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 les matins de paris (zaza)

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MessageSujet: les matins de paris (zaza)   les matins de paris (zaza) EmptySam 29 Déc - 5:25


❝ les matins de paris qui chuchote en secret, tendre mélodie, je n't'oublirais jamais ❞



Vingt neuf décembre, dix heures et des poussières. La température de mon plancher ne dépasse pas les treize degrés. Mon matelas semble presque ronronner alors que j'empoigne doucement mon téléphone, observant d'un regard flou l'écran trop lumineux. Je lis à demi-mots, je sais déjà qui c'est, réveille-matin personnel, je n’immerge jamais autrement, ses habitudes deviennent toujours trop rapidement les miennes. Je m'y suis fais avec le temps. En même temps, existe t-il une chose auquel je m'accoutume pas lorsqu'il s'agit de lui ? Sérieusement. Je me décide à plonger dans les profondeur de ma couverture, lâchant un léger soupire. Je déteste avoir froid, je déteste aussi ne pas pouvoir mettre le chauffage de peur de me ruiner. Je n'ai même pas assez d'argent pour changer cette foutue machine qui déconne toutes les semaines, alors le chauffage, c'est une grosse blague dans le coin. C'est fou, la vie d'artiste n'est plus ce qu'elle était, où est donc passé l'époque où un chanteur pouvait se permettre tout et n'importe quoi ? Probablement coincé entre venice beach et hollywood, à tout les coup. J'espère bien que le jour où la chance décidera de se pointer en france, je serais en tête des bénéficiaires. À ce rythme, je pourrais faire du patin à glace dans mon appartement d'ici l’hiver. Ce serait amusant mine de rien. J'en rêverais presque. Je me lève rapidement et empoigne ma couverture, la laissant traîner derrière moi pour rejoindre la chambre d'à côté. Pas de bruit, ici aussi, ça tente encore d'immerger. Je penche la tête et observe zaza dans son lit, jetant un coup d’œil à son téléphone non loin. Foutue habitude hein. Il n'y a rien de plus fabuleux que d'avoir la chance d'être le témoins privilégié de sa gueule au réveille. Je ne prend pas vraiment le temps d'apprécier et me glisse rapidement sous les draps, rajoutant ma couverture par dessus pour finalement soupirer d'aise. À présent la température avoisine les vingt degrés, l'idéale de saison. « zaza j'ai froid » finis-je par lâcher « bonjour au fait » Je me colle à lui, illustrant sans mal mes propos par la fraîcheur de mes pieds contre les siens. Il ne doit pas aimer ça. Je n'ai pourtant pas peur de subir sa mauvaise humeur. Je me la tape depuis des années. Un peu plus, un moins, au final, ça revient au même. Surtout qu'il était plus sauvage lorsque nous étions petit, sa version adulte me paraît presque douce contrairement à ce que je subissais à l'époque. « question rhétorique, t'as bien dormis ? » demandais-je alors que je décrochais un bâillement. « pas moi, si tu veux savoir  » me permis-je d'ajouter. Je me sentais lassé aujourd'hui. C'est un jour sans, comme il y a en quelques rare fois par an. Ceci étant, ma lassitude n'est pas si anodine que ça, les dernières semaines ont été calme, comme elles ne l'ont jamais été depuis la naissance de baltimore. J'ai l'impression de revenir des années en arrière, à l'époque où on cherchait encore zaza et moi un truc pour animer nos vies. Je soupire presque mentalement. « oh tu sais, j'ai fais un foutue rêve cette nuit... » je ris jaune d'avance, me souvenant encore avec exactitude du déroulement des songes qui ont perturbé mon sommeil «  on jouait à bercy, sidney était encore là, à la batterie, c'était fabuleux mais je n'ai pas eu le temps de me faire acclamé, je me suis réveillé avant. mentalement je pleurais. En réalité, je me faisais aveugler par mon téléphone » je suis en dépression, c'est là le message que je tentais de lui faire passer. Oh une dépression qui sera terminé d'ici onze heure et demi, parce que je ne suis jamais triste bien longtemps, mais une dépression tout de même. Vorace pour le peu de temps qu'elle dure. J'enfonce alors mon visage dans son épaule en gémissant piteusement, ce son ne me va pas au teint, c'est si impressionnant « je veux qu'on fasse un concert zaza, on s'en branle d'avoir perdu notre batteur, je jouerais du tam-tam, ça donnera un style mais je veux remonter sur scène » C'est faux, ce serait sans doute ridicule mais la vérité étant ce qu'elle est, j'étais prêt à faire n'importe quoi. Je ne sais pas comment font madd et lui pour supporter ça mais je n'en pouvais plus. Y'en a qui chiale pour combler l'absence. Pas moi. Je ne suis pas quelqu'un de triste, je ne suis pas quelqu'un qui pleure. Zaza le sait. Je suis juste quelqu'un qui joue de la musique. Et de la musique, il n'y en a plus vraiment depuis qu'il est partie. « je blague pour le tam tam » ajoutais-je après plusieurs secondes, il ne se permettrait jamais de me juger mais je ne veux surtout pas qu'il pense que la situation ne me touche pas plus que ça « mais ça te déprime pas, toi ? » Je me redresse légèrement, fais la moue et remonte un peu les couvertures sur nous, ma voix prenant l'allure d'une confession « ah, j'ai envie de faire quelque chose de fou zaza. » j'ai toujours été bavard le matin, je m'en rend seulement compte maintenant, à défaut d'adopter un comportement acceptable vis à vis de la discussion. « j'ai écris une chanson...pour sid', tu sais ? Faut que tu compose la musique. Si on se débrouille bien, on pourrait faire un concert à la vite le 31, dans la rue comme ça. Sidney a toujours eu un côté sdf, ça lui fera plaisir. » à présent et après avoir passé plusieurs minutes dans le lit de zaza, la température doit sans doute avoisiner les vingt six degrés. J'aime ça. «  Ce serait drôle non ? » j'esquisse un sourire, annonçant ainsi la fin de ma dépression passagère et me relève, laissant glisser la couverture. Et alors m’étire doucement, soulageant mes muscles endoloris par la nuit. « j'devrais penser à déménager dans ton pieu zaza, si c'est pour y squatter tout les matins. » annonçais-je. « tes conquêtes se retrouveraient sans doute dans la merde, mais en tant que futur époux, j'ai tout mes droits. » d'ailleurs. « si le mariage gay est accepté en 2013, le 26 mars ça te convient comme date de mariage ? » oui, je n'ai jamais été quelqu'un de triste.
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MessageSujet: Re: les matins de paris (zaza)   les matins de paris (zaza) EmptySam 29 Déc - 11:34

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TOUT COMMENCE A PARIS;

Lentement mes yeux s'ouvrent. En douceur, laissant la lumière perçante du début de journée s'immiscée dans mes pupilles floues. Toujours la même heure, depuis des années. Comme si le rythme que j'avais pris étant gosse. Toujours cette même rengaine qui se répétait au fil des années. D'un mouvement lascif, j'ai tendu le bras pour attrapé mon portable, posé sur ma table de chevet. Je compose le même numéro que chaque matin, j'appuie doucement sur chacune des touches machinalement pour composer le message tant attendu. C'était une routine. A peine mes yeux s'ouvraient que je composais ce message pour accueillir mon colocataire à l'intérieur de mes draps. C'était une façon comme une autre de se réveiller. J'entendis un grognement de l'autre côté du mur et je souris avant de me blottir contre mon oreiller. Il mettait toujours du temps pour venir, il me faisait languir alors que l'envie d'être contre lui à mon réveil était toujours présente. Alors que mes yeux se posaient sur mon téléphone dans l'espoir de recevoir un message qui confirme son arrivée. Vinz prend toujours le temps de venir. Il n'est pas pressé. Une habitude à prendre. Mes yeux se ferment, lentement alors que j'entend le plancher grincé. Il arrive, lentement mais il arrive et je ne peux m'empêcher de sourire d'une niaiserie peu commune. Il faisait froid, toujours. J'ai jamais compris pourquoi il ne prenait pas la peine de payer le chauffage. Je tremblais doucement dans mon lit alors que la couverture de mon pote se faisait voir. « zaza j'ai froid » Il s'approcha et se glissa contre moi. La fraîcheur de son corps me fit lacher un gémissement sourd en le poussant légèrement alors que ses pieds congelés se collaient aux miens. « bonjour au fait »

« Putain Vinz ! T'es glacé ! J'ai froid maintenant aussi...! » Une voix grave qui s'élevait parmi la quiétude de la pièce. C'était tellement calme le matin. Nous n'entendions que les bruits de voiture chiants que la fine fenêtre nous offraient. La rue était plus que bruyante dès l'aube, tout ça parce que les parisiens souhaitent aller bosser. J'ai de la chance moi. Je bosse sur scène. C'est comme ça que je gagne du fric. Quand j'en gagne. « Ouais, c'est ça, bonjour... » J'insistais d'une manière stupide sur le " bonjour " ironique. C'était toujours pareil, le même manège. Il était toujours froid, et moi je l'engueulais tout le temps. Il aurait du le savoir depuis le temps que j'avais horreur de la fraîcheur dès le matin. « question rhétorique, t'as bien dormis ? » J'ouvrais la bouche pour répondre mais pas le temps. Comme toujours. Impossible de caser une phrase au milieu d'une conversation normale avec lui. « pas moi, si tu veux savoir  » Non je ne voulais pas savoir. Je m'en foutais royalement, comme beaucoup de choses le matin. Je m'en foutais pas mal de savoir qu'il avait mal dormi mais avec le temps j'avais appris qu'il ne fallait pas dire ce genre de choses. On ne devait pas dire que la conversation ne nous intéresse pas. Ce n'est pas poli, pas du tout. Je posais néanmoins mes pupilles fatiguées sur mon Vinz, couché contre moi, pour l'écouter. « oh tu sais, j'ai fais un foutue rêve cette nuit... » Je hochais lentement la tête, en signe que je l'écoutais bien que mon visage semblait dire le contraire. «  on jouait à bercy, sidney était encore là, à la batterie, c'était fabuleux mais je n'ai pas eu le temps de me faire acclamé, je me suis réveillé avant. mentalement je pleurais. En réalité, je me faisais aveugler par mon téléphone » A ce moment précis je détestais Sidney d'être mort. Surtout sans donner de raisons. Personne ne savait comment il avait dépérit, il était juste mort, seul, dans son appart. Je ne voulais pas finir comme lui, encore moins que Vinz finisse de la sorte. Il était tout pour moi. Je détestais Sidney oui. Complètement. Parce qu'il perturbait la nuit de celui qui comptait le plus pour moi. « Quand j'te dis de baisser la luminosité de ton putain de portable, tu m'écoutes jamais. » Rien à voir avec la base de la conversation mais peu importe. Il enfouit son visage dans mon épaule se qui me poussa à me serrer un peu plus contre lui. J'étais en boxer, un boxer en lycra plus que moulant mais il avait l'habitude. Je dormais nu la plupart du temps. Mais l'hiver, j'avais trop froid pour ça. « je veux qu'on fasse un concert zaza, on s'en branle d'avoir perdu notre batteur, je jouerais du tam-tam, ça donnera un style mais je veux remonter sur scène » Je fronçais les sourcils. Jouer du tam-tam? Qu'elle idée stupide, ridicule ! J'aurais presque honte de me retrouver sur scène avec quelqu'un qui joue du tam-tam. Je le regardais avec des gros yeux ronds, sans comprendre. Le second degrés, l'ironie, je ne connaissais pas.

« je blague pour le tam tam » Un léger sourire. Peu importe si il blaguait ou pas. De toute façon je m'en doutais. Le tam-tam fait un bruit étrange, j'ai horreur de ce bruit. Il m'agace. Je fronçais légèrement les sourcils alors qu'une question s’échappait de la lèvre de mon beau Vinz. « mais ça te déprime pas, toi ? » Je hochais la tête. Bien sûr que ça me déprimait, bien sur. Mais j'avais en horreur l'idée de me produire face à des centaines de personnes. J'étais timide. Je supportais difficilement le regard des gens sur moi mais la présence de Vinz m'aidait énormément à "survivre". « C'est bien pour ça que je compose... On sait jamais... » La pille de compositions était bien la preuve que je ne cessais d'espérer qu'un jour un concert s'offre à nous. Je composais tout le temps. Surtout en pleine nuit, quand je n'avais rien de mieux à faire ou que je ne parvenais pas à m'endormir. « ah, j'ai envie de faire quelque chose de fou zaza. » Je posais mes yeux sur lui alors qu'il remontait les couvertures sur nos deux corps frigorifiés qui lentement se réchauffés grâce à leur contact. « T'es déjà fou Vinz, ça suffit pas? » La plupart du temps je disais des choses sans y réfléchir. Je parlais, sans penser aux conséquences, sans penser à ce qui pourrait en découler. Mais il avait l'habitude, surtout le matin. Il parlait, sans interruption et moi, je l'écoutais en rétorquant des phrases stupides et sans grand intérêt, juste histoire de répondre. Moi je me réveillais, le corps de l'être le plus fantastique blottit contre le miens, c'est tout ce que je demandais.

« j'ai écris une chanson...pour sid', tu sais ? Faut que tu compose la musique. Si on se débrouille bien, on pourrait faire un concert à la vite le 31, dans la rue comme ça. Sidney a toujours eu un côté sdf, ça lui fera plaisir. » Je soupirais. Il avait toujours des idées connes, impossibles. Il pensait au bien être de son groupe, bien sûr, mais je n'aimais pas me produire en public. J'étais derrière, caché par les autres membres du groupe. Toujours. Je ne voulais pas de reconnaissance, j'étais heureux de voir qu'on jouait mes mélodies. «  Ce serait drôle non ? » Je secouais la tête alors qu'un sourire se dessinait lentement sur son visage jusque là si désespéré. La journée commençait enfin. Je pouvais arrêté d'être de mauvaise fois, d'être dans la lune. « j'devrais penser à déménager dans ton pieu zaza, si c'est pour y squatter tout les matins. » Je souris alors que je passais mes bras autour de lui pour aller enfouir ma tête dans le creux de son cou. Si je le pouvais, je resterais dans ses bras pour l'éternité et plus encore. C'était le meilleur endroit possible pour être heureux. « Tu me payerais un loyer j'espère? Je demande pas grand chose, des câlins et des sucettes. C'est tout. » Un sourire. Le tout premier vrai sourire de la journée. C'est à ce moment là que je me blottissais contre lui et que je le couvrais de bisous affectifs sur la mâchoire. « tes conquêtes se retrouveraient sans doute dans la merde, mais en tant que futur époux, j'ai tout mes droits. » Je me suis mis à rire, sans pouvoir m'arrêter. Mes conquêtes auraient toujours toute la place nécessaire, voilà. « Tu m'as pas encore demandé en mariage Vinz... j'veux la bague aussi. Et j'veux une nuit de noce aux Caraïbes. Ou à Tahiti. Au soleil tu sais? » Je posais doucement mon front contre le sien en souriant. « si le mariage gay est accepté en 2013, le 26 mars ça te convient comme date de mariage ? » « J'te préviens, je fais pas la femme. Je veux pas me mettre en robe. C'est dégradant. » Moi en robe? Surtout pas. Lui, encore, ça pouvait passé. Il serait plus que sexy, sans doute. Dans tous les cas, il l'était. Même avec un sac poubelle sur la gueule et avec des fringues de clodo. C'était ça son principal atout. Être canon tout le temps. « Si tu te maries avec moi, faudra me combler le plus souvent possible,t 'en as conscience? Je suis très dur à satisfaire. » C'était faux. Vinz, l'être entier, me suffisait. Je n'avais besoin de plus. Je n'avais besoin que de cet homme près de moi. Il me rend heureux. Plus qu'heureux. C'est bien le seul, l'unique à réussir cet exploit. Je suis un éternel insatisfait, parait-il. « Et puis pourquoi tu veux te marier avec moi? T'es en kiff sur moi? » Question stupide, oui. En tout cas, moi, je l'aimais, dans tous les sens possibles du terme. Mais ça, il ne le saurait jamais.
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