I'll be there for you - The Rembrandts

"Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas"
Qui a écrit ça ? Honnêtement ? Ce type ne vivait certainement pas dans le monde réel. Cela faisait environs trois mois que je suivais le même rythme de vie : Je me levais, allais bosser, mangeais, allais à la fac, mangeais, sortais trainer, dormais et le lendemain, c'était la même chose. Mais je ne m'en plaignais pas plus que ça. Bien entendu, mes journées étaient épuisantes et la moindre seconde de répit était une bénédiction, mais je faisais le job dont je rêvais, j'étudiais ce que j'aimais et je pouvais m'amuser autant que je le voulais. J'adorais Pairs pour cela, plus que tout au monde. J'avais beau être française, du moins à moitié, je ne m'étais jamais sentie aussi près de la France depuis que j'habitais ici. Mais bien sûr, l'Angleterre me manquait terriblement. Je n'étais jamais parti aussi longtemps aussi loin de mon pays, de ma mère surtout et de mes amis. J'étais rentrée passer quelques semaines à York cet été mais je n'avais pas eu la possibilité de rendre visite à tout le monde et quand je dis tout le monde, je parle en particulier de Jericho. J'avais eu les larmes aux yeux lorsqu'il m'avait annoncé qu'il serait parti en voyage je-ne-sais où à l'autre bout du monde pendant ces semaines. Il était certainement la personne qui me manquait le plus ici. J'avais beau lui téléphoner très (trop ?) souvent, le skyper dés que j'en vais l'occasion, ce n'était pas la même chose, le "rituel" n'était pas complet.
Je crois qu'on ne peut pas vraiment mettre de mots sur la relation que j'entretenais avec Jeri. Tout ce que je pouvais dire, c'est que parler avec lui me faisait toujours le plus grand bien. Et c'est justement ce dont j'avais besoin. Je devais lui raconter ce qui s'était passé avec Sylvain, mon amitié avec Cerbère qui finalement était parti, le trio Pacôme/Léandre/Elisa et la position inconfortable dans laquelle je m'étais retrouvée, bref, je devais tout lui dire, et de son côté, il devait me raconter les moindres détails de sa vie depuis mon départ, ses études, ses galères, les petits trucs insignifiants de la vie en Angleterre ... On dit que les psy sont ceux qui ont le plus besoin de consulter : Jeri était mon thérapeute attitré.
Je rentrais à l'appart' plus tôt que d'habitude ce soir, il y avait Dexter à la télé, et je n'aurais loupé ma séance de bave quotidienne devant l'acteur principal pour rien au monde. Oui, je préférais mater une série plutôt que de sortir m'éclater ... dure réalité de la vie ! C'est pour cela que lorsque j'entendis frapper à la porte, je voulus faire la morte. Mais la télé était trop forte, j'étais probablement déjà grillée. Et puis, à tous les coups, c'était Cheshire qui avait oublié ses clefs et qui ne pouvait pas entrer.
Je ne pris pas la peine de mettre un gilet et allais ouvrir en short et débardeur, Ches' m'avait déjà vue en pyjama, ce ne serait pas la première fois ! J'ouvrais la porte, un sourire en coin, m'attendant à voir la bouille de Chaussure demandant l'hospitalité. Quelle surprise lorsque je vis Jeri face à moi, tout sourire, des sacs à ses pieds ! Je restais quelques instant dans l'encadrement de la porte, bouche bée. "Une jeune fille aussi jolie seule chez elle avec les larmes aux yeux, c'est triste.". Dans un élan de joie, je déposais un baisé au coin de ses lèvres et me jetais à son cou, essayant de réfréner une petite larme, "Ton approche est toujours aussi pathétique. Surtout que je n'ai presque pas les larmes aux yeux. Et rien ne te permet d'affirmer que je suis seule." J'enroulais mes jambes autour de lui et profitai de cet instant. J'en rêvais depuis des mois, et il était là, sur mon pallier. "Et j'ai deux bouteilles de vin français". Je me séparais de lui et regardais les bouteilles. "Ah ! le rationnement pour la soirée ! Excellente idée !" Je lâchais un petit rire et l'observait un instant. toujours la même gueule d'ange, le même sourire, ... Ce n'est pas comme si je m'étais attendu à le retrouver maigre comme un clou l'air dépressif, mais le voir comme ça me rassurait : l'Angleterre n'avait peut être pas tant changé que ça en mon absence.
"P*tain j'arrive pas à crois que tu sois là" Je lui donnais un coups de poing dans l'épaule avant de pousser un petit cri de douleur : j'étais une fille avec très peu de force contre ses épaules ... "Ah oui effectivement, t'es bien là ! Mais rentre vas y !" Je pris un de ses sac, lui attrapais la main et le forçais à entrer dans mon appartement : il était là, il ne partirais pas ! ( )

I'll be there for you - The Rembrandts ♥

"Tu vas pas me la faire, tu squattes fringuée comme une casanière et t’es en train de regarder Dexter si je ne me trompe pas. A part un pot de crème glacé je ne vois pas avec qui tu pourrais être. Et je rajoute que mon approche fonctionne très bien." Il me fit sa moue de petit garçon vexé, celle à laquelle je ne pouvais décemment pas résister. Bon, ok, je ne pouvais JAMAIS lui résister, mais avec une expression de visage comme celle ci, mes chances de survie étaient réduites à néant. "Alors, je te ferais remarquer que Dexter est l'homme le plus sexy de la terre - oui, il passe devant toi - et que la crème glacée ce n'est pas mon truc. Les Haribo, je dis pas, ... Mais pas de glace !" Je lui fis ma mine d'enfant capricieuse qui vient de marquer un point et qui en être très fière. Je pris un de ses sacs et l'emmenai dans mon appartement.
Les paquets de sucreries étalés sur la table de salon confirmaient mes dires et le visage de Michael C. Hall sur la télé confirmait les siens. "Interdiction de me séquestrer et de me violer, je te préviens. Enfin ce n’est pas comme si t’avais besoin d’aller jusque-là. " Je lui lançais un regard mi-amusé, mi-provocateur, mi-déçu à Jeri. "Han Non ! Moi qui me voyais déjà fermer toutes les portes et les volets pour t'attacher aux barreaux de mon lit avec une paire de menottes ... Tant pis, je vais devoir calmer mes ardeurs alors !"
L'humour. C'était certainement la seule chose que mon cerveau pouvait contrôler actuellement. Mon cœur faisait des bonds dans ma poitrine, je parlais trop vite ... Donc oui, l'humour était la solution idéale contre ... contre quoi d'ailleurs ? Je n'en avais aucune idée. Tout ce que je savais, c'était que j'étais plus que ravie de voir Jericho ici, avec moi.
Il chercha un tire-bouchon dans mes tiroirs afin de déboucher ses bouteilles, nous en aurions besoin selon lui. J'allais chercher un gilet dans am chambre et lorsque je revins dans la pièce, deux verres étaient plein, sur la table, et mon invité était installé dans le canapé. Il me fis m'assoir sur ses genoux et je levais mon verre dans sa direction : "A cette soirée, qui ne fait que commencer !"
Je porte le verre à mes lèvre et entend Jeri me demander de tout me raconter de A à Z. Hum ... Compliqué ... Je n'étais pas certaine de vouloir aborder les sujets qui fâchent tout de suite. Je gardais ça sous le coude pour plus tard, nous avions tout le temps pour parler de cela. "Tu es sûr de vouloir parler de ça maintenant ? Alors que tu es là depuis à peine cinq minutes ? Je préférerais que tu me parle de l'Angleterre, si tu savais comme mon pays me manque ! Je veux tout savoir ! Londres est comment ? Tes études là bas ça va ? Tes amis sont toujours aussi adorables ?" En réalité, la question qui me brûlait les lèvre était "As tu une petite amie ?" Mais je ne sais pas pourquoi, elle n'avait pas voulu sortir ...

I'll be there for you - The Rembrandts ♥

"Han Non ! Moi qui me voyais déjà fermer toutes les portes et les volets pour t'attacher aux barreaux de mon lit avec une paire de menottes ... Tant pis, je vais devoir calmer mes ardeurs alors !" J'aimais tellement le provoquer ... Je savais pertinemment qu'il ne pouvait me résister, c'était donc particulièrement jouissif de le voir se dépatouiller avec mon humour mal placé à deux balles. "Je crois pouvoir supporter ce châtiment enfaîte" Je lâchais un petit rire avant de lui répondre "Je te promet que dans quelques bouteilles, je reconsidérerais sérieusement la question" Je lui fis un clin d'œil avant de prendre mon verre et de trinquer à ces retrouvailles. Nous finîmes nos verres très rapidement, le ton était donné : nous allions boire, nous amuser comme des petits fous et rattraper les 9 mois que nous avions perdu.
J'étais assise sur ses genoux, comme nous en avions l'habitude, et il me demanda de lui parler de ma vie à Paris. Je n'étais pas certaine de vouloir lui déballer toute l'histoire avec Sylvain, la façon dont je m'étais faite avoir, j'avais besoin d'un taux d'alcoolémie TRÈS élevé pour pouvoir le lui raconter sans aucun état d'âme.
Ile se mit donc à me raconter Londres. Il me fit rire et me rendit nostalgique. j'avais beau adorer Paris, Londres et York, mes deux villes de prédilection, me manquaient énormément. Je voulais aller à York, passer devant les vieux bâtiments en briques rouges de l'université et rendre visite à ma maman avant de faire un petit footing dans le parc. Je voulais aller dévaliser les magasins de Londres où je trouvais toujours des robes uniques, le genre de choses absolument introuvables ici, à Paris. "Londres ne change pas d’un pouce. Les gens ne savent toujours pas conduire, le métro est toujours aussi bondé, les gens se pressent de partout. Une vraie fourmilière. Quant à mes études j’en ai terminé à Londres. Je commence déjà demain à l’école supérieure de commerce. Je pense rester un bon moment à Paris." Un bon moment ? Alors ce n'était pas qu'une simple visite, il était là pour un bon moment soit quelques mois, voir bien plus s'il terminait ses études ici. C'était l'Alléluia dans ma tête à ce moment là, mon cerveau dansait la danse de la joie seul dans mon crane. "Mais alors, tu vas pouvoir faire de mon appartement ta résidence secondaire ? C'est génial !" Je posais mon verre sur la table et le serrais dans mes bras. C'était décidément la nouvelle que j'avais besoin d'entendre, celle qui rendait et rendrait mon quotidien plus joyeux, plus amazing.

Nous avions vidé les deux bouteilles que Jeri avait emmené et avions attaqué quelques alcool forts que je gardais en réserve dans mon mini bar. Je lui parlais de Paris, de tous les monuments que j'avais découvert, des musées que j'avais visité, des ruelles sombres les plus mal famées et des restaurants les plus réputés. J'évoquais l'université Descartes où j'étudiais et l'hôpital où je travaillais sans oublier la boutique d'Élisa qui me tenait tellement à cœur. Nous parlions ainsi depuis longtemps, mais n'aurais su dire combien, et c'était le moindre de mes soucis.
Et puis il s'arreta de rire et me dit qu'il devait me parler de quelque chose, c'était important, je le sentais, mais je n'étais pas certaine d'être assez sobre pour comprendre l'ampleur de ce qu'il me dirait. " Mon père à son plus gros concurrent ici. Et il a une fille unique à qui revient toute la société. Il veut que j’aille mettre le grappin dessus et arranger notre mariage. Si je refuse de le faire il n’hésitera pas à me foutre à la porte. J’avoue que je ne sais pas vraiment comment faire. Je n’ai pas vraiment le choix, comme d’hab’. " Il avait attendu que nos esprits soient embrumés par l'alcool pour m'annoncer la nouvelle et je l'en remerciais intérieurement, sombre, je me serais effondrée. C'était comme recevoir une grosse claque qui changerait tout. Parce que ça changerait tout n'est ce pas ? "Mais hum ... Tu sais qui elle est ? Tu ... tu comptes l'épouser ? Je veux dire VRAIMENT l'épouser ? Mais je ... Enfin, il peut réellement t'obliger à faire ça ?" Mais je ... quoi ? Je ne veux pas que tu te marie ? Comme si j'avais le pouvoir de faire quelque chose, comme si je pouvais le faire changer d'avis ... D'accord il était majeur et pouvait agir comme il le sentait, mais pour le reconnaissance de mon père n'aurais-je pas fais la même chose ?
Il alluma une cigarette et m'en proposa une. J'acceptais avec plaisir, il fallait que je décompresse. Un silence suivit, je le brisais par un "S'il t'avait laissé le choix, tu ne l'aurais pas fait, n'est ce pas ?" J'avais juste besoin d'être rassurée. rassurée de quoi ? Je ne savais pas, tout ce que je savais, c'était qu'imaginer Jericho marié était trop dur à supporter.
Il me demanda ce qu'il se passait dans ma vie parisienne et j'estimais qu'il avait raison de changer de sujet. "Oh tu sais, en ce moment, c'est la routine, je travaille, je vais à la fac et le soir, je sors. D'ailleurs il faudra absolument que je t'emmène dans un petit bar que j'ai découvert, il est encore mieux que celui où tu m'as trouvée il y a .... longtemps ! Et puis il y a toutes ces boutiques et ces restaurants ! Il va falloir que je t'invite à diner d'ici quelques jours, Maintenant que je sais que tu restes, on va pouvoir en profiter. " Je lui fis un clin d'œil en un demi-rire. j'essayais d'oublier cette histoire de mariage, et un verre de plus ne me ferait pas de mal. Je pris de nouveau mon verre et le remplis du contenu de la première bouteille qui me tomba sous la main avant d'en verser dans celui de Jeri. "Tu restes ici cette nuit je suppose ?" C'était une question plutôt rhétorique, il n'aurait pas le choix, il serait obligé de rester là cette nuit.

La Familia - Mirah ♥

J'étais toujours assise sur les genoux de Jericho. Je digérais cette histoire de mariage aussi bien que je le pouvais, soit plutôt mal. Je savais que s'il se mariait, plus rien ne serais jamais plus pareil entre nous. "Entre nous". Je pensais comme si nous étions ensemble parfois. Il m'arrivait d'imaginer comment tout ceci, mon départ pour Paris entre autres, se serait déroulé si nous avions été ... ensemble, dans le genre VRAIMENT ensemble. Mon esprit vagabondait en attendant sa réponse. Je l'imaginais au bras d'une grande brune au physique plus qu'avantageux et au teint halé, tenant la main d'une petite fille qui serait leur portrait craché. Et moi ? J'observais la scène, incapable de prononcer un traitre mot. J'étais trop pâle, trop petite et bien trop ordinaire pour rivaliser avec la brune. "Oui, je la connais déjà depuis un moment même si je n’ai pas eu l’occasion de la voir souvent. Dans quelques soirées à Londres. Il m’a bien obligé à suivre des études que je ne voulais pas. Alors je suppose que oui, il le peut. Et que pour son intérêt et pour le mien, je vais faire en sorte de satisfaire Monsieur Adams."Je portais ma cigarette à mes lèvres et tirais une longue taffe. Fumer était devenu une très très mauvaise habitude depuis mon arrivée à Paris. Les premières semaines, ça avait été un moyen de combler la solitude et la fatigue dues à mes sorties. Et puis, j'avais trouvé ce job à l'hôpital et je m'étais retrouvée avec des responsabilités et une pression monstre sur les épaules. Depuis al rentrée, avec les cours qui avaient repris et mon rythme de vie qui restait aussi, voir plus, chargé qu'avant, j'avais besoin fou de décompresser. Pourtant, j'essayais d'arrêter, vraiment, mais plus j'essayais, plus mon envie de cigarette se faisait grande. "S'il t'avait laissé le choix, tu ne l'aurais pas fait, n'est-ce pas ?" Il me lança un regard déconcerté et je compris qu'il avait du mal à voir où je voulais en venir. "Très drôle. J’aime trop ma liberté pour me marier maintenant." Pendant un petit instant, aucun d'entre nous ne dit mot. Jeri se contenta de poser sa tête sur le sofa et j'allais poser la mienne sur mon épaule. Je changeais donc de sujet et évoquais ma vie en France. Je planifiais déjà, dans ma tête, nos sorties pour un diner, une virée shoping, une visite touristique ou une soirée de débauche. Nous finîmes nos verres et je lui demandais s'il restait dormir ici cette nuit. Bien entendu, nous savions pertinemment tous les deux ce qui se passerait bientôt... voir TRÈS bientôt. "Hum de toute façon tu comptes me séquestrer puis m’attacher à ton lit. Je n’ai pas vraiment le choix." Sans que je ne l'ai prévu, je me retrouvais soudainement allongée sur le sofa, Jeri étendu au dessus de moi. Son visage se rapprocha du mien pour s'arrêter à seulement quelques millimètres. "L’avantage d’avoir encore ma liberté…" Il repoussa une mèche de cheveux de mon visage et je mis une de mes main dans la sienne. "C’est que je peux faire ça." Il emprisonna mes lèvres dans un fougeux baiser. Finalement, j'étais celle qui se retrouvait à sa merci . Et j'adorais ça. Lorsqu'il se retira, après quelques instants, un sourire malicieux se dessina sur mon visage " Tu sais, ... Je viens d'avoir une idée fantastique" Je l'embrassais avant de mordre sa lèvre inférieure. "Tout bon mari se doit d'avoir une maitresse ... Je dois avouer que l'idée d'être celle que tu viens retrouver en cachette dans des lieux insolites me plait assez. Pas toi ?" J'avais lâcher cela sur le ton de la plaisanterie, mon cerveau n'était plus tout à fait connecté avec la réalité, mais en y réfléchissant bien, si je voulais continuer de voir Jericho, il faudrait que j'accepte d'être la seconde femme, mais est ce que cela me dérangeait vraiment ? Je reprenais où nous nous étions arrêtés et glissais ma main libre sous son tee-shirt. Je relevai la tête afin de joindre nos lèvres à nouveau dans un baisé passionné.

I'll be there for you - The Rembrandts ♥

En à peine quelques secondes, une question vint emplir mon esprit, totalement : Pourquoi avais-je quitté l'Angleterre ? Pourquoi avais-je choisi de partir pour la France puis de rester y vivre, et donc d'abandonner ma vie ? Avant de soir, je ne m'étais jamais posé la question. Je profitais de ces quelques instants volés avec Jericho, me demandant toujours comment j'avais pu choisir de rester à Paris. Je savais pourquoi j'étais partie : la lecture du testament, bien sûr, mais ma décision de rester n'était pas planifiée à mon départ. Je n'imaginais peut être pas tout ce que je laissais derrière moi ... Cette histoire de mariage me trottait dans la tête, ajoutant des dizaines de questions à la première. J'envisageais chaque situation et je m'étonnais de pouvoir encore penser avec la dose d'alcool que j'avais ingurgitée. Et soudainement, une idée vint se placer au dessus de toutes les autres. Une idée stupide mais qui, pour moi, à cet instant, était la plus cohérente. " Tu sais, ... Je viens d'avoir une idée fantastique" Je l'embrassais, le faisant languir un instant. Il tentait vainement de me percer à jour. "Tout bon mari se doit d'avoir une maitresse ... Je dois avouer que l'idée d'être celle que tu viens retrouver en cachette dans des lieux insolites me plait assez. Pas toi ?" Une fois prononcée à haute voix, cette idée n'était peut être plus aussi brillante... Et visiblement, c'était l'avis de Jericho. C'est à ce moment que je me rendis compte que j'avais tant qu'assez bu, et que mon cerveau n'était peut être pas aussi capable de réfléchir que je le pensais. Je l'embrassais à nouveau, mais il était déjà ailleurs, aussi bien mentalement que physiquement. « Lumen je… » Il s'était relevé aussi vite qu'il s'était allongé pour s'assoir à l'autre bout du canapé. Je restais immobile quelques secondes, me maudissant d'avoir, encore une foi, parlé trop vite. "Je suis désolée, .... Je ... Enfin tu sais, j'ai bu, je parle trop vite, je suis heureuse de te revoir et tu m'annonce cette histoire de mariage ... j'encaisse le tout comme je peux ..." Je marquais une longue pause et reprenais à voix mi-basse. "Je préfère peut être ça au rôle de la bonne copine ..." Et voilà, je parlais encore une fois bien trop vite, mais je me remerciais d'être restée allongée pour cela. Je n'avais pas à le regarder dans les yeux. Je me relevais et m'asseyais en tailleur près de lui. « Il serait peut-être temps qu’ont grandisse toi et moi. » Ça y était, nous allions l'avoir, LA conversation. Mon estomac se noua. « On est plus vraiment des ados, il y a un moment où il va falloir arrêter de… de faire ça. Notre bulle est loin de la réalité » Cette discussion, certains l'ont au bout de quelques semaines ou quelques mois. Nous, cela faisait près de quatre ans que nous l'esquivions habilement. Je savais qu'il y aurait un moment où nous devrions passer par cette ... étape, mais j'étais loin de m'imaginer que ce serait ce soir. Je me sentais légèrement énervée et frustrée qu'il aborde le sujet ce soir, après ce qu'il venait de m'annoncer et puis d'un autre côté, il fallait que ça se fasse ... Alors même si ce n'était peut être pas le moment rêvé, nous saurions à quoi nous en tenir.
Cette soirée de retrouvailles qui s'annonçait joyeuse et insouciante se présentait désormais sous un aspect bien plus sérieux. "Tu sais aussi bien que moi que c'est plus facile à dire qu'à faire ..."Parce que oui, j'étais incapable de mettre un mot sur notre relation. Amis ? Non, c'était plus que ça. Amants ? Non, pas seulement. Amour ? Non plus, on en était pas à ce point là. Et pourtant, tôt ou tard il faudrait faire un choix, avant de perdre complétement ce que nous avions. Depuis quelques minutes, je m'acharnais sur des petites peaux autour de mes ongles au point de voir apparaitre une petite tâche rouge couler le long de mon doigt. Je m'empressais de l'essuyer sur mon short et de mettre mes mains dans les poches de mon gilet. Je n'osais pas le prendre dans mes bras, de peur d'essuyer un refus. Je restais donc assise et attrapais ma cigarette à moitié consumée. Je la rallumais et la portait à mes lèvres. « Je crois qu’on a trop bu. On va oublier l’histoire du mariage, de toute façon je trouverais une excuse pour ne pas aller jusque-là. » Il regrettait de m'en avoir parlé. Je le lisais sur son visage, et je me sentais vraiment idiote. J'avais l'impression d'avoir fait une connerie, et je me confondais en excuses " Vraiment, je suis désolée ..."

La Familia - Mirah ♥

"Je préfère peut être ça au rôle de la bonne copine ..." Je gardais la tête baissée mais j'apercevais celle de Jericho se relever brusquement. Malgré cela, il fit mine de ne pas m'avoir entendu et c'était mille fois mieux ainsi. Je n'avais pas à m'expliquer sur le sujet. D'ailleurs, qu'est ce que j'aurais pu lui expliquer ? Que j'aurais préféré cela plutôt que d'être là, Miss-Sourire à son mariage, son père d'un côté, sa femme de l'autre à lui crier "Vive les mariés, plein de bonheur !". Non, la scène était à la fois trop comique et me dégoutait bien trop pour oser l'aborder à voix haute. Je portais ma cigarette à mes lèvres avant de formuler une nouvelle excuse. Je remarquais qu'il ne m'écoutait plus et en effet, mes excuses sonnent dans le vent. J'aurais aussi bien pu lui annoncer la fin du monde que ça aurait été pareil. Il attrapa la Camel et en tira une taffe avant de l'écraser dans le cendrier. « Arrête de fumer, c’est mauvais pour la santé. »Il s'était rapproché de moi et me regardait fixement. Il m'embrassa et je me laissais faire, je ne pouvais lui résister, à quoi bon lutter ? Il glissa ses mains sous mon tee-shirt et un frisson me parcouru. Je passais mes doigts délicatement dans ses cheveux, le retenant près de moi. « J’ai peut-être une idée » C'était à mon tour d'essayer de lire dans ses yeux un indice sur ce qu'il s'apprêtait à me dire. J'avais beau être en psycho' et pouvoir déchiffrer les gens assez facilement, après quelques verres, mon sixième sens de déduction était au point mort. Il me lança un petit regard amusé et joignait nos lèvre de nouveau. J'attendais qu'il parle. Mon idée de l'infidélité n'était pas brillante et m'avait semblé le choquer. La sienne serait sans doutes bien plus réaliste. « Un bébé » Vous savez, dans les cartoon, la tête que fait l'un des personnage lorsqu'il réalise qu'il va lui arriver un truc moche dans les secondes à venir ? Et bien je me sentais exactement comme ça. J'attendais l'explosion, les caméras cachées, le réveil d'un long rêve, l'immeuble qui s'effondre, le ciel qui me tombe sur la tête, bref, quelque chose de plus sensé que ... ça. Je m'apprêtais à lâcher un énorme rire après lui avoir demandé s'il était sérieux mais avant d'avoir pu prononcer le moindre mot, il posa son index sur mes lèvres. « Ne me dis pas encore non. Penses-y, on a encore le temps. C’est la meilleure solution pour ne rien changer entre nous, que je puisse trouver pour le moment. »Il était sérieux. Il voulait un bébé. Laquelle de ces deux phrases me faisait le plus flipper ? J'aurais été bien incapable de le dire. Je secouais doucement la tête, comme pour sortir une idée de mon esprit, avant de me lever du canapé et de me diriger doucement vers la cuisine à reculons, faisant face à lui. "Who, who, who ... Slow down Honey ..." Je me sens plus gênée que je ne l'ai jamais été, j'arrive à décrocher un sourire du genre "Ouais, attends, tu me fais marcher c'est ça ?" Je n'arrive plus à penser en français, et reprends donc en anglais " Tu me dis qu'il faut qu'on grandisse, qu'on arrête tout ça parce que notre bulle est loin de la réalité, et tu me propose ensuite de faire un ... bébé ? Qui est loin de la réalité maintenant ?" Je m'arrête un instant. "Il me faut un verre d'eau je crois" Je prend un verre dans un placard et le place sous le robinet. Ma main tremble sans que je ne puisse l'arrêter. Sa proposition me fait flipper comme jamais. Je bois une gorgée et le repose dans l'évier. Je me retourne pour lui faire face. "T'es réellement sérieux ? Enfin, je veux dire ... tu t'imagines VRAIMENT avec un gamin ? Tu NOUS imagine vraiment avec un gamin ? On ne sait même pas nous même où nous en sommes, ce qu'il y a entre nous. Comment veux tu que ça ne change rien entre nous ? Un bébé, ça changerait tout au contraire ..." J'avais à peine terminé mes études, il en était de même pour lui. Il devait se marier, son père le renierait à coups sûr s'il avait un enfant. Encore plus s'il avait un enfant avec moi. Mais autant ne pas mêler son père à tout ça.
Avait-il bu tant que ça ? Il semblait lucide pourtant ... On dit que les femmes sont compliquées : le contre-exemple parfait à cette phrase se trouvait face à moi. J'allais m'assoir en tailleurs à l'autre bout du canapé, face à lui. "J'ai du mal à comprendre ce que tu veux : d'un côté tu veux tout arrêter, de l'autre tu veux un enfant, c'est ..." Comment terminer cette phrase ? Je cherchais l'adjectif sans succès et laissais cette phrase en suspend.

La Familia - Mirah ♥

Un bébé. Pour moi, un bébé, c'était un petit truc rose absolument adorable lorsqu'il dort et qu'il ... dort. Mais ce truc rose avait également une face cachée, la pire de toutes les faces cachées qui puissent exister, le genre de face cachée qui contient elle-même des mini-face cachée et ça, c'était absolument pas adorable. Les pleurs, les cris, les réveils à 2h du matin, les vomissement, les couches à changer, ... Le genre de truc qui te fait presque regretter d'être parent. Le baby-blues ? Ah oui, je pouvais imaginer ce que ressentaient ces femmes. Et encore, c'était sans penser aux dégâts de la grossesse : les nausées matinales, les nausées non-matinales, les kilos en plus, les vergetures, les envies de fruits exotiques, les sautes-d'humeur, les contractions et je n'osais même pas imaginer l'accouchement ! Toutes ces images défilèrent dans ma tête à une allure folle. "Calme toi Lumen..."J'essayais de me calmer, j'essayais vraiment, mais c'était une proposition bien trop conséquente pour pouvoir la digérer en aussi peu de temps. "T'es réellement sérieux ? Enfin, je veux dire ... tu t'imagines VRAIMENT avec un gamin ? Tu NOUS imagine vraiment avec un gamin ? On ne sait même pas nous même où nous en sommes, ce qu'il y a entre nous. Comment veux tu que ça ne change rien entre nous ? Un bébé, ça changerait tout au contraire ..."Je vis dans son regard qu'il ne plaisantait pas, qu'il était absolument sérieux. " Why not? Parce qu'on a pas la situation conformiste de monsieur et madame tout le monde alors on n'en sera pas capable? J'ai pas besoin de savoir expliquer ce que je ressens pour toi Lumen. Non, au fond ça ne changerai pas grand chose. Je ne te demande pas de me promettre quoi que se soit. De me jurer fidélité pour autant." Je m'apprêtais à lui répondre mais il ne m'en laissa pas le temps. ." Je sais juste que j'ai envie d'avoir un enfant avec toi. Je ne veux pas compliquer les choses à me poser sans cesse des questions, parce que sinon je ne prends jamais de décision." Heureusement que j'étais assise à cet instant, parce que je crois que j'en serais tombée à la renverse. Jamais je n'aurais imaginé que nous aurions ce genre de conversation ce soir, ou même à l'avenir. En réalité, je ne m'étais jamais imaginée ayant cette conversation avec qui que ce soit. Et puis, je découvrais une part de lui que je ne connaissais pas : il était un aventurier ... sensible. Je reprenais uns à uns les points qu'il venait d'évoquer. "Bien sûr que nous ne sommes pas Mr et Mme Tout-le-monde, mais il faut un minimum de stabilité pour avoir un enfant non ? Tu viens d'arriver, je n'ai aucune idée de ce que je ferais une fois ma licence en poche. J'ai ... besoin d'y réfléchir un peu tu comprends ? Je peux pas rester sans me poser des questions, ce serait trop fou pour moi ... J'attendais un instant avant de continuer Je dois avouer que ça me fait flipper genre, complétement. Et c'était la vérité. L'idée d'avoir un enfant ne m'avait encore jamais traversé l'esprit et le voir aussi sérieux me paniquait intérieurement. Je ne relevais pas sa remarque sur la fidélité, nous savions tous les deux que nous ne serions pas capables d'être complétement fidèles et qu'une véritable relation était quasi-impossible. Et puis, ce n'était pas ce que je voulais. Je pensais avoir du temps de profiter encore quelques années et il me proposais cela. Les paroles d'une chanson de Bruno Mars s'imposèrent à moi tout d'un coups, certainement parce que je l'avais entendu au moins 10 fois dans la journées. "It's a beautiful night, we're looking for something dumb to do ..." Je commence à me demander si la soirée aurait tourné ainsi sans alcool. Peut être que nous avions trop bu, que c'était simplement ça qui lui faisait dire ce genre de choses ... " Je sais, y'a aucune logique dans ce que je te dis. Mais... J'ai pas envie de te perdre. J'ai pas envie de me marier. Et... C'est totalement égoïste, je le sais mais je suis possessif avec toi. Possessif dans le sens où je ne veux plus que tu partes comme tu l'as fait. Je pourrais pas le supporter une seconde fois." C'était la première fois qu'il me parlait comme ça et l'émotion et la boisson firent monter quelques larmes à mes yeux. C'était adorable, c'était magnifique, c'était Jéricho. Je laissais planer un silence quelques instants avant de lâcher un petit "toi alors !" et de me blottir dans ses bras. Je ravalais mes petites larmes et le serrait fort contre moi. "Ça a été dur pour moi tu sais. Au début, je pensais m'en sortir ici, et c'est le cas, mais c'est comme s'il manquait une part de moi quand je suis ici : ma mère, mes amis ..." Je marquais un pause. "et surtout toi." J'avais peine à croire ce que je venais de dire. En général, les gens savaient que je tenais à eux, mais jamais, ou très peu, je leur disais. Je n'osais plus bouger. Le temps était comme figé pendant un instant.