Mon portable vibre, j'ouvre difficilement les yeux, qui est ce qui m'emmerde à cette heure? Il est 19h46. J'ai loupée tous les rayons de soleils de la journée, comme d'habitude. Mal au crâne, l'impression qu'il va éclaté d'une seconde à l'autre, une barre dans le front, aucuns souvenirs de la veille. J'en ai marre. Je m'empare de mon paquet, sort délicatement une marlboro et l'allume sans bouger de mon lit. 5 messages, tous inutiles, je n'y réponds pas. Le dernier un pauvre bobo de Paris, ancien "ami" à moi "Salut Amétys, j'ai appris que tu étais de retour sur Paris, ce soir, grosse soirée chez moi. Vient si le coeur t'en dit" Non je ne viendrais pas, et de plus il m'a réveillé, je réponds, je l'envoie chier. J'ai du tirer 4 lattes, ça me dégoutes, j'écrase ma clope dans un verre à vins qui traine, je me lève.
C'est un mauvais réveil, je prends des cachets avec un verre de whisky, ça me parait être une bonne idée. J'ouvre le frigo comme si c'était un effort surhumain, il est plein, j'ai pas faim. Je file dans la salle de bain, me fais couler un bain moussant. Je traine dedans jusqu'à ce qu'il soit froid. Je suis une pure loque ce matin, enfin ce soir. Je me demande ce que je vais faire ce soir, rester tranquille histoire de reprendre un rythme normal? J'ai déja oublier cette option, ce soir je vais sortir, je travaille plus, plus d'horaires, plus d'obligations, ça me convient parfaitement. J'ouvre mon pc, je m'ennuis profondément, je réponds à mes mails, je me connecte à facebook, c'est désert, je traine sur l'ordi, le ferme il est bientot 22h40.
Je suis toujours en serviette de bain, j'allume une cigarette, ouvre la fenêtre, dehors il fait doux pour un soir de décembre, je respire la pollution c'est magique. Retour dans la cuisine, un verre puis deux verres de whisky. Je retrouve pas ma coke, ça m'énerve, j'ai envie d'un trait maintenant. J'envoie tout valser, elle est dans la poche d'un jean qui traine par terre. Je ferme la fenêtre, je suis frileuse. Je m'installe sur une table basse, prépare 4 lignes, et tape tout. Mon nez est devenu un aspirateur. Je ferme les yeux une seconde, prends un 4ème verre, elle est bonne. Voila ma conclusion, ma mâchoire commence à s'engourdir, j'adore, je me sens d'attaque pour sortir.
23h30, je fouille mon armoire, je ne sais pas quoi mettre, je ne sais même pas où je vais. Je prends mon portable, personne d'intéressant dans mon répertoire. J'enfile une robe noir, assez courte, mais pas vulgaire, je laisse mes cheveux détachés, donne un coup de brosse dans ma frange, je me maquille discrètement, ce n'est pas à vous que j’apprendrai que pour être élégante il faut s'avoir rester sobre et non ce noyer sous une couche de maquillage, et enfiler une robe verte avec 4000 volants et nœuds en tout genre. Je prends ma veste, mon sac, et appelle mon taxi favoris, il avait prévu le coup. Il me connait, il est déjà là.
00h30, il me lâche dans le 18ème, j'ai envie d'une autre trace, j'ai envie de me détendre. Je passe devant le Moulin Rouge, à cette heure sans réservations on n'y rentre plus. Etant la fille de Paul Jacquet, cela devait être possible. Le réceptionniste me reconnait c’est déjà bien : « -Amétys comme tu ressembles à ta maman, tu as réservé je suppose ? Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu… -Effectivement, je rentre tout juste de Londres. Non justement… -Mais nous sommes plus que complet ma belle… Je suis navré. -Non mais sérieux là ? Tu vas pas me la faire à moi. Trouves moi une table et bouges toi. -Je peux pas… Désolé sincèrement. -Je m’en fou que tu sois désolé, d’emmerdes toi bordel. »
BAM ! Là, j'émerge. Tsk, pas moyen de pioncer en paix. Mon regard, encore embrumé, accroche immédiatement un couple qui, collé-serré, danse entre les tables d'un lieu que je peine à reconnaître. Putain, mais je suis où là ?! Je m'accorde quelques secondes pour fusiller le couple du regard, puis j'essaie de retrouver mes repères. Ceux-ci gigotaient devant moi, l'air moqueur, sans que je sache les distinguer nettement. Les traîtres. Finalement, mon regard tombe sur une enseigne lumineuse. Celle-ci semble m'appeler. Familière. Les chiottes. Difficilement, je me hisse sur mes pieds. Impossible de savoir si je peux leur faire confiance. Ma démarche est lente, mais ma détermination légendaire me permet d'atteindre les waters sans encombre. Gentils pieds. Mon poids s'écrase contre la porte. Elle s'ouvre. Toujours avec la même lenteur, je me dirige vers les lavabos. Les miroirs accrochés au mur reflètent mes traits fatigués. Nan, ça c'est pas moi. Pas possible. Là, c'est le moment où je réalise avec une certaine horreur que j'ai une gueule à faire peur. Mon charisme légendaire semble s'être fait la malle. Connard. Je grimace en tapotant mes joues. Immédiatement, celles-ci retrouvent quelques couleurs. Pourrai pas faire mieux...
Je quitte les waters pour retourner m'asseoir à ma table. Le Moulin Rouge. Ça fait déclic tout à coup dans ce qui me sert de cervelle. Depuis combien de temps suis-je ici ? Deux heures ? Trois ? Plus ? Impossible de savoir. Seules les bouteilles de vin vide trônant sur ma table pourraient m'en donner une idée approximative. Le vin : responsable de mon amnésie passagère. Mon rhum me manque. Je réalise alors que je n'ai plus rien à foutre ici. L'ambiance dégénère et je ne serai bientôt plus capable de contrôler mes pulsions. Le manque se fait sentir et Dieu sait que je n'ai pas pu toucher à l'héro depuis une semaine. Mon fournisseur ayant trouvé plus amusant d'aller dealer en taule. Et c'est de notoriété publique : rien n'est plus imprévisible qu'un drogué en manque.
A nouveau, je me lève, évite le couple dansant et me traîne lamentablement vers la sortie tout en desserrant mon nœud de cravate. Pathétique, je sais. Mais bon, même en manque, alcoolisé, fatigué et désorienté, la gent féminine continue à se retourner sur mon passage. Tout le monde ne peut pas en dire autant... Bref, je passe la porte et... Là je me stoppe net. Je connais ce sentiment : l'appel de la drogue. Mes yeux se posent sur une rouquine. Ma cervelle me murmure que je la connais. Je la connais ? Les rouages de mon cerveau se remettent lentement en place. Gentil cerveau. Je reconnais alors Amétys. Jolie rousse que je ne laisse pas indifférent. Ça tombe bien, elle non plus ! Droguée notoire. Carrément canon pour une rouquine (a). D'assez bonne compagnie. Loin d'être stupide. Mouais j'en ferais bien mon petit quatre heures. Ou alors est-ce parce qu'elle montre quelques réticences à mon égard qu'elle m'intéresse ? J'en sais rien et très franchement j'en ai rien à foutre. Pour l'heure, une autre idée me torture l'esprit. Connasse d'idée.
Mes plans ont changé. Je me dirige vers le réceptionniste et ne lui laisse même pas le temps d’esquisser un sourire en me reconnaissant. / Laisse, elle est avec moi. / Il tique et me lance un regard emprunt de suspicion. Pourtant, il ne fera pas de problèmes. Je suis un client fidèle et ce réceptionniste sait qu'il n'est que guère conseiller de me contrarier. J'étais seul à ma table de toute façon.
Sans laisser à Amétys le temps de prononcer le moindre mot, j'accroche son bras et l'entraîne à ma suite. Retour à l'intérieur. D'autorité, je la traîne dans un coin sombre, à l’abri de toute oreille indiscrète. / T'en as ? / Nul besoin de préciser ce dont je parle. En temps que droguée, elle a sûrement noté l'état pitoyable dans lequel je me trouve et comprendra certainement ce dont j'ai besoin. Maintenant. Tout de suite. En d'autres circonstances, je me serais présenté à elle sous mon meilleur jour, mais l'instant n'était pas au flirt. Ça, ce sera pour plus tard, la nuit ne fait que commencer. Là, encore une semaine dans ces conditions et je découpe la concierge de mon immeuble à la petite cuillère pour rejoindre mon fournisseur.
Ce gros porc de réceptionniste commence sérieusement à m’énerver. Depuis quand moi, Amétys Diane Jacquet on me refuse au Moulin rouge. Je suis morte de honte, il doit le faire exprès… Il n’a certainement pas encore digéré mon râteau avant mon départ pour Londres. J’hésite à lui en mettre une ou à le ridiculiser publiquement, des histoires sur ce type mon père m’en a racontées des centaines.
Je m’apparaitre à ouvrir la bouche et lui détruire sa réputation en 10 secondes, quand j’aperçois une silhouette connue. Je plisse les yeux, je sais Oslo-Jazz Riquetti. Comment oublier un mec comme celui-ci ? Charmeur malgré lui dirais-je… Enfin à première vue… Il arrive vers moi et annonce au mec que je suis avec lui. Ah bon ? Je suis avec lui ? Il ne me laisse pas le temps de parler, et m’entraine dans la salle. Je me tourne vers l’homme en costar qui compter me refuser l’entrée et lance un discret :
« _Connard. »
Un dernier regard noir. Je le suis, qu’es ce qu’il me veut ? Je le regarde de façon interrogative. J’ai envie de me barrée aux chiottes, il me faut une trace. Mais il m’entraine dans un coin appart. Sans même me laisser le temps de parler. Il me plaque contre le mur, il pue le vins, et à l’air mal en point. Le stéréotype du mec en manque. Et je comprends vite que je ne me trompe pas. Oslo m’interroge en chuchotant.
« _T’en as ?
_Comme toujours. Enfin j’ai d’la C… Le reste est chez moi, je n’y ai pas touché. Elle vient de Londres, paraît que c’est un délice… Tu veux de la coke pour commencer ? »
Je souris, ce que j’aime chez ce mec c’est qu’il n’est pas du genre à faire des manières, à prendre le temps de saluer et prendre des nouvelles. Et ça me plaît, j’ai pas envie de lui raconter ma vie ou de lui mentir. Ça va pas, et je m’en fou. Je dois être pâle, j’ai pas vraiment mangé depuis un moment, combien de temps, je ne sais même pas. Je ne vais pas t’apprendre que les amphétamines coupent la faim. J’ai envie d’un verre, je chope un serveur qui valse difficilement, son plateau au-dessus de la tête entre les clients.
« _Deux coupent de Champagne s’il vous plait. Le plus chère, son nom m’échappe. »
Je regarde autour de moi, une tonne de connaissance à mes parents, je prie pour qu’ils ne soient pas là. Je ne l’ai ai pas vue depuis 2 ans, je doute que me revoir dans cet état leurs fasses plaisir. Je tire sur ma robe, je me rends compte qu’elle est courte. Mes yeux se posent sur Oslo, j’attends une décision de sa part.
A l'abri de tous les regards, je plante mes prunelles dans celles - dilatées - d'Amétys. Une semaine sans héroïne et plusieurs heures sans la moindre drogue, cigarettes comprises, et la folie pouvait déjà se lire sur mon visage. Ma bouche est sèche, je frissonne, je tremble et la parano a pointé son nez depuis trois jours. Silencieux, je cherche une réponse dans le regard de la jeune femme. Celle-ci se met finalement à table. Bingo. Cette nana en a dans la caboche, c'est à n'en pas douter. Temps de réflexion : deux secondes et j'avais ma réponse. Réponse qui était loin, très loin, de me convenir. Coke de merde. Tout le monde en a de cette saleté. Même moi. Mais merde ça fait des années qu'elle ne me fait plus le même effet.
/ Tu fais chier. /
Merci Amétys, c'est gentil ? Non. Un être normalement constitué aurait souri, l'aurait remercié ou aurait simplement observé un silence qui en dit long. Mais non. Là j'avais plutôt l'impression d'avoir mis du pognon sur un canasson qu'à louper le cosh. Ouais, j'avais miser sur le mauvais bourrin. Si j'avais su, je l'aurais laisser dehors la demoiselle. Dehors avec ce con qui l'empêchait d'entrer. Dehors avec sa merde. Mauvaise humeur palpable. Plus tard, je mettrai mon comportement sur le dos du manque et nul doute qu'Amétys en fera autant. Pourtant, ceux qui me connaissent savent que je viens de trahir ma véritable personnalité. Ce qui reflète un problème certain : le manque est devenu ma véritable personnalité. Ouais, ballot, je vous le fais pas dire. Peu importe...
Je tourne le dos à Amétys, fais deux pas avant de me retourner à nouveau vers elle. / Envoie. Je trouverai rien de mieux ce soir. / Ma main se tend sans plus de considération, espérant de quoi calmer mon manque pendant quelques dizaines de minutes. Si je tiens une heure, ce sera genre un putain de miracle ! L'espoir fait vivre. Et là, c'est le moment insensé pendant lequel je me vois, une cuillère à la main, essayant de découper ma concierge en morceau. Dur, dur. La prochaine fois, je choisirai une autre image. Lui défoncer le crâne à coups de pelle sera certainement beaucoup plus plaisant. Plus rapide aussi. Ah putain, qu'est-ce que je donnerais pas pour une dose d'héro ? Situation de merde. Me voilà réduit à mendier de la coke. Un putain de mendiant, voilà ce que je suis.
Et pas un instant je ne m'arrête sur les précisions données par la douce Amétys. Le mot "coke" résonne désagréablement à mes oreilles, tandis que "bonne" prend un allé simple pour la poubelle de mes pensées. Et pas une fois je ne m'imagine à quatre heures du mat' en train de repeindre les murs d'un appart' qui n'est pas le mien, en train de faire l'amour à un belvédère, en train d'imaginer les rues de Paris pullulant de nazis... En avant pour le VIème Reich ! Rigolez pas, tout cela m'est déjà arriver. Et devinez quoi ? C'est à demoiselle Coke que je dois tout ça. Seulement je suis trop occupé à idolâtrer ma chère héroïne pour m'en souvenir. Amétys a certainement de quoi me ravager le cerveau, mais ça me tuerait de l'admettre.
/ Monsieur ? / / Hein ? / Putain de serveur. Il était toujours là ce con, son plateau à la main, attendant sagement que je prenne ma coupe. Et moi, couillon de service, j'attends sagement qu'Amétys daigne me servir en poudre blanche. Tu m'étonnes, ça risquait pas d'arriver. Je me sers finalement, conscient que cet alcool hors de prix, je l'oublierai bien vite au profit d'une neige délicieuse.
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Sujet: Re: Leave me alone [OSLO] Mar 6 Déc - 19:30
« -Désolé, mais je ne pensais pas que j’allais avoir envie de me faire une perche dans les chiottes du Moulin Rouge ou sur un trottoir, et je ne pensais pas non plus qu’on gros porc allait me faire chier pour rentrer, et qu’un putin de toxico allé m’y aider en échange d’une dose. Je ne s’avais pas ! »
Je le regarde fixement, il a l’air mal en point. Je ne suis pas encore ivre ou totalement déchiré et ça, ça ne me plait pas. Il va falloir y remédier rapidement. Et voir Oslo complétement en manque d’héro, me rappelle que ça fais bien trop longtemps que je n’ai pas étais dans cet état, il me donne envie d’en reprendre, ça y est je suis d’accord avec lui « je fais chier ». Une seconde je mets ma tête dans mes mains en me répétant : mais qu’elle conne tu es. Je relève la tête mon regard se perds sur les gens de la salle. Qu’est-ce que je fous ici ? Je pourrais très bien être chez moi un verre de whisky sur la table, ma cuillère dans la main au coin de feu. Pourquoi je suis venue m’entourer de connards ici ? J’enlève ma veste, j’étouffe.
Oslo se lève il semble déçu, ça m’étonne pas, moi aussi. J’avais commencé ce putin de « sevrage » comme ils disent. Comme s’y nous étions des animaux… Quoi que… Bref, maintenant que je suis là, je songe à me souler, finir ma poudre, et de retour à mon appartement je pourrais enfin avoir ma dose.
J’ouvre mon sac à main, prête à lui fourrer dans le poing ce qu’il attend, quand un polit « monsieur ? » me ramène à la réalité. Je saisis ma coupe, et finalement Oslo en fait de même. Je pose le verre sur la table allume un clope, regarde le serveur et d’un ton sec je réponds à sa question avant qu’il n’est pu me la poser.
« -Carte bleue
-Très bien mademoiselle… Mais… vous ne pouvez pas fumer ici… »
Agacée, j’ouvre mon sac à main, et lui tend un billet avec l’air de dire «allé, dégage maintenant ». Trop bien élevé, il reste planté devant moi, essayant de me regarder avec compassion comme si ça l’embêter lui aussi cette histoire de lieux publics non-fumeurs, mais ça sonne faux. Et je sens qu’il va m’énerver, cette cigarette j’en ai envie, et ma place j’y suis bien, je ne veux pas entendre parler de fumoir.
« Je ne peux accepter, c’est la loi… S’il vous plait… »
Je n’ai pas envie de sortir, je n’ai pas envie d’éteindre ma clope. J’ajoute un 2ème billet, je dois penser tellement fort qu’il doit entendre distinctement qu’il faut qu’il se casse vite, très vite si il ne veut pas un scandale public. Je sais c’est moi qui suis en tort, mais je m’en contre fiche, ça m’arrive d’aimer faire la capricieuse. Il prend les billets et tourne le dos. Je réfléchis à ma prochaine commande. Prendre une bouteille, ça iras plus vite que prendre des verres à l’unité… Bouteille de quoi ? Je tire une latte puis je reporte mon attention sur Oslo, je lui tends ma petite boîte noire en souriant puis je murmure :
« T’as pas l’air bien, toi… Prend ce que tu veux. Si ça te dis, plus tard on fera un saut chez moi, tu t’feras un fixe. »
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Sujet: Re: Leave me alone [OSLO] Mer 7 Déc - 22:27
Champagne. Qu'est-ce qu'on fête, Amétys ? Nos joyeuses retrouvailles ! Évidemment, y'a de quoi... Entre ton entrée "fracassante" aidé par cet "élégant" réceptionniste et ma gueule de déterré, on aurait pas pu faire mieux. Nan sérieux, va falloir accélérer le mouvement parce que là, ma réputation et ma classe naturelle sont en train d'en prendre un sérieux coup. Si on m'avait dit que la drogue pouvait assassiner mon charme et ma gueule d'ange, jamais j'aurais touché à cette merde. Ouais... Nan... Disons plutôt que je l'aurais pas cru. Là par contre... Ben je suis bien obligé d'y croire. La moitié des clients présents devait certainement s'être rendu compte qu'un toxico zonait dans le cabaret. Non, vraiment, mon agitation général, les cernes sous mes yeux, mon teint laiteux ne pouvaient tromper personne. Heureusement que les termes de honte et déshonneur sont tout à fait absents de mon vocabulaire. Bref, passons sur l'état pitoyable dans lequel je me trouve. Bientôt, cela ne sera plus qu'un souvenir. Enfin "bientôt"... Ca ça dépend de cette chère Amétys et celle-ci semblait plus intéressée par le serveur que par le pauvre héroïnomane assis à sa droite.
Le liquide au fond de mon verre a déjà disparu. Et merde ! La bouteille, elle est où ? Mon regard passe du sac à main d'Amétys au serveur. Il est encore là lui ? Mais merde, bouge. Amétys tu fais chier, tu pouvais pas attendre cinq minutes de plus pour t'en griller une ? Ces nanas, toutes les mêmes. Là, c'est le moment où je me demande ce que je fous encore ici. Mal joué. Cette rouquine, j'aurais jamais dû la faire entrer. On aurait été aussi bien ailleurs. Mieux même. Pourquoi se faire chier avec des réceptionnistes casse-couilles et des serveurs collants ? Fuck la loi mon chou... Si tu savais le nombre de trucs illégaux qui se passent dans ce putain de moulin. Tu tomberais sur le cul.
Finalement, Amétys réussi à se débarrasser du gêneur. Elle me plaît cette petite. De toute évidence, elle est super pote avec l'idée que tout le monde a un prix. J'aime. Je pose enfin le verre vide et retire ma veste de costard. J'ai chaud. Est-ce l'effet qu'Amétys a sur moi, la simple chaleur ambiante ou même le manque se faisant un peu trop pesant ? Aucune idée et je m'en fou. J'hésite et garde finalement ma cravate. Peut servir... Au cas où l'envie de me pendre dans les chiottes du cabaret me traverserait l'esprit. On sait jamais, hein... Genre là, si cette chère Amétys n'active pas la cadence, ça risque d'arriver un peu plus vite que prévu. Bim ! Le Créateur ne semble pas prêt à m'accueillir sur son nuage - je le comprends - puisqu'une petite boîte noire remplie de promesses m'atterri bientôt dans la main. Gentille rouquine. Je te revaudrai ça va ! Et les quelques mots accompagnant cette bénédiction me font l'effet d'une délicieuse douche froide. En voilà une idée qu'elle est bonne ! Enfin, je souris. Premier sourire de la soirée. Et un "merci" ? Pas mon genre...
Je me lève enfin. On va éviter de faire ça là au-milieu hein ! Déjà qu'Amétys est loin de se le jouer discrète avec sa clope, inutile d'en rajouter. Les chiottes ? Non merci. C'est rempli de miroirs avec des gens qui te regardent dedans. Très peu pour moi. Le mieux, c'est sûrement d'aller prendre un coup l'air.
Moins de dix minutes plus tard, je fais une grandiose réapparition... Apparition quelque peu troublée par quelques reniflements pas très discrets, mais très honnêtement, on s'en fou. Quand on a la classe, on a la classe. Reniflements ou pas. Et là vous vous dites que je pète plus haut que mon cul. Et ouais ! C'est l'avantage d'être un gars comme moi : je peux me le permettre.
Bref.
Je rejoins Amétys. Ah, douce Amétys... Enfin "douce", j'en sais rien, mais ça le faisait moins de dire "Amétys la tox' ", alors je me suis abstenu. Nul doute que j'ai désormais les idées claires. Un peu trop claires d'ailleurs. Va sérieusement falloir faire redescendre un peu la pression, parce que là... Bref.
Je fais glisser la petite boîte noire sur la table. / A Londres, hein ? Qu'est-ce que t'es allée foutre là-bas ? / La réponse ? Je m'en fou en réalité. Et j'espère bien qu'Amétys le comprendra. La curiosité, c'est pas mon truc. Et très sincèrement, je nous vois mal causer de ses foutues vacances dans un cabaret. Pis là, j'ai la pâteuse. J'irai bien courir un cent mètres. Putain de coke. Le pire ? Me voilà pris dans un foutu cercle vicieux. Je sais que la descente va encore me faire psychoter alors évidemment, je vais tout faire pour l'éviter. Et vu que ça c'est pas possible, ben j'aurais plus qu'à retarder l'échéance. Youpi.
/ Simple curiosité. J'aurais pas été là pour te faire passer, tu te serais démerder comment pour rentrer ? J'ai vu que t'avais le billet facile, mais avec les videurs ça suffit pas. La sulfureuse rouquine aurait fait un scandale ? /
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Sujet: Re: Leave me alone [OSLO] Mer 7 Déc - 23:35
Oslo se leva munit de ma petit boîte noire. Je ne s’avais dans quel coin il allait se réfugier pour goûter la poudre londonienne. Pour tout dire, il aurait même pu se barrer avec, ça ne m’aurait fait ni chaud ni froid. Des pochons j’en ai quand je veux, il doit même en resté chez moi. Et chez moi, il y a même meilleur. C’est à cela que je pense quand il se lève. Je n’attends aucuns remercîment ou sourire de sa part. Je me contre fou de la politesse et toute ses hypocrisies inventés. Je me fou des « comment tu vas ? » ou encore des « t’as mangé quoi hier soir ? » J’aime pas parler de moi, et j’aime pas les gens qui me parlent trop d’eux, sauf si vraiment ils ont une expérience folle et/ou intéressante à raconter.
Je passe une main dans mes cheveux, mon cœur bat à cent mille. Je tire une longue taffe, et écrase ma cigarette dans ma coupe de champagne désormais vide. J’attrape un serveur, il débarrasse la table silencieusement, ne fais aucunes réflexions agaçantes sur mon foutu mégot, j’apprécie. Il me demande si je prends autre chose. Bien sûr que je prends autre chose. Sérieusement, j’ai une tête à rester sur un verre vide ? Je commande une bouteille de ce même champagne. Il s’exécute, et reviens quelques minutes plus tard avec la bouteille dans un seau à glaçon, ainsi que deux coupes. Il me questionne sur l’état de « mon ami qui n’avait pas l’air dans son assiette » j’hésite à lui dire qu’il faudrait mieux pour lui qu’il surveille ce que fait sa femme à cette heure plutôt que de demander indirectement si le mec qui était en face de moi était vraiment en train de faire un bade comme tout le monde disait en cuisine ou si il avait juste une sévère gastro. Je lui dis qu’il est allé prendre l’air et que si ça l’intéresse vraiment il n’a cas lui demander à lui.
D’ailleurs le voilà « mon ami », il se faufile entre la multitude de personne tout en reniflant de façon peu discrète. Je trouve cela plus ou moins sexy. Les doutes du serveur sont désormais résolus. Il a compris, il se casse. Oslo s’installe face à moi, il semble légèrement mieux. Je lui sers un verre, je me sers un verre, il me demande ce que je faisais à Londres, on s’en fou, non ?
« _Pratiquement la même chose qu’ici. C’est-à-dire : rien. »
Je siffle mon verre, en reprend un autre, le vide dans la foulé et m’en ressers un. Saloperie de coupe, je les trouve bien trop petites. J’écoute Oslo, il se demande comment j’aurais pour rentrer sans lui… Je bois ce quatrième verre sans éprouver aucun plaisir, pourtant c’est censé être du bon champagne.
« _Ce videur est juste un con, si il n’a pas voulu me laisser rentrer, c’est que j’ai frappé un grand coup sur son égaux il y a quelques temps, visiblement il ne s’en est toujours pas remit. J’aurais tout simplement fais venir le responsable, il me connaît, y aurait pas eu de soucis. »
Le niveau d’alcool baisse à vitesse grand V, c’est moi ou il crève pratiquement autant que moi d’envie de se casser. On finit la bouteille facilement, discutant de choses et d’autres… Cigarette sur cigarette, jusqu’à ce qu’elle soit vide. Je demande l’addition, la règle, sans laisser le choix à Oslo de parler, peut-être ne voulait-il même pas s’interposer. Peu importe, j’ai envie d’un fixe. Depuis le « tu fais chier » je n’ai pas cessé une seconde d’y penser. J’ai hâte. Je sens la redescente arriver à grand pas, c’est pas cool, il va falloir que je tape dans le taxi, je veux reporter ce moment. Mon chauffeur a l’habitude de toutes manières.
« Tu veux pas qu’on se casse, genre maintenant ? J’en peux plus… »
Je sourie, regarde ce presque inconnu face à moi, parce qu’au final, je ne sais rien sur lui, si ce n’est qu’il se drogue, qu’il boit et qu’il a tenté plusieurs avances à mon égards. Je commence presque à regretter ma généreuse invitation à prendre un fixe à la maison. Quoi que, il ne semble pas être dans l’optique de m’emballer ce soir.