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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.

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 l'abonné désiré est momentanément occupé... † cheshire

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MessageSujet: l'abonné désiré est momentanément occupé... † cheshire   l'abonné désiré est momentanément occupé... † cheshire EmptyMer 7 Déc - 11:55






je n'ai jamais eu que toi.

il faut tout essayer, c'est après qu'on existe ”





La vie était pleine d'imprévus, la vie était remplie de hasard et de coïncidences. Parfois, nous savourions les délicieuses opportunités qui jonchaient notre chemin, parfois, nous détestions voir s'étaler devant nous un obstacle. La vie était indomptable, la vie était fougueuse et irréfléchie, la vie était impulsive. Tant de traits de caractère bien distincts qui appartenaient aux hommes qui savaient prendre les choses telles qu'elles venaient, traits bien distincts du caractère dont faisait preuve le jeune Julian. Serein, calme, sensé, il n'émettait jamais un doute sur son avenir car il était confiant. Bien plus que la plupart des personnes qui marchaient avec assurance, Julian lui, était persuadé que tout ce qui lui arrivait avait un sens, mauvais, bon, peu importe sa connotation. Il savait qu'un obstacle se présentait à lui uniquement parce qu'il le méritait, il savait que c'était la conséquence directe d'une décision, d'un choix. Son caractère ? Il le devait aux expériences qui l'avaient fait murir. C'était grâce à elles qu'il avait appris à se montrer plus conciliant, moins exigeant. Du divorce de ses parents aux querelles lycéennes, il avait appris avec beaucoup d'assurance que rien n'était jamais dû au hasard. C'était précisément pour cette raison qu'il était si laxiste, si insouciant parfois mais surtout si réaliste. Dans son monde à lui, il n'y avait pas de place pour les contes de fées, pas plus qu'il n'y avait de place pour les complaintes. Non, dans son monde à lui, il n'y avait qu'une réalité qui l'obsédait, qu'il recherchait. Si la plupart d'entre nous s'évertuaient à regarder leur existence d'un œil peu objectif et réaliste, ce n'était pas le cas de Julian. S'il était si déconnecté de la réalité, s'il vivait dans un monde qui pouvait paraître, pour certains, très utopique, c'était précisément parce qu'il avait cessé d'espérer, de croire et de vouloir. Il vivait dans un monde rhétorique, voilà tout ! Il ne croyait que ce qu'il voyait, il ne croyait que ce qu'on pouvait lui prouver. Finalement, il était peut-être le seul parmi nous à ne pas être cinglé. Le regard qu'on lui portait coulait sur lui, sans jamais laisser de trace. Il était libre d'opinion, libre de son opinion. A Paris, il marchait la tête haute car il savait au fond de lui qu'il avait raison, qu'il avait toujours eu raison de voir les choses sous cet angle, certes amer, mais réaliste.

Ce matin-là, comme tous les autres matins, il se réveilla avec une étrange impression nauséeuse, l'envie de dégobiller sans pour autant avoir envie de le faire. La tête qui tournait, il ramena ses mains contre ses tempes, cherchant à taire le bruit incessant de son sang qui battait à tout rompre dans ses veines. Gémissant de douleur, il soupira… Nu, il jeta la faible couverture qui recouvrait encore son corps et posa ses deux pieds sur le sol. La fraîcheur de son parquet le fit frémir, trembler. Choc violent, il dégluti avec peine. Cherchant la force de se redresser, il s'appuya contre le mur de la pièce et prit le temps de la réflexion pour remettre ses idées en place. Son réveil indiquait onze heures, il ne travaillait donc pas aujourd'hui. Sur sa table de chevait gisait un reste de joint qu'il n'avait apparemment pas terminé, il était donc sorti la veille. Il soupira, regrettant amèrement de se montrer parfois aussi irresponsable mais sa culpabilité s'envola aussi vite qu'elle était apparue. Une bouteille d'alcool couchée sur le sol lui fit comprendre que l'ivresse était la raison pour laquelle il n'avait aucun souvenir de sa soirée. Il fit quelque pas en direction de la porte de la salle de bain. S'appuyant contre son lavabo, il observa son reflet un instant. Qui avait-il fréquenté ? Avec qui avait-il fini la soirée ici ? Tout de suite, un prénom s'imposa à lui… Cheshire ! Après tout, de tous les hommes qu'il avait croisé ou qu'il connaissait, il était le seul qu'il désirait aussi violemment, aussi fougueusement. Mais Cheshire aurait passé la nuit ici et serait ensuite parti comme un voleur ? Pas possible, pas envisageable. Ils étaient bien trop amis pour ça et Julian n'avait pas en souvenir un seul moment où son camarade aurait pu se montrer aussi désinvolte. Rugissant, il revint dans sa chambre après s'être passé le visage sous l'eau et attrapa son portable… Il fallait qu'il en sache d'avantage. L'esprit encore dans les vapes, il s'assit sur son lit et composa le numéro de son meilleur ami… Y avait-il une chance pour que ce dernier ait participé à sa virée nocturne de la veille ? Evidemment. Alors il écouta le bip indiquant que l'appel était lancé, priant pour que Cheshire lui réponde.

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MessageSujet: Re: l'abonné désiré est momentanément occupé... † cheshire   l'abonné désiré est momentanément occupé... † cheshire EmptyVen 9 Déc - 1:15

Je ne suis pas certains de pouvoir comprendre ce que les gens tentent de me dire, ce qu’ils essayent de me faire comprendre. La réalité est une chose peu logique dans mon esprit, si pathétique et emplis de contraintes. Cela m’effraie vraiment, ce risque de devenir un adulte qui cours après le temps, après l’argent pour pouvoir toucher d’ici quarante ans sa foutu retraite. Vivre ainsi, c’est accepter de demeurer avec la crainte du temps qui passe, de regarder les minutes, les heures, les jours filés en se rendant compte qu’il nous reste de moins en moins de temps. Côtoyer un tel rythme, c’est assumer le fait qu’on ne pourra plus jamais prendre la vie comme elle vient, s’arrêtant à chaque obstacles, chaque difficultés pour grincer des dents et sentir son cœur se serrer. Alors je l’oublie. Je ne me préoccupe pas du fric qui ne rentre pas toujours, je ne me préoccupe pas de mes amours frivoles et des risques que je prends, je ne me préoccupe pas non plus de ces herbes qui me dégueulassent la santé en me transportant dans un monde hallucinatoire. Doux rêve. J’ai accepté depuis longtemps ma marginalité, ne ressentant jamais le désir de grandir vraiment, de me poser. Pourquoi faire ? Oublier définitivement ce que l’on ressent lorsqu’on commet un acte impulsif et dénoué de sens ? Ce genre d’acte qui te fait sourire d’euphorie? j’suis pas certains que les types en costard que je rencontre parfois dans le métro sachent encore ce que cela fait.

En dépit de tout cela et de mon habitude à écraser d’un coup de semelle la sagesse de l’âge adulte ; cet affreux bourdonnement qui résonnent dans mon crâne ne m’étonne pas tellement. Je papillonne doucement des yeux, très peu habitué à la lumière agressive du jour. Je déteste Paris diurne. Son stresse omniprésent et cette impression qu’on n’a pas le temps de relâcher la pression. J’émets un grognement en entendant la symphonie de klaxon qui s’empare de la rue alors que je tente de traverser, les mains dans les poches. Je me sens nauséeux et épuisé. J’ai l’affreuse impression d’avoir l’estomac à l’envers et le cœur au bord des lèvres. J’aime ça. Je ne sais même pas d’où je trouve la force de marcher. A vrai dire, j’ai presque l’impression que mes jambes me guident d’elle-même, m’emmenant vers un point précis dont elles connaissent le chemin par cœur. Je passe une main dans mes cheveux et sort mon paquet de cigarette, coinçant une winston entre mes lèvres que j’allume rapidement. Je me souviens de la soirée d’hier dans ses moindres détails. J’ai fini par m’habituer à ces ivresses à répétition, tenant de mieux en mieux l’alcool et autre substances euphorisante. Je soupire doucement en tournant au coin d’une rue alors que je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Précipitamment, je tente de l’extirper de là, rencontrant quelques difficultés. Alors que j’y parviens, je l’insulte un bout coup et décroche, mon regard effleurant rapidement le nom apparu à l’écran. Julian. J’entends son souffle à l’autre bout du fil et cela suffit à me faire tourner la tête. Je souffle, doucement et répond. « Mon cœur, c’est toi ? » Évidemment, que c’est lui. Je veux seulement en être sur. « Tu t’es enfin décidé à te réveiller ? Surprenant. Après la soirée d’hier, je pensais vraiment être celui qui aurait eut le plus de difficulté à décrocher du lit. » J’émets un léger ricanement et m’arrête alors qu’un feu rouge me fais face. Je m’adosse contre un poteau et observe le sol, m’imaginant le visage à moitié endormis de Julian. Ce que j’aimerais être à ses côtés en ce moment même et pouvoir profiter pleinement de cette vue. C’type est bien le seul que je désire avec autant d’intensité, le seul capable de me faire tourner la tête et de revendiquer mon appartenance à sa personne. J’accepte amplement cette dépendance, conscient du désarroi dans lequel je serais s’il venait un jour à me laisser tomber. Je refuse cependant d’y penser. Reprenant la conversation. « tu te sens comment ? »
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MessageSujet: Re: l'abonné désiré est momentanément occupé... † cheshire   l'abonné désiré est momentanément occupé... † cheshire EmptyMer 21 Déc - 9:31

L'attente fut interminable, insoutenable. Pendu à son telephone, Julian respirait à s'en brûler les poumons. Il avait horreur de cette sensation dont il n'avait que trop l'habitude, à présent. L'alcool l'avait éméché, mais il savait que pour en arriver à ne plus se souvenir de la soirée qu'il avait partagée avec Cheshire, la veille, il avait sûrement dû toucher à autre chose que la boisson. Drogue, joints, il n'était pas à ses premiers essais et, à 25 ans, il était irréfutable que Julian avait déjà tout testé, du moins, tout ce que son corps pouvait supporter. Pendu à son téléphone, son cœur s'emballa lorsque brusquement, un déclic s'opéra. Pourquoi était-il devenu si accro à ce petit bout d'homme qu'était Cheshire, si dépendant de sa présence, de son parfum, de sa candeur et de son sourire ? Il était certaines évidences qui pouvaient parfois surprendre, dans ce cas-là, l'évidence était telle qu'aucune question ne s'était jamais posée. Cheshire et Julian, c'était une histoire qui marchait même si elle était plutôt difficile à comprendre. Ils n'étaient pas officiellement en couple, officieusement, ils avaient tout d'un couple. Si Julian savait, de source sure, qu'il pouvait compter sur son camarade pour l'aider, quelques soient les circonstances, il avait tendance à oublier que parfois, ils n'étaient que de simples amis, aux yeux du reste du monde. Mais qui s'en soucie ? Julian était éperdument amoureux de Cheshire, d'un amour si fort qu'il aurait été capable pour lui de déplacer les montagnes, sans pour autant désirer recevoir tant d'égards, en retour. Julian n'était pas un romantique, juste quelqu'un d'extrêmement réaliste qui savait que les histoires d'amour n'étaient, en général, que du vent. Un prétexte pour se sortir de la routine et de la solitude dans laquelle on s'enfonçait. Il savait aussi que la plupart des relations amoureuses entre personne du même sexe étaient souvent vouées à l'échec, alors pourquoi prendre le risque de perdre Cheshire en cherchant à le conquérir comme un petit-ami alors qu'en tant qu'ami/amant, il était l'homme parfait ? Et sa voix raisonna, alors, libérant Julian de la torpeur dans laquelle l'attente l'avait submergé…

« - Mon cœur, c’est toi ? Tu t’es enfin décidé à te réveiller ? Surprenant. Après la soirée d’hier, je pensais vraiment être celui qui aurait eu le plus de difficulté à décrocher du lit.
-C'est moi. A dire vrai, j'ai l'esprit engourdi, encore, et je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez, mais je tiens debout… c'est un bon début. »

Sa voix était rauque, graveleuse. Bien loin de l'étrange légèreté avec laquelle pouvait s'exprimer Cheshire. Ce qui pouvait paraître étrange puisque Julian restait persuadé qu'ils avaient vécu la même chose, la veille, la même soirée. Alors pourquoi son ami semblait s'en défaire bien plus facilement que lui-même ? Pourquoi ignorait-il encore tout de ce qu'il avait bien pu commettre, durant cette folle soirée. Toussotant, Julian leva les yeux vers la glace pour observer son reflet quelques instants, pathétique ! Ce spectacle le dégoûtait pourtant, en même temps, il était heureux de vivre encore de pareils instants. Il savait que, même en ayant oublié tout ce qu'il avait bien pu faire la veille, il ne s'était sûrement jamais senti aussi vivant que lorsqu'il vadrouillait en compagnie de son meilleur ami, dans les rues de Paris, complètement défoncé et défait… Et Cheshire reprit la parole…

« - tu te sens comment ?
- Nauséeux, à l'ouest, engourdi et un tout petit peu défoncé, encore… »

Il s'était exprimé avec simplicité, sans construire de phrase, sans chercher à cacher une quelconque gêne par rapport à ce qu'il était, et ce qu'il avait bien pu faire. Face à Cheshire, il jouait cartes sur table, il jouait franc jeu et n'avait jamais eu peur des états dans lequel son ami pouvait le voir, bien au contraire. Il savait que Chesh' ne le jugerait jamais, tout comme lui ne se permettrait pas de porter un jugement sur les actes de son ami, de son amant. Alors il quitta la salle de bain, titubant, pour se jeter sur son lit, à nouveau.

« - Où est-ce que nous sommes sortis hier, Chesh' ? »

Osa-t-il enfin lui demander dans un ton de supplication. Pas qu'il désirait retrouver l'homme avec lequel il était sûrement rentré la veille, mais juste parce qu'il avait besoin de savoir ce qu'il avait bien pu faire ou dire. Il n'aimait pas oublier, il estimait qu'il n'y avait rien de mal à être défoncé, mais de là à perdre la mémoire… Il n'aimait pas ne pas se souvenir, parce qu'au fond, il avait alors l'impression de n'être qu'un spectateur de sa propre vie, une sensation qui le dérangeait fortement.

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