un vice ▲ la sensation délicate des vibrations de la machine, des aiguilles qui se plantent rapidement dans ma peau pour y laisser leur encre éternelle, ces chatouillis, ces frissons qui parcourent mon échine. ce perpétuel besoin, cette irrémédiable envie de tatouer ma peau de toutes sortes de dessins, de phrases, de sigles, et de tant d’autres choses encore. des significations particulières, des envies subites, et tant d’autres raisons. un amour, une passion, un vice. un nombre incalculable de tatouages sur mon corps, et c’est loin d’être fini. je suis un artiste, et mon œuvre c’est moi. 
une personnalité ▲ un type trop bourru, trop agressif, trop énervant, trop chiant, trop méchant, trop antipathique, trop condescendant, trop con, trop tout, trop rien. un type détestable, en somme. tous ces magnifiques défauts à la fois. personne ne m’aime, et je n’aime personne. je n’ai pas, non, de circonstances atténuantes, pas de traumatisme qui m’aurait rendu aussi insupportable, rien de plus qu’une simple haine, un simple mépris envers les gens. pourtant, je n’ai pas la prétention de me penser meilleur que le monde, je suis aussi pitoyable que le reste de la race humaine.  
une faiblesse ▲ si la race humaine est méprisable, son meilleur ami, lui, l’est bien moins. qu’y a-t-il donc de plus beau, de plus loyal, de plus appréciable, qu’un chien ? comme quoi, j’ai beau être ce type avec qui on ne souhaite pas sympathiser, qu’on cherche à tout prix à éviter, je suis également ce type qui craque dès qu’il voit un chien, qui ne peut pas s’empêcher de lui faire des caresses, de jouer avec. cette faiblesse qui me rend guimauve. et ça, tweek, mon husky, l’a bien compris. 
une exception ▲ à chaque règle il y a son exception qui la confirme. et mon exception à moi, concernant le mépris que je porte à la race humaine, c’est thaïs. thaïs, cette fille qui me ressemble en bien des points. cette paria, cette fille mise de côté, exactement comme moi. elle est bien la seule pour qui j’ai une réelle estime, la seule que je considère comme intéressante, intelligente, et digne d’affection. plus que de l’affection, c’est de l’attachement, un amour fraternel. thaïs, mon alter ego en toutes circonstances. la haïr serait revenu à me haïr moi-même. incohérence totale. 
une addiction ▲ les effluves de marijuana sont sans contrefaçon mon parfum préféré, celui qui, de loin, m’enivre le plus. je ne saurais m’en passer, et j’en ai bien conscience. j’en ai autant besoin pour me sentir bien, qu’une cigarette, bien que l’un ne remplace jamais l’autre. autant que ce que j’ai besoin du café, ou plus explicitement, d’oxygène, pour vivre. depuis maintenant près de huit ans que j’ai commencé à y toucher, il m’est absolument impossible de m’en défaire. pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. mais c’est plus fort que moi, et je crois que de toute façon, je n’en ai pas réellement envie, de m’en défaire. c’est malheureux, mais on finira tous par mourir un beau jour, alors j’veux continuer de me déchirer la tête avant de passer l’arme à gauche. 
un voyage ▲ alors que j’avais seize ans, les paysages de la thaïlande m’ont bercé pendant plus d’un mois, en été. j’y ai passé sans aucun doute le plus bel été de ma vie. c’est un voyage qui restera à tout jamais gravé dans ma mémoire, et encore plus dans ma peau ; j’y ai fait faire mon tout premier tatouage, signe d’un amour incommensurable pour ce pays, et c’est de là que mon vice s’est lancé. la thaïlande est sans aucun doute le pays qui est le plus cher à mon cœur, et j’ai bien dans l’intention d’y retourner. 
une pseudo-formation ▲ pendant bien longtemps, je suis resté sans n’avoir aucune once d’idée de ce que je ferais de ma vie. absolument pas. je ne foutais rien en cours, le cancre au fond de la classe, et je ne voulais, de toute façon, rien y foutre. des capacités intellectuelles gâchées, à ce qu’il paraît. et ne parlons même pas de mon potentiel. mais une flemme bien trop importante et grandissante pour me mettre à quoi que ce soit. j’ai erré pendant un temps avant de trouver enfin ma voie et d’apprendre le métier de pyrotechnicien, ou artificier, pour ceux qui ne connaissent pas. tout ça sur le tas. on m’a délivré, après une formation, mon permis k4, et me voilà pyrotechnicien. vous penserez à moi le 14 juillet à paris. 
une enfance ▲ j'ai eu une enfance plutôt banale, en vérité. pas grand chose de passionnant à en raconter, je le conçois. mais que dire de plus ? je n'étais pas bon élève, pour la simple et bonne raison que je n'avais pas envie de travailler, préférant aller traîner dans la rue à longueur de temps. une enfance relativement banale sans accrochages particuliers, rien que des bagarres d'enfants et un fort caractère déjà bien présent. ceci étant, à la maison j'étais poli, j'ai pas fait trop de conneries. 
une fracture ▲ j'avais douze ans, et alors que je m'amusais à faire le malin sur mon bmx, à vouloir sauter par-dessus les bancs, par-dessus les bouches à incendie dans la rue pour impressionner les filles, montrer que c'était déjà bien moi le meilleur, je me suis ramassé en beauté, me fracturant au passage le radius. résultat des courses : urgences, broche en métal, et plâtre pour plusieurs mois. et me voilà maintenant, broche retirée, avec une cicatrice d'une quinzaine de centimètres de long, pour me rappeler combien j'ai été stupide. 
une réputation ▲ étant donné mon caractère de merde mais néanmoins charmeur, une chose n'empêchant pas l'autre, mon mépris n'affectant en rien ma sexualité, j'ai obtenu très rapidement la réputation de dom juan, plus communément appelé « connard », « gros con », « bâtard » et autres charmants surnoms. il me semble, pourtant, ne jamais avoir mal traité quiconque, et n'avoir non plus jamais promis la lune à aucune fille. elles savaient toutes à quoi s'en tenir.
une liberté ▲ cette liberté, ma liberté d'opinion, de choix, de penser, et surtout ma liberté tout court, me sont très importantes et chères à mes yeux. je ne supporte pas l'idée d'être enfermé, de devoir absolument me tenir aux règles imposées et faire ce que l'on me dit de faire sans rechigner. ça m'est totalement impossible, absolument inenvisageable. je ne peux pas imaginer une seule seconde d'être emprisonné pour une quelconque raison, métaphoriquement parlant, ou pas. no one is free, even the birds are chained to the sky. sans doute souhaiterais-je être un oiseau. 
une névrose ▲ je « souffre », si on peut dire ça comme ça, et ce depuis des années, d'arithmomanie. c'est une obsession idéative, une névrose, qui me contraint à calculer mentalement une quantité invraisemblable de choses, sans réel intérêt ni but, à n'importe quel moment de la journée. je pourrais me mettre tout à coup à dessiner des équations à multiples inconnues dans ma tête sans raison, à compter le nombre de personnes qui pourraient vivre dans paris entier si tant est qu'on leur octroie chacun 1 m², voire même me mettre à calculer la vitesse à laquelle chaque globule rouge met pour aller d'un point a à un point b dans mon organisme. sans raison, vraiment aucune. c'est gênant, et contre mon gré, et je ne peux réellement pas m'en empêcher, sans quoi je ne me sentirais pas bien.