j'suis assis sur le sofa, avec mon ordinateur portable entre les mains.  j'suis forever alone à l'appartement, c'qui est assez rare depuis que nemo et moi sommes en arrêt de travail.  j'vois des photos de nemo, delf et ciel et j'ai un p'tit pincement au coeur.  non, c'n'est pas mon rêve d'avoir des enfants.  j'sais que je pourrais vivre sans.  mais en même temps, y'a nemo qui était un père assez exceptionnel.  j'suis pas con à c'point, j'sais pertinemment que ça l'rendait vraiment heureux.  il ne serait pas dans cet état aujourd'hui, autrement.  j'ai pas l'intention d'lui en parler encore, j'avoue me sentir un peu mal à l'aise.  j'ai l'impression que les rôles sont inversés.  avant, c'est nemo qui tentait d'me convaincre d'en avoir.  j'étais plus ou moins d'accord, voir pas du tout.  j'entends la porte s'ouvrir, puis j'ferme la fenêtre montrant les différentes photos sur mon ordinateur.  j'regarde nemo, en souriant, puis j'ferme mon laptop avant d'le mettre sur la table basse devant moi.  « bonjouuur. »  j'm'assois en indien, puis le regarde.  « comment tu vas, aujourd'hui? »

je vois finalement mon frère arrivé avec son armée d'enfants et sa femme. je lui fais un énorme signe avec mes bras pour qu'ils remarquent, il court vers moi et me serre dans ses bras, je suis en train de crever entre ses bras. je fais la bise à josy sa femme, et prends dans mes bras mes cinq neveux et nièces. mon frère me demande ce qu'il y a de nouveau dans ma vie, si tout va bien. je me mords légèrement la lèvre et je lui fais signe que oui. floyd me dit qu'il va passer l'après-midi à l'hôtel avec les enfants puisque les heures de décalages les ont tous tués, mais qu'ils allaient passés en soirée à l’appartement. je les regarde partir dans la petite camionnette et je rejoins ma voiture pour revenir à la maison. en entrant, je vois yann assis sur le canapé à regarder son ordinateur entre les mains. - salut. je lui fais un sourire et m'approche pour l'embrasser doucement et je me recule pour rester debout. - je vais bien, je suis allé voir mon frère à l'aéroport et il va venir plus tard à la maison et te fait dire un énoooorme salut avec son plus beau sourire. je me mets à rire. - et toi, est-ce que ça va ? qu'est-ce que t'as fait de ta journée ? je m'assis sur le sol.

j'souris, puis réponds à son baiser.  je l'écoute attentivement, puis fait un regard d'étonnement lorsqu'il me dit qu'il est allé voir son frère à l'aéroport. « whuuut?  ton frère est à paris?  donc, soit qu'il t'a fait une surprise, soit qu't'as oublié de me le dire, ouuuu bien qu'tu me caches des choses. »  j'ris légèrement avant de sonnnger longuement à c'que j'ai fait aujourd'hui.  rien.  nada.  c'est un p'tit peu honteux. « honnêtement .. »  j'pointe mon ordinateur, puis la télé.  « rien. »  j'lève un pouce en l'air, avec un sourire qui doit être ma foi très enthousiaste. « ah si.  j'ai fait un truc .. m'demander où tu pouvais bien être passé.  et ouais, j'vais bien .. quoi que j'me sentais légèrement abandonné, tu sais .. haha. » j'ris encore.  j'dois être d'humeur à rire, aujourd'hui.  « ton frère, il est venu avec son armée? »  ouiii, parce que pour moi, avoir cinq enfants -et une femme-, c'est avoir une armée, une puissaannnnnte armée.  j'pose mon pied sur l'épaule de nemo qui est au sol.  ouuh, le gros contact.  mais mes pieds sentent bons, ça n'm'inquiète pas.  

- t'as touuuut faux ! je me souviens de t'en avoir parlé il y a trois jours quand on s'est couché le soir, tu m'as même dit que c'était bien. je lui fais des petits yeux pour lui faire comprendre que j'ai compris qu'il m'écoutait pas quand je parlais. je regarde où il pointe puis je ris légèrement. je devais pas m'attendre à ce qu'il contruise une maison dans l'arbre non plus. petit paresseux de mon coeur. je vois son pouce. - tu sembles t'avoir amusé si je m'en tiens à ce pouce de joie. et je suis désolé d'être partie ce matin, tu dormais, je voulais pas te réveiller et je pensais pas que t'allais te sentir abandonné, c'était pas mon but. je tire mes lèvres pour lui faire un bisou de loin. je suis en train de jouer avec mes chaussettes et quand yann me parle, je me concentre de nouveau sur lui. - ouuuuais, toute sa petite famille en force, ils vont venir à la maison, ça te dérange pas ? de toute manière, ils nous restent encore des jouets de ciel et de delf ... donc je crois qu'ils pourront jouer avec. ma voix se brise à un moment et je vois le pieds de yannie dans mon angle mort. - mon coeur ... tu pues des pieds. pour lui prouver, je lui mords la grosse orteil, affectueusement.

oooh. malaise. « c'est mon subconscient qui t'a parlé, et il a juste oublié d'me faire le message. j'devais être sur le poiiiiint de dormir profondément. ou bien, j'étais somnambule. » comment se déresponsabiliser en moins de cinq secondes. (j'suis un champion.) breeeef. il fait les petits yeux, puis j'contre attaque avec des petits yeux. « m'regarde pas comme ça. » rrrrrr. aaaah, j'dormais? comme toujours, j'ai envie de dire. (car oui, je ne l'avais pas mentionné, mais j'suis pas juste un champion en général, j'suis surtout un champion du sommeil.) « tes intentions étaient bonnes. j'te pardonne. t'auras qu'à te racheter d'une quelconque manière. » insert the pedosmile here. hehehe. l'armée au complet à la maison? oh misère. adieu monde cruel, que le sort puisse m'être favorable. lorsqu'il dit avoir gardé des jouets de delf et ciel, j'le regarde avec des points d'interrogations dans les yeux. « j'croyais que tu t'étais débarrassé de tout .. » tiens, j'ai l'impression de soudainement marcher sur des oeufs. il m'dit que je pue des pieds, puis j'lui fous mon pieds dans la figure. (tranquillement, pour pas lui faire mal, de touuuute évidence.) « non, c'est faux. ça sent l'parfum, les roses et pire encore, l'gâteau au chocolat. enjoy. » j'fais une petite pause, puiiis .. « pourquoi t'as gardé des jouets? »

- c'est ce que je me disais, tu m'écoutes pas. je déplisse mes yeux quand il commence à me faire des petits yeux. - arrête mon coeur, tu vas finir par avoir des rides. je lui fais mon plus beau sourire pour le narguer. n'empêche qu'il est beau, même quand il fait des petits yeux. ouais ouais, d'une manière quelconque. je me demande pas de quelle manière il veut que je me fasse pardonner, dans le genre, des vêtements sur le sol et moi qui lui fait des pètes sur le ventre. je me mets à rire à l'intérieur. ça fait un genre d'echo. je m'avance vers lui et lui fais un bisou dans le cou. - je suis pardonné là ? je me rassis sur le sol. je réponds pas pour sa réplique sur les jouets, je contente seulement d'hausser les épaules. puis son pieds se retrouve dans mon visage, je grimace en poussant son pieds. - t'es cooooooon, maintenant, je vais puer par ta faute. je grogne et je me mets à le bouder, mais pas pour longtemps. je baisse le regard et je commence à jouer avec mes doigts. - peut-être parce que je suis pas encore capable de leur dire totalement au revoir ? un pas à la fois, c'est ce qu'on dit généralement, même si ça fait des semaines que je les ai pas vu.

il m'embrasse rapidement dans l'cou, pas assez longtemps pour que ma libido soit déclenchée, fort heureusement.  il me demande si j'suis pardonné, puis j'ris avant de faire oui via un signe d'la tête.  après, y'a l'moment où j'lui fous mon pied dans la gueule et qu'il chiale que j'suis con.  « t'as marié un con, donc.  c'est bien.  j'espère que t'en es fort heureux. » hehehe.  j'l'écoute parler des enfants, puis j'me demande sincèrement comment j'vais faire pour l'aborder.  « t'es incapable de leur dire au revoir ou t'es incapable de dire au revoir à ton rôle de père? »  j'le regarde dans les yeux, puis détourne le regard à un moment car j'me sens un peu mal à l'aise.  j'ai l'impression qu'à chaque fois que j'parle de ça, j'tourne le couteau dans la plaie ouverte.  j'me sens assez mal, en gros.  « laisse tomber .. je n'ai riennnn dit.  du tout. » j'joue avec mes mains, et porte toute mon attention sur elles. j'veux tellement pas avoir l'air insistant, et pourtant, j'ai tellllement l'air insistant. j'veux un enfant, c'est vrai. mais pas forcément maintenant. c'juste que j'ai l'impression que ce serait d'une grande aide pour lui. mais en même temps, j'suis pas à sa place, et j'peux pas savoir c'qu'il y a de mieux pour lui.

je reste bloqué lorsque je dois répondre à sa question. à croire que j'ai de la difficulté à lui déballer ce que j'ai sur le coeur de peur de lui faire causer de la peine, ou de la tristesse. j'ai plus de facilité à parler à mon psychologue, car il n'est pas lié directement à ma vie comme yann l'est. je me passe nerveusement une main dans les cheveux en souriant tristement.  - je crois que c'est aux deux, je suis incapable de leur dire au revoir et je suis incapable de dire au revoir à mon rôle de père. tu sais, ça fait maintenant plus d'un mois et tous les matins depuis que keilana m'a dit que j'étais pas leur père, je pense à eux, je pense au bonheur que ça m'apportait de changer leur couche puante, de me lever les nuits pour les consoler, de les voir me sourire, ils étaient si beaux. je m'arrête, car je sais que je vais me mettre à pleurer si je continue, une corde sensible il faut croire. je prends une grande respiration et je le regarde jouer avec ses mains. je m'approche et couche ma tête contre ses genoux. - le jour où je vais donner les jouets, c'est parce que je vais leur avoir dit au revoir pour de bon. quand tes enfants deviennent seulement des enfants dans la rue, qui viennent de d'autres personnes. ma famille maintenant, c'est yann, et j'aime bien.

j'sais pas trop quoi dire, j'ai l'impression que justement, ce serait déplacé que de dire un truc.  peut-être valait-il mieux que j'attende encore un moment avant d'lui en parler plus sérieusement?  j'me sens pas trop crédible, après avoir dit tant de fois que j'voulais pas tant d'enfants.  en fait, si, j'en voulais, mais j'me voyais pas en avoir maintenant.  sauf que là, avec les événements passés, ça changeait la donne.  « t'en voulais tellement un dans l'temps, que ça me perturbe de voir que .. t'es pas prêt et qu'tu seras peut-être jamais prêt. » paaause. « tu t'sens pas .. seul?  après avoir vécu tant de temps avec .. deux enfants?  tu trouves pas le temps long, après avoir été si occupé? » et toi, yannie, tu trouves pas que tu parles encore trop? j'prends une grande respiration puis j'regarde le plafond. « de quoi j'me mêle, de toute .. » j'passe ma main dans ses cheveux en ne sachant pas trop si j'dois renchérir ou non. j'ai la petite impression que je n'ai pas eu ma leçon. « j'te l'ai déjà souvent dit, mais .. t'étais un père extraordinaire, et j'crois pas que les enfants vont t'oublier, et si c'est l'cas .. c'est parce qu'ils étaient très petits, pas parce que tu n'étais pas à la hauteur, mais ça j'crois que tu t'en doutes .. t'étais beau à voir, nemo. »

j'éloigne ma tête de ses genoux et je le regarde, me demandant pourquoi il me pose toutes ses questions, pourquoi qu'il parle autant des enfants comme ça. il veut en venir où ? je croyais que ce qu'il voulait, c'était qu'on soit tous les deux, sans enfants, juste lui et moi contre le reste du monde à se faire des bisous. je souris tristement. - yann, tu m'aides pas en ce moment. peut-être que tu essaies de me convaincre d'avoir un enfant, ou que t'essaies de m'aider maladroitement, mais ça ne fonctionne pas et avoir un bébé non plus ne va pas m'aider, pas en ce moment. je fais une longue pause, ne sachant plus quoi dire. - avoir un enfant maintenant va me faire toujours penser aux jumeaux. je me lève complètement quand j'entends cogner à la porte. je m'affiche un sourire aux lèvres, car je sais que c'est mon frère et tout sa famille. - c'est eux. je vais ouvrir et l'armée fait son entrée. comme je me doutais, mon frère saute sur yann et puis moi, je saute sur mon filleul pour l'étouffer entre mes bras.

j'l'aide paaaas. hm. j'me sens mal. encore, et encore, et encore. je l'écoute parler, puis j'crois que le message passe bien. « d'accord. c'est ok. pas d'enfants, jusqu'à ce que tu en parles de toi-même. j'me la feeerme et j'te laisse guérir en paix. » j'me lève, pour prendre serge, j'évite de trop regarder nemo car j'suis un p'tit peu gêné de notre conversation. il ajoute que d'avoir un enfant le ferait davantage penser aux jumeaux. « c'est bon. j'comprends.. » oh. sauvé par la cloche. nemo devient soudainement over-heureux, puis va ouvrir. ils entrent tous, et limite, le plancher tremble. maiiiis non, j'exagère, hehe. floyd m'accueille comme si c'était moi qui entrait chez lui. j'ris, puis le salue convenablement. j'regarde du coin de l'oeil nemo et les enfants de son frère, et ça m'gruge en dedans. comment vais-je faire pour m'la fermer, en le voyant agir d'la sorte avec les enfants? j'me re-concentre sur floyd, en lui demandant comment il va, si le vol s'est bien passé, et toutes les petites questions d'bases. on rejoint nemo, puis j'passe une main dans son dos. j'dis bonjour à la femme de floyd, puis je me penche pour prendre les enfants dans mes bras. oui oui, je fais ça, haha. je me relève, puis appelle serge pour qu'il vienne, car j'sais qu'un chat pour un enfant, c'est tout comme un dieu. (mais pas vice-versa. hahaha.)

je souris lorsque yann se penche pour prendre tous les enfants de floyd dans ses bras. pendant ce temps, je prends ma belle-soeur dans mes bras en lui faisant la bise et je me concentre sur mon frère de nouveau. serge arrive et voilà, les plus jeunes commencent à lui courir après et il y a mr. gingles qui jappe en courant pour attraper les enfants. mon frère et sa femme si dirigent vers le salon et puis je les suis en prenant place sur le canapé en leur offrant un truc à boire. mon frère me regarde. - tu sais, je suis capable de me servir moi-même. il va dans la cuisine, je le regarde du coin de l'oeil, puis je le vois qui regarde ma bouteille avec mes antidépresseurs à l'intérieur, je me mords la lèvre inférieure, il l'a prends dans entre ses mains et me regardant avec un regard interrogateur. je baisse les yeux et je supplie yann des yeux de ne rien dire. floyd ne dit rien, il prend seulement une bouteille d'eau et revient prendre place sur le canapé. - tu sais, maman se demande quand vous allez revenir en australie. et tu sais yann, ce n'est pas parce qu'on t'as entendu la dernière fois avec mon frère que tu dois être gêné de revenir. il se met à rire, sa femme le frappe, sa fille le frappe et puis moi je le frappe du regard. le plus jeune des enfants de mon frère vient me taper les genoux et je le prends pour l’asseoir sur moi. - j'ai un truc à vous demander, moi et josy ont aimerait passer une soirée ensemble, que tous les deux dans la ville de l'amour et on pensait que ça serait bien que vous gardiez les enfants juste pour ce soir. je regarde yann.

floyd va dans la cuisine, et j'le vois pertinemment observer la capsule d'antidépresseur. il jette un regard à nemo, qui lui me jette un regard. j'devine que je dois me la fermer, même que j'pourrais faire croire que c'est pour moi, si son nom n'était pas écrit dessus. heureusement, le beau-frère ne pose pas d'question. j'passe un bras derrière les épaules de nemo, puis passe à deux doigts d'faire une crise cardiaque lorsque floyd ouvre la bouche. « tu sais, maman se demande quand vous allez revenir en australie. et tu sais yann, ce n'est pas parce qu'on t'as entendu la dernière fois avec mon frère que tu dois être gêné de revenir. » je devais m'douter que floyd allait faire ses petites remarques habituelles. il n'est jamais, au grand jaaamais sage, celui-là. le pire, c'est que j'sais que c'est possible, et qu'il ne blague probablement même pas. j'me sens devenir rouge, puis j'ris jaune. (j'aime ça, moi, les couleurs.) « c'est des choses qui arrivent, à ce qu'on dit. » ohmy. c'est la pire journée d'ma vie. non. je blague. y'a eu pire, très pire. j'attends que ça passe, puis écoute la requête de nos invités. nemo m'regarde, puis j'hausse les épaules. « moi ça n'm'embête pas du tout, de toute évidence. » j'observe nemo davantage, même si j'finis par détourner le regard car ça m'fait penser à la discussion que nous avons eu il y a à peine quelques minutes. « et j'imagine.. que ça n't'embête pas non plus? » malaise.

yann dit que ça ne lui dérange pas et se tourne vers moi pour me demander si ça m'embête. mon frère haussent les sourcils en me regardant puis j'accepte avec ma tête en souriant. - ça fait un moment que j'ai pas vu ton armée de monstres, alors ça me fait plaisir. il tape dans ses mains tout heureux d'entendre notre réponse positive et il se lève en prenant josy par la main. - c'est conclu alors, on ne devrait pas rentrer si tard et je vous donne la permission de les attacher par les pieds s'ils sont détestables. je me tape le front. voilà le frère débile qui parle. on se lève tous et j'accompagne ma belle-soeur pour aller voir les enfants pendant que je vois mon frère prendre yann par les épaules et l'emmener un peu plus loin, je ne sais pas ce qu'il lui dit, je sais seulement qu'il n'a pas son sourire, qu'il est même inquiet. je sais ce qu'il va lui demander et je n'espère pas que yann lui cache, mais j'aimerais juste que ça reste silencieux. je me retourne alors pour me concentrer totalement sur les enfants. j'entends chuchoter, mais rien d'autre. - yann, dis-moi la vérité, pourquoi qu'il y a une bouteille d'antidépresseurs au nom de mon frère sur la table de la cuisine ? est-ce qu'il va bien ? est-ce qu'il continue de travailler comme ils nous le fait croire ? et moi nemo, je reste au loin, à me faire tirer le t-shirt pour que je fasse le cheval et d'un autre côté pour me demander pourquoi j'aimais les hommes. je souris. ça me manquait avoir autant de vie dans l’appartement.

eeeet voilà que floyd me prend à part. j'aurais franchement préféré qu'il demande directement à nemo. j'sais pas ce que je peux dire, et ce que je n'peux pas dire. en plus, nemo est là, pas trop loin. j'le laisse me poser toutes ses questions puis j'réfléchis un bon moment avant de répondre, après avoir soupiré. « il .. va un peu mieux, maintenant. » j'paaaarle très bas. « .. il s'est passé .. hum. certains évènements, disons .. qui l'ont .. assez .. comment dire.. bouleversé. » j'jette un coup d'oeil à nemo, un sourire triste aux lèvres. « .. j'voudrais bien répondre à tes questions floyd, mais le mieux serait de lui en parler.. mais pas maintenant, j'crois pas que ce soit le moment, hein.. » et j'sais vraiment vraiment, vraiment pas pourquoi. les larmes me montent aux yeux (maaaais ne coulent pas). ou peut-être que si. j'sais pourquoi. parce que ça fait des semaines que j'vois nemo dans un état pitoyable et que j'peux pas faire plus que d'être présent pour l'aider. « faut pas t'en faire. j'en prends soin .. du moins j'fais de mon mieux .. en tout cas. bref. » je me retourne, puis vais jusqu'à nemo et les autres. ça m'rend mal d'en parler à floyd, et j'sais que nemo ne doit pas forcément apprécier. en fait, j'sais pas. j'sais pas c'qu'il en pense. mais j'sais qu'il ne tenait pas à ce que sa famille le sache, quoi qu'avec la capsule d'antidépresseur, c'était difficile à cacher. j'me tiens un peu à l'écart, puis j'm'assois sur une chaise, en tentant d'retenir mes émotions, haha. j'veux pas que tout l'monde remarque non plus, ou qu'un enfant me demande naïvement ce qu'il se passe. josie et floyd nous disent au revoir, en nous laissant l'troupeau au compleeeet à l'appartement. « bonne soirée. ne vous pressez pas trop. » puis une fois qu'ils passent la porte, j'fais un énorme câlin à nemo.

mon frère s'approche de moi et me chuchote un truc à l'oreille. - on va devoir parler quand je vais revenir. je le regarde sans sourire et j'approuve de la tête avant de les laisser partir. - bonne soirée à vous deux. puis ils referment la porte derrière eux nous laissant les sept dans appartement. yann vient me faire un câlin et je le sers tout contre moi ne portant pas de commentaires à la petite réunion entre lui et floyd. - on fait un bon en arrière ce soir, t'es prêt ? je l'embrasse sur la joue avant de me séparer de lui et de me retourner vers les enfants. je me demande franchement à quoi on va bien pouvoir jouer pendant toute la soirée jusqu'au dodo bien sûr. dix ans, huit ans, sept ans, trois ans et un an, j'ai l'impression que ça fait des mois et des mois que je n'ai plus d'enfants et que j'ai perdu le fils avec eux. je prends une grande respiration et puis je prends le plus petit dans mes bras. les autres se mettent à crier et commencent à courir partout dans la maison. - c'est partie mon coeur. je fais un gros sourire avant de marcher vers le salon et d'allumer la télévision sur le mode pour les jeux vidéos. je sais qu'au moins les plus vieux vont avoir du plaisir à s'arracher les manettes pour jouer alors que les plus jeunes, c'est l'heure de manger. je place les enfants et puis je commence à préparer les trucs. j'ai le coeur qui me sert de plus en plus, j'ai ce fameux truc au fond de l'estomac qui fait en sorte qu'on se sens mal. - ça fait drôle, tu trouves pas ? je regarde yann avec un sourire incertain puis je me concentre de nouveau sur la nourriture.