► OOH LA LA PARIS.
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 lost & found ♥ lucas

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MessageSujet: lost & found ♥ lucas   lost & found ♥ lucas EmptyJeu 19 Jan - 4:55

« BIEN QUE JE NE
CONNAISSE PERSONNE À PARIS, JE JURERAIS
QUE JE L'AI DÉJÀ VU QUELQUE PART... »

Étendue dans mon lit, j'essaie obstinément d'ignorer Henri-Charles qui miaule avec détermination à ma porte de chambre. Avec un grognement d'irritation, je tire les couvertures vers le haut. Peine perdue. Même avec la tête dissimulée sous mes draps, j'entends quand même les « mraouh ! » et les « prrrrrrou ! » du charmant animal de compagnie qui partage ma vie. Je soupire. J'ai travaillé tard hier, au Fouquet's, et pour une fois, j'aurais grandement apprécié que l'estomac extrêmement ponctuel d'Henri-Charles soit victime d'un décalage horaire ou de quelque chose de similaire. J'abandonne finalement et me soulève sur un coude pour jeter un coup d’œil vers l'entrée de ma chambre. Il est là, assis tout calmement, les rayures parfaitement symétriques et la queue enroulée autour de son corps. Il me regarde en se léchant les babines et je jurerais qu'il sourit. Vaguement découragée, je me laisse retomber sur le matelas, le visage enfoui dans l'oreiller. Un poids soudain au pied de mon lit me fait sourire, surtout quand je sens une petite tête poilue venir se frotter contre mon bras à grands renforts de ronronnements. Je me tourne vers Henri-Charles qui s'est laissé tombé sur le dos, découvrant son ventre tacheté. Je m'empresse de le gratouiller en souriant et en hochant la tête.
« - T'es tout un numéro toi, pas vrai ? »

Une dizaine de minutes plus tard, je suis debout dans la cuisine un verre de jus à la main et un air de zombie collé sur la figure. À côté du comptoir, un Henri-Charles très, très, très satisfait de lui-même mâchouille sa pâté en ronronnant comme un bienheureux.
Je sais bien qu'à m'entendre parler, on dirait que je le considère comme un être humain. Ce n'est pas vraiment ça, c'est juste que, pour un animal qui n'est à priori pas doté du don de la parole, il est drôlement manipulateur. Il n'y a qu'à voir comment je me retrouvée à adopter ce sac à puces... Monsieur le chat de gouttière campait dans une petite ruelle près du quartier où j'habitais à Montréal. Un jour où je me promenais, il a surgi de nulle part et est venu se frotter contre mes jambes. Comme j'ai toujours bien aimé les chats, je l'ai caressé un moment, puis j'ai continué mon chemin. Eh bien, croyez-le ou non, il s'est mis à me suivre! Il ne m'a pas quitté jusqu'à ce que j'arrive chez moi et quand, bien évidemment, je ne l'ai pas laissé entrer, il s'est installé sous la galerie. Au bout de trois jours, il m'embêtait vraiment. Je ne pouvais pas faire un pas dehors sans qu'il ne me suive à la trace, à croire que c'était un chien de poche et pas un chat! Finalement, je me suis décidée à l'amener chez le vétérinaire pour m'assurer qu'il ne portait pas une maladie quelconque et, comme il était en parfaite santé malgré qu'il ait vécu sur la rue, je l'ai adopté. Depuis, son estomac le mène par le bout du nez et il me réveille à sept heures trente tapantes pour me rappeler qu'il a faim. Et il se fiche de savoir que je suis rentrée à trois heures du mat' la veille, c'est presque désespérant...
Je sors un croissant au chocolat d'un sac et le met au four à micro-ondes pour le réchauffer. En attendant, je me prépare un petit bol de fruits frais pour accompagner ma pâtisserie. Alors que je m'apprête à prendre une bouchée, le téléphone sonne. Je soupire et, enfournant le bout de croissant dans ma bouche, j'étire le bras pour attraper le combiné.
« - Allô ?... M'man ?... Ça va, j'suis un peu fatiguée, mais sinon c'est bon... Non, je... Évidemment pas... Je travaille pas trop, M'man... Faut bien j'paie mon loyer, pas vrai ? »
Après 30 secondes, j'arrête d'essayer d'endiguer le flot de paroles qui s'écoule de la bouche de ma mère. Ça, c'est la vraie définition de « mission impossible »... Elle s'inquiète pour moi, elle a peur que je ne me surmène, est-ce qu'il fait beau à Paris, parce qu'à Montréal, il pleut depuis trois jours, ce n'est pas normal d'ailleurs, en janvier il devrait neiger. Mais bon, elle ne veut pas m'ennuyer et elle va arrêter de parler parce qu'elle veut de mes nouvelles, parce qu'il y a mon père qui en veut aussi et qu'il n'arrête pas de chialer que je n'écris pas assez souvent et... J'arrête définitivement d'écouter le monologue étourdissant et je me contente d'acquiescer avec des « mmh-mmh » ponctuels. Finalement, je l'interromps.
« - Écoute, M'man, je dois raccrocher. J'ai un rendez-vous dans une heure, je dois me préparer et c'est à l'autre bout de Paris... Oui, c'est ça, on se reparle bientôt... Bye... oui, embrasse P'pa pour moi... Bye... Je raccroche là... »
Avec un soupir de soulagement, je dépose le combiné sur sa base et retourne à mon petit-déjeuner.

Un crayon de graphite à la main, je griffonne quelques sketches dans mon cahier. Ça fait un petit moment que je n'avais pas pris le temps de dessiner comme ça. J'avale une gorgée de mon chocolat rendu tiède en jetant un regard circulaire dans le café. J'ai déjà immortalisé ce petit couple vraiment mignon, les mains enlacées au-dessus de la table et le regard perdu dans celui de l'autre. Je suis d'ailleurs assez satisfaite du dessin, ce qui est un peu rare. J'ai tendance, comme bien des artistes, à être trop perfectionniste et critique vis-à-vis de moi-même. Je tourne la page et entreprends de dessiner la ligne d'attente au comptoir. Quelques traits vagues, très pâles, puis un peu plus sûrs, un peu plus foncés... Je dois travailler vite parce que le line-up est continuellement en mouvement.
Les minutes passent et je lève les yeux pour vérifier que le portrait d'ensemble n'est pas trop différent de ce que j'ai commencé à dessiner. Soudain, une silhouette attire mon regard. C'est un jeune homme blond. Il me fait dos, évidemment, parce qu'il est en train de commander. Et, bien que je ne connaisse pas encore grand-monde à Paris, je jurerais que je l'ai déjà vu quelque part. Je fronce les sourcils en un effort de concentration, mais, vraiment, je ne vois pas. Tant pis, il me faudra attendre qu'il se retourne... Ça ne devrait pas tarder d'ailleurs, parce que la caissière lui tend sa consommation.
Effectivement, dès que j'aperçois son visage, je devine sans mal de qui il s'agit. Lucas, le généreux Parisien qui m'a aidée à retrouver mon chemin alors que j'étais complètement paumée, ma valise dans une main et la cage d'Henri-Charles (avec Henri-Charles, cela va sans dire) dans l'autre. Je lui souris et, timidement, lui fais un petit signe de la main. Je ne sais pas s'il m'a vue, ou même s'il me reconnaîtra... quoique, personnellement, je doute que notre rencontre soit de celles qu'on oublie facilement.


Dernière édition par Adélaïde Dawson le Dim 22 Jan - 16:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: lost & found ♥ lucas   lost & found ♥ lucas EmptyDim 22 Jan - 11:16

Cela faisait bien 20 minutes que j'attendais de trouver la force nécessaire pour quitter mon lit bien douillet et aller affronter cette nouvelle journée. Des bruits provenant de la cuisine m'indiquaient que Sephora ne dormait plus et même si je ne risquais donc pas de la réveiller en me levant à mon tour je décidais de profiter encore un peu de mon lit. Les yeux fermés, je luttais pour ne pas me rendormir. La journée promettait d'être longue et dénuée de tout intérêt. Il pleuvait et rien que cela annonçait pour moi une mauvaise journée. On arrivait en hiver, cela devenait officiel et inutile de préciser que je détestais l'hiver. Lorsqu'il faisait froid dehors comme ça, qu'il pleuvait, qu'il ventait ou qu'il grêlait, mon unique envie était de rester dans mon lit toute la journée. Hiberner doit être quelque chose de fort sympathique mais malheureusement réservée aux animaux. Monde cruel. Dans un effort un croyable, je réussis à me mettre debout pour aller ouvrir rideaux et volets en espérant sans doute que la lumière du jour me donne le courage nécessaire pour quitter la chambre. J'écartai le voile léger des rideaux qui étaient plus décoratifs qu'autre chose et ouvrit la fenêtre afin de rabattre les deux volets à droite et à gauche de la fenêtre. La différence de température marquante entre l'intérieur chauffé de ma chambre et le vent glacial qui soufflait dans la rue me fit sursauter. Maudits appartements Haussmanniens. Ce genre de problème n’est plus présent dans les immeubles plus récents, mais était encore le seul désavantage à habiter dans le quartier latin : devoir affronter le froid pour éclairer une pièce. En été cela ne me dérangeai pas du tout car qui dit immeuble Haussmanniens dit balcon à certains étages et j’avais la chance d’en posséder un. Il était bien sûr beaucoup moins utilisé en hiver mais dès que les beaux jours arrivaient cela devenait mon lieu de prédilection. Quoi de mieux que de boire son café du matin en fumant sa première cigarette de la journée et en profitant du soleil parisien. J’étais en règle générale très fière de mon appartement mais en caleçon en plein hiver dans le cadran de la fenêtre en train d’ouvrir mes volets ma seule pensée fut d’aller très vite retrouver mon lit que j’aurais aimé ne jamais quitter. Bon. Un rapide coup d’œil à mon réveil m’appris qu’il était bientôt 11h et si je voulais pouvoir profiter un peu de cette journée il fallait vraiment que je me décide à me lever. Je n’avais rien envie de faire de spécial aujourd’hui, il fallait que je bosse, cela va sans dire et que j’envoie quelques textos pour savoir ce qui était prévu pour ce soir. Je n’avais pas envie d’une grosse soirée mémorable, juste quelque chose de sympathique pour passer du bon temps. J’appellerai Nemo ou Aaron dans la journée et cela devrait faire l’affaire. Maintenant je n’étais plus dans l’incapacité physique de me lever mais juste dans un refus mental. Un message de Léo qui proposait que je passe chez lui dans l’après-midi me donna la motivation nécessaire et j’attrapai un jogging avant de sortir de la chambre. Oui un jogging, car depuis que je partageais l’appart avec la charmante personne de Sephora j’évitais, par respect pour elle et pour le bon fonctionnement de notre colocation, de me balader trop à poil chez moi. Et elle faisait la même chose de son côté. Cette colocation provisoire était plutôt agréable et nous n’avions pas encore rencontré de problème majeur. Sephora était le genre de fille à s’adapter facilement à tout, easy going disent les anglais et cela représentait bien son caractère. Elle avait été un peu timide et gênée au début mais finalement nous nous entendions très bien et nous avons vite appris à vivre ensemble dans la joie et la bonne humeur. « Bien dormi Seph ? » lui demandai-je en entrant dans la cuisine et en commençant à me préparer un café. Oh malheur ! « Seph ? Il n'y a plus de café ? » En me tournant vers elle je compris qu'elle n'en avait pas eu non plus. Le partage des courses avait peut-être été un peu raté... Je soupirai en m'asseyant sur une chaise. « Je suis naaaaaaze, il me faut un café ! » Une douche fraiche me réveillera peut-être, je comptais dessus en tout cas. Le passage dans la salle de bain fut bref et rapide et après m'être rasé et habillé je décidais de sortir pour aller prendre un café dans le premier troquet que je croiserai.

En étant habillé la température extérieure semblait moins fraiche que ce que j'avais cru en ouvrant les volets mais je glissai tout de même ma main gauche dans la poche de ma veste. La droite que j'utilisais pour fumer commençait presque à geler et je fus heureux de trouver un café sympathique pas trop rempli à l'angle de deux rues. Quelques personnes attendaient avant moi mais mon tour arriva vite. Je me permis la petite folie de prendre en plus de mon café une viennoiserie, considérant que vu l'heure ce petit en-cas me servirait de déjeuner. Après avoir reçu ma commande je me retournai et fis quelques pas dans la salle pour me trouver une place. Mon regard fut aussitôt attiré par une jeune fille brune seule à une table avec sa tasse de chocolat et chaud et son carnet de croquis qu’elle tenait à la main comme si elle était en train de dessiner ce qu’elle voyait dans ce café. Elle me regardait elle aussi et quand elle esquissa un sourire je compris que cela confirmait ma première idée, je l’avais déjà vu quelque part. Je m’approchai de sa table et demanda sans être sûr de moi : « Adélaïde ? » J’étais pratiquement sûr que c’était elle. « Comment va Henri-Charles »

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