Non mais vous avez idée du prix que ça coûtait ? Je veux dire, je roulais pas sur l'or non plus, faut arrêter, j'étais loin d'être crésus, et quand bien même j'aurais été crésus, jamais, au grand jamais je n'aurais mis les pieds dans un opéra sans y être forcé, j'aimais pas gâcher mon fric comme ça. Là, en l'occurrence, j'y étais forcé. Oui, parce que c'était le hobby de madame, et que madame, attention, elle aimait les bonnes places -le genre de place qui coûte pas loin de mon salaire hebdomadaire-, alors encore heureux que j'étais galant et encore heureux que j'étais loin d'être égoïste. Et qui sortait la carte bleue ? C'était bibi ! Même avec un couteau sous la gorge, la plupart des hommes que je connais n'auraient pas fait le quart des compromis que je faisais habituellement. Alors la donzelle, elle avait grand intérêt à être parfaite, parce qu'à ce prix là, j'aurais eu pour moins cher de m'acheter une escort. Mais à chaque fois, allez savoir pourquoi, je prenais mes fantasmes pour des réalités, et même après avoir essuyé moult échecs, j'arrivais toujours à y croire, et si je ne manquais pas d'une chose, c'était bien d'optimisme.
L’opéra Garnier, ou l’endroit le plus snobinard que je n’avais jamais vu. Et vas-y que je t’en mets plein les yeux, et vas-y que je t’assomme à coup de richesses pour bien montrer que j’en ai plein les fouilles, et vas-y que tu dois être impressionné par tant de budget accordé à notre humble opéra. En plus, j’allais voir un ballet. Des nanas en tutu, et des mecs en collant aux tendances, je dirais, fortement homosexuelles. J’avais dû troquer mon tee-shirt des Beatles -un de mes tee-shirts fétiche en plus- contre quelque chose de plus classe, sinon, à coup sûr, j’allais me faire refuser l’entrée, car j’étais intimement convaincu que l’entrée était plus sélecte à l’opéra qu’en boîte de nuit. En même temps, suffisait de regarder la population qui fréquentait régulièrement les opéras. Mais si, vous savez, je parle de ceux avec des très bonnes places, encore coincés au XIXème siècle, qui s’imaginent que faire bonne figure avec des bijoux plus chers que mon appart’ est primordial, vous savez, ceux qui vous regardent de haut en bas pour voir si votre présence est digne d’intérêt, tous ces gens qui travaillent dans des boîtes à gros chiffres et qui ne savent pas quoi faire de leur fric.
Il ne s’agit en aucun cas de dessinateurs plus ou moins reconnus dans le milieu. Alors oui, j’étais tout à fait mal à l’aise, et pire encore, j’attendais une fille que je n’avais vue que quelques fois par… Internet. Oui, certes, ça fait désespoir et crève-la-faim, mais je m’étais dis que j’avais autant m’ouvrir le plus de portes possible, savait-on jamais, je pouvais passer à côté de super trucs et de bonnes occasions, alors autant mettre toutes les chances avec moi. Sauf que là, la chance, elle commençait à coûter cher, très cher, et j’avais l’impression que pour un premier rendez-vous, je me faisais entuber comme il fallait. Manquait plus qu’elle ne vienne pas, mais cela, j’en doutais, sachant qu’elle avait l’air de drôlement apprécier les ballets -pour le prix, il valait mieux- et que, bien sûr, j’avais tout pris en charge. Alors maussade, oui, j’étais un peu maussade, le ballet allait commencer dans plus ou moins une demi-heure, et j’étais là, devant l’opéra le plus cher du monde –à mon sens-, à attendre quelqu’un que je n’allais pas forcément reconnaître, et pour qui j’avais claqué une somme… Conséquente. Et pourquoi ? Pour des clopinettes. Pas que je n’avais pas une petite idée derrière la tête, mais actuellement, j’étais en train de mourir de chaud dans un costume que je ne sortais qu’occasionnellement -mais je dois avouer que ça m’allait bien-, et le pire, dans tout ça, c’est que je n’avais pratiquement aucune idée de ce que je m’étais engagé à aller voir.
Et là, le drame.
Oui, je l’ai reconnue entre tous. Je le savais, elle était là, mon rendez-vous, ça ne pouvait être qu’elle, je ne tombais en ce moment que sur des cas particuliers. Peut-être aurait-il mieux fallu qu’elle ne vienne pas, en fin de compte. Elle sortait un peu trop de la masse des bourges qui fumaient tranquillement sur la place devant l’opéra. Sa tenue. Une horreur. Habituée des soirées mondaines ? J’en doutais. Même moi, qui pourtant n’attachais aucune importance à l’habillement, ne pouvais pas faire abstraction du phénomène que j’avais en face de moi. Mon instinct de survie m’aurait dicté de fuir à toutes jambes devant l’animal, mais trop tard, elle m’avait reconnu, elle aussi. Bon, certes, elle était mieux en photo, mais qui sait, peut-être était-elle plus spirituelle que jolie ? Hein hein, grave erreur. Et elle commençait à parler, parler, parler. Inutile de dire que je n’écoutais pas un mot, je me contentais de hocher la tête de temps à autres, perdu dans mes pensées, presque une expression d’horreur sur le visage –mais nous étions dans la pénombre, et pour le peu qu’elle me portait d’attention, elle n’avait pas dû remarquer-. « Oui, oui… » « Quoi ? Je te demandais ce que tu préférais dans ma tenue. » Ohoh, visage outré. Sortie immédiate de mes pensées. Répondre, répondre, avant de vomir sur ses bottes en cuir. Mais impossible de mentir là-dessus, je ne pouvais pas lui dire que j’appréciais quoi que ce soit qu’elle portait. Diversion. « Hein ? Oh oui. On rentre ? J’ai tellement hâte d’y être ! » Au moins, le mensonge n’était que partiel. Remarque, je préférais encore me poser devant un ballet plutôt que de subir ses réflexions plus ou moins féminines plus longtemps.
Dans une moindre mesure, heureusement pour moi, le spectacle commença rapidement. Néanmoins, si un jour, vous trouvez que le temps passe vite, allez donc voir un ballet en la compagnie donc je "jouissais". Ce furent sans conteste les plus longues heures de toute ma vie, et dieu sait que pour m’être déjà profondément ennuyé, je m’étais déjà profondément ennuyé en presque quarante ans d’existence. Je voyais des couleurs défiler sous mes yeux à moitié clos, sans comprendre le sens de toute cette mascarade, et plus le temps passait, plus j’avais l’impression que jamais, jamais plus je ne pourrais rire, courir, m’amuser, comme si j’étais condamné à rester assis sur ce fauteuil toute ma vie, comme si j’avais là mes dernières heures, comme si j’allais rester coincé dans les limbes comme je l’étais à présent. Puis, vint l’espoir. L’espoir que l’on attendait plus, qui surgit, comme une lumière dans l’obscurité. L’entracte.
Il n’était plus possible pour moi de subir encore au moins une ou deux heures de ballet. C’était niet, je devais m’en aller, pour mon salut. Je ne voulais plus de cette sensation, celle où j’arrivais fort bien à me mettre à la place d’un junkie s’injectant de l’héro. J’imagine que l’effet produit était plus ou moins similaire. Alors, couard comme je l’étais, je choisis la solution de facilité, et m’en allais. « Mais… Où tu vas, Marty ? » « Oh, je passe aux toilettes. Ils ont bien des toilettes, dans les opéras, non ? » L’entracte. C’était limite si je n’entendais pas des anges chanter un cantique pour célébrer ce moment merveilleux. Ni une ni deux, dans la direction opposée à celle où, probablement, se trouvaient des waters, je récupérai toutes mes affaires, et fuyais comme un lâche. J'abandonnais. Je ne pouvais plus endurer de telles souffrances. Alors, dans la nuit, je me retenais presque de courir, pour fuir cet opéra, fuir cette gonzesse, et, sans me poser de questions, je tournai à l'ange du bâtiment, et m'arrêtai une centaine de mètres plus loin, en me collant contre le mur, histoire de souffler, relâcher la pression. Libre, j'étais libre ! Libre, et définitivement plus à même d'entrer dans un opéra.
Quand soudain, j'entendis une porte s'ouvrir près de moi. Paniqué, je jetais un oeil à celui (ou celle) qui m'avait foutu les jetons. Non, elle ne m'avait tout de même pas retrouvé ! Non, pas elle, pas elle, et j'étais presque sur le point de prier pour que jamais, plus jamais elle ne me retrouve, quand je remarquai qu'en fait, ce n'était pas elle -bon, sur le coup, j'avais eu peur-. « Oh bon sang, tu m'as fais peur ! La prochaine fois, je sais pas... Frappe ! Evite-moi une crise cardiaque, c'est pas le moment, enfin ! » Pourquoi je tutoyais cette nouvelle arrivante ? Je ne sais pas, elle était jeune, de ce que j'en voyais, jolie -les lumières qui éclairaient la place n'étaient pas d'une puissance extrême-, et surtout, pourquoi frapper une porte qui donnait sur une rue ? Bonne question.
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Sujet: Re: entracte - axelle Dim 30 Juin - 14:14
entracte
Une représentation, une autre, une parmi tant d’autre. Tu avais arrêté de les comptées tellement il y en avait. Trois ou quatre par semaine depuis près de trois semaines, et ce n’était pas près de s’arrêter tout de suite. Même si bien des gens devaient te trouver forte d’être capable de suivre un tel rythme, tu commençais peu à peu à t’écrouler sur toi-même. Le manque de sommeil ne t’avais jamais réellement affecté, mais pour une raison que tu ignorais, ces temps-ci, la fatigue se faisait de plus en plus sentir. Le réveil était difficile chaque matin, le manque d’énergie était tout simplement flagrant, ton humeur était à vif, mais il était quand même hors de question que tu ne t’arrêtes qu’une seule journée pour refaire tes batteries. Même si elle te prenait toute ton énergie, la danse était tout ce que tu avais, tout ce que tu voulais, tout ce que tu étais. Tu ne pouvais donc pas t’arrêter, te reposer, la danse c’était ta drogue, une véritable addiction, tu ne voulais pas t’arrêter non plus. C’est le ventre vide, épuisée et en retard que tu arrivas à l’opéra Garnier.
Lorsque tu mis les pieds dans les coulisses, tu croisas une fille portant exactement le même costume que tu devais mettre. Non, mais ! Ils avaient quand même pas décidé de faire jouer ta doublure. T’avais qu’une petite demi-heure de retard, comment avaient-ils pu décider de te remplacer en si peu de temps. Tu regardas autour de toi, respira un coup et continua d’avancer. Tu devais absolument trouver Pierre, le chorégraphe, celui qui avait très certainement pris cette décision. Tu courrais dans les coulisses à sa recherche, évitant au mieux les gens sur ton passage. Après quelques minutes, tu finis par l’apercevoir au loin tout près des rideaux. « Non, mais pourquoi elle porte mon costume ? » On pouvait sentir de la colère dans le ton de ta voix, pendant que tu attendais une réponse de sa part. « Mais où est-ce que tu étais passé Axelle ? Ça fait plus d’une demi-heure que l’on essaie de te joindre ! On savait pas si u allais venir, donc on a donné ton rôle à Hailee. » « Non, mais je suis là maintenant, tu peux me le redonner ! Je n’ai besoin que de cinq minutes pour être prête. » « Tu as cinq minutes ! Si tu y arrives pas, elle prendra ta place. » Tu lui adressas un sourire et sur ces paroles, tu te dirigeas au pas de course vers ta loge. Tu enfilas ton costume en moins de deux, coiffas tes cheveux et te maquillas à une telle vitesse que tu t’impressionnas toi-même. Tu avais réussi, tu t’étais préparée en moins de cinq minutes.
C’est à bout de souffle que tu arrivas à l’endroit exacte où tu devais être pour le début du ballet. Hailee se trouvait déjà sur place, mais tu lui lanças un regard qui la tuerait sur place si c’était possible. Tu la vis déguerpir en moins de deux secondes en direction de l’un des côtés de la scène. Une minute plus tard, les lumières de la salle se tamisèrent, l’éclairage de la scène s’ajusta graduellement, les rideaux s’écartèrent, tu compris au signal de ton partenaire que la musique s’était mise à jouer et le ballet put enfin commencer. Étrangement ce soir, tes mouvements n’étaient pas aussi légers et gracieux qu’à l’habitude. En fait, ceux-ci étaient imprégnés de la fatigue que tu ressentais depuis des jours. Même si tout allait quand même bien, tu le sentais au plus profond de tes tripes que ce n’était pas parfait, que ce n’était pas comme cela devait être. Tu continuas, car tu le devais, tu ne pouvais juste pas t’arrêter en plein milieu et tout recommencer. Non, tu n’avais droit qu’à un essai, qu’une seule chance et tu ne pouvais pas retourner en arrière. Tu devais continuer, continuer de danser malgré la fatigue, la douleur que tu ressentais dans tes muscles, tes pieds, malgré la faim qui tiraillait ton ventre. Continuer, encore et toujours, peu importe ce qui se passait. Le temps passa sans que tu ne t’en rendes vraiment comptes et les rideaux finirent par tomber.
Tu te dirigeas vers les coulisses pour aller te reposer pendant l’entracte, pendant que les techniciens mettaient tout en place pour la seconde partie du ballet. Habituellement, tu adorais le brouhaha des coulisses, l’agitation qui y régnait pendant le spectacle, mais ce soir, il te donnait le tournis. Tu devais absolument aller respirer, sortir d’ici, aller ailleurs. Tu marchais maladroitement entre les gens, essayant de ne pas leur rentrer dedans, mais tu entras tout de même en collision avec un ou deux techniciens et danseurs avant d’atteindre la porte qui menait à la ruelle juste derrière le palais Garnier. C’est avec les dernières forces qui t’habitaient que tu réussis à ouvrir cette porte. L’air extérieur te happât de plein fouet, les muscles de tes jambes cessèrent alors de te soutenir et tu t’effondras à genoux sur le sol.
Alors que tu reprenais ton souffle, tu vis des pieds. Non, ce n’était pas les tiens, à en croire les souliers, c’était ceux d’un homme. Tu levas graduellement la tête et tu finis par découvrir un homme plutôt séduisant. Tu le regardas tranquillement, passant ton regard de son habillement à ses cheveux puis à son visage. Son visage, il avait quelque chose, il avait une expression étrange. C’est à ce moment-là que tu réalisas qu’il était en train de parler. Tu n’attrapas que quelques mots ici et là, mais tu réussis tout de même à te faire une idée de ce qu’il venait de dire. « Frapper ? Lorsque je sors … j’ai pas l’impression que l’on vient de la même planète là… mais désolée si je t’ai fait peur… » Tu pris une grande respiration et te releva. Par contre, ce fut un peu trop rapidement pour toi, puisque dès que tu fus sur tes deux pieds, ta tête se mis à tourner et tu perdis l’équilibre. Tu essayas de te ressaisir, mais c’était trop tard, tu entras en collision avec la porte de métal dans un grands fracas. C’est en te passant la main sur le visage et en reprenant ton souffle, que tu repris. « Puis j’y pense, c’est toi qui es à l’entrée des artistes… qu’est-ce que tu fais là au juste ? » C’est après avoir terminée ta phrase, que tu te rendis compte que tu venais tout juste de tutoyer un parfait inconnu. Si seulement ta mère pouvait te voir en ce moment même, elle pèterait un câble en disant qu’elle ne t’avait pas élevé ainsi et tout le tralala.
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Sujet: Re: entracte - axelle Sam 6 Juil - 21:46
ENTRACTE ft. axelle
J'aurais pu décrire ma tête, enfin l'intérieur, comme une bonne vieille cocotte-minute. Si vous ne saisissez pas la comparaison immédiatement, j'ai bien envie de dire que c'est normal, laissez-moi expliquer ; les gens, quand ils travaillent dans un milieu qui nécessite de faire appel à leur imagination, sont la plupart du temps en train de réfléchir à, dans le cas d’un écrivain ou d’un scénariste, leurs personnages, les évènements qui auront lieu, et ce genre de chose -j’étais les deux, et en pleine réflexion sur la façon dont se déroulerait l’intrigue principale de ma prochaine BD-. En fait, je faisais partie de ces gens qui étaient souvent perdus dans leurs pensées à se demander de quelle manière amener tel ou tel élément sur le tapis de façon naturelle, que mon esprit bouillonnait bien souvent, et ce de ce fait, j’avais une imagination bien plus fertile que le commun des mortels. Dans ma tête se connectaient, en plus des neurones, de multiples bribes d’histoires par milliers, se croisaient, se séparaient, de nouvelles arrivaient et d’autres se voyaient reléguées au fond de la corbeille à papier -ou plutôt de la corbeille à idées-. Et, à l’instar d’une cocotte-minute, au bout d’une certaine accumulation d’heures et d’heures de réflexion, la pression se mettait sensiblement à augmenter, et il devenait aussi urgent que nécessaire de la laisser échapper selon son bon droit afin d’éviter toute explosion, ou implosion, allez savoir. Simplement, la pression ne s’évacuait pas sous forme de vapeur d’eau par les oreilles -même si en fait, ça aurait été plutôt merveilleux, et que ça pourrait me faire une super intrigue pour un de ces quatre, oh, bon sang, les cocottes-minute sont fantastiques-. Non, pour mon cas personnel, elle s’évacuait en délirant complètement sous forme d’idées incongrues, et j’avais à ces moments des pensées assez troublantes -des fois, c’en était presque amusant, mais une vidange était une vidange, et à dire vrai, des fois, je frôlais la paranoïa-. Or, j’étais présentement en train de vider la pression.
Alors j’imaginais des scénarios improbables. M’imaginer des scénarios, c’est ce que je faisais habituellement toute la journée, mais là, nous étions en pleine vidange, ce pourquoi ces scénarios prenaient des allures de cauchemar. J’imaginais celle que je fuyais lâchement se rendre compte que je l’avais plantée, car après tout, personne, à l’exception d’exceptions, ne mets quinze minutes aux toilettes, quand bien même il y a du monde -il n’y a jamais de monde dans les toilettes d’un opéra je présume, c’est pas le macdo, et puis il n’y a que chez les filles qu’il y a une fille d’attente, les hommes savent se contenir, et heureusement pour moi, j’étais un homme-. Donc je l’imaginais se rendre compte de ma lâcheté, et je la voyais très bien, sur ses bottes horribles, se mettre à me pister, lancer un avis de recherche en exhibant une photo de moi sur l’avant scène de l’opéra, et il ne m’aurait guère surprit, dans la pénombre actuelle, de voir un projecteur se braquer sur moi de toute la hauteur d’un hélicoptère, et la voir descendre le long d’une échelle de corde pour venir mettre fin à mes jours d’un kolt des temps anciens en tirant à bout portant.
C’était donc pour cette raison-même que j’avais sursauté quand la nouvelle arrivante avait ouvert la porte. J’étais dans mon droit le plus naturel, après tout, j’évacuais la pression, et je pouvais donc me permettre quelques petites fantaisies imaginaires. Surtout que la nouvelle arrivante, hé bien on pouvait dire ce qu’on voulait, mais elle n’était pas du genre très discrète. Je n’avais pas réussi à le distinguer dans la pénombre, surtout que je ne m’y attendais pas, et que je n’avais pas vu, mais j’avais comme l’impression qu’elle s’était méchamment cassé la gueule. Je l’aurais bien aidée à se relever, je n’étais pas un mauvais bougre, mais le temps que je comprenne quelque chose, elle l’avait fait d’elle-même. Mais bon, elle enchaîna, et j’estimais alors l’incident clos. « Frapper ? Lorsque je sors … j’ai pas l’impression que l’on vient de la même planète là… mais désolée si je t’ai fait peur… » Sa remarque ne put que me faire sourire. Ah, les gens parlaient tout naturellement de planètes comme si ce concept leur était familier. Mais moi, j’étais au dessus de tout ça. J’avais mené de mon côté des recherches en astronomie parce que, oui, j’écrivais et dessinais de la science-fiction, et j’aimais bien savoir de quoi je parlais. Alors, sa référence aux planètes me fit sourire, simplement sourire. Je n’estimais même la peine de répondre -et pour sa défense, il est vrai que quelques fois, je n’avais pas les pieds sur terre-.
Soudain, sans que je m’imagine que ce mal la reprendrait, elle se mit à chanceler, et, avant que j’ai pu la rattraper -pourtant, j’y mis tout mon cœur et toute mon âme-, elle se fracassa contre la porte une nouvelle fois. Si, la première fois, je n’y avais pas compris grand-chose, et si ça aurait pu m’amuser dans une certaine mesure -oui, je vous interdis de dire que vous n’avez jamais rit de quelqu’un qui tombe devant vous-, je commençais à ne plus rire du tout. En fait, j’avais même l’impression que quelque chose ne tournait pas rond. On ne tombait pas deux fois de suite dans un laps de temps si court que je n’avais même pas eu le temps de l’ouvrir, tout en étant en parfaite santé. J’étais loin de m’y connaître en médecine, mais je sentais comme le malaise pointer le bout de son nez. Et, quitte à passer pour un con paranoïaque, je préférais l’aider, savait-on jamais. Je m’étais précipité vers elle, c’est que cette histoire commençait à me faire flipper. « Hey, ça va ? Commence pas avec ce genre de conneries, parce que je t’avoue que je saurais vraiment pas quoi faire si tu te mettais à mourir devant moi. Et en plus je vais culpabiliser si tu viens à clamser. » Ce n’était peut-être pas la chose à dire, mais enfin tant pis, j’étais autant la victime qu’elle dans l’histoire. Alors, sans lui demander son avis, je l’avais aidée à se relever, et, la tenant toujours, je l’amenais vers un banc qui se trouvait à proximité. Non, vraiment, j’avais un minimum de sens de la morale, des valeurs, et j’avais même une conscience. Alors ma conscience me dictait fortement de prêter main forte à cette demoiselle en détresse -un peu comme un superhéros en fin de compte, et j’aimais bien cette image de moi, j’aimais me voir comme tel, ça me valorisait un peu-.
Je l’avais aidée à marcher jusqu’au banc, et alors, avait-elle reprit ses esprits, ou ne les avait-elle pas reprit, je n’en savais rien. Mais c’est ce moment qu’elle choisit pour me poser une question… Judicieuse. « Puis j’y pense, c’est toi qui es à l’entrée des artistes… qu’est-ce que tu fais là au juste ? » Ah. Je fronçai les sourcils. De quoi me parlait-elle ? Ah oui. Et bien, d’accord. « Quoi ? L’entrée des arti… » Puis j’ouvris de grands yeux, me rendant compte qu’effectivement, je n’avais rien à foutre ici, mais je ne l’avais pas fais exprès. « Oh ! C’est ici, l’entrée des artistes ? Figure-toi que j’en savais rien. Je te dirais bien que j’attendais la danseuse qui a le premier rôle, mais je ne la connais pas. Enfin, je suppose qu’elle est jolie, mais j’ai déjà donné pour ce soir alors… » Petite, toute petite référence à celle que j’avais abandonnée et que, déjà, j’oubliais. Et comme d’habitude, je racontais ma vie. Et blablabla, et elle n’en avait rien à faire, et en plus je parlais assez vite. Oh. « Hé bien, pour répondre à ta question, considère que je n’ai rien à faire ici. C’est le cas, en fait, et je me serais peut-être barré si t’avais pas fait un… quoi… Un malaise ? devant moi. Voilà. Je suis quelqu’un de galant. » En prime, je la gratifiais d’un sourire. Avec un tel sourire, personne ne pouvait m’en vouloir de quoi que ce soit. Alors j’en usais, j’en abusais, et, bien souvent, ça me réussissait.
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Rosanne Perlin membre
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Sujet: Re: entracte - axelle Mer 21 Aoû - 11:20
y'a t'il des âmes qui vivent ici ?
Yo. Désolée de devoir intervenir de cette manière là dans votre RP. Mais.. n'ayant vu aucune réponse depuis le 06/07, on voulait savoir si ce rp était toujours actif? Dans l'cas où il le serait toujours, envoyez moi un mp pour que j'puisse effacer mon message. Ou dans l'cas contraire, déplacer votre rp dans la corbeille. Sans aucune réponse d'ici le 24/08, votre rp atterrira automatiquement dans la corbeille. Ce qui serait dommage. ;_; Alors manifestez vous mes amours!