► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 CASSANDRE • That was a terrible Mistake.

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CASSANDRE • That was a terrible Mistake. Empty
MessageSujet: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyMar 29 Nov - 16:37


C’était de la folie, ce soir. À croire qu’il s’était tous donnés le mot pour avoir des accidents ce soir. Et j’étais fatigué, très fatigué. Je n’avais qu’une seule envie - rentrer chez moi, me vautrer devant ma télé, avaler une pizza et me coucher pour dormir pendant des jours et des jours. Je ne savais pas trop pourquoi je me sentais si fatigué ces derniers temps mais il fallait dire que j’enchaînais beaucoup de gardes et que mon boulot d’Escort me prenait énormément de temps alors je n’avais que très peu d’occasions de vraiment me reposer.

« Parker, cette patiente doit voir un infirmier, et moi je file au bloc, entendis-je m’ordonner le chef des internes. »

Et je n’eus même pas le temps de répondre que je me retrouvais avec le patient sur les bras et un chef des internes déjà parti. Ça ne m’étonnait pas plus que ça finalement. Il n’avait pas besoin que je lui dise oui ou non, c’était un ordre. Je devais m’exécuter.
Avec un sourire bienveillant, j’escortai la vieille dame blessée au bras vers le plus proche des infirmiers que je puisse trouver. Seulement, comme si ma journée n’avait pas été assez éprouvante, je tombai alors sur le seul infirmier que je ne désirais pas voir. Cassandre. Déglutissant, je ne pus cacher mon malaise et mon trouble. J’avais réussi jusque là à l’éviter et je m’étais plutôt bien débrouillé. Je n’avais fait que le fuir parce que sa présence me rendait extrêmement nerveux depuis que j’avais fait l’erreur de coucher avec lui.

Cass’ et moi, c’est une histoire qui remontait aux bancs de la fac. On s’était tout de suite entendus, sans raison apparente. L’alchimie était là et je n’avais jamais autant déconné avec un autre - sinon peut-être Léandre, mon (ex) meilleur ami. Et même si on se perdait parfois un peu de vue à cause de nos emplois du temps respectifs, on était restés proches malgré tout. Jusqu’à ce que ce soir-là, nous franchissions les limites naturelles de l’amitié pour devenir amants d’une nuit. Une très grosse erreur selon moi. Parce que je n’avais pas envie de gâcher notre relation pour une simple histoire de cul. Cassandre ne m’aimait pas ; je ne l’aimais pas. Pas de cette façon-là en tout cas. Et nos vies étaient déjà bien assez compliquées pour qu’on rajoute des emmerdes. On n’aurait pas dû coucher ensemble. Et comme j’avais vécu cet interlude comme une grossière erreur, j’avais fui mon ami. Effrayé aussi que cela change quoique ce soit entre lui et moi, je n’avais pas été capable ni assez courageux pour affronter les conséquences de mes actes. J’étais lâche, mais je n’avais vraiment pas pu.
Pourquoi avait-on seulement couché ? Je n’en savais rien. Je supposais que ça avait été un de ces moments dans une vie où tous nos sentiments se mélangeaient et ne laissaient qu’un amas de sensations toutes aussi floues les unes que les autres si bien qu’on en était venus à atterrir dans son lit, nus et nos corps enlacés. Je ne pouvais pas nier que ça avait été un moment tout à fait délicieux, plein de douceur et de plaisir. Mais je regrettais tellement d’avoir tout mélangé et d’avoir cédé à l’appel de la chair. Parce que ce soir-là, j’avais eu l’impression de perdre mon ami. Et tout ça pour quoi ? Pour rien. Absolument rien.

Je me raclai la gorge, le regard déviant. Je n’avais pas été mentalement prêt à l’affronter? Pas comme ça en tout cas.

« Il faudrait que l’on s’occupe d’elle, fis-je finalement d’une voix mal assurée avec un geste de la tête en direction de la patiente qui m’avait été confiée. »

Mes yeux se posèrent un court instant sur Cassandre avant que je me sente honteusement rougir comme une adolescente de seize ans. J’étais complètement stupide de réagir de la sorte, tout comme il avait été stupide de ma part de vouloir le fuir de cette manière mais j’étais vraiment trop mal à l’aise pour pouvoir faire comme si de rien n’était.

« Bon… Je crois que je vais y aller maintenant, marmonnai-je. Je reviendrai la chercher plus tard. »


Dernière édition par N. Aaron Parker le Mar 29 Nov - 18:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyMar 29 Nov - 18:17


“That was a terrible

Mistake.„

J'étais de nuit pour trois jours de suite. Après avoir travaillé sans relâche depuis le retour d'Alcide à Paris, je continuais d'être aussi ferme avec moi-même. Je devais travailler et l'oublier car lui m'avait complètement rayer de sa mémoire. Certes, ce n'était pas fait exprès mais le fait était que je n'étais qu'un inconnu pour le militaire jusqu'à ce que je le percute en pleine rue. Je vivais des moments difficiles à l'heure actuelle. Je ne sortais plus, je ne voyais plus personne et je travaillais jour après jour dans l'espoir que tout s'arrangerait le lendemain. Malheureusement, les mêmes sentiments, les mêmes problèmes et les mêmes habitudes refaisaient surface tous les jours sans que je ne puisse les contrôler.

Ce soir, je travaillais donc aux urgences. J'étais de garde jusqu'au levé du soleil le lendemain matin et j'étais à peu près sûr de ne pas m'ennuyer vu le nombre d'urgences et d'ambulances qui défilaient depuis que j'étais arrivé à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Au moins, je ne penserais pas à lui. Je serais concentré sur mon job, sur mes patients et leur prise en charge. C'était le mieux que je puisse demander aujourd'hui car, chez moi, je pensait souvent à lui, à nous, à ce qu'il se serait passé s'il n'avait pas perdu la mémoire. Je me torturais l'esprit avec des "Et si..." alors que je devais m'inscrire dans la réalité des faits, je n'étais désormais qu'un ami pour Alcide. Depuis son retour, je le fuyais comme la peste, travaillant sans m'arrêter pour ne pas le croiser, pour ne pas succomber à la douceur de sa peau, à son odeur qui m'enivrait comme par le passé. Et tandis que je rangeais le matériel dans le chariot après avoir soigné un patient, une voix familière vint me sortir de mon occupation. « Il faudrait que l’on s’occupe d’elle. » Tout d'abord surpris de l'entendre, je redressais mon visage dans la direction de ce son que j'avais parfaitement identifié et que je n'avais pas entendu depuis un long moment déjà. Aaron. Mes yeux se posèrent alors sur la patiente en question avant de revenir sur mon ami. Je lui souris.
« Je m'en occupe. » Lui répondis-je gentillement. Je pris alors le premier fauteuil roulant que je trouvais et installé la patiente dedans pour que je puisse la pousser jusque dans une salle plus adéquate à des soins.

Je commençais à marcher, m'attendant à ce qu'Aaron nous suive pour m'expliquer le cas de cette jeune femme. Cependant, il ne fit rien. « Bon… Je crois que je vais y aller maintenant. » Il était gêné, je le sentais dans sa voix. Je me stoppais donc dans ma lancée pour le fixer. « Je reviendrai la chercher plus tard. » Je soupirais. Il regrettait tout comme moi ce moment que nous avions passé ensemble. Nous avions été intimes une seule et unique fois. Alcide était parti, j'étais seul depuis quelques mois et j'avais succombé au sourire et aux charmes d'Aaron. Oui, nous avions couché ensemble et pour être franc, j'y avais pris énormément de plaisir. Malheureusement, l'interne en neurologie m'avait fuis suite à cette histoire, suite à cette nuit que je n'avais pas oublié. Elle resterait à jamais gravé dans ma mémoire mais, moi contrairement à lui, je n'avais pas fui face à cette situation gênante. Je voulais m'expliquer avec lui, je voulais repartir de zéro comme si rien ne s'était produit. Cependant, Aaron ne m'avait jamais laissé l'occasion de lui dire un mot. Il s'était simplement éloigné et il m'avait manqué durant cette période de ma vie où la solitude avait pris le pas sur tout le reste. Mon ami m'avait manqué. Mon ami me manquait toujours.
« Aaron, attends. » Déclarais-je subitement. C'était l'unique solution que je trouvais depuis des mois. « Mél', tu peux t'occuper de la dame, j'ai autre chose à faire. »
« Aucun problème. » Je saluais alors la patiente, lui indiquant qu'elle était entre de bonnes mains. Je les regardais partir toutes les deux et je jetais mon regard sur le médecin.

« Toi et moi, faut qu'on parle. » Je ne lui laissais pas d'autre choix. Il fallait que nous discutions ensemble. Je ne pouvais plus supporter cette situation alors que nous bossions tous les deux dans le même hôpital. Je passais une main derrière son dos pour le décaler afin que nous ne soyons pas en plein milieu du couloir et aussi pour que nous soyons assez proche afin que personne ne puisse entendre le contenu de notre conversation. « J'ai très bien compris que tu ne voulais plus me parler depuis cette nuit-là, que tu me fuyais ouvertement... Mais sache que je regrette aussi ce qu'il s'est passé et que je veux simplement retrouver mon ami car il me manque énormément... » Je marquais une légère pause, rapprochant ma bouche de son oreille. « J'ai juste besoin de mon ami, je m'en fou aujourd'hui qu'on est couché ensemble ou non. Je veux juste retrouver ce que l'on avait avant que tout ça n'arrive. » Lui chuchotais-je délicatement. « Tout dépend de toi maintenant. Sois tu pars, sois tu fais enfin face à toute cette histoire. J'espère simplement que tu feras le bon choix car je ne chercherais pas à recommencer tout ce speech pour rien. »
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyMer 30 Nov - 12:14


Comment pouvait-il sourire ? Comment pouvait-il être si gentil compte tenu de la situation qui était la nôtre ? Comme si rien ne s’était passé. Comme si, ce soir-là, nous n’avions pas couché ensemble - mettant ainsi une certaine distance entre nous pendant un certain temps. Je savais bien que c’était de ma faute, que j’avais été trop lâche pour l’affronter après ça mais je ne pouvais tout simplement pas faire comme si rien n’était arrivé. Je ne pouvais pas feindre que tout allait bien. Cassandre et moi avions couché ensemble et c’était sûrement une très grosse erreur parce que ça allait changer notre relation, notre amitié. Foutues hormones, je les détestais de m’avoir fait ça. Tout comme je détestais Cass’ d’avoir cédé à mon « charme ». Tout comme je me détestais d’avoir pu oser toucher celui que je considérais comme un véritable ami.
Mais qu’est-ce qui m’était passé par la tête bon sang ? N’avais-je donc pas une vie assez compliquée ? Je me demandais parfois si je ne faisais pas partie de ces hommes qui ne pensaient véritablement qu’avec ce qu’ils avaient en-dessous de la ceinture. Après tout, je couchais même avec certaines de mes clientes.

Alors quand il me demanda de l’attendre, mon sang se glaça dans mes veines et je me figeai instantanément. Le cœur battant comme un fou dans ma poitrine, je ne sus quoi faire. Devais-je lui obéir ou prendre mes jambes à mon cou pour lui échapper comme je l’avais fait jusque là ? C’était peut-être mieux si je faisais comme si je ne l’avais pas entendu. Je n’étais pas prêt à l’affronter. Pas encore, pas tout de suite. Parce que j’avais encore trop honte de ce que nous avions fait pour pouvoir ne serait-ce que le regarder dans les yeux.
Mais je n’eus pas le temps de prendre ma décision que Cassandre se trouvait déjà devant moi, l’air déterminé à ce que nous « parlions ». Mais moi, je ne voulais pas parler. Je voulais juste retourner à mon boulot d’enfer, finir ma journée - soirée - de travail et rentrer chez moi. Seulement, il ne semblait pas vouloir me laisser m’échapper aussi facilement cette fois alors je ne pus que le laisser me conduire sur le côté, à l’écart de l’agitation. Et je l’écoutais. Je l’écoutais me dire qu’il avait compris que je le fuyais, qu’il regrettait également ce qu’il s’était passé entre nous ce soir-là, qu’il voulait retrouver son ami. Que tout ce qu’il désirait, c’était retrouver notre complicité d’avant. Et je ne pouvais que penser la même chose que lui. Mon ami me manquait, tellement. Nos délires, nos confidences. Que se passait-il dans sa vie dernièrement ? Allait-il bien ?

Je soupirai. Cassandre avait raison. Toute cette histoire était stupide ; j’étais stupide. À cause de ma bêtise, on s’était éloigné et on en souffrait tous les deux. Oui, nous avions couché ensemble et alors ? Ça ne devait pas changer notre relation. Ça ne devait pas changer ce que nous avions vécu tous les deux, ni changé ce que nous pourrions encore vivre ensemble. Nous étions amis. Et nous étions peut-être plus proches que jamais à cet instant, parce que l’on savait tous les deux que, malgré tout, nos sentiments restaient là.

« Tu as raison, lui accordai-je dans un petit sourire tout en m’appuyant le dos contre le mur. Je suis désolé d’avoir fui comme un lâche, mais… C’était tellement bizarre. Je n’arrivais pas à assumer le fait que j’aie couché avec toi alors qu’on était censé être amis. »

Je passai mes doigts dans mes mèches brunes avant d’enfouir mes mains dans les poches de ma blouse blanche. Qu’étais-je censé dire maintenant ? Qu’allait-il se passer ? J’avais peur que cette gêne, ce malaise restent entre nous. Que plus rien ne soit comme avant à cause de cette stupide erreur. Même si ça avait été un moment plus que délicieux, il n’aurait jamais dû arriver parce que les limites fixées par l’amitié avaient été franchies. Et que je respectais trop Cassandre pour ça. Alors j’espérais que rien ne changerait, que tout serait comme avant et que je retrouverais mon ami de la fac de médecine. Parce que tout ça me manquait énormément.

« Tu m’as manqué Cass’, finis-je par avouer. J’ai envie de retrouver mon ami. J’ai envie de retrouver ce qu’on avait avant que tout ça n’arrive également. Et je suppose que si t’arrives encore à me regarder en face après ça, c’est bien que l’on peut passer au-dessus de cette histoire. Même si j’avoue que je donnerais cher pour pouvoir t’entendre me refaire ton petit speech à nouveau ! »

Je ris légèrement, amusé. Ça faisait tellement du bien de retrouver cette complicité, cette légèreté. Ça me faisait du bien le retrouver lui, tout simplement.
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyMer 30 Nov - 16:16

Suite à cette nuit commune que nous avions partagé, je m'étais tout de suite rendu compte que ce n'était qu'une erreur parmi tant d'autres. Nous avions dépassé le cap d'une forte amitié. Nous avions succombé face à nos pulsions, face à nos fantasmes sans doute par manque d'affection et d'amour chacun de notre côté. Pour être franc, Aaron fut le seul homme avec qui je fus intime depuis le départ d'Alcide. Je ne regrettais pas. Pour moi, cette nuit était synonyme de plaisir et d'amour. Pas de l'amour comme je pouvais en avoir pour le militaire, mais une autre sorte d'amour qui ne pouvait se concrétiser dans la réalité. Nous avions couché une fois ensemble et maintenant tout était fini. Cette histoire était du passé et c'était mon point de vue depuis cette nuit-là. Mais comme Aaron m'avait fui, je n'avais jamais pu lui dire ce que je ressentais. Aujourd'hui, c'était chose faite et je ne regrettais pas de l'avoir forcé à m'écouter. Avec lui, je ne regrettais jamais rien si ce n'est cette distance qu'il avait mis entre nous durant ces longs mois. « Tu as raison. » Évidemment que j'avais raison. La question ne se posait même pas. « Je suis désolé d’avoir fui comme un lâche, mais… C’était tellement bizarre. Je n’arrivais pas à assumer le fait que j’aie couché avec toi alors qu’on était censé être amis. » Lui non plus n'avait pas tord, mais fuir n'était jamais la solution. Pourtant, il m'arrivait moi aussi d'utiliser ce moyen pour m'en sortir face à des problèmes que je n'aurais jamais voulu imaginer.

Je fixais mon ami. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu que je le détaillais de la tête au pied. Il n'avait pas changé même s'il me paraissait bien plus fatigué que dans mes souvenirs. Son travail à l'hôpital devait vraiment être exténuant et je le comprenais parfaitement. Après tout, il allait être un brillant neurologue et qui dit "brillant" dit "travail", "nuit blanche" et compagnie. Finalement, je lui souris et croisais les bras. « Tu m’as manqué Cass’. » J'étais si heureux qu'il cède finalement face à mes arguments que j'avais ce sourire béat aux lèvres qui ne voulait pas s'en aller. Je devais être stupide à voir. Mais j'assumais car je retrouvais ici et maintenant l'un de mes meilleurs amis depuis des années déjà. « J’ai envie de retrouver mon ami. J’ai envie de retrouver ce qu’on avait avant que tout ça n’arrive également. Et je suppose que si t’arrives encore à me regarder en face après ça, c’est bien que l’on peut passer au-dessus de cette histoire. Même si j’avoue que je donnerais cher pour pouvoir t’entendre me refaire ton petit speech à nouveau ! » Je restais bouche-bée un instant pendant que, lui, riait légèrement. Il se moquait de moi !
« Mais arrête ! » Lui dis-je en donnant un léger coup de point dans l'épaule pour les déstabiliser. « J'en ai fini avec mon speech alors tu peux toujours rêver pour que je te le refasse à nouveau. » Je m'appuyais à ces côtés sur le mur. « Je ne fais pas ce genre de révélation tous les jours. Alors ne l'oublies pas car je ne suis pas prêt de recommencer même sous la torture ! » Je rigolais à mon tour. « Et tu sais très bien que le chantage ne fonctionne jamais avec moi... » Je posais mon regard sur Aaron, futur neurologue et brillantissime médecin, et lui donnais un nouveau coup, d'épaule à épaule, juste pour le taquiner. Maintenant que nous nous étions expliqué et retrouvé, nous devions impérativement comblé ce que nous avions manqué durant ces quelques mois. Entre chamaillerie, ironie, discussions sérieuse et conversation sans intérêt, nous aurions du pain sur la planche pour rattraper le temps perdu.
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyJeu 1 Déc - 21:23


J’aimais retrouver cette complicité qui était la nôtre. J’aimais retrouver sa façon de me taquiner, de me taper l’épaule de son poing. J’aimais retrouver son rire et sa façon de se livrer sans le faire réellement. J’aimais le retrouver lui, tout simplement. Comment avais-je fait pour ne pas m’en rendre compte plus tôt ? Cassandre était l’une des personnes certainement les plus importantes dans ma chienne de vie. Il avait fait sa petite place, à mes côtés et après toutes ces années, j’avais cru qu’une simple erreur de parcours allait tout changer entre nous. Je ne pouvais pas avoir plus faux qu’en cet instant. Parce que je me rendais compte que rien n’avait changé. Que tout était pareil, comme avant. J’avais été stupide de croire que notre amitié ne pourrait pas survivre à cette nuit dans ses bras. Qu’il ne pourrait pas passer au-dessus de ça, qu’il m’en voudrait aussi.
Mais ça n’était pas le cas. Cass’ était toujours là. Toujours le même, fidèle à lui-même. Comme je l’avais connu. Et ça faisait du bien. Je sentais mon corps se détendre petit à petit, mes muscles se dénouer et mon ventre se desserrer. Je prenais conscience que j’avais vécu dans un état de nerfs constant depuis que j’avais décidé de fuir mon ami et tout revenait à la normale désormais. Et j’étais tellement soulagé.

Un coup à l’épaule me ramena au présent et je captai le sourire de Cassandre, lui renvoyant le même. Avec mes conneries, j’avais sûrement dû rater beaucoup de choses dans sa vie. Je me sentis un peu coupable parce que ce n’était pas là l’attitude d’un véritable ami.

« Tu sais, j’ai vraiment cru que tu allais m’en vouloir pour cette nuit-là, fis-je après un court instant de silence, un peu gêné. Je me sentais fautif de ce qu’il s’était passé et j’avais peur que ça ait tout gâché. Que ça change des choses entre nous. Parce que l’on était amis et on ne pouvait pas devenir amants étant donné qu’il n’y a pas de tels sentiments entre toi et moi. Alors je ne voulais pas te laisser m’approcher pour que tu me dises que j’avais perdu un de mes amis les plus chers. »

Je marquai une pause, un petit sourire contrit aux lèvres. Je savais bien que c’était stupide ce que je disais là, mais je crois que, pour la première fois, j’avais eu peur que le sexe ne vienne tout détruire de ma relation avec Cassandre. Je n’avais pourtant jamais eu de problème à coucher quand j’en avais envie, n’importe quand et avec n’importe qui. Pour le boulot ou simplement le plaisir. Je m’étais toujours dit que ça n’avait pas d’importance, que ça n’aurait pas d’incidence. Pas de conséquence. Et quand je m’étais rendu comte que mes actes pouvaient engendrer bien plus que je ne l’avais imaginé, alors j’avais pris peur. Et comme un lâche, je m’étais enfui, je m’étais caché. Caché de cet ami que j’avais peur de perdre.
J’avais déjà presque perdu Léandre à cause de son histoire d’adultère. J’avais déjà perdu ma famille. Je ne savais pas encore si j’allais perdre Cloé ou non. Je n’étais finalement pas prêt à le perdre lui. Il avait toujours été une sorte de pilier pour moi. Je me rendais compte que sans son soutien, je pouvais m’effondrer à tout instant.

« Je sais, c’est stupide et tu vas me traiter d’idiot, repris-je dans un petit rire. Mais bon, tu sais comment je suis hein… J’ai jamais été très doué quand il s’agissait de vraies relations. La preuve, je vais peut-être me mettre en couple avec une étudiante de vingt-et-un ans. Moi, le futur neurochirurgien de vingt-sept ans, Escort de surcroit, vais me lancer dans une relation avec une gosse… Dis-moi que je suis taré et que c’est de la folie. »

Je lui lançai un regard à moitié sérieux à mon infirmier préféré. Parce que j’étais tiraillé deux opposés - j’attendais qu’il me dise que cette histoire avec Cloé était une erreur et en même temps, je voulais qu’il me pousse à m’engager avec elle. Dans les deux cas, aucune de ses réponses ne me satisferait.

« Bref, peu importe, balayai-je dans un mouvement de la main. Maintenant, je veux tout savoir ! Qu’est-ce que j’ai rayé ? Je veux que tu me racontes absolument tout. Comment tu vas ? Ce que tu as fait de ton petit cul ces derniers temps. Tout, tout. Tout. »
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyDim 4 Déc - 12:11

Mon ami était de retour. Nous étions enfin réuni après de longs mois d'absence de sa part. Je n'avais jamais cherché à m'éloigner d'Aaron malgré la nuit que nous avions passé ensemble. Ce fut une erreur mais un erreur plaisante car j'avais passé un bon moment en sa compagnie. Certes, nous n'étions pas amoureux, ni même amant, mais ce que nous avions fait cette nuit-là était un pur moment de tendresse. Pour moi, notre amitié comptait bien plus que cette histoire de cul. C'est pourquoi, j'étais tout de suite passer à autre chose contrairement au médecin qui m'avait fui sans que je ne lui demande. « Tu sais, j’ai vraiment cru que tu allais m’en vouloir pour cette nuit-là. Je me sentais fautif de ce qu’il s’était passé et j’avais peur que ça ait tout gâché. Que ça change des choses entre nous. Parce que l’on était amis et on ne pouvait pas devenir amants étant donné qu’il n’y a pas de tels sentiments entre toi et moi. Alors je ne voulais pas te laisser m’approcher pour que tu me dises que j’avais perdu un de mes amis les plus chers. » Je soupirais. C'était stupide ce qu'il me disait. Mais dans la confusion que notre nuit d'amour avait causé, je pouvais très bien comprendre sa réaction. Je connaissais son histoire, sa vie et je savais très bien que tout n'avait pas été rose dans ses relations amoureuses. Séparé le sexe de l'amitié était un choix judicieux de sa part et lorsque nous avions finalement succomber au plaisir de la chair, la limite qu'il s'était surement fixé avait été dépassé. Je le comprenais. Les paroles d'Aaron pouvaient me paraître stupides mais je le comprenais. C'était sans doute le principal. « Je sais, c’est stupide et tu vas me traiter d’idiot. Mais bon, tu sais comment je suis hein… J’ai jamais été très doué quand il s’agissait de vraies relations. La preuve, je vais peut-être me mettre en couple avec une étudiante de vingt-et-un ans. Moi, le futur neurochirurgien de vingt-sept ans, Escort de surcroit, vais me lancer dans une relation avec une gosse… Dis-moi que je suis taré et que c’est de la folie. »
« Attends... Parce que tu crois que j'aurais été si insistant en te téléphonant et te laissant je ne sais combien de message sur ton portable si j'avais voulu couper les ponts ? Aaron, franchement, je croyais que tu me connaissais mieux que ça. Tu sais très bien que ça ne serait jamais arrivé. Ton amitié est bien plus importante que tout ça. » Reprenais-je rapidement. Je voulais que tout soit désormais clair entre nous pour que noue puissions reprendre de zéro, en oubliant le passé et en ne se concentrant que sur le présent et l'avenir. Aaron fut l'une des premières personnes à qui je me suis autant attacher depuis mon arrivée à Paris. Il fut mon premier véritable ami, le seul et l'unique en qui j'ai eu confiance durant mes premières années ici. Puis j'ai rencontré Fleur et enfin Alcide. Mais le jeune Parker resterait important pour moi quoi qu'il arrive. « Et je ne dirais pas que tu taré. Je dirais simplement que tu ne sais pas faire dans le simple et le facile et qu'il faut toujours que tout soit complexe avec toi. Après, gamine ou non, c'est à toi de décider. Si tu ressens quelque chose de fort pour elle, je ne vois pas ce qui pourrait t'arrêter. »

Je ne savais pas encore ce qu'il penserait de ma réponse. Mais j'avais été sincère avec lui comme il pouvait l'être pour moi. S'il l'aimait, s'il ressentait quelque chose de fort pour cette Cloé, je ne voyais pas ce qui pouvait le retenir d'aller plus avec elle et de s'engager dans une relation qui pourrait le rendre heureux. S'il pouvait être heureux, il devait choisir cette voie. Je ne le souhaitais que cela. Il le méritait. « Bref, peu importe. Maintenant, je veux tout savoir ! Qu’est-ce que j’ai rayé ? Je veux que tu me racontes absolument tout. Comment tu vas ? Ce que tu as fait de ton petit cul ces derniers temps. Tout, tout. Tout. » Je baissais les yeux. Tout, il voulait tout savoir. Je ne savais pas par où commencer, ni même si je devais véritablement tout lui dire car j'avais trop peur de ce qu'il se passait dans ma vie à l'heure actuelle. Tout partait dans n'importe quel sens depuis qu'Alcide était revenu. J'étais perdu et je ne savais quoi faire. Aaron pourrait certainement me donner des conseils pour réussir à me dépêtrer de ce merdier dans lequel je m'étais fourré. Je souris finalement à mon ami et redressais mon visage dans sa direction.
« J'ai travaillé. Beaucoup. Je n'ai fais que ça ces derniers jours car je... Je voulais éviter de recroiser Alcide dans les rues de Paris. » J'avais ce regard triste et le médecin ne devait pas comprendre pourquoi. J'étais dans un tel état de tristesse qu'il ne devait pas se douter une seconde pourquoi j'étais si malheureux en parlant du retour d'Alcide dans la capitale. « Il est revenu d'Aghanistan et il a perdu la mémoire. Je, j'ai totalement disparu de ces souvenirs. Je ne suis plus personne pour lui et je lui ai dis que nous n'étions que des amis lorsque je l'ai croisé par hasard, il y a une semaine environ. » A nous deux, nous étions vraiment des cas concernant nos différentes relations amoureuses. « Tu vois, tu n'es pas le plus stupide de nous deux... Je crois que je te bats haut la main dans ce domaine. » Finis-je par dire pour en rire légèrement avant de repartir dans cette tristesse que j'avais cherché à oublier en travaillant jour après jour aux Urgences. « Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça mais... » Je remarquais alors que certaines personnes nous regardaient. Pris de panique à l'idée que ma vie privée face le tour de l'hôpital en une journée seulement, j'attrapais Aaron et le poussais en direction de la salle de repos. Je nous isolais pour que l'on puisse discuter en paix. Je m'effondrais sur le premier canapé. « Je ne suis qu'un imbécile, n'est-ce pas ? »
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyMar 6 Déc - 17:44


Ce que j’aimais chez Cassandre, c’était qu’il arrivait à me comprendre même quand je me trouvais être d’une stupidité affolante - comme ces derniers mois. Je savais qu’il comprenait mes craintes, qu’il acceptait le fait que je sois parfois lâche, que je ne sois pas doué dans mes relations quelles qu’elles soient. Que je l’aie fui pour une raison tout à fait absurde. Il me pardonnait tout, sans faute. Et je savais qu’une fois encore, Cass’ allait me comprendre, me pardonner. Me montrer que ça ne changeait rien entre nous et que tout allait bien.
Mais l’entendre à nouveau, encore une fois, me rassura pleinement même si je savais que je n’avais rien à craindre de la part de l’infirmier. Peu importait, j’aimais être rassuré et Cassandre savait le faire à merveille. J’avais juste besoin de l’écouter me dire que l’on restait ami malgré tout. Malgré cette nuit passée dans ses bras. Et quand tout fut de nouveau clair dans mon esprit embrouillé, je me permis un sourire franc. Un sourire heureux - parce qu’on était toujours là, lui et moi.

Il y avait juste cette histoire avec Cloé qui me taraudait et j’avais pensé qu’il pourrait m’aider à y voir plus clair. À voir ce que je devais faire, ce qu’il allait advenir de cette pseudo-relation que je commençais avec l’étudiante en psychologie. Je n’étais pas sûr de moi, je ne savais pas réellement ce que je faisais. À vrai dire, j’avais tellement été plongé et absorbé par mes études et mon travail que je ne m’étais jamais engagé dans une vraie relation. Je m’étais fermé à toutes sortes de sentiments sans chercher à l’empêcher et aujourd’hui, je me retrouvais handicapé des sentiments mais peut-être que ça me convenait finalement. Peut-être qu’avoir laissé mon cœur se fermer, s’isoler était une bonne chose. Ça m’évitait de perdre du temps dans des relations qui n’en valaient pas la peine ; je ne m’investissais pas dans des histoires qui ne pourraient que me faire souffrir. Je n’avais pas de temps à perdre pour ça. Plus maintenant.
Et le fait était que je ne savais pas si mon possible couple avec Cloé pouvait marcher. Je ne pouvais savoir avant d’essayer, certes, mais quelque chose me retenait. Je ne voulais pas aller trop vite. La simple idée que j’allais enfin construire quelque chose de concret et d’officiel me donnait plutôt l’envie de fuir. Peut-être que Cassandre arriverait à trouver les mots pour me calmer, pour m’ouvrir les yeux. Et je savais qu’il avait raison quand il disait que je ne faisais jamais dans le simple. Et que si je ressentais vraiment quelque chose, alors je devais me lancer dans cette relation qui me tendait les bras.

« Je sais… soupirai-je tout en passant une main dans mes boucles brunes. Mais c’est… compliqué… Je ne sais pas vraiment ce que je veux. Cloé est adorable et je tiens à elle mais je ne pense pas être vraiment celui qui lui faut pour ce genre de relations. Enfin, je crois… Je ne sais pas… »

Et comme tout devenait encore plus confus si je tentais de mettre des mots sur mes sentiments, mon ressenti, je préférais alors demander des nouvelles de mon ami. Je l’avais fui pendant tellement de temps que j’avais l’impression d’avoir raté des dizaines d’épisodes. Des évènements importants de sa vie.
Et je me rendis compte à quel point j’avais plus ou moins raison lorsqu’il me raconta pour Alcide. Son ancien amour qu’il avait vu partir pour la guerre voilà quelques années. Une histoire assez triste, se terminant sur une note amère et coléreuse. Ils s’étaient quittés après une dispute et ne s’étaient plus revus - jusqu’à ce que Cassandre tombe sur lui dans les rues de Paris. En vie - et amnésique. Un peu étonné, j’appris que mon ami lui avait menti sur leur relation passée. Il avait prétendu n’être qu’un ami pour Alcide, rien de plus. Je ne comprenais pas tellement ce qu’il avait voulu par là mais je n’eus pas l’occasion de lui demander plus d’explications qu’il me poussa jusqu’à la première salle de repos venue. Un regard alentour me fit comprendre que des oreilles un peu trop curieuses avaient cherché à entendre notre conversation.

« Je ne pense pas que tu sois un imbécile Cass’, le rassurai-je tout en le rejoignant sur le canapé sur lequel il s’était affalé en entrant dans la salle de repos. Je crois surtout que tu n’étais pas prêt à revoir Alcide. Pas comme ça tout du moins. Pas après tout ce temps. Et là, il a débarqué comme de nulle part, il t’est tombé dessus et tu n’as pas su comment réagir. Tu l’as vu et tu as pris peur lorsque tu t’es rendu compte qu’il t’avait oublié. »

Je pris une pause, le temps de réfléchir à comment expliquer mon point de vue à Cassandre.

« Tu t’es dit quoi en comprenant qu’il ne se souvenait pas de toi ? Que ce serait plus simple de dire que vous n’étiez qu’amis parce que ça devait déjà être assez compliqué pour lui d’avoir perdu une partie de sa vie à cause de la guerre ? Que tu ne voulais pas lui rappeler que vous vous étiez quittés en mauvais termes de peur de tout gâcher une nouvelle fois ? supposai-je tout en le regardant. Eh bien, laisse-moi te dire que tu t’es trompé. Comment crois-tu qu’il va réagir quand il apprendra la vérité ? Quand il se souviendra de ce que vous avez été tous les deux ? S’il retrouve la mémoire avant que tu ne lui aies avoué votre passé commun, il t’en voudra. Terriblement. Et votre relation sera encore pire qu’avant son départ. Il ne pourra pas te pardonner de lui avoir caché ça. Pas alors qu’il avait besoin de quelqu’un pour l’aider à retrouver son passé, sa vie. »

Au contraire de son ex-petit ami, j’aurais voulu pouvoir oublier mon passé seulement je ne le pouvais pas. Et je me disais que si ce que j’avais vécu restait un véritable poids pour moi, alors ça devait être un vrai fardeau que d’avoir ce trou noir dans tous ses souvenirs. Cassandre lui devait la vérité, même si elle était douloureuse.

« Dis-moi, tu l’aimes encore ? demandai-je doucement. Tu aimes encore Alcide ? Il est encore quelqu’un d’important à tes yeux ? Parce que si c’est le cas - et même si ça ne l’était pas à vrai dire, tu dois lui dire la vérité. Tu dois lui dire ce que vous étiez. »
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyJeu 8 Déc - 17:53

A ffalé dans le canapé, je me trouvais stupide tel un imbécile qui ne savait plus ce qu'il faisait et qui réagissait sous ses pulsions les plus primaires qu'ils puissent exister pour l'être humain. L'instinct de conservation. En effet, depuis le retour d'Alcide à Paris, je tentais de préserver ce que je pouvais récupérer de lui. Même si sa perte de mémoire était un accident que je regrettais énormément, je devais bien avouer qu'elle m'était bénéfique. Comment aurait réagis le militaire s'il n'avait pas perdu la mémoire ? Il m'aurait certainement rembarré sans chercher plus loin et j'aurais été dans l'obligation de passer à autre chose. Aujourd'hui, il ne se souvenait plus de moi et croyait que nous étions de simples amis. Je conservais auprès de moi son amitié et je lui donnais en retour tout l'amour que j'avais pour lui même si cela restait assez compliqué. « Je ne pense pas que tu sois un imbécile Cass'. Je crois surtout que tu n’étais pas prêt à revoir Alcide. Pas comme ça tout du moins. Pas après tout ce temps. Et là, il a débarqué comme de nulle part, il t’est tombé dessus et tu n’as pas su comment réagir. Tu l’as vu et tu as pris peur lorsque tu t’es rendu compte qu’il t’avait oublié. » L'analyse d'Aaron n'était pas totalement fausse. Elle était même juste sur beaucoup de points. Je déposais alors mon regard azuré sur lui tandis qu'il s'était installé à mes côtés. J'écoutais alors le reste du raisonnement du médecin et, étrangement, je me retrouvais dans ces paroles. Étais-je si facile à comprendre ? Apparemment, oui. Après tout, le jeune Parker me connaissait plutôt bien même si nous avions eu de long mois sans nous voir.
« Peut-être... » Lui répondis-je sans grande conviction. Je préférais ne pas penser à la vérité car je savais très bien que tout serait pire une fois que tout aura été révélé ou qu'Alcide retrouve les souvenirs de notre relation passée. Je ressentais déjà la mal de ce possible future. « Je ne sais pas. Je ne veux simplement pas le perdre. » Le voir me quitter à nouveau serait le pire de supplice. Alors que j'en parlais, j'avais déjà cette douleur dans ma poitrine. Mieux valait ne pas y penser et rester dans l'idée que je m'étais faite de la situation. J'étais son ami et je resterais son ami jusqu'à ce que le militaire se souvienne - s'il se souvient un jour de son passé oublié.

Je soupirais un instant, laissant tomber ma tête sur le dos du canapé pour contempler le plafond de la salle de repos sans grande conviction. C'était surement le mieux à faire que de croiser le regard d'Aaron. Je ne voulais pas le voir. J'en venais même à regretter d'avoir entamer le sujet avec lui. « Dis-moi, tu l’aimes encore ? Tu aimes encore Alcide ? Il est encore quelqu’un d’important à tes yeux ? Parce que si c’est le cas - et même si ça ne l’était pas à vrai dire, tu dois lui dire la vérité. Tu dois lui dire ce que vous étiez. » Je tournais mon visage dans sa direction. Je ne m'étais jamais réellement poser la question de savoir si je l'aimais encore ou non. Il était sûr et certain que je ressentais toujours quelque chose de fort pour cet homme. Mais était-ce de l'amour ou tout autre chose ? Je restais un moment silencieux, dubitatif face aux remarques du médecin. Il devait le voir que je ne m'étais jamais posé la question depuis le retour du jeune Rodriguez à Paris. Je me redressais alors pour m'asseoir en tailleur sur le canapé.
« Je l'aime, oui. Je l'aimerais toujours, j'en suis sûr. Mais, je... Est-ce que c'est de l'Amour avec un grand "A" ? Je, j'en sais rien. » C'était assez vague comme réponse. Je tentais alors une explication plus approfondie de mes sentiments pour le militaire. « Je l'aime comme je t'aime. Enfin, je crois... Peut-être plus... Je n'y avais jamais vraiment pensé depuis que je l'ai croisé l'autre fois. Je sais pas... » La culpabilité venait alors s'ajouter à mon état qui était déjà assez déplorable. Je ne savais pas où se situait Alcide. Ami ou Amour ? Amour ou amour ? Tant de questions vinrent alors se cogner dans ma tête que je croyais qu'elle allait exploser. Aaron avait touché un point sensible de la relation que j'entretenais à présent avec le militaire. Une question en ressortait et, à elle seule, elle déciderait de notre futur à tous les deux : Étais-je toujours amoureux d'Alcide ? « Et toi, dis-moi, tu comptes faire quoi avec Cloé ? » Passé du coq-à-l’âne était une pratique que je maîtrisais parfaitement dans certaine situation. Celle-ci en faisait parti. Je ne me voyais pas continuer à parler de ce sujet "sensible". Je préférais me concentrer sur mon ami qui m'avait manqué. « Je sais, c'est un peu abrupte comme changement mais je préfère ne pas en parler d'avantage même si je retiens tes conseils. » Je lui souris légèrement avant de venir déposer ma tête contre son épaule pour soupirer. « Nos relations amoureuses sont des plus compliquées... »
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptySam 10 Déc - 20:04


Je voyais bien que Cassandre était perdu. Je voyais bien qu’il doutait, qu’il se posait beaucoup de questions par rapport à Alcide, leur relation. Ce qu’il allait advenir d’eux maintenant que le soldat était revenu de la guerre. Je n’osais imaginer combien cela devait être une situation difficile pour mon ami qui avait déjà beaucoup peiné à se faire à la simple idée qu’il devrait passer à autre chose un jour ou l’autre. Je n’étais même pas certain qu’il en soit arrivé à ce stade-là, à ce moment où l’on prend la décision importante de tourner la page. De tirer un trait sur une partie de notre passé pour pouvoir avancer. Il était encore attaché à Alcide, je le sentais. C’était pour cette raison qu’il se sentait si confus ces derniers temps. Parce que son ex venait de réapparaître dans sa vie et qu’il ne savait pas comment réagir, agir.
Seulement ne pas vouloir le perdre ne signifiait pas qu’il aimait encore autant qu’avant. Qu’il éprouvait des sentiments aussi forts qu’avant le départ du soldat. Et même sur ses sentiments, Cass’ semblait confus. J’eus un froncement de sourcils indécis lorsque je l’entendis me dire qu’il aimait son ex autant qu’il m’aimait.

« Ne confonds pas tout, Cassandre, tempérai-je lentement. Alcide est ton ex, moi je suis ton ami. Tes sentiments sont différents. Tu ne peux pas me mettre sur le même plan que lui parce que notre lien avec toi est totalement différent. »

Mais aussi brusquement qu’inévitablement, mon ami changea le sujet de la conversation et ramena tout à Cloé - et moi, en l’occurrence. À croire qu’il ne voulait pas en parler. À croire que ça le mettait mal à l’aise. Je respectais son silence - n’étant pas moi-même un grand bavard - mais je n’en pensais pas moins. Et ce n’était pas parce qu’il m’assura qu’il gardait mes conseils en tête que je me sentais plus rassuré. Bien au contraire. Cassandre était une vraie tête de mule quand il le voulait.

« Je ne sais pas, lui répondis-je alors qu’il venait poser sa tête contre mon épaule - comme au bon vieux temps. Je veux dire… Elle est adorable, mignonne. Compréhensive. Elle ne m’oblige pas à parler, elle accepte mon foutu job. Je me sens bien avec elle. Mais, avouons-le, je suis loin de l’aimer comme elle peut m’aimer elle. »

Même si j’éprouvais de forts sentiments pour elle, ça ne pouvait pas vraiment être de l’amour à proprement parler. Mais, d’un autre côté, je ne pouvais pas être sûr que ce que je ressentais pour elle ne pouvait pas évoluer si je ne nous laissais pas une chance.

« Sinon, comment expliquerais-tu que j’aie pu coucher avec toi et même avec d’autres ? J’ai pas été le parfait exemple de la fidélité, ricanai-je un peu, désabusé. Je ne pense pas être réellement prêt à faire ça. À avoir une petite amie. À être en couple. Je ne pense pas que ce soit le bon moment. Il y a encore plus important que des histoires de cœur qui finiront dans trois semaines… »

Je soupirai, las. Je ne savais pas trop si c’était parce que je n’avais pas envie de me lancer dans une histoire avec elle ou si parce que j’avais peur de le faire. De ce qu’il adviendrait de ce possible « nous ». Et puis nous avions l’un comme l’autre beaucoup trop souffert pour laisser une histoire de sentiments nous briser un peu plus.

« En plus, je suis sûrement pas le meilleur parti, affirmai-je. Franchement, j’ai six ans de plus qu’elle, presque sept, je bosse comme Escort le soir et m’échine à l’hôpital le jour. Je couche à droite et à gauche, avec des hommes et des femmes. Je couche même avec un ami. Tu vois bien que je suis pas doué pour ce qui est des relations humaines. Je ne ferai que la blesser plus qu’elle ne l’est déjà. Et je la respecte trop pour lui infliger ça. »
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyDim 18 Déc - 17:07

J'étais complètement perdu, confu et dans le doute face à tout ce qu'il se passait en ce moment dans ma vie et ce petit train-train quotidien que je m'étais forgé au fil des jours. Alcide était parti et je croyais m'en être remis. Aaron m'avait fui et j'avais pensé qu'il ne voulais plus me voir ni même me parler. Aujourd'hui, au moins l'un de ces deux cas s'arrangeait et ce n'était pas pour me déplaire. Le futur neurologue était comme mon meilleur ami ou presque. Il avait une place des plus importantes pour moi et le perdre à la suite d'une nuit dans ses bras fut une conséquence que je n'aurais jamais imaginé. J'avais perdu deux hommes auquel je tenais et voilà qu'aujourd'hui, je récupérais les deux sans réellement comprendre pourquoi. Alcide avait perdu la mémoire et Aaron avait eu peur que tout ne soit différent entre nous. « Ne confonds pas tout, Cassandre. Alcide est ton ex, moi je suis ton ami. Tes sentiments sont différents. Tu ne peux pas me mettre sur le même plan que lui parce que notre lien avec toi est totalement différent. » Je restais silencieux. Je n'avais rien à ajouter hormis le fait qu'il avait raison depuis le début. Ce n'était pas pareil. Alcide était l'homme dont j'avais été fou amoureux (L'étais-je encore ?) et je ressentais également un amour fort pour Aaron mais qui ne nous engageait que dans une amitié forte, puissante et inébranlable. Décidément, je mélangeais tout. Tous mes sentiments étaient confus et je ne savais quoi faire pour l'un comme pour l'autre. Je ne voulais pas les perdre tous les deux et ça, c'était ce dont j'étais sûr et certain !

Je changeais alors de sujet, retournant sur Cloé et son histoire avec le jeune médecin et je constatais que côté amour, Aaron avait autant de difficulté que moi. Peut-être étais-ce pour cela que nous avions fini dans le même lit ? Nos histoires complexes et notre manque d'affection nous avaient probablement conduit à cet acte qui nous avait unis le temps d'une seule et unique nuit. Je déposais alors ma tête sur son épaule comme avant. Comme avant, je voulais qu'il puisse tout me dire. je voulais qu'Aaron puisse se confier à moi car jamais je ne le trahirais. « En plus, je suis sûrement pas le meilleur parti. Franchement, j’ai six ans de plus qu’elle, presque sept, je bosse comme Escort le soir et m’échine à l’hôpital le jour. Je couche à droite et à gauche, avec des hommes et des femmes. Je couche même avec un ami. Tu vois bien que je suis pas doué pour ce qui est des relations humaines. Je ne ferai que la blesser plus qu’elle ne l’est déjà. Et je la respecte trop pour lui infliger ça. » Je soupirais à mon tour, avant de me redresser et de jeter mon regard dans le sien. Le jeune Parker ne cessait de se rabaisser et je trouvais que ce comportement ne lui allait pas du tout. Il devait arrêter immédiatement sous peine de m'avoir sur le dos pendant un long, très long moment.
« Pff, tu es stupide ! C'est tout ce que j'ai à dire. » Débutais-je sur un ton assez brusque pour lui montrer qu'il avait tord. « D'accord, tu es médecin et escort. D'accord, tu couches avec qui tu veux. Mais peut-être parce que tu ne veux pas t'engager dans cette relation car tu as trop peur de ce qui pourrait arriver. Les relations sérieuses n'ont jamais été ton fort et je crois bien ne jamais t'avoir vu t'engager avec quelqu'un... » Je réfléchissais et, rapidement, je me rendis compte que je ne l'avais jamais vu avec quelqu'un de manière officielle. Enfin, d'après mes souvenirs... « Tu dis ne pas être le meilleur parti ? » J'approchais alors ma bouche de son oreille pour lui susurrer quelques mots légèrement déplacés. « Pourtant, tu as très bien su me faire hurler de plaisir la dernière fois. » Je laissais échapper un petit rire. Je le taquinais tout en étant sérieux sur mon ressenti de cette nuit passée à ses côtés. J'avais pris mon pied ! Autant l'avouer, Aaron était un bon parti lorsque le sujet touchait ce qu'il avait sous la ceinture. « Et puis tu crois quoi ? » Repris-je d'une vois tout à fait normal. « Que tout le monde est parfait ? Que tous ceux qui t'entourent ont de parfaite relation amoureuse ? Il suffit que tu me regarde pour comprendre que chacun est dans sa merde et qu'il fait comme il peut pour s'en sortir. Alors pour que tu t'en sortes, il faut que tu te laisses aller. » Je me levais et m'installais alors sur la table basse face à Aaron. Je déposais mes mains sur ses genoux tandis que j'écartais les jambes pour que les siennes passent entre les miennes. Je le fixais à nouveau dans le blanc des yeux. « Bon, ok. Je vais te poser une question et tu vas me répondre au tac-o-tac la première chose qui te vient à l'esprit sans penser à quoi que se soit d'autres, sans émettre un "mais". Laisses-toi envahir par ce que tu ressens et réponds-moi sans attendre et sans réfléchir. Veux-tu t'engager plus sérieusement avec Cloé ? »
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptySam 24 Déc - 0:57


J’étais un peu inquiet de voir Cassandre si perdu. Je comprenais que revoir son ex après tant de temps, après l’avoir peut-être cru mort au combat, était plus que déstabilisant pour lui. Je comprenais que ses sentiments soient devenus confus dès lors qu’il avait retrouvé celui qu’il avait tant aimé. Je comprenais qu’il ait du mal à savoir ce qu’il ressentait pour son ex puisqu’ils ne s’étaient pas quittés dans les meilleures conditions. Mais je devais faire en sorte de le recadrer, de lui ouvrir les yeux parce qu’il était loin de ressentir les mêmes choses pour moi. Certes, Cass’ et moi étions vraiment très proches - il commençait même à peu à peu remplacer celui que j’avais cru être mon meilleur ami - et nous avions couché une fois ensemble mais ça n’était rien comparé à ce qu’il avait vécu avec cet Alcide. Parce que cet homme avait été son petit-ami, ils s’étaient aimés ; parce que leur histoire était plus puissante que celle que nous vivions l’infirmier urgentiste et moi.
Et quand je lui fis part de mon avis sur cette question, je remarquai bien à son regard qu’il m’avait compris. Qu’il savait que j’avais raison. Alors je lui adressai un sourire chaleureux. Tout semblait comme avant, comme au bon vieux temps. J’étais heureux que cette stupide erreur n’ait rien changé entre nous. Et je me sentais vraiment bête d’avoir pensé un seul instant que Cassandre me regarderait différemment après ça. Nous restions amis et c’était parfait ainsi. Désormais, il ne me restait plus qu’à l’aider à se dépatouiller de cette histoire avec son ex. Il ne pourrait pas lui mentir indéfiniment et mon ami ne semblait pas vraiment enclin à lui avouer la vérité. À lui dire qu’ils avaient été amants. Alors comme je n’étais pas homme à forcer une personne à parler, je le laissai volontiers changer de sujet de conversation à sa guise, comprenant que ce sujet pour le moins délicat le rendait mal à l’aise.

Mais je n’aimais pas, hélas, parler de mes propres déboires sentimentaux. Il fallait avouer que j’étais un véritable échec cuisant sur pattes en ce qui concernait mes histoires d’amour. J’avais beau avoir vingt-sept ans, je ne me sentais pas prêt pour quelque chose de durable, de sérieux. Je ne savais pas très bien pourquoi mais je fuyais chaque fois qu’un engagement était possible. Autant j’étais fidèle en amitié et j’aurais pu donner ma vie pour mes amis ; autant avoir un ou une petit(e) ami(e) me rendait nerveux, me filait des sueurs froides. C’était sûrement pour cette raison que je me tendis brusquement lorsque mon ami aborda le problème Cloé. Il était vrai qu’elle me plaisait. Elle était gentille, attentionnée et douce. Elle me comprenait là où parfois, moi-même je ne me comprenais pas. Elle savait mon passé, mon histoire. Mais quelque chose clochait ; quelque chose me retenait. Je ne me sentais pas à rendre les choses officielles entre nous sans en savoir la raison. Je ne me considérais pas comme étant celui qu’il lui fallait et même si l’infirmier m’assura le contraire, je n’arrivais pas à m’en convaincre.
Je manquai de sourire un peu perversement quand Cassandre m’affirma avoir pris énormément de plaisir lors de notre unique nuit ensemble. Un long frisson me dégringola le dos et mon pouls s’accéléra légèrement. Je savais que c’était dangereux qu’il s’engage sur cette pente-là, mais j’aimais jouer avec le feu. Néanmoins, il était mon ami et je m’étais juré de ne plus rien faire qui pourrait gâcher notre amitié. Amitié qui comptait énormément à mes yeux. Alors ma conscience me rattrapa et je préférais jouer la sécurité.

« Il parait que tout n’est pas une histoire de sexe dans la vie, tempérai-je doucement. Alors je suppose que je ne peux pas me baser seulement sur mes performances au lit pour savoir si je suis un bon parti… »

Pourtant, le blond avait raison sur un point - personne n’était parfait. Personne n’avait zéro défaut. Je n’avais jamais prétendu être ce genre de personne mais quand je voyais les regards de Cloé posés sur moi, je voyais bien à ses yeux qu’elle me considérait comme tel. Et j’avais un peu plus peur à chaque fois de la décevoir. J’avais un peu plus peur qu’elle se rende compte de la médiocrité de ma personne, de ma vie en général qui n’était qu’un bordel monstre. Seulement, je ne voulais pas lui briser le cœur ou la blesser alors je ne savais pas quoi faire exactement pour lui faire comprendre que ce n’était peut-être la meilleure solution pour nous deux. J’étais un meilleur ami qu’un amant. Je serais meilleur pour elle en tant qu’ami, pas en tant que petit-ami parce que j’étais trop inconstant sentimentalement pour pouvoir lui offrir ce qu’elle décidait.
Je réfléchis à tout ça cependant que Cassandre changeait de place et s’asseyait en face de moi, ses mains sur mes genoux et mes jambes entre les siennes. L’écoutant attentivement, je fis ce qu’il me dit comme le gentil garçon bien éduqué que j’avais été quelques années auparavant.

« Je ne pense pas, répondis-je simplement, comme il me l’avait demandé. Pas parce qu’elle ne me plaît pas ou que je n’ai pas de sentiments pour elle, mais je ne pense pas être prêt pour ça. Je veux dire… Je me sens bien avec Cloé mais je ne crois pas que ce soit suffisant pour me lancer dans une relation sérieuse avec elle. Ma vie est… trop compliquée, trop bordélique pour ça. »

Je marquai un temps d’arrêt, cherchant à trouver les mots exacts qui traduiraient mon ressenti. Je n’arrivais pas vraiment à expliquer pourquoi j’étais si effrayé que ça par les relations amoureuses. Peut-être parce que la première fois que j’étais tombé amoureux, mon père m’avait mis à la porte. Peut-être parce que ma dernière expérience en la matière s’était transformée en un véritable échec.

« Peut-être que c’est moi qui me rends la vie difficile, je ne sais pas. Mais je crois que je ne peux tout simplement pas. Pas tout de suite. Pas comme ça. Elle sait pourtant tout de ma vie, de mon passé. Elle sait pour mon travail d’Escort. Et elle a tout accepté, sans rechigner. Sans s’éloigner. Et je crois que j’aurais préféré que ça la dégoûte de moi. Peut-être parce qu’au fond ça me dégoûte moi-même de faire ce que je fais. Après tout, si on y réfléchit bien, je fais la pute quoi… Et Cloé est si… pure. Si innocente. Je ne veux pas risquer de sacrifier tout ça. Parce que je ne peux pas me permettre d’arrêter ce boulot, pas pour le moment, continuai-je doucement tout en me triturant les doigts avec nervosité. Je crois que le jour où je lui ai avoué pour mon passé, mes parents, mon travail, je n’ai pas voulu tester en quelque sorte son attachement à moi mais plutôt l’éloigner. Je lui ai dit tout ça pour qu’elle se rende compte de qui j’étais, de ce que j’étais. Et qu’elle se rende compte que je n’en valais pas tant la peine. »

Je soupirai. J’avais l’impression d’être un monstre. J’avais l’impression de m’être servi d’elle, de ses sentiments envers moi. De lui avoir fait miroiter des choses qui n’arriveraient pourtant jamais. Étais-je une si horrible personne que ça ?

« Et puis, je crois que je suis plus gay qu’hétéro alors, finis-je dans un petit rire comme pour alléger l’atmosphère tendue régnant dans cette salle de repos. »
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptySam 24 Déc - 23:14

C loé... Je connaissais ce prénom et pourtant, je n'avais encore jamais la jeune femme et, d'après les propos d'Aaron, je n'étais pas prêt de la voir mais il existait toujours un espoir que l'impossible arrive. J'avais engagé une discussion plus qu'audacieuse. Notre nuit ensemble avait été un sujet tabou jusque là puisque le médecin m'avait fuis depuis ce jour. Aujourd'hui, je préférais en rire même tout ce que je venais de révéler à mon ami était vrai. « Il parait que tout n’est pas une histoire de sexe dans la vie. Alors je suppose que je ne peux pas me baser seulement sur mes performances au lit pour savoir si je suis un bon parti… » Il n'avait pas tord. Mais avec cette performance, Aaron avait déjà parcouru la moitié du chemin. Le sexe était un point important dans chaque couple. Autant se l'avouer, si cela ne fonctionnait pas de ce côté-là, il y avait peu de chance que la relation dure... Donc être bon au lit avait son importance que le neurologue soit d'accord ou non.
« Quoi que tu en dises, quoi que tu en penses, je peux te dire que tu fais parti des bons partis de Paris. Il suffit de te regarder maintenant. Tu es là pour moi sans que je ne te le demande. Bon d'accord, j'ai un peu forcé pour que l'on soit comme avant mais n'empêche que je ne t'ai jamais demandé autre chose. Tu m'écoutes, tu me conseilles. Tu es là pour moi. C'est tout ce que l'on demande. Tu es parfait comme tu es avec tes qualités, tes défauts et ton boulot. » Je lui souris. J'étais sincère. Aaron était l'homme parfait, futur médecin et toujours là quand on a besoin de lui (ou presque). « Tu n'as rien à changer pour moi. Tu es très bien comme tu es. »

Installé sur la table basse, face au jeune Parker, je lui avais posé une question à laquelle il devait répondre le plus honnêtement possible et cela sans réfléchir. De sa bouche devait sortir ce qu'il ressentait à l'égard de cette fameuse Cloé. J'avoue que j'espérais qu'il me réponde positivement. Mais d'un autre côté, j'espérais tout autant que cela ne soit pas le cas. J'avais un petit (même grand) côté possessif et maintenant que je venais de retrouver Aaron, j'espérais le garder un peu pour moi. Alors lorsqu'il me répondit qu'il ne pensait pas pouvoir s'engager sérieusement avec Cloé, j'en fus soulagé et déçu à la fois. J'avais toujours eu cette ambiguïté dans notre relation et je n'avais jamais su de quel côté je devais aller. Peut-être étais-ce également pour cela que j'avais succombé aussi facilement à ses charmes et à son corps la dernière fois. Le médecin était un bel homme. Il avait ce charme qui ne pouvait pas laisser indifférent n'importe qui. Mais jusqu'à notre nuit à deux, jamais je n'y avais réellement fais attention. Nous nous connaissions depuis la fac, ainsi, il n'y avait aucun doute qu'aujourd'hui je m'étais attaché à lui et que je ne pouvais rester bien longtemps sans le voir, lui parler ou tout simplement être avec lui.« Peut-être parce qu’au fond ça me dégoûte moi-même de faire ce que je fais. Après tout, si on y réfléchit bien, je fais la pute quoi… Et Cloé est si… pure. Si innocente. Je ne veux pas risquer de sacrifier tout ça. Parce que je ne peux pas me permettre d’arrêter ce boulot, pas pour le moment. » Surpris par ce que j'entendais, je finis par me redressais et donner un coup sur les cuisses du médecin.
« Merde, Aaron ! » Le ton était désormais donné. Je me levais pour aller me chercher un café. « Tu n'es qu'un escort à la fin. Tu ne couches pas encore avec tes clientes, je crois. A moins que tu ne m'es caché quelque chose, tu ne fais qu'escorter des femmes. Tu n'es pas encore gigolo, bordel ! » Je versais la boisson chaude dans une tasse et je fixais cet homme que j'avais en face de moi et qui n'arrêtait pas de se rabaisser. « Putain ! » Hurlais-je dans la salle de repos, je venais de me bruler légèrement avec le café que je me servais. Quand on ne regarde pas ce que l'on fait, il y a toujours de fâcheuses conséquences. Mon attention était portée sur mon ami et non sur ce que je faisais et en voici le résultat. Je déposais la tasse sur le rebord du lavabo pour passer ma main sous l'eau froide. Après une minute, je me retournais, attrapais ma tasse et revenais au côté du neurologue. Étrangement, cette péripétie m'avait calmé. Je portais alors mon regard azuré sur mon voisin de canapé après m'être confortablement installé à ses côtés.
« Et puis, je crois que je suis plus gay qu’hétéro alors. » Lui riait tandis que je m'étouffais. Je venais d'avaler de travers. Je toussais, tentant de reprendre correctement ma respiration. Je bus une nouvelle gorgée de mon café pour essayer d'être au mieux. Puis je déposais une main sur l'épaule du neurologue.
« Ne redis plus une chose comme celle-là alors que je suis en train de boire. » L'informais-je avec ce petit sourire en coin. Il m'avait surpris avec cette révélation, le bougre.

Si j'avais su que les paroles d'Aaron m'aurait fait un tel effet, je crois bien que je n'aurais pas bu une seule gorgée de ce café avant qu'il ne m'ait avoué être plus attiré par les hommes que par les belles et séduisantes demoiselles. Je reprenais peu à peu ma respiration et je toussotais de moins en moins. Après quelques minutes, c'était comme si rien ne s'était jamais passé. Pourtant, j'avais toujours en tête les dires de mon ami. Je posais alors mes yeux sur lui. « Pour être franc, je crois que je suis comme toi... » Lui dis-je de manière douce presque dans un chuchotement. Je lui souris à nouveau. En effet, si l'on faisait le compte sur mes anciennes relations, nous retrouvions Hannah et Alcide (pour celles qui comptèrent le plus à mes yeux). Après il y avait eu mes deux premières fois. Ce qui égalisait les deux bords. Cependant, le reste de mes conquêtes - et Aaron en faisait désormais parti - n'était que des hommes. Je n'avais jamais vraiment eu de relation durable avec une femme, ni même de coups d'un soir. En y réfléchissant, peut-être que j'étais gay ? Oui, peut-être. Après tout, quelle différence ? Ma famille connaissait mon penchant pour les deux sexes. Alors que j'en choisisse l'un ou l'autre, cela ne changerait rien. Je préférais donc ne pas me prononcer à ce sujet. Mes yeux dans les siens, la paume de ma main vint effleurer sa joue. « Et tu es le genre d'homme que j'apprécie d'avoir à mes côtés. » Toujours sur ce même ton doux et chaleureux, je prononçais ces quelques mots qui signifiaient énormément pour moi même si nous avions juré de ne pas aller plus loin que cette forte amitié qui nous unissait. Je déposais alors un simple baiser sur sa joue avant de reprendre mon café et de le terminer en une seule gorgée. « Je suis content que tout soit redevenu comme avant. Tu m'avais manqué... »
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyLun 26 Déc - 0:04


Je comprenais aisément pourquoi Cassandre était devenu mon ami. Aussi facilement. Il avait toujours été près de moi, depuis notre rencontre ; il était toujours d’un soutien sans faille et répondait présent dès qu’on avait besoin de lui - même si on n’avait pas besoin de lui. Cass’ était le genre de personne à avoir le cœur sur la main, à être de bon conseil, à savoir réconforter même lorsque le moral était au plus bas. Et il me comprenait parfois même sans que j’aie à parler. Je n’avais qu’à le regarder et il savait ce que je pensais, ce que je ressentais. Il n’y avait pas besoin de plus entre nous parce que tout était là. Même si je détestais cette façon qu’il avait de vouloir me faire cracher le morceau, de vouloir que je lui parle. Même si je détestais quand il me mettait sur un piédestal comme il le faisait en ce moment. Même si je détestais quand il insistait. Il n’était pas objectif. Il était mon ami, il ne voyait pas tout de moi. Et savoir qu’il me considérait ainsi, presque parfait, me mettait mal à l’aise. J’avais encore plus peur de le décevoir, peur qu’il se rende compte que je n’étais pas si bien qu’il le pensait. Il connaissait bon nombre de mes défauts mais j’avais parfois l’impression qu’à ses yeux, j’étais quelqu’un de bien. Un type bien.
Pourtant ce n’était pas comme ça que je me voyais. J’étais certes un ami tout à fait potable, recommandable même et sur qui on pouvait compter. Mais ça s’arrêtait malheureusement là. Parce que j’avais passé presque toute ma vie à mentir à des gens qui, pourtant, comptaient beaucoup pour moi. Je n’avais que très peu d’amis, des vrais, j’en étais conscient malgré tous ces gens dont je m’entourais facilement. J’en étais conscient malgré tout ce que je pouvais faire croire. J’étais conscient que chacune de mes clientes se servait de moi, que malgré notre entente mutuelle, elles étaient celles qui dirigeaient tout pas moi. J’étais conscient que j’étais parfois leur pute - et je ne disais jamais non pour ça. J’étais conscient que, pour certaines personnes de mon entourage, je n’étais qu’un bon coup, un bon moyen d’avoir de la baise facile. Mais je ne disais rien, répondant toujours présent quand on avait besoin de moi, peut-être parce que j’étais finalement très gentil peut-être parce que finalement tout ça m’était égal. Quelle importance qu’on se serve de moi ? J’aimais m’envoyer en l’air après tout et le plaisir était toujours partagé. Je ne voyais donc pas vraiment d’inconvénient à m’accorder du bon temps.

Cassandre était sans doute l’un des mes très peu nombreux vrais amis - ils ne se comptaient que sur les doigts d’une main, sûrement. Comment le savais-je ? À vrai dire, ce n’était pas quelque chose que je pouvais exprimer avec des mots. Je le sentais, c’était tout. C’était là, en moi, et je savais que je pouvais confiance à mon intuition concernant Cass’. Malgré tout, il restait là. Alors quand il commença à s’énerver contre moi, je le regardai comme un petit enfant pris en faute. Je n’avais fait que dire ce que je pensais pourtant. Et il ne vit pas mon air gêné lorsqu’il parla d’avoir couché avec mes clientes. Je sentis mes muscles se tendre subitement alors que je le fixai, presque affolé, se servir une tasse de café. Qu’étais-je censé lui dire ? Je tournai la tête au moment où il pivota la sienne en ma direction.

« Mmh, si ça m’est déjà arrivé de coucher avec mes clientes contre de l’argent, avouai-je à mi-mots. C’est arrivé plus… »

Un juron retentissant m’empêcha de continuer et je me rendis compte qu’il s’était brûlé en se servant son café. Mordillant ma lèvre inférieure, je n’osai pas lui demander comment allait sa main. Il revint s’asseoir à côté de moi tandis que j’enchaînais lentement mes confidences. Je ne sus pas vraiment pourquoi mais il manqua de s’étouffer lorsque j’avouai me sentir plus gay qu’hétéro. Ça n’avait pourtant rien d’extraordinaire, il savait que je couchais avec beaucoup plus d’hommes que de femmes. En fait, les seules femmes avec qui j’avais des rapports étaient les clientes de l’agence. Peut-être était-ce aussi dû au fait que j’avais perdu ma virginité en premier avec un garçon et non une fille mais je m’étais toujours senti beaucoup plus attiré par les hommes - depuis Jaeden en fait. Il avait été le premier.
J’eus néanmoins un sourire lorsque l’infirmier m’avoua la même chose. Et je le fixai alors un instant, le souvenir de notre nuit affluant à l’intérieur de mon crâne sans que je ne m’y attende. Je me rappelai de cette nuit dans les moindres détails. Je me rappelai sa bouche contre la mienne, ses mains sur ma peau et son corps emboîté au mien. Je me rappelai de ces frissons chauds le long de ma colonne, des vagues de plaisir qui me noyaient, de cette douceur dont il m’avait entouré. J’avais l’habitude des baises rapides, des faciles, celles faites entre deux portes seulement pour le plaisir de la chair. J’avais l’habitude du sexe pour du sexe. Mais cette nui-là, Cassandre m’avait montré ce que c’était que de s’unir avec quelqu’un pour qui on éprouvait quelque chose. Nous n’étions peut-être pas un couple, nous n’étions peut-être pas ensemble, mais nous avions des sentiments respectifs assez forts pour que je les ressente jusque dans ses gestes, ses baisers. Et ça m’avait fait du bien - pas seulement au corps mais aussi au cœur. Une sorte de fissure en moi s’était momentanément refermée cette nuit-là. Un vide s’était comblé, le temps de quelques heures dans ses bras.

Sa remarque me fit légèrement hausser les sourcils d’étonnement et je le fixai, un peu effrayé, son visage se rapprochant doucement du mien. Je n’avais jamais vu Cassandre comme un petit-ami potentiel. Peut-être parce qu’il y avait toujours eu Alcide ; peut-être parce que je me savais trop inconstant pour ça. Sans doute parce que je le respectais trop pour lui infliger une telle chose. Mais alors que ses lèvres se posaient doucement sur ma joue, je me demandais furtivement ce que ça pourrait donner lui et moi. Et chassai aussitôt cette idée de mon esprit, parce que je m’étais juré de ne plus faire ce genre de bêtise avec lui. Il était mon ami. Il était mon ami. Il était mon ami. Il était mon ami. Il était mon ami. Il était mon ami.

Il était mon ami… Pas vrai ?

Je ne savais plus vraiment. Et mon corps parla à ma place lorsqu’une de mes mains accrocha la nuque de mon infirmier pour le rapprocher de moi et venir coller ses lèvres aux miennes dans un baiser qui n’avait rien de chaste. Plongeant à l’intérieur de sa bouche, ma langue trouva la sienne sans difficulté et je gémis légèrement, le corps tout entier comme traversé par la foudre. L’attirant à moi pour plus de contact, je passai mon autre main sous son haut à la recherche de sa peau - elle était aussi chaude que dans mon souvenir.
Je me fichai de cette promesse faite à moi-même. Je me fichai de savoir si ce que j’étais en train de faire était bien ou non. Je me fichai de cette petite voix me hurlant de tout arrêter. Je me fichai de certainement tout gâcher à nouveau. Il me fallait retrouver cette sensation de plénitude, cette sensation d’être entier, complet. Même si c’était factice. Même si c’était à sens unique. Je voulais juste retrouver le Cassandre de cette nuit-là, le Cassandre qui m’avait montré que moi aussi je pouvais être aimé. Alors, comme complètement ivre de lui, je commençai à le caresser partout à la fois dans des gestes imprécis, désordonnés. Je voulais juste ressentir. Tout ressentir.
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyLun 26 Déc - 12:17

A vouer à Aaron que j'étais également plus attiré par les hommes que par les femmes n'avaient pas été difficile. Il me connaissait et je le connaissais aussi très bien. Pourtant, je n'avais pas pu m'empêcher de m'étouffer lorsqu'il me le dit enfin à voix haute. Cela m'avait sans doute surpris qu'il m'en informe ici, à l'hôpital. Le neurologue était l'un de mes meilleurs amis. Je dirais même qu'il était mon meilleur ami. Toujours là quand j'ai besoin de lui, quand je ne vais pas bien, quand j'ai besoin de soutien et d'un câlin. En fin de compte, si cette étiquette d'amitié n'avait pas été posé entre nous, il aurait tout d'un potentiel petit-ami sincère et généreux. Faire ce constat était, ici et maintenant, était surprenant. Après tout, les relations amoureuses étaient faites de concessions et avec le jeune Parker, j'en avais fais en acceptant finalement son autre métier d'escort boy. Au début, j'avais eu du mal à l'avaler mais j'avais fini par le comprendre et l'accepter car le médecin était toujours le même. Son métier ne faisait pas de lui ce qu'il était dans son cœur. J'avais confiance en lui et être escort ne changeait pas mes sentiments à son égard. Aaron serait toujours Aaron pour moi. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il fasse, je ne verrais que celui que j'avais toujours connu car je tenais à lui très fortement et que je ne voyais que ces bons côtés malgré tous les défaut que je lui connaissais. Sans eux, il ne serait pas lui et il ne pourrait être celui en qui j'avais confiance, celui à qui je pourrais tout dire et avec qui je pourrais me consoler. Aaron était simplement parfait comme il était actuellement, contrairement à ce qu'il ne cessait de dire.

Perdu dans mes pensées et dans mon café que je venais à peine de terminer, je déposais la tasse sur la table basse lorsque mon voisin de canapé reprit la parole. « Il était mon ami… Pas vrai ? » Je jetais mon regard sur lui. Je n'avais strictement rien compris. "Il" ? Mais de qui parlait-il ? Avec cet air dubitatif, je le fixais. J'allais prendre la parole lorsque une main m'attira vers lui. Mes lèvres entrèrent en contact avec les siennes. Bouche contre bouche, langue contre langue, je succombais face à cette initiative du neurologue. J'étais comme envouté et je me laissais faire, me collant un peu plus à Aaron lorsqu'il m'attira vers lui pour glisser l'une de ses mains sous mon vêtement et contre ma peau. J'en frissonnais jusqu'à ce qu'une certaine lucidité traverse mon esprit. Tandis que le jeune Parker parcourait mon corps de caresses aussi irrésistibles soient-elles, je me reculais, cessant ce baiser et ces bonnes choses qui me procuraient toujours autant de plaisir.
« Aaron... » Réussis-je difficilement à prononcer. « On avait dit qu'on ne recommencerait pas... Tu t'en souviens ? » Je me redressais, reprenant ma place sur le canapé sans dire un mot de plus. Perturbé par ce qu'il venait de se passer, je sursautais lorsque la porte de la salle de repos s'ouvrit.

Un soignant apparut dans l'encadrure de la porte. Il pénétra à son tour dans la pièce, nous saluant tous les deux au passage avant de se servir un café et de nous rejoindre sur la fauteuil installé en face du canapé. Je restais silencieux, observant ce médecin de la tête au pied. Il devait être nouveau, je ne l'avait jamais vu auparavant. A moins qu'il ne soit que remplaçant. C'était également possible. Je le regardais tout en restant muet. En effet, je n'avais rien à dire. La seule chose dont j'avais envie actuellement était d'embrasser Aaron, de le sentir contre moi et de retrouver ces caresses. Se sentant surement de trop dans la pièce, notre perturbateur nous quitta rapidement. Mais sa présence m'avait fait réalisé une chose importante. Une chose que je désirais encore et alors que je voyais que le neurologue voulait prendre la parole, je l'embrassais à nouveau de ma propre initiative. La porte de la salle de repos s'ouvrit et l'autre médecin réapparut derrière. J'arrêtais alors mon baiser, mordillant la lèvre inférieur d'Aaron avant de porter mes yeux bleus sur le soignant. « Vous avez oublié quelque chose ? »
« Heu... Oui... Mon bipeur... Heu... Je ne vous dérange pas plus longtemps... » Il partit presque aussitôt. Une fois son bipeur en main, il quitta la pièce comme une flèche. Je rigolais. La situation m'amusait. En voilà un qui n'était pas près de revenir prendre un café ici.

Je reportais alors mon attention sur le seul qui en valait la peine dans les environs. Je passais une main dans ses magnifiques cheveux et je souriais bêtement avant de déposer un simple baiser sur ses lèvres. Je ne sais pas ce que cela me faisait. En tout cas, je me sentais bien, posé et ravi. Étrange, sachant que nous devions être que des amis, n'est-ce pas ? Je fixais alors Aaron. Les yeux dans les yeux, sans aucun mot, je l'observais. J'espérais simplement qu'il ne fuit pas à nouveau. « Ok. Je sais que ce n'est pas ce que l'on avait dit. Je sais que c'est assez bizarre et je parle de "bizarre" dans le bon sens du terme. » J'attrapais ses mains que je gardais entre les miennes comme pour l'empêcher de s'en aller. Je ne voulais pas qu'il parte. « J'espère juste que tu ne vas pas partir comme la dernière fois. » Je baissais alors les yeux alors que je repensais à la tristesse que j'avais ressenti lorsque le jeune Parker était parti après notre nuit passée ensemble sous mes draps.
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyLun 26 Déc - 16:05


Je n’arrivais pas à croire ce que j’étais en train de faire. Je n’arrivais pas à croire que j’étais en train d’embrasser Cassandre, que j’avais fui pendant des semaines après avoir couché avec lui, à qui j’avais fait la promesse de ne plus déraper, de ne plus mélanger mes sentiments. Je m’étais pourtant persuadé de ne plus faire ce genre de conneries, pas avec Cass’. Mais voilà, l’entendre me dire que j’étais son type d’homme, l’entendre m’avouer qu’il se sentait comme moi - plus gay qu’hétéro - avait de nouveau tout mélangé dans ma tête et, perdu, mon corps avait pris les commandes. Je n’avais pas pu contrôler cette pulsion qui m’avait poussé à attraper sa nuque et à l’embrasser jusqu’à en perdre le souffle et la raison. J’avais tout oublié, tout s’était évanoui au moment même où mes lèvres avaient touché les siennes. Il n’y avait plus que lui qui comptait - lui qui était censé être un simple ami. Je ne me comprenais pas. Je ne comprenais pas ce besoin si urgent de retrouver Cassandre l’amant après avoir tant de fois regretté de m’être éloigné de Cass’ l’ami de fac.
Je sentais son corps frémir contre le mien, je sentais les frissons sur sa peau chaude que mes caresses provoquaient. Je sentais son désir comme si c’était le mien. Mon estomac se noua et des vagues géantes de chaleur m’inondèrent lorsque l’infirmier se colla un peu plus à moi. Je mis alors mon cerveau sur pause, refusant de gâcher cette petite bulle dans laquelle je m’étais enfermé. Je voulais seulement profiter de l’instant présent, sans me préoccuper de plus tard, du futur. Je savais que Cassandre m’en voudrait sûrement mais peu importait. Je voulais juste rester là, à ressentir sa chaleur, à me l’approprier pour qu’elle devienne mienne.

Mais la magie du moment fut de courte durée et le temps sembla reprendre sa course quand le châtain brisa le baiser, se reculant légèrement. Honteux, je baissai les yeux lorsqu’il me rappela qu’on avait décidé d’un commun accord de ne plus jamais recommencer une bêtise comme celle-ci. La culpabilité me mordit le cœur et j’acquiesçai lentement, conscient que tout ça était encore de ma faute. Je le regardai se redresser, un goût amer dans le fond de la gorge et fixai ensuite mon regard sur mes genoux, sans oser rien dire. La situation, on ne peut plus inconfortable, me mit mal à l’aise et je n’osai pas même ouvrir la bouche pour lui présenter mes excuses. Je n’osai pas même parler lorsqu’un de nos collègues entra dans la salle de repos, venant se remplir une tasse de café sûrement bien méritée.
Mais qu’est-ce qu’il m’avait pris bon sang ? Je ne pouvais pas rester gentiment à ma place d’ami et ne pas céder à ces envies complètement folles et déplacées vis-à-vis de mon ami. Il était une des personnes les plus importantes pour moi, je ne pouvais pas me permettre de tout gâcher. Je ne voulais pas le perdre. Même si ma vie était un bordel sans nom et sans fin, même si je me rendais l’existence difficile à force de papillonner à droite et à gauche, Cassandre restait l’un des piliers stables de ma vie. Je savais que je pouvais me reposer sur lui en toute tranquillité. Quand il était dans les parages, je n’avais pas de souci à me faire. Le perdre signifierait ébranler cet équilibre précaire dans lequel je me trouvais. Je ne pouvais pas le laisser me filer entre les doigts - par pur égoïsme, certes, mais j’avais besoin de lui. À mes côtés, pour me conseiller. Juste être là pour me supporter.

Tous deux muets comme des tombes, nous ne pensions même pas à entamer un semblant de conversation avec ce collègue - un nouveau apparemment que je n’avais jamais croisé ici auparavant - qui venait de s’asseoir dans le fauteuil en face de nous. Je me raclai la gorge, gêné. Je ne savais pas quoi dire, pas quoi faire. J’aurais voulu m’excuser mais je ne pouvais pas le faire devant l’autre. J’aurais aussi voulu reprendre là où Cassandre m’avait arrêté mais ce ne serait pas une bonne chose à faire. Parce que je savais pertinemment où tout ça nous mènerait et ce n’était pas possible. J’avais réellement un don pour me créer moi-même des problèmes.
Rapidement, j’entendis notre collègue quitter la pièce et je me tournai automatiquement vers Cass’ dans le but de m’excuser. J’eus à peine le temps d’ouvrir la bouche, de penser à ce que j’allais dire que sa bouche reprit la mienne. De sa propre initiative, l’infirmier m’embrassa et je ne pus que soupirer de plaisir tout en accrochant mes doigts à sa nuque. Mon cœur sembla ricocher contre mes côtes à l’intérieur de ma poitrine, il pulsa jusque dans mon ventre, atteignant même mes reins où, déjà, un brasier semblait se propager. Je n’eus pas même l’occasion de profiter pleinement de ses lèvres, de retourner explorer son corps de mes mains que la porte de la salle de repos s’ouvrit à nouveau sur ce même collègue qui était venu quelques minutes plus tôt. Je grognai légèrement, à la fois gêné qu’il nous trouve dans une telle position mais aussi parce que Cassandre s’amusa à mordiller ma lèvre inférieure, complètement insensible à la présence du médecin dans la même pièce que nous. Et comme si de rien était, il lui demanda s’il avait oublié quelque chose. Je n’écoutai pas la réponse, partagé que j’étais entre la honte et l’envie. Si l’infirmier avait l’air d’être amusé de la situation, c’était loin d’être mon cas. Parce que je ne comprenais pas, parce que je n’étais pas sûr de bien assimiler tout ce qui était en train d’arriver entre nous. Avait-il changé d’avis ?

Une main légère dans mes mèches brunes me ramena à son regard azuré et je plongeai immédiatement dans cet océan chaleureux pour m’y perdre. Il déposa un baiser furtif sur ma bouche, souriant, alors que je ne faisais que me poser un peu plus de questions. Ce n’était pourtant pas mon genre de réfléchir, de me questionner mais là, je ne savais juste pas quoi penser. Cassandre avait même l’air tout aussi décontenancé que moi à en croire ses propos et je ne pus que le laisser me prendre les mains, comme si c’était là notre bouée de sauvetage. Notre seul point de repère. Je comprenais qu’il ait peur que je ne prenne la fuite à nouveau seulement j’étais trop cloué sur ce canapé pour faire le moindre mouvement. Parce que mes mains dans les siennes amenaient des crampes à mon estomac et tout un tas de sensations que je n’avais jamais connues avant. Avant lui.

« Je ne partirai pas, tentai-je de le rassurer doucement. Je… Je n’ai pas envie de fuir. Pas cette fois. Je ne sais pas trop ce qu’on est en train de faire, je ne sais pas trop si c’est bien ou mal mais… Je me sens bien avec toi. Je me suis toujours senti bien. En confiance. Alors je ne veux pas perdre ça. »

Je ne savais pas même si je pouvais mettre un nom sur ce qui était en train de nous arriver. Est-ce que cela signifiait qu’il était possible qu’on devienne un couple, Cassandre et moi ? Cette idée me paraissait autant incongrue qu’elle me donnait chaud, faisait voler des sortes de papillons au creux de mon ventre.

« Seulement, je… Et Alcide ? Il devient quoi ? demandai-je timidement. Je veux dire… Toi et moi… Lui… Je ne veux pas m’immiscer entre vous ni causer des problèmes… Il a sûrement besoin de toi maintenant qu’il est revenu et… je veux dire… Il va peut-être retrouver la mémoire et se souvenir de votre histoire… »

Cela signifiait-il que je ne jouais que le rôle du remplaçant ? Le remplaçant d’Alcide ?


Dernière édition par N. Aaron Parker le Lun 26 Déc - 18:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyLun 26 Déc - 17:10

Ce qu'il se passait ici, jamais je ne l'aurais imaginé. Être embrassé par Aaron était déjà surprenant mais retourner vers lui pour continuer cet échange était ahurissant. Depuis le temps que je le connaissais, je n'avais jamais pensé que cela puisse aller aussi loin. J'avais été attiré par lui. Dans notre grande jeunesse, je l'avais trouvé séduisant et charmeur. J'aurais pu tenter quelque chose. Cependant, je n'avais jamais rien fait car la peur que cela ne soit pas réciproque et que je perde un ami comme lui m'aurait fait bien plus de mal que tout le reste. Au fil des jours, des mois et des années, ce sentiment à son égard s'envola, disparut ou fut simplement caché par autre chose. Je ne savais pas ce qu'il s'était passé en moi mais, aujourd'hui, tout refaisait surface. J'avais refoulé cette attirance pour le médecin par peur et, maintenant que la peur n'avait plus de raison d'exister, mes sentiments au sujet d'Aaron revenaient de plein fouet dans mon esprit.

Main dans la main, je le regardais. Mes yeux bleus ne le lâchaient plus tandis que lui non plus ne lâchait pas les miens. Une urgence aurait pu sonner, une catastrophe aurait pu arriver que je n'y aurais pas fais attention. La seule chose importante, le seul être qui en valait la peine était face à moi et je le regardais comme jamais je ne l'avais vu jusque-là. Et même si j'avais des doutes, même si je croyais qu'Aaron pouvait à nouveau fuir,je gardais espoir que tout ne soit pas comme autrefois car, aujourd'hui, rien n'était comme notre dernière rencontre. Je tenais donc fermement ses mains entre les miennes et je baissais finalement les yeux pour les fixer tandis que mon cœur battait la chamade dans ma poitrine. « Je ne partirai pas. Je… Je n’ai pas envie de fuir. Pas cette fois. Je ne sais pas trop ce qu’on est en train de faire, je ne sais pas trop si c’est bien ou mal mais… Je me sens bien avec toi. Je me suis toujours senti bien. En confiance. Alors je ne veux pas perdre ça. » Je souris, timidement, avant de relever mon regard vers mon interlocuteur. J'étais dans le même état que le jeune Parker. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait mais je ne voulais pas que cela s'arrête pour autant. J'étais enivré par sa présence et je ne voulais pas le voir partir aussi vite. J'arrivais même à me demander pourquoi mon cœur faisait-il d'aussi grand bon ? Pourquoi battait-il aussi fort ? Qu'est-ce que avait changé et que se passerait-il une fois que nous aurions quitté cette salle ? « Seulement, je… Et Alcide ? Il devient quoi ? Je veux dire… Toi et moi… Lui… Je ne veux pas m’immiscer entre vous ni causer des problèmes… Il a sûrement besoin de toi maintenant qu’il est revenu et… je veux dire… Il va peut-être retrouver la mémoire et se souvenir de votre histoire… » Je savais qu'Alcide reviendrait forcément dans la conversation. Après tout, je m'étais confié à Aaron et le fait de lui dire que j'aimais cet homme autant que je l'aimais lui n'était peut-être pas aussi surprenant que cela en constatant où nous en étions venu. Il était normal que le neurologue se pose ces questions et je le comprenais. Je lui donnerais donc les explications qu'il lui faut et je laisserais parler mes sentiments et mon cœur pour être sincère avec lui.
« Ça fait plus d'un an que c'est terminé. D'accord, je ressentirais certainement toujours quelque chose pour lui. Mais c'est fini. » Commençais-je par dire. La vérité, il n'y avait que cela qui pouvait nous sauver. Certes, j'aurais toujours ce petit quelque chose que je ressentirais pour le militaire, mais si Aaron était là, s'il restait le même et s'il était tout ce dont j'avais besoin, je ne devais pas m'en priver et je devais tenter le coup. Je ne voulais rien regretter. Je ne voulais plus attendre. Le neurologue était un bon parti. En tout cas, il l'était pour moi. « Il est partit à l'autre bout du monde sans me demander mon avis. Lui et moi, c'est fini et le fait qu'il se souvienne de ma meilleure amie et non de moi le prouve. Je ne suis plus rien à ses yeux alors que dans les tiens, je suis beaucoup plus... » Je lâchais les mains de mon voisin de canapé pour en déposer une sur son visage et plus précisément sa joue que je caressais délicatement tout en lui souriant. « S'il avait besoin de moi, il me l'aurait demandé. Et ce n'est pas par hasard, si tu es le seul homme avec qui j'ai été intime depuis son départ... J'ai toujours ressenti ce petit quelque chose pour toi, Aaron... Je ne peux pas l'expliquer mais je peux te dire que ça a toujours été là, depuis la fac à aujourd'hui. » Je lui avouais enfin ce que je lui avais toujours caché. Et même si cela me faisait légèrement peur, j'étais tout de même heureux de le faire. « Je tiens énormément à toi et je veux simplement vivre ma vie. Toi, tu as fui parce que tu avais peur que tout change entre nous. Lui, il est parti sans prendre en compte mon opinion et ma demande qu'il reste à Paris. Toi, je peux te comprendre et, lui, non. Toi, tu as toujours été là et c'est pour ça que j'en suis venu à te rendre ce baiser... »

Je venais d'être sincère. J'attendais maintenant une réaction de la part du médecin. J'avais une certaine appréhension face à ce qu'il pourrait me dire. C'est pourquoi, je retirais ma main de son visage et que je le regardais sans dire un mot. En grand optimiste, j'attendais beaucoup de sa réponse et pourtant je savais qu'il y avait une infime chance qu'il ne me prenne pas pour un fou et qu'il comprenne tout ce que je venais de lui dire. Je le choisissais lui et non pas Alcide. Même s'il m'avait rendu triste et même si je lui avais forcé la main pour qu'il me parle aujourd'hui, Aaron était le bon choix. Il était celui que je choisissais. Tous mes espoirs reposaient désormais sur la réponse de cet ami qui finalement était surement plus que cela. J'étais aussi bien impatient que réticent car tout pouvait s'arrêter là. Une parole de cet homme et tout ce que je m'imaginais en cet instant s'écroulerait en une seconde. Je m'étais ouvert à lui et j'espérais que ce sentiment que j'avais gardé au fond de moi depuis toutes ces années était réciproque ou sinon cela serait à mon tour de fuir comme un lâche...
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyMar 27 Déc - 18:28


J’avais beau ne pas être le genre de personnes à m’investir dans des relations, j’avais beau avoir cette sorte de trouille bleue de l’engagement, j’avais beau m’être fermé aux contacts humains depuis des années, je ne me sentais pas à l’aise de devoir jouer les roues de secours. Je trouvais ça à la fois dégradant et blessant parce que je connaissais Cassandre. Je l’estimais beaucoup, je l’adorais vraiment. Et je me connaissais assez - moi et mon cœur de guimauve emprisonné dans une cage de fer - pour savoir que, si je laissais l’infirmier entrer dans ma vie de cette façon-là, j’allais me laisser envahir par ses sentiments, par sa tendresse et sa chaleur - encore plus que maintenant. Et tout ça allait me faire fondre, me rendre plus attaché à lui que je ne l’étais déjà. Peut-être même allais-je réellement tomber amoureux, dans le sens où je serais capable de lui confier mon cœur, et alors je serais complètement perdu. Parce que je ne serais alors qu’un second choix, la cinquième roue du carrosse. Et je n’étais pas prêt à faire ce sacrifice.
Je n’étais pas prêt à m’en remettre à quelqu’un, à me reposer sur Cassandre si c’était pour me rendre compte au final que rien n’était réciproque. Que je n’étais qu’un plan de secours pour oublier quelqu’un d’autre, qu’une façon comme une autre de remplacer un amour déçu. Oui, je ressentais de plus en plus ce vide affectif que je désirais combler ; oui, je me sentais parfois un peu seul et je n’aurais pas été contre une présence chaude dans mon lit le soir. Mais je ne pouvais pas me permettre de me lancer dans ce genre de relation. J’avais trop peur, je voulais protéger mon cœur - parfois un peu trop. Même si j’adorais l’infirmier, même si je me sentais totalement bien en sa présence, je ne pouvais pas. Pas tant qu’il y avait Alcide qui était là.

Je savais que mon ami - pouvais-je encore parler de lui en ces termes ? - était encore très attaché au soldat qui avait fait partie de sa vie pendant bien longtemps. Je le savais, je le sentais. Je le voyais dans ses yeux, dans ses paroles. Alcide restait une personne importante pour lui. Et même si je n’étais pas du genre jaloux, je savais que la menace restait réelle. Je savais que le soldat pouvait retrouver la mémoire à tout instant, se souvenir de leur histoire commune et vouloir récupérer l’infirmier. Et moi dans tout ça ? Moi, je me retrouverai une nouvelle fois sans rien, avec le souvenir d’une chaleur douce et tendre, de sentiments agréables. D’une présence à laquelle je m’habituerai forcément, à laquelle je m’habituais déjà.
Alors non, je ne voulais pas partir ; je ne voulais plus fuir Cassandre. Pas cette fois. Parce qu’il me faisait ressentir des choses que je ne m’étais jamais permis de ressentir jusque là. Que je ne m’étais pas autorisé à ressentir avec lui. Mais restait l’ombre de l’ex petit-ami amnésique et, si je devais aller plus loin avec Cass’, alors je devais savoir. Je devais savoir où lui en était avec ses sentiments par rapport à Alcide. Je devais savoir où me placer par rapport à eux deux, à cette histoire qui les liait, à la nôtre qui était en train de changer. Et, comme je l’avais demandé et espéré, l’infirmier me raconta - je n’en attendais pas moins de lui. Il se confia, mit son cœur à nu. Me parla de lui et d’Alcide. Me raconta sa déception de le voir partir pour la guerre alors qu’il lui avait demandé de rester, comment son ex se souvenait de sa meilleure amie mais pas de lui. Me raconta son coup de cœur pour moi dès l’université, ses sentiments enfoui au profit de notre amitié si profonde, son désir de reprendre le cours de sa vie. Et je l’écoutai, pendu à ses lèvres, le cœur complètement fou, les sourcils haussés d’étonnement lorsque j’appris que je lui avais plu dès l’université. Je l’écoutai me rassurer, je l’écoutai me dire que j’étais celui qu’il désirait, qu’il voulait à ses côtés. Que c’était moi, et moi seul, qu’il choisissait.

Le cœur battant à mille à l’heure - je frôlais l’infarctus - je fus tout simplement incapable de dire quoique ce soit. Je savais pourtant que je devais lui répondre, que je devais lui dire que je voulais de lui au moins autant qu’il voulait de moi. Que j’étais prêt à tenter ma chance, à le laisser entrer dans ma vie. Mais rien ne sortit. Tout resta bloqué au fond de ma gorge. Je sentais les mots rouler sur ma langue, s’arrêter à la frontière de mes lèvres. Je ne pus émettre le moindre son. Paniqué à l’idée qu’il ne prenne mon silence pur un refus, je me penchai vers Cassandre et posai ma bouche sur la sienne dans un baiser tout en lenteur, tout en langueur. J’accrochai mes doigts aux siens, comme on s’accrocherait à une bouée de sauvetage cependant que mon corps, attiré comme un aimant, se collait à celui de mon ami - petit-ami ?

« Si tu veux bien m’accepter, alors je te veux. Toi, et toi seul, soufflai-je entre deux baisers. Je te veux, toi, Cassandre, dans ma vie. Dans ma vie et dans mon lit. »

J’émis un léger rire, amusé, avant de grimper sur ses cuisses, mes lèvres dérivant le long de sa mâchoire, allant jusqu’à mordiller le lobe de son oreille.

« Je ne sais pas où ça va nous mener, je ne sais pas ce qu’on va faire, continuai-je tout en faisant vagabonder ma bouche jusqu’à son cou que je suçotai avec envie. Mais je ne veux pas regretter. Je veux essayer. Parce que je sais que ça en vaut la peine. »

Et je me sentais assez en confiance pour surmonter cette peur qui me nouait l’estomac, cette appréhension qui me tordait le ventre. Cassandre était sûrement le meilleur choix que je pouvais faire. Je pouvais me laisser une chance d’être heureux avec lui.
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyMer 28 Déc - 14:29

Une attente insoutenable. Par tel adjectif, je qualifierais le temps d'attente de la réponse d'Aaron. Les secondes paraissaient être des heures entières et plus j'attendais, plus tout espoir s'envolait. Je venais de m'ouvrir comme jamais je ne l'avais fait avec le neurologue. Je venais de lui révéler mes premières impressions à son sujet et le sentiment qui en découlait. J'avais laissé parlé mon cœur et je ne récoltais qu'un silence pesant. Je me sentais horriblement gêné, même con. Jamais je n'avais été aussi sincère et j'avais l'impression que tout ce que je venais de dire n'était pas réciproque, que je m'étais emballé pour rien et que ces baisers ne représentaient absolument rien pour le jeune Parker. Encore une fois, je me faisais avoir comme un bleu, comme un gamin de 15 ans qui ne connaît rien à l'amour et aux relations. Je soupirais, déçu.

J'avais l'impression de n'être qu'un pantin facilement manipulable et alors que le temps ne semblait pas s'écouler, je baissais les yeux pour ne pas le regarder et voir sa réponse dans ses iris. Tout semblait perdu en apparence. Cependant, lorsque les lèvres d'Aaron entrèrent en contact avec les miennes, je compris que j'avais eu raison de me dévoiler. Un immense soulagement parcourut mon corps dans sa totalité. J'appréciais ce baiser à sa juste valeur, croisant mes doigts avec ceux du médecin et sentant alors son corps contre le mien. J'en venais même à me demander si je rêvais. Mais non, tout était bel et bien réel. J'étais tout simplement heureux. « Si tu veux bien m’accepter, alors je te veux. Toi, et toi seul. Je te veux, toi, Cassandre, dans ma vie. Dans ma vie et dans mon lit. » Je souris face à la dernière remarque d'Aaron tandis que lui en riait. Il me voulait dans sa vie et c'était le principal. Il me désirait également dans son lit et je devais bien avouer que je le voulais aussi dans le mien. Continuant ces baisers, le jeune homme se faufila à califourchon sur mes cuisses. Passant des lèvres, à la mâchoire puis au lobe de mon oreille et à mon cou, je me laissais faire car les douces lèvres de cet homme m'enivrait de plaisir. « Je ne sais pas où ça va nous mener, je ne sais pas ce qu’on va faire. Mais je ne veux pas regretter. Je veux essayer. Parce que je sais que ça en vaut la peine. » Je glissais alors mes mains dans le dos du médecin, les faufilant son son vêtement pour que je sois en contact avec sa peau. Dans un même temps, je me redressais pour aller une nouvelle à la rencontre de ses lèvres dans un baiser passionné et langoureux. Tout ce que j'avais attendu en le rencontrant à la faculté se réalisait finalement et ce bien des années plus tard, contre toute attente de ma part.
« Crois-moi, tu ne le regretteras pas. » L'informais-je alors entre deux baisers avant de m'arrêter dans mon élan et de le regarder dans les yeux. Je lui souris, le serrant alors un peu plus contre moi. Je croyais redécouvrir Aaron comme si c'était la première fois que l'on se croisait. Nous n'avions jamais eu ce genre de relation. Depuis le début, notre amitié prônait sur le reste. Aujourd'hui, cette relation amicale prenait un autre tournant que j'avais espéré avoir à l'université. Je ne voulais pas le décevoir et encore moins le faire souffrir. Aaron était important pour moi. Il l'avait toujours été et le voir comme un petit-ami me surprenait encore. Était-ce réellement possible ?

La réponse était oui, bien évidemment. Je n'aurais pu imaginé mieux. Comme je l'avais dis, le neurologue était un bon parti. Je le connaissais très bien et je savais dans quoi je m'engageais. Je le connaissais depuis mon arrivée à Paris. Cela faisait presque dix ans que nous nous étions rencontrés sur les bans de l'université et nous étions encore plus proche aujourd'hui. Nous n'avions même jamais été aussi proche l'un de l'autre - si nous ne comptions pas notre nuit passée ensemble. Et même si nous la prenions en compte, nous n'avions jamais eu ce lien qui nous unissait actuellement. Maintenant que tout avait été mis au clair et que nous étions passés tous les deux à un stade supérieur de notre relation, notre vie changerait probablement. Elle serait beaucoup mieux parce que nous partagerions bien plus qu'un café, qu'une conversation et qu'une soirée cinéma. Je déposais alors mes mains sur ses cuisses et je les caressais. Pendant ce temps, je le regardais toujours. Ces yeux étaient si beaux, si bleus, si magnifiques que j'aurais pu les contempler infiniment. « Tu sais, je crois que j'ai attendu ce jour pendant des semaines quand on s'est rencontré. » Je glissais une main sur sa joue avant de la poser derrière sa nuque afin de le pencher vers moi et de l'embrasser. C'était une étrange sensation. Je ne pouvais m'arrêter de le faire. J'en voulais toujours plus. Il me voulait moi et je le voulais lui. Finalement, c'était ce que j'avais. Lui et moi. Ici. Contre toute espérance. « Tu fais quoi après ta garde ? » Lui demandais-je gentillement. « J'avais pensé que tu pourrais venir à la maison. Si t'en as envie... » Je nous basculais sur le côté, me retrouvant alors sur Aaron. Je déposais un nouveau baiser sur ses lèvres. « J'en ai très envie, personnellement. » Lui murmurais-je à l'oreille avant de me redresser et de me lever du canapé. Cette petite pause improvisé avait été bien plus longue que prévu et le travail devait nous attendre tous les deux. J'attrapais alors la main du futur neurochirurgien pour qu'il se lève à son tour.
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyMer 28 Déc - 23:26


Mon cœur battait un peu trop fort. Mon cœur battait un peu trop vite. C’était une sensation inédite mais pas désagréable. Je sentais mon corps frissonner à chaque contact de ses mains sur ma peau, passant sous ma couche de vêtements pour poser sa marque sur moi. Et sa bouche qui épousait la mienne de la manière la plus parfaite qui soit envoyait des vagues de chaleur jusque dans mes veines, faisant bouillonner mon sang jusqu’à ce que mon corps tout entier ne soit qu’une boule de lave en fusion. J’aimais ses caresses ; je ne me souvenais que trop bien de ses mains sur ma peau nue et bouillante. De ses lèvres redessinant les pleins et déliés qu’elles rencontraient.
Non, je ne pouvais pas le regretter. Je ne pouvais pas regretter de me laisser une chance d’être heureux avec celui qui avait été mon ami pendant si longtemps. Parce qu’il me connaissait, me mettait en confiance. M’acceptait tel que j’étais sans me demander de changer, de prétendre être quelqu’un que je n’étais pas. Il avait connu un Aaron proche du Noah que j’avais été en Angleterre. Et être avec lui avait toujours été reposant, apaisant. Il me calmait, par un simple sourire, une simple parole. Il n’y avait pas besoin de plus entre lui et moi parce que Cassandre ne me brusquait jamais, ne me forçait jamais. Sauf peut-être ce soir où il avait fait des pieds et des mains pour me parler, pour mettre les choses au clair entre nous. Où il m’avait presque mis au pied du mur pour que j’arrête enfin de le fuir. Son côté entêté avait finalement du bon, parfois, même si habituellement je détestais ça - peut-être parce qu’on se ressemblait un peu trop sur ce point-là.

C’était étrange cette sensation, cette impression de savoir que ma relation avec l’infirmier avait changé. Moi qui avais passé tant de temps à le fuir parce que nous avions franchi une limite que nous n’aurions pas dû franchir tous les deux, je me retrouvais à m’ouvrir à quelque chose de tout à fait nouveau moi. Depuis mon arrivée en France, je n’avais eu que la seule envie de réussir dans la vie. De faire de bonnes études, de trouver un bon boulot et de devenir neurochirurgien. C’était tout ce qui m’avait fait tenir, m’avait encouragé à ne pas baisser les bras si jamais ça devenait trop difficile. Je n’avais vécu que pour réaliser ce rêve-là - réussir, professionnellement parlant. Si bien que ma vie sentimentale s’était peu à peu transformée en un désert froid et aride. Un désert sans vie. Je ne l’avais pas réellement remarqué jusque là ; je ne m’étais pas vraiment rendu compte que je m’étais fermé aux contacts humains. Je m’étais pourtant fait des relations depuis mon emménagement ici. J’avais des amis, des connaissances, des clientes et des relations plus ou moins professionnelles - j’avais même des rivaux, des ennemis. Je comptais également un bon nombre de coups d’un soir, de plans cul aussi. Je ne m’étais jamais vraiment empêché de satisfaire ce genre de besoins. Après tout, je n’avais de comptes à rendre à personne. J’étais libre et je pouvais faire ce que bon me semblait.
Je n’avais pas vu que, derrière tout ça, toutes ces relations de toutes sortes, je restai indéniablement seul et renfermé. Je savais que je pouvais compter sur quelques personnes, comme la Blonde ou même Cassandre, mais je m’étais enfermé dans un monde à part, loin de tout et de tous. Je m’en rendais compte maintenant que, sa main sur ma joue, Cassandre me regardait en souriant de cette façon si adorable et si attendrissante. Je crois qu’il pouvait combler ce vide au creux de ma poitrine - même si ce n’était que pour un temps. Je crois qu’il pouvait dégeler ma poitrine, faire rebattre mon cœur endormi. Je souris doucement, enivré par la sensation de ses lèvres contre les miennes.

« Eh bien… Douche, manger, dodo, énumérai-je de façon rapide mon programme d’après-garde mais j’eus à peine le temps de lui répondre que je me sentis basculer sur le canapé, l’infirmier au-dessus de moi. »

Le poids de son corps sur le mien amena des crampes à mon estomac, une douce chaleur inondant doucement mes reins et mon bas-ventre. Je n’avais jamais fait attention au fait que je le désirais autant - pas avant ce soir en tous les cas. Qu’il était si beau. Si baisable également - mais ça, c’était peut-être parce que nous étions censés être amis avant que la situation ne dérape légèrement.

« Et j’en ai très envie aussi, acceptai-je dans un souffle sa proposition de passer chez lui après le travail. »

Comment résister à une telle invitation ? J’avais envie de l’avoir avec moi. De ne pas être seul ce soir lorsque je m’endormirai. C’était comme si Cassandre avait déclenché en moi un besoin urgent d’être avec lui. Comme si je ne serais plus capable désormais de supporter un seul instant de solitude.
Sa main attrapa la mienne et il m’aida à me relever du canapé où nous nous étions affalés voilà plus d’une demi-heure maintenant. Grimaçant légèrement lorsque je me rendis compte que nous avions tous les deux quitté notre travail pour roucouler dans une salle de repos, je ne pus que me faire la réflexion que la réalité finissait toujours par nous rattraper. Tôt ou tard. Je pris néanmoins le temps de poser mes mains sur les joues du châtain et de l’embrasser avec langueur jusqu’à ce que mon biper ne nous coupe en pleine élan. Soupirant, je constatai alors que j’avais une patiente qui m’attendait dehors depuis déjà un bon moment.

« Merde, j’ai oublié la petite vieille, jurai-je dans mon absence de barbe. Faut que j’y aille. »

J’allai m’en aller comme un voleur mais me ravisai et posai une nouvelle fois ma bouche sur la sienne pour une rapide baiser avant de remettre mes vêtements en ordre, de passer une main dans mes cheveux bruns pour sauver un minimum les apparences.

« Le premier qui a fini sa garde attend l’autre à la sortie. À tout à l’heure ! lançai-je avant de presque m’enfuir de la salle de repos, un indétrônable sourire aux lèvres pour aller retrouver ma patiente. »
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MessageSujet: Re: CASSANDRE • That was a terrible Mistake.   CASSANDRE • That was a terrible Mistake. EmptyJeu 29 Déc - 14:18

Douche, manger, dodo. C'était un bon programme et j'avais exactement le même ou du moins je l'avais avant que tout ne change subitement. Maintenant, je voulais beaucoup plus de chose. En cet instant, j'en voulais bien plus que précédemment et mon programme avait légèrement changé même si la base restait la même : Aaron, Douche, Aaron, Manger, Aaron, Dodo, Aaron. Le neurochirurgien était ce dont j'avais besoin ce soir. Je le voulais à côté de moi. Je le voulais près de moi. Je sentais à nouveau ce petit quelque chose avec lui que je n'avais pas ressenti depuis bientôt un an. Il était le bon. J'en étais sûr et je n'étais pas prêt de le laisser partir car l'avoir me donnait un bien fou. Être en confiance et ne plus être seul étaient deux choses que j'avais légèrement oublié. Avec le jeune Parker, je les retrouverais ce soir ou un autre jour. Mais je savais que je ne pourrais pas regretter de m'être engagé dans une relation en laquelle j'avais aujourd'hui confiance. Même si Aaron était escort, même s'il accompagnait des femmes et qu'il couchait parfois avec, je savais qu'il changerait. Je l'espérais fortement en tout cas car je venais de lui offrir mon cœur sur un plateau d'argent en lui révélant mes sentiments les plus profonds à son égard. J'étais désormais sans filet, sans carapace. Il pouvait jouer avec moi et mes sentiments. Il pouvait me manipuler s'il le désirait. Cependant, le connaissant, je savais pertinemment que je n'avais rien à craindre même si la "menace Cloé" était toujours présente.

« Et j’en ai très envie aussi. » M'avait-il répondu après que je nous ai basculé sur le canapé et que je lui ai susurré mon envie de l'avoir chez moi ce soir. Couché ensemble pour le simple plaisir de la chair avait été une terrible erreur. Mais si nous n'avions jamais commis cet acte regrettable au départ, nous nous serions jamais autant dévoilé l'un à l'autre et nous aurions toujours cette relation amicale et profonde qui nous qualifiait. Dans un sens, je ne regrettais plus cette nuit car elle nous avait mené à ce qu'il se passait dans cette salle de repos. Elle nous avait permis de nous connaître et de dévoiler nos sentiments l'un pour l'autre. Cette nuit avait été l'élément déclencheur d'une nouvelle histoire, d'une nouvelle relation et, pour cela, je ne pouvais la regretter.

Je lui attrapais la main et Aaron se leva pour me suivre. Nous devions reprendre le travail car, même si j'aurais préféré resté avec lui, nous devions retourner à notre garde si nous voulions nous retrouver après. Cela faisait maintenant plus d'une demi-heure que nous nous étions caché dans la salle de repos pour discuter en paix. Finalement, nous avions fait bien plus que cela et c'était tout aussi appréciable. Ce que j'appréciais également, c'était de sentir les mains du médecin sur moi et, ici, sur mes joues. Un long baiser s'en suivit mais qui fut malheureusement coupé par le biper du neurologue. Nos lèvres se détachèrent et je le regardais jusqu'à ce qu'il s'exclame et commence à partir. Je riais, amusé par son comportement. Cependant, Aaron fit un léger demi-tour pour venir m'embrasser à nouveau avant de reprendre sa route tout en se rhabillant correctement après cette longue pause. « Le premier qui a fini sa garde attend l’autre à la sortie. À tout à l’heure ! » J'acquiesçais d'un signe de tête.
« A tout à l'heure. » Réussis-je tout de même à lui répondre avant qu'il ne quitte rapidement la salle de repos avec ce petit sourire aux lèvres que je ne lui connaissais pas et que j'avais aperçu dans sa sortie.

Je restais quelques secondes de plus dans la salle, avant de sortir à mon tour de la pièce pour reprendre le travail avec un air plus que satisfait sur le visage. A quoi bon le cacher, maintenant que l'autre médecin nous avait surpris, certains devaient déjà être au courant. C'était mal connaître les fonctionnaires de l'hôpital. Ici, nous sommes tous avides de ragots. « Je te trouve enfin ! » Me dit ma collègue, Mélanie, alors que je sortais à peine de la salle de repos. Elle me prit par le bras et m'emmena directement aux urgences. « Ça fait 10 minutes que je te cherche. Tu me fuyais ? Avoues-le ! » Continua-t-elle en rigolant. Elle posa alors ses yeux sur moi. « Hum... Tu as quelque chose de changer... »
« Ah ? Quoi ? » Lui demandais-je alors en retour. Cet air satisfait et heureux devait réellement se voir. En me laissant toujours guider par la jeune femme, je continuais notre route. Je ne savais toujours pas pourquoi elle avait besoin de moi.
« Je ne sais pas... Tu sembles plus... Mieux que tout à l'heure quand tu m'as refilé ta patiente. Tant mieux car je vais avoir besoin de toi ! Allez au boulot, infirmier Lefèvre ! » Je rigolais pour la suivre jusqu'aux urgences et reprendre mon travail avec une seule envie, l'avoir déjà terminé pour le retrouver.


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