someone to save you

Ton année est finie. Adieu la troisième année, bonjour la quatrième. En attendant, t'es en vacances et tu comptes bien en profiter. Soirées, soirées et soirées, voilà ton programme de cet été. D'ailleurs, ça commence avec ce soir. Ce soir, tu sors. Ce soir, tu bouges de l'appartement et tu vas montrer tes jolies fesses au Queen. En espérant revenir très bien accompagnée à la fin de la nuit. Mais tu te fais pas de doutes là-dessus, tu repars très rarement seul chez toi. Avant d’arriver en boîte, tu t’es déjà attaqué à la maison avec tes potes. Et t’arrives donc au Queen déjà assez enfumé. Tu perds bien vite tes potes de vue mais ce n’est pas vraiment un problème. Puisque tu n’as pas besoin qu’on te tienne la main dans ce genre d’endroit. Bref, tu te fais un chemin jusqu’au bar. Afin de récupérer ta consommation gratuite. T’attends quelques minutes et te voilà avec ton verre à la main. Verre qui ne fait pas long feu puisque tu perds pas de temps pour le vider d’une traite. Pour pouvoir te diriger tranquillement là où la foule est à son maximum, en train de bouger au rythme de la musique qui pulse à plein fer dans la boîte. Tu te glisses entre les gens, essayant de repérer quelques nanas. Des jolies nanas et célibataires si possible. Sauf qu’il y a pas l’air d’y en avoir beaucoup autour de toi. Tu soupires, te demandant si les thons sont de sortie ce soir. Quand au milieu de la foule, tu repères la silhouette d’une fille que tu ne connais que trop bien. Caetana. Un léger sourire s’esquisse sur tes lèvres alors que tu te traces bien vite un chemin jusqu’à elle. Avant de te rendre compte qu’un mec la colle. Un mec assez lourd, apparemment. Puisque la jolie brune essaye de s’en défaire, sans trop peu de succès. Tu t’imposes assez vite, attrapant avec une certaine poigne le bras du lourd de la soirée. Cette nana-là n’est pas pour toi. que tu lui dis, l’éloignant d’elle. Tu le fixes du regard avec un sourire mauvais alors qu’il essaye de bafouiller quelques mots avant de s’éloigner un peu plus loin. Tu prends donc sa place, ton torse contre le dos de la jeune femme. Pour venir parler à son oreille. C’est pas très prudent de sortir toute seule, tu sais. Tu glisses un bras sur son ventre, pour te rapprocher un peu plus de Caetana. Tu souris légèrement, bougeant sur toi-même au rythme de la musique. Mais je suis quand même contente d’avoir joué les sauveurs. rajoutes-tu. Sous-entendu : Je suis content de te voir.

Seule dans la boîte tu danses, t’as décidé de vivre, alors oui tu vis, t’es pas trop habillée, à tel point que les hommes te regardent comme si tu étais un morceau de viande, c’est horrible à dire, mais comme ça tu te sens vivante. Max n’aimerait pas. Mais tu le fais. Les hommes tournent autour de toi comme des abeilles tourneraient autour d’une fleur. C’est ça, tu es la fleur qu’ils aimeraient butiner, pourtant ce soir ça ne se passera pas comme ça, comme les autres soirs d’ailleurs, tu les jetteras, les uns après les autres en te faisant traiter de salope parce que t’as pas voulu qu’ils te baisent, non tu ne réserve pas ça aux chiens. Un de ceux-là et plus dur à faire fuir que les autres, tu sens ses mains sur ta peau, il est à deux doigts de franchir la limite, tu le sens qu’il remonte ta robe doucement en essayant de faire assez discrètement pour que tu ne t’en rendes pas compte. Seulement t’as compris alors t’essaye de le pousser du mieux que tu peux, mais t’y arrives pas. Tu pris pour qu’on vienne te sortir de là. Un vigile, un super héros. Quelqu’un. Alois. Alois ? Ouais c’est bien lui, ce mec qui te sort des griffes de ce loup qui allait te bouffer en moins de deux. Tu souris. Il le vire, l’attrape par le bras et le dégage d’un seul coup. Il s’éloigne enfin, tu regardes Alois, tu souris encore, t’es heureuse. C’est lui qu’il te fallait, elle est bizarre votre relation, faut dire que la rencontre à la base était étrange. Lui, il n’est pas comme tous les autres mecs que tu croises, lui c’est Alois, tu ne pourrais pas le considérer comme un de ces chiens qui rôdent autour de toi quand tu sors, non jamais. Il se colle à toi, tu sans son torse dans ton dos, tu penches la tête en avant légèrement, tu fermes les yeux un petit instant, infime instant. Il a raison ouais, ce n’est pas prudent de sortir seule ici, pourtant tu t’en fous, un jour il risquerait de t’arriver une merde mais non t’y penses pas, la vie est trop courte pour penser aux malheurs qu’ils risquent de se passer en vivant ta vie comme tu le fais désormais. Tu le sais, mieux que personne, tu sais aussi que ça pourrait te coûter la vie, ça aussi tu le sais mieux que personne. Tu hausses les épaules « A quoi bon être prudente ? » Il pose sa main sur ton ventre et tu continues de danser, tu sens comme une chaleur qui se repend dans tout ton corps. Il te parle à l’oreille parce que le Queen ce n’est pas l’endroit le plus pratique pour communiquer. Tu souris en entendant ces mots, il est heureux d’avoir pu jouer les héros et toi t’es bien heureuse que ce soit lui est pas un autre « Je n’aurais pas pu espérer meilleur superman faut dire » tu lui réponds, du tac au tac en souriant. T’es enfin bien là.

someone to save you

En venant au Queen, tu te doutais absolument pas que t’allais y croiser Caetana. Pourtant, c’est bien là que tu l’as croisé pour la première fois. Mais ça t’as même pas effleuré l’esprit qu’elle allait pouvoir être là ce soir. Et quand tu l’as vu, se faire emmerder par un de ces lourds qui n’ont aucun tact et qui te collent comme la peste, tu t’es vite diriger vers la demoiselle. Pour jouer les sauveurs. T’es pas le genre de mec baraqué, avec des gros muscles. Et tout le bordel. Mais t’es un petit nerveux. Qui part au quart de tour. Qu’il faut pas chercher. Et il faut croire que c’est écrit sur ton front parce que ce pauvre mec ne cherche pas plus loin. Il cherche pas à répliquer et se tire bien vite. Bon débarras. Une fois que le mec est parti, t’oublies totalement que t’étais en train de chercher ta proie de la soirée. Un peu hypnotisé par le fait que Caetana soit présente. Qu’elle soit près de toi. Et tu te colles à elle. Profitant que la place soit libre. Tu baisses les yeux sur sa silhouette, la détaillant du regard alors qu’elle continue à se déhancher contre toi, la tête légèrement baisée. Ah ouais, tu comprends mieux pourquoi elle attire ce genre de personnage ce soir. A quoi bon être prudente ? C’est une bonne question qu’elle pose là. Surtout que t’es pas le genre de mec qui est prudent dans la vie de tout les jours mais le genre de mec à venir faire la morale. Viens chercher l’erreur là. Mais là, c’est pas pareil. C’est Caetana. C’est pas n’importe qui. Tu ne saurai pas définir exactement ce qu’il vous lie. T’as pas envie de poser de mots sur ça. Mais ce qui est sûr, c’est que c’est plutôt étrange. Et que d’une certaine façon, tu tiens à elle. Tu souris très légèrement alors que tu resserres doucement ta prise sur sa taille. Dis-toi que je serai triste s’il t’arrivait quelque chose, peut être que ça pourrait t’aider à être prudente. T’hausses un peu des épaules, un sourire amusé sur les lèvres. Oui, tu joues la carte de la culpabilité. Avec un peu d’humour, quand même. Disons que clairement, ça te ferait chier s’il lui arrivait quelque chose. Mais tu ne lui diras jamais très franchement. Parce que tu sais pas faire ça de toute façon. Et que ça peut être interprété dans le mauvais sens. Dans un sens que tu ne voudrai pas. Donc autant faire de l’humour. Je n’aurais pas pu espérer meilleur superman faut dire. Ses quelques mots t’arrachent un petit sourire et au fond de toi, ça te fait plaisir. Mais plutôt crever que de lui avouer. Plutôt crever que de lui faire la même qu’à toute les autres. Tu glisses doucement ta main sur sa taille, l’entourant pleinement et tu caresses doucement sa peau de tes doigts alors que tu continues de danser contre elle, avant de lui répondre. T’as vu ça, toujours prêt à te secourir. Si c’est pas beau. Tu ris légèrement alors que la musique change pour une autre. Tu la fais tourner doucement sur elle-même pour qu’elle te fasse face. Je t’offre un verre ? lui demandes-tu, alors que tu plonges ton regard dans le sien.

Il se colle à toi pendant la danse et ça te fais doucement sourire, faut dire que ce n’est pas ce qu’il y a de plus désagréable bien au contraire. Tu sens son corps contre le tien et tu te laisses entraîner par cette musique, ton corps s’ondule au rythme du sien. C’est vrai que t’es un peu loin, l’alcool est monté tu le sens et ça se voit. Heureuse d’avoir vu Alois, un peu comme le sauveur de ta soirée, une sorte de mec qui viendrait à ton secours avec une cape rouge, peut-être pas le justaucorps, mais ouais il l’est ton super héros, un vieux remake de Lois et Clark ? Non peut être pas jusqu’à là mais l’idée y est. Les yeux a moitié fermé tu laisses la musique t’envahir. Tu ne sais pas s’il serait vraiment triste qu’il t’arrive quelque chose ou s’il dit seulement ça sans vraiment penser aux conséquences que cela exerce sur toi. T’as l’impression de revoir Max, tu ne sais pas ce qu’il en penserait s’il serait heureux de voir que quelqu’un veille sur toi ou si au contraire s’il éprouverait une certaines jalousie de voir en quelque sorte quelqu’un prendre sa place même si ce n’est pas tellement le cas. La relation que tu entretiens avec Alois ne s’explique pas, de toute façon tu n’y arriverais pas, bien trop compliquée, elle se vit seulement et tu te laisses aller sans te prendre la tête pour des futilités qui t’encombrent. Tu tournes la tête vers lui « Si ça doit te rendre triste alors je ferais attention » tu dis un rictus difficilement visible sur tes lèvres. T’as toujours l’impression de faire les choses à moitié avec lui, de ne pas être dans la profondeur de votre relation. La sensation que certaines choses sont cachées et c’est sans doute mieux ainsi, tu n’es peut-être pas prête. Il glisse sa main sur ta taille et caresse ta peau, tu frissonnes à moitié, t’as plus l’habitude de ce genre de contact, du moins pas avec des garçons que tu côtoie souvent. Les seuls qui te touchent sont ceux que tu ne verras jamais, pas de prénom, pas d’adresse, pas de téléphone, juste un visage -si encore tu t’en souviens- et des mains sur ta peau. Il vente ses mérites d’être un bon superman et ça te fais rire. « Je vois, je vois et d’ailleurs j’adore. » Tu lui dis affichant un sourire beaucoup plus franc que le précédent. La musique change et il te fait tourner, t’es devant lui et tu n’oses pas regarder ce visage qui se dresse face à toi. Pourtant lui n’hésite pas il plonge son regard dans le tien en te proposant un verre et tu ne peux pas le fuir, tu restes quelques secondes à le regarder puis tu baisses les yeux comme un signe de faiblesse. « Oui pourquoi pas. » tu hoches la tête. Tu sais que t’as trop bu mais tant pis, t’es encore jeune pour te retourner le cerveau, tu ne t’en priveras pas.