certaines personnes penseront que l'amitié fraternelle n'existe pas, que nous deux c'est plus que ça, mais faut pas les écouter parfois.
« 1.. 2.. 3.. SO-. » « gagné ! » « TRICHEEEUR J'M'ETAIS PAS RETOURNEE ! » j'me suis mise à lui courir après, mais il savait pas courir, et moi, j'suis la plus rapide de ma classe, et même de l'école. je l'ai rattrapé et on s'est roulé par terre. « tricheur ! » « menteuse ! » « c'est celui qu'il dit qu'il l'est ! » « ça t'dérange tête d'orange tu t'l'épluche et tu t'la mange. » « miroir, tout c'que tu dis se retourne contre toi ! » quand on était partit, moi et axel on ne s'arrêtait plus, et ça aurait put durer longtemps, si nos parents n'étaient pas intervenus. on était chacun dans un coin, et on se retournait pour se faire des grimaces, et puis à force on s'est lassé, il est venu avec moi, on s'est assit et on a parlé. mais jamais, au grand ,jamais on se serait excusé. « t'as un amoureux ? » « haha, nan, à ça sert à rien les amoureux. et puis j'ai déjà toi. » bah ouais, axel c'est toute ma vie, on est comme des jumeaux. on s'connait depuis la maternelle, on s'est jamais quittés. on se chamaille toujours, et c'est notre façon à nous de se dire je t'aime. il aime pas quand je reste avec les filles, et moi j'aime bien rester avec les garçons. alors je reste souvent avec eux, avec sa bande. on joue au foot, je suis toujours attaquante, parce que j'aime pas rien faire. et puis j'me débrouille bien, je les bat tous à la course en plus. on s'aime tous à l'école, j'suis l'amie de tout le monde. et ça m'arrange, parce que j'aime pas que les gens ne m'aiment pas. et puis en fait, les garçons ils sont trop gentils avec moi, parce que j'suis peut-être fragile, mais eux ils font comme si j'suis comme eux, ils m'ont adoptés. axel, c'est vraiment toute ma vie, mon jumeau, en vrai. on se voit toujours, parce que nos mamans elles sont meilleures amies. et, quand je le vois pas, ça ne va pas. y'a pas de kiara félicite-marguerite callaghan sans axel. d'ailleurs axel c'est le seul qui l'appelle marguerite, parce qu'il dit qu'elle est comme une fleur, belle, fragile, et courageuse, parce qu'une marguerite ça reste dehors dans le froid, et ça meurt pas. « je te haie. » « mais.. » « tendrement. » « ... » « HAHAHAHA TA TÊTE ! je t'aime jusqu'aux étoiles. » « maaaiiis... t'es pas gentille marguerite. » « chut. »

5 years later ; ça faisait maintenant trois semaines, deux jours, et trois heures qu'il m'avait envoyé cette lettre.. non. non. pas lui, il ne pouvait pas, pourquoi ? toutes ces années.. c'était pas réciproque ? je relis la lettre, une dernière fois. ça fait en fait la trentième fois que je la lis au moins. j'me dis que ce sont mes yeux, ils se trompent, il n'a pas pu écrire ça. mais je relis, pour voir que c'est bien ça, si j'me suis pas encore trompée.
j'vais pas commencer ma lettre par 'chère marguerite', parce que tu vois, c'est pas très original, et puis c'est nul, et ça fait vieux. enfin, j'voulais te dire un truc que j'avais pas envie de te dire par sms, ou en vrai, parce que j'ai trop la trouille. tu te rappelles ce jour où je t'ai demandé si t'avais un amoureux, et que tu m'as dit que l'amour servait à rien ? je m'en rappelle comme si c'était hier. ce jour là, même si on avait que cinq ans, j'voulais te dire que l'amour ne servait pas à rien. aimer, c'est vivre, c'est... tout. et j'voulais aussi te dire que personne ne peut te dépasser, même pas l'autre rosaé. je ne l'aime pas, c'est elle qui me colle tout le temps. j'vais pas épiloguer, c'est pas mon genre, tu me connais. alors voilà, j'voulais juste te dire je t'aime. mais je met pas ça à la fin de la lettre car je sais que sinon tu vas lire ça en premier, et j'en ai pas envie. je t'ai toujours aimé fizzy, t'es ma plus que ma meilleure amie, mais.. c'est compliqué. t'as jamais eu envie, je le sais, ça se voyait, je te connais aussi. le problème c'est que je ne t'ai jamais vu amoureuse, je ne sais pas. dis-moi. je t'en supplie.
bisous, axel le thon comme tu dis haha.
non, non, non... tout mais pas ça. pourquoi, POURQUOI ? c'était pas réciproque... alors ça veut dire que tout ça était faux ? axel je te déteste, je te haie, je veux te tuer. j'ai envie de pleurer, mais j'peux pas. j'ai fais une crise de panique ce jours là, j'ai même failli aller à l'hôpital. mon dieu, c'est quoi cette connerie ? y'a rien de pire, croyez moi, il n'y a rien de pire que de savoir que celui que tu considérais comme ton frère jumeau est amoureux de toi depuis le début. je suis allée le voir, une semaine et trois jours après. je ne l'avais plus vu, parce que je l'ignorais. et puis j'suis allée le voir, pour mettre les choses au point. il était au parc, comme tout les mardi. « pourquoi ? pourquoi axel, tu peux pas, tu pouvais pas. pourquoi tu-. » « calme toi marguerite... » « TA GUEULE ! comment t'as pu me faire ça ? COMMENT ? pourquoi tu ne l'as pas dit avant, pourquoi tu me l'a caché pendant tant d'années, j'aurais pu m'atacher à quelqu'un d'autre, quelqu'un d'autre que TOI. connard. j'croyais que je pouvais te faire confiance. je pensais... je suis trop conne, trop naïve. je.. je croyais que tout ça était vrai, parce que je t'aimais axel, mais comme un FRERE. un FRERE mon dieu. tu peux pas imaginer... genre tu réagirais comment si ta soeur te disait qu'elle t'aimait, et qu'elle voulait sortir avec toi ? tu.. t'es... RAAAH. » mon coeur s'accélère, c'est pas normal. j'suis au bord de la crise. il essait de calmer, ça fait que m'énerver encore plus. j'me casse. j'passe le passage pour piéton sans regarder à droite à gauche, j'entends un cri. j'me retourne, rien, je me re-retourne, une voiture arrive à toute vitesse, axel est devant moi.. BOUM. je me réveilles deux jours plus tard dans un lit d'hôpital, ma mère est en pleure, je ne pense qu'à lui. où il est ? il va bien ? non. il est mort.

si je dis que je t'aime, ne m'écoutes pas, parce que je ne le dirais jamais comme toi.
ça fait maintenant deux ans qu'axel n'est plus là. il est partit au ciel, j'ai tenté de le rejoindre, et j'me suis retrouvée à l'hôpital, encore, et ça m'a rendu encore plus mal parce que j'ai repensé à lui. tout me faisait penser à lui, absolument tout. c'était de ma faute, c'est à cause de moi qu'il est mort. je ferais tout, absolument tout pour revenir en arrière, pour être dans ses bras. ses bras... et deux ans après, un gars arrive dans la classe, un nouveau au collège. il vient du sud, et il est beau, je trouve. j'faisais même pas attention à lui pour tout dire, il a dut se présenter, j'l'ai pas écouté, j'écoutais plus rien. c'était l'anniversaire de la mort d'axel.. j'avais envie de pleurer. le gars est venu s'installer à côté de moi dans le fond de la classe, parce que personne ne voulait de moi à mes 12 ans. j'étais discrète, froide, renfermée. et ce garçon est arrivé avec son p'tit air de gamin qui m'a fait pensé à axel. « salut ! moi c'est alex. » QUOI ? il.. il a dit axel ou alex ? « quoi ? » « t'es sourde ? j'ai dit que j'm'appelais alex, et toi ? » « non. moi c'est... » j'avais envie qu'il m'appelle fizzy, comme les gens le faisaient avant mais.. « marguerite. enfin.. appelles moi marguerite, c'est mon troisième prénom, mais appelles moi marguerite. » comme axel. et j'ai parlé avec ce garçon, cet inconnu ce jour là, il m'inspirait confiance.. je lui ai dévoilé toute ma vie, je lui ai parlé d'axel, et j'lui ai dit qu'il lui ressemblait beaucoup. moi j'avais envie qu'il devienne ami avec moi. et il s'est mit à côté de moi dans tout les cours, et ça m'a fait sourire. ce mec, il m'a fait revivre du jour au lendemain. il faisait tout pour me voir sourire. et puis quand j'allais mieux, il est devenu.. normal. il était lui même, j'étais redevenue moi même. et tout cas gens qui me fuyaient sont revenus. j'suis restée méfiante, parce qu'ils sont pas 'vrai'. ils sont pas comme alex, ils sont pas comme axel. et alex, c'est devenu mon meilleur ami, comme ça, du jour au lendemain. « attends, tu m'as pas dit que ton 'premier' prénom c'était kiara ? » « si, comme la lionne dans disney tavu ? » « donc ça fait initiales c'est kiara félicite callaghan ? » « bah ouais pourquoi ? » « HAHA ENOOORME ! tes initiales forment le nom kfc ! » beh il est allé loin lui. putain il m'a fait trop rire, on a rit comme des gueux pendant jesaispascombiendetemps. et on était tellement pliés qu'on s'est prit un mot dans l'carnet. oh mon dieu alex, je t'aime. il est toujours là, quand ça va mal, quand ça va moyen et quand ça va bien. il est énorme, génial, fantastique. y'a rien de mieux que de pleurer dans ses bras. il m'arrive parfois de l'appeler axel, mais il comprend, lui. et puis en fait, j'ai l'impression que tout se déroule comme avec axel.. parce qu'un jour il m'a dit « t'es amoureuse ? » et là, j'ai pas su quoi répondre. alors j'ai répondu comme avec axel « ça sert à rien de tomber amoureuse, et puis, j'ai déjà toi. » et je sais pas comment je réagirais ce jour où tu me diras que tu m'aimes, si ça fait comme avec axel. mais je ne ferais plus de bêtises, je ne me permettrais pas de le perdre lui.

quand on rencontre l'amour, le vrai.
maman était partie, encore une fois, pour son travail. et elle m'avait laissée seule à la maison pensant que j'étais capable de survivre seule. en même temps, ouais, depuis mes douze ans j'apprend à survivre seule elle est jamais là. et puis j'étais dans ma chambre, il était deux heures du matin, j'arrivais pas à dormir. impossible de fermer l'oeil. et là, j'ai genre entendu un bruit bizarre. et c'était pas un bruit de pas. un bruit de bonhomme dans les dessins animés, et j'ai flippé. et j'suis descendu, j'suis allée voir dehors, et la porte... s'est fermée à cause du vent. et aucun moyen de rentrer à l'intérieur, ouaaais, géniaaaaal. j'voulais pas rester devant chez moi, alors j'me suis baladée dans paris comme une vieille clocharde. puis j'me suis assise je sais plus trop où, près d'un réverbère. et le lendemain matin, j'me réveille avec une couverture sur moi, et une fille de mon âge à côté. « oh putain tu m'as fait peur ! » elle rit. euh.. ouais ? « désolée, mais j'pouvais pas te laisser seule, on est dans paris grosse. » et je souris. « merci. c'est gentil. » « non, c'est normal. » et j'suis restée avec elle toute la journée. j'suis rentrée chez elle, elle m'a prêté des affaires, et on a parlé, et on s'est trouvé pleins de point commun. le skate, la guitare. alors, j'crois qu'on est devenue amie. ou même meilleures amies. mais en fait on s'en fou, on veut pas donner de nom à notre relation. je l'aime trop trop ma nina. alors on passe presque toutes nos journées ensemble. on s'éclate dans paris l'aprem', et le soir, on s'met devant la télé avec des bonbons, et puis on r'garde des films. et on pleure, on rit, on cri. puis au final on s'endort à deux, pour se réveiller en r'tard le lendemain matin. on a plus de chez nous, j'suis soit chez elle.. soit chez elle. j'suis toujours chez elle. parce que j'arrête pas d'm'engueuler avec maman. puis elle est jamais là.