Sujet: La séparation? [Sylvain] Mar 19 Juil - 17:57
Voilà cela avait été décidé et fermement que mon père avait pris le téléphone pour appeler cet internant militaire dans lequel il voulait m'envoyer pour m'aider, mais je n'étais pas dupe, je savais également que cela le soulagerai tant moralement que physiquement. Je ne pouvais me sentir mal, pensant qu'il voulait se débarrasser de moi, sa petite fille. Tout avait été si vite que je n'avais même pas prévenu mes amis proches, partant comme une voleuse. Certes, ce n'était qu'une visite pour repérer les lieux, mais mon père était déterminé à me lâcher dans cette cage aux lions.
Le jour n'était même pas encore levé que j'avais déjà les yeux grands ouverts, le ventre et l'estomac serrés que j'avais du mal à sortir de mon lit deux heures plus tard...Je passais ma tête sous la couette quand j'entendis les pas de mon père résonner dans l'appartement. Nous ne nous étions plus parlé depuis ce fameux soir il y a quelques jours ou il m'avait faite rentrée de force ici me tenant par la taille, et me collant une honte phénoménale!
Sortant tel un zombie et les yeux marqués par les cernes hors de mon lit, je me dirigeais vers la salle d'eau, pris une bonne douche et ne prit même pas la peine de me maquiller ni de me mettre en valeur, au contraire, je me vêtis simplement d'un jean's slim noir, d'un sweet rouge et enfilais ma paire de converse assortie à ma tenue plutôt décontractée! J’avais la gorge nouée. Je me coiffais d'une simple queue de cheval avant de ne pénétrer dans la cuisine pour y récupérer mon Gsm que j'avais laissé là, durant la nuit pour y rechargé la batterie.
L'ambiance était très lourde, pas un regard, pas un mot, aucune réaction de ma part. Je me refusais à lui adresser la parole, je partageais les tâches quotidiennes malgré tout, allait au Lycée ne séchant plus, ne faisant discrète que même cela avait surpris et choqué certains de mes professeurs de me voir si calme pendant leur cours.
J'étais redevenue la fille modèle en quelque sorte sans pour autant avoir retrouvé cette simplicité entre mon père et moi. Telle une automate j'agissais de manière à ne pas chercher le conflit, plus aucune discussion ne se fit. Je me refusais à lui adresser la parole mais aujourd'hui étant ensemble toute la journée cela allait être dur.
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Mer 20 Juil - 12:36
« Dépêche-toi ou on va être en retard ! »hurla Sylvain à l’attention de sa fille. Il était plutôt inquiet, se demandant comment se déroulerait la visite de l’internat. Il se demandait encore s’il avait pris la bonne décision. Depuis leur dernière conversation, Marie s’était calmée, ne séchant plus aucun cours, partageant les tâches ménagères. Mais en même temps, Sylvain ne pouvait empêcher son cœur de brûler de douleur car la jeune femme ne lui adressait plus la parole. Pas même un mot. Le matin, aucun « bonjour » chaleureux, parfois elle maugréait quelque chose afin de lui faire comprendre qu’il devait s’occuper de telle ou telle chose. Leur relation ne s’était pas améliorée, loin de là, même si sa fille était devenue de nouveau une élève studieuse.
Sylvain vérifia que Marie s’était bien préparé, avant de n’enfiler sa veste et de prendre ses clefs. Il jeta un regard à la jeune femme, lui signifiant ainsi de le suivre et se dirigea vers la porte. Il ferma ensuite celle-ci à clef et ils prirent la direction de la bouche de métro la plus proche. L’internat militaire ne se trouvait pas dans Paris-même, mais en banlieue éloignée, dans la grande couronne. Il fallait donc prendre le métro jusqu’à une gare, celle de Montparnasse, puis un transilien. Ensuite, il fallait encore emprunter un bus. En vérité, cela avait l’air compliqué, mais ce chemin ne durait que 1heure et demie, pas beaucoup plus. Ce qui laisserait le droit à Marie de rentrer chaque weekend une fois inscrite dans cet établissement.
Sylvain était vraiment inquiet, d’autant plus qu’il avait commencé à cacher des choses à son enfant. Il était allé passer les examens médicaux nécessaires suite à sa crise d’épilepsie… Il savait que depuis quelques semaines, ils n’étaient pas dans un état normal, mais il ne s’attendait pas aux résultats des analyses. Il devrait bientôt commencer un traitement aux corticoïdes pour lutter contre une anémie sévère. Plus question de travailler et il était d’ors et déjà en arrêt maladie…. Ce serait dangereux de conduire un bus dans son état. Il était donc inquiet à l’idée de se retrouver seul, une fois que sa fille aurait rejoint l’école… Il poussa un large soupir alors qu’il venait d’acheter les billets de train…. « Notre train part dans une heure, ça nous laisse du temps… » dit-il simplement à l’attention de sa fille.
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Mer 20 Juil - 13:34
Tu parles si cela m'inquiétait d'être en retard ou non? Je m'en fichais pas mal d'ailleurs et puis le fait de savoir que je quitterais peut-être à 9O% cet appartement ou j'avais grandi avec mon père me fichait une trouille énorme! De plus je pouvais concevoir de vivre ailleurs dans un autre endroit que je n'aurais pas choisi. Trainant des pieds, prenant mon temps mon père, lui semblait se hâter de se retrouver dans cet internat. J'étais en colère, perdue et triste surtout. Sans un mot je le suivi, attendant qu'il ferme la porte de notre petit chez nous à clefs tandis que nous nous apprêtions à prendre le métro pour ensuite rejoindre la gare ou il allait acheter nos billets de train. J’étais restée en retrait, ne croyait il pas que j'allais sauter au plafond tandis qu'il voulait m'expédier dans cette école militaire ou je n'avais pas ma place! Mais que dire ou faire? Rien à part me laisser aller à lui obéir tout simplement mais je savais que cela aurait un prix à payer. Je lui en voulais et en même temps je le comprenais mais toujours ce sentiment contradictoire que je ne savais pas si dire telle ou telle chose serait bien perçu alors je préférais garder le silence envers lui même si parfois je marmonnais...
J’aurai pu dormir nue heure de plus surtout...marmonnais-je, enfouissant les mains dans les poches de ma veste regardant ailleurs que dans la direction de mon père faisant une moue dû à la contrariété que je ressentais. Je regardais les gens avec leurs grosses valises pour certains d'autres avec un sac à dos. Je soupirais avant de sortir une cigarette de mon paquet qui était dans mon sac à main avant d'allumer une cigarette et d'en tirer une bouffée. Mon père allait encore me dire quelque chose ou me faire une remontrance. Mais ce silence depuis des jours et des jours m'oppressèrent. Je n’étais pas du genre à me taire mais là il fallait que cela sorte.
Je suis sûre que tu vas repartir me laissant là-bas et puis comme ça, ça te donnera l'occasion de te reposer. Tu ne seras plus obligé de te déplacer pour aller rendre visite à mes professeurs surtout à Melle Landry, tu sais ma prof d'anglais, ha non à moins que tu ne l'appelle par son prénom?! On m'a rapporté qu'on vous avait vu près du Lycée et que vous étiez en plein discussion plutôt légère, mais je ne m'attarde pas sur ce genre de ragot qui me vaudrait une réputation bien pire que celle que je n'ai déjà. Je ne veux même pas y penser dis-je en riant nerveusement et d'un air moqueur.
Je le regardais en coin avant de voir un signe dans son expression qui le trahissait, sa postule ses mains jointes comme si c'était quelque chose de sérieux que j'avais tapé dans le mille! Je perdis mon sourire taquin espérant qu'il n'allait pas encore me faire une révélation contrariante et déboussolante. Et puis mon père avec une femme, peut-être que je pouvais l'imaginer mais à long terme...On avait toujours vécu que lui et moi complice...était-ce le fait qu'on s'était distancés qu'il avait trouvé refuge dans les bras d'une femme pour une vraie relation?
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Mer 20 Juil - 13:54
Ils étaient déjà à la gare lorsque Marie se décida à ouvrir la bouche, rompant alors son silence. Et autant dire que ses paroles le déboussolèrent. Il regarda sa fille, les yeux ronds, cherchant à comprendre ce qui se produisait. Etait-ce des remontrances qu’elle lui faisait ? Elle avait l’air contrariée et surtout vraiment énervée.
« Qui t’a raconté ça ? Qu’est-ce que tu veux dire par « discussion légère » ? » demanda-t-il finalement, calmement. Il n’avait pas l’intention de se laisser faire, de se laisser intimider par cette adolescente qui ne cessait de le tester encore et encore. Marie n’allait tout de même pas interdire à son père de voir qui il souhaitait, n‘est-ce pas ? C’était lui l’adulte, le parent, et non elle !
« En effet, je suis allé voir Liv’, enfin Mlle Landry, à plusieurs reprises afin de parler de ton comportement en cours. C’est tout.» Mince, il avait voulu faire démentir sa jeune fille, mais il venait de s’enfoncer lui-même en appelant la professeure d’anglais de sa fille par son prénom... ; Enfin son surnom, car elle n’aimait pas que l’on l’appelle Cardamine. Sylvain resta un instant muet, regardant les affichages des voies. Bien évidemment, leur train n’y serait pas affiché avant une bonne demi-heure, mais le cher conducteur de bus tentait de ne pas regarder sa fille. Il n’avait pas envie de parler de ses relations amoureuses. Pour l’instant, rien était encore très clair et il n’y avait aucunement nécessité de parler de sa liaison à sa fille.
« Bon, on va aller prendre un petit-déjeuner, on a le temps, tu me suis ? » dit-il finalement, ne cherchant même plus à parler de Cardamine. Il savait que Marie relancerait sans doute le sujet, curieuse comme elle était, mais il préférait au moins essayer d’échapper à l’interrogatoire de son enfant. Marie réagissait vraiment comme une petite fille, une gamine qui veut tout et tout de suite. Elle avait vraiment trop changé, et en mal. Sylvain se demandait désormais ce qu’il pourrait faire pour lui redonner sa maturité d’autre fois. Peut-être avait-elle grandi trop vite ? Peut-être était-ce pour cela qu’elle se conduisait comme un bébé à présent ? Peut-être voulait-elle attirer son attention de cette manière ? Mais elle avait réussi ! Il était focalisé sur elle chaque jour…C’était elle qui en coopérait jamais ! Et à présent, elle inventait une histoire à dormir debout comme quoi il allait l’abandonner dans cette école pour aller flirter aux quatre vents ! Le jeune homme se dirigea vers une croissanterie située dans la gare-même et commanda deux jus d’orange et deux pains au chocolat.
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Mer 20 Juil - 15:21
Cela me fit soudainement rire un de ses genre de rire qui ne mentait pas et puis son air de s'être fait attrapé la main dans le sac me fit une drôle de sensation; je soupirais tant en finissant ma cigarette, qui malgré tout m'oxygénait l'esprit je fermais un bref instant les yeux avant de reprendre.
Discussion légère dans le sens ou vous sembliez plus comme des amis que des étrangers si tu vois ce que je veux dire. Mais comme tu es l'adulte et moi l'enfant je dois me taire, subir et ne rien dire. De plus je ne suis en rien l'ado modèle, cette petite fille pleine de vie d'antan alors tu ne me dois rien du moins c'est ce que tu dois te dire mais si tu flirtes et qu'un jour ce soit sérieux alors cela me concernera tout aussi.
Je baissais les yeux avant de ne le fuir, tirant une dernière fois sur ma cigarette que j'allais éteindre pour la mettre dans le cendrier prévus à cet effet! Mon père était parti aller nous chercher des viennoiseries et de quoi boire, je revins à notre place initiale refusant de prendre ce qu'il me tendait.
Tu as bon goût elle est assez jolie mais...je ne pouvais me faire à cette idée que je serais les dents avant de reprendre...tu aurais porté ton dévolu sur quelqu'un d'autres, y a des milliers de femmes, regarde celle-ci ou encore celle-là, mais pas ma prof! C’est gênant et humiliant pour moi!
Je ne voulais pas qu'une autre femme entre dans nos vies, qu'elle y prenne ses aises et qu'elle prenne ma place dans la famille, j'étais la fille à son père, la seule jeune femme de sa vie et là malgré que je le poussais à l'extrême j'étais malgré tout jalouse!!!
Je me levais de nouveau, faisant quelques pas ne m'effondrant pas. Tant de mauvaises nouvelles à mon encontre ces temps-ci que je ne savais plus comment réagir...
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Mer 20 Juil - 18:15
« Tu vas te taire, oui ? » s’exclama finalement Sylvain, alors que sa fille, refusant de boire et manger ce qu’il lui tendait, commençait à montrer des femmes du doigt. Oui, elle avait raison, il y avait des milliers de femmes, et il en avait connu beaucoup. Et pour l’instant, son cœur lui dictait que Cardamine serait la femme parfaite, celle dont il avait toujours rêvé…Bref, la femme de sa vie. Bien évidemment, il avait du mal à se jeter à l’eau, ayant peur des relations sérieuses…Mais il ne pouvait rien refuser à son cœur. Il avait besoin d’amour. Depuis près d’un an, il avait perdu l’amour familial que lui offrait sa fille….Alors où pouvait-il chercher de la tendresse si ce n’est chez des femmes…ou des hommes ?
« Tu me fais une crise de jalousie ou quoi ? C’est bon, si ça devient sérieux, je t’en tirerais quelques mots. Tiens d’ailleurs, ça me fait penser qu’il faudrait que je te fasse part de la date de notre mariage, j’allais oublier ! Ah et aussi…Faudrait que tu nous aides à choisir le nom de tes petit-frères. Bah oui, je ne te l’ai pas dit, ma petite-amie attend des triplés ! »
Rien de tout ce qu’il était en train de dire n’était vrai. Sylvain était tout simplement furieux et raillait sa fille en dramatisant la situation. Il leva les yeux au ciel avant de ne mordre un bon coup dans son pain au chocolat et d’avaler une gorgée de jus d’orange. Il força Marie à s’asseoir sur un bon et à en faire de même. Cela l’agaçait que sa fille fume une cigarette, mais c’était déjà mieux que de la drogue. Il lui lança un dernier regard avant de ne n’ajouter : « Non, franchement…Tu veux te marier avec moi ou quoi là ? Tu peux pas m’empêcher de voir qui je veux ! Si je veux me taper une de tes camarades de classe, c’est pas ton problème, tout comme si j’ai envie de coucher avec la première femme que je croise ! Ou non, mieux, le premier homme que je croise ! » Et toc, voilà, il était vraiment énervé. Il lâcha un soupir pour se calmer car ce qu’il venait de dire n’était pas très moral, loin de là. Il rit devant les yeux que tirait sa fille. « Bah quoi ? J’ai pas raison ? C'est quoi ton problème, t'as peur que tes amis pensent que ton père passe sous le bureau de tes professeurs pour t'assurer des bonnes notes?»
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Mer 20 Juil - 19:14
Mon père ne semblait pas être à l'aise lorsque j'indiquais du doigt cette femme-là ou celle-ci non loin de nous. Qu'il me demanda de me taire. Chose que je fis le regardant mais je ne pus résister à poursuivre même si nous ne nous étions pas adressé la parole depuis des jours entiers!
A la suite de ses paroles je le fixais, fronçant les sourcils tandis qu'il disait vraiment n'importe quoi même si aux premiers abords j'avalai chacune de ses paroles mais me rendant compte qu'il n'était pas sérieux du moins pour cela. Mais je compris qu'il avait une relation plus ou moins sérieuse avec ma prof d'anglais c'était indéniable! Que pouvais-je y faire et puis j'avais été la cause de leur "union naissante"; Si je m'étais tenue à carreaux ils ne se seraient pas vus autant pour parler de mon cas et ils n'auraient pas été si proches au jour d'aujourd'hui. Après tout il avait aussi sa vie à vivre mais j'étais tout de même très jalouse!
Jamais aucune femme ne s'était mise entre nous et je pense que le jour où cela devrait arriver je serais très méfiante! Plus jeune j'aurai appréciée avoir une présence féminine dans le rôle d'une maman mais maintenant ma vision des choses avait bien changée sachant qu'en plus ma vraie mère était vivante et non morte comme je l'avais toujours cru...
Tu as raison je suis jalouse et c'est normal non? Tu es mon père et on a toujours vécu tous les deux alors ça me semblerait bizarre...mais après tout je t'en ai fait tellement baver que je comprends que tu as raison de vouloir cesser de vivre pour moi et de penser à toi.
J'avais beaucoup réfléchis ces temps derniers que j'avais une réflexion plus posée et que je tentais de rectifier un peu le tir avant mon futur départ dans cet internant puisque mon père semblait camper sur ses positions et je m'étais faite à cette idée...
Je l'avais laissé parler le regardant il était à un tel point exténué que cela le rendait différent, tout ça par ma faute!
Non, ça n’a rien à voir...C'est juste que je me sens vraiment mal...dis-je en reniflant avant d'essayer de reprendre la parole. J'ai toujours été la seule qui comptait pour moi avant, je sais je suis loin d'être la fille modèle mais savoir qu'on a été abandonné par sa propre mère, qu'elle ne voulait pas de moi et ensuite savoir et me mettre à l'évidence que tu as rencontré quelqu’un ça me fait me sentir à part et...Soupirant je me levais pris mon sac avant de me positionner devant lui et me penchant pour prendre l'un des billets de train.
Tu devrais rentrer je vais y aller seule et dans la foulée je postulerais pour y entrer, voilà c'est mieux comme ça. Tu seras soulagée de me savoir entre de bonnes mains et toi tu pourras prendre soin de toi et vivre ta vie avec...avec qui tu veux.
J'étais calme, apeurée et les yeux rougis alors d'un simple signe de main je fis un pas en arrière avant de me diriger vers le quai en attente du wagon approprié ne pouvant retenir énormément mes larmes...
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Ven 22 Juil - 19:43
Les aveux de Marie le laissèrent sans voix. Alors ainsi, elle était vraiment jalouse qu’une femme puisse s’intéresser de près à son père ? Cette idée le fit sourire, il quitta donc sa position frustrée. La voix de sa fille résonnait dans la gare, bien qu’elle ne parle pas très fort. Il la regardait, levant un sourcil. La colère venait de quitter totalement son corps et le jeune homme commençait même à rire. Cela n’était pas vraiment drôle, mais c’était un rire nerveux qui venait de franchir ses lèvres. Le trentenaire se demandait ce qui était en train de se produire.
Voyant sa fille se diriger vers l’un des quais, lui demandant de partir, Sylvain resta un instant en retrait. Il était quand même cloué par les révélations de sa fille. Un sourire s’était apposé sur ses lèvres et ne le quittait plus alors qu’il regardait Marie marcher. Il finit par la rejoindre, en courant. Voyant ses larmes, il la serra contre lui, sans un mot et essuya ses joues du bout des doigts. La prenant contre son torse, il l’embrassa doucement sur le front… « Marie….Je ne te mettrais jamais à l’écart, tu n’es pas un poids pour moi, ne crois pas cela… »
Non, elle n’était pas un poids. Elle était difficile, elle criait souvent, elle ne lui parlait jamais normalement, elle le faisait parfois souffrir, mais jamais elle n’avait été un poids. C’était lui qui avait choisi cette vie et il ne pouvait en vouloir à sa fille. Une fois, il s’était même demandé s’il n’aurait pas dû la laisser à la DASS. Peut-être ne serait-elle pas devenue comme cela si elle avait été mieux encadrée…Par une vraie famille ?
Il l’embrassa de nouveau sur le front, comme lorsqu’elle était petite fille et qu’elle pleurait suite à une bêtise. « Finalement, t’es toujours mon gros bébé, hein ? » dit-il finalement en riant. Ce n’était pas une moquerie, mais des paroles d’amour. Quoi de mieux que d’être le grand bébé de son père ? « t’inquiètes pas, tu le seras toujours… Je t’adore. Tu es ma fille, tu es…toute ma vie ! Je serais là pour toi, même une fois que tu seras dans cet internat. Je ne sais pas ce qui s’est passé, pourquoi tu as tant changé…j’ai loupé un instant de ta vie…Et je le regrette tellement… »
Il la serrait encore contre lui. A présent, il lui envoya un sourire radieux. Il n’avait pas l’intention de la laisser partir seule. Oh que nenni ! « Je vais t’accompagner. Aujourd’hui, nous n’allons que visiter et si tu décides de déposer les documents pour l’inscription, nous le ferons…Mais seulement dans ce cas. »
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Sam 23 Juil - 12:07
Je devais réagir et ne plus être celle que je n’étais pas en réalité torturer mon père n’était pas une chose plaisante mais étant totalement perdue je ne savais plus comment communiquer avec lui. Et puis avec ses malaises répétitifs je devais le ménager non ? Lui demander ce qu’il avait aurait été normal de ma part, mais au vue de nos relations je n’aurais pas été surprise qu’il m’envoye balader même si je m’inquiétais énormément pour lui, c’est pour cela que j’étais certaine de ne pas revenir aujourd’hui, que je postulerais pour intégrer cet internat pour le soulager c’est pourquoi je m’étais allée à lui dire toutes ces choses, à me laisser aller après tout avant cette tragédie je pouvais tout dire, tout avouer à mon père mais ces petits instants de rapprochements étaient encore si fragiles que je ne pouvais le lui dire et puis je ne savais pas comment lui avouer et comment prendrait-il les choses ? Me rendrait-il responsable de cela ? Je n’avais jamais été provocatrice, loin de là, mais je n’avais aucun mal à me faire des amis, avec ma petite bouille d’ange et puis je paraissais amicale, le visage détendu toujours souriante. Voilà ce qu’était l’ancienne et la vraie Marie ! Etre méchante était la façon de me protéger, qu’on ne m’approche en aucune circonstance mais la présence de certains me manquait et celle de mon père encore plus. Au pire je pourrais lui dire sans vraiment l’avouer, ayant voulu aider une amie qui s’était fait agressée mais mon père n’était pas bête loin de là, on savait que toutes les histoires ou commençait « J’ai une amie qui… » Était généralement soi-même ! Mauvaise idée… Et bien là, je venais de surprendre mon père, c’était sans en douter qu’il esquissa un léger sourire, même un rire nerveux alors je ne voulais pas être un poids pour lui, il s’était sacrifié pour moi durant bientôt 16ans alors peut-être était-ce à mon tour de le laisser vivre pleinement sa vie désormais, même si c’était avec Melle Landry, ma prof d’anglais ! Bon en même temps rien n’était encore officiel et puis ils pouvaient aussi prendre une direction opposée après un certain temps, se séparer…Oui j’étais jalouse affreusement même alors je ^référais autant m’éloigner de ce genre de scène et puis voir mon père au bras d’une femme, de les voir se rapprocher …Cette vision me resserrait l’estomac bien que je trouvais cela tout à fait normal ! Rejoignant le quai ou devait arriver le train en direction de cet internat, mon père revînt vers moi tandis que je laissais rouler des larmes sur mes joues, au fond je me détestais et ce qu’avait pu dire mon père me disant que j’étais comme ma mère me déplaisait, j’aurai préféré être comme lui, comme celui qui avait toujours été là pour moi et non comme cette odieuse femme qui avait abandonné homme et enfant ! Puis sans m’en rendre compte, mon père se retrouva près de moi me serrant contre lui sans un mot m’essuyant les larmes du bout des doigts. M’embrassant comme par le passé me disant que je n’étais pas une charge mais sa fille. Fallait-il être au bord d’une séparation pour voir qu’en réalité la chose la plus importante était toute proche, ici mon père que je tentais de fuir, vivant dans le même appartement ?! Je m’en voulais de l’avoir tant fait souffrir mais je ne pouvais revenir en arrière et malgré ça, il disait que j’étais son gros bébé, ce qui me fit sourire après lui avoir mis un léger coup de poing sans l’abdomen avec amusement…
Hey ! Te moques pas ce n’est pas drôle ! Et si tu pouvais éviter de dire ce genre de choses ici c’est grand et je ne voudrais pas me risquer à ce qu’on nous entende.
Je me sentais bien mieux enfin jusqu’à ce qu’il reparler d'internat, il disait ne pas vouloir m’y emmener mais la suite de ses paroles, me firent entendre autre chose que je fronçais légèrement les sourcils avant de ne lui faire un câlin, il m’aimait je le savais et puis se sentir de nouveau sa petite fille était un remède des plus efficaces. Puis il remit sur le tapis le fait qu’il ne savait ce qu’il s’était passé il y a de cela un an alors je resserrais mon étreinte contre lui laissant échapper de grosses larmes comme pleurnichant telle une enfant apeurée chose que j’étais intérieurement. Je sentis ses bras se resserrer contre moi une bouffée d’oxygène pure ! Il se livrait lui aussi et cette fois il n’y avait aucune colère que des sentiments sincères, aucuns clash !
Je t’aime papa, je ne te le dis pas assez mais je t’aime tu es celui qui compte le plus dans ma vie et se sera toujours le cas. Faut pas t’en vouloir c’est comme ça, on y peut rien, on ne peut pas changer les choses mais vivre avec, alors je te promets d’être une fille dont tu pourras être fière…un jour.
Il ne fallait pas non plus exagérer et puis je ne pouvais renouer avec lui comme si de rien était, un an s’était écoulé à se dire de vilaines choses, se crier, se hurler dessus ! Puis me détachant doucement de lui il m’envoya un sourire que je lui rendis mais ensuite je fus étonnée, il me donnait le choix de partir et ne pas revenir ou l’inverse. Avec étonnement je le fixais ravalant ma salive et levant la tête pour me plonger dans ses prunelles.
Malgré tout ça tu me laisses le choix de partir là-bas ou de rester avec toi ?
Mon père était un homme formidable et le meilleur qu’il soit, c’’tait l’homme de ma vie. Soudain le train arriva, nous montâmes à l’intérieur prenant nos places dans un petit silence puis une chose me brulait les lèvres, ma mère !
Est-ce qu’elle a déjà tenté de revenir ? Elle a déjà appelé pour prendre de mes nouvelles, je veux dire celle qui nous abandonné ?
Je déglutissais tant ce sujet m’était difficile d’aborder. Il ne répondit pas sur l’instant sachant ce que cela pouvait signifier.
Elle ne m’a jamais aimé en fait, sinon elle serait restée. C’est très déstabilisant de savoir une telle chose alors que je pensais qu’elle n’avait jamais eu le choix, qu’elle était morte, j’ai vraiment été des plus stupides.
Je regardais à travers la vitre voyant qu'on quittait la gare...
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Mar 26 Juil - 12:55
Bien sûr que Sylvain laissait le choix à sa fille quant à son avenir. Après tout, bien qu’il vienne de la qualifier de « petit bébé », il n’oubliait pas qu’elle avait déjà seize ans, et que c’était à elle de choisir ses études, et non à lui. Il pouvait la guider, faire en sorte qu’elle ne se retrouve pas dans la panade, mais il ne se sentait pas le droit de lui interdire ce qu’elle voulait, malgré son autorité paternelle. Il espérait juste qu’elle en se remette en cause et qu’elle décide de changer son comportement autodestructeur. Il savait qu’il ne serait pas là pour toujours…Surtout après les résultats de ses analyses. Marie devait donc se tracer une voie emplie de sécurité.
Lorsqu’ils montèrent dans le train, déjà en gare, il lança un simple sourire à sa fille en guise de réponse. Que pouvait-il dire ? Il avait déjà tout dit. Il l’aimait, il était son père, il veillait et veillerait sur elle. Ils s ‘installèrent dans un coin du train, et Sylvain laissa sa fille s’asseoir près de la vitre. Tous les enfants aiment à s’asseoir d’une telle manière, près de la fenêtre, et Marie était son enfant. Lorsqu’elle ouvrit de nouveau la bouche, Sylvain se mordit la lèvre. La question qu’elle venait de poser était douloureuse et la réponse le serait aussi. Devait-il mentir afin de rassurer sa fille sur le fait que sa mère n’était pas autant une salope qu’il l’avait dit ? Devait-il s’interposer d’une quelconque manière face aux pensées négatives de sa fille.
« Non, elle n’a jamais appelé. » finit-il par trancher. La vérité. Rien ne valait la vérité. Et Sylvain était le premier à en souffrir. Il avait passé des heures et des heures à face au téléphone à attendre que sa compagne ne l’appelle et lui dise qu’elle allait bientôt revenir. Il avait même passé beaucoup de temps à croire qu’il lui était arrivé quelque chose avant que ses parents ne lui remettent les pendules à l’heure et ne lui fassent comprendre qu’elle l’avait abandonnée, qu’elle était partie et qu’elle ne reviendrait jamais. Sylvain avait beaucoup pleuré, le cœur brisé et l’impression d’offrir un destin néfaste à sa fille lui envahissant les pensées.
Mais cette tristesse avait disparu, d’abord remplacé par de la haine, puis par de l’indifférence. Il pensait à présent que s’il voyait la mère de Marie en pleine rue, il serait capable de paraître indifférent et de passer son chemin… Enfin il l’espérait.
"je crois qu'elle t'a aimée." ajouta-t-il ensuite. « Elle t’a aimée, c’est certain, sinon elle n’aurait jamais trouvé le courage d’accoucher. Si tu avais vu son visage le jour de ta naissance…Tu n’en douterais pas. Elle t’a aimée, toi. Moi, je ne sais pas…Je ne pense pas. En tous cas, elle est partie, elle n’ jamais été là pour toi, alors n’y pense pas. N’y pense pas, je t’en prie. Moi je suis là et je serais toujours là, jusqu’à ma mort pour toi. » Et oui, il venait d’ajouter « jusqu’à ma mort », craignant pour son propre avenir. Ils e cala ensuite dans le fauteuil du train, jetant un coup d’œil par la fenêtre, où le paysage ferrailleux et plein de câbles de la gare défilait doucement.
Invité Invité
Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Sam 30 Juil - 1:40
Alors comme ça elle n’avait jamais rappelé, c’est qu’elle n’avait donc aucuns remords, aucuns regrets, elle m’avait ôté de sa vie avec mon père, seule personne m’ayant gardé près de lui, m’ayant aimé mais cette bonne femme qui m’avait mise au monde m’avait comme éjecté comme un vulgaire détritus. Cette révélation me faisait mal si mal que je pus retenir mes larmes, l’estomac se nouant de telle manière que je resserrais l’étreinte de mes propres bras autour de moi comme pour m’isoler ; j’aurais préféré peut-être ne jamais savoir la vérité, la penser morte cela m’aurait évité bien des tracas aujourd’hui ! Je la haïssais sans même la connaître, la haïssait pour avoir fait souffrir mon père. Je regardais par la vitre, le paysage défilait doucement avant de ne prendre de la vitesse ou tout s’accéléra tant à l’extérieur du train que dans ma tête aux pensées retournées ! Puis il ajouta qu’elle m’avait aimé moi et pas lui. Comment pouvait-on faire une telle chose à sa propre famille ?
Dis pas n’importe quoi, elle est restée car elle s’est sentie obligée de le faire et puis un jour est arrivée qu’elle suffoquait et elle a pris le large sans se retourner. C’est une égoïste dépourvu de bons sens, se fichant pas mal de ce que peuvent ressentir les autres ou non d’après ses actes, et jamais je ne voudrais lui ressembler, jamais. Tu es le seul qui compte pour moi papa, même si je suis invivable je le sais…mais je t’aime et je suis sincère c’est juste que j’ai pris de mauvaises décisions, que j’aurais dû faire autrement que j’aurai du te parler mais je n’en ai jamais trouvé le courage de peur de te décevoir ou que tu crois certaines choses à mon sujet.
Je parlais de ce qui m’étais arrivée, l’agression si brutale, choquante que j’avais subi, ce viol ou j’avais perdu ma virginité car malgré les apparences, je n’étais pas le genre de filles à coucher à la légère, je croyais à m’amour et oui mais maintenant je ne vivais que dans la vengeance, la haine, la suspicion, tous ses vis qui m’avait faite devenir ainsi, passant de la gentille Marie à ce monstre d’aujourd’hui.
C’est idiot mais je l’avais toujours idéalisé, la pensant souriante et aimante, agréable à vivre mais j’avais une fois de plus tout faux, enfin quand je la croyais morte, alors je préfère me tenir à cette idée, elle ne fait plus partie de ce monde et ne fera jamais partie de ma vie de quelques manières que ce soient.
Je soupirais essuyant les larmes qui avaient roulées sur mes joues avant de ne lancer un sourire timide à mon père posant ma tête contre son épaule, fermant un instant les yeux pour sentir son odeur.
Tu es mon seul et unique parent et rien ni personne ne pourra changer ça.
Je me tournais de trois quart pour être plus confortablement installée près de lui comme voulant trouver refuge dans ses bras, contact qui me manquait et qui m’apaisait. Je me recroquevillais légèrement prenant la main de mon père. Nous nous rapprochions peu à peu ce qui me plaisait beaucoup.
Je suis obligé d’y penser, j’y ai toujours pensé tout comme toi, chaque jour ou te m’a vu grandir je le sais mais oublie cette femme et reconstruis ta vie, celle qui t’attends, mais tu es vraiment obligé de choisir ma prof d’anglais, c’est …gênant pour moi mais c’est juste comme ça rassure-moi ?
J’avais employé un ton léger et presque avec humour même si ma crainte se faisait ressentir dans ma voix en fin de conversation…le regardant interrogatrice
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Ven 5 Aoû - 21:21
Sylvain fut touché par les mots que prononça sa fille, alors que le train commençait à avancer doucement, quittant la gare parisienne au pas. Mais, d'un autre côté, il en fut outré et plutôt affligé de la situation. Il avait connu quelques femmes après la mère de Marie...Il aurait dû en épouser une, une qui aurait su être une bonne mère aimante. Tiens, par exemple celle que Marie, alors âgée de 5 ans, appréciait énormément. C'était une martiniquaise. Une femme au cœur d'or. Mais Sylvain n'avait pas su la retenir non plus... A croire qu'il faisait fuir l'amour. Enfin, jusque là. Il avait comme la sensation qu'avec Cardamine, tout s'arrangerait. Regardant Marie, assise à côté de lui, aussi vulnérable qu'elle aurait pu l'être enfant, il sentit les larmes lui monter doucement aux yeux. Oui, tout était de sa faute... Et bientôt, la situation empirerait. Si son anémie se faisait de plus en plus grave, il devrait passé en congé maladie... Mais il ne voulait pas que Marie se fasse du soucis pour lui et sa santé. Il voulait qu'elle vive souriante et heureuse, libre de ses gestes. Certes, en papa poule, il la tiendrait toujours un peu en laisse, mais il voulait à tout prix la voir emplie de bonheur.
« Marie... je suis sûr que ta mère t'aimait. » finit-il par dire. Il ne se souciait même plus des paroles de sa fille. Certes, la mère de son enfant l'avait roulé, lui, c'était une menteuse, une hypocrite et une vraie, n'ayons pas peur des mots, salope. Mais le regard ne ment jamais et la façon avec laquelle sa mère regardait son bébé était emplie d'amour et de bonheur. Elle a pris la mauvaise décision en l'abandonnant... Certainement parce qu'elle n'avait aucune estime pour Sylvain. CQFD : tout était de sa faute à lui. Il fronça ensuite les sourcils en entendant la jeune femme lui parler de nouveau. Elle était encore en train de foncer sur le sujet « amourettes de son paternel ». Il lui offrit un pâle sourire timide, avant de ne demander : « Mais qu'est-ce que tu veux dire par « c'est juste comme ça » ? » Espérait-elle que l'histoire entre sa professeure d'anglais et son père ne soit qu'une passade ? Il n'avait plus la force de se disputer, surtout que la petite famille semblait enfin en bon terme, mais il était déçu. Le fait que sa fille le prenne pour un homme facile lui restait au travers de la gorge...Enfin ce n'était pas totalement faux, d'un côté, Sylvain faisait plutôt partie de la catégorie des hommes faciles, mais tout de même... Il méritait un peu de respect de la part de ses proches...
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Sujet: Re: La séparation? [Sylvain] Jeu 18 Aoû - 12:00
En fait, éloignée de chez moi, me fit me sentir mieux à tel point que je ne ressentais plus la moindre once de colère vis-à-vis de mon père et notre conversation semblait porter ses fruits. On discutait calmement chose qui n’était pas arrivée depuis bien longtemps déjà que j’en appréciais chaque instant comme ayant peur qu’un seul mot ne puisse briser ce rapprochement que nous avions mon père et moi. Je m’étais tournée quelques peu vers lui, me rapprochant de lui…je savais ce qu’il avait enduré cette dernière année par ma faute, mais c’était ma façon de me protéger et lui aussi par la même occasion. Il se sentait déjà coupable de me voir ainsi alors lui avouer la vérité le rendrait dans un état pire que celui-ci pensant qu’il avait manqué dans son rôle de père, qu’il aurait dû être présent et il s’en serait voulu et je ne voulais pas qu’il culpabilise par ma faute. J’avais même tenté, non je lui avais pris la main, j’aimais cette sensation qui faisait que je me sentais mieux, que rien ni personne ne pourrait nous séparer, même si par mon comportement j’avais déjà bien creusé ce fossé entre nous, mais était-il trop tard pour essayer de réparer les choses ? Je n’en savais rien, rien du tout même si le fait qu’on ne s’était pas encore disputé était un très bon signe.
Puis je remis le sujet de sa « relation » entre lui et Cardamine, ma prof d’anglais sur le tapis, sans revenir sur ma mère… Je ne voulais pas être la risée de mon bahut, où le sujet de discussion si cela devait être sérieux ou non d’ailleurs. Je voyais bien que mon père semblait exaspéré par mes questions concernant sa vie privée et intime mais je voulais savoir car cela éveillait en moi de la jalousie, et oui ! J’avais toujours eu son attention, j’étais sa préoccupation majeure, et là cette femme entrait dans nos vies, oui nos vies celle de mon paternel et la mienne !
Il parut étonné quand je lui avais demandé si « c’était juste comme ça ? » alors je repris je mordant un peu la lèvre inférieure ne sachant pas si j’avais bien fait de m’aventurer sur ce chemin. Mais je devais poursuivre.
Oui, je voulais juste savoir si c’était comme ça, un simple rendez-vous entre amis ? Enfin savoir que ce n’est pas du sérieux entre vous deux ? Je trouverais cela…bizarre et très maladroit de ta part. Tu es un parent et elle ma prof, ça ferait beaucoup de remue-ménage à mon avis. Enfin je me vois mal aller à son cours sachant que tu sors avec elle, mais si cela aurait été le cas tu me l’aurais dit donc je n’ai pas à m’en faire, vous êtes simplement amis, n’est-ce pas ?
Je le regardais, avec un air interrogateur qui me fit froid dans le dos attendant patiemment la réponse de mon père concernant ce « flirt »… j’avais gardé un ton calme, j’étais sereine et je ne cherchais qu’une seule chose, me rapprocher de lui tout bonnement. Il me manquait et son amour aussi. Sentir sa présence à mes côtés, partager de bons moments, toutes ces choses que nous faisions avant ce tragique événement sur ma personne.
Voyant mon père ne pas répondre comme s’il cherchait à formuler sa phrase, je pus comprendre que je faisais fausse route et qu’elle devait probablement beaucoup lui plaire. Mais au fond de moi j’espérais ne pas me tromper et qu’il n’y ait rien entre eux deux.