“Singers and Musicians are some of the most driven, courageous people on the face of the earth. They deal with more day-to-day rejection in one year than most people do in a lifetime. Every day, they face the financial challenge of living a freelance lifestyle, the disrespect of people who think they should get real jobs, and their own fear that they'll never work again. Every day, they have to ignore the possibility that the vision they have dedicated their lives to is a pipe dream. With every note, they stretch themselves, emotionally and physically, risking criticism and judgment. With every passing year, many of them watch as the other people their age achieve the predictable milestones of normal life - the car, the family, the house, the nest egg. Why? Because musicians and singers are willing to give their entire lives to a moment - to that melody, that lyric, that chord, or that interpretation that will stir the audience's soul. Singers and Musicians are beings who have tasted life's nectar in that crystal moment when they poured out their creative spirit and touched another's heart. In that instant, they were as close to magic, God, and perfection as anyone could ever be. And in their own hearts, they know that to dedicate oneself to that moment is worth a thousand lifetimes.”


RUE CAMBON - PARIS

J’ai sauté dans le train pour Paris aussitôt que le label m’a donné le feu vert, un coup de fil inespéré hier matin: Le groupe accepte de te rencontrer dans leur studio de répétition à Paris...

Certaines personnes de leur entourage n’ont jamais eu l’occasion de mettre les pieds dans leur studio et la grande majorité des journalistes en sont définitivement bannis. La légende entourant la genèse de ce groupe obscur raconte que de toute façon curiosité mise à part, personne n’a jamais vraiment eu envie de mettre les pieds dans un endroit réputé glauque a souhait. Je ne suis pas journaliste à proprement parlé, je n’ai même pas pour ambition de le devenir. Je ne suis qu’une étudiante en musicologie à la recherche d’inspiration pour rédiger son mémoire et après avoir envoyé un PDF de 50 pages pour expliquer mon approche et plus d’un an de négociation avec Season of Mist j’ai reçu le précieux sésame. Je rencontrerais le groupe dans leur studio parisien puis j’assisterais au concert le soir même, invité par leur propre soin.

C’est ainsi que je me retrouve à frapper à la porte du 14 rue Cambon, une adresse illustre pour un lieu dit on encore plus sinistre qu’une cave de barre HLM. L’endroit appartient a A. Chaque membre du groupe plutôt que de garder son nom ou de prendre un pseudo, porte la première lettre de son prénom dans un effort pour effacer leur identité au profit de la musique.

A. est le guitariste du groupe, un Italien expatrié a Paris depuis qu’il a rejoint la formation. A. est aussi le p’tit p’tit p’tit fillot ou quelque chose du style d’une aristocrate Italienne ayant brillé à la court de Napoleon III avant de terminer sa vie ici, entièrement démunie, les volets constamment fermés et les miroirs voilés avant de mourir à 62 ans entourée des dépouilles de ses chiens empaillés. Il parait que tout es resté en l’état hormis l’insonorisation des lieu depuis et si je sais pertinemment que je ne vais pas à la rencontre d’un groupe de pop acidulée mais de Black Metal à la réputation sordide, je ne peux retenir l’appréhension qui me gagne a quelques secondes seulement d’y entrer et de faire la rencontre des occupants qui de source sure, sont aussi agréables que l’endroit ou ils composent. Que du bonheur, je crois même avoir hésité à faire demi tour un instant mais le buzz de la porte qu’on m’autorise à ouvrir me rappelle à l’ordre.

On m’accueille dans les escaliers pour m’escorter, un colosse qui tiens plus du garde du corps que du manager qu’il est, il doit bien falloir ça pour tenir la meute en laisse autour du monde pour éviter les débordements. Il me donne ses dernières recommandations: le groupe est en pleine répétition, je suis la bienvenue du moment que je ne pose pas de question stupides. La plupart des questions qui pourrait me venir à l’idée étant probablement considérés comme stupide de leur point de vue difficile à cerner, il est donc acquis que je me contenterais de me recroqueviller dans un coin sombre en prenant des notes et en fermant ma gueule.

Les présentations sont rapides, ils ne sont que 3 dans le groupe dont deux on daignés m’accorder un regard et un signe de tête. Le manager désigne un fauteuil probablement d’époque dans lequel je m’enfonce avec la chaire de poule à l’idée qu’une vieille femme ai pu y rester des heures en attendant la mort, mon stylo en main je suis prête à prendre des notes. Il ne me faut que le temps que mes yeux s’habituent à la pénombre pour réaliser que quoi que j’ai bien pu avoir l’intention d’écrire sur ce moleskine, ce ne sera pas nécessaire.

Pour mon mémoire, j’ai fait l'interview d'un groupe qui à partagé l'affiche de leur dernière tournée et quand je leur ai demandé ce qu’ils pensaient d’eux on m’a répondu qu’ils étaient grave. “Un soir j’ai demandé au guitariste si il comptait sortir du tourbus pour aller à la rencontre des fans qui attendaient quelques autographes devant la salle tu sais ce qu’il m’a répondu ?” je ne savais pas encore ce qu’il avait répondu mais comme toute question les concernants, je me suis douté qu’A. avait trouvé la question stupide.

“Jusqu’à preuve du contraire a moins qu’il s’agisse de notes de musique sur une partition aucune encre sur un bout de papier n’a jamais produit le moindre son qui vaille la peine d’être écouté”

La répétition est terminée, je n’ai pas osé bouger de mon fauteuil et mes articulations craquent alors que je me lève pour une interview que je ne suis plus sure d’avoir les moyens de conduire. J’ai peur de me faire jeter a coup de pied au cul au moindre mot mal choisi.

Une opportunité pareille ne se représentera pourtant pas d’ici la date butoir pour rentre mon mémoire et je me dois de faire une tentative pour comprendre le mécanismes de musiciens qui ont choisi le style de musique le plus obscur et inaccessible pour faire passer un message qu’ils considèrent avec tellement d’importance que leur égo, malgré leur personnalité, soit totalement relégué au second plan. Ces gens ne sont pas dans l’industrie du disque pour gagner de l’argent, et s’ils en ont alors ils ne dépensent quasiment rien. Des archives de photos promotionnelles au bon gout à débattre m’ont appris qu’ils portent quasiment les mêmes vêtements depuis le début de leur carrière ! Dont cette fameuse veste en cuir ornée du logo du groupe que seul les trois membres possèdent, comme une secte ultra exclusive ou toute addition supplémentaire est hors de propos. Comment ces trois personnes se sont retrouvées sur la même longueur d’onde est un mystère qui n’a toujours pas été dévoilé et qui ne le sera sans doute jamais.

J’ai sorti mon appareil pour prendre en photo une de ces vestes posée sur une table comme une nature morte mais elle m’est enlevée du champ de l’objectif avant que j’ai pu capturer quoi que ce soit. A. me regarde d’un air que je n’ai pas envie de déchiffrer et comme pour détourner l’attention je pointe un livre de William Blake posé sur la table.

- Un poème en particulier qui vaut la peine d’être entendu ?
- To see a world in a grain of sand. And a heaven in a wild flower, Hold infinity in the palm of your hand, And eternity in an hour.

Et il s'en vas, sa veste sur le dos, je me prépare moi même à prendre la route vers la salle de concert. Une heure, c’est la durée du set de ce soir et je pourrais y assister les yeux et les oreilles grandes ouvertes, je serais sans doute touchée mais les chances pour que je vive exactement ce qu’ils essayerons de me faire vivre sont minimes, peut être inexistantes. Mais ça vaut la peine d’essayer et c’est pour ça qu’ils essayent en se produisant dans la majorité des salles de concerts de taille moyenne du globe. Si ils y arrivent, ce n’est plus de la musique mais de la magie. Je prend le bloc note sur lequel j’avais préparé quelques questions que j’estimais sensées et du bout de mon stylo je raye la première question: “vous n’appelez pas vos concerts des concerts mais des rituels, expliquez votre approche.”





Dans le trajet SNCF qui me ramène à mon domicile je tente d’apporter la touche finale à mon mémoire forte de l’expérience que le groupe à bien voulu partager. Ils n’ont pas étés très sympathiques à mon égard mais il m’ont tout de même offert ce que j’avais eu l’audace de leur demander un an plus tôt, sans doute grâce à la sincérité de ma démarche.

Après le concert comme je n'avais pas les moyens de rester à l'hôtel et que le manager à bien voulu s'inquiéter de mon sort nocturne, j’ai dormis par terre dans l'appartement au milieu d’un chanteur bassiste, d’un batteur et d’un guitariste tous a même le sol le confort n’étant visiblement pas leur priorité. Je n’ai pas dormi de peur de faire des cauchemars mais rester éveillée dans un endroit pareil est un cauchemar en soit.

Pourtant, je tiens dans la main le pass du concert d’hier soir avec la ferme conviction qu’il est trop tôt pour l’enfouir dans la boite a chaussure des souvenirs qui trône au dessus de mon armoire et je maudit ce train qui m’entraine vers mon lit, vers tout sauf William Blake sur ma table de chevet, vers mes chiens bien vivants. Quelle personne saine d’esprit regrette de quitter l’hospitalité inexistante du 14 rue Cambon ?

Mes voisines du carré ou je suis assise parlent de leur prochaines vacances au ski et je me retrouve à enfoncer mes écouteurs dans mes oreilles en montant le volume de la musique. C’est tout ce qu’il me reste de cette rencontre, et c’est aussi tout ce qui leur importe. La musique leur art, leur message et le nom de groupe qu’il ont choisi pour le faire passer. Leur oeuvre.

Mon mémoire qui ne s’appelait encore que "Mémoire" s'appelle désormais "The Wild Hunt" et j’ai le sentiment de participer à leur oeuvre à ma petite échelle, est-ce que leur rituel aurait fait son effet sur moi ? Sans doute. Je n’écoute plus leur musique comme je l’écoutais deux jours plus tôt, je l’écoute avec nostalgie et le souvenir d’avoir vécu quelque chose qui n’existe nul par ailleurs que sur leur scène, en essayant de reproduire le sentiment, en vain.

NICE

La postière ne semble pas très à l’aise à l’idée d’affranchir mon paquet. Mes relations sociales étaient plus évidentes quand je portais du H&M, maintenant que je porte le t-shirt d’un groupe de métal à défaut d’avoir le droit de porter leur veste, ça se complique et étrangement, j’en ai rien a faire. Cette personne est peu être mille fois plus sympathique que le trio j’ai rencontré des semaines plus tôt à Paris et pour rien au monde je n’aurais envie d’être l’amie de cette personne là. Comment est-ce que je ne me suis pas fait chier plus tôt dans cet environnement aseptisé ?

Sans passer par le label qui en avait demandé une copie afin de l’approuver avant toute tentative de publication si des fois il me prenais l’envie de le publier, j’envoi mon mémoire directement au 14 rue Cambon. La manoeuvre est plus qu'ambitieuse elle est aussi désespérée que le déni que je cultive encore faiblement à l'égard d'un simple prénom dans l'espace destinataire. Ils ont un message à faire passer, je l’ai entendu, j’ai tenté de le reproduire avec des mots et je veux non seulement qu’ils le lisent mais aussi qu’ils l’approuvent.

A partir du moment ou cette enveloppe énorme sera postée je sais pertinemment ce qui m’attend. Ma vie qui vas reprendre son cours. Les vacances, les potes dont certains me trouverons irrémédiablement changée, mon petit copain tendre, affectueux et attentionné qui m’a ennuyé aussitôt que je l’ai vu sur le quai à mon retour de Paris et à chaque seconde dans un coin de ma tête: l’attente d’une réponse de leur part.


Aucune réponse depuis des mois. Est-ce que ce que j’ai rédigé était à la hauteur de son sujet ou est-ce que je me suis petit à petit transformée en groupie qui se morfond avec ses écouteurs dans les oreilles aussi souvent que l’occasion d’écouter de la musique se présente ? Je suis pathétique et c’est la raison pour laquelle ils ne m’ont fait aucun signe.

Je me suis écoeurée du palpitement que mon coeur à raté quand j’ai vu le logo de Season of Mist sur le courrier que j’ai relevé ce matin et avant de l’ouvrir j’ai tenté de me convaincre une centaine de fois que le groupe avait bel et bien reçu mon mémoire et qu’en raison de leur planning ultra chargé depuis la sortie de leur dernier album et la préparation de la tournée ce n’est que maintenant qu’ils avaient trouvé le temps de me faire envoyer une lettre type de remerciement via leur label.

J’y ai trouvé un ticket pour la prochaine date quelques semaines plus tard à Paris et un de ces pass au logo du groupe tant convoité par les fans sur lequel on écrit au feutre PRESS, pour les journalistes autorisés a faire des interviews avant le concert ce qui dans leur cas ne dois pas arriver bien souvent, PHOTO pour les photographes accrédités pour immortaliser leur passage sur scène, VIP pour les invités autorisés à rejoindre le groupe dans les loges après le concert, et AAA pour ceux qui ont un accès total aux membres du groupe à n’importe quel moment de la soirée. Sur le miens, il n’y a qu’un A. Ma mère entre sans frapper dans ma chambre pour se plaindre du volume de la musique.

- Encore ce morceau ma pauvre fille ? j’avais une étudiante brillante à la maison et ils t’on complètement lessivé le cerveau.
- Il maman. Il au singulier.
- Je croyais qu'il t'avais a peine adressé la parole et rassure moi tu me confirme que tu es assez mure pour avoir une idée du nombre de filles à qui il a fait ça ? c’est son métier à ton guitariste qui n’a pas de nom t’es au courant ? Et tu te met dans tout tes états pour une heure de concert à l’autre bout de la France.
- Tu sais pas tout ce qu’on peu faire tenir dans une heure.
- Ou dans un morceau de près de 10 minutes ? Il est joli contrairement au reste de l'album c'est pas la question mais il tourne en boucle depuis une éternité, ton père et moi on en peux plus.

T'en peux plus de l'éternité ? Il vas pourtant falloir t'y faire parce-que c'est ce qui t'attend. Si tu avais croisé son regard, tu le saurais aussi certainement qu'il m'est impossible de l'oublier.

la musique, ta fiche, ton personnage et son amour pour la musique, je peux le marier là, maintenant ?  je l'aime bien, en fait plus que bien, bravo.  je te souhaite la bienvenuuue, ici on s'aime et si tu veux de l'aide, on est là pour toi.   

T'es canon, t'as fini ta fiche et on peut officiellement tebouffer, te considérer comme un sexy ollpiens. Évidemment, on va pas t'laisser comme une âme en peine va. Pour bien démarrer ton aventure, on t'a préparé une liste de liens à consulter, pour pas que tu te sentes perdu sur OLLP. Pour que tu saches où les sujets les plus importants se trouvent.

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Pas besoin de te préciser que la chatbox, le flood et notre boite mp sont grand ouverts, surtout n'hésites pas, le plus important, c'est vraiment que tu sois bien et heureux parmi-nous.

Sur ce, on te souhaite une nouvelle fois la bienvenue parmi nous. On est ravis de t'avoir, maintenant on te lâchera plus, c'est fini pour toi.

Ella, Tay, Théo, Marty, Théa, Nemo, Solal et Isadora