tell me how i'm supposed to live with no air ♥ ches'
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Sujet: tell me how i'm supposed to live with no air ♥ ches' Ven 3 Fév - 15:34
Le vent gifle mon visage, mes mains sont engourdies par le froid et mon corps me supplie d'arrêter mais je n'y arrive pas, je ne le conçois même pas. La neige freine ma course et mes jambes sont lourdes, je voudrais m'effondrer, mais je n'ai pas le droit, pas maintenant. J'aimerais défaillir, dieu que ça serait simple d'être lâche et de fuir encore une fois. L'enjeu est beaucoup trop important, et malgré cet air glacé qui écorche ma peau aussi violemment qu'une multitude de lames de rasoirs, je continue de courir. Paris me semble sans fin, Paris me semble cruel. Dans des instants pareils, j'aimerais tout abandonner pour tout recommencer. Mourir me semblerait presque plus facile. Pourtant je suis là, toujours en vie, et je cours. Je cours après lui, je l'ai toujours fait. Cheshire est au bord du gouffre, et je sais que j'en suis responsable. Je l'ai anéanti, pire encore, je l'ai détruit. Il m'a ouvert son cœur, j'y ai planté un poignard, je l'ai fait saigner et le pire dans tout ça, c'est que je n'ai même pas su m'arrêter quand je le pouvais encore. Je l'ai trahi, je l'ai perdu. Alors je cours, je cours parce que je sais qu'il en vaut la peine. Je sais qu'il nous reste encore une chance, infime. C'est après cette simple hypothèse que je cours, une porte ouverte sur un avenir meilleur ! La belle affaire. Cheshire m'en veut, je l'ai senti au moment même où la vérité est tombée, au moment même où j'ai affiché mon véritable visage. Pourtant, c'est ma présence qu'il réclamait il y a quelques minutes à peine. Je ne peux pas me résoudre à tourner le dos à cette infime chance qu'il m'offre. Dans la détresse, il m'appelle à l'aide et moi, moi je cours. J'ai besoin de lui, peu importe la distance, peu importe ce que j'ai pu ressentir et ce que j'ai pu faire, j'ai besoin de Ches' comme j'ai besoin de respirer. L'air m'agresse, mes jambes vacillent et à plusieurs endroits je manque de trébucher, mais je continue. Une larme glisse le long de ma joue, une larme due au froid, où à ma propre détresse. J'ai tout détruit, en deux semaines à peine, j'ai réduit à néant ce que j'avais de plus cher au monde. En deux semaines à peine, j'ai tout perdu. Alors je cours, oui je cours ! Pas seulement après cet homme pour qui je serais prêt à tout mais pour moi, pour ma propre existence. Il faut que je rattrape mes fautes, que je me repentisse. J'ai besoin de ça, j'ai besoin de lui. Mes pieds m'emportent, cette course folle m'entraîne dans les ruelles de la capitale, cette course folle ne s'arrête jamais. Mon souffle est court, je suffoque souvent et parfois, je manque de m'étouffer, mais je ne m'arrête pas. Et puis j'y arrive, je le vois, je le sens. J'ai l'illusion de croire qu'il suffira qu'on se voit pour que tout s'arrange, alors je pousse la porte du bâtiment dans la précipitation et je gravis les marches sans attendre. Il est là, il m'attend. Je sais qu'il m'attend ! Les étages me paraissent interminables et les escaliers ralentissent ma course. Cette fois ça y est, j'y suis. Devant la porte de son appartement, je reprends mon souffle pendant un millième de seconde et puis je frappe. Il m'attend, je le sais !
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Sujet: Re: tell me how i'm supposed to live with no air ♥ ches' Ven 3 Fév - 16:04
T’es plongé dans un calme assassin, bien loin de la violence des propos qui t’ont écorché la bouche il n’y a pas si longtemps de ça. Tu sens ton cœur qui se balance, doucement, si doucement que tu as l’affreuse impression qu’il pourrait cesser de battre n’importe quand. Tu te surprends d’ailleurs à l’espérer cette douce fin, bien loin de la douleur et l’écœurement qui ont assaillis ta vie récemment et t’es là, assis en plein milieu de ton salon, l’air plus misérable que tu ne l’as jamais été dans ta vie. Ton bras tremble alors que tu tentes d’attraper le paquet de Winston jeté négligemment sur ta table basse. Une flamme, de la fumée, tu sens tes poumons qui s’emplissent de la saveur insignifiante du tabac et tu sens ton esprit qui s’évade, lentement. Au fond de toi, il y a cette colère muait en douleur, cette tempête assagis par une annonce inattendu. Enfin, bien loin, cacher derrière tout ça un désir violent et atroce de vengeance. Ca te fait mal, n’est-ce pas Cheshire, de te retrouver à ton tour dans cette position de fragilité ? De te retrouver démunis, perdu, sans savoir ce que tu dois faire pour te sortir de là. La seule chose dont tu as envie c’est de vomir tes trippes mais il est probable que tu sois trop désabusé pour cela. Tu te souviens, alors que le corps légèrement tremblant, tu tires sur ta cigarette, de l’annonce de Julian, y’a quelques jours de cela, de cette vérité dégueulasse qui t’as sali, toi et tes foutu sentiments. Tu te souviens de cette douleur et de cette envie de tout foutre en l’air. Il t’avait traversé l’espace d’un instant pourtant, ce désire de tout effacer, de lui pardonner et de continuer à l’aimer. Seulement, tu n’étais pas assez fort pour cela, pas assez fort pour éviter l’enfer dans lequel tu t’es plongé, l’emportant avec toi. Cette incapacité de respirer, cette trahison, elle te semblait suffisante, elle te semblait assez importante pour que ce jeu malsain cesse et pourtant te voilà, plus détruit que jamais. Tu tires une nouvelle fois sur ta cigarette et te laisse emporter par ta passivité. Tu aurais voulu être plus fort, beaucoup plus fort. Etre capable d’écraser sous la semelle de tes chaussures le crâne de Jéricho sans risquer de ressentir un quelconque remords mais t’es incapable de cela. Incapable d’aller au dessus de tes principes. C’est dingue, de penser encore à l’heure actuellement aux valeurs dégueulasses qui mènent ta vie. tu tires à nouveau sur ta cigarette et constate que le mégot se consume entre tes doigts, tu ricanes nerveusement et sors de ta léthargie, te levant pour écraser dans le cendrier le cadavre de ta Winston. On tape à ta porte et tu soupires doucement, allant jusqu’à elle pour l’ouvrir. Malgré le mal qu’il a put te faire, malgré la douleur qui t’a assaillis lorsqu’il a avouait sa trahison, c’est lui dont tu as besoin, du contacte de sa peau contre la tienne, de son souffle et de cette force qui te lie à lui. Tes doigts se pressent contre la poignet de la porte et alors que tu plonges tes prunelles impassible dans les siennes, l’atroce envie de craquer s’empare de toi. Ta main se glisse doucement le long de sa hanche alors que tu serres son haut dans ta main et tu souffles, doucement, d’une voix si faible qu’elle ne te ressemble pas. « Serre-moi contre toi, je t’en supplie, Julian. »
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Sujet: Re: tell me how i'm supposed to live with no air ♥ ches' Ven 3 Fév - 16:21
Je n'avais jamais envisagé la possibilité qu'un jour je le blesse à ce point, jamais même penser qu'un jour je puisse me détourner de lui, de nous, pour la futilité d'un amour à la con. J'avais l'amère impression d'avoir tout foutu en l'air pour des sentiments qui n'avaient même pas été réciproques. J'avais mis cette putain de distance entre lui et moi, pour me réconforter dans d'autres bras que les siens. Je me sens bête, et pourtant, je suis là, devant la porte qui me conduira à Cheshire, devant sa porte, devant chez lui. Porté par un élan qui m'était venu des tripes, j'avais tout abandonné pour me retrouver ici. Impassible, je suis stoïque, je suis immobile. La porte n'est pas encore ouverte et mes muscles tremblent. Comment va-t-il m'accueillir ? Lui qui aujourd'hui me déteste au moins autant qu'il m'aime, lui que j'ai trahi, que j'ai sali. Je m'en veux, et les secondes qui séparent l'instant où il apparaîtra dans l'embrasure de la porte et l'instant où je suis enfin arrivé jusqu'ici me semblent durer des heures. Peur indéfectible, angoisse, frayeur, mais pas seulement. Je suis en colère, j'ai la rage, je m'en veux d'avoir été aussi bête et si lâche, je m'en veux de l'avoir trahi, d'avoir pissé sur nos souvenirs sans même réfléchir aux conséquences de mes actes. Je suis là, devant cette porte et j'ai le cœur en miette. Mes yeux sont éteints, mon visage est terne. Je tremble, j'ai froid, mais je m'en fous, je pourrais saigner, je pourrais mourir que rien n'aurait plus d'importance que Ches'. Je n'ai pas besoin de le voir pour comprendre qu'il souffre. Et puis, la porte s'ouvre et le spectacle que m'offre cette simple ouverture me retourne le cœur. Tambourinant à tout rompre contre ma poitrine, je le sens qu'il se serre, je le sens qu'il s'emballe. Les larmes au bord des yeux je m'apprête à lui faire étalage de mes excuses et de mes regrets alors que déjà sa main remonte jusqu'à mes épaules tandis que l'autre attrape ma taille. Je suis à deux doigts de lui avouer combien je m'en veux d'avoir été aussi lâche mais il m'en empêche, il plonge ses yeux dans les miens et cette fois-ci, je sombre complètement. Cette tristesse, je ne la lui avais jamais connue. Mon cœur se serre d'avantage alors qu'il me réclame de le serrer contre moi, s'approchant doucement. Alors, tremblant, hésitant, je cherche mes gestes, je cherche mes repères. Combien de fois l'ai-je serré contre moi et combien de fois nous sommes nous réconfortés dans nos étreintes… Combien de fois ? Et pourtant, j'ai l'impression de sentir sa peau toucher la mienne pour la première fois. Je ferme les yeux et l'enlace, je le serre contre moi d'avantage et dépose mon visage contre le sien, soufflant, respirant. Et brusquement, je recommence à vivre…
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Sujet: Re: tell me how i'm supposed to live with no air ♥ ches' Ven 3 Fév - 17:37
Et alors qu’il te serre contre lui, de ses gestes maladroitement attendrissant, t’as l’impression de retrouver tout doucement ton souffle. Coller contre son corps, tu pourrais presque oublier la douleur malsaine qui se balade au creux de tes veines, celle qui te fait trembler, plus de peine que de froid. Alors l’espace d’un instant, tu éloignes la rancœur que tu ressens envers lui. Tu ne veux ni excuses, ni remords. C’est vrai qu’il t’a fait mal, briser plus que n’importe qui, c’est vrai que tu as vu ton monde s’écrouler en le voyant s’éloigner de toi. Seulement ça n'a pas d'importance car aujourd’hui, tout ce qui t’importes, c’est de l’avoir au prêt de toi, pour toi, contre toi. Ta main continue de caresser sa hanche alors que tu passes doucement ton bras autours de lui, le serrant en retenant un malheureux sanglot, tu pourrais presque le sentir trembler et tu réalises que la porte est toujours ouverte tendit que l’air glacial s’infiltre chez toi. Tu la ferme, un sourire malheureux au bord des lèvres et les yeux clos, tu inspires lentement, ton front collé contre le sien. Ton cœur bat doucement et cette-fois, son rythme te semble apaisé, serein. Parfois, l’emprise que Julian a sur toi te fais peur mais pas en cette instant, non, pas en cette instant parce que tu le sais, avec lui, même le pire est surmontable. Tu revois le sourire fier de Jéricho, tu entends une fois encore sa voix alors qu’il t’assassine lentement, écrasant d’un simple mot vingt cinq ans de secret et ça fait si mal, si mal de découvrir qu’au-delà des difficultés, des cris et des larmes qui ont fait de toi ce que tu es aujourd’hui, tu ne représentes rien d’autres qu’une erreur au milieu d’une partie de baise, une difficulté qu’on ne reconnait pas, sur lequel on ne pose même pas les yeux. Il t’a suffit d’une putain d’annonce pour briser toutes tes résolutions, pour t’empêcher de te relever comme tu voulais tant le faire, de prouver que rien ni personne ne peut te toucher. Alors peu importe ces larmes qui t’empêches d’ouvrir les yeux et de regarder la vérité en face, peu importe si tu viens de perdre en quelques secondes l’image du type fort que tu entretenais, oui peu importe parce qu’au final, tout ce que tu retiens, c’est la souffrance, la souffrance et ce souffle d’espoir coller à toi. Alors de ta main tu viens caresser le visage de Julian, reniflant doucement tendis que tu souffles cette vérité que tu refuses d’accepter « j’me sens si misérable tu sais. » Tu te tais, incapable pour l’instant de te confesser d’avantage alors que tu glisses doucement tes lèvres contre sa joue, embrassant avec une fragilité étrange le coin de sa bouche. « j’suis perdu, j’sais même plus ce que je dois faire. » Et cette facette de toi-même t’écœure tellement…
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Sujet: Re: tell me how i'm supposed to live with no air ♥ ches' Ven 3 Fév - 21:11
Le temps se fige, je suis à l'agonie, à bout de souffle, à bout de nerf. Il est face à moi. Mon reflet dans ses yeux, un bref instant, une seule seconde durant laquelle je me sens comme un étranger, comme un inconnu. Je ne nous reconnais pas, une seule seconde et j'ai la certitude que tout est fichu entre lui et moi. Et puis, la seconde se termine, s'achève. Les mains de Ches' me cherchent, son corps aussi. Comme deux aimants, nous nous enlaçons et je sens mon coeur se remettre à battre. Une seule seconde pendant laquelle j'aurai pu mourir, et Ches' me sauve, une seconde fois. Comme toujours, je cède, je me blottis contre lui, le serre contre moi. Nos corps en parfaite communion, je sens son parfum et mon monde prend tout son sens. Je retrouve le sol, je retrouve la réalité, ma réalité. Nous sommes là, sur le pas de la porte, dans les bras l'un de l'autre et le temps se fige, une nouvelle fois. Je n'entends plus rien d'autre que son souffle, je ne sens plus rien d'autre que la chaleur qui émane de son corps et pourtant, je ressens aussi la tristesse qui se dégage de ses yeux à demi-clos, et j'en ai le coeur qui se sert. Il est mal, je l'ai blessé et aussitôt, les regrets refont surface. Le temps se libère et cet instant de sérénité s'efface déjà. Il referme la porte sans me lâcher, il pose son front contre le mien et s'il ferme les yeux, je n'arrive pas à détacher mon regard du sien. Dieu qu'il est beau, même meurtri ! Je le regarde et je sens mon souffle se couper, je m'en veux et pourtant, je reste silencieux. Et puis, il rompt le silence, une première fois. Une larme roule sur sa joue et je réalise à peine que jamais je ne l'avais encore vu pleurer. J'ouvre la bouche mais rien ne sort, je suis incapable de réagir, incapable de trouver mes mots. Mes mains glissent le long de son dos, resserrant notre étreinte. Si je ne suis pas foutu de lui avouer combien je l'aime, je veux le lui faire comprendre par mes gestes. Je le regarde, et puis, il m'embrasse. Mes poils se hérissent lorsque ses lèvres se posent au coin des miennes, un instant, un seul, je ferme les yeux et j'ai l'impression de nous avoir retrouvés. Le souvenir disparaît, la voix de Ches' raisonne à nouveau dans mon esprit. Je reste en premier lieu stoïque, dans un état de léthargie complète. Il y a à peine quelques heures, il me détestait, à présent, il me réclamait, comme autrefois. Perdu entre l'ambiguïté et l'évidence, je remonte ma main jusqu'à son visage et cueille une larme à la naissance de son oeil en soupirant doucement. Je l'attire contre moi, je pose mes lèvres contre son oreille et lui murmure. « Je suis là, Ches', je suis là... ça va aller maintenant, je te le promets. Je suis là. » Ma voix est brisée, ma voix est tremblante, hésitante. Je cherche mes mots, je cherche mes gestes. J'ai envie de lui dire tant de chose, mais j'en suis incapable. Il ne faut pas, je me tais. Je l'embrasse, tendrement. Mes lèvres vont chercher son cou et s'y déposent, doucement. J'ai l'impression de marcher sur un terrain de mine, choisissant avec brio mes pas.
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Sujet: Re: tell me how i'm supposed to live with no air ♥ ches'
tell me how i'm supposed to live with no air ♥ ches'