► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 I'm sorry, I can't go on anymore ~ Yannie ♦

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MessageSujet: I'm sorry, I can't go on anymore ~ Yannie ♦   I'm sorry, I can't go on anymore  ~ Yannie ♦ EmptySam 27 Aoû - 19:52


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Yannie & Aaron< bazzart >





8 heures, mon réveil sonnait et me donnait l’occasion de grogner un peu avant de me lever. Pourquoi avais-je mis mon réveil à 8h alors que j’adorais dormir ? Franchement, je ne connaissais pas la réponse à cette question. Ca n’avait absolument aucun sens, comme tous mes actes en général depuis que Billy n’était plus là à mes côtés. J’errais, essayais d’aller mieux, remontait la pente pour mieux glisser à nouveau dans mon trou noir. Pourtant tous mes amis étaient là pour m'aider et auraient sûrement fait presque n'importe quoi pour que je m'en remette. Mais qu'est-ce que je me sentais mal à l'idée de ne peut-être plus jamais voir Billy de ma vie, et je me sentais encore plus coupable de laisser mon entourage souffrir de la soi-disant mort de Billy, celui-ci n'étant pas mort et dans cette histoire je ne pipais mot et gardait notre petit secret pour nous. De nature bavarde, j’aurais tellement aimé me confier sur ce qui me rongeait intérieurement, mais je ne pouvais pas non. Je devais garder le silence sans vraiment savoir pour quelle raison étant donné que j’avais promis à Billy de ne rien dire au sujet de son existence et de sa fuite. J’étais donc condamné dans mon silence, n’ayant même pas la possibilité de me délivrer devant mon écran d’ordinateur en parlant avec Billy ou même d’entendre sa voix à travers l’écouteur d’un téléphone.

J’étais épuisé, épuisé de devoir me taire, et réellement exténué. J’avais fait la fête la veille avec mes amis, comme de plus en plus souvent. L’alcool était un bon remède pour moi, avec ça je me sentais tout de suite plus léger et j’oubliais ma souffrance. C’était certes un moyen de faire capoter tout le plan de Billy, mais au moins j’allais mieux. L’alcool était la seule solution que j’avais pu trouver pour effacer ce qui me chagrinait tant, Billy m’ayant formellement interdit de retoucher à un quelconque joint qui contiendrait une quelconque drogue. J’étais donc rentré complètement saoul, seul dans mon appartement et m’étais effondré dans mon lit le temps de quelques heures.

Mes nuits étaient toujours, ou presque, très agitées. L’homme que j’aimais me poursuivait partout : Dans mes rêves, dans mes cauchemars, lorsque j’étais éveillé. Un coup je rêvais que Billy me reviendrait en pleine forme, une autre fois j’arrivais à imaginer que Billy m’abandonnait pour jamais. Les nuits où je ne l’apercevais pas dans mes songes étaient tellement rares qu’elles en devenaient précieuses. C’était presque devenu une habitude, et pourtant l’on ne s’habitue jamais à ce genre de choses …

Lorsque j’ouvrais mes yeux, je me sentais une fois de plus oppressé. Oppressé par l’absence de Billy. Je tournais la tête à gauche : Le T-Shirt de Billy que j’aimais garder contre moi. Je tournais la tête à droite : Je voyais Vodka et Sonic, nos animaux de compagnie que Billy avait tant voulu. Et lorsque j’évitais ces visions je regardais face à moi et tombait sur mon mur de photos. Un mur rempli de photographies de Billy, Billy et moi. J’avais commencé cette nouvelle tapisserie quelques semaines après le début de notre relation, je savais dès le début qu’un lien fort bien que fragile me liait à lui d’une certaine manière. Je fermais les yeux, ne traînait pas dans le lit et me dirigea directement vers ma salle de bain des sous-vêtements à la main. Certains jours étaient plus durs que d’autres, et je pouvais ajouter celui-ci à ma liste de journées noires.

Je me glissais dans la douche, laissait l’eau couler et ne bougeait pas d'un seul centimètre, trop perturbé par la masse de pensées et de souvenirs qui se bousculaient dans ma tête. Mes larmes commençaient à couler, j’avais l’air d’une vraie fillette mais je n’en avais strictement rien à faire comme je n’en avais rien à faire de tout le reste mis à part quelques exceptions comme mes amis et ma famille. Je les essuyais vivement, mes souvenirs faisant place à des idées noires. Je ne restais que très peu de temps dans la douche, contrairement à d’habitude, ne prenait pas le temps de me sécher et enfilait mes sous-vêtements avant de me diriger dans mon bureau. Je prenais une feuille de papier, une enveloppe et un crayon et commençais à écrire d'une main quelque peu tremblante après avoir soupiré, fatigué de tout : Ça suffit maintenant.
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Tay Januário
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MessageSujet: Re: I'm sorry, I can't go on anymore ~ Yannie ♦   I'm sorry, I can't go on anymore  ~ Yannie ♦ EmptyDim 28 Aoû - 7:55

« C'pas possible.. » C'était une journée bien ordinaire, vous savez. Avant de savoir la nouvelle du siècle, bien évidemment. J'étais assis sur le divan, pour ne pas dire semi-couché, avec un bol de céréale dans les mains et je regardais du coin de l’œil la page numéro vingt-quatre d'un livre d'étude sur l'histoire de la médecine. J'étais censé étudier, je devais toujours étudier, mais ma concentration était à zéro cette journée-là. Alors je regardais les lignes du coin de l’œil et ça calmait un peu ma conscience qui m'obligeait à étudier. Je me sentais quand même bien, ma maladie n'avait pas prit le dessus et je me sentais en 'forme'. Bah, en forme, c'est un grand mot. Je me sentais bien, libre, voir même heureux. C'était à cause des petites arc-en-ciels en guimauve dans mes céréales, ça, bordel, j'suis certain que c'était ça. Alors que je m'apprêtais à étirer ma main pour attraper la télécommande, Grayson était entré et il avait une étrange expression sur le visage. Et c'est là qu'il m'a dit C'est pas possible. Du coup, j'avais reposé mon bol sur la table en m'essuyant la bouche avec la manche de ma chemise. Je le regardais de mon regard naïf, me demandant bien ce qui pouvait le rendre comme ça. « Ça va, vieux? » Je referma mon livre d'étude en me disant que c'était 'assez pour aujourd'hui' sachant très bien que je n'avais absolument rien retenu de ma 'lecture'. Mon attention se reposa sur mon frère et ce serait mentir de dire que je n'étais pas curieux de savoir ce qui le faisait réagir ainsi. « Tu sais, Billy? » Certainement que je savais qui il était. Mon frère n'était pas au courant que je le connaissais beaucoup plus qu'il ne le croyait. Billy alias le seul et unique mec de ce monde à .. Que j'ai.. Bah que je me suis tapé. À plusieurs reprises. J'suis pas gay, mais .. Billy, c'était .. Billy. J'étais pas amoureux de lui non plus, vraiment pas, c'était juste très .. Physique. Enfin, ces conneries, c'était avant qu'il soit en couple avec le type. Aaron, je crois? Ça doit. 'Fin, j'étais heureux pour lui, évidemment. J'étais capable de me passer de nos 'soirées', même que je pouvais très bien m'en passer, déjà que c'était très difficile de devoir m'avouer à moi-même que je n'étais pas hétérosexuel à cent pour cent. « Heu.. Ouais, je sais. Vaguement, mais je sais. » Vaguement, bah ouais, c'est ça. Et ta mère, c'est George Clooney, avec ça? Je me leva pour aller porter le bol dans le lavabo tout en regardant l'homme sexy qui me sert de frère. Bon, alors, mon frère allait-il se décider à parler? Qu'avait-il, ce Billy? Peut-être bien qu'il était en prison, j'sais pas moi, peut-être bien qu'il a fait le débile à une soirée et qu'il s'est endormi sur le gazon le matin? Pour que mon frère ait cette figure, il n'y a qu'une solution possible : Il doit être... Enceinte. Je souriais à ma stupide pensée, par pure fatigue, lorsque mon frère se décida à ouvrir la bouche. « Il est.. Mort. » Des petits frissons mitraillaient mon corps, puis je restais figé comme le sourire d'une demoiselle dans une annonce publicitaire Colgate. Putain. C'était pas drôle. Vraiment pas drôle. Je m'étais retourné un instant pour pas que mon frère voit mes yeux pleins d'eau. Des scènes me revenaient à l'esprit, puis toujours figé, mon frère me raconta l'histoire de l'accident et tout le tralala. « Va t'faire foutre, c'est impossible. Billy ne peut pas être mort. » La voix tremblante, je m'étais rapidement dirigé vers ma chambre. Putain, je vous jure que j'aurais largement préféré qu'il soit enceinte. Je me sentais mal. Vraiment. Mais j'avais fini par m'endormir et les journées avaient passé. Le truc, c'est que malgré les journées, je me sens toujours aussi bizarre, vous voyez? Si c'est difficile pour moi, qui n'éprouvait même pas de sentiments envers Billy -que pour son corps-, je n'imagine même pas à quel point c'est difficile pour Aaron en ce moment. Je ne le connais pas, je l'ai vu quelques fois mais nous nous étions jamais vraiment parlés. Et ce matin, j'étais dans mon lit, un biscuit à la main et un pseudo-livre sur l'histoire de la médecine dans l'autre, et je me disais que mon petit corps de petit homme avait envi de parler à Aaron. Bah ouais. Pas pour lui dire que je m'étais déjà fait son petit-ami avant qu'ils ne soient ensemble, mais juste pour lui dire que .. Je sais pas, quoi! Je ne suis pas très professionnel pour les longs discours réconfortants de la mort qui tuent. Je voulais juste.. Étrangement, je voulais juste lui apporter un certain soutient. Billy, c'était quelqu'un que je respectais énormément, vous savez? Et j'sais que ce Aaron, c'était forcément quelqu'un de bien. C'est pour cette raison que j'avais décidé, sans trop savoir pourquoi, d'aller lui rendre visite aujourd'hui. Il allait me trouver étrange, ça ouais, mais je tenais absolument à lui parler. Me renseignant rapidement au près de Pacô pour savoir premièrement s'il connaissait le Aaron en question et ensuite pour savoir s'il connaissait son adresse, je me dirigea rapidement vers sa demeure. Supposément qu'il devait être chez lui, à cette heure. Je cogna quelques coups à la porte, car ouais, je boudais la sonnette. Rien. Je cogna de nouveau, puis toujours rien.
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MessageSujet: Re: I'm sorry, I can't go on anymore ~ Yannie ♦   I'm sorry, I can't go on anymore  ~ Yannie ♦ EmptyDim 28 Aoû - 13:13


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Citation :
A Ella, A Pacôme, A ma Famille, A tous mes proches.

Vous devez certainement vous demander en quel honneur je vous écris cette lettre. Tout d’abord, j’aimerais m’excuser pour toutes les conneries et la souffrance que j’ai pu vous causer. Je vous assure, pour rien au monde je n’aimerais vous faire souffrir. Et c’est d’ailleurs la raison de ma lettre. Vous avez été des personnes merveilleuses avec moi, et je ne vous en remercierai jamais assez. Depuis que Billy n’est plus là, c’est limite si j’ai pas l’impression d’être insupportable. Je vous fais souffrir, en silence oui mais je vous fais souffrir. Alors voilà, j’ai décidé de disparaître à jamais. Je ne sais pas qui va me découvrir, qui va découvrir ma lettre en premier, et je suis terriblement navré de vous faire subir ceci. Cependant, ce que je sais c’est que vous m’en voudrez, et que des tas d’autres personnes me traiteront de dépressif ou lâche, mais croyez-moi il vaut mieux que cela se finisse ainsi, pour vous. Vous souffrirez une dernière fois, une bonne fois pour toute par ma faute, et si vous ne m’en empêchez pas, ce que j’espère, ce sera finit et plus personne n’aura à se soucier de moi. Sachez que cette décision n’a absolument rien à voir avec vous, et j’ai à dire à une certaine personne que ce n’est pas de la sienne non plus. Cette décision relève d’un ras le bol, j’en ai trop gros sur le cœur et tout ce que j’aimerais ce serait pouvoir oublier. Cet acte me paraît être la meilleure solution pour laisser s’évanouir les souvenirs douloureux. Ce que j’aimerais pour le coup c’est que quelqu’un prenne chez lui mes animaux, je ne veux pas qu’ils meurent ou se retrouvent à la SPA et également être incinéré et que tous mes proches et cette personne laissent mes cendres s’envoler en haut de la tour Eiffel.
Je suis tellement désolé de vous faire souffrir à nouveau. Soyez forts pour moi, vous méritez d’être heureux. Je vous aime de tout mon cœur, Aaron.


Je me posais un instant sur le lit, retenait à nouveau les larmes qui embuaient mes yeux, et après quelques instants d’immobilité saisissait mon portable pour envoyer des derniers messages. A ma mère, à mon frère et à Ella pour leur dire de rester forts malgré tout et de continuer à vivre, à Pacôme pour le remercier pour tout et lui dire que je l’aimais aussi, à Clémence, sur l’ancien portable de Billy, et toutes ces autres personnes qui comptaient tellement pour moi. Je posais le portable sur ma table de nuit, me relevais et glissais la lettre dans l’enveloppe que j’avais préparé avant de la fermer.

Je réfléchissais un moment à la manière dont j’allais partir, mais il ne fallait pas que je mette trop de temps à me décider, car une fois le message envoyé il était sûr et certain que quelques personnes s’inquièteraient à mon sujet et feraient le déplacement. Je me regardais dans le miroir de ma chambre. Mes côtes se dessinaient, j’étais devenu maigre depuis le départ de Billy. Je ne mangeais plus, prenaient des médicaments tels que des coupe-faim pour m’empêcher de manger. Mon autodestruction avait en fait déjà commencé. Cette autodestruction me permettait de me punir en quelques sortes, punir mon silence et la promesse que j’avais faite à Billy. Me punir pour la souffrance que je leur infligeais en les laissant croire que Billy n’était plus de ce monde.

Je détournais le regard, me levais et allait observer mon mur de photos. Des espèces de sourires se dessinaient pour cacher la douleur que je pouvais ressentir au plus profond de moi. J’embrassais une photo les larmes aux yeux et murmurait Je suis désolé. Billy allait s’en vouloir terriblement, s’il venait un jour où il reviendrait. Et j’en étais moins sûr, j’étais persuadé qu’il ne reviendrait pas et finirait par refaire sa vie et m’abandonner. J’arrachais un bout de papier et y écrivait un simple Je t’aime Billy avant de le glisser délicatement entre deux photos de manière visible. Je prenais la lettre, allais dans le salon et la déposais sur la table puis me rendait dans la salle de bain. Là, je prenais un flacon de médicaments assez forts me disant que ça suffirait, ainsi qu’un rasoir et me rendais dans la cuisine où je prenais une bouteille de whisky. J’avais monté une vraie réserve, elle me servait parfois quand j’avais mon moral au plus bas. Vodka commençait à couiner, je ne savais pourquoi. Peut-être l’instinct animal. Je lui caressais le front et lui disais Ca va aller.

Je retournais dans ma chambre et m’y enfermait à clé en laissant Vodka couiner dans le salon et gratter à la porte. Je déversai une bonne dose de médicaments dans ma main, les avalais avec un verre de whisky et prenait le rasoir entre mes mains. Je faisais une légère entaille à mon poignet droit, de manière à ce que ce soit assez peu visible et regardais mon sang couler avant de me coucher dans mon lit et de tirer la couette sur moi. Ainsi on croirait que je dormais. Je fermais les yeux et grimaçais. C’était affreux, ça faisait mal et c’était normal mais .... Je n’avais plus la force d’ouvrir les yeux, j’arrivais encore à entendre, je ne pouvais plus faire demi-tour c’était trop tard. Pendant un instant je me demandais finalement si je ne regrettais pas, mais c’était trop tard pour arrêter. Mon ouïe devenait floue, et je n’entendais bientôt plus rien. C’était la fin.
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MessageSujet: Re: I'm sorry, I can't go on anymore ~ Yannie ♦   I'm sorry, I can't go on anymore  ~ Yannie ♦ EmptyLun 29 Aoû - 6:03

Aucune réponse. Après avoir cogné plusieurs fois, personne ne m'avait répondu. Ça devait être parce qu'il était parti, même si je m'étais fait dire qu'il était 'censé' être là. Tant pis, alors. Cette discussion, ça allait être pour une fois. Je fis demi-tour, marchant tranquillement vers la sortie de l'immeuble en espérant le voir surgir de nul part. C'était un peu étrange, comme situation, je l'avoue. Un mec qui se présente chez un autre mec simplement pour parler parce que son petit-ami l'a marqué -on ira pas dire pourquoi-. Je l'avais à coeur, c'est tout. Je savais ce que c'était que de perdre une petite-amie qu'on aime par dessus tout, mais je n'avais jamais vécu la mort d'un proche. Je n'imaginais même pas à quel point ça devait être souffrant. Une fois à l'extérieur, je senti son téléphone vibrer. Un SMS de Pacô me demandant si Aaron était chez lui. « Eh non. J'me suis déplacé pour rien, bordel. » Envoyé. Je ne peux pas dire que ce petit déplacement m'avait dérangé, vraiment pas, même. Quand tu passes tes journées à aller à l'école et à faire tes devoirs, ça fait du bien, de l'air. Pacôme me répondit assez rapidement en me demandant cette fois-ci d'entrer chez lui. Il rigolait, ou quoi? Comme si c'était mon genre d'entrer chez des inconnus, comme ça. Si ça avait été quelqu'un d'autre, d'accord, mais là, je ne le connaissais vraiment pas, j'aurais l'air d'un putain d'imposteur s'il revenait pendant que j'y étais. « .. !? Pourquoi? D'toute manière, c'est probablement verrouillé. » J'imagine qu'il y avait une bonne raison pour qu'il me demande ça. Genre, trop lâche pour ramener une veste oublié chez Aaron, alors on demande au petit Yannie de la ramener. Un truc du genre. En tout cas, je ne m'attendais pas du tout à ce qui allait suivre. Un nouveau SMS disant qu'il fallait absolument que j'aille voir s'il allait bien. Bordel. Les petites lumières venaient tout juste de s'allumer dans ma tête. Je suis vachement naïf, vachement. Je rangea mon portable dans la poche de mon jean avant de retourner tranquillement vers l'appartement d'Aaron. Tranquillement, c'que je suis nul. J'avais peur. Vraiment. C'était la première fois que j'avais affaire à un truc comme ça, je me sentais comme dans un film, et c'était loin d'être agréable. Je me trouvais maintenant devant la fameuse porte. Posant ma main sur la poignée, je priais Dieu qu'elle soit déverrouillée. Je sentais mon coeur battre à cent mille à l'heure et j'avais réellement peur de ce que je pouvais voir en ouvrant cette porte. J'avais fermé les yeux puis enfin, j'avais tourné la poigné qui -Dieu merci- était déverrouillée. Personne. Une vague de soulagement s'empara de moi, mais je savais très bien qu'il y avait plusieurs pièces et que je me devais de toutes les vérifier. Je devais le faire, même si je ne voulais pas voir quoi que ce soit. J'avais l'impression que c'était sérieux, tout ça. J'avais l'impression que c'était.. Vrai. Que j'allais réellement tomber sur quelque chose que je ne voulais pas voir. J'entendis un couinement puis j'aperçu un petit animal près d'une porte. Fuck all. C'était celle-là. Je sentis mon coeur se serrer comme jamais. C'est avec les larmes aux yeux que je m'avança vers celle-ci. Come on, Yannie. Aaron est parti faire des courses, c'est tout. Il n'est pas là. Poser ma main sur une poignée de porte ne fut jamais aussi difficile. « Aaron.. ? » Répond, allez. Je préférais voir Aaron surgir de nul part et avoir l'air d'un imposteur plutôt que de tomber sur une scène que je ne voulais pas voir. « Aaron, t'es là? » Allez, c'est pas drôle. Je tourna la main de sorte à ce que la porte s'ouvre, mais elle était verrouillée. Ça y est, c'était clair. J'allais devoir faire face à la scène. Je me sentais trembler et je devais ouvrir cette porte le plus rapidement possible. Je ne pouvais pas appeler les ambulances tout de suite puisque je ne savais pas si Aaron était réellement derrière cette porte, même si j'en étais certain à quatre-vingt dix pour cent. Je tourna la poignée plusieurs fois comme si elle allait finir par s'ouvrir, miraculeusement. Je n'étais tout de même pas pour la défoncée.. Ouais. J'allais devoir la défoncer. Comme dans les putains de film. « Yannie, arrête d'écouter ce genre de chose, ça n'arrive jamais dans la vraie vie, de toute manière. » Eh bah, OUI, maman, ça arrive dans la vraie vie, ce genre de chose, et là, je fais comment, moi? Je regarda rapidement autour de moi, paniqué. Merde, de merde, de merde! Je balança un coup de pied contre la porte ce qui s'avéra inefficace. Un deuxième. Un troisième, de plus en plus fort. Rien. J'avais l'impression que même si je me donnais corps et âme pour défoncer cette foutue porte, ça ne fonctionnerait pas. Je mis mes mains dans mes poches de jean afin de tenter de trouver quelque chose de tout petit qui pourrait peut-être s'avérer plus efficace qu'un coup de pied dans une porte. Une Bobby Pin.. Merci Camille. Merci. Je me mis à genoux devant la porte pour tenter d'entrer la petite pince dans la serrure. Je tremblais comme un fou et je me demandais comment j'allais y parvenir. C'était peut-être une question de minutes, de secondes. Puis finalement, je tourna la poignée et je resta figée lorsque je sentis celle-ci se tourner. C'était maintenant. Je pris une grande respiration avant d'ouvrir et d'apercevoir ce que je craignais de voir. J'avais l'impression que tout ce que j'avais apprit dans mes cours s'étaient envolés. Aaron était là et je craignais bien qu'il ait perdu conscience. Beaucoup de sang. Trop de sang. Je téléphona rapidement l'ambulance avant de poser mes mains sur son poignet droit pour effectuer une pression directe. « Ça va aller, Aaron .. J'suis là.. » Même si tu ne me connais pas.. Je m'étais toujours fait dire qu'il fallait parler à la 'victime' lorsqu'il y avait des trucs de ce genre qui arrivait. Même si la victime n'était pas nécessairement consciente. J'étais un peu bouche-bée, je .. Je ne savais pas du tout quoi lui dire.. Je ne savais même pas s'il m'entendait.
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MessageSujet: Re: I'm sorry, I can't go on anymore ~ Yannie ♦   I'm sorry, I can't go on anymore  ~ Yannie ♦ EmptyLun 29 Aoû - 17:44


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On aurait dit que j’étais juste en train de m’endormir, comme quand on est ultra fatigue de sa journée et qu’on lute pour garder les yeux ouverts, cependant il y avait une nuance qui n’était pas des moindres. La douleur. Ça me faisait terriblement mal, plus le temps passait plus je souffrais et je m’endormais. La douleur ne faiblissait pas et m’accompagnerait jusqu’au bout. C’est là, lorsque j’avais encore la capacité à réfléchir, que je me demandais en un premier temps si je n’aurais plutôt pas dû avaler un flacon de médicaments supplémentaire plutôt que de me tailler les veines de mon poignet droit. La deuxième et dernière question qui me traversait l’esprit était la suivante : Avais-je réellement bien fait ? On m’oublierai, certes, mais j’allais très certainement faire de la peine à quelques personnes. Ella déprimerait, ma famille aussi, Pacôme aussi, et Billy s’en voudrait terriblement. Je gardais les yeux fermés et pensais. De toute façon, maintenant c’est fait et tu ne peux plus revenir en arrière Aaron. C’est trop tard et ça valait peut-être mieux ainsi au bout du compte et ce pour tout le monde.

J’ouvrais mes yeux et regardais mon poignet ensanglanté sans même être effrayé. J’imagine que ma première année de médecine m’avait appris à garder un minimum de sang-froid devant de telles situations. Mon drap si blanc s’était rapidement transformé en une mer de sang rouge foncé. Je jetais un dernier regard désolé à mon mur de photo et refermais les yeux tout en grimaçant de douleur. Un élan de fatigue, ou quelque chose d’étrange qui y ressemblait assez, m’envahit alors que j’entendais quelqu’un frapper à ma porte. Quelqu’un était là. Je ne savais pas si je devais m’en réjouir ou pas. Les coups à ma porte d’entrée se calmèrent et je n’entendis plus rien. On m’avait laissé. Ma douleur et ma soi-disant fatigue m’emportèrent soudainement. Aucune lumière ne traversait mes paupières, je n’entendais plus Vodka aboyer et le bruit de la circulation parisienne s’envola.

Un million d’images me traversèrent l’esprit, j’imaginais que c’était la dernière chose que j’allais avoir l’occasion de voir avant de disparaître à jamais. Les souvenirs depuis ma tendre enfance jusqu’à présent défilaient. Je voyais mon père heureux avec ma mère, la mort de mon grand-père, ma rencontre avec Ella et tous ceux que j’aimais, les fêtes, le reste de ma famille, ma séparation provisoire avec Billy, tous les bons moments que j’avais pu passer avec lui, sa disparition. Tout était là. Un moment arriva où toutes les images disparurent et plus rien ne me traversait l’esprit. Je ne ressentais plus aucune douleur, je ne pensais plus à rien et n’entendais plus aucun son autour de moi. La seule chose que je pouvais encore sentir était les battements de mon cœur qui faiblissaient au fur et à mesure. La fin était plus que proche, il était temps de partir maintenant. Le moment fatidique arriva peu après, je ne ressentais plus rien, je ne pensais plus. Plus rien, le néant complet. Le temps ne comptait plus, c’était terminé je m’étais désormais envolé dans un autre monde, un monde sans soucis où aucune galère n’existait.

Du moins c’est ce que je pensais. La douleur repris, plus forte que jamais et j’ouvrais à nouveau les yeux. Des bruits médicaux, toutes sortes de bips et de machines, des secousses, de la circulation aux alentours. Un homme avec une blouse blanche et des piqûres. Mes bras couverts de fils. J’étais dans l’ambulance. Non … soupirais-je alors. Je me relaissais tomber, ne scrutant même pas autour de moi. J’avais trop eu l’occasion de les voir ces ambulances, je n’avais pas besoin de les regarder encore et encore. Mais du coup, si j’étais là alors il y avait bien quelqu’un qui était venu. Pacôme, Ella ? J’ouvrais à nouveau les yeux, fronçant les sourcils de douleur mais ne rechignait pas encore pour le moment, et cherchais la personne qui était venue à mon secours du regard. Mes yeux s’arrêtèrent devant cette personne, et je marmonnais plus que surpris : Yannie ?

Yannie était mon sauveur ? Yannie ? Yannie Langlois l’étudiant en médecine en première année comme moi ? Le frère de Gray ? Je regardais autour et cherchais le regard de Pacôme ou d’Ella, personne d’autre. C’était lui et lui seul. J’étais énormément surpris et cherchais à comprendre. Qu’est-ce que Yannie faisait chez moi ? Etait-ce lui qui avait frappé à ma porte ? Je n’en revenais pas. Je ne savais même plus quoi penser. Devais-je lui en vouloir de m’avoir aidé ou devais-je le lui en remercier ? J’avais le sentiment au final que Yannie avait bien fait d’agir ainsi, et que j’avais été extrêmement chanceux et surtout complètement inconscient et débile. Je fermais les yeux, conscient et murmurait. Je ne sais pas ce qui t’a poussé à venir, ou qui, mais je t’en remercie. J’ouvrais les yeux et le regardais faiblement. Vraiment. Je réalisais l’étendue de ma connerie seulement maintenant, et me voulais encore, cette fois pour avoir faillit faire souffrir mes proches et ce à nouveau. J’étais certes malheureux, mais ce n’était pas une raison pour transmettre mon malheur et ma peine à mes proches.
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MessageSujet: Re: I'm sorry, I can't go on anymore ~ Yannie ♦   I'm sorry, I can't go on anymore  ~ Yannie ♦ EmptyJeu 1 Sep - 7:20

Parce que j'avais les mains dans le sang. Parce que les draps à côté de moi étaient remplis de sang. Parce que je détestais la situation dans la quelle je me retrouvais et parce que j'avais peur. Peur de lâcher son poignet, peur qu'il y ait encore plus de sang, peur qu'il meurt, peut que les ambulances n'arrivent pas à temps. Parce qu'il avait tenté de s'enlever la vie, parce qu'il avait trop aimé. Et tous les gens. Tous les gens qui allaient pleurer deux fois plus, puisque la vie de deux personnes importantes s'était envolée subitement, dans un court laps de temps. La scène me semblait terrifiante, en fait, elle était tout simplement terrifiante. Ce n'était pas une impression et ce n'était pas un film, bien que ça y ressemblait. J'étais prit au piège, seule dans une chambre avec un corps presque sans âme, à avoir la main posée sur le détenteur d'une bombe. Si je lâchais ce foutu poignet, le sang allait couler en flot. Et le pire dans tout ça, c'est que je savais que lorsque les ambulances allaient arrivé, j'allais devoir lâcher. J'allais devoir regarder tout le sang qui allait s'échapper de cet endroit et j'allais avoir les mains tachées de sang. Tâchées de sang à jamais. Parce que la scène allait me revenir en tête d'années en années, comme une cicatrice qui ne disparait pas avec l'aide du savon. C'était le genre de chose qui allait me marquer pour toujours. J'avais peur qu'il ne soit trop tard, qu'il ait perdu déjà trop de sang. C'était fort possible, mais je n'allais surtout pas l'abandonner. Il ne pouvait pas partir comme ça. Partir volontairement alors que d'autres luttent pour garder la vie. Tout comme moi. D'un autre côté, je tentais de comprendre et j'y arrivais. Surtout lorsque je regardais le mur de photos qu'il y avait dans sa chambre. C'était impressionnant et ça m'a fendu le coeur lorsque j'ai vu les photos de Billy. Il y en avait beaucoup, évidemment. Dire que cette personne n'existait plus. Dire que sa vie s'était terminée aussi rapidement. Dire qu'Aaron allait peut-être mourir lui aussi dans les prochaines minutes, dans les prochaines heures. J'étais de plus en plus nerveux, j'avais excessivement hâte d'entendre le son de l'ambulance. J'allais avoir fait tout mon possible. J'entendis soudainement le bruit tant attendu. Je ne pouvais pas trop bouger, je n'allais tout de même pas oser enlever ma main maintenant. Heureusement, les ambulanciers avaient été capable de trouver l'entrer seuls et la chambre seuls aussi. Félicitation, maintenant, aidez-moi, bordel. Je tremblais comme un gamin, mes yeux étaient remplis de larmes et j'avais vachement hâte que tout ça se termine. Je me demandais ce que ça aurait fait si je n'avais jamais été rendre visite à Aaron. Si Pacô ne m'aurait jamais envoyé d'SMS. Je serais retourné chez moi et quelqu'un m'aurait mit au courant de la mort d'Aaron via le suicide. Et j'aurais compris. Et j'aurais compris pourquoi il n'avait pas répondu, pourquoi il n'y avait 'personne' chez lui. Et je m'aurais senti éternellement coupable. La vie avait pour une fois bien fait les choses. J'avais fait un an en médecine et je savais généralement quoi faire lors d'une situation de la sorte. Ce n'était pas parce que je savais quoi faire que je voulais nécessairement le vivre, vous savez? Il valait tout de même mieux que ce soit moi que quelqu'un d'autre qui ne sait pas quoi faire dans une telle situation.. Je n'avais cependant pas du tout le cerveau pour réagir face à de tels évènements. Je savais que ça allait me marquer à tout jamais et que j'allais pouvoir rien faire pour y remédier. Je savais que j'allais dorénavant avoir peur d'entrer chez moi et de découvrir mon frère gisant sur le sofa, sur le sol ou whatever à quel endroit. J'allais avoir peur de trouver quelqu'un pour qui le suicide était sa dernière sortie de secours. Les ambulanciers firent leur boulot, dégageant ma main une ou deux secondes pour se charger d'Aaron. Même si je n'étais pas un membre de la famille ou un ami proche de Welter, j'ai été invité à prendre place dans l'ambulance. Je ne savais pas si j'en avais réellement envi, à vrai dire, mais je préférais voir l'état d'Aaron que de rester planter chez moi à m'inquiéter. Mes mains étaient toujours tachées de sang ainsi que mon tee-shirt, mais rendu à ce point-là, je peux dire que je m'en foutais un peu. Mes yeux étaient rivés sur le jeune homme que je venais peut-être tout juste de 'sauver'. Un énorme sentiment de soulagement s'empara de moi lorsqu'il ouvrit un tout petit peu les yeux pour prononcer mon prénom. Ouais, il devait vachement se demander ce que je faisais là. Je n'allais pas répondre à ses questions tout de suite, j'allais attendre qu'il soit en bonne état, sur un lit d'hôpital et non dans une ambulance. J'allais tout lui expliquer, mais pour l'instant, j'étais juste heureux, en extase, qu'il soit toujours vivant. Il avait les yeux fermés, mais je le savais conscient. Il me dit qu'il ne savait pas qui m'avait poussé à venir, mais qu'il me remercia. « Ça va aller, maintenant.. Et.. Et.. Ne t'avise plus de recommencer.. » J'avais encore la foutue scène encré dans mon cerveau. Je ne me sentais pas à ma place, soudainement, je .. J'avais l'impression d'être l'inconnu qui s'incruste.. Mais en même temps, je n'étais plus du tout qu'une simple connaissance.
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MessageSujet: Re: I'm sorry, I can't go on anymore ~ Yannie ♦   I'm sorry, I can't go on anymore  ~ Yannie ♦ EmptyJeu 1 Sep - 20:04


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Yannie & Aaron< bazzart >





Je regardais alors Yannie sans vraiment aucune expression particulière sur le visage et mes yeux ne reflétant rien. Je retenais mes grimaces, ne voulant pas trop montrer la souffrance que j’éprouvais à cause de mon énorme bêtise. Mes yeux se posèrent sur le T-Shirt de Yannie puis sur ses mains tatouées. Il était couvert de sang, mon sang j’imaginais car Yannie ne travaillait pas dans une boucherie aux dernières nouvelles. Je réalisais la réelle ampleur des dégâts et alors que Yannie me conseillait de ne plus jamais recommencer et m’annonçait que ça irait des larmes montèrent à mes yeux. Je fermais mes paupières alors pour cacher un quelconque flot de larmes qui pourrait m’échapper. Les médicaments que j’avais pu prendre en une quantité assez importante m’avaient complètement sonné et il était compliqué d’avoir les idées un minimum en place. Ayant les yeux fermés il était relativement simple et obligatoire de s’endormir. Pourtant, je me doutais qu’il ne fallait surtout pas que je m’endorme et que je devais absolument rester conscient comme j’avais déjà pu le recommander à plusieurs patients. Billy me manquait énormément, mais il me manquait encore plus à ce moment précis. J’aurais aimé qu’il soit là et qu’il me tienne la main pour me soutenir, aussi cucul que ça puisse paraître ça aurait été un soutient plus qu’extraordinaire à mes yeux. J’entendais le secouriste me recommander de rester éveillé, et donc d’ouvrir les yeux, ainsi que mon pouls chuter légèrement. J’estimais que c’était normal, et ne m’inquiétais pas. De toute manière ma force et mon énergie étaient tellement basses qu’il m’était difficile de m’inquiéter. Je sentais la fatigue et les médicaments ingurgités m’emportaient, et je ne saurais dire si je m’étais évanoui ou si je m’étais tout simplement endormi.

Quoi qu’il en soit je finis par me réveiller, cette fois dans un lieu différent de la petite ambulance circulant à toute allure dans la capitale française. Les murs blancs, toutes sortes d’appareils qui m’étaient familier étaient autour de moi, des fils parcourant mes bras. J’étais arrivé à l’hôpital et Yannie était toujours là. Je le regardais et le remerciais doucement à nouveau : Sans lui je serais mort à cette heure-ci. Je lui étais extrêmement redevable. Après un petit laps de temps ma voix résonna à nouveau dans la petite chambre blanche et stérile que j’occupais : je lui demandais de parler de ce qui venait de se dérouler à personne. Je redoutais plus que tout la foudre d’Ella, celle de Pacôme, de Clémence, de ma famille, et de Billy quand il reviendrait. Je ne pouvais certes pas en vouloir à Yannie s’il venait à en parler, cette expérience restant quand même un minimum traumatisante. Même si Yannie était étudiant en médecine et que ce n’était certainement pas la première fois qu’il voyait ce genre de situation, j’étais tout de même quelqu’un qu’il connaissait ne serait-ce que de nom ou d’amis en amis. Je ne voulais surtout pas que Yannie garde cette image de moi pour toujours, et je lui faisais part de ce sentiment rapidement, je voulais qu’il me regarde comme une personne comme une autre et oublie ce qu’il venait de se passer. Je devinais que cela allait être compliqué.

Être à l’hôpital était plutôt soulageant comme ça pouvait être magnifiquement désagréable. Soulageant car j’avais été pris en main et que tout le matériel était là pour me soigner. On m’avait donné une dose correcte de morphine et je me sentais déjà mieux la douleur s’étant assez effacée et ne me lançant plus dans mon bras. Le désavantage qui se dessinait sous mes yeux, c’était que cet hôpital était mon lieu d’étude, malheureusement. En un premier temps je préférais être le médecin apprenti plutôt que le patient, même si je préférais bizarrement être le patient plutôt que la personne qui vient visiter mes proches. Tout simplement parce que je préférais souffrir plutôt que de voir ceux que j’aime souffrir à ma place, comme l’avait prouvé mon acte plus que stupide aujourd’hui. Il y avait d’autres manières de prouver son amour, et je n’avais pas choisis la bonne même si mon acte n’était pas censé être une déclaration d’amour. C’était comme si je faisais la guerre avec moi-même et que j’agitais le drapeau blanc, déposais les armes et signais la capitulation. En un deuxième temps, j’angoissais à l’idée de croiser un de mes professeurs. Un professeur qui aurait la curiosité de fouiller dans mon dossier, ou qui passerait me voir dans ma chambre pour voir mon état et par la même occasion essayer d’en savoir plus, ou encore qu’il l’apprenne de bouche à oreille tout simplement. Et là, je passerai des années à subir son regard et ses jugements s’il est trop absurde pour réfléchir et comprendre un minimum, bien que ça implique en plus de ça d’être tolérant à propos de ma bisexualité. Et ça, c’était pas pas gagné non plus. Je croisais donc les doigts pour qu’aucun de mes professeurs ne soit là ou n’entende parler de mon cas, j’espérais que tout ça soit passé sous silence et que tout le monde oublie tout même si bien sur cela allait laisser des cicatrices intérieures et extérieures. En attendant, j’étais heureux que Yannie soit présent, et j’espérais sortir au plus vite de l’hôpital. Yannie, est-ce que je sors bientôt ? Je le regardais et le suppliais presque du regard. Je ne tenais absolument pas à passer la nuit ici, même si j’étais persuadé que ça allait être le cas, et encore moins la suivante.
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