Sujet: « Appel de Grayson à Colton. » Mar 17 Jan - 19:35
▬ You want to kill somebody ? ▬ Just myself.
Le petit venait tout juste de s'endormir sur le lit de l'hôtel dans lequel nous allions passer la soirée, pour finalement héberger dans un autre le lendemain. J'avais l'étrange impression de faire le tour du monde, alors qu'il ne s'agissait simplement que d'un tour des arrondissements de Paris. Pourtant, j'étais réellement fatigué, totalement lessivé par les événements. Pendant que je contemplai la bouille d'ange de mon enfant de cinq ans, ce dernier bougea sur le lit des plus confortables, afin de prendre toute la place. Il profitait de mon absence pour récupérer les deux places offertes, car de toute manière, je n'arrivais pas à dormi, même si la fatigue me submergea. Je ressentis un manque de sommeil, car cela faisait au moins cinq jours que je n'avais fermé les yeux. J'avais pourtant essayé de me reposer, mais chaque fois mes pensées m'emprisonnaient dans la réalité et j'étais incapable de cesser de réfléchir ou de chasser mon esprit négatif de la tête. Je traversai la chambre de long en large et en travers, sans aucun bruit, afin de ne pas réveiller l'ange qui était dans ses rêves. Je me demandais, en l'observant, pourquoi tout ça m'arrivait à moi, et pas à un autre. Pourquoi, bon Dieu. Du coup, je ne parvenais pas à dormir, m'embrouillant les pensées davantage avec des questions supplémentaires. Je laissai un instant mon enfant afin de quitter la pièce et gagner la réception, à qui je demandais une bouteille de vodka qu'on m'offrit avec le plus grand sourire possible. Arrivé en haut, je surveillai du coin de l’œil le petit bout de chou, tout en rejoignant le balcon, pour finalement fermer la porte dans le but qu'il dorme en paix. J'attrapai mon paquet de cigarette dans ma poche de jean, afin d'en allumer une, tout en regardant la belle vue de Paris qui s'offrait à moi. J'avais le droit au coucher de soleil comme seule vision et j'en fus émerveillé. Je me courbai pour poser mes coudes contre la barrière, tout en aspirant la fumée de ma clope. D'une main, je tins cette dernière et de l'autre, j'avais la bouteille déjà ouverte que je ne tardais pas à débuter. Une gorgée me brula les lèvres, descendant rapidement dans mon œsophage, pour finalement embraser mon corps tout entier. Une deuxième, une troisième, j'en arrivais rapidement au un quart de bu. Mes pensées s'agitaient davantage, mon cerveau cogitait encore plus, les larmes coulaient douloureusement sur mes joues. J'avais affreusement mal, j'avais l'impression de ne plus pouvoir sortir de cet épisode, pas si Yannie n'était plus présent à mes côtés. Je perdais la vie doucement. Soudainement, j'eus l'envie de ne plus être face à ma solitude, car j'avais conscience que cela ne me réussissait certainement pas. Laissant ma cigarette contre les lèvres, j'attrapai mon portable de ma main libre. N'ayant plus mon frère pour sécher ma peine, je n'avais plus que Colton pour vider tout ce désespoir qui me tiraillait. Tapotant sur les touches, j'aspirai une nouvelle bouffée en même temps. Il décrocha, me disant un simple Allo. « Hey dude... tu es où là ? Tu.. tu vas bien ? » Ma voix était tremblante, tout comme mon corps tout entier. Je sanglotais légèrement, et rien qu'avec ce timbre de voix, j'étais persuadé que Colton allait comprendre à quel point j'étais triste en ce moment même et d'un côté, je crois que c'était ce dont je désirais au plus profond de mon être.
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Sujet: Re: « Appel de Grayson à Colton. » Ven 20 Jan - 19:20
Cela faisait maintenant un petit moment que Colton s'était installé à Paris. Il n'avait pas d'habitat fixe, son chez lui était un peu de partout. Et en ce moment même c'était dans un hôtel. Il était en train de jouer de la guitare. Il agitait ses mains et jouait un morceau. Pour l'instant, c'était des chansons de Disney, mais cela lui donnait l'espoir de pouvoir un jour revoir le beau visage de Danaé. La femme qu'il aime et qu'il aimerait toujours. Elle était douce, magnifique. Il n'avait de yeux que pour elle. Elle était le centre de sa vie, le centre qui permet de donner un sens. Un sens circulaire continue et infini qui n'est jamais éphémère. Après quelques notes de guitare, il avait envie de se balader un tout petit peu. Alors il se promena dans Paris. Il était tard, mais Paris sous les lumières du soir était magnifique. C'était un spectacle grandiose. Il entendit la ville s'agitait comme une danse. Les pas assourdissantes des personnes qui sont bien content d'être la fin de la journée. Les commerçants fermés qui se préparent pour une nouvelle journée. Paris était envoutante, il comprit pourquoi Danaé s'était échouée ici mais elle était si grande, qu'il était dur de retrouver une personne. Mais la plus belle vision était devant lui en ce moment même, la magnifique Tour Eiffel qui brillait pendant quelques minutes rien que pour le plaisir des yeux. Un plaisir éphémère mais qui réussi à réchauffer le corps de Colton par ce temps hivernal. Il se dirigea sur un banc et s'assit. Plus rien ne pouvait déranger sa sereineté. Pourtant son téléphone se mit à vibrer. Il vit le nom s'affichait. Il fit un simple Allo et laissa parler à la personne. « Hey dude... tu es où là ? Tu.. tu vas bien ? » Il reconnut la voix facilement, mais elle semblait triste, tremblante. Colton comprit que son ami Grayson avait des ennuis et assez grave. « Moi oui et toi tu vas bien ? A t'entendre, soit tu as oublié d'allumer le chauffage, soit tu as des graves soucis, en tout cas j'écoute. » Il avait fait une petit plaisanterie, en espérant l'apaiser ne serait-ce qu'un peu. Son univers enchanté venait de s'écrouler, et s'aperçut que ce soir, finalement il faisait un peu frais. Il espérait pouvoir aider son ami.
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Sujet: Re: « Appel de Grayson à Colton. » Dim 5 Fév - 11:17
Entendre la voix de Colton au bout du fil me déconnecta de la réalité, m'enlevant en passant toute tristesse accumulée ces deniers jours. Elle me faisait le plus grand bien, je me sentis d'ailleurs sourire en l'écoutant. Alors que j'avais le cœur serré et une mine triste il y a de ça quelques secondes, mon confident venait tout juste de m'apaiser et de me rendre la joie que j'avais habituellement. Pourtant, même s'il me rappela ma déprime en me demandant pourquoi je donnais l'impression d'être triste, le savoir à l'écoute était le plus important pour moi. J'avais juste besoin de parler à quelqu'un, néanmoins il n'y avait pas de n'importe qui qui tenait, mon frère n'étant plus là, il n'y avait plus que Colton, celui qui trouvait chaque fois les mots ou un moyen de me faire oublier. Je ne perdis pas plus de temps pour lui avouer, tout en tirant une bouffée de ma cigarette et en buvant un peu de vodka. « Comment tu réagirais toi, si on t'apprenait que tu étais le père d'un garçon de cinq ans ? Comment tu réagirais si ton frère était à l'hôpital par ta faute ? » Je n'avais trouvé que cette méthode pour lui expliquer mes problèmes, mais également afin de recevoir de réelles réponses de sa part. J'étais perdu quant à mes réactions, à ce que je devais entreprendre ou dire à ces deux personnes là. Si je devais plutôt opter pour un comportement de déprimé et de lâche, envoyant mon fils dans un orphelinat, ou si je devais me montrer dès à présent courageux et puissant, ce que je n'avais jamais vraiment été selon moi. J'étais complétement déchiré, mon cœur avait l'air d'être piétiné, et je me sentais véritablement las de tout. Je n'avais plus envie de rien, on m'avait tout simplement retiré la vie. Premièrement, car l'être qui la détenait se trouvait dans un bâtiment blanc pour cause de tentative de suicide ; et l'enfant représentait une nouvelle vie beaucoup trop sérieuse à mon goût. Il avait beau être un ange, je n'avais aucune envie de devoir arrêter d'obtenir des conquêtes, d'être un vrai don Juan, de servir au bar et de traîner dans les rues de la capitale ou encore dans les discothèques à des heures impressionnantes. J'étais encore assez jeune, encore dans la vingtaine, je n'avais aucune envie de me coltiner un môme que je n'avais jamais vu grandir. Il me retirait inconsciemment ma propre vie, m'obligeant alors à prendre un nouveau départ. Mais je vous en fouterais moi, des nouveaux départs ! Comme si j'avais besoin de ça... Pourtant, j'enchaînais en souriant légèrement, chose qu'il ne pouvait point voir ni entendre, mais bon, c'était déjà un bon début. « Et sache que j'aurais préféré que ce soit à cause du foutu radiateur en panne ! »