Le temps me semblait interminable à attendre devant l’école comme une petite fille attendant sa maman « Ella qu’est-ce que tu fais toute seule ? » je levais la tête vers la femme qui se trouvait en face de moi, c’était Lorena une voisine et amie de ma mère depuis longtemps « J’attends Maman, elle est en retard je crois » je fis une petite moue. J’avais tous justes douze ans, et je n’avais aucune idée de l’endroit où elle se trouvait. Elle me proposa de me ramenait et c’était une chose qu’elle faisait souvent, je passais beaucoup de temps chez elle enfant, a joué avec son fils qui était un peu plus vieux que moi mais nous étions amis depuis très longtemps. Je me levais, attrapant mon sac à dos quand le visage de maman arriva « Désolée je suis en retard chérie » je souris en allant embrasser sa joue. Nous étions très proche elle et moi, elle était comme ma meilleure amie et j’adorais lui confié toutes sortes de choses et tous les problèmes d’une petite fille de mon âge. Je pris sa main prenant le chemin de la maison « Tu étais ou ? » demandais-je en m’installant à l’arrière du taxi a ces cotés. Elle n’était pas comme tous les jours, c’était comme si une distance c’était installé entre nous et je ne supportais pas très bien ça. Elle passa sa main dans mes cheveux caressant mon visage comme elle le faisait souvent avec moi « Je réglais des choses au travaille, ne t’en fais pas ma puce. Ça a été à l’école ? » je souris doucement, j’adorais parlé de l’école avec elle et j’adorais l’école réellement, je me sentais toujours bien et j’adorais pouvoir apprendre toutes sortes de choses « C’était bien, j’ai eu un 16 en mathématiques et un 14 en français » je souris, j’aimais qu’elle soit fière de moi et j’aimais que mon père soit fier lui aussi même si je ne le voyais pas très souvent à cause de son travail très prenant « C’est très bien mon cœur, d’ailleurs j’ai une surprise pour toi » je souris « Devine qui sera à la maison ce soir ? » elle n’avait pas besoin de parler que j’avais compris ce qu’elle voulait dire, mon père dinerait avec nous ce soir et je réalisais que je ne l’avais pas vu depuis plus d’une semaine. J’étais heureuse comme une gamine le matin de noël. Ce soir la fut la soirée la plus parfaite que nous avions passée en famille depuis un bon moment, et je me couchais les étoiles pleins les yeux et les rêves pleins. Le lendemain matin je me levais descendant l’escalier pour me rendre dans la cuisine ou mon père se trouvait buvant un café le regard un peu vide « Papa ça va ? » je me hissais sur le tabouret avant d’embrasser rapidement sa joue le sourire aux lèvres « Oui oui chérie » je pouvais presque lire le malaise dans ces yeux et des choses que je n’arrivais pas à comprendre en croisant son regard « Elle est ou maman ? Elle m’a pas préparer mes céréales » je fis une petite moue cherchant mon bol rose dans la cuisine sans le voir. Chaque matin mon bol m’attendait avec une tartine de confiture à la fraise et un petit bisou que j’aimais tant depuis des années « Il n’y as plus que toi et moi chérie, mais ne t’en va pas, tout ira bien mon cœur » j’avouais ne pas avoir compris sur le moment, j’étais peut être trop petite ou innocente mais au fils des heures et des jours j’avais compris que maman ne reviendrais jamais à la maison.
Une année avait passé depuis son départ, une année entière sans nouvelle hormis une lettre retrouvé dans un de mes livres favori expliquant en quelques lignes griffés sur une feuille jaunie son départ. Elle avait une soif d’aventure disait-elle, une envie de voir le monde et de découvrir de nouvelle chose mais un besoin d’autre chose, elle disait m’aimait de tous son cœur mais qu’elle n’était pas une bonne chose pour moi. Je ferme encore les yeux aujourd’hui sentant les larmes coulaient sur ma joue. En relisant cette lettre je ne vois que la trahison d’une mère parti après tant de promesse. Elle était ma meilleure amie, ma confidente, ma presque moitié et désormais elle n’est que ma pire ennemie, ma plus grande déception « On y va mon ange ? » la voix de mon père me tire de mes pensées alors que je sors de ma chambre enfilant ma veste. Nous grimpons dans un taxi alors que le voyage se passe le plus rapidement du monde. « Mademoiselle Maresquo ? » je levais la tête puis me levais de mon siège suivit de mon père. J’entrais dans la pièce blanche posant mes yeux sur un tableau des plus banales un océan et un bateau, la liberté « Je me présente, docteur Lauwrence, je vais m’occuper de votre fille » j’étais nerveuse, depuis quelques temps je me sentais faible et fatiguée, j’étais épuisée pour un rien, avec des migraines affreuse qui me tirait de mon sommeil, mon père s’inquiétait, j’étais surtout là pour le rassurer et en finir avec sa surprotection « On va faire une prise de sang pour voir ce qui ne va pas » il me piqua, pris mon sang et me demanda d’attendre gentiment. Le temps fut long, presque insupportable et je commençais à me demander si il ne m’avait pas oublié alors que mon père faisait les cents pas dans la pièce « Ça va aller papa t’en fais pas, il doit avoir d’autre dossier, les médecins sont très pris tu sais » en réalité j’étais totalement confiante, sans aucune peur. Je pris sa main quand le médecin entra et demanda à parler à mon père ce qui n’était rien de plus qu’une nouvelle attente pour moi mais je restais sagement à attendre. Quand ils passèrent la porte leur visage m’inquiéta « Qui a-t-il ? » le médecin s’installa à côté de moi posant ces yeux sur moi avec une grande compassion « Tu sais ce qu’est un cancer ma puce ? » j’hochais doucement la tête « La grand-mère de ma copine Ana en as eu un je crois, mais elle est morte » je fis une petite moue « Ce qui fait que tu es malade ma puce, c’est que tu attrapais ce qu’on appelle une leucémie, c’est un cancer du sang … » il n’eut pas le temps de finir que je le coupais « Ça veut dire que je vais mourir ? » c’était les yeux pleins de terreur que je le regardais « Non, je vais tout faire pour que tu aille bien ne t’en fais pas trop pour ça d’accord ? » j’étais terrifié et le visage de mon père ne me rassurait pas « Je peux pas mourir, faut que je m’occupe de mon papa docteur » en réalité il était ma seule préoccupation.
« Monsieur Maresquo, vous êtes en état d’arrestation » je fus tirée de mes pensées en entendant les sirènes de police devant chez moi. Je passais ma main dans mes cheveux en passant ma tête à la porte alors qu’un homme passait les menottes à mon père « Papa ! » hurlais-je de toutes mes forces alors que les larmes coulaient le long de mes joues. La dernière fois que j'avais pleurer c'était il y a un an, en apprenant ma leucémie. L’idée de le perdre lui aussi me brisait un peu plus le cœur « Ça va aller ma puce, ne t’en fais pas » il me tendit un sourire alors que je restais accroché à son bras de toutes mes forces « Me quitte pas, papa me laisse pas toute seule » je pleurais à chaude larmes, le suppliant des yeux de ne pas me le prendre, pas lui. Il partit lui aussi, et je ne pus le voir qu’une semaine plus tard « Tu vas bientôt rentrer à la maison promis ? » il me prit la main « Il va falloir être forte ma chérie » « Me laisse pas toute seule, j’ai peur dans le noir papa » depuis le départ de maman, je m’étais débrouillé seule pour gérer la maison et tout ça mais sans lui je me sentais incapable « Je t’aime très fort Ella, je t’aime ma petite fille » les larmes coulèrent « Je t’aime aussi, je veux pas être toute seule, je veux pas, je veux pas qu’il te plait » j’étais terrorisé « Ça va aller mon ange, tu es forte, tu vas te battre, promets-moi que tu n’abandonneras jamais » je hochais la tête, prise d’une boule au ventre incapable de parler, prononçant juste un je te promets papa. Je soupirais serrant un peu plus sa main comme pour le garder avec moi à jamais.
Six mois avait passé depuis l’arrestation de mon père, j'avais désormais quatorze ans, après avoir vécu chez les voisins quelques jours et j’avais fini comme toutes les gamines sans père et sans mère dans un foyer d’accueil. Je partageais ma chambre avec plusieurs personnes de mon âge et d’autre plus jeune et au fond je ne m’étais jamais senti aussi seule au monde. Je soupirais en passant la porte du bureau de la directrice « Je n’ai toujours pas envie de parler si c’est la question » j’étais devenu un peu plus froide et renfermé. Je n’avais pas envie de parler et encore moins à un pseudo psy. Elle me proposa de m’installer et je le fis sans trop parler « Je vais bien » c’était au fond tellement faux, j’étais rongé par une culpabilité envers mon père et la vie qu’il avait désormais. Je m’en voulais de l’avoir envoyé en prison. J’avais juste envie d’être une fille comme une autre « Mademoislle Maresquo il est tant d’avancer désormais, je sais que vous détester cette endroit alors vous vous envolez à Paris » c’était un soulagement, je savais que mes souffrances ne serait pas effacés et que Paris ne changerait en rien ma culpabilité mais je ne supportais pas cette sensation d’abandon que je ressentais ici alors vivre chez mon oncle à Paris était ma solution " Je pars quand ? " j'étais impatiente, dans un mois je ne serais plus là.
Nous étions deux êtres différents et pourtant ils ont un lien de famille. Alors que je viens tout juste d’arriver à Paris emménageant chez le père de Clément, je decouvrais tout juste le fils de la femme chez qui il va vivre alors qu’il rend visite à sa mère. Nous échangions quelques mots rapides tentant de faire connaissance le plus rapidement possible. Je le trouvais plutôt gentil et sympathique, quand à lui malgré notre différence d’âge il la trouva adorable et très douce. Mais cette relation s’arrête là. Bien sûr ils allaient se revoir de temps en temps lors des repas de famille sans doute mais en réalité je le croisais plus vite que prévus. Alors que je me baladais sur les champs Elysées découvrant la ville et s’extasiant devant les détails de ce petit paradis terrestre, je m’écroulais totalement. Amener directement à l’hôpital, j’ouvris les yeux dans une chambre c’était presque une habitude, je connaissais mon état et j’avais dû oublier son traitement par erreur ou quelques choses du genre. Tentant de reprendre ces esprit, un homme en blouse blanche s’avança vers moi, je mis quelques secondes à réaliser « Clément ? » dit-je en examinant, il s’approchant et attrapa le dossier qu’il examina rapidement « Ella, comment te sens tu ? » j’hochais doucement la tête d’un geste lent et ouvrit la bouche le temps d’un petit bien, le dossier ne spécifiait pas sa Leucémie, je n’eus pas eu le temps de le préciser et je n’avais pas une étiquette, puis aucun examen n’avait été encore fait. Il déposa le dossier sur son lit et la regarda « Nous allons faire quelques examens pour savoir ce que tu as d’accord ? Ou voir si c’était juste un malaise ordinaire, cela arrive de temps en temps » il se leva et je déposais sa main sur son bras pour le retenir « Pas la peine, je connais la réponse » je me redressais sur le lit et il la regarda dans les yeux « Ne le dis pas à ton père, je ne veux pas qu’il s’inquiété d’accord ? » il hocha la tête s’attendant à ce que j’ai pris un peu de drogue comme beaucoup de jeunes de son âge « Je suis malade, j’ai un cancer du sang … Tu sais t’es médecin une leucémie » il resta sur place comme bloqué en la regardant dans les yeux. J’avais quinze ans, ce n’était qu’une gamine découvrant la vie, et j’étais atteinte de cette maladie, il n’était pas dupe, il était médecin et connaissait les conséquences, tentant de resté calme il hocha doucement la tête « Je ne lui dirais rien à une condition, tu me laisse suivre ton cas » je n’avais jamais eu de médecin personnel et il semblait vraiment gentil, il était presque son cousin ou quelques choses y ressemblant mais ne n’osant lui avouer avoir besoin de soutien pour supporter tout ça « Merci » je m’approchais et le prit doucement dans ces bras pour seller ce pacte.
❝ vivons Ella ❞