S&S

Je regarde lentement mes céréales qui sont dans mon bol. Je ne sais pas vraiment pourquoi que j'ai décidé de me faire à manger, ça fait maintenant une semaine que je mange peu ou presque rien. Le plus pire, c'est que c'est de ma faute si je suis ainsi, c'est moi qui a décidé d'éviter Shane, d'ignorer ses appels, d'effacer directement ses sms, de manquer les cours où je suis avec lui. J'avais empilé tous ses vêtements sur une chaise dans le coin de ma chambre, je n'y touchais plus et je faisais en sorte de ne pas les garder, comme si je pouvais l'oublier. Le but exact du pourquoi que je l'évitais c'était ça, tenter de l'oublier. Depuis une semaine, je restais cloîtré chez moi, couché dans mon lit à regardé le mur et rien faire. Digne d'un film dramatique. Les gens décriraient ça de stupide d'agir de la sorte puisqu'il y a une semaine, j'ai finit par avoué à Shane que j'étais atteinte du sida. Il m'avait dit juste avant qu'il m'aimait et me l'a répété par la suite, après la "nouvelle" et m'avait dit qu'il ne me laisserait pas tombé, qu'il serait là pour moi. Je le sais qu'il était sincère quand il m'a dit ça, mais j'ai peur. J'ai peur qu'un jour il parte, qu'il me dit qu'il est plus capable et qu'il regrette de m'avoir dit toutes ses choses. Je me dis que si je l'évite, c'est pour son bien, que c'est parce que je l'aime. Oh oui je l'aime, c'est indescriptible à quel point. Je me fais du mal et je lui fais peut-être du mal, mais si ça peu permettre, même si c'est infime, qu'il soit mieux qu'avec moi, je vais sortir de sa vie. Je me mets à pleurer, c'est juste ça que je fais depuis un temps, pleurer. Ça fait mal de penser à toutes ces choses, à agir ainsi. Oui, je suis une conne, vous pouvez le dire, mais je m'en fou. Je finir par me lever du canapé, aujourd'hui je suis obligée de sortir de mon appartement, j'ai un examen important à passer et faut que je sois là. Je me dirige vers la cuisine pour déposer mon bol, auquel je n'ai même pas touché, dans le levier et je m'en vais vers la salle de bain. En y entrant, je me regarde dans la glace, j'ai des cernes sous les yeux, la preuve que je n'ai pas beaucoup dormi non plus. Je me brosse lentement les dents et je prends un élastique avant de m'attacher les cheveux. Je me regarde encore et j'essuie tout doucement mes yeux avec un mouchoir. Je finis par sortir de la salle de bain ne prenant même pas la peine de me maquiller. Une fois dans ma chambre, j'enlève mes vêtements pour les remplacer par un jogging gris et un vieux t-shirt. Sérieusement, bien paraître est le dernier de mes soucis en ce moment. Boule est couché en boule dans mon lit et il dort. Je m'assis proche et commence à lui flatter tout doucement la tête. Je finis par me lever et prendre mon sac qui se trouve sur le sol, mon portable avec le visage de Shane comme arrière plan, mes clées et pour terminer, mes lunettes de soleil, même si aujourd'hui c'est plutôt nuageux. Je ne veux tout simplement pas que les gens me voient pleurer. Je mets mes chaussures et sort de mon appartement en oubliant de fermer la télévision. Une fois dans la rue, je voulais marcher, mais mon cours commençait dans deux heures et je voulais arriver à l'avance pour pratiquer un peu avant l'examen, j'ai donc décidé de prendre le bus. Dans ce dernier, j'avais la tête contre la vitre, lunette de soleil sur les yeux et j'écoutais ma musique. J'avais beau changer de musique, tout me faisait penser à lui. Je pleurais encore. Mais merde ! C'était comme si Shane était mort, mais il avait toute la vie devant lui. Au moment même j'aurais voulu me rendre chez lui, rentrer dans son appartement et aller le prendre dans mes bras en lui répétant des milliers de fois que je l'aimais. Mais je ne savais pas s'il était à son appartement, je ne savais pas s'il m'en voulait, je ne savais pas s'il me détestait. Et puis je pense aux médicaments que j'ai oublié d'emmener. "MERDE!" Je me mets à pleurer deux fois plus. Un couple me regarde. Je me dépêche à me lever, de un parce que je ne voulais pas qu'ils continuent à me voir pleurer et de deux parce que j'approchais du conservatoire. En sortant du bus, je me suis empressée de faire sécher mes larmes et je me suis mise à marcher vers les portes. Je ne vous cache pas que j'étais nerveuse. Je tentais de passer inaperçue et d'éviter le regard des autres. Une fois à l'intérieur de la bâtisse, la seule chose que j'espérais c'était de ne pas tomber sur Shane. En marchant dans les couloirs, un professeur me demanda d'enlever mes lunettes et j'ai du m'exécuter rapidement. Et j'approchais de mon cours et au moment de traverser le couloir en diagonale pour me rendre dans la classe, mon regard tomba directement sur celui que j'aimais. Je me suis rapidement arrêté et je l'ai regardé pendant un instant comme si ça faisait une éternité que je ne l'avais pas vu et je me suis demandé comment j'avais fait pour passer une semaine sans le voir. Je me suis rapidement retourner en me passant la main dans les cheveux. Je cherchais rapidement ce que je pouvais faire et la seule idée que j'avais était celle de m'enfuir. Je voulais pleurer, mais je m'empêchais de le faire, je voulais qu'il pense que je faisais ça pour le faire chier, pendant que c'était le contraire. Et je me suis mise à marcher dans la direction opposée. Je suis une conne, conne, conne.

Ça fait une longue semaine que Sidney joue au fantôme. À vrai dire, j'en sais rien. C'est comme si une partie de mon cerveau tentait de croire que c'était absurde qu'elle m'évite après ce qu'on s'est dit la dernière fois. L'autre, étant plus réaliste, me fait réalisée qu'après sept jours, ce n'est juste pas normal. Quand t'aimes une personne, même si tu perds ton téléphone portable dans ton sofa, tu tentes de le rejoindre, non? Et en plus, avec nos cours en communs, c'était encore plus louche. J'avais énormément peur qu'elle soit dans un sale état à l'hôpital. Je me disais que pour aller jusqu'à manquer des cours, ça ne devait pas être.. À cause de moi. Peut-être qu'elle avait eu une énorme rechute et qu'elle était sur son lit de mort? Non, ne pense surtout pas à ça, Shane. J'ai passé la semaine à lui envoyer des sms sans avoir de réponse. J'ai passé la semaine à m'inquiéter comme un fou, à me faire des scénarios, et l'imaginer sur un lit d'hôpital, à m'interdire d'aller vérifier si tout allait bien chez elle pour ne pas avoir l'air addicted, même si je l'ai toujours fait auparavant. Même si j'ai toujours entré chez elle à l'improviste, sans cogner, même, parfois. Même si j'ai toujours agis comme si elle était ma petite soeur. Sauf que là, c'est plus ma petite soeur. Même le terme de meilleurs amis me rend mal à l'aise. J'sais plus trop ce qu'elle veut, j'sais plus si pour elle on est un couple, surtout lorsqu'elle m'évite comme ça. Même si j'sais pas si elle m'évite vraiment. Je sais plus. J'en sais rien. J'ai même plus envi de faire des trucs, j'ai même plus envi de sortir, j'ai même plus envi d'aller à mes cours, car de toute manière, elle n'y va plus, elle n'y est plus. Je commence à me dire qu'il faudrait vraiment que je bouge. Je me convainc même que j'irai la voir après les cours, aujourd'hui. Ça va être difficile et je vais être super nerveux, comme si c'était la première fois que .. Bah que je rendais visite à une fille. Même si elle n'est pas n'importe qui. Même si c'est Sidney. Je me suis rendu à l'école parce que je n'ai pas le choix, c'est une journée importante que je ne peux pas manquer. J'écris un truc sur les bancs dans les couloirs, une chanson à la dernière minute que j'ai à rendre dans un cours. Disons que ce n'est vraiment pas compliqué avec c'qui se passe dans mon entourage au singulier cette semaine. Les gens qui parlent et qui marchent dans le couloir n'arrivent même pas à me déconcentrer. La fatigue aide vachement à me mettre dans mon monde, aussi. J'ai même pas envi d'être sociable, de toute manière. Mes amis me trouvent bête et je m'en fiche royalement. Elle me préoccupe trop pour que je me préoccupe d'eux. Ils ont une vie pour que je me préoccupe d'eux, de toute manière. Ce n'est pas le cas pour tout le monde, ce n'est pas le cas pour elle. Je fini rapidement ce que j'écris puis je range le tout dans mon sac pour me rendre compte qu'il me reste encore une bonne heure avant mon cours. Je sais que je n'y serai pas attentif, mais je vais tout de même faire acte de présence. Puis après, j'allais courir jusque chez elle pour .. Pour me rassurer. Je regarde ma montre, le temps est long. J'ai envi d'y aller tout de suite, mais je sais que je n'aurai pas le temps et je n'ai pas envi de la voir que cinq minutes. Je ne sais pas quoi faire, je ne veux pas aller rejoindre mes potes, mais pourtant c'est ce que je vais faire. Je finis par me lever, parmi tous ces gens qui rient et qui parle beaucoup trop fort pour se faire remarquer. Oui, j'ai le jugement facile, aujourd'hui, mais tout le monde commence beaucoup trop à me taper sur les nerfs. Une fois debout, je marche vers la cafeteria en regardant droit devant moi sans me concentrer sur les autres visages. Puis je tombe sur le sien, qui me regarde en plein dans les yeux. Sidney, là, devant moi. Je suis extrêmement soulagé et je me dis que c'était le hasard et que je me suis fait beaucoup trop de scénarios. J'arrive pour sourir, mais elle se retourne pour marcher dans l'autre direction. Je perd aussitôt mon sourire et je réalise. Elle m'évite. Moi. Elle ne veut pas me voir. Elle ne m'aime pas. Et c'était juste n'importe quoi. N'importe quoi. Tout c'qu'il est arrivé la dernière fois, c'était n'importe quoi. J'ose même imaginé qu'elle a inventé cette histoire pour m'éloigner d'elle en voyant que je l'aimais. Peut-être qu'elle me répugne, au fond. Arrête, Shane, tu délires, là. Je reste figé, à la regarder partir. Elle m'a vu, je le sais. J'ai un énorme nœud dans la gorge et je n'ai pas du tout envi de pleurer devant tout le monde. Donc l’orgueil m'en retient. Je ne bouge toujours pas, je sens les gens me frôler en marchant vers l'avant, puis je vois Sidney s'éloigner. Mes yeux ne se détachent pas d'elle, et je n'en reviens toujours pas. Je n'aurais pas dû lui dire que je l'aimais. J'savais que ça allait tout changer. J'savais. Non. J'hoche la tête négativement puis je cours vers elle, qui est rendue plutôt loin. Il n'y a plus vraiment de gens, les seuls qui assisteront à cette scène sont entrain de fouiner dans leurs casiers. « Sidney. » Je suis près derrière elle et je sais qu'elle m'entend, c'est inévitable. Je fige de nouveau. J'attend qu'elle se retourne. « Tu peux continuer, j'vais savoir ce que ça veut dire, c'est tout. » Ma voix se casse. Je me retiens encore et c'est de plus en plus difficile. Ce nœud est insupportable.

S&S

Je me sens vide, tellement vide. Comme une fleur à qui on ne donne pas d'eau pour qu'elle vive. Je me sens comme cette fleur en ce moment, sèche et éteinte. Cette semaine à été pour moi, la pire semaine de ma vie. Même quand j'étais dans le premier mois où j'étais au courant que j'étais infectée, je n'avais pas autant mal parce que Shane était avec moi pour m'aider et maintenant, je faisais tout pour l'éviter et c'était à cause de la même connerie. J'ai le gout de frapper contre les casiers, mais il y a des gens et je ne veux pas voir apparaître un professeur pour me demander si ça va. À la place, je me concentre à marcher plus vite pour éviter Alexis. Je suis pathétique, vraiment. Aimer quelqu'un au point de souffrir à ce point, je trouvais ça ironique. On dit que l'amour c'est la plus belle chose au monde, ce que les gens ne savent pas, c'est que c'est aussi la pire chose. Ne plus avoir le bras droit fait moins mal que ça, car si tu as un truc qui fait mal à ton bras et que tu es obligé de te le faire couper, on le coupe et puis c'est terminé. L'amour lui, tu as beau vouloir le fuir, l'éviter, le faire disparaître, il va toujours te suivre et te faire du mal jusqu'au plus profond de toi et c'est ce qui m'arrivait en ce moment. La fleur qui avait besoin d'eau, Shane était l'eau. J'avais besoin de lui pour me sentir bien, pour être en santé et vivre le restant de ma petite vie. Vous allez trouver ça extrême, mais c'est pas vous qui vous vous êtes retrouvez au bord du précipice et ce n'est pas vous qui c'est faites sauver par lui. C'est lui qui m'a remise sur le droit de chemin quand je pensais ne pas ressortir de tout ça. Et moi, comme une idiote, je faisais tout pour qu'il sorte de ma vie. S'il savait comme je ne regrettais pas tout ce qui s'est passé la semaine dernière, je sais que si je n'aurais pas eu le VIH, ça l'aurait été le plus beau moment de ma vie, je sais que j'aurais été bien à vivre avec lui. Mais ce n'est pas le cas, si je le laissais rester, il serait condamné à me voir mourir à petit feu. Je suis tellement perdue dans ma tête que je ne sais même plus où je m'en vais, si quelqu'un m'aurait demandé devant qui je suis passée, je n'aurais même pas sur quoi leur répondre. Tout défilait à une vitesse effrayante. Je n'ose même pas regarder derrière moi, j'ai peur de voir qu'il me suit et je croise les doigts pour qu'il soit resté devant la classe de toute à l'heure. J'ai les mains tellement serrés que mes ongles rentrent dans la paume de mes mains, mais je ne suis pas capable de les remettre normal. Je ne sais pas où aller, PUTAIN IL N'Y A PAS DE TOILETTES POUR FEMMES ICI OU QUOI ? Larmes vont pour couler, mais je passe un bras avant qu'elles franchissent mes paupières. Je me déteste de l'aimer autant. Et puis je me rends compte que Shane me suit. Continue Sidney, c'est pour son bien que tu fais ça, il a pas envie de se retrouver avec une condamnée comme toi, il peut avoir mieux, beaucoup mieux. Continue. Je ne cesse pas de me répéter ça dans ma tête. Ça me donne le peu de courage qui fait en sorte que je continue de marcher. Puis je l'entends dire mon nom. Je m'arrête. J'ai envie de lui hurler dessus pour qu'il parte. La phrase qu'il me dit par après me fait tellement mal, il sait que c'est pas ça que je veux. Je continue de faire deux trois pas vers l'avant. PUTAIN, JE VEUX QU'IL PARTE ! Je m'arrête et je me retourne, les larmes reluisantes sur mes joues et je me mets à marcher dans sa direction. Et je commence à le pousser. "VA T'EN, JE NE VEUX PAS TE VOIR PUTAIN, NE ME SUIT PAS ! JE TE DÉTESTE." Et j'arrête de le pousser pour m'éloigner de lui. Je suis en larme. Les autres élèves nous regardent, mais je m'en fou, qu'ils crèvent en ce moment, je m'en balancerais. "tu ne veux pas de moi." Je viens de lui souffler sur le bout des lèvres. Je recule encore de quelques pas en passant mes mains dans les cheveux. Je commence à devenir folle. "Va t'en, je t'en prie, va t'en."

J'ai ressenti un léger soulagement lorsque Sidney s'est arrêtée quand j'ai dit son nom. Le nœud était toujours là, cependant. Elle m'avait tout de même tourné le dos, alors même si elle s'arrêtait maintenant, j'avais toujours le même goût amer à la bouche. Ensuite, j'lui avais dit que j'allais comprendre ce que ça voulait dire si elle continuait. Vous pouvez pas savoir à quel point ça m'a fendu le coeur lorsqu'elle a continué. Au moins, elle s'était arrêtée après quelques pas. N'empêche qu'elle avait tout de même avancé. Je n'avais même plus espoir que tout ça, ça se finisse bien. Puis elle s'était retournée, les larmes coulant sur ses joues. Pourquoi, elle pleurait? C'était si difficile que ça dire à un gars que 'c'est terminé'? Car ouais, c'est à ça que je m'attendais. Je ne voyais pas d'autres raisons que celle-là, c'était le seul scénario qui me traversait l'esprit. Mais elle pleurait. Et ça me perturbait. Mon coeur s'était serrée lorsque je l'avais vu avancer vers moi et encore plus lorsqu'elle s'est mise à me pousser. « VA T'EN, JE NE VEUX PAS TE VOIR PUTAIN, NE ME SUIT PAS ! JE TE DÉTESTE. » Ça m'avait tellement fait mal d'entendre ça de sa bouche, de la voir me pousser comme ça, mais .. Mais j'étais tout de même pas pour lui dire d'aller se faire foutre. Je ne comprenais rien à la situation et je me sentais totalement impuissant, c'est pour cette raison que je me laissais faire, que je ne disais toujours rien, même si j'étais sur le point de pleurer. Puis elle s'était éloignée, en pleurant davantage. Ce serait mentir de dire que je n'étais pas en colère, parce que c'était vachement le cas. Les larmes aux yeux, je la regardais avec mon visage qui en disait beaucoup trop long. J'avais l'impression que tout ce qu'elle m'avait dit, c'était de la merde. J'avais l'impression qu'elle m'avait menti sur toute la ligne. J'avais l'impression d'être trahi. J'avais l'impression d'être un putain d'imbécile qui a cru à des conneries sortant de la bouche d'une fille qui veut lui faire comprendre qu'elle ne veut pas de lui. « Tu ne veux pas de moi. » Mon cerveau venait de comprendre, même si mon visage était toujours muni d'un point d'interrogation. J'avais toujours réussi à déchiffrer Sidney, et pourtant, cette journée-là, j'avais pensé à tout sauf à ça. Croyait-elle réellement que je ne voulais pas d'elle, que je faisais semblant? Il allait falloir que je dise quoi pour lui faire comprendre.. ? Le regard curieux des quelques élèves présents me passaient quarante mille pieds au dessus de la tête. « Va t'en, je t'en prie, va t'en. » Non. Au contraire, même. J'avançais vers elle, défiant ce qu'elle venait tout juste de me dire. Je n'avais pas l'intention de partir, ni de la laisser tomber, même si j'avais l'impression qu'elle n'allait jamais me croire. Voir ses larmes me faisaient toujours aussi mal, mais je continuais d'avancer tranquillement vers elle jusqu'à la coincé entre moi et le mur. Mon coeur battait à cent mille à l'heure et je me demandais si j'allais oser faire ce que j'avais en tête après ce qu'elle m'avait dit quelques secondes plus tôt. J'savais qu'elle me détestait pas, j'en étais certain, au moment où elle avait dit que je ne voulais pas d'elle. Ça aurait signifié tout le contraire si elle m'avait dit qu'elle ne voulait pas de moi. Sauf que là, c'était l'inverse, et ça avait été prononcé de sa bouche et non de la mienne. À bout de nerf, à quelques centimètres du visage de Sidney, je retenais toujours mes larmes mais ma vision était brouillée à cause de celles-ci. J'avais toujours eu du mal à défier Sidney, elle pouvait me manipuler comme une marionnette si elle le désirait. Sauf que là, c'était beaucoup trop demandé. Puis j'avais osé. Je l'avais tranquillement embrassé. Un seul baiser. Un seul. Je m'étais dit qu'elle allait pouvoir faire ce qu'elle voulait avec. J'avais.. Démontré ce que j'avais à démontrer. « D'accord, .. D'accord. » J'avais serré les dents, une larme s'était échappée puis je m'étais lentement reculé puis retourné pour .. Pour lui obéir, pour partir. Si elle voulait que je parte, j'allais .. J'allais partir.

S&S

Je ne sais pas comment agir ou je ne sais pas quoi faire. Je reste là, à pleurer et à regarder Shane. Je venais de le pousser et de lui dire de partir. Je sais que si j'avais vraiment écouté mon fort intérieur dès le début, on ne serait pas là. Je lui aurais dit à quel point je l'aime au lieu de lui dire que je le déteste, de rester avec moi au lieu de partir, de rester avec lui au lieu de le fuir. Pourquoi je n'ai pas fait ça à la place ? Je ne sais pas, la peur sûrement. Peur qu'un jour il me laisse en plan, qu'il ne soit plus capable de supporter la situation et qu'il parte. Je sais bien aussi que s'il me laisse, je ne vais pas être capable de continuer, pas après avoir vécu en couple avec lui, pas après avoir vécu toutes les choses qu'ont a vécu depuis que nous sommes jeunes. J'ai peur aussi de le contaminer, de lui donner le sida à cause d'une connerie ou par accident. Je ne peux même pas m'imaginer comment ça serait si ça l'arriverait. Je continue de pleurer, je ne sais pas comment m'arrêter, c'est plus fort que moi. Le plus pire, c'est que je sais que je lui fais du mal, je n'ai qu'à regarder dans ses yeux. Faire mal, pour éviter de faire du mal plus tard, ça n'a pas de sens, je le sais bien. Shane ne dit pas un mot et ça me stresse, je ne sais pas comment il va réagir, s'il va vraiment partir ou plutôt rester ou m'engueuler. S'il part, je vais survivre, je crois, mais je sais que je ne vais pas m'attacher à un quelqu'un d'autre, c'est lui ou personne d'autre. De toute façon, c'est à lui que j'ai donné mon coeur. Je commence à paniquer lorsque je le vois s'approcher de moi lentement. Pourquoi qu'il fait ça ? Je ne veux pas qu'il s'approche, alors je commence à me reculer sans lâcher mon regard du sien. J'ai envie de lui dire d'arrêter, mais aucun mot n'est capable de franchir mes lèvres. Et puis tout d'un coup je sens le mur contre mon dos. Je suis prise et lui continue de s'approcher. Je n'ose plus bouger. Il est tellement proche de moi que je sens son souffle et je vois les larmes qui inondent ses yeux. Le mot briser ne peut même pas correspondre à ce que je ressens à cet instant. Je laisse tomber mon sac au sol ne bougeant pas mes yeux des siens. Puis je sens ses lèvres contre les miennes. Pourquoi qu'il me fait ça ? Cependant, je ne voulais pas qu'il se recule, je ne voulais pas qu'il mette fin à ce baiser. Et pourtant, je ne réagis pas, je ne fais que continuer de pleurer, mon coeur bat extrêmement vite et je suis sur le point de faire une crise. Shane s'éloigne de moi, j'ai envie de le tirer par le bas de son tee-shirt pour qu'il reste, mais je ne bouge pas, je laisse cette larme couler sur sa joue, je le laisse reculer, se tourner et partir. Je passe nerveusement mes mains sur ma tête et je m'accroupis en ne quittant pas son corps des yeux. Personne au monde ne devrait vivre ça, la sensation horrible de voir partir la personne aimée sans que ton corps réagisse, comme si ta tête était ailleurs, comme si t'avais l'impression que cette personne prenait une partie de toi à tous les pas qu'elle faisait. C'est ce que Shane faisait, prendre une partie de moi. Et puis dans ma tête, comme si j'étais en train de mourir, toutes les images, moments de lui et moi me défilaient dans la tête, les bons, les mauvais, les tristes, les joyeux. Je me suis relevée et j'ai fait quelques pas avant de m'arrêter de nouveau. Il était rendu loin, presque sur le point de tourner pour se rendre dans l'autre corridor. "NOOOON!" Je n'ai même pas attendu qu'il se retourne que je me suis mise à courir jusqu'à lui, j'ai passé mes bras au tour de son torse et j'ai calé mon visage dans son dos. Je l'ai retenu pour qu'il arrête, je me suis accrochée à lui comme lorsque quelqu'un s'accroche à une bouée de sauvetage lorsqu'il est perdu en mer pour survivre. Je ne suis pas capable de lui dire à quel point je suis désolée et même là, je crois que ça ne serait pas assez. Je continue seulement de pleurer en le serrant de toutes mes forces. "S'il ... te pl-plait." C'est les seuls mots que je réussi à prononcer.

J'avais l'impression que peut importe comment cette histoire allait se terminer, j'allais me sentir coupable et égoïste quand même. Je ne savais plus quoi penser, simplement parce que je ne savais plus ce qu'elle pensait. Ça se pouvait, qu'elle ne veuille plus de moi, comme ça? Après ce que nous avions vécu l'autre jour? Non. Je la connaissais beaucoup trop pour ça. Alors pourquoi est-ce que j'avais accepté de m'éloigner d'elle? Alors pourquoi je marchais dans la direction inverse alors qu'au fond, elle avait besoin de moi? En plus, je n'allais tout de même pas faire semblant que moi, je n'avais pas besoin d'elle. J'avais l'impression d'être le personnage principal d'une stupide histoire d'amour cliché, genre Bella dans twilight. Non seulement je me traite actuellement de femme, mais je traite aussi Sidney de monstre. Putain, j'suis qu'un indigne. Sidney est loin d'être un monstre. Mais actuellement, j'avais juste envie qu'elle me 'contamine' pour que je puisse passer le reste de ma vie avec elle sans avoir à faire attention au moindre de mes gestes pour ne pas être tenter par c'que les adultes femmes et hommes aiment bien faire entre eux. Je sais, c'était très nébuleux et mal construit comme phrase, mais nous n'allons tout de même pas mourir à cause de ça? J'ai l'impression de parler comme si rien de tout ça était sérieux, et pourtant, ce l'était tellement. Et une fois qu'elle n'allait plus être là, comment allais-je faire pour continuer, uh? Je n'allais tout de même pas tomber amoureux d'un loup-garou après m'être fait plaqué par la vampire en question. D'accord, j'ai compris, les allusions avec twilight, c'est nul. Surtout que je ne suis pas censé connaitre ça, étant un homme. Et là, je me demande vraiment pourquoi je pense à des choses comme celles-là alors que j'suis entrain de pleurer comme un enfant de cinq ans devant Jurassic Park. J'ai juste envie que Sid' me retienne. J'veux qu'elle change d'avis, je veux agir selon sa volonté, j'veux qu'elle soit heureuse et je ne veux pas qu'elle me repousse comme je ne veux pas la repousser. Alors, pourquoi je marche comme ça, dans la direction inverse? Parce que je suis.. Imbécile. En plus, évidemment, il fallait que je me fasse souffrir encore plus en l'embrassant juste avant d'accepter ma défaite. Faux ; je ne l'ai pas encore accepté et je ne l'accepterai probablement jamais. Je me voyais déjà entrain de lui envoyer des millions d'SMS auxquels elle ne répondrait pas. De me faire chier devant sa porte à attendre qu'elle ouvre, alors que le petit putain d’œil magique gâcherait tout. À lui envoyer des lettres qu'elle ne prendrait probablement même pas la peine d'ouvrir. À lui envoyer des fleurs à n'importe quel moment de l'année pour lui faire réaliser que je tiens encore autant à elle, même si elle refuse de me voir. Eh puis je vous le jure qu'en pensant à de telles choses, j'avais vraiment envie de me retourner et de continuer d'essayer de la convaincre. « NOOOON! » Quoi? Non, ce n'était pas la voix de la fille qui venait tout juste d'échapper tous ses livres sur le sol comme si elle attendait qu'un mec vienne l'aider à tout ramasser comme dans les films. J'étais resté figé l'espace de quelques secondes, puis j'avais senti les bras de Sidney autour de mon torse, à ma plus grande stupéfaction. Je sens sa tête contre mon dos, je sais qu'elle pleure et je ressens un sentiment de soulagement à l'intérieur de moi. Je n'étais pas soulagé qu'elle pleure, j'étais juste soulagé qu'elle .. Me veuille à nouveau. « S'il ... te pl-plait » Je sens une boule qui se forme dans ma gorge en l'attendant dire ces mots. J'ai tellement besoin d'elle et je le réalise encore plus maintenant. Je me retourne puis je la serre dans mes bras en me modérant pour ne pas l'étouffer. Je pose ma tête contre la sienne sans desserrer notre étreinte. « J'ai eu peur que tu sois sérieuse. J'ai.. tellement eu peur. » J'avais juste envie de lui dire de ne plus jamais me refaire un coup pareil, mais pourtant, lorsque j'avais décidé de partir, je devais inconsciemment lui avoir fait peur à elle aussi. Comme si c'était possible, Shane sans Sidney. Comme si c'était possible.

Take a minute to learn me, take a moment to love me, because I need your love to live, and without it, I am nothing. manage me. Alison. Tumblr.

Je repense à mon fameux guide sur la vie et je me dis qu'enfin de compte, ça serait inutile, je réalise qu'on a tous nos propres problèmes, que toutes personnes sur terre peu vivre différemment et que tout le monde peut avoir des réactions qui ne sont pas identiques. Peut-être que la jeune femme qui a échappé ses livres sur le sol aurait appris elle aussi qu'elle est atteinte du sida, mais elle a décidé de se battre et que le mec qui vient de courir parce qu'il était en retard, lui aussi est atteint, mais qu'à la place, il a décidé de laisser les choses aller sans vraiment y penser, il veut juste mourir en paix, c'tout. Et puis, je me dis qu'enfin de compte, la vie n'est pas prévisible et qu'on ne peut pas apprendre à vivre et à aimer à partir d'un bouquin d'enseignement qu'on reçoit à la naissance, il faut simplement l'avoir vécu, tomber, se faire mal et se relever et avoir appris par nous-même. Tomber, en ce moment, ce n'est que ça que je fais, tomber faire des erreurs et encore tomber. Je comprends toujours pas que je ne peux pas continuer de faire ça éternellement, pas avec Shane. C'est peut-être pour ça que je me tiens à lui pour ne pas qu'il parte. J'ai peut-être réalisé que si je le laissais partir, j'allais me retrouver au sol sans me relever. Je pense à ma mère et à un moment qui s'est passé il y a quatre ans. Elle m'avait serré dans ses bras pendant de longues heures, allongées toutes les deux dans mon lit et elle me flattait les cheveux en me disant que si un jour j'abandonnais, que c'était mon choix, qu'elle n'allais pas me juger. Cependant, elle avait pris ma tête entre ses mains et m'avait dit, en me regardant droit dans les yeux, que sa fille n'étais pas une lâcheuse, que sa Sidney était une battante. Je crois que c'est cette force qui m'a permis de me relever, de me rendre compte que j'étais en train de faire l'une des pires erreurs de ma vie en le laissant partir. Shane se retourne et me sert dans ses bras. Tous mes muscles se relâchent tout d'un coup et je sens sa tête contre la mienne. Je ferme les yeux en enfonçant mon visage à nouveau dans ses vêtements et je tiens son chandail entre mes doigts. Je ne suis pas prête à me défaire de lui, pas pour l'instant. Je l'entends dire qu'il a eu peur que je sois sérieuse. Je ne dis rien, je ne fais que bouger ma tête de droite à gauche contre lui. Plus jamais je ne vais lui refaire ça, plus jamais, c'est trop souffrant. Aimer c'est difficile, je le sais, je le ressens en ce moment et je me rends qu'enfin de compte, c'est l'amour qui fait ma fondation, que c'est grâce à ça que je ne suis pas encore étouffée sous le poids de la vie, sous mon virus. Puis je détache un peu ma tête de lui, assez pour le regarder dans les yeux. Les miens sont toujours trempés, mais ça va mieux, beaucoup mieux. ­"C'est la derni, dernière fois, la dernière." Je voulais me convaincre moi-même, de me dire que la vie avec toute cette merde, c'était terminée, malheureusement, je ne sais pas ce qu'il va arriver d'ici une semaine, deux mois, trois ans, une décennie ou même demain. Ça m'inquiète, je ne le cache pas, mais je veux seulement qu'on tente de vivre le plus normalement possible. J'ai toujours l'idée de l'abandon derrière la tête ou qu'il fait ça par pitié et je crois que je vais toujours avoir un brin de peur. "Ne m'abandonne pas, c'est la seule chose que ... je te demande." J'avais l'impression de lui donner un avertissement, de lui donner le choix, partir ou rester, une dernière fois. Je crois que c'est aussi une question de mieux me rassurer aussi un moyen de me convaincre que si tout ça se passe bien, si on finit par s'en sortir après cette nouvelle, de ces larmes de tous ces sentiments, je vais pouvoir vivre joyeuse pendant un moment, pendant le peu de temps qu'il me reste à vivre. Me dire que je suis amoureuse et que c'est de Shane Alexis Williams et si il reste, je vais pouvoir me dire que je vis avec lui et que le sida, je l'ai où ce que je pense. L'impact d'une seule personne peut venir chambouler tellement de chose dans la vie d'une autre personne que ça s'en vient surréaliste. Tout ça en l'espace d'une semaine, tout ça en l'espace de seize ans, depuis notre rencontre. Voici ce qu'est devenu ce petit garçon à mes yeux maintenant, je l'aime. Je l'aime de tout mon coeur et voici l'importance qu'il a pris dans ma vie depuis ce jour. Je le regarde toujours dans les yeux et je me dis que c'est pas croyable comment la vie peut-être faites.

Juste le fait de l'avoir contre moi, ça me calmait. Pour tout avouer, si elle ne m'avait pas demander d'arrêter, j'sais pas ce que j'aurais fait une fois arrivé à la maison. J'adorais Whisky -le chat-, mais il ne s'appelait pas Sidney et il ne serait jamais Sidney. J'imaginais très bien la scène : Sidney qui me ne dit rien, moi qui continue à marcher comme un imbécile, moi qui arrive à la maison et qui ne voit rien d'autre à faire que de m'assoir sur mon sofa en me demandant pourquoi je suis parti. Moi entrain de redécouvrir le vide qui me hantait lorsque la demoiselle avait quitté San Francisco dans le temps, mais en tellement plus pire encore. Ça n'avait rien de génial, ça n'avait rien de la vie que je voulais vivre, ça n'avait rien de la vie que je voulais lui faire vivre. Je persistais à croire que je pouvais la rendre heureuse si elle me permettait de l'aimer. J'sais pas ce que j'aurais fait. J'sais pas. La musique n'aurait même pas réussi à remplir ce vide, et pourtant, c'était mon échappatoire habituelle. Mais ce vide-là était quelque chose de beaucoup plus noir, de beaucoup plus profond. Je sentis Sidney se détacher un peu de moi et me regarder avec ses yeux trempés. « C'est la derni, dernière fois, la dernière. » Une phrase, une promesse? Je l'espérais tellement. De toute manière, avec le sentiment que j'avais eu en partant, jamais je ne voulais que ça se reproduise et j'allais tout faire pour l'empêcher de croire qu'elle n'était pas à ma hauteur, qu'elle ne méritait pas de m'avoir, ce que je trouve d'ailleurs totalement stupide. Je n'allais plus jamais la laisser partir, même si c'était sa volonté, même si je me comporterais comme un égoïste. Plus jamais elle n'allait s'enfuir comme ça. Plus jamais. Le visage de Robertson et ce qu'elle avait dit me décrocha un petit sourire. Cette fille était définitivement la plus mignonne qui soit, même si elle voulait probablement projeter autre chose que cette image. J'allais garder ça pour moi, disons. « Et moi, c'est la dernière fois que j'acceptais de partir. La dernière. » J'allais lui répéter encore et encore pour que ça entre dans son cerveau. Je savais dans quoi je m'engageais, je savais que ça allait être le martyr lorsqu'elle allait partir par obligation, je savais que ça n'allait pas être facile, mais j'avais pris la décision de l'accompagner jusqu'à la fin et je n'allais pas changer d'avis. Juste le fait qu'elle l'accepte, ça me rendait heureux. Notre couple n'allait pas être banal, ordinaire, et la routine n'allais pas avoir sa place entre nous deux. J'allais lui faire vivre tout ce dont il était en mon pouvoir de lui faire vivre, j'allais tenter de la faire sourire par tous les moyens et j'allais tenter de lui faire oublier qu'un jour pas si lointain que ça, nous allions être séparé jusqu'à ce que je meurs aussi. Et une fois que ça allait être terminé, les bons souvenirs allaient ensevelir les mauvais, me permettant de poursuivre ma vie en me disant qu'un jour j'allais la retrouver et que tout serait beau à nouveau, et encore plus, puisque la maladie n'existerait plus. « Ne m'abandonne pas, c'est la seule chose que ... je te demande. » Mon sourire s'était effacé à la seule pensée de m'imaginer l'abandonner. Il n'y avait pas de mots assez gros pour lui dire à quel point j'pouvais pas vivre sans elle. Alors que nous étions toujours aussi près l'un de l'autre, j'avais glissé mes doigts entre les siens pour lui répondre d'un baiser assez convainquant sur ce que je pensais de ses derniers propos. Je m'éloigna à peine d'elle, laissant nos deux visages tout près l'un de l'autre, pour la regarder. « Je ne veux même pas que tu te laisses croire ne serait-ce qu'une seule seconde que je puisse t'abandonner. Ce serait comme.. M'abandonner moi-même. Même si parfois, c'est quasiment ce que je veux, donc ça compte pas, parce que tu comptes encore plus que ça à mes yeux. » Je t'aime. Des mots trop exploités pour que les gens puissent le prendre au sérieux, à son plein potentiel. Et pourtant, j'aurais aimé qu'elle comprenne à cent pour cent que je le croyais à .. Cent pour cent.

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J'aime quand que Shane sourit, j'ai toujours aimé lorsqu'il souriait, même lorsque s'était sarcastique ou même lorsque c'était pas si drôle. Je ne sais pas pourquoi, ça l'a toujours eu un effet bombe sur moi. Comme en ce moment, il a un petit sourire, je ne sais pas pourquoi en fait, mais j'aime ça. Et puis, je me dis que ça va me faire drôle à l'avenir, de lui tenir la main, de l'embrasser, qu'il ne vienne plus chez moi en tant que meilleur ami, mais en tant qu'amoureux, que notre relation évolue de cette manière. Pas que j'avais écarté cette possibilité, mais je me disais seulement qu'il y avait des chances que ça n'arrive pas et puis nous voilà. Je me dis ça comme si ça m'effrayait, mais j'étais plus que contente, qu'heureuse pour la simple et bonne raison que ça l'allait me donner un élan de courage. Ce qu'il me dit, ça fait apparaître un petit sourire sur mes lèvres à moi aussi. Je pouvais me dire que ça n'allais plus arriver. Je sentis quelque chose me pesé contre l'estomac, je me suis alors dit que ça devait être la nervosité, j'étais loin de me douter que c'était un message de mon corps me disant que je n'avais pas encore pris mes deux derniers médicaments. Et puis j'ai vu son sourire disparaître de son visage. Je me suis inquiétée, j'ai cru qu'il allait me dire quelque chose qui était tout sauf joyeux. Et puis, sentir ses doigts entre les miens me fit frissonné et le fait qu'il m'embrasse après lui avoir demandé de ne pas me lâcher, me donnait confiance. Et entendre Shane me dire qu'il ne fallait pas que je croise qu'une secondaire qu'il allait m'abandonner. Si vous saviez à quel point ça m'a rassuré de l'entendre me dire ça, à quel point j'avais le coeur qui devenait de plus en plus léger. Il n'allait pas m'abandonner en cours de route, il allait rester. Tout ce que Alexis m'a dit, j'avais l'impression que c'était une des plus belles choses, je ne sais pas pourquoi, peut-être que c'est toujours ce que j'ai craint venant de la part des autres et qu'aujourd'hui, Shane me démontrait le contraire. Je lui souris. "Merci." C'est tout ce que j'ai trouvé à lui dire, un simple merci. Mais ce simple merci voulait tout signifier, ce simple merci voulait démontrer à quel point ça me rendait heureuse. Je me suis levée sur le bout de mes orteils pour être un peu de sa grandeur même si mes yeux arrivaient à peine au niveau des siens. J'ai lentement lâché sa main et je l'ai déposé avec ma gauche derrière son coup et je l'ai seulement embrassé. Une fois, deux fois et puis trois. "Je t'aime, je t'aime, je t'aime ... " Je crois que je ne vais jamais assez lui dire. Et puis tout d'un coup, mon maux de coeur s’amplifia et j'ai su alors que ce n'était pas de la nervosité. Je me suis séparée rapidement de Shane. Je me suis mise à paniquer et j'ai seulement regarder le jeune homme avant de lui dire "Je m'excu ..." Pas le temps de terminer ma phrase que j'ai déposé ma main contre ma bouche. Les nouveaux médicaments, ma boîte dans la salle de bain. "Je dois aller ... " Merde. Il fallait que ça l'arrive maintenant, il fallait que ça me fasse rappeler c'était pas facile. Je me suis retournée rapidement et je suis allée chercher mon sac qui était toujours contre le mur. Fallait que je me dépêche à trouver les toilettes, les poubelles, c'était hors de question, il y avait encore des gens dans le couloir et je ne voulais pas qu'ils me voient en train d'évacuer mon intérieur. Je finis par tomber sur ce que je cherchais, je paniquais et je suis entrée en trombe. En un coup d'oeil, j'ai remarqué qu'il n'y a pas de filles et puis je me suis précipitée dans l'une des cabines en claquant la porte et laissant tomber mon sac contre le sol. Limite, j'avais toujours supporté ça, du moins je m'étais habituée à ses contraintes au détriment de vivre plus longtemps, mais en ce moment, je me sentais plus gênée qu'autre chose. Ce n'étais pas le fait de me retrouver dans un endroit publique, mais seulement que Shane était dans les parages. Je ne voulais pas qu'il voit les effets secondaires ou les effets tout court. Alors que j'étais à genoux, j'entendis quelqu'un entrer. "C'est occupé." Puis j'ai tourné mon regard en direction de sous la cabine pour voir les chaussures d'Alexis. J'ai soupiré avant de me remettre la tête dans la toilette. J'avais honte, ce n'étais pas descriptible à quel point je me sentais mal. "Je m'excuse, je ne voulais pas que ça l'arrive." Et j'ai finis par tirer la chasse d'eau et me relever en prenant soin de sortir une bouteille de parfum, ma brosse à dent et mon rince bouche qui me servaient toujours en cas d'urgent comme celui-ci dans mon sac à dos. J'étais rouge, je continuais d'avoir mal au coeur, mais ça allait bien aller. En sortant, je n'ai même pas oser regarder Shane dans les yeux que je me suis dirigée vers les robinets. J'ai ouvert l'eau et j'ai commencé à me brosser les dents. Je ne savais pas quoi dire. Je me contentais de me laver la bouche. Je ne voulais pas pleurer, de toute façon, je crois que j'ai vidé mon réservoir de ce côté là. Je me suis rincée la bouche avec mon rince bouche. Je me suis retournée et j'ai réussis à regarder le jeune Williams dans les yeux. "Je ne voulais pas que t'assiste à ça ... je ... " C'était un des inconvénients de tout ça et ça l'allait s'empirer au fil du temps, en ce moment c'était contrôlable, mais jusqu'à quand ? Je ne le savais pas.