if you make my life worthwhile, it's all about you Ϟ and i would answer all you're wishes, if you asked me to. but if you deny me one of your kisses, don't know what i'd do. so hold me close and say three words, like you used to do. « IT'S ALL ABOUT YOU. » copyright ↔ mcfly ♪ it's all about you

Cheshire a écrit:

« Bouges de là. » tu t’agenouilles et pousse Ella, prenant place au côté de Julian. T’as même pas la force d’espérer qu’il puisse te répondre si tu venais à prononcer son nom, tu le sais bien, qu’il est partit loin, trop peux être pour se rendre compte que tu es enfin à ses côtés. Tu serres doucement ses doigts, le visage sérieux alors que tu te penches légèrement sur son visage. Il respire, encore et ce léger souffle te soulage, à peine mais assez pour ne pas craquer. C’pas le moment, tu le sais bien alors tu prends sur toi. Tu prends entre tes doigts le tissu qui le recouvre et le jette sans chercher à comprendre où est-ce qu’il va atterrir, le remplaçant par ta propre veste. Pris d’un désir égoïste d’être le seul à le protéger.

Je ne me souviens plus clairement de ce qu'il s'est exactement passé... Tout ce qui me revient à l'esprit, c'est la voix de Cheshire, sa voix. Tout ce dont je me rappelle, c'est de ses mains posées sur moi, de son inquiétude que j'ai facilement ressentie lorsqu'il s'est agenouillée près de moi. Non, je ne me rappelle plus de rien, je sais juste que je me suis disputé, que je me suis même battu. Pour quoi ? Pour qui ? Je ne sais plus très bien. Une soirée horrible, une soirée éprouvante, une soirée que j'essayerai d'oublier, que j'écarterais de ma mémoire. En serais-je seulement capable ! Ce matin, lorsque j'ai ouvert les yeux, tout ce dont je me souviens, c'est que j'ai bien failli y rester hier soir et que, dans ce chaos, cet enfer, il y avait Chesh', il n'y avait que lui. Et il est toujours là, avachi dans un sofa, les yeux clos, endormi. Je le regarde et je ne ressens plus aucune douleur, plus rien. Il est là, c'est tout ce qui m'importe, tout ce qui me réconforte.

Il avait ouvert les yeux sans vraiment comprendre ce qu'il s'était passé la vieille. Lorsque ses paupières se levèrent, les mûrs blancs de la chambre dans laquelle il était couchée l'agressèrent. Secoué, il se redresse sur son séant et ressent la brûlure horrible de ses muscles, courbaturés, de ses blessures. Il ne lui faudra pas plus de temps pour se rendre compte qu'il est toujours en vie, toujours là. Alors il soupire, une première fois. La soirée qui vient de s'effacer derrière lui le marquera à jamais, des séquelles dont il pourrait ne jamais se relever. Et malgré ce constat plutôt fataliste, Julian ne regrette rien. Il s'est battu, pour son honneur, pour leur honneur. Cheshire a toujours été ce qu'il avait de plus cher au monde, ce qu'il avait de plus précieux. Un ami, un amant, un petit ami, quelqu'un de complice avec lequel il partageait tout, absolument tout. Il savait que ce qu'il avait fait hier soir était puéril, mais la cause qu'il avait cherchée à défendre était, à ces yeux, une cause justifiable, honorable. Il tente de lever son bras gauche, impossible. Alors il réitère l'expérience avec son bras droite et parvient finalement à se passer une main dans ses cheveux, en bataille. La pénombre dans laquelle est plongée la pièce le rassure, il ne se rend toujours pas compte d'une présence, trop occupé à faire le constat des dégâts. Il se touche le visage, son nez n'est pas cassé mais ses lèvres sont fendues à plusieurs endroits, il touche ses dents, elles sont toutes là. Il sent un hématome sur son front, sur sa joue aussi, son oeil gauche ne s'ouvre pas entièrement et Julian devine facilement que sa dispute avec Jéricho l'a salement amoché. Il baisse les yeux, son bras gauche est coincé dans une attèle pendue à son coup, ses jambes ne lui répondent pas vraiment mais il parvient à bouger ses orteilles, alors il respire. Il sort de cette guerre défiguré, mais rien ne semble cassé. Soulagé, il se laisse tomber dans son oreiller et se permet un seul instant de faiblesse, un seul. Une larme brûle sa joue, naissant à la commissure de son oeil droit, mourant sur sa lèvre. Et puis, brusquement, il se redresse encore. Dans un coin de la pièce, sur un fauteuil... il est là, il est là ! Et soudainement, toute la douleur, toute la peine, tout disparaît. Endormi, Julian observe alors Cheshire avec un sourire amusé. Il n'a aucun véritable souvenir de ce qui lui est arrivé hier soir, après avoir perdu connaissance. Il ne se souvient de rien, et dans son sommeil, il avait cru percevoir des sons, des voix... Il lui avait semblé entendre Cheshire, sentir sa fureur et son inquiétude, il sait à présent qu'il n'a pas rêvé. Son ami était là, son ami l'a sauvé, son ami lui a porté secours. Toujours là, l'un pour l'autre, ils se l'étaient promis dans leur plus bas âge, ils n'ont jamais failli à cette promesse. Se sentant soudainement plus léger, Julian s'autorise à sourire, simplement. Il se réinstalle dans son lit et ferme les yeux. La vie est horrible, parfois insupportable et souvent, franchement dégueulasse. Mais Julian s'en fiche, parce qu'il sait que peu importe les emmerdes, peu importe les obstacles, il ne sera jamais seul, jamais. Ils ne sont pas ensemble, ils sont au-dessus de tout ça, leur relation est complexe, mais sincère, forte et puissante. Ils sont amis, même plus. Ils le seront toujours, et ça, Julian le comprend enfin. Dans la pénombre de sa chambre, ce matin-là, Julian se réveille après avoir frôlé la mort et son coeur, qui semblait s'être arrêté quelques mois auparavant, semble brusquement retrouver la force de battre, si fort, se réveillant de la léthargie dans laquelle il s'était enfermé le jour où tout s'est terminé pour Julian, le jour où il a perdu pied...