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 Vstrecha ; meet me halfway ∞ Sylvain

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MessageSujet: Vstrecha ; meet me halfway ∞ Sylvain   Vstrecha ; meet me halfway ∞ Sylvain EmptyDim 9 Oct - 14:30

Sylvain & Anastasia
« meet me halfway »



    Le ciel se teintait lentement de rose, les rayons du soleil dardant au travers des rideaux fins qui cachaient ma fenêtre. Le moment était venu de me lever. Nous étions dimanche, et j’avais du travail, partir faire les courses, descendre faire le ménage chez Simon, préparer les activités des enfants pour lundi matin… Oui, j’avais une foule de choses à faire, pourtant, je ne pressai pas pour sortir de mes draps, appréciant la chaleur qui régnait dans la pièce à cet instant… Après quelques minutes perdue dans mes pensées, je me décidai cependant à me lever, sortant un pied puis toute une jambe pour finalement m’extirper tant bien que mal de ma couette. Je frissonnai. L’atmosphère me semblait nettement plus agréable lorsque j’étais au fond de mon lit.

    Cependant j’étais levée, alors autant en profiter. Je filai à la douche, me promettant de passer le moins de temps possible sous l’eau chaude. Je devais absolument faire des économies sur ce point… Je me lavai, me séchai et choisis mes habits. Je n’en avais que peu… Il serait urgent d’aller en acheter d’autres dans quelques temps, quand j’aurais plus d’argent. J’optai finalement pour le seul jean en ma possession, et un haut à manches longues gris. J’ouvris mon unique fenêtre et un vend froid s’engouffra dans la pièce, ébouriffant mes cheveux humides au passage. J’ouvris mon lit pour l’aérer, rangeai la salle d’eau en vitesse et attrapai mon caban noir avant de sortir. Je tournai la clé dans la serrure et après m’être assurée que la porte était bien verrouillée, je me décidai à descendre l’escalier de pierres raides qui jointait la maison de Simon à celle des voisins. Je me retournai une dernière fois, jetant un ultime coup d’œil à ma porte puis m’élançai dans Paris.

    Paris… Sans doute la plus belle ville au monde. Enfin, après Moscou, bien entendu… Le vieux Moscou… Je sentis des larmes me monter aux yeux mais les ravalai fièrement. Il était hors de question que je regrette le passé. L’avenir était devant moi. J’étais à Paris, j’allais réussir ma vie, j’allais gagner de l’argent et je retournerais en Russie pour aider ma famille. Affichant un sourire je me mis à marcher d’un pas décidé en direction de la bouche de métro la plus proche. Comme d’habitude, les quais étaient bondés. Tellement, que j’ai dû attendre au moins une demi-heure avant de pouvoir entrer dans l’un des trains sous-terrains. J’aimais beaucoup le métro. J’aimais y voir tous ces gens de toutes cultures, ces visages différents chaque jour, parfois souriants, parfois tristes, parfois en colère, parfois simplement inexpressifs…

    Je me tins tant bien que mal debout, tentant de ne pas marcher sur les deux adorables petites filles qui s’étaient assises sur le sol juste devant mes pieds, et de ne pas tomber sur l’ancienne à ma gauche. Je fis l’erreur de me reposer sur la barre derrière moi, me rendant compte bien vite que je venais de bousculer un nain. En rougissant, je me décalai. L’homme me toisa puis descendit à l’arrêt auquel nous venions d’arriver, ainsi que les deux petites filles et la grand-mère. La rame était presque vide, du moins, jusqu’au prochain arrêt. Je m’assis mais fut bien vite dérangée par deux vieilles peaux acariâtres à qui je cédai ma place.

    Le métro s’arrêta et je fus à moitié projetée contre une des parois par la foule énervée qui se précipitait dans la rame. Je sentis quelque chose, ou plutôt quelqu’un derrière moi, mais étant dans l’incapacité de bouger je restai collée à cet inconnu. Sa présence me dérangeait, soulevant en moi bien trop de mauvais souvenirs. Je sentis une main passer sur mes fesses. Je me raidis, frustrée de ne pas pouvoir bouger. Mais je me rassurai en me disant que cette personne ne l’avait certainement pas fait exprès. Pourtant, le mouvement se répéta encore, et alors que je me tordis le cou pour tenter de comprendre ce qu’il se passait, j’aperçus un visage masculin derrière moi. Je lui lançai un regard interloqué et déviai aussitôt les yeux. Le métro stoppa enfin près de l’hôtel de ville et je dus descendre de la rame, poussant les gens pour sortir. Je ne sais pas s’il sortit au même arrêt que moi parce qu’il me suivait, ou parce que je l’avais poussé sans faire exprès. Mais une image s’imposa à mon esprit… Et s’il était client, autrefois ? Sa tête ne me rappelait rien, mais il était possible qu’il le soit… J’avais besoin d’argent… Ma conscience me hurlait de ne pas faire ce que je m’apprêtais à faire et pourtant, je décidai de quand même essayer.

    J’augmentais l’allure, mes ballerines cliquetant sur les pavés gris et attrapai l’inconnu par le bras. Je le tirai plus ou moins violemment en direction d’une rue peu passante. Alors que je sentis une sorte de résistance, je m’arrêtai et me tournais vers l’inconnu, surprise, alors quoi ? Il voulait quoi, au final… ? Je me sentis rougir, je m’étais trompée, c’était certain… Pourquoi est-ce que j’avais fait ça, non mais… Quelle imbécile ! Les yeux rivés sur les pavés, je lâchai son bras comme s’il m’avait brûlée…

    « Ya ... Ya ... Chto zhe vy zhdete ?! » m'exclamai-je.

    Devant le regard perdu de l’homme que j’avais pris pour un client, je réécoutai ce que je venais de dire mentalement. C’est ainsi que je me rendis compte que je lui avais parlé russe. Je m’apprêtais à répéter ma phrase en français mais ai finalement préféré lui donner une autre tournure.

    « Vous avez changé d’avis ? » lui-demandais-je en rougissant.

    Je n’étais pas habituée à devoir discuter avec les clients, à l’usuel, ils n’étaient pas bavards, pressés et me traitaient comme un objet, j’avais pris l’habitude de me taire et j’étais, à cause de ça, bien maladroite lorsqu’il s’agissait de leur parler… J’attendis sa réponse avec anxiété, ne sachant comment me tenir, où regarder, et me demandant même si je devais respirer ou non…
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MessageSujet: Re: Vstrecha ; meet me halfway ∞ Sylvain   Vstrecha ; meet me halfway ∞ Sylvain EmptyVen 28 Oct - 21:30

Un magnifique ciel bleu trônait au-dessus de la capitale française en ce dimanche s'annonçant ensoleillé. Et Sylvain avait donc décidé d'aller prendre l'air, seul, de s'écarter de tous les soucis de sa vie, de ne plus penser à rien ni à personne. Marie ne faisait plus partie de ses préoccupations, tout comme Amandine. Son esprit avait besoin de se libérer de tout, tout, absolument tout. Même sa maladie n'était plus là, elle s'était envolé et il avait bien l'intention de profiter de cette journée sans que personne ne le juge, en lui vociférant un cher « dans ton état, tu devrais rester au lit ! ». Sylvain préférerait mourir plutôt que de rester dans son lit toute la journée, pendant des semaines, des mois, voire des années. Il avait besoin de bouger un peu, il avait même hésité à mettre ses rolleurs, depuis qu'il en faisait de nouveau, il lui semblait parfois sentir des ailes lui pousser dans le dos. C'était tellement bien plus doux et plus simple de se déplacer ainsi, sur des roulettes. Finalement, il avait penché pour une visite de l'hôtel de ville, il y avait une exposition sur l'ancien Paris, et il semblait qu'elle lui plairait. Pour une fois qu'il ferait quelque chose de sa journée ! Il se jeta sur la ligne douze, la seule ligne se trouvant à proximité de chez lui, afin d'ensuite faire un changement. Mais il y alla en courant, comme pour s'assurer qu'il pouvait encore le faire. C'était un bol d'air pour ses membres, un bol d'air pour sa joie et son esprit. La sensation de se sentir vivant lui emplit chacun des ses membres et il eut même l'impression de pouvoir bientôt s'envole, comme un oiseau. Ce que ce serait bon de parfois voler, de se déplacer à tires d'ailes, au-dessus de la ville, au-dessus du mon de entier. L'on pourrait ainsi tout découvrir, absolument tout, du plus secret des endroits du monde au plus touristique.

Il descendit les escaliers qui menaient aux quais tout aussi raidement, emprunta les couloirs après avoir validé son titre de transport. Le métro, c'était gris. Ce n'était pas très beau. Des efforts étaient faits pour rendre certaines stations plus attrayantes, mais cela ne changeait en rien le visage des gens : tous sévères, tous semblant désespérés de leur sort. Sylvain, quant à lui, arborait un large sourire, lui allant presque jusqu'aux oreilles. Du moins jusqu'à ce qu'il s'aperçoivent du monde ayant envahis les lieux. Les quais étaient remplis. A tous les coups, il y avait un salon tout public, voire familial, à la porte de Versailles. Il hésita un instant, se demandant s'il ne ferait pas mieux de rebrousser chemin et d'aller voir son exposition un autre jour. Mais c'était trop tentant, quitte à se retrouver totalement écrasé contre l'une des portes à air comprimé du wagon. Le trentenaire se faufila entre quelques groupes de gens, des touristes japonais vue leur dégaine. Le panneau lumineux affichait que le prochain métro arriverait d'ici trois minutes. Parfait. Sylvain resta éloigné de la bordure du quai, les accidents arrivant très rapidement. Une petite seconde d’inattention pouvait conduire à une chute mortelle. Il avait déjà bien assez de soucis de santé pour encore se faire couper un bras sur les rails !
Enfin, les lumières du train transpercèrent l'obscurité du couloir, il approchait. Doucement, mais sûrement, il se gara. Il y avait déjà beaucoup de monde dans ce transport en commun. Les gens paraissaient aussi à l'aise que des sardines dans une boîte en métal. Cependant, il y avait quelques places disponibles ici et là, où un être humain pourrait aisément se faufiler. Sylvain n'était pas gros et son physique était un atout les jours de grande affluence sur toutes les lignes. Il entra donc, se calant sur la gauche. Pas besoin de se tenir, la masse formait un seul bloc presque uniforme. Malheureusement, à chaque arrêt, le métro étant un peu brusque à ralentir, Sylvain frôlait la personne en face d'elle, au niveau...du postérieur. La première fois, il rougit. Mais, fort heureusement, la jeune femme qu'il venait de toucher si sensuellement sans le désirer ne se retourna pas et ne fit aucune remarque. Il en conclut qu'elle ne sentit absolument rien. Les autres fois, il ne se rendit même pas compte lui-même du fait qu'il continuait à faire ce genre d'attouchement. Il était plus concentré sur le fait de tenter de respirer ou de trouver un moyen de se tenir que sur les jeunes femmes peuplant les lieux.
Au bout de quelques stations, Sylvain fut littéralement entraîné à l'extérieur par une personne. La chevelure rousse le devançant alors qu'il courait sans chercher à comprendre lui appris qu'il s'agissait de sa « victime » de tout à l'heure. La demoiselle le guida jusqu'à sortir de la station. Et merde avec ça, il n'était pas au bon arrêt. Il la suivit jusqu'à ce qu'elle le conduise dans des escaliers et arrive dans une rue peu passante. A cet instant, l'étonnement fut remplacé par la crainte et il exerça une pression. Pression qui eut son effet puisqu'elle le lâcha subitement. Les mots qu'elle prononça étaient dans une langue étrangère, ou alors dans un français vraiment très approximatif car il n' en comprit pas un traître mot. Il arqua un sourcil, posant ses mains contre ses hanches. Elle lui demandait d'une petite voix s'il avait changé d'avis. D'avis ? Encore plus stupéfait, il la regarda avec un air de demeuré, avant de ne reprendre son sérieux.

« Changer d'avis à propos de quoi ? Je ne comprends pas. Vous avez besoin d'aide, mademoiselle ? » finit-il par demander. La demoiselle semblait vraiment frustrée et sa chevelure rousse contrastait avec la grisaille du ciel. Elle ressemblait un peu à un chat sur la défensive à vrai dire.
Heureusement pour lui, Sylvain était à mille lieux de se douter que s'il ne l'avait pas forcée à le lâcher, elle l'aurait sans doute plaqué contre le mur avant de ne déboutonner sa chemise. Elle le prenait pour l'un de ses clients, lui, le brave petit Sylvain, c'était presque risible (a).
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