► OOH LA LA PARIS.
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 don't be scared. (bleusile)

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MessageSujet: don't be scared. (bleusile)   don't be scared. (bleusile) EmptyJeu 31 Oct - 18:37

De l’excitation et de la peur.
Ce voyage scolaire sera comme être enfermé au lycée pendant une semaine sans pouvoir en sortir : voir Basile tous les jours, du matin jusque dans la soirée, sans vraiment passer du temps avec lui, uniquement des regards en coin lourds de sens. Pire encore, ils vont rester enfermés des heures dans un car. Elle se verra tel un animal en confinement.

Pas de bisous.
Pas de câlins.
Pas de conversations privées.
Pas de gestes affectueux.
Ce voyage scolaire va être une torture, la lycéenne en est convaincue.
Il y a quelqu’un, quelque chose qui doit vouloir les tester.
Elle ne tiendra pas une année ainsi.

Ce voyage scolaire, Bleuenn l’appréhende depuis le début des vacances de la Toussaint, sauf cette horrible soirée d’Halloween avec Orane et son frère : trop de gens, de musique. L'excès. Et pourtant ce n'est pas son style.

Ce voyage scolaire n’aura aucun rapport avec le weekend en Normandie. Ça c’était un excellent souvenir : ses bras, la plage, prendre l’air main dans la main et sans se préoccuper des regards. Encore allongée dans son lit, les yeux rivés sur son plafond, elle ressasse les images dans sa tête.

Ses parents s’attendent à ce qu’elle fasse tranquillement le chemin jusqu’au lycée, sac de voyage à la main.
Rien de ça.
La blondinette fait un détour par chez Basile. Elle ne demande quelques minutes de tendresse avant de mettre de grosses parenthèses pour la semaine à venir, parce qu’elle ne voit pas ce qu’ils peuvent faire une fois les portes du car franchies. Se passer des mots en toute discrétion ? Oui, mais encore…? Elle en veut toujours plus désormais.
Plus de Basile.
Plus de Bleusile.

Elle s’est retrouvée devant la porte de son appartement sans même avoir le souvenir d’être passée dans le hall d’entrée.

Princesse, les voilà tes dernières minutes de tête à tête.
Et encore, il y aura certainement Léo et quand bien même elle a approuvé l’histoire de nos deux amoureux, ça reste encore étrange pour Bleuenn.

Elle frappe enfin à la porte.
Et s’il était déjà parti en direction du lycée ? Elle aurait l’air bien maline tout en risquant d’être en retard pour le départ.

Blondie est prise d’une crise de panique. Stupide, c’est ainsi qu’elle se sent dans l’immédiat… C’est bien beau d’être venue ici, mais elle ne va pas débarquer au point de rendez vous des élèves avec Basile comme ça.

Et la porte s’ouvre tandis que Bleuenn est toujours devant. Elle ne peut pas se retenir de sourire. Ça fait tout de même du bien de le voir. Elle se jette contre lui.
- Tu vas me manquer, tu sais ?
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MessageSujet: Re: don't be scared. (bleusile)   don't be scared. (bleusile) EmptyVen 1 Nov - 20:51


Un ange devant ma porte. Avec les ailes et toute la panoplie du séraphin. Blond, aussi.
C'est Bleuenn qui vient me dire au revoir. Une semaine de séparation. Quelques mètres entre nous, et des élèves, et un professeur d'allemand à l'humour douteux, et des germaniques. C'est une séparation sans l'être, c'est l'horreur. Mais c'était ça ou sept poussières de jours sans voir Bleuenn. Là il suffira de ne pas la toucher, lui parler, lui sourire trop amoureusement.
Fastoche.
L'ange fond dans mes bras et moi aussi je fonds. Dernière étreinte avant le rien. Le rien du tout pendant une semaine.
J^psidjf ^zepjfvn zôerijf.
- Tu vas me manquer tu sais.
Je sais. Je lui dis que je sais. Et je l'entraîne dans l'appartement avec mes yeux qui se promènent de droite à gauche, de gauche à droite, mais personne a vu le bonjour très amical. Tant mieux. La vie Bleusile, c'est vraiment comme dans James Bond.
Avec Léo en sœur super méfiante. Mais délicate. Elle salue son amie, mon amoureuse-élève, et se retire.
Elle est toujours dans mes bras, Bleuenn, mon ange, ma fleur, puisqu'on est ainsi accrochés, autant l'embrasser. J'y vais doucement sur celui-là, c'est un baiser-bonjour, je me prépare à me faire plus passionné sur le dernier qu'on échangera, dernier avant sept jours.
Quoique je caresse l'espérance d'en obtenir un voire deux, cachés derrière les lourdes étagères de l'Alte Bibliothek.
Elle connaît le chemin, Bleuenn, et je la laisse aller à sa guise dans mon chez-moi, poser sa valise sur le canapé, son manteau sur le dossier d'une chaise de cuisine, où elle s'assoit, se sert une tartine grillée, suite à ma proposition. Moi je la regarde.
C'est tout.
C'est tout le problème.
Je sais comme ils sont mes yeux quand je la regarde, j'en vois le reflet dans les siens. J'y vois deux yeux noirs, les miens, adorant ce qu'ils observent, à savoir ces deux billes bleues. Gourmands de la belle personne à qui ils appartiennent. Troublés devant cette dite belle personne.
Je peux me passer de ses baisers, de sa voix qui résonne de soleil, de toucher sa peau translucide. C'est mon quotidien, ça. La retenue. Mais m'empêcher de la regarder vivre. Cligner des yeux et soulever la poitrine pour respirer. C'est me tuer, lentement, à petits coups de couteau bien placés.
Elle est installée à la table de ma cuisine et je la regarde, c'est tout, parce que c'est la seule chose qui me fait sourire aussi authentiquement. Parce que le jour où je mourrai véritablement, c'est de l'observer qui me manquera le plus, là-haut.
Et parce que bientôt il faudra partir.
- Mets-toi devant moi dans le bus. Que je t'écoute parler, puisse sentir ton parfum et ton aura, que j'aie l'impression que tu es près de moi.
J'aurais pu lui dire en allemand mais je-ne-parle-pas-un-mot-d'allemand.
- ... Ça sonne vraiment harceleur.
Sourire. En espérant qu'elle accepte que je la harcèle.
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MessageSujet: Re: don't be scared. (bleusile)   don't be scared. (bleusile) EmptySam 2 Nov - 18:12

Elle ferait presque comme chez elle, la petite Bleuenn. Sauf qu’elle tremble un peu dans cet espace, timide comme elle est. Elle se colle aussi une pression conséquente en s’apercevant que Léo est toujours présente, même si elle semble leur laisser un peu d’intimité. Mais il ne s’agit là que d’un détail.
Preuve d’un état d’esprit plus positif et rassuré, l’appétit a enfin pointé le bout de son nez. La voilà qui prend tranquillement son petit déjeuner dans l’appartement de son professeur. Ah non, de son petit-ami-professeur, nuance.
- Mets-toi devant moi dans le bus. Que je t’écoute parler, puisse sentir ton parfum et ton aura, que j’aie l’impression que tu es près de moi. Ça sonne vraiment harceleur.
Elle lève la tête après avoir terminé sa bouchée, les yeux écarquillés. Basile, harceleur ? C’est surement la plus grande blague de l’année et cette pensée la fait également sourire. De toute façon, si telle est sa conception du harcèlement, il peut s’y coller quand il le souhaite, où il le souhaite et, surtout, autant de temps qu’il le souhaite.
Et puis, la jeune fille se met à détailler chacun de ses traits. Depuis quand la fixe-t-il ainsi ? Elle se sent littéralement épiée. Et puis, elle ne saurait pas dire s’il s’agit de tristesse ou pas, mais il y a ce quelque chose qui l’attriste, elle.
- En m’observant comme ça, tu fais déjà harceleur.
De nouveau un timide sourire.
Enfin, ça ne me dérange pas, pense-t-elle. C’est plutôt confus, comme toujours.
- J’ai la désagréable impression que c’est la dernière fois que tu vas poser ton regard sur moi pour une éternité. On doit trouver un moyen d’être en tête à tête. Pas tous les jours, mais…
Blondie prend la main du professeur entre les siennes et l’appuie contre sa joue.
- Depuis début septembre, j’ai pris de mauvaises habitudes en me disant que je pourrais te voir après les cours ou le weekend, et là…
Elle le lâche enfin.
- Je tiendrai jamais une semaine entière, comme ça. Je sais même pas comment tenir toute l’année. Flippant d’entendre ça, n’est-ce pas ?
Il paraît que c’est flippant d’entendre ce genre de paroles. La génération de Bleuenn refoule ses sentiments les trois quarts du temps : insultes, peur, attachement, amour. Les insensibles, comme si rien ne les affecte.
C’est la seconde fois qu’elle se confie depuis le weekend normand.
Fin août, première fois qu’elle disait je t’aime, sincèrement, à une personne en dehors de sa famille. C’était plus qu’un grand pas pour elle, le grand saut et tout ce qui s’en suit.
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MessageSujet: Re: don't be scared. (bleusile)   don't be scared. (bleusile) EmptyDim 3 Nov - 16:29

Elle accepte, je crois. Elle a ce petit sourire rouge qui dit, grrr, oui, assieds-toi derrière moi dans le bus pendant que tu parles avec monsieur le prof d'allemand.
- En m’observant comme ça, tu fais déjà harceleur.
Elle n'a pas dit pervers. Et tant qu'elle ne dit pas pervers, tout va bien. Léo l'a dit, pervers, elle l'a crié, comme ça, PERVERS, ça a résonné contre les murs de l'appartement. Et puis elle a souri, elle s'est calmé, elle m'a donné sa bénédiction pour avoir une élève-amoureuse.
- J’ai la désagréable impression que c’est la dernière fois que tu vas poser ton regard sur moi pour une éternité. On doit trouver un moyen d’être en tête à tête. Pas tous les jours, mais…
Ses pétales de mains sur mes joues. C'est comme une rose qui essaierait de soulever un vieux rocher. Oui, elle la fleur, moi le fossile.
- Depuis début septembre, j’ai pris de mauvaises habitudes en me disant que je pourrais te voir après les cours ou le weekend, et là… Je tiendrai jamais une semaine entière, comme ça. Je sais même pas comment tenir toute l’année. Flippant d’entendre ça, n’est-ce pas ?
J'imagine Bleuenn péter les plombs. Jeter ses cahiers d'écolière sur le sol, envoyer ses feuilles au ciel, hurler mon nom d'une voix amoureuse. Et venir me chercher. En courant, et puis partir loin d'ici.
J'arrête d'imaginer. C'est fou. Elle tiendra, Bleuenn, grâce à moi, et moi aussi, grâce à elle.
Et Léonie qui passer par là, le chignon tanguant comme un bateau qui va chavirer, ma petite Léo nous informe que nous sommes en retard.
Mes yeux sont ébahis sur elle, alors qu'elle fait claquer la porte de la salle de bain. Où Léonie Tiersen a-t-elle appris le mot retard ?
Mais elle a raison, et, gentleman, je prends la valise de mon aimée et puis la mienne. Évidemment avant je lui ai donné un baiser, le dernier dans cet appartement avant une semaine, mais toujours pas le baiser-adieu, c'est un baiser-réconfort cette fois. Réconfort pour nous deux.
- Gehen wir.
Je-parle-deux-mots-d'allemand.
Dans la rue, je guette. Il y a les parisiens habituels mais personne de nocif, alors je prends le bras de Bleuenn sous le mien, comme ça, on se touche sans avoir l'air d'un couple, frangin et frangine, c'est de ça qu'on a l'air.
Suffit juste qu'on se regarde pas trop, bien sûr.
Il y a quelques regards à la dérobée, mais rien de profond.
Et seul regard et on est grillés.
Dans le métro il fait froid, la Bleuenn, je voudrais la cacher dans ma poche de manteau, l'y ranger sagement là pour qu'elle arrête d'avoir froid et qu'elle soit tout contre moi sans en avoir l'air.
Mais dans le métro tout ce que je peux faire c'est serrer sa main cachée avec la mienne derrière le poids de nos valises.
Et lui dire les mots qui suivent, sans savoir vraiment pourquoi sur le moment :
- T'as pas intérêt à redoubler.
Ça sort de nul part, mais ça sort. Et même si ça sonne papa-donneur-de-leçons, c'est juste le professeur-amoureux qui parle.
T'as pas intérêt à rater ton bac, t'as pas intérêt à passer un an de plus dans ce lycée qui nous empêche de nous aimer correctement. T'as pas intérêt à gâcher notre future possibilité de pouvoir affronter le regard de Paris sans se sentir coupables, la main dans la main.
Regard doux vers elle, pour qu'elle voit que c'est en rien une remontrance, c'est juste comme une prière.
Bleu-amour.
Comme dans la chanson de Simon and Garfunkel, je préfèrerais être une forêt qu'une rue, une forêt oui, à condition que je sois fleuri de milliers de petites fleurs en forme de Bleuenn.
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MessageSujet: Re: don't be scared. (bleusile)   don't be scared. (bleusile) EmptyDim 10 Nov - 22:51

Ce genre de baiser est tout ce qu’elle pouvait espérer au moment où il faut se reprendre le manteau. Celui qui lui fait croire qu’il y en aura d’autres. Quand et où ? Bleuenn n’en a pas la moindre idée. À son avis, ils n’y arriveront pas d’ici leur retour. Pessimisme quand tu nous tiens…
- Gehen wir.
Après un sourire amusé parce qu’elle n’aurait jamais pensé que monsieur parle allemand, elle a acquiescé à contre cœur. Être sur le départ est une chose, entendre ces mots là en est une autre : déjà ? Pitié, pas maintenant. Encore cinq minutes. Ou demain. Une nouvelle journée entièrement entre eux. Petite Bleuenn a vite fait peur que la fin de leur idylle arrive plus tôt que prévu. Beaucoup plus tôt.
Et voilà, elle est de nouveau triste l’élève.
Depuis leur départ de l’appartement, elle a la tête ailleurs. Elle se laisse faire, trimballer, innocemment contre lui. Une petite poupée qui savoure chacun des instants avant le moment tant redouté. Un sourire par ci, un autre par là, quand leur regard se croisent, mais toujours discrets. Puis il y a beaucoup d’étonnement quand Basile brise enfin le silence.
- T’as pas intérêt à redoubler.
Il la laisse bouche bée. Ce n’était pas vraiment dans ses intentions et ses parents ne le lui permettraient pas, de toute façon.
Bleuenn attend cette liberté avec impatience. Tellement impatiente que cela lui paraît être une éternité, alors que ça ne remonte pas à aussi loin. C’est comme sa proposition de faire le tour du monde à deux, ou d’Europe, elle l’a noté sur cette liste de choses à faire et attend la première occasion.
- Je… jamais. Promis.
Ça sonne comme une évidence, si bien qu’elle va se montrer plus précise.
- C’est comme rester ici l’année prochaine, pour vraiment en profiter. T’as pas intérêt à te faire muter dans les mois qui viennent.
Un peu d’humour dans sa réponse et de l’amusement dans sa voix.
Il ne manquerait plus qu’un Basile qui se retrouve à enseigner les maths dans un lycée dans le sud du pays, pire à l’étranger, pendant que Bleuenn s’éteindra ici. Paris ne sera plus aussi belle que dans ses lettres : il s’agira de cette Paris qui s’étouffe à cause de la pollution quasi-permanente.
Non, rien de tout cela.
Promis, l’année prochaine, ils feront les choses en grand, ici : sortir main dans la main sans faire attention à leur entourage, s’embrasser en public, parler librement de ce couple atypique.
Et puis elle retourne dans son mutisme : l’année prochaine, que fera-t-elle d’ailleurs ? Toujours pas la moindre idée. C’est loin et près, en même temps. La mère de Bleuenn adorerait qu’elle parte étudier outre-Atlantique quand cette dernière demande un peu de répit dans la capitale. Un soupire. Puis un second quand elle se rend compte de là où ils sont.
- On devrait se séparer ici ? À moins qu’il n’y ait rien à craindre en arrivant en même temps.
Des billes bleues qui brillent comme jamais. Émotions quand vous nous tenez.
Il ne reste plus beaucoup de stations. Il ne manquerait plus qu’ils tombent nez à nez avec un groupe d’élèves, un professeur ou un membre du personnel de l’administration… La jeune fille sert la main de Basile tout en continuant de dessiner des cercles du bout de son pouce.
Quelques secondes supplémentaires de chaleur humain avant la séparation, le trajet où elle fera son monologue.
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MessageSujet: Re: don't be scared. (bleusile)   don't be scared. (bleusile) EmptySam 16 Nov - 21:27

L'idiot.
Ma Blue, elle va arrêter de vivre pendant un mois, premier juin-premier juillet, elle fera maths, mangera maths, respirera maths, elle aura une tête toute barbouillée de chiffres et de lettres à la fin de ce périple, mais son bac, elle l'aura. Avec les félicitations, les applaudissements, le temple érigé en la faveur de la plus brillante élève en mathématiques. La médaille et tout.
Son bac elle l'aura.
Et non je ne me ferais pas muter.
Je lui souris pour lui montrer que ça marche dans les deux sens cette histoire d'amour, cette histoire de fous.
- On devrait se séparer ici ? À moins qu’il n’y ait rien à craindre en arrivant en même temps,
elle dit, soudain.
Ça me fait peur.
Le baiser d'au-revoir, je l'ai travaillé dans ma tête tout au long du trajet, mais je pensais pas qu'il arriverait si vite, il a couru, cet enfoiré, bien vite. Et maintenant il est là, devant moi, il demande à ce qu'on se serve de lui. Non pitié seigneur.
Je dis oui avec mes yeux, oui on devrait se séparer ici. C'est bizarre de parler avec les yeux, mais c'est très bleusilien, comme ça personne vient nous embêter à savoir de quoi on parle de se séparer.
Avec mes yeux je la regarde, aussi, évidemment, et alors là j'arrête d'y croire, les mots dans mes yeux font marche arrière, ils ne disent plus oui, mais ils crient non, NON NON NON, un million de fois non. Elle est trop belle, Bleuenn, trop belle pour que je parte déjà.
Imprudence.
Mais je resterai jusqu'au bout.
Et le baiser, ce sera sur le parking du lycée, cachés entre une poutre de pierre et un tas de déboires amoureux adolescents comme on en croise souvent dans les couloirs pubères.
Je serre sa main, pour lui dire tout ça.
Je rumine dans ma tête où je range mes idées noires. Marre de cacher, se cacher, ranger, se ranger. Qu'est-ce que ça fait si on s'aime ? À croire que c'est tellement moche qu'il faille se priver de le montrer aux autres. Ou peut-être qu'ils sont jaloux.
Les pauvres.
Mais moi j'en ai marre de me méfier des autres. C'est déjà assez dur de s'occuper de soi, de s'occuper de l'autre, si en plus on doit vérifier que personne nous regarde de travers.
Alors je râle.
Je râle jusqu'au lycée, crétin.
Ou comment magnifiquement gaspiller du temps.
Et donc, derrière cette poutre, si près de ce t'as d'amours déçues que je peux en sentir la saveur, je me décide à passer aux choses sérieuses, bon dieu, j'en pleure presque. Puis là devant elle avec mon baiser tout près dans ma tête, je me mets à hésiter. Allez Basile quoi. C'est pas un premier baiser non plus. Juste un dernier.
Ce sont les pires.
Je me souviens d'un dernier baiser que j'aurais voulu donner, mais on m'en a volé l'occasion.
Phoque you l'univers, celui-là, je l'aurai, on l'aura.
Et quel baiser ma parole. T'as jamais vu ça ma Bleuenn, moi non plus d'ailleurs. C'est une cascade de douceur, c'est du jamais-vu, c'est beau comme tout, c'est tout sucré sur le bout de ma langue, très amoureux sur le bord de mes lèvres. J'y mets tout mon cœur et tout mon corps dans ce baiser, pas vraiment dernier mais presque, mais quand même, pas assez dernier, trop plein de jolie joie.
Ah, non, on avait dit pas de larmes ridicules.
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