Je me perds dans les lignes de l'histoire de France et de toutes ces batailles qui on fait notre monde. En réalité tout ceci m'ennuie réellement, je ne vois aucun intérêt à se perdre dans le passé de cette façon, les grands hommes restent désormais des souvenirs et toutes les dates se mélangent dans ma tête comme ci je soufflais dans un château de carte. Jéricho n'est pas là ce matin, il est parti faire les courses avec le petit ou quelques choses du genre, j'essaye tout simplement de lui faire confiance même si c'est une chose difficile dernièrement. Le bruit de mon estomac criant famine me donne une bonne raison de quitter mes livres d'histoires et de me rendre à la cuisine. Coupant quelques légumes j'entends la musique de Jack à l'étage, j'avoue ne pas être des plus rassurés, il a ce don incroyable de me rendre nerveuse, un manque de confiance, une peur que la partie la plus sombre de lui sorte au pire moment, je ne suis pas folle je suis tout bonnement impuissante face à lui. Une part secrète de moi l'admire, l'envie et le jalouse de toutes ces choses qu'il possèdent et que j'ai perdu, son amour. Tentant tout bonnement de ne pas y penser, je coupe avec précision les légumes croquant de temps à autre dans une carotte. J'attrape de quoi faire une sauce dans le frigo me demandant si je monte lui proposer quelques choses mais en réalité j'ai cette boule au ventre qui m'empêche de monter l'escalier. Décidant d'ignorer simplement je prend mon plateau m'installant dans le salon avec la télévision. Il me faut quelques secondes pour réalisé ce qui se passe, ma main glisse sur mon visage ou une goute de sang coule de mon nez. Je soupire en me rendant directement dans la cuisine prendre de quoi calmer ça, c'est une habitude chez moi mais cette fois c'est encore différent. En quelques secondes je me tords de douleur hurlant presque à la mort, je la sens plus présente que jamais, cette douleur qui me bloque les articulations incapable de bouger, de marcher ou même de fermer la main, elle me brise les os simplement et rien ne semble pouvoir arrêter ce moment d'horreur, tentant de me glisser jusqu'à la trousse à pharmacie je sens le sang sortir de ma bouche si rapidement qu'on aurait presque pu croire que je le retenais depuis si longtemps que je n'avais pas d'autre choix que de la cracher. Ce sont les pires instant de ma vie " JACK " je hurle, je n'ai pas d'autre choix si je souhaite qu'il m'entende, je recommence, deux trois fois, hurlant à la mort car il est mon seul espoir. Ça recommence, mon souffle se coupe, ma gorge me brule, mes mains tremblent et mon corps ne répond plus à mes appels. Les larmes perlent sur ma joue, larmes de douleur " Pitié ... " je souffle tentant de rester le plus calme possible et de combattre mais c'est tout simplement impossible sur le moment.

Musique à fond, fenêtre grande ouverte et joint entre les lèvres, c'est ce à quoi se résume ma journée alors que Jéricho n'est pas là. Comme on le dit si bien, quand le chat n'est pas là, les souris dansent. Alors, comme toujours, je profite de son absence pour me foutre la gueule à l'envers. Puis quand il rentrera, j'ferai mine de dormir pour ne pas avoir à l'affronter. Couché sur le lit, je regarde le plafond tandis qu'un sourire se dessine sur mes lèvres. Aujourd'hui encore j'préfère me prendre du bon temps en solitaire plutôt que voir mon fils et Alecto. Depuis qu'il est sorti de l'hôpital j'ai comme un putain de blocage, j'me dis sans cesse que c'est mieux comme ça. Non mais sérieusement, j'ai pas l'allure d'un père. Suffit d'une dose d'héro' pour que j'envoie tout balayer. J'serais capable de le laisser tomber contre de la coke. Alors autant rester loin de lui, du moins, tant que j'me suis pas calmé. C'est mieux comme ça. Il a déjà frôlé la mort, autant n'pas le mettre d'avantage en danger. J'lui dois au moins ça. Alors que le ciel semble m'ouvrir ses bras j'peux entendre mon prénom traverser le son de la musique. J'fronce les sourcils, soupire en me disant que je rêve. Mais non, à nouveau, mon prénom, toujours sur la même intonation, avec autant de détresse. J'me relève vivement pour jeter le joint par la fenêtre et la fermer. En espérant que l'odeur ne reste pas dans la chambre. J'descends les escaliers en manquant de me casser la gueule dans la précipitation. C'est un frisson qui traverse ma colonne vertébrale face à la situation dont je fais face. J'comprends pas de suite ce qu'il se passe, légèrement sonné, j'reste devant Ella sans bouger. Merde, merde, merde. Bouge toi Stride, fais pas le con. J'inspire longuement pour m'approcher d'elle. Mes mains s'foutent à trembler. J'perds soudainement tous mes moyens, pire qu'un gosse j'vous jure. Incapable de réfléchir, c'est ça d'être défoncé toute la journée. J'me contente d'attraper sa main en me baissant à son niveau pour plonger mon regard dans le sien. C'est là que j'peux voir le sang couler de ses fines lèvres. C'est d'un geste précipité que j'attrape mon téléphone portable. « Merde. » Pas de batterie. J'le jette un peu plus loin et reporte toute mon attention sur la jeune femme. J'sais même pas si elle m'entend, j'comprends quedal à ce qu'il est en train de se passer. « Qu'est-ce que j'fais ? » Mais merde, t'es carrément con mon pauvre Jack ! Tu bouges ton cul et tu lâches sa putain de main, elle va pas disparaître. Mon regard navigue de gauche à droite, à la recherche d'un je ne sais quoi. Soudain, j'peux voir la trousse de secours à quelques mètres de nous. J'me précipite dessus comme la misère sur les pauvres et revient vers Ella toujours sans savoir réellement que faire. Je la pose près de la jeune femme en la questionnant du regard. Espérant au plus profond de moi qu'il lui reste encore assez de force pour me donner des consignes. C'est la panique totale dans ma tête, j'suis incapable d'aligner deux pensées cohérentes à la suite. J'ai jamais été un super héros digne de ce nom.

C'est une répétition, je connais chaque parcelle de ces crises qui m'arrive de temps à autre. Cependant cela fait plusieurs moi que ceci n'est pas arrivé, du moins pas à ce point. Je déteste, je déteste les sensations qui s'empare de moi en une fraction de seconde, je déteste l'idée de ne plus pouvoir contrôler mon corps et d'être incapable de lui dire d'arrêter, mes articulations sont raides, mes jambes droites comme des piquets et mes bras si faible qu'il ressemble à un ceux d'un enfant de sept ans. Je n'ai plus aucune fort, se battre pour respirer est la seule chose à laquelle je pense. Je connais par cœur le gout du sang coulant le long de ma bouche, la sensation de chaud qui m'emprisonne et la fièvre grimpant rapidement dans mon corps. Je fixe la lumière du plafond sentant mon regard se troublaient peu à peu jusqu'à ce que le visage de Jack ne se mette au dessus des mes yeux comme un espoir de survie. Je réalise doucement qu'il a entendu mes cris de détresses, il est désormais mon seul espoir de rester en vie. J'ai toujours eu l'habitude de gérer ça seule, d'avoir assez de force pour attraper le téléphone ou pour faire ralentir la douleur avec une piqure de morphine mais la naissance de Jonah m'a rendu un peu plus faible, fatiguée et cela semble presque impossible. Je m'accroche de toutes mes forces au fil qui me rapproche de ma vie, la peur au ventre. J'ai du mal à parler, ma gorge et serrer et me brule mais je regard que je lance à Jack à cet instant veut en dire beaucoup, j'ai besoin de lui cette fois ci. Il panique, peut être plus que moi, j'essaye de rester calme mais j'ai peur, je suis terrifié, je ne suis pas prête à partir, pas maintenant, pas aujourd'hui " morphine .. dans la boite rouge sous mon lit " mon regard se pose sur lui désignant l'escalier. J'aurais peut être du la laisser trainé en bas mais avec Jonah et avec jéricho qui tente de sortir de ça, je n'ai juste pas envie de tenter le diable. Son unique solution est de monter la chercher, je le sens partir, et je prie pour qu'il ne craque pas, qu'il ne me laisse pas tombé, du moins pas cette fois. Les secondes ou il n'est pas la me semble interminable, il revient face à moi et je désigne de mon regard faible et épuisé mon bras, peut importe ou il pique, j'en ai besoin. Je suis désespérer, déprimé, apeuré, a bout de force et d'espoir " hôpital .. " je ne sais même pas si il y a un téléphone dans le coin, son portable ne semble pas être en état et je n'ai aucune idée d’où est le mien, peut être sur la table basse du salon mais mes souvenirs ne sont pas très clairs. Mon corps me brule et je comprends que la fièvre est présente maintenant, je tousse, crachant quelques goutes de sang sur son bras avant de le regarder faiblement " je n'veux pas mourir jack .. " c'est sans doute con à dire mais j'ai dit être prête, à l'avoir accepté mais je réalise maintenant que c'est faux, je me suis bercée d'illusion, je refuse, je le supplie de ne pas me laisser crever sur le sol de cet apartement " jonah ... je l'aime tellement, dis lui " c'est peut être une forme d'adieu mais j'ai besoin que dans le pire des cas, il lui répétera chaque jour. je me tords, hurlant de douleur.