait besoin de les sentir se refermer sur elle.

"Je bosse après-demain et puis ça dépend de la séance photo."

Elle leva les yeux pour croiser son regard avant de poursuivre :

"On va peut-être pouvoir enfin se voir un peu."

Elle lui adressa un sourire satisfait. Leurs agendas mutuels avaient peu de concordances, particulièrement en raison de la surcharge de boulot de Clément et il était certain que Nina allait profiter de l'avoir enfin un peu pour elle. Au diable s'il avait d'autres projets, elle l'enfermerait dans son apart et prétendrait qu'elle avait perdu la clé. Soudain, une boule de poils atterrit sur ses genoux, ce qui saisit Nina qui ne s'y était absolument pas attendue. Elle n'avait même pas vu Roxy bouger de son panier. D'un froncement de sourcils, Nina se détacha de Clément pour attraper la chienne, ramassa son panier sur le passage et l'enferma dans l'ancienne chambre de sa cousine. Elle voulait être tranquille et pas qu'une petite bête vienne les déranger. En revenant, elle proposa à Clément de le resservir. Finalement, elle se réavança vers lui, les yeux pétillants d'envie de l'embrasser, et vint poser ses lèvres contre les siennes.

"Ca ma manqué de t'embrasser", lâcha-t-elle en souriant.

Si ses proches américains, sa famille, ses amis avaient été témoins de cette scène, ils seraient probablement en train d'applaudir et de crier de satisfaction face au fait que Nina avait osé se relancer enfin, après deux ans de néant, dans une relation. Cette idée fit lâcher un petit rire à Nina. Oui, elle les voyait bien faire ça.

Comment faisait-on pour avoir une médaille ? Bonne question à laquelle je ne pouvais pas répondre. Je haussais les épaules en riant « J'en ai aucune idée ! Je sais pas comment on fait pour avoir une médaille, je crois que c'est décidé par je ne sais qui si jamais tu as fait quelque chose de reconnu. » mais cette histoire de médaille m'avait donné une idée que je pourrais exploiter si nous nous voyions dans les prochains jours. Pour le moment je profitais de l'instant un peu comme si ce court moment que l'on passait ensemble était une sorte de mise en pause de tout le reste. Le temps s'arrête, je ne me préoccupe plus de l'heure qu'il est de si je dois bosser demain ou pas, la seule chose importante c'est ce calme, cet apaisement qu'elle m'offre. Je trouve ça même assez dingue pour être honnête... Le courant est toujours bien passé entre nous, tout c'est fait facilement même quand on se connaissait depuis quelques jours et en sachant la manière dont on s'est rencontré il y aurait pu y avoir des problèmes. Et là actuellement c'est bien simple je n'avais aucune envie d'être ailleurs qu'ici avec Nina. J'avais envie de la voir sourire comme à chaque fois que l'on passe du temps ensemble, la complimenter est un moyen parmi d'autre mais j'aime bien lui faire savoir que je la trouve vraiment jolie.

Elle vint se blottir contre moi et je refermais mes bras autour d'elle, caressant à présent son dos d'une main dans un geste machinal que je ne calculais même pas. La spontanéité était le maître mot, j'agissais au gré de mes envies. Je crois que cette fatigue que j'avais accumulé me rendait plus réceptif à la tendresse, j'y trouvais du réconfort tout simplement. Le brunette devait travailler après-demain et espérait qu'on puisse enfin se voir, c'est vrai que jusque là s'appeler une fois de temps en temps pour prendre des nouvelles, parler autour d'un vers ou aller courir ensemble était assez simple. Mais depuis que les choses avaient changé entre nous et d'autant plus depuis la nuit que nous avions passé c'est un peu comme si on avait été confronté brutalement à la force de cette attirance. J'avais même éprouvé un peu de manque de ne pas avoir pu la voir avant ce soir, je savais bien que ça n'était pas anodin et que je m'attachais de plus en plus. Je lui souriais et répondais « J'espère oui ! En tout cas moi c'est sûr que je n'ai pas de boulot pour les 4 jours à venir. Et hormis aller voir mon ex belle-mère... Rien de prévu. » il fallait que j'aille la voir, le problème était le même je devais y aller et puis j'avais eu des contres temps. Je l'avais appelé mais ça ne remplaçait pas une visite et elle me l'avait bien rappelé. Je fus aussi surpris qu'elle quand Roxy sauta sur se genoux, trop occupé à regarde la jeune américaine à vrai dire j'avais occulté le reste. Je fus amusé de la manière dont elle l'amena jusqu'à une pièce dans laquelle elle l'enferma « Moi aussi tu vas m'enfermer quelque part si je bouge de ma place ? » la taquinais-je gentiment. Elle me proposa un nouveau verre de rosé mais je n'eus pas le temps de répondre qu'elle s'était rapproché et que ses lèvres rencontraient les miennes et je n'allais surtout pas m'en plaindre bien au contraire. Je répondais d'ailleurs bien volontiers à ce baiser. M'embrasser lui avait manqué ? Et bien on était deux dans ce cas là ! Elle se mit à rire et j'arquais un sourcil en ne comprenant pas si ça venait de moi mais je crois que non, ou alors mon pouvoir comique est encore plus important que ce que je pensais.

Peu importe pourquoi elle riait, j'étais content de la voir ainsi et ce que je voulais en priorité s'était rentabiliser au maximum le temps que nous avions. Bien pour cela que je l'attirais à moi pour quelle revienne sur mes genoux « Demain ça te dis qu'on fasse ce que j'avais prévu la dernière fois ? » si elle avait d'autres idées elles étaient aussi les biens venues « Sauf si tu as déjà des idées. », l'essentiel s'était que l'on passe du temps tout les deux, et si la météo était contre nous je me voyais très bien passer la journée étalé à regarder des films. « Tu sais ce truc que tu as dit là... Que ça t'avais manqué de m'embrasser ? J'aurais besoin de preuve, histoire d'être sûr... » je prenais un air tout à fait innocent comme si je n'avais aucune idée de comment elle pourrait s'y prendre. Tout le monde y croit non ?

L'idée que Clément n'avait rien de prévu pour ces quatre prochains jours ravit Nina qui mourait d'impatience de pouvoir le voir un peu plus, passer du temps avec lui comme il l'avait fait lors de cette journée au parc ou lors de sa visite guidée de Paris. Certes, elle devait travailler après-demain, mais, et très logiquement, avant le "après-demain" il y a le demain, ce qui leur laissait déjà l'occasion de rester ensemble une journée entière. Avant de passer à l'étape supérieure, Nina aimait déjà beaucoup passer du temps avec Clément, car il avait le don de la faire sourire. Même lorsqu'ils allaient simplement courir ensemble afin d'entretenir leur corps athlétique, Nina s'amusait toujours. Il y avait une sorte de connexion inexplicable entre eux qui rendait Nina heureuse. À présent, elle avait le bonus en prime, ce qui était encore mieux. Si Nina devait choisir sa meilleure rencontre à Paris, elle répondrait Clément sans aucune hésitation. Oui, elle avait à présent un assez grand cercle de connaissances dont certaines lui tenaient vraiment à cœur et l’aidaient à traverser l’épreuve qu’était devenue sa vie alors, mais Clément était celui avec qui elle se sentait le mieux. Elle avait l’impression de pouvoir être elle-même avec le chirurgien, de pouvoir tout lui dire, de ne pas être obligée de sourire si elle n’y avait pas le cœur, de craquer si elle en ressentait le besoin. Il était probablement la personne la plus attentive et à l’écoute que Nina n’avait jamais connue. Ou peut-être était-ce parce qu’avant elle n’avait jamais pris la peine de se laisser aller, de s’exprimer, qu’elle avait cette impression. Quoi qu’il en soit, la présence de Clément animait le cœur de Nina de plaisir. Alors qu’elle tendait un sourire de satisfaction en signe de réponse au fait que Clément était totalement libre, Roxy bondit sur les jambes de la demoiselle, la dérangeant dans son intimité. Certes, elle adorait sa petite chienne, mais elle avait parfois besoin qu’elle la laisse tranquille et n’avait pas envie de répondre à sa réclamation de câlins sur le moment. Sa chienne était-elle jalouse que sa maîtresse reçoive de l’affection et pas elle ? Sûrement, les animaux réagissaient toujours comme ça quand on ne faisait pas attention à eux quand ils en avaient envie, mais peu importe, ce n’était pas le moment. C’est pourquoi Nina décida d’en venir directement aux grands moyens et alla l’enfermer dans une pièce pour que l’animal ne revienne pas à la charge, ce qui amusa Clément. Elle ne put s’empêcher de rire à sa remarque et lui rétorqua :

« Oui, c’est comme ça ici. Tu désobéis, je t’enferme dans une pièce ! »

Elle envoya un regard autoritaire à Clément avant de se remettre à sourire et de lui proposer de le resservir. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, ce qui n’était pas très poli, mais tant pis, car l’envie soudaine d’embrasser le beau brun s’empara d’elle et elle se laissa aller à l’impulsion, pressant ses lèvres contre les siennes avant de lui avouer que cela lui avait manqué. Son regard se perdit quelques secondes dans le sien avant que la demoiselle se mette à rire en s’imaginant la réaction de joie de ses proches. Clément n’avait sûrement pas dû comprendre l’origine de ce gloussement, mais il ne releva pas et il valait mieux. Il l’attira finalement sur ses genoux, geste que la demoiselle ne refusa bien évidemment pas, avant de lui demander si ça lui disait de faire ce qu’ils avaient prévu la dernière fois demain. D’un hochement de tête vif, Nina répondit immédiatement :

« Ça me convient parfaitement mon cher ! De toute façon, même s’il y a une tempête dehors, je t’interdis de passer la journée avec quelqu’un d’autre qu’avec moi demain ! On restera tranquillement ici alors ! »

Elle envoya un clin d’œil à Clément avant d’ajouter : « Je cacherai mes clés ! »
Le moment de plaisanterie céda vite sa place à de la sensualité lorsque Clément en prétendant jouer à l’innocent demanda une preuve du manque de bisous ressenti par Nina. Un petit sourire malicieux se dessina sur le visage de Nina qui approcha ses lèvres de celles de Clément.

« Une preuve hein ? Quel genre de preuves ? », demanda-t-elle en jouant l’idiote, rôle quel ne parvint pas à tenir longtemps puisque l’envie de l’embrasser à nouveau était trop pressante. Elle passa par instinct une jambe de chaque côté de Clément, assise sur ses genoux, et l’embrassa avec passion pour lui apporter une preuve irréfutable. Lorsqu’elle s’éloigna doucement de son visage, un regard rusé occupait ses iris. « C’est suffisant comme preuve ou il t’en faut plus ? »

Ce petit air autoritaire je ne le connaissais pas encore venant de Nina et ça m'amusais. Difficile de savoir si elle l'était vraiment puisque présentement s'était surtout parce que je venais de plaisanter. Je crois quand même qu'étant le genre de femme à savoir ce qu'elle veut ça doit sans doute être dans ses traits de caractère de faire preuve d'un peu d'autorité de temps en temps quand il le faut. A vrai dire j'en avais eu une petite preuve plus tôt quand elle m'avait affirmé que je travaillais trop et qu'il fallait que je ralentisse un peu la cadence, cela dit je ne pouvais pas lui donner tort.
Sa réponse me fit rire un peu plus et je haussais les épaules en affichant un air malicieux « C'est peut-être un de mes fantasmes...» bien sûr je blaguais et nous passions vite à autre chose. Cette proximité entre nous était assez nouvelle et très plaisante, j'avais été un peu frustré de ne pas pouvoir la revoir avant c'est vrai. Il fallait que je sois honnête avec moi même ça rendrait les choses plus simples, j'appréciais sa compagnie et ces contacts que nous avions, des petits gestes de tendresse qui pourtant anodins aident à se sentir mieux. Une nouvelle fois la jeune américaine fit preuve d'autorité quand après avoir affirmer que l'idée de faire ce que j'avais prévu l'autre fois lui plaisait, elle m'informa que de toute façon je n'avais pas le droit d'envisager de passer la journée de demain avec quelqu'un d'autre qu'elle. Je souriais en hochant la tête « Bien chef. », j'avais déjà penser à cette éventualité en cas de mauvais temps et j'étais ravi que sans le savoir elle valide ce que j'avais envisager. Je la regardais avec un air malicieux « Cacher tes clés ? » je pris un air intrigué « Donc tu vas mettre ta menace à exécution et me séquestrer dans ton appartement ? Tout seul avec toi ? » je me mordais légèrement la lèvre « Ça laisse d'intéressantes perspectives je trouve... ».
Non, non, non, qu'est-ce que vous croyez ? Je vais garder mes idées pour moi... Un peu de mystère c'est tellement plus drôle.

Je voulais des preuves de ce fameux manque dont la jolie brune venait de parler, tout à fait innocemment ça va de soi « Bin je sais pas... ». Mais aucun de nous deux n'étaient dupe, mon petit jeu n'était de toute façon pas fait pour tromper qui que se soit. Je sentais ses lèvres frôler les miennes et ça suffisait à me donner envie de l'embrasser, mais je restais sagement immobile en la laissant mener les choses. Elle s'asseyait à califourchon sur moi se qui nous rapprochait encore d'avantage alors que ses lèvres venaient retrouver les miennes pour un baiser passionné. Une main vint sur sa cuisse et je remontais l'autre jusqu'à sa joue que je caressais. Elle recula me demandant avec l'air malicieux si cette preuve était suffisante, mes iris ancrées dans les siennes je secouais doucement la tête et glissant ma main jusque sur sa nuque je m'a rapprochais à nouveau de moi pour reprendre ses lèvres. Un échange long, passionné, une sorte d'évasion de toutes les pressions du quotidien... Plus de chien dans la pièce à côté, plus de voisins, plus de parisien, plus de Paris. Juste elle et moi, ses lèvres et les miennes, un ballet improvisé dont les seuls guides étaient la spontanéité et la sincérité. S'était mon tour de quitter ses lèvres et j'étais presque étourdi par ma propre passion, l'intensité que j'avais donné à cet échange. Je déposais un baiser sur sa joue et allait murmurer à son oreille « Tes lèvres sont une invitation à la passion... C'est dingue. », je crois que la fatigue n'était pas étrangère pour que je dise des conneries pareilles mais s'était la simple vérité de ce que je ressentais. Je passais mes bras autour de Nina et la serrais contre moi, appuyé contre son épaule, fermant les yeux et profitant simplement de me sentir soutenu et non pas vulnérable. J'étais là pour elle, elle le savait mais en retour je savais parfaitement qu'elle était là pour moi aussi. Les fondements de notre amitié étaient solides et cette attirance qui nous animait ne semblait pas venir troubler cela, au contraire il semblait même que cette connexion particulière entre nous s'affinait à mesure que nous passions du temps ensemble. Où ça nous mènerait ? Je m'en foutais pas mal, il faut savoir arrêter de se poser des questions parfois et pour le moment tout ce que je voulais s'était vivre tout simplement.

Une fois de plus, tous les deux s'abandonnaient à la passion tandis qu'ils échangeaient un baiser torride. Apporter la preuve demandée par Clément avait éloigné légèrement Nina du droit chemin et de la sagesse puisqu’elle s’était laissée allée, cherchant avec malice à montrer à Clément à quel point elle avait été impatiente de pouvoir l’embrasser encore une fois, et était montée à califourchon sur lui afin de rapprocher leurs deux corps et de faciliter le baiser en étant face à lui. Ce même sentiment de tendresse, de spontanéité, d’ardeur s’était une nouvelle fois emparé de Nina. Allait-il s’arrêter un jour ou ressentirait-elle toujours cela à chaque fois qu’elle posait ses lèvres contre celles de Clément ? Ce désir qu’elle avait déjà ressenti la dernière fois était à nouveau là. C’était troublant et plaisant à la fois. Troublant parce que cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait plus ressenti ça pour un homme et que celui-ci n’était pas son mari, et plaisant parce que, admettons-le, Nina n’aurait voulu être nulle part ailleurs à cet instant. Elle était tellement bien. Leurs deux seules existences comptaient, le reste du monde s’était évaporé et c’était tellement agréable. Alors cela s’arrêterait-il un jour ? Nina n’en savait rien, mais l’important était le présent et l’impression de plaisir intense qui animait Nina. Il était temps de ne plus vivre dans le passé et dans la douleur. Clément semblait pouvoir lui offrir un nouvel horizon, de nouvelles perspectives. Qui aurait su que l’homme qui l’avait fait tomber en courant lui ferait chavirer le cœur plus tard ? Elle ne l’avait considéré que comme un ami pendant quelques temps, malgré une certaine attirance inexplicable qui avait commencé à grandir au fur et à mesure. Peut-être était-ce ça la clé ? Peut-être que cette connexion entre eux était en grande partie due au fait que leur relation avait débuté par de l’amitié ? Ils avaient appris à se connaître au départ, à se parler, à se confier. Clément n’était pas un inconnu, même si cela ne faisait que quelques mois qu’ils se connaissaient. Nina ressentait au fond d’elle que cette relation pouvait fonctionner si tous deux lui en donnaient la chance, si elle apprenait à s’ouvrir complètement, à tirer un trait sur son passé sans pour autant complètement l’oublier, car cela était impossible. Ils allaient avancer à leur rythme, ils étaient d’accord sur ce point et Nina n’avait pas besoin ni envie d’être bousculée, seulement ce rythme s’était accéléré lors de leur dernière rencontre, sans que Nina ne regrette rien pour autant. Au contraire, elle ne désirait qu’une seule chose : continuer à l’embrasser. Elle sentait les mains de Clément lui caresser la nuque et se poser sur sa cuisse tandis qu’ils continuaient leur échange et cela ne l’encourageait qu’à continuer. Il fallait qu’ils se calment pourtant s’ils ne voulaient pas directement finir dans sa chambre… Ce fut Clément qui prit l’initiative de les interrompre en lui susurrant que ses lèvres incitaient à la passion, ce qui eût le don de faire lâcher un petit rire à Nina. « Monsieur devient poète. » Non pas que ce genre de phrase dérangeait Nina ou la mettait mal à l’aise, loin de là. Il la serra contre lui et ils finirent dans une étreinte un peu plus calme, apaisant les battements de cœur de Nina qui s’étaient accélérés quelques secondes auparavant. Ses yeux se fermèrent tandis qu’elle profitait tout simplement de l’instant présent. « On est bien comme ça », chuchota-t-elle doucement, révélant tout haut ses pensées. Oui… Elle était bien et se serait même presque endormie si elle n’avait pas voulu profiter de la présence de Clément pour rattraper le temps perdu. Elle était fatiguée, mais elle voulait encore rester éveillée et profiter de lui. Après tout, avec leur métier, et surtout celui de Clément, qui savait quand serait la prochaine fois qu’ils se verraient après ces quelques jours de congé ? Il fallait qu’ils s’y fassent, et Nina y était prête. Elle avait toujours vécu ce genre de relation de toute manière, Clay n’étant pas l’homme le plus présent au monde non plus de son vivant avec ses matchs de tennis un peu partout dans le monde. Elle y était habituée et n’était pas du genre à se plaindre, même si elle appréciait pouvoir passer du temps avec l’homme qu’elle aimait.

Un instant de pur bien-être, voilà ce que représentait ce moment avec Nina. La passion, la tendresse qui s'exprimaient à travers ce baiser prenaient le dessus sur tout le reste. Si j'avais seulement écouter mon envie à l'état brute j'aurais continuer encore et encore, nous aurions fini dans la chambre de la jeune américaine et une nouvelle fois le désir nous aurait conduit vers un moment plus intime encore. Mais je ne voulais pas que ça se passe comme ça entre nous, que l'attirance charnelle prenne le dessus à chaque fois même si j'avais adoré la dernière nuit que nous avions passé ensemble.
C'est pour cette raison que j'avais mit fin à ce baiser, pour favoriser une étreinte tout aussi agréable mais plus calme. J'étais arrivé chez Nina un peu tendu mais tout ça semblait loin à présent, s'était vraiment reposant.

Je venais de lui chuchoter que ses lèvres invitaient à la passion, je n'avais pas su exprimer autrement ce que je ressentais à ce moment, mais elles avaient une sorte d'effet incroyable sur moi et j'adorais l'embrasser. Ça la fit rire, ce que je pouvais comprendre et elle me répondit que je devenais poète. Amusé je riais un peu à mon tour, ne bougeant cependant pas « C'est ta faute... C'est toi qui provoque ça. ». En une simple phrase elle résuma aussi bien ma pensée que mes sensations, oui nous étions bien à tel point que je n'avais pas du tout envie de bouger, ni de partir d'ailleurs « Très bien » répondis-je simplement.
Plusieurs minutes s'écoulèrent ainsi sans qu'aucun de nous ne dise rien, à vrai dire j'aurais pu m'endormir comme ça mais je doute que le fauteuil soit vraiment très confortable pour toute une nuit. Je caressais son dos doucement et finissais par rompre le silence qui s'était installé « Et maintenant on fait quoi ? » la question qui tue, je sais...
Je reculais un peu pour pouvoir la regarder et lui souriais « Si je ne rentre pas maintenant je ne rentrerais jamais... Je passe te chercher à quelle heure demain ? » je haussais les épaules « A moins que tu m'invite à dormir dans ton dangereux lit, à mes risques et périls. » j'avoue que j'espérais cette solution parce que j'avais la flemme de reprendre mon scooter pour rentrer chez moi et puis j'avais surtout envie de rester encore avec elle. Je me mis à rire « A noter que j'ai bien dit dormir. », je pris un air innocent « Je serais sage comme une image, je prendrais même pas trop de place... » ils sont en béton mes arguments, non ?

Mais au final peu importe sa décision, j'avais passé un agréable moment mieux que ça même. Bien plus serein je savais que ça ne serait que mieux pour bien me reposer pendant ces quelques jours. J'avais aussi hâte d'être demain pour que nous passions la journée ensemble, car je savais très bien que comme à chaque fois nous allions rire, que j'allais la voir sourire et que je me sentirais heureux tout simplement. Mon père m'a toujours dit qu'il fallait se contenter de petits plaisirs simples car se sont eux qui ont le plus d'importance au quotidien, j'appliquais son conseil et je crois que ça m'allait plutôt bien.

La question fatidique à laquelle Nina devait toujours réfléchir pendant longtemps pour trouver une réponse fit son apparition. C’était dingue, mais le fait de demander « on fait quoi » suscitait toujours un moment de réflexion intense même si on en avait déjà une vague idée avec que la question ne soit posée. Soit on n’avait vraiment aucune idée de quoi faire, soit on en avait et un dilemme s’imposait à nous : proposer ou retourner la question de peur que la proposition ne convienne pas à l’autre. C’était un comportement typique assez drôle à constater. Allait-elle lui avouer son désir du moment en lui demandant de rester dormir chez elle, ou allait-elle faire preuve de lâcheté et le laisser rentrer chez lui, ce qui provoquerait en elle une assez grosse frustration. Heureusement, Nina n’était pas le genre de femmes à tourner autour du pot et qui hésitait à dire ce qu’elle avait sur le cœur. Elle répondait généralement ce qu’elle pensait sauf s’il y avait des risques que cela blesse vraiment la personne, ce qui ne serait bien évidemment pas le cas ici. Seulement, elle n’eut même pas eu besoin d’exprimer son opinion puisque Clément s’empressa de faire savoir de manière indirecte qu’il resterait bien ici, à dormir contre Nina dans son lit diabolique. Ses arguments firent rire Nina, décidemment elle n’arrêtait pas, et elle hocha de la tête en faisant mine de réfléchir, bien que la réponse était déjà bien fixée dans sa tête. Il allait être sage et ne prendrait pas trop de place… Était-ce censé la convaincre ? Parce qu’elle n’était pas sûre d’être capable d’autant de sagesse que Clément et elle connaissait bien leurs promesses qui ne tenaient pas plus que quelques heures. Bien sûr, elle n’attendait pas que ça de lui, mais une fois dans son lit elle n’arriverait probablement plus à résister. « Hum… Laisse-moi réfléchir un instant… » Elle prolongea le moment de méditation, faisant semblant d’être face à un challenge insurmontable dont elle devait calculer les pour et les contre, histoire d’ennuyer encore un peu son Clément. « Je devrai en parler à mon lit bien sûr… Histoire qu’il n’essaie pas de te dévorer pendant la nuit… Mais après mûre réflexion, je crois qu’il serait prêt à t’accueillir avec plaisir. » Elle eut une petite moue de satisfaction avant de poser ses lèvres sur la joue gauche de Clément et de rajouter en chuchotant à son oreille « Et je te pardonnerai si tu ne parviens pas à rester sage » avant de lui lancer un regard de chipie et de se lever. « Allez mon cher. Il se fait tard et nous devons être en forme demain n’est-ce pas ? ». Elle envoya un clin d’œil amusé au beau chirurgien avant de l’attraper par la main pour le faire se lever. Elle posa un dernier baiser sur les lèvres du jeune homme avant de l’attirer dans sa chambre, dont il connaissait normalement le chemin à présent. Allaient-ils rester raisonnables ? Cela demeurera secret… L’important était que Nina s’endormit dans les bras de Clément avec un sentiment de confiance, de bien-être et de protection. C’était le commencement d’un nouveau chapitre de son histoire, un chapitre qui, elle l’espérait, serait moins sombre que les précédents. Mais ça… Seul l’avenir nous le dira.

FIN DU RP

» You can if you wanna see, touch I'm only Human.
» ANTIGONE ▼ do you wanna touch ?
» ⊰ no light in your bright blue eyes (albane)
» i want ur bite, wanna feel ur teeth on my neck, wanna taste the salt of ur sweat; gonna rock your body all night ♥
» (f) shay mitchell ϟ i don't wanna think, i just wanna feel.

I wanna touch the light, the heat I see in your eyes FT Clem'

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