premier point ▲ Une cigarette entre les lèvres, un mec propose un bn contre une pipe. Il se croit drôle. Je ne ris pas moi. Ca se voit. Je suis dans un bar avec mes amis, on traine toujours là bas et pourtant, je déteste cet endroit. Je déteste les gens qui y vont et pourtant, c’est comme ma deuxième maison. J’y vais parce que tout le monde y va et que je ne sais plus où aller, parce que j’ai baisé tout Paris et je ne veux pas que l’on me croise. Ca voudrait dire que je vais faire semblant de le reconnaitre lui, avec son allure de bobo, ou encore lui avec son verre à la main et son rictus aux commissures. Je les regarde et je me dis que j’ai pas ma place ici. Pourtant, je sais que demain soir, on m’appellera et je reviendrais. Comme toutes les nuits.  deuxième point ▲ Je fais semblant de manger mais je ne fais que jouer avec la nourriture. Mon meilleur ami à mes côtés, j’ai l’impression de vivre. Relation fusionnelle et destructrice. Il fait partie de ma famille et pourtant, personne ne l’accepte. Il n’y a que moi qui le vois. Je suis la seule à le connaître. Mon père, qui représente la réussite et la bonne conduite me regarde avec un air aimant et pourtant, je sais qu’au fond de lui, il ne voit qu’une vagabonde, bonne à baiser n’importe qui, n’importe quand, mais il continu de sourire et de m’aimer quand même parce qu’il n’y a que ça a faire. troisième point ▲ J’ai jamais été un modèle d’éducation mais j’ai la classe et le style qui compense. Depuis toute petite, je déteste le monde dans lequel je vis, alors je m’évade. Je bois, je me shoote à l’ectasie et j’espère que demain sera mieux qu’aujourd’hui. J’ai toujours été une princesse et pourtant, quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais que plus tard, je voulais devenir un Tyran. Dicter mes lois, diriger le monde, ne rien devoir à personne, faire comme bon me semble. Je claquais des doigts et on me donnait ce que je demandais. Peu arrogante, et pourtant, bien consciente de tous l’argent que mes parents ont, j’aurais été pauvre ou dans la classe moyenne, cela ne m’aurait pas dérangé, bien que toute cette richesse m’ait permis de participer à pas mal de soirées. quatrième point ▲ Dans le fond j’ai toujours rêvé de devenir chanteuse. Personne ne le sait, à part mon meilleur ami. Il m’a toujours poussé à faire ce que j’aime. Ce qu’il comprend pas, c’est que j’aime la façon dont on me voit. Je suis la pute de Paris, la riche héritière de la famille Moreau, la fille qui faut connaitre, la chieuse un peu conne qui sait toujours ce qu’elle fait. Mais dans le fond, je me noie dans mon insécurité et mon manque de confiance, je suis un navire à la dérive et un peu plus chaque jour je m’éloigne du rivage qui représente la stabilité et le bonheur. Je ne peux laisser les gens me connaitre car je préfère me gâcher la vie plutôt que de laisser les autres me faire souffrir. C’est plus simple et ça fait moins mal. Alors personne ne sait que je chante des fois le matin, à l’aube, quand je rentre, complètement ivre avec assez de drogue dans le sang pour tuer quelqu’un. C’est mon secret. cinquième point ▲ Je ne suis jamais tombée amoureuse. Je ne suis pas le genre de fille à attendre son prince charmant, je n’y crois pas. Je crois en l’amour mais je sais que l’être humain est trop stupide pour que cela marche. Je ne m’accorde aucune attache, je couche quand j’en ai envie, des fois même, pour sauver les apparences. Pourtant j’aimerais que l’on m’aime, que l’on vienne toquer à ma fenêtre et que l’on me chante la plus romantique des chansons et que l’on me dise que sans moi, le monde n’a plus aucun sens et que la vie est fade. Mais je suis bien trop réaliste pour me laisser vaguer à de telles pensées. sixième point ▲ Je bois, je fume, je me drogue, je sors toute la nuit et la journée je dépense tout l’argent de mes parents et je recommence le lendemain. Mais dans le fond, je suis pas quelqu’un qui craint, enfin c’est ce que j’essaye de me dire. Je n’ai jamais commis de délits, je n’ai jamais violé un petit gars, je n’ai jamais forcé personne à faire quoi que ce soit. Je ne suis pas manipulatrice et je suis encore moi imbue de moi-même, du moins, je le montre mais je ne le suis pas vraiment. Ce n’est qu’un rôle. Je suis quelqu’un de plutôt calme. Pas très saine mais quand même. septième point ▲ Je bois, je fume, je me drogue, je sors toute la nuit et la journée je dépense tout l’argent de mes parents et je recommence le lendemain. Mais dans le fond, je suis pas quelqu’un qui craint, enfin c’est ce que j’essaye de me dire. Je n’ai jamais commis de délits, je n’ai jamais violé un petit gars, je n’ai jamais forcé personne à faire quoi que ce soit. Je ne suis pas manipulatrice et je suis encore moi imbue de moi-même, du moins, je le montre mais je ne le suis pas vraiment. Ce n’est qu’un rôle. Je suis quelqu’un de plutôt calme. Pas très saine mais quand même. huitième point ▲ Je tiens une liste de toutes les choses que j’aimerais faire avant de mourir et bien que je ne sois pas du genre à m’imposer de limite, je n’ai encore jamais réalisé un de ces vœux. Personne n’est au courant de l’existence de ce bout de papier, pas même mon meilleur ami. Mais j’espère tout réaliser avant de rendre l’âme et de crever la bouche ouverte.   neuvième point ▲ Dans mon téléphone se trouvent la moitié des gens les plus hypes de Paris, ainsi que quelques dealeurs de toutes sortes, le peu de famille que j’ai, les gérants de quelques bars et le numéro d’un videur qui me fait passer sans payer, comme si je n’avais pas assez d’argent pour y aller. En gros, je perds mon téléphone, ma vie vole en éclat. J’y suis toujours accroché. Même quand je suis en pleine action, si on m’appelle je décroche. Personne n’est assez bien pour passer avant. dizième point ▲ Ma première fois n’avait rien de beau et romantique. J’aimais bien un garçon, il en a profité, j’avais 15 ans, il m’a baisé et s’en est allé. Mais ce n’est pas pour ça que je reproduis la scène. Je ne suis pas une de ces filles qui souffre d’un manque de confiance parce qu’un jour un mec les a traité comme des putes. J’en garde un mauvais souvenir, fin de l’histoire. Je baise pour la baise parce que j’aime ça et parce que ça fait passer le temps quand il n’y a rien à faire. Je ne suis pas respectable, je le sais, tout le monde le sait et je n’en ai pas honte. Je me contente d’honorer ma merveilleuse réputation de trainée.