Sujet: On s'est perdu j'crois. [SYLVAIN] Ven 4 Nov - 13:58
Je m’étais installée chez Cyprien depuis ma dispute avec mon père et Mandy, je préférais ne pas être avec eux, je n’acceptais pas le fiat qu’il renouvelle leur histoire car même s’ils étaient heureux enfin je le pensais ensemble, moi dans tout ça, j’avais eu le malheur de grandis sans mère, ne la connaissant, la croyant morte et voilà qu’un beau jour elle débarque de nulle part pour reprendre cette place qu’elle crut toujours avoir ici. PFF foutaise !!
J’avais décidé de marcher un peu dans les rues de Paris pour aller chercher certaines choses dont j’avais besoin, étant la seule jeune femme dans cet appart'et en autre d’un nouveau portable, le mien ayant été cassé chez Mathias l’autre soir lors de notre dispute ! Mais j’avais pensé à mon père si toutefois il aurait voulu me joindre n’ayant pas précisé vraiment le lieu de mon retranchement. Et puis j’étais inquiète pour lui, à cause de notre distance créé et de sa maladie, mais cette image de cette femme dans ses bras et de lui la serrant me donnait la nausée. Comment pouvait-il ne pas me comprendre ? Se mettre à ma place ? Comprendre d’une absence de de 16ans ne pouvait se réparer en peu de temps et surtout de la sorte. Il m’avait menti, avait revu ma mère sans même m’en parler alors que j’étais revenue en la capitale pour lui.
Je réfléchissais sur le fait de repartir dans mon internant, au moins là-bas je ne pensais pas, j’avais de quoi m’occuper l’esprit et j’avais des responsabilités j’encadrais des jeunes délinquants parfois, malades à différents degré aussi, mais dans l’ensemble je m’en sortais plutôt bien, que j’avais même été récompensé en deux mois de temps installée dans cet établissement.
Mon nouveau portable en main insérant mon ancienne carte Sim, je refermais le cache de la batterie avant d’appuyer sur la touche servant à allumer le Gsm, l’écran s’alluma tandis que je marchais vers l’immeuble de Cyprien et Dimitri, voyant que j’avais reçu des appels et des sms mais je n’eus pas le temps de les lire ou d’écouter ma boite vocale que je vis devant moi, au pied de la bâtisse une silhouette qui ne m’étais pas inconnue. Je pus reconnaitre de dos la carrure de mon père. Il ne manquait plus que cela et je n’étais pas d’humeur pour une nouvelle dispute…
Je ne savais pas si Cyprien l’avait prévenue de ma présence chez lui mais je devais affronter mon paternel que lorsque je m’approchais de lui il se tourna les mains dans les poches, il faut dire que ces derniers jours le temps s’était grandement rafraichi !, J’avais ressorti l’écharpe et le blouson en conséquence.
Salut…Si c’est pour me rapatrier à la maison, tu peux toujours attendre…dis-je en prenant la direction de la grande porte ornant le hall, avant de gravir les premières marches de pierres pour atteindre cette fameuse porte… J’espérais qu’il ne me parle pas non plus de Mandy, j’en avais eu ma dose, après tout il avait eu ce qu’il voulait, « Elle », alors que souhaitait-il de plus ? Je serrais les mâchoires avant de me stopper lorsqu’il prit la parole ensuite…
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Sujet: Re: On s'est perdu j'crois. [SYLVAIN] Sam 5 Nov - 19:29
Sylvain se regarda d'un air fatigué dans le miroir de la salle de bains. Ses traits étaient tirés et il ressentait une fatigue des plus surnaturelles ces derniers temps. C'était comme si tout ce qu'il avait sur le cœur s'était fait ressentir sur son corps, déjà fortement fragilisé par sa maladie et le traitement qui ne paraissait pas fonctionner. Il avait remarqué, à son réveil, que les doigts de ses mains et de ses pieds étaient bleus, signes d'une mauvaise oxygénation du corps, mais cela ne l'inquiétait pas vraiment puisqu'il avait déjà eu de tels signes sans pour autant que cela soit bien grave. Il appellerait l'hôpital, pour le moment, ce qui le préoccupait, c'était sa fille. Marie n'avait pas supporté que Sylvain accepte de nouveau Amandine dans sa vie. Elle avait littéralement décidé de le quitter, de l'abandonner. Et oui, le pauvre s'était senti réellement abandonné par cet enfant à qui, pourtant, il avait toujours tout donné : son temps, son amour, sa vie. Mais ce n'était pas ce qui le troublait le plus...En vérité, l'adolescente lui avait avoué quelque chose dont il ne se serait pas douté...Enfin, il avait compris qu'il lui était arrivé, dès lors qu'elle avait changé, qu'elle avait commencé à découcher et à courir les fêtes. Mais jamais, oh grand jamais il n'aurait pu même songé au fait que la demoiselle ait pu être agressé...sexuellement. Lorsqu'il avait appris la nouvelle, il tenait Amandine dans ses bras, celle-ci venait de perdre sa mère, et la tristesse l'avait enveloppée, jusqu'à ce qu'elle ne s'écroule en larmes. Autant dire que les deux aveux mêlés avaient provoqué chez Sylvain une rechute, une large et dangereuse rechute. Le soir-même, il avait ressenti une grande difficulté à respirer. Depuis, il ne pouvait vivre sans contrôler sa respiration, sans passer chaque seconde à y penser. Croyant que cela n'était dû qu'à la surdose de stress, il avait passé outre et n'en avait même pas parlé à Mandy, ni à personne. La tristesse de celle-ci surpassait ses petits soucis de santé, il lui en tirerait deux mots plus tard, lorsqu'il serait certain qu'elle soit parvenue à surpasser la mort de sa génitrice.
Ce matin-là, après avoir fait une petite enquête, il avait réussi à trouver, par déduction, où Marie était allée vivre. La phrase qu'elle lui avait lancé en quittant la maison l'avait fait souffrir, elle lui avait parlé comme si elle n'était plus la bienvenue dans la famille. Cette phrase lui était revenue sans cesse à l'esprit, encore et encore, chaque jour alors qu'il ne parvenait plus à comprendre comment ils en étaient arrivés là. Cyprien. Elle était allée chez le jeune policier. Ce dernier avait toujours su prendre soin de la blondinette, quand bien même elle faisait de grandes bêtises, alors Sylvain était rassurée, même s'il aurait préféré voir sa fille à la maison... Pourquoi diable, alors qu'ils étaient en si bons termes à nouveau, il avait fallu que les choses se passent comme cela ? C'était presque définitivement une fatalité qui frappait la famille Lefèvre. Sylvain s'était levé tard et alors qu'il s'observait dans cette glace, dans la salle de bains, il crut voir que certaine partie de son visage était bleutée à l'instar de ses doigts. Surtout au niveau des yeux. On aurait dit qu'il était recouvert d'hématomes. Il songea un instant à la façon dont il pourrait se présenter devant Marie avec une tête pareille sans l'inquiéter. Il opta finalement pour le fait d'enfiler ses gants et une grosse écharpe. De toute façon, il faisait frais dehors, ce ne serait pas étonnant, il avait toujours été connu pour être quelqu'un de frileux et la jeune fille ne le savait que trop bien. Elle s'était d'ailleurs souvent moqué de lui, le taquinant sur cette peur du froid qu'il avait, s'habillant souvent démesurément chaud. Finalement, même si cela n'irait pas avec le reste, il décida de mettre notamment des lunettes de soleil. Comme ça, impossible que l'on voit ses yeux. Il ne voulait pas passer pour un martien dans la rue ou dans les transports. Comme cela, il aurait juste l'air bizarre, mais on l'approcherait, ne le croyant pas atteint d'une maladie rare et incurable. Posant un pied devant l'autre afin de terminer d'enfiler sa veste, après s'être préparé, Sylvain éteignit la lumière. Un air las avait pris en otage les traits de son visage pâle. Si seulement Marie pouvait être là ce matin-là. Elle, elle comprendrait certainement ce qui était en train de se produire. Elle, elle l'aurait poussé à voir le médecin, elle aurait veillé sur lui. Mais seul, il n'en avait absolument aucune envie, surtout lorsqu'il pensait au fait que son enfant, la chair de sa chair, le fruit de ses entrailles, n'avait aucune envie de le voir, ni même de le croiser dans les rues parisiennes. Mais elle devrait lui faire face, il en avait décidé ainsi. Ce fut donc sans perdre de temps qu'il se hâta d'atteindre l'immeuble où vivait son protégé, dans le onzième arrondissement. De longues minutes, il se posta devant l'entrée, ne sachant comment entrer en matière. Le mieux serait de croiser la demoiselle dans le hall, il n'aurait ainsi pas à se dévêtir et à lui montrer ce qu'il cachait si bien sous ses lunettes, son écharpe et ses gants. Heureusement pour lui, son vœu fut exaucé lorsqu'il entendit une voix retentir derrière lui. Marie. Elle ne semblait pas bien heureuse de le croiser, le contraire l'aurait bien étonné. Elle lui en voulait et il crut lire dans son regard quelque chose qui lui déplut, comme une lueur de déception, voire même de dégoût. Voilà ce qu'il pouvait lui inspirer ? Ce genre de sentiments ? Lui, son père ? Il préférait croire qu'il était en train de faire une crise de paranoïa.
« Marie.... »souffla-t-il. « Ne t'inquiètes pas, je ne suis pas venu te supplier de rentrer à la maison... » Sa petite princesse, elle était là, devant lui. Sur le moment, il ne sut que dire et que faire, c'était comme s'il perdait tout son sang-froid. Il était amoureux d'une femme que sa fille détestait, voilà son unique faute, son plus grand malheur. Des fois, il se demandait si cela n'aurait pas été bien mieux si Amandine n'était pas réapparue, après toutes ses année d'absence, de néant affectif. Mais il se ravisait rapidement. Il l'aimait tant...Elle était cette flamme qui s'était éteinte et venait de se rallumer. Elle était l'unique femme avec qui il parviendrait un jour à refaire a vie. Et il ne parvenait pas à penser le contraire. « Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ? » demanda-t-il. Il était évident qu'il parlait de l'agression de Marie, celle qu'elle lui avait caché bien plus d'une année entière. « Pourquoi ? Tu croyais que je ne pourrais pas t'aider ? Mais j'ai toujours été là, Marie ! J'étais prêt à t'écouter ! » Il devait se calmer, non seulement pour sa respiration, mais aussi parce qu'il ne désirait aucunement que sa fille ne se sente agressée. « Je veux dire... T'aurais dû...ça aurait arrangé pas mal de choses. Mais il n'est pas trop tard...Je … J'aimerais qu'on en parle. » Il était temps. Il n'y avait que lui, et elle, personne d'autre. Amandine n'était pas là. Il était seul. Face à sa fille.
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Sujet: Re: On s'est perdu j'crois. [SYLVAIN] Dim 6 Nov - 13:44
Voilà qu’en arrivant chez Cyp’ je vis au loin une carrure que je ne connaissais que trop bien ce fut celle de mon père, sous un blouson de circonstance par rapport au temps frais ainsi que d’une écharpe et de lunettes de soleil. Il ne devait pas détenir la grande forme. Je l’avais tout de même salué, c’était mon père après tout, il m’avait élevé, soigné, éduqué toujours présent pour moi jusqu’à aujourd’hui…Je le regardais avec une certaine retenue, gardant une distance pour ne pas non plus me jeter dans ses bras, quelque chose s’était rompu entre lui et moi et ce fut également grâce à Amandine Leduc. Elle avait besoin de mon père, la pauvre venait de perdre un être cher à ce que j’avais pu comprendre, je compatissais pour la douleur qu’elle devait avoir mais ce n’était pas pour autant que je fermais les yeux sur sa venue 16ans plus tard après ma naissance. J’avais commencé à gravir les deux trois marches en pierre pour rejoindre le hall de l’immeuble mais je me stoppais pour faire face à mon père sans vraiment lui porter de l’intention.
« Marie.... Ne t'inquiètes pas, je ne suis pas venu te supplier de rentrer à la maison... »
De toute façon je ne comptais pas revenir, dis-je d’un ton détaché et froid le laissant poursuivre regardant ici et là au-dessus de sa personne étant plus haut que lui debout sur l’escalier grisâtre en dur.
« Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ? Pourquoi ? Tu croyais que je ne pourrais pas t'aider ? Mais j'ai toujours été là, Marie ! J'étais prêt à t'écouter ! » Il haussait le ton de sa voix, se faisant insistant sur le fait qu’il aurait pu m’aider, qu’il aurait me soutenir, que j’aurai pu tout lui dire. Je soupirais fronçant les sourcils sans toutefois le regarder, tenant. Je fis une légère moue aussi, en parler ne me gênait pas plus que cela, mais je ne voulais pas ressasser cela à chaque fois, je voulais avancer et c’est ce que j’avais fait non ? Et je m’en étais bien sorti jusqu’à maintenant, et l’internat m’avait fait beaucoup de bien situé à plus de deux heures de la capitale en train. Il tenta de se calmer pour reprendre ensuite….
« Je veux dire... T'aurais dû...ça aurait arrangé pas mal de choses. Mais il n'est pas trop tard...Je … J'aimerais qu'on en parle. »Je descendis les deux marches pour être face à lui le regardant enfouissant les mains dans mes poches sentant le froid venir se plaquer sur ma peau.
Ça n’aurait rien arrangé du tout, les faits auraient été les mêmes, j’aurai été bafouée de toute façon et rien ni personne ne peut changer le fait que je me sois...faite aggréessée. C’est du passé et j’arrive à avancer alors fais en autant, j’ai survécu pendant plus d’un an avec cette chose, et je n’ai pas envie de remettre le couteau dans la plaie ! Tu ferais mieux de rentrer retrouver ta …comment dois-je l’appeler. Ah oui…ta manipulatrice de première classe, elle est douée y’ a pas à dire. Peut-être que si elle n’était pas partie j’aurai eu une toute autre vie c’est certain et que rien de tout cela ne se serait produit, mais rassure toi je ne mets rien sur le dos de ta petite « reine » ta précieuse. Ça me dégoute ! j’espère au moins qu’elle prend soin de toi et vu ton état tu devrais retourner voir le médecin. Ce serait idiot de mourir après avoir retrouvé ton amour perdu, hein ? N’est-ce pas ?
Je le regardais nous qui étions si proche et maintenant si éloigné. Alors d’un pas hésitant je me rapprochais de lui, je pouvais respirer son odeur, celle de mon tendre père avant de murmurer quelques mots.
Tu l’as choisi elle, tu m’as exclu moi, c’est triste mais c’est ainsi, moi aussi je dois me protéger, et tu peux rien pour moi, puisque tu es contre moi en étant avec elle. Tu n’imagines même pas ce que je peux ressentir…C’est…
Je déglutissais tout en reculant de sa personne laissant un écart entre nous sentant les larmes monter.
Ça aurait arrangé quoi dis-moi ? Tu l’aurais su et après ? Tu m’aurais envoyé voir un psy ? Tu m’aurais couvert, enfermée dans ma chambre, tu m’aurais pistée chaque instant et après ? Peut-être que tu as raison, peut-être qu’en ce moment même tu serais avec moi et pas avec elle, tu m’aurais choisi moi, et pas elle.
J’essuyais mes larmes coulant sur les joues, avant de prendre une profonde inspiration.
Il est trop tard et pour plein de choses, je ne sais pas à quoi tu t’attendais en venant ici, tu voulais quoi ? Que je te dise qu’un soir d'hiver en rentrant du Lycée j’ai fait une mauvaise rencontre, qu’on m’a attrapé et plaquée de force contre un mur dans une ruelle sombre pour abuser de moi, avec une lame sur le cou, c’est ce que tu voulais entendre et bien c’est fait voilà t’es content !
Je n’avais pas fait attention que mon ton était monté cela m’avait touché bien plus que je ne l’avais imaginé, pensant quant en parlant moins j’oublierais plus vite, telle une chose éphémère mais ce ne fut pas le cas, pas du tout je venais de m’en rendre compte… Je fuyais le regard de mon père avant de reposer mes yeux sur lui.
Et là tu vas me dire quoi maintenant que tu es désolé ? J’ai pas besoin de pitié et la petite fille capricieuse que je suis et immature va devoir te laisser j’ai des choses bien plus intéressantes à faire que de parler du passé…
Cela me rendait malade, sentant mon ventre se crisper…
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Sujet: Re: On s'est perdu j'crois. [SYLVAIN] Jeu 10 Nov - 12:33
Si froide, si distante, ce n'était pas sa fille qui se tenait devant Sylvain, mais simplement un être détaché, une créature qu'il avait bien du mal à reconnaître. Cela faisait déjà bien plus d'un an entier que leurs relations s'étaient transformées en un véritable cauchemar, mais à présent, cela avait empiré. Pourtant, peu avant, il y avait eu une véritable remontée, un accroissement d'amour qui avait retissé les liens entre père et fille... Vite brisé, vite déçu. Sylvain commençait à se demander s'il parviendrait un jour à concilier son amour pour Amandine et celui qu'il portait pour sa fille. C'était comme deux choses opposées que l'on ne pourrait jamais réunir, quoi qu'il advienne. Les deux demoiselles semblaient être deux êtres destinés à se haïr et à s'aimer. Le pas entre ses deux passion, l'amour et la haine, est si infime que le trentenaire en tremblait. Si sa fille commençait à le détester lui aussi ? Lui qui l'avait soit-disant abandonnée, qui la laissait filer au profit d'une autre femme. Abandonner son enfant pour une femme. Jamais, ô grand jamais il n'oserait même y penser, y songer une petite seconde de son existence. Et pourtant, c'était ce qui était en train de se produire. Mandy était comme une flèche perçant son coeur, comme une bourrasque, une tempête qu'il ne pourrait plus jamais haïr. Il ne pouvait que l'aimer, la chérir comme à l'instant de leur rencontre, de leur si belle rencontre. Peut-être s'était-elle servi de lui, du début à la fin de leur relation de jeunes lycéens, mais il n'y avait vu que du feu et il préférait resté dans cet optique ad eternum. Il préférait voir en Amandine une femme qui n'avait jamais songé un seul instant profiter des choses matérielles qu'il avait à lui offrir. Ce n'était pas cela, non. Et jamais il ne le croirait. Tant pis s'il était une bonne poire, il avait décidé de laisser parler son coeur, de le laisse prendre le dessus sur la raison qui lui criait sans cesse que Marie avait raison, qu'Amandine pouvait bine lui faire grand mal d'un moment à l'autre, d'un coup. Elle pourrait partir encore une fois et le laisser seul. Il n'y survivrait pas. Marie ne serait plus là. Oh ! Il avait tellement peur que Marie ne soit plus jamais là ! C'était son enfant, sa raison de vivre jusqu'à présent. Lorsqu'il songeait qu'elle le détestait, il perdait toute foi et il était prêt à se laisser crever. Mais dans ce genre de cas, son autre amour apparaissait : Mandy. Cette dernière avait besoin de lui comme il avait besoin d'elle, c'était la stricte vérité.
Des questions. Il avait posé de nombreuses questions à sa fille. Et surtout, un « Pourquoi » puissant. Pourquoi tu ne m'as jamais demandé mon aide ? Pourquoi s'être refermée sur toi-même alors que j'étais là ? Pourquoi partir alors que j'ai...tellement besoin de toi. En cet instant bien plus que jamais. Je fais les mauvais choix ? Mais les choix sont-ils réellement ce qui importe le plus dans notre cas ? D'autres phrases, d'autres paroles qui envahissaient son esprit. Il ne les dit pas à voix haute, attendant la réponse à ses questions précédentes. Il regrettait d'avoir haussé le temps, mais il n'avait pu s'en empêcher, du fait du choc qu'il ressentait à chacune des images de son esprit, où il pouvait imaginer la souffrance de son enfant, agressée, souillée. Il l'imaginait et il en souffrait. Mais les mots qui sortirent d'entre les lèvres de Marie lui transpercèrent le coeur bien davantage. Le trentenaire se sentit soudainement faiblir. Son corps entier lui paraissait être un poids qu'il ne pouvait plus porter. Des mots, des expressions horribles sortaient de la bouche de sa fille. Tant de mépris.. Tant de =violence. Sans qu'il ne put se contrôler, une larme roulait le long de sa joue, pourchassée par une seconde. Au fil des paroles cinglantes entendues, les larmes s'amassaient et coulaient de plus en plus. Il avait ses lunettes de soleil, afin de se cacher, et son écharpe. Il se tourna légèrement vers le côté, tentant de contenir ses sanglots. Il devait répondre, il devait dire quelque chose.
« Marie...Arrête de dire des choses pareilles, je t'en prie. Tu n'as pas le droit de me traiter comme ça ! Et puis, je ne suis pas venu parler d'Amande, pas maintenant ! Je ne veux même pas en parler, t'entends ? Je veux juste qu'on parle de nous...De toi, de moi, de ce que nous sommes. » fit-il doucement, essayant de ne pas montrer ses pleurs alors que pourtant, il devenait évident qu'il sanglotait. Non, c'était bien plus que cela, il pleurait beaucoup.
« Ce que tu dis, ça me fond le coeur, tu ne peux même pas t'imaginer ma douleur ! J'apprends que ma fille a été agressée et qu'elle n'a même pas jugé bon de venir m'en parler... ça me touche, mais ce qui me touche encore davantage c'est d'imaginer la souffrance que tu dois ressentir à chaque fois que tu songes à cette agression... » Non, il ne voulait pas employer le mot « viol » qui lui semblait inapproprié. Pourtant, Sylvain avait toujours été du genre à appeler un chat un chat. Mais sur le moment, ce mot lui écorchait trop les lèvres, lui infligeait un supplice inégalable. « Marie, tu ne me fais pas confiance, c'est ça ? » demanda-t-il, affligé, les larmes roulant encore le long de ses joues pâles. Incapable d'ajouter encore quelque chose sur le moment, il saisit sa fille par le bras, afin de la retenir. Oh non, mon ange, ne pars pas, ne pars pas à présent. « Je ne sais pas ce que j'aurais fait à l'époque, je ne sais même pas ce que je peux faire aujourd'hui...Mais une chose est sûre, j'aurais tout fait pour toi. Tout. J'aurais certainement trouvé le moyen de t'aider...Peut-être seulement en t'écoutant et en t'aimant comme un père aime sa fille... » fit-il. La fin de sa phrase était sortie d'une manière peu prononcée, comme si elle avait été asphyxiée dans le fond de sa gorge.
Un nouveau regard suppliant vers son enfant alors qu'il la tenait toujours fortement par le bras. « Je veux juste juste qu'on se pose quelque part et qu'on discute... » dit-il. Juste parler, parler longuement. Parler avant qu'il ne soit trop tard. Il paraît que les gens proches de la mort la ressentent...Ils la sentent s'approcher, ils l'entendent arriver... Comme un vent froid, comme une brise légère et si terrible à la fois. Et bien, ce jour-là, Sylvain sentait que quelque chose de mal pouvait arriver. Il sentait qu'il ne tiendrait pas. Il avait juste besoin de voir sa fille. Il avait juste besoin de l'entendre dire qu'elle l'aimait. Juste pour se rassurer. Pour ne pas partir fâché avec le seul être qu'il chérissait tant. Le seul. Marie je t'en prie...Pardonne-moi tous mes défauts, accepte-moi comme je suis.
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Sujet: Re: On s'est perdu j'crois. [SYLVAIN] Jeu 10 Nov - 18:35
J’avais pris de la distance avec mon père non pas que cela me plaisait mais simplement parce qu’il le fallait, il avait préféré vivre sa vie comme bon lui semblait avec Mandy mais je n’étais pas de cet avis et ne pouvait me retrouver sous le même toit qu’eux, pas comme ça, pas si vite, pas si brutalement et pas de cette façon ci non plus. C’était dur de renier son paternel, comme je le faisais mais j’étais bien mieux ici en compagnie de Cyprien et Dimitri. Pour le moment je ne me voyais pas aller ailleurs excepté peut-être chez Mathias avec qui nous étions avant tout ami et je savais que sa porte était ouverte mais je ne pourrais rester ainsi encore bien longtemps à jongler d’une maison à l’autre, alors peut-être que la meilleure solution était de retourner à mon internat militaire, pour laisser chacun vivre sa vie à sa guise, sans m’avoir dans leurs pattes.
Je devais déballer ce que je pensais, ce que je ressentais du moins en surface pur ne pas approfondir sur un passé que j’avais eu tant de mal à placer dans un endroit de ma tête pour continuer à vivre des plus normalement possible mais mon père qui venait tout juste d’apprendre cette triste vérité voulait en savoir davantage. Chose que j’avais eu du mal à lui faire entendre dans le sens ou le fait qu’il imagine la scène pouvait me mettre mal à l’aise, j’étais sa fille, son enfant, la chair de sa chair, et après tout j’avais raison que pouvait-on faire d’autre désormais ? Les choses étaient arrivées, on n’y pouvait plus rien à part oublier, non ? « Marie...Arrête de dire des choses pareilles, je t'en prie. Tu n'as pas le droit de me traiter comme ça ! Et puis, je ne suis pas venu parler d'Amande, pas maintenant ! Je ne veux même pas en parler, t'entends ? Je veux juste qu'on parle de nous...De toi, de moi, de ce que nous sommes. »
Je fus étonnée de voir mon père s’énerver de la sorte, cela ne lui ressemblait pas au quotidien enfin excepté depuis le retour de ma mère, ce mot résonnait étrangement en moi que petit à petit il me semblait m’y faire sans toutefois lui donner ce rôle dans ma vie. J’avais également eu de la peine pour elle, lorsqu’elle avait été effondrée apprenant la nouvelle d’un décès dans sa famille, je compatissais…Lui en voulais-je vraiment à elle ou alors du fait que je n’avais pas passé ses 16 dernières années avec elle ? Qu’elle m’avait manqué ? Mais pour une fois, Sylvain disait ne pas vouloir parler d’elle mais de nous, mes yeux rougirent encore plus sans que je puisse dégoiser un seul mot, baissant simplement la tête avant de regarder ici et là ne voulant pas croiser son regard sachant pertinemment au son de sa voix tremblante qu’il était comme moi, en sanglot…
« Ce que tu dis, ça me fond le cœur, tu ne peux même pas t'imaginer ma douleur ! J'apprends que ma fille a été agressée et qu'elle n'a même pas jugé bon de venir m'en parler... ça me touche, mais ce qui me touche encore davantage c'est d'imaginer la souffrance que tu dois ressentir à chaque fois que tu songes à cette agression... »
Le fait que mon père pose des mots sur ce qui m’était arrivé, sur le fait qu’il sache désormais ce qui s’était passé, me firent me sentir bien mal, mais je ne devais pas me laisser aller, j’avais tenu le coup jusqu’ici e ce n’était pas le moment de flancher., non il ne le fallait pas !
J’ai appris à vivre avec ça chaque jour que Dieu fait et tu croyais vraiment que …laisse tomber, j’ai pas envie de m’étaler sur le sujet, ça ne fera qu’empirer et puis j’ai pas besoin de ressasser le passé je dois avancer et fais en autant, pense à toi à ta santé et à... ta nouvelle vie.
« Marie, tu ne me fais pas confiance, c'est ça ? »
Que lui dire d’autre ? Comment lui faire comprendre que j’avais honte quelque part, que peut-être c’était de ma faute si cela m’était arrivé ? Tant de questions auxquelles je n’aurais jamais de réponses que je préférais ne pas me torturer l’esprit.
Je voulus le laisser là sur place tandis que j’aurai préféré remonter pour me retrouver sous la couette afin de pleurer toutes les marles de mon corps ou encore d’appeler Cyprien pour me sentir en sécurité et réconfortée, mais mon père m’attrapa par le bras sur ma lancée. Je le regardais sans rien dire ne me débattant pas et le regardant voyant son air si meurtri, larmoyant tandis qu’il reprit la parole. « Je ne sais pas ce que j'aurais fait à l'époque, je ne sais même pas ce que je peux faire aujourd'hui...Mais une chose est sûre, j'aurais tout fait pour toi. Tout. J'aurais certainement trouvé le moyen de t'aider...Peut-être seulement en t'écoutant et en t'aimant comme un père aime sa fille... »
Y’a rien à faire c’est trop tard, pourtant j’ai tenté de t’en parler mais à voir ton regard aujourd’hui sur moi, me fais penser que j’ai eu raison de ne rien te dire à l’époque…Quoi que tu aurais tenté de faire cela n’aurait jamais effacé cette nuit, rien ni personne d’ailleurs…
Il avait toujours son emprise sur mon bras alors que j’étais de trois quart vers lui… « Je veux juste juste qu'on se pose quelque part et qu'on discute... »
Je pouvais au moins lui accorder ceci non ? Alors hésitante, je retirais doucement mon bras de sa main avant de soupirer, sentant toujours cette crampe au ventre et le vent frais venir se plaquer sur mon visage.
Je…j’en sais trop rien…
Je vis son air et les traits de son visage comme se durcirent que je ne pus faire autrement que d’accepter après tout je lui devais bien cela et puis je voulais aussi me rassurer sur son état de santé.
D’accord mais pas longtemps juste le temps de prendre une boisson chaude au café du coin, mais n’essayes pas de me faire revenir c’est peine perdue, je suis bien ici et Cyprien s’occupe bien de moi lançais avec un léger sourire en coin, comme si je voulais rassurer mon père au final.
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Sujet: Re: On s'est perdu j'crois. [SYLVAIN] Sam 10 Déc - 19:55
Les mots de Marie le blessaient. Quel regard ? Que disait-elle ? Il l'aimait, il ne la jugeait pas. Il voulait être là pour elle, comme il l'avait toujours été d'ailleurs. Il était son père, il était celui qui lui donnait sa vie depuis qu'elle était née. Et, à présent qu'il faisait l'erreur (ou non) de tâcher de se trouver une situation personnelle potable, on lui tournait le dos. Mais bon sang, quand est-ce que son entourage comprendrait qu'Amandine n'était pas le diable ? Qu'il était amoureux comme jamais ? La lettre qu'il venait de recevoir de Cardamine, il l'avait rangé dans un de ses tiroirs, et l'avait relu de nombreuses fois. Il avait tenté de joindre la jeune professeur d'anglais à de nombreuses reprises, afin de lui montrer qu'il l'aimait..Du moins, qu'il l'avait aimée plus que tout avant le retour de son ex. Mais ce fut peine perdu. Il n'avait plus qu'à s'estimer heureux que la demoiselle en face de lui ne soit pas encore au courant, qu'elle n'ait pas eu cette lettre entre les mains, sans quoi lui aurait-elle encore fait la morale.
Un énorme sourire apparut sur le visage pourtant si pâle de Sylvain lorsque Marie accepta de discuter un peu plus. Dans un café, au chaud. Il ne leur fallut pas faire plus d'une cinquantaine de pas avant de tomber sur un tel endroit. Il y avait peu de monde, car l'on était en semaine, et probablement seuls quelques habitués venaient prendre une boisson à cette heure-ci de la journée. Il prirent place autour d'une table, au fond de la pièce. Sylvain se décida alors à enlever son écharpe, mais pas ses lunettes. Il laissa alors entrevoir la pâleur de son visage. Mais jamais il n'oserait ôter ses lunettes et lui montrait le bleuté que prenait sa face à quelques endroits autour des yeux. Il était mal oxygéné. Et ça, c'était son problème. Mais Marie était une jeune femme intelligente, elle devait déjà le savoir, rien qu'à sentir le tremblement du bras de son père alors que celui-ci enlevait sa veste afin de la poser contre son siège. Sylou finit par offrir un adorable sourire à sa fille. Peut-être pour la rassurer, mais les mots qu'il laissa ensuite échapper de ses lèvres entrouvertes ne furent pas aussi tendres :
« Je suis heureux que tu aies accepté de discuter. Ce sera peut-être la dernière fois qu'on pourra le faire. » Sa voix était grave malgré les traits souriants qu'il affichait. Il leva une main en direction de sa fille, car il voyait que celle-ci voulait le réprimer, lui faire entendre qu'il avait tord. « Chut, ne dis rien, je sais de quoi je parle. Je vais mal, Marie, faut pas se voiler la face, et ça ne fait qu'empirer de jour en jour...Mon traitement ne fonctionne pas, et je ne sais pas si le nouveau traitement que je vais entamer va fonctionner. Je ne sais absolument pas ce que l'avenir me réserve, comme chacun d'entre nous, d'ailleurs, mais moi, il me semble encore davantage sombre. Je t'avoue avoir pensé à mettre fin à tout ce carnage... Mais je ne peux pas, car il y a des gens qui m'aiment... Et j'espère que tu en fais encore partie. »
Des mots peut-être un peu plus sévères que ce qu'il aurait cru dire avant d'ouvrir la bouche. Mais il en était ainsi, il avait parlé. Il se sentait à présent libéré du poids qui lui bouchait la gorge depuis quelques minutes déjà. Un serveur vînt aborder le père et sa fille, leur demandant ce qu'ils désiraient consommer. Sylvain laissa la demoiselle choisir en premier, puis il décida de prendre un jus d'orange. Il n'avait pas le droit de manger trop de sucres, quels qu'ils soient. Et il n'avait pas envie de s'exciter avec un café.
Un petit sourire à l'attention de son enfant et Sylvain s'accouda contre la table, posant sa tête contre sa main droite.
« Alors...Comme ça, Cyp' est un parfait hôte ? » demanda-t-il. Il avait un peu de mal à concevoir Marie vivant ailleurs qu'avec lui. Il était même jaloux de son protégé, Cyprien, qui profitait de la compagnie de sa fille. Il se demandait s'il n'allait pas finir par prendre sa place dans le cœur de Marie. Après tout, il avait l'impression de tout rater, niveau sentimental et familial, en ce moment. Il avait donc l'audace d'imaginer de telles choses. « Tu vas toujours à l'école, rassure-moi ? »
Oh oui, il ne voulait pas parler de lui. Il voulait qu'elle lui parle d'elle. Il voulait se rassurer qu'elle allait bien, qu'elle était heureuse, même sans lui. Un tel aveu lui ferait beaucoup de mal, mais il devait l'accepter. Après tout, qu'est-ce qui comptait davantage que la joie de sa fille ? Tant pis si pour trouver son propre bonheur, elle devait le haïr. Il n'avait plus beaucoup de vision devant lui. Il n'avait plus aucune vision d'un avenir serein. Il avait l'impression, à certains instants, qu'il ne pourrait plus jamais permettre aucune joie à qui que ce soit. Et pourtant, il rêvait que sa famille vive heureuse. Marie, Amande, et lui... Tous ensemble. Une utopie.
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Sujet: Re: On s'est perdu j'crois. [SYLVAIN] Ven 30 Déc - 17:19
Je ne voulais pas réellement lui faire du mal mais je devais moi aussi me préserver, j’avais tant souffert par le passé. Bien qu’étant mon père il n’’était pas autant présent dans ma vie qu’il l’aurait fallu peut-être, avec sa maladie, et le retour de Mandy, ma mère, mais moi dans tout cela ? Je pouvais comprendre qu’il se sente de nouveau lui pousser des ailes, mais n’avait-il pas tant souffert de son départ il y a 16ans ? Comment pouvait-il lui pardonner cet abandon ? Il avait été malheureux, et moi aussi d’ailleurs, l’absence de mes deux parents réunis auraient changés tant de choses dans mon existence, mais maintenant c’était trop tard, j’avais fait sans elle, qu’avec lui et désormais je me sentais bien seule, bien que Cyprien et Dimitri aient bien voulu m’accueillir chez eux, et j’avoue j’aimais être en leur compagnie, c’étaient des êtres merveilleux, et ils formaient un tel couple !
J’avais tout de même accepté sa proposition d’aller boire un café ou autre dans le petit café d’à côté, pour discuter si toutefois on parvenait à ne pas se disputer lui et moi ;après tout que se dire ? Que faire pour éviter les sujets fâcheux qui tôt ou tard reviendraient en force ? Je soupirais avant de ne prendre le chemin de cet endroit fort sympathique ou je me rendais parfois, c’était proche de l’appartement des garçons et puis c’était accueillant, de plus je ne pouvais tout le temps les envahir, ils m’offraient déjà un toit, je ne voulais pas non plus m’imposer dans leur vie de façon trop pesante !
Il fallait avouer qu’il faisait bien meilleur à l’intérieur, ce vent frais venant du Nord avait de quoi nous faire garder le lit si l’on était quelques peu découvert ! Trouvant une table nous primes place, ouvrant manteau, ôtant écharpe et gants pour plus d’aise.je regardais mon père du coin de l’œil, une chose me surpris, celle de ne pas avoir retiré ses lunettes, il devait avoir une sale tête pour ne pas avoir pris la peine de les retirer. Je soupirais lentement me sentant comme oppressé de savoir comment tournerait cette rencontre. Si je m’étais attendue à ce que mon paternel débarque de beau matin au pied de l’immeuble de Cyprien…
Je pus voir avec plus de détails les traits du visage de mon père, d’une pâleur à en faire peur, sa maladie sans oublier peut-être le fait que mon absence pouvait également le blesser mais il avait fait un choix et à cette pensée je fronçais les sourcils inconsciemment…Le voir dans un tel état à force de l’observer me faisait mal au cœur, mais qui pouvais-je ? Il suivait un traitement non ? Il avait sa chère et tendre à ses côtés, il était comblé au final et je ne l’avais pas non plus sorti de ma vie…Un léger sourire de sa part me fut offert, que je lui rendis mais vraiment avec timidité, il n’était plus le même en bien des manières que cela me peinait fortement. Soudain il prit la parole alors je l’écoutais tout en le regardant attendant nos boissons… « Je suis heureux que tu aies accepté de discuter. Ce sera peut-être la dernière fois qu'on pourra le faire. »
Que me racontait-il ? Qu’il ne voudrait plus me voir ensuite ou bien alors qu’il allait lui arriver malheur, qu’il était peut-être condamné ? Tant de questions passèrent dans ma tête que je ne comprenais pas le sens de ses paroles jusqu’à cet instant où il reprit au moment où j’avais ouvrir la bouche me stoppant d’un signe de main ? « Chut, ne dis rien, je sais de quoi je parle. Je vais mal, Marie, faut pas se voiler la face, et ça ne fait qu'empirer de jour en jour...Mon traitement ne fonctionne pas, et je ne sais pas si le nouveau traitement que je vais entamer va fonctionner. Je ne sais absolument pas ce que l'avenir me réserve, comme chacun d'entre nous, d'ailleurs, mais moi, il me semble encore davantage sombre. Je t'avoue avoir pensé à mettre fin à tout ce carnage... Mais je ne peux pas, car il y a des gens qui m'aiment... Et j'espère que tu en fais encore partie. »
Son état empirait, il n’avait plus la volonté non plus mais pourtant il se raccrochait à ceux qui l’entouraient, qui l’aimaient ! Je baissais un instant la tête la mâchoire serrée avant de prendre la parole d’une voix presque compatissante sans toutefois avoir une gestuelle affective envers lui, c’était bien trop dur pour moi, il m’avait comme expulser de sa vie en ayant pris le parti de Mandy.
-Bien sur quelle question tu es mon père, c’est juste…c’est simplement qu’on n’a pas la même vision des choses et de toute cette situation, la vie en soit n’est pas facile alors si en plus on doit intégrer des éléments perturbateurs à tout cela…
Je n’avais pas réellement fini ma phrase pensant que cet élément perturbateur n’était autre que le retour de Mandy dans nos vies et en particulier dans celle de mon paternel, lui semblait en être ravi tandis que moi je tentais à faire abstraction totale de cette personne et puis je fus aussi coupé par l’arrivée du serveur. Je commandais un chocolat bien chaud dans un mug, tandis qu’il prit lui pour sa part un jus d’orange. Un silence s’installa quelques peu alors que nos commandes ne tarderaient plus à nous être servies. « Alors...Comme ça, Cyp' est un parfait hôte ? Tu vas toujours à l'école, rassure-moi ? »
-Oui il est gentil et j’y suis bien…en tout point et non pas exactement…
Je n’étais pas retournée à l’internat militaire depuis plusieurs mois déjà presque deux pour être honnête ayant prévenu que mon père était très souffrant de plus les vacances scolaires étaient arrivées juste derrière mon absence dans cet établissement que la rentrée ne tarderaient plus dorénavant mais allais-je vraiment y retourner voyant mon père se dégrader de plus en plus ?
Puis une chose m’interpellait, il fallait en discuter alors que je voulus reprendre la parole le serveur revint nos boissons sur le plateau qu’il déposa devant chacun de nous, que nous primes avant que je ne retrouve mon courage pour me lancer le regardant quelques peu.
-Tu dois t’accrocher t’as pas le droit de te laisser aller ni d’avoir des pensées négatives…Et les grands-parents savent pour toi, tu les as prévenus ? Sinon je peux toujours le faire ce serait mieux si…
Les larmes montèrent, mon père venait de me dire clairement qu’il pensait qu’il allait mourir ! Cette idée me soulevait le cœur mais je devais paraitre forte non ? Pour lui, pour ne pas l’inquiéter encore plus que de mon pouce j’ôtais les larmes naissantes avant qu’elles ne se voyent clairement reposant ensuite chacun de mes mains autour de ma tasse chaude laissant dégagée une odeur de bon cacao, me ramenant en enfance…dans mes souvenirs ou tout était si simple à cette époque…
-Je ne veux pas remettre le couteau dans la plaie, mais j’aimerai me faire émanciper…je suis autonome et s’il devait t’arriver quelque chose ce que je ne souhaite nullement je ne voudrais pas me retrouver avec une personne qui m’est totalement indifférente… Dis-je en baissant les yeux pour plonger mes lèvres sur le rebord du mug, parlant évidemment d’Amandine. ..
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Sujet: Re: On s'est perdu j'crois. [SYLVAIN] Ven 27 Jan - 19:58
Pauvre petite bête fragile. Voilà ce que Sylvain pouvait bien être devant sa fille, fondant comme neige au Soleil. Il venait de lui annoncer quelque chose de terrifiant, de si morbide... Et pourtant, sa fille ne s'était pas rapprochée. Aucun geste affectif, rien. Juste un froncement de sourcil que notre ancien chauffeur de bus crut remarquer. Cela lui faisait tellement mal au cœur. Il avait l'impression, même si elle le démentait, qu'elle l'expulsait totalement de son existence, qu'elle venait de décider qu'elle pourrait vivre seule bien mieux qu'avec lui. Ce n'était plus son père, ce n'était que cet homme qui avait accepté de pardonner à une femme qui l'avait fait souffrir, acceptant pour cela de couper les ponts avec sa fille. Mais ce n'était absolument pas ce que Sylvain désirait. Lui, il voulait que Marie reste proche de lui, qu'elle l'embrasse tendrement sur le front chaque matin, comme elle avait toujours aimé le faire. Une habitude sans doute cassée à tout jamais. Respirant calmement, malgré la fatigue lui saisissant les traits, Sylvain posait un regard doux sur son enfant. Il ne devait pas s'énerver, pas durant cet entretien de la dernière chance. C'était peut-être le seul moment où ils pourraient tous deux se rapprocher de nouveau. Improbable, mais le trentenaire l'espérait fortement.
Pour le moment, il voulait juste savoir comment elle se sentait, si elle ne faisait pas l'école buissonnière, si elle ne se droguait pas, ou pas trop du moins.
« Comment ça « pas exactement » ? Tu ne vas plus en cours ? » Sylvain semblait choqué. Plus inquiet qu’énervé. Après tout, il s'en était douté... Il aurait aimé que sa fille lui dise la vérité, au lieu de chercher à contourner la question, mais il ne pouvait pas y faire grand chose. Il posa ses bras contre la table, fermant un instant les yeux. Contient ta colère. De toute manière, tu n'as pas la force de crier. Reste sage. Son esprit tentait de se concentrer sur quelque chose de plus joyeux, de moins problématique. Mais sans arrêt il pensait au fait qu'il avait tout fait pour que sa fille fasse plus d'études que lui, qu'elle vive d'une manière plutôt aisée et sans se poser de questions de survie. Mais visiblement il avait tout foiré. Il devait vraiment être un mauvais père.
Marie ne semblait pas répondre, car elle enchaîna directement sur un autre sujet. Est-ce que les parents de Sylvain, ses grands-parents, étaient au courant de sa grave maladie ? Baissant les yeux, le jeune homme ne répondit pas de suite. Il se contenta de remonter son col comme pour se cacher.
« Non, je ne leur ai rien dit. De toute manière, ça ne les intéresse pas vraiment... » finit-il par affirmer. Si sa mère ou son père avait vraiment eu quelque chose à faire de lui, ils seraient déjà au courant depuis longtemps. Mais comme on le dit souvent, dès lors qu'il y a un petit-enfant dans les parages, les grands-parents se tournent directement vers lui. Il devient leur intérêt principal. Mais cela ne gênait pas Sylvain car Marie avait toujours été son trésor. « Par contre, ils sont tous les deux très au courant de ce que tu fais. J'ai la sensation qu'ils m'en veulent de t'avoir envoyé en internat. » ajouta-t-il en riant nerveusement. A croire que depuis le retour d'Amandine, Sylvain n'était plus en bons termes avec personne dans la famille Lefèvre. Peut-être son cousin Cassandre, sa cousine Cameron, et sa demie-soeur, Nina. Il faut dire qu'ils étaient un peu à l'écart des tensions en ce moment. Autant se faire discrets.
Puis, soudain, une question de la part de sa progéniture qui le laissa sans voix. Ils 'immobilisa, releva les yeux vers Marie. Un regard plein d'incompréhension. Comment pouvait-elle lui demander quelque chose de pareil. Certainement ne devrait-il pas le prendre aussi mal, mais c'était ainsi que la situation se présenta à son esprit fragile. A un moment où il avait le plus besoin de sa présence, de son aide, elle s'en allait. Elle voulait le quitter à tout jamais. Le renier en tant que père. C'était cela. Le renier. Voilà ce qu'elle voulait dire par l'idée de se faire émanciper. C'était si...si...si regrettable !
Poussant un soupir afin de baisser sa tension, Sylou posa ses yeux dans ceux de son interlocutrice. Il ne semblait ni énervé, ni surpris, ni même effrayé. Rien. En fait, c'était un regard vide. Jamais encore personne n'avait dû lui voir ce genre de regard sans sens, lui qui était d'habitude tellement expressif, tellement vivant. Une boule de feu au fond de la gorge, de la tristesse dans l'âme. « Ne t'inquiète pas, tu ne vivras pas avec Amandine. Avec tes grands-parents, sans doute, mais pas avec ta mère. J'ai fait le nécessaire. » Des mots jetés comme des dés, mais sans aucune force. Des mots comme vidés de leur sens dans la bouche si fébrile de ce trentenaire attristé. C'était comme s'il allait exploser en larmes. Il aurait aimé que Marie accepte Amandine. Non pas en tant que mère, il ne lui en demandait guère tant, mais juste en tant que petite amie de son père. Il baissa de nouveau les yeux. Ses mains jouaient avec son écharpe en laine (ou acrylique) bleue foncée, signe qu'il ne se sentait pas bien. Soudainement, il sortit un billet de dix euros du fond de la poche de son jean délavé, qu'il posa d'un coup contre la table, afin de payer l'addition de la boisson de sa fille et de sa boisson, qu'il n'avait même pas bue. Le jeune homme se leva ensuite, d'un bond, malgré sa fatigue. « Et au fait, Marie, pendant que j'y suis, si tu veux te débarrasser de moi, aie au moins la politesse d'attendre ma mort. »
Le cœur battant, les mains moites, il se faufila au dehors, laissant son écharpe et son bonnet, sans même penser à fermer sa veste. Les larmes coulaient le long de ses joues. Il n'y avait pas de honte à pleurer pour un homme si proche de la fin. Peut-être pas la mort, mais une fin psychologique non négligeable. Il n'aurait jamais dû venir. Il aurait dû le savoir. Il aurait dû comprendre. Il n'intéressait plus sa fille, maintenant qu'elle vivait dans un autre monde. Il n'était que ce vieux malade et fatigué dont on ne pouvait plus rien tiré qu'un peu de fric.... Il refusait d'y penser, il voulait la croire lorsqu'elle disait qu'elle l'aimait. Mais cette demande d'émancipation dans un tel instant avait été la goutte d'eau qui avait fait débordé le vase. Il marchait, mettant toutes les forces qui lui restaient dans ses jambes, espérant qu'elles lui permettraient de courir de plus en plus vite. Mais au lieu de cela, il faiblissait. Le froid lui mordait le visage, les mains, la tête et la gorge. Sa vision devînt floue sous ses larmes. A moins que ce n'était pas à cause de cela. Il avançait, contre le vent frais. Et il s'effondra. Aussi brutalement qu'il s'était levé, il s'effondra. Il ne savait pas combien de temps il était resté sans se rendre compte du monde qui l'entourait. Peut-être quelques secondes, peut-être bien plus longtemps. Ouvrant doucement les yeux, il vit une forme féminine se penchait au-dessus de lui. Peut-être Marie. Il ne pensait qu'à elle. A sa fille. A son trésor. « Tout va bien.... » affirma-t-il fortement. Peut-être dans le vide, alors qu'il ne se releva même pas, restant allongé contre le trottoir. Il avait eu un moment de faiblesse. Mais il ne voulait pas paraître si faible devant sa fille, celle qui l'avait toujours vu comme le grand papa plus fort que tout. Il n'en avait pas le droit. Il l'avait déjà bien trop été. Alors il se leva, doucement, mais sûrement, avant de ne s'appuyer contre un mur.