Sujet: Juliette & Clément ❦ Good vibrations. Lun 20 Juin - 17:53
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Nous étions mardi soir. Dans quelques heures, j'avais rendez-vous avec Clément, le frère de ma meilleure amie. C'était assez étrange, je l'avoue. Surtout que je ne le connaissais pas tant que ça. Même pas du tout, pour être honnête. Je savais juste qu'il était plutôt canon et pas modeste pour un sou. Candice, ma meilleure amie, m'avait déjà parlé de lui, mais brièvement. Elle ne s'étalait jamais trop à son sujet. Par ce fait, rien ne nous prédestinait à nous rencontrer, lui et moi. Seulement, le week-end dernier, il y avait eu une représentation de danse au conservatoire. Et il y était, venant encourager et admirer sa sœur. Et j'sais pas trop pourquoi, mais il a capté mon attention. Une sorte d'alchimie, si vous voyez le truc. J'lui ai jeté quelques regards, et il a fait de même. J'pensais que ce n'était pas grand chose sur le coup, jusqu'à ce que je reçoive un texto de lui hier. Dans lequel il flirta ouvertement avec moi. Ce qui m'amusa, bien évidemment. Je ne suis pas vraiment rentrée dans son jeu, mais j'ai tout de même accepté son invitation à nous voir rien que tous les deux durant un face à face. Après tout, je n'avais rien à perdre. Et comme je n'avais pas grand chose à faire ce soir et que c'était un homme vraiment charmant, inutile de faire la difficile. Puis, comme il s'agissait du frère de Candice, il ne pouvait que être sympathique. Du moins je l'espérais. Je n'avais pas envie d'avoir une mauvaise surprise. Bref. L'heure de la rencontre approchant rapidement, je pris une douche bien chaude avant de finir de me préparer. Je ne savais pas trop comment m'habiller, d'ailleurs. En tout cas, il était hors de question pour moi d'en faire des tonnes. Ce n'était pas mon genre, puis ce n'était pas un rendez-vois galant, donc bon. C'était juste histoire de se connaître plus, alors bon. Aussi, je finis par opter par un pantalon noir et une tunique rouge, les deux vêtements s'accordant parfaitement ensemble. Mes cheveux restèrent lisses, mon maquillage fut plutôt simple, et voyant qu'il ne me restait plus beaucoup de temps, j'enfilais à la hâte une paire d'escarpins noirs. Mon manteau sur le dos et mon sac à la main, je sortis de chez moi, puis montais rapidement dans ma Mini Cooper beige. Je ne tardais pas à démarrer, direction le café Oz, dans le premier arrondissement. Malgré la circulation, je ne mis pas trop de temps à arriver à destination. Je me garais en créneau avant sortir de mon véhicule et de regarder l'heure sur mon smartphone. 20H30 passées. J'avais un léger retard, mais rien de grave. Arrivée à hauteur du café, je sentis mon cœur battre plus vigoureusement. J'étais toujours légèrement stressée dans de tels moments. Passant ensuite la porte d'entrée, je baladais mon regard dans la pièce et finis par apercevoir Clément, qui, remarquant ma présence, me souriait. Je m'avançais donc vers lui et une fois à sa hauteur, me penchais afin de lui faire la bise. C'était la moindre des politesses, non ? « Salut. Je vois que tu es ponctuel. » Dis-je avec un petit sourire. Puis, je retirais mon manteau que je posais sur le dossier de ma chaise et m'installais en face du brun. Je regardais ce dernier et constatais qu'il était encore plus beau de près. Mais bon, là n'était pas la question. « Tu viens souvent ici ? » Lui demandais-je histoire d'entamer la conversation, mes yeux détaillant ce café dans lequel je me rendais de temps en temps.
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Sujet: Re: Juliette & Clément ❦ Good vibrations. Mar 21 Juin - 20:42
Je suis impossible. Arrogant, fier, séducteur, fatigant, énervant, impulsif, autoritaire. Mais j’adore ça. Surtout avec mes proches, essayant toujours de faire bonne image avec les inconnus au départ. Quoi que ça puisse dépendre de l’inconnue, si vous voyez ce que je veux dire. J’ai tendance à vouloir plaire à chaque femme que je croise en chemin. Ce n’est même pas une métaphore pour tout vous dire, parfois il suffit d’un sourire pour faire craquer une jeune femme. A la dernière seconde lorsque vous la croisez, et vous pouvez être sûr qu’elle se retournera quelques secondes plus tard, comme pour se dire «non, je n’ai pas rêvé.» Il parait que mon sourire est charmeur. Tant mieux, car je l’utilise sans arrêt comme arme, avec mon regard... C’est comme ça que j’ai eu Inès. Que je l’ai charmée, que je me la suis approprié. Mais je n’ai pas intérêt à faire mon malin, car elle m’a eu de la même manière, et encore aujourd’hui, je suis atteint par sa beauté, sa façon d’être. Cinq ans que ça dure, et même si c’est parfois l’enfer, je ne pourrai jamais me résoudre à lui faire du mal intentionnellement. Je ne conçois pas ma vie sans elle, elle m’est trop indispensable... Bien que ses énièmes discussions sur le mariage ou un enfant m’ennuient fortement. Je connais le discours parfaitement. Tu as l’âge parfait pour être père, tu as une profession idéale pour subvenir aux besoins d’une famille, tu es drôle, protecteur. Clément, Clément... Je la vois, je l’entends prononcer mon prénom avec peine et rancune. Est-ce que je la rends vraiment malheureuse ? Dans tout ça, il reste l’amour.
Juliette Thomas. Un prénom tellement connu et pourtant si peu rencontré. Et un nom qui s’accorde parfaitement au prénom. Non pas que j’accorde une grande importance aux sonorités des mots, mais je trouve cet assortiment plutôt joli. Quel âge doit-elle avoir ? Vingt-deux ans, j’imagine, comme Candice. Ce qui fait d’elle une jeunette... Mais qu’importe. J’avais envie d’en savoir plus sur elle. Dès son apparition sur scène, dès son premier regard dans ma direction, j’ai ressenti une inexplicable attraction. Ce n’était pas spécialement agréable, j’ai passé l’âge des coups de foudre. Mais j’étais intrigué par la finesse, la perfection de son visage. Son regard diablement expressif. Il fallait que j’en sache plus, alors j’avais tout fait pour. Merci Candice. Quand je lui ai demandé le numéro de son amie, elle m’a regardé bizarrement, comme si un adolescent de seize ans demandait à sa petite soeur de huit ans s’il pouvait lui emprunter sa peluche favorite, vous voyez ? Ok, la comparaison n’est pas alléchante. Son regard m’a fait rire, j’ai reposé la question une deuxième fois et elle a finit par me le filer à la va-vite avant de me fixer du regard. Non Candice, je ne vais pas la bouffer ta copine. Bon. Je lui ai quand même envoyé quelques messages un peu trop rentre dedans, certes. Mais le plus important, c’était que j’avais réussi à l’inviter à un rendez-vous. Et ce rendez-vous, c’était ce soir. Une unique envie me guidait, celle d’en apprendre plus sur elle, de voir quel genre de femme elle était. C’était une étrange curiosité, loin d’être malsaine. Je n’avais aucunement le but de lui montrer que j’étais un homme bien, ni celle de flirter avec elle. Même si mon attitude en laisserait sûrement le doute. Et puis qui sait, peut-être me surprendrait-elle ?
Les portes vitrées automatiques de l’hôpital s’ouvrèrent à ma sortie et je me dirigeai vers ma voiture, direction le café Oz. Quelques minutes suffirent avant que je ne me trouve une place et entre dans le café. Toujours cette même odeur délicieuse qui me montait aux narines... Je balayai du regard la salle du regard et vis qu’elle n’était pas encore là. Personne n’était à blâmer, j’étais en avance. Je m’assis à une table et dis à un serveur que j’attendais quelqu’un. Trois minutes plus tard, je la voyais enfin pénétrer à l’intérieur du café, toute de noir vêtue. Classique, elle ne voulait pas en faire trop. Un petit sourire s’esquissa sur mes lèvres lorsqu’elle croisa mon regard en s’approchant. « Salut. Je vois que tu es ponctuel. » Dit-elle avant de retirer son manteau. Je haussai brièvement les épaules en l’observant toujours. « Chaque profession nous impose des principes à respecter... J’ai bien du m’y faire. Chance pour toutes ces demoiselles à qui je donne rendez-vous. » Répondis-je en guettant sa réaction. Non, je ne donnais pas tant de rendez-vous que ça. Croyez-moi... Une fois assise en face, je la vis essayer de prendre son aise. « Tu viens souvent ici ? » Juliette zieutait la salle. Peut-être n’était-elle pas du coin... Ce café, je le connaissais presque par coeur. J’y allais avec ma mère et ma soeur, petit, et elle nous commandait toujours nos boissons préférées... Adolescent, j’y venais pour les consommations gratuites que m’offrait Lucette, l’ancienne gérante. Et dorénavant, le besoin vital d’énergie le matin m’y mène. Toute une histoire. J’adressai un mince sourire à Juliette. « Assez pour savoir que ce serveur là-bas qui t’observe toutes les cinq secondes a un très fort penchant pour les élégantes jeunettes dans ton genre. Ou alors... Que cette vieille dame, au fond du bar » dis-je en la montrant discrètement du menton « s’appelle Odile, mais préfère qu’on la surnomme Mademoiselle O... et adore parler de la seconde guère mondiale, quand elle ne parle pas de son défunt époux, en tout cas. Pauvre Henri... » Ajoutai-je en secouant doucement la tête. Puis je regardais à nouveau Juliette, en souriant. « Enfin, un bon café dans cette ambiance, c’est toujours agréable avant de partir au boulot. » Dis-je enfin plus sérieusement. Puis je me redressai sur mon siège, croisant mes mains sur la table que je fixai du regard. Je relevai mes prunelles claires vers elle et souris. « Tu dois penser que je t’ai invitée ici pour te faire un numéro de don Juan et me vendre ? » Petit pause. « Ma soeur m’en voudrait trop, si tu savais... » Avouai-je en rigolant. Sauf que j’en avais rien à faire de ce que ma soeur pensait, sur ce coup-là. Bye bye Candice. Je repris la parole. « Mais tout de même. Je sais que tu as flashé sur moi, à cette représentation. Ton petit regard insistant, et ce petit sourire en coin, presque indiscernable... Ca ne te dérange pas, que j’ai lu en toi, j’espère. » Mais bonsoir arrogance.
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Sujet: Re: Juliette & Clément ❦ Good vibrations. Mar 21 Juin - 22:06
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La curiosité. Un trait dominant de mon caractère, je le sais bien. D'ailleurs, c'est sans doute cela qui m'a poussé à me trouver dans ce café ce soir, juste en face d'un homme que je ne connaissais que très vaguement. Heureusement qu'il s'agissait du frère de ma meilleure amie et qu'ainsi, je n'avais rien à craindre pour ma sécurité. Il n'était pas question d'un psychopathe ou je ne sais quoi, donc j'étais tranquille de ce côté là. En y repensant, je n'en avais même pas parlé à Candice. Mais en même temps, je me voyais mal lui dire que j'allais voir son grand frère ce soir, ça sonnait plutôt étrangement. Et bien que je n'avais rien à cacher, j'avais préféré le garder pour moi. Du moins pour l'instant. Je verrai bien comment ma soirée allait se terminer, de toute façon. Mais patience. Elle ne faisait que commencer. « Chaque profession nous impose des principes à respecter... J’ai bien du m’y faire. Chance pour toutes ces demoiselles à qui je donne rendez-vous. » J'esquissais un petit sourire, ses paroles ne me faisant ni chaud, ni froid. Enfin, ça m'amusait surtout. Il plaisantait sûrement, mais comme je ne le connaissais pas après tout, peut-être son discours contenait une once de vérité. Je me demandais alors si c'était son genre, de donner de nombreux rendez-vous au même endroit. Remarque, ce ne serait pas très intelligent. Qui sait, peut-être pouvait-il tomber sur une ancienne conquête alors qu'il était en compagnie d'une charmante créature. En tout cas, cela aurait au moins le mérite d'être amusant. « Oh, c'est sûr que si tu as emprunté tout le répertoire de Candice, ça doit en faire, des demoiselles. » Rétorquais-je en faisant preuve de malice. Je lui adressais alors un petit sourire ironique avant de balayer l'endroit du regard. C'était un café chaleureux, animé et plutôt grand. Le genre d'endroit où on se sent tout de suite en confiance. Il m'arrivait d'y aller de temps en temps, mais Paris était une très grande ville, j'avais du mal à rester fidèle à un seul café. J'aimais bouger, découvrir de nouveaux endroits, et cela de façon perpétuelle. Hors de question pour moi de me cantonner à un seul arrondissement bien précis. Non, cela serait du réel gâchis, de ne pas en profiter. « Assez pour savoir que ce serveur là-bas qui t’observe toutes les cinq secondes a un très fort penchant pour les élégantes jeunettes dans ton genre. Ou alors... Que cette vieille dame, au fond du bar s’appelle Odile, mais préfère qu’on la surnomme Mademoiselle O... et adore parler de la seconde guère mondiale, quand elle ne parle pas de son défunt époux, en tout cas. Pauvre Henri... » Au fur et à mesure qu'il parlait, mon regard se déportait. Tout d'abord sur le fameux serveur qui m'adressa un sourire et que je lui rendis au passage, puis sur la vieille dame en question. Sa petite description me fit sourire, la trouvant même légèrement adorable. Ce qui est sûr, c'est qu'il devait souvent venir ici pour connaître pratiquement la moindre personne. « Hum, tu es donc un habitué des lieux. Pourtant, le changement a du bon, parfois. » Lançais-je, plantant mon regard dans le sien. Tiens, il avait de beaux yeux. Un bleu profond, intense, apportant à son regard quelque chose de mystérieux, d'intrigant. « Enfin, un bon café dans cette ambiance, c’est toujours agréable avant de partir au boulot. » Là-dessus, je ne pouvais pas le contredire. C'était en effet sympathique, de pouvoir se détendre un peu dans la bonne humeur avant d'attaquer de longue heures de travail. En parlant de ça, j'étais bien curieuse de savoir dans quelle branche il bossait. « D'ailleurs, c'est quoi ton boulot à toi ? » L'interrogeais-je naturellement, ne me posant même pas la question s'il pouvait trouver cela malpoli ou non. Je voulais savoir, je demandais, point barre. Au pire, j'aurai un refus et au mieux, une réponse. Qui satisferait ma curiosité, qui plus est. « Tu dois penser que je t’ai invitée ici pour te faire un numéro de don Juan et me vendre ? » Je souris. « Ma sœur m’en voudrait trop, si tu savais... » Mes épaules se haussèrent. « Pourtant... J'ai l'impression que tu t'en fiches un peu de ce qu'elle peut penser à ce sujet. Je me trompe ? » Le provoquais-je quelque peu, soutenant son regard. Si je disais faux, il ne m'aurait déjà pas envoyé ces messages afin de me donner rendez-vous. Il n'y avait aucun doute là-dessus. « Mais tout de même. Je sais que tu as flashé sur moi, à cette représentation. Ton petit regard insistant, et ce petit sourire en coin, presque indiscernable... Ça ne te dérange pas, que j’ai lu en toi, j’espère. » En tout cas, il était culotté. Il voulait sûrement faire son beau, en me balançant ça. Je pouffais alors légèrement de rire tout en me passant une main dans les cheveux. « J'imagine que tu as pour habitude de prendre tes rêves pour la réalité. Si j'avais vraiment flashé sur toi comme tu dis, c'est moi qui t'aurai envoyé un SMS, et non l'inverse. » Dis-je sûre de moi, mon petit sourire narquois ne me quittant pas, tandis qu'une lueur de défi illuminait mon regard. C'est à ce moment là que le serveur que Clément m'avait précédemment indiqué fit irruption afin de prendre notre commande. J'optais donc pour un Monaco et attendit que mon interlocuteur se décide. Une fois que ce fut chose faite et qu'il ne restait à nouveau plus que nous deux, je lui consacrais une nouvelle fois toute mon attention. « Alors, dis moi. Si ce n'est pas pour me faire ton numéro de Don Juan et te vendre, pourquoi m'as-tu invité ? » Lui demandais-je avec amusement, bien curieuse d'entendre sa réponse.
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Sujet: Re: Juliette & Clément ❦ Good vibrations. Jeu 23 Juin - 23:47
« Oh, c’est sûr que si tu as emprunté tout le répertoire de Candice, ça doit en faire, des demoiselles. » Je ne pouvais que rire, face à cette remarque qui prouvait certes qu’elle avait du répondant, mais aussi qu’elle se plaisait à croire que j’étais une espèce de goujat qui devait donner des rendez-vous tous les soirs à différentes femmes. Je n’avais pas vraiment le temps à ça et... encore moins avec l’aide de Candice. Je prenais un malin plaisir à séduire sur mon chemin, mais ça n’allait jamais plus loin quand j’étais avec Inès, et elle-même le savait. Enfin, au moins ça faisait parler la belle Juliette, et elle semblait fière de sa réponse. Je souris. « Les petites jeunes dans votre genre, ce n’est pas vraiment mon type en général. Trop irresponsables, extraverties, trop sûres d’elles pour si peu parfois... » Je l’observai silencieusement ensuite, avec un léger sourire sur les lèvres. Bien sûr, toutes les filles n’étaient pas à mettre dans le même panier, quoi que. Puis elle allait penser qu’elle n’y avait pas échappé elle. Mais... Je n’avais qu’un seul but, en savoir plus sur elle. Mon attitude, c’était autre chose encore. L’erreur serait de faire un amalgame entre les deux mais je n’en voudrais à personne. Je lui parlais ensuite avec un ton emprunt de passion un morceau d’histoire de ce café où j’étais souvent venu. « Hum, tu es donc un habitué des lieux. Pourtant, le changement a du bon, parfois. » Me dit-elle alors en me fixant. Croyait-elle que toute ma vie, je n’avais jamais pris le temps d’aller voir ailleurs ? Je haussai les sourcils en soutenant son regard. « Oh, en vingt-neuf ans de vie à Paris, j’ai eu le temps d’en voir des cafés, t’en fais pas. Celui-ci est juste symbolique. On a tous des endroits comme ça, non ? » Lui demandai-je sans vraiment m’attendre à une réponse particulière. C’est vrai, tout le monde a un ou plusieurs lieux symboliques. Juliette montra ensuite un peu plus d’intérêt pour ma personne. « D’ailleurs, c’est quoi ton boulot à toi ? » Cette question était loin d’être déplacée pour un rendez-vous de ce genre. Cela faisait un an que je travaillais au service de cancérologie à l’hôpital, un an que j’étais aux anges, tellement ce métier me passionnait. « Ma soeur ne parle pas beaucoup de moi à ce que je vois, enfin ce n’est pas plus mal... » Avouai-je simplement. Puis je relevai mon regard vers le sien. « Et pour répondre à ta curiosité, je sui médecin, spécialisé en cancérologie. Contrairement à ce que ça en a l’air, c’est... plus que passionnant. » Ca devait se lire dans mes yeux, j’imagine.
La conversation dériva sur un autre sujet plus délicat. Forcément, elle devait penser que je l’avais invitée à prendre ce café pour tenter de la séduire. Avec les messages que je lui avais envoyé la veille, l’image qu’elle devait avoir de moi était sûrement celle d’un homme pour qui la drague est innée et trop répétitive. Quand je lui parlais de ma soeur en passant, Juliette afficha une mine drôlement étonnée. « Pourtant... J’ai l’impression que tu t’en fiches un peu de ce qu’elle peut penser à ce sujet. Je me trompe ? » Je n’hésitais pas avant de lui répondre. « Exact.. Elle n’a pas son mot à dire là-dessus, n’est-ce pas ? Candy a déjà beaucoup à faire avec ses propres histoires, qu’elle me laisse m’occuper des miennes. » Dis-je avec un petit sourire, après m’être redressé sur la table. Cette nouvelle proximité m’incita à me montrer à nouveau un tantinet provocateur avec elle. Et puis, j’étais presque sûr de moi sur le fait qu’elle m’avait remarqué à la représentation. « J'imagine que tu as pour habitude de prendre tes rêves pour la réalité. Si j'avais vraiment flashé sur toi comme tu dis, c'est moi qui t'aurai envoyé un SMS, et non l'inverse. » Dit-elle en pouffant. Cela me fit sourire. J’avais l’impression qu’elle disait tout ça juste pour me faire comprendre que, bien sûr, j’avais tort. C’était classique. Je demandait un verre de Martini au serveur et posa mon visage dans ma main, tout en la regardant. « Mais, peut-être n’aurais-tu pas osé... Et après tout, j’aurais compris. » Lui dit-il en lui adressant un petit clin d’oeil. Et bientôt, après que le serveur nous ait apporté nos boissons, elle me posa une nouvelle question destinée à en savoir plus sur mes intentions. « Alors, dis moi. Si ce n’est pas pour me faire ton numéro de Don Juan et te vendre, pourquoi m’as-tu invité ? » Tout à coup, elle semblait vraiment intéressée par la réponse. Pas étonnant. Je laissai un petit temps de silence régner entre nous, le temps de boire quelques gorgées de mon breuvage et la regardai à nouveau, les yeux malicieux. « Parce que tu m’as intrigué samedi soir. Et que j’ai ressenti l’envie d’en connaître plus sur toi. Surtout que ça avait l’air réciproque... » Non, je n’allais pas encore l’ennuyer avec ça, soyons sympa. Je souris. « Et puis, il fallait bien que je fasse la rencontre de la meilleure amie de ma petite soeur, un jour ou l’autre. Je suis un grand frère exemplaire qui s'intéresse mine de rien aux relations de sa soeur. » Tout à coup, je balançai la tête sur le côté, en proie à une réelle interrogation. « J’espère qu’aucun petit ami ne t’attend ce soir... ? Il risquerait d’être jaloux. » Murmurai-je, toujours avec cette once de malice dans le regard.