Louise n'est pas Louise.
Tirer un trait sur le passé. Enfin pas tout.
Tirer un trait sur son identité. Ce qui est déjà assez compliqué.
Elle jette son passeport et quelques photos, documents et autres souvenirs dans les flammes. Gorge nouée, yeux embués, elle essaye de dire au revoir à tout ce que ça représentait pour elle. L'immatériel, elle le garde dans un petit coin de sa mémoire. À l'abris.

Elle se revoit écœurée par ce qu'elle a vécu à distance. Les images à la télévision, les coups de fil incessants qui ont suivi. Le monde est fou se disait-elle en boucle. Le reste s'est déroulée trop vite pour s'en rendre véritablement compte. Une vraie poupée sont on s'est occupée de tout : ses cheveux, ses papiers, son billet d'avion.
Ces rares personnes au courant lui ont simplement dit « Bon courage, sois forte. » au moment elle s'est glissée dans le taxi.
Ce fut un véritable drame. Pas dit qu'elle s'en remette un jour, mais il faut avancer.

L'appareil touche le tarmac de Roissy-Charles de Gaulle, le commandant de bord annonce l'heure et la météo et elle s'éveille.

« Bon retour Mademoiselle Toscan du Plantier. »
Elle acquiesce sans broncher. Cet encore trop étrange d'entendre ce nom, le nom de sa mère pour la désigner elle.
Elle a quitté la zone internationale sans perdre de temps. De toute façon, elle a pour unique bagage sa valise de cabine et un sac à main. Elle est partie avec le stricte minimum.

Cet appartement n'est pas le sien et il ne l'a jamais été. Si le choix n'est pas anodin, elle ne sait pas exactement ce qu'elle fait ici d'ailleurs, mais elle s'installe tout de même sur le paillasson. Sans prendre le temps de sonner. Pas dit qu'il soit présent, le connaissant.
Pas dit qu'elle sache quoi lui dire non plus quand il débarquera.
Elle est là, dos au mur et jambes tendues.
Elle est également ailleurs avec son regard perdu.
Elle termine son café et prend son mal en patience.

tay ▸ l'histoire.
saad ▸ (ancien) meilleur ami.
mona ▸ sa base.
naïs ▸ celle qui l'a ramassée, un soir.
sol ▸ l'aide.