Rosie avait pris le premier train qui était parti de Lyon Pardieu. Il était tot ce jour là, et elle avait pensé toute la nuit à cette idée. S'enfuir. Elle ne savait pas si c'était la bonne solution, mais elle ne pouvait plus rester ici, avec cet homme. Elle qui avait eut une vie si douce avant, comment avait elle pu tomber si bas, accepter de rester avec cet homme violent et colérique. Pire, comment avait elle pu avoir deux garçons avec lui. Ses yeux étaient emplis de larme, et lorsqu'une de celle ci vint s'écraser sur le sol de la gare déserte, elle comprit que c'était la bonne solution. Enfin, c'était surtout l'unique. Nicolas avait beau être physiquement parfait et riche, il était néanmoins l'une des personnes les plus fonciérement mauvaise qu'elle connaissait. L'amour l'avait rendu aveugle pendant de longs mois, des années même, mais à la fin, elle avait compris. Compris que ces bleus qui lui recouvraient les bras et les jambes ne devraient pas exister, que le peu d'estime qu'elle avait d'elle même n'avait d'égal que celui de son compagnon envers elle. Mais ce n'était pas de cela qu'elle avait peur, pour elle il était deja trop tard de toute maniére. Elle n'avait peur que d'une chose, que Nicolas se comporte de la même manière avec ses deux fils. Nael et Adriel. Eux deux n'avaient jamais compris la gravité du comportement de leur pére parce que grâce à leur mére, ils ne le voyaient presque jamais. Ils avaient deux ans d'écart et si l'un réussissait à tenir debout dans ce hall de gare, le second, plus petit, dormait dans les bras de sa mére. Nael venait tout juste de fêter son premier anniversaire alors que dans la nuit, sa mére le faisait disparaitre avec son frère. La fameux jingle de la société de chemin de fer lui fit ouvrir les yeux. Les lumières électriques attaquaient littéralement ses yeux, ce qui lui fit les refermer instantanément. Son sommeil léger était presque envié par sa mére : celui de l'enfant ne contenait ni cauchemar, ni crainte, ni souvenir. Rosie déposa un baiser sur le front de son petit dernier, pris Adriel, de deux ans son ainé par la main, et grimpa dans ce train qui devrait arrivé cinq heures plus tard à Paris. Adieu Lyon, Adieu Nicolas. Rosie avait pris avec elle toutes les économies qu'elle avait, et du cash qu'elle avait trouvé dans le portefeuille de Nicolas avant de partir. Elle n'avait pas laissé de mot d'aurevoir, mais son compagnon comprendrait bien qu'elle était partie par le simple fait qu'il manquait à présent tous ces vêtements et une grosse valise. Elle espérait qu'il ait la présence d'esprit de comprendre, et surtout, de ne pas les rechercher. S'asseyant dans le train, ses deux enfants en face d'elle, elle s'accorda pour la premiére fois depuis des mois, un moment de tréve. Un soupir vint trahir cet état de fatigue dans lequel elle était, et quelques minutes plus tard, elle s'était endormie, bercée comme ses deux garçons par le train, enfin soulagée de ne plus se sentir menacée.

Rosie ne connaissait pas bien Paris mais elle y avait de la famille qui l'y hébergea pendant quelques semaines, assez pour qu'elle se trouve un emploi et un appartement, et qu'elle fasse scolariser le plus grand de ses deux enfants. Le temps passa, sans qu'elle n'eut jamais de nouvelles de Nicolas. Les jours, les semaines, les mois écoulés lui montraient qu'elle devait reprendre goût à la vie comme si tous ces malheurs ne lui étaient jamais arrivés. Et elle réussit. Elle s'épanouit dans cette nouvelle, devenant secrétaire dans un cabinet d'avocat. Elle commença à fréquenter l'un de ses patron, un certain Jérémy Lefebvre avec lequel, quelques années plus tard, elle finit par se marier. Nael ne sut jamais qu'elle avait connu le malheur avant Jérémy, en effet, lui ne connut que l'avocat dont il prit le nom de famille dans sa vie courrante. Adriel et Nael n'eurent jamais à affronter ce probleme moderne qu'on appelait «  le beau pére » dans la mesure où pour eux, Jeremy était leur véritable pére. Certes, ils savaient qu'il n'était pas leur pére biologique, mais ils n'auraient pu appeler aucun autre homme par cet appelation. Au final, les trois échappés de Lyon goutérent le bonheur familial, celui là même qui était vendu à la télé, sauf que le leur était encore meilleur...
Jérémy était un homme fortuné. Sa famille, d'origine aristocratique, n'avait pas véritablement apprécie qu'il se marie à une femme qui n'était pas issue du même monde que lui, mais au final, ils avaient fini par accepté. Ils n'avaient pas eut le choix en voyant les grands yeux bleus des deux garçons qui ne demandaient qu'à être aimé en fait. La fortune de l'avocat permit à Adriel et Nael de changer d'école, d'entrer dans une plus cotée où l'un et l'autre apprirent à évoluer au coeur d'un nouveau monde. Nael rencontra le tout premier jour de son arrivée une jeune fille dénommée Pearl. Ou Teddy. Cela dépendait de son humeur. Une rencontre qui changea irrémédiablement sa vie. Encore des années plus tard, Nael se demandait ce que sa vie aurait été si il n'avait jamais rencontré cette jeune fille. Il n'en avait pas la moindre idée, mais au fond de lui il savait que sa vie aurait été bien moins interessante, passionante, belle. Nael et Teddy... Il arriva très vite une période où on ne les voyait pas l'un sans l'autre, si bien qu'on se demandait si, si on allait essayer de trouver l'un en pleine nuit, l'autre allait être aussi là. Les enfants grandirent ensemble, jouant aux mêmes jeux, testant l'interdit ensemble, ne se séparant quasiment jamais. Rares furent les expériences qu'ils firent seuls... Nael, qui était si proche de son frêre au départ, le délaissa ostensiblement pour ne plus rester avec la jeune fille au regard qui encore plus de quinze ans plus tard, le fascinait encore. On aurait pu dire que l'un et l'autre étaient des âmes soeur, mais pas au sens amoureux du terme. Quoi que... à une certaine période de sa vie, le jeune garçon était tombé amoureux de sa meilleure amiee, mais l'un et l'autre avait bien compris que celui ne ménerait à rien sinon à la fin de la plus belle des amitiés. Alors est ce qu'un amour, surement temporaire, vallait le coup? L'un et l'autre décidérent que non, se jurérent de ne rester que des amis, et cela, aussi longtemps qu'ils resteraient vivant l'un et l'autre, que jamais rien ne viendrait gâcher cette promesse. Mais la vie n'est jamais ce qu'on espére. Elle nous joue toujours des tours auxquels on ne s'attend pas. En l'occurence, le deces de la mére de Nael et Adriel, déces qui, bien que pas lié à l'amitié du lyonnais et de Teddy, allait pourtant avoir des conséquences dessus.

Rosie eut un cancer foudroyant. Six mois après avoir été diagnostiquée, elle était enterrée dans un cercueil de chêne, pres de Montmartre. Nael avait seize ans quand la tragédie arriva, Adriel dix huit, et malgré leurs âges, cela les détruisit complétement. Ils avaient toujours été des garçons plus ou moins sans problèmes, de ceux qui n'étaient pas brillants mais qui réussissaient sans faire de vague. Adriel venait de commencer le droit, ce qu'il lacha totalement quand sa mére ne fut plus de ce monde. Jérémy se renferma sur lui même : regarder les garçons ne lui faisait que se rappeler le visage angélique de leur mére : les mêmes yeux, les mêmes sourires, une torture au quotidien. Il s’arrangea donc pour partir travailler à New York, diriger la branche internationale du cabinet dans lequel il travaillait. De ce fait, il ne verrait plus les deux adolescent qu'une à deux fois par trimestre, ce qui serait déjà plus supportable. Le problème fut autre : il ne vit pas leur descente aux enfers. Nael se mit à la drogue pour oublier, pour se sentir mieux, Adriel se mit aux délit, puis aux infractions, pour finir par les crimes. Si le second de la fraterie avait besoin de se sentir mieux, l'ainé avait quant à lui besoin de se sentir vivant en provocant chez lui le maximum d'adrénaline. Jusqu'au jour où tout va bien au dela du simple besoin d'adrénaline, où l'argent et le meurtre s'en même, et où les victimes sont les parents de la meilleure amie de votre frêre. Compliquée comme situation n'est ce pas? Pourtant, Adriel s'est confié à Nael, qui a tu l'information à Teddy. En fait, plus que cela, il s'est juste tu presque complétement depuis ce jour car le meurtre, et l'argent que celui a rapporté, a permis de sortir Nael de problème financier liés à la drogue, des restes d'embrouilles avec un ancien dealer. Le pire dans toute l'histoire est que ce fut Teddy qui fit arrêté la drogue à Nael, non sans mal car son état de dépendance était vraiment avancé. Ce fut Teddy qui l'empecha de retomber quand la tentation était la plus forte. Et ce fut l'argent de ses parents morts, donné à son frêre par Adriel, qui fit qu'il n'eut plus son ancien dealer sur le dos.

La mort des parents de la jeune femme mit donc fin aux soucis de Nael, ce qui ne fit qu'encore plus lui donner très mauvaise conscience. A partir de ce jour, Nael commença à éviter un peu la jeune femme, se sentant encore plus mal quand il la voyait. Il n'a aucune idée de la manière dont il va se sortir de cette situation, de comment il va faire pour aller mieux. Pourtant il le doit, tout comme il doit la vérité à Teddy, mais il ne supporte clairement pas l'idée de la perdre, or il sent que c’est ce qui va se passer à la seconde où la vérité aura surgit. De plus, cela mettrait fin à sa carriére future, à ses études actuelles en médecine. Son coeur balance vraiment entre la vérité, la perte de sa meilleure amie assurée, le renvoi pour consommation de drogue, et la culpabilité permanente. Si quelqu'un pouvait l'aider?